Noël Jourda de Vaux
Noël Jourda, comte de Vaux, seigneur d'Artias et de Retournac, est un militaire français du XVIIIe siècle, maréchal de France, né le au château de Vaux à Saint-Julien-du-Pinet (Haute-Loire actuelle) et mort le à Grenoble.
Noël Jourda de Vaux Comte de Vaux | ||
Surnom | Maréchal de Vaux | |
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Naissance | à Saint-Julien-du-Pinet |
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Décès | 14 septembre 1788 (à 83 ans) à Grenoble |
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Origine | Royaume de France | |
Dignité d'État | Maréchal de France | |
Années de service | 1723 – 1788 | |
Faits d'armes | Guerre de Succession de Pologne Guerre de Succession d'Autriche Guerre de Sept Ans |
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Distinctions | Grand'croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis | |
Autres fonctions | Gouverneur de Corse Lieutenant général du Dauphiné |
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Biographie
Origines et famille
La famille Jourda de Vaux est originaire du Velay. Elle est anoblie en 1678[1].
Noël Jourda de Vaux est le fils de Jean Baptiste Jourda de Vaux (né en 1687), comte de Vaux, baron de Roche-en-Régnier, seigneur d'Artias et de Retournac, et de Marie-Anne de Saint-Germain.
Le 21 novembre 1741 il épouse Marie Philiberte Huberte de La Porte, de qui il aura deux filles.
Carrière militaire
Noël Jourda de Vaux entre comme enseigne au régiment d'infanterie d'Auvergne le , à 18 ans. Dans le cadre de la Guerre de Succession de Pologne, il fait sa première campagne comme lieutenant du même régiment en Italie, dès 1733. Il participe au combat de Parme le 29 juin 1734, et à la bataille de Guastalla le 19 septembre, où il reçoit deux blessures.
En 1737, Louis XV s'engage à envoyer des troupes en Corse, à la demande de la République de Gênes. De à , il sert dans l'île comme capitaine sous les ordres du général de Maillebois. Le 11 août 1739, avec ses deux-cents troupiers il est assiégé dans le village de Ghisoni par mille-cinq-cents Naziunali de Pascal Paoli[2]. Résistance désespérée, la troupe subit 27 tués ou blessés, Noël a la main gauche transpercée par une balle. Ils sont sauvés par l'arrivée inopinée du 2e bataillon du régiment d'Auvergne. Pour son comportement héroïque, l'officier Vellave est promu chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis et reçoit le commandement de la place de Corte.
Guerre de Succession d'Autriche
Avec l'armée du Rhin lors de la Guerre de Succession d'Autriche, sous la direction du chevalier de Belle-Isle, il se distingue pendant le siège de Prague en 1742. Il participe à trois sièges et un combat. Le , à la demande du maréchal de Broglie, il est nommé colonel du régiment d'Angoumois. Il assiste aux sièges de Menin et d'Ypres en 1744. Le maréchal de Saxe le distingue à la bataille de Fontenoy le , et aux sièges de Tournai, d'Oudenarde, de Dendermonde et d'Ath.
Sa participation au siège de Bruxelles lui vaut d'être nommé brigadier, le . Il sert au siège de Namur, le 11 octobre, et participe à la bataille de Rocourt. Il sert au siège de l'Écluse, du fort d'Issendick et de Philippine. Manœuvre sur Malines, Tirlemont, il assiste à la bataille de Lauffeld, le , et reçoit une cinquième blessure pendant le siège de Bergen-op-Zoom. Prisonnier en 1748, il est promu maréchal de camp, le 10 mai.
Guerre de Sept Ans
La paix revenue, il est nommé lieutenant du roi à Besançon le .
De 1756 à mars 1759, à la suite du traité de Compiègne, il commande les troupes françaises qui occupent une partie de la Corse.
En il quitte la Corse et rejoint, dans le cadre de la Guerre de Sept Ans, l'armée du maréchal de Broglie le 1er avril, en Allemagne. Le 13, il participe à la bataille de Bergen et à l'attaque du camp du général Georg August von Wangenheim (de) le 19 septembre.
En novembre 1760, avec sept-mille hommes, il défend la ville de Göttingen jusqu'au retrait des assaillants. Cette victoire lui vaut d'être promu Lieutenant Général le 17 décembre.
Le 19 mai 1761, le roi lui confie en témoignage de sa satisfaction le gouvernement de Thionville.
Gouverneur de Corse puis Maréchal de France
Par le Traité de Versailles du 15 mai 1768, la République de Gênes charge la France, pendant dix ans, d'administrer et de pacifier la Corse. Mais Pascal Paoli ne renonce pas à l'indépendance de l'île, et les troupes françaises sont harcelées, se retranchent dans Borgo du 8 au 10 octobre, avant d'évacuer totalement le territoire.
En , le comte de Vaux prend le commandement de l'armée royale en Corse, débarque le 7 avril à Saint-Florent avec vingt-quatre mille hommes, et bat irrémédiablement les nationalistes à la Bataille de Ponte-Novo les 8 et 9 mai. Pascal Paoli choisit l'exil, le 13 juin. Le 22, le général de Vaux écrit au duc de Choiseul : « [...] De ce jour, toute la Corse est soumise au Roy [...]. ». Le 1er août, il est nommé gouverneur général.
Le , il cède son commandement à son second, le comte de Marbeuf, pour prendre le commandant en chef de l'armée de quarante-mille hommes, au sein de laquelle figurent Rochambeau et La Fayette, qui doit débarquer sur les côtes Sud l'Angleterre, avec le concours de la flotte Espagnole. Jugé trop téméraire, le projet est abandonné.
Noël reçoit en 1780 le commandement en chef de la province du comté de Bourgogne.
Il est fait maréchal de France par Louis XVI, à Versailles, le . La devise inscrite sur son bâton de maréchal est : « Terror belli, decus pacis », en français : « Terreur durant la guerre, ornement (pour le temps) de paix ».
Lieutenant-général du Dauphiné
Fin , à la suite de la journée des Tuiles, le maréchal de Vaux remplace le duc de Clermont-Tonnerre comme lieutenant-général commandant de la province du Dauphiné, mais à peine arrivé à Grenoble il tombe malade et décède le 14 septembre 1788, à l'âge de 83 ans.
Il aura participé à une trentaine de sièges, participé à nombre de combats dont cinq grandes batailles, et reçut 5 blessures.
Dans son testament, le maréchal exprime le souhait que son cœur soit déposé à Paray-Vieille-Poste, où il avait été fait seigneur par Louis XV, et que son corps repose dans la chapelle de Vaux de l'église Saint-Jean-Baptiste de Retournac, son pays natal qu'il a toujours aimé.
Mariage et descendance
Noël Jourda de Vaux épouse Jeanne de La Porte (1710-1775) le . De cette union naissent deux enfants :
- Jeanne-Marie née en 1745, épouse le Louis (? - 1832), marquis de Vaux-Borel.
Sous la Restauration elle fait ériger le Monument sépulcral du maréchal de Vaux, contenant le coeur de son père.
- Adélaïde-Jeanne, épouse le François (? - 1787), comte de Fougières, puis en secondes noces le 1er août 1789, Charles Morey, comte de Pontgibault.
Hommages et distinctions
- Grand'croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis.
- Élevé à la dignité de maréchal de France en 1783.
- Une pyramide commémorative a été érigée à Paray-Vieille-Poste sous la Restauration par sa fille aînée, la marquise de Vauxborel, pour recevoir le cœur de son père inhumé en 1788 à Retournac, sa région d'origine[3].
- Une place porte son nom à Monistrol-sur-Loire, en Haute-Loire.
Armoiries
Figure | Blasonnement |
D'or, à la bande de gueules, chargée de trois croissants d'argent, les cornes dirigées vers le canton dextre du chef.[4] |
Notes et références
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, 2002, page 106.
- Livre "La Haute-Loire insolite", de Roger Briand, éd. juillet 2016, page 265.
- « Monument sépulcral du maréchal de Vaux », sur Base Mérimée du ministère de la Culture, (consulté le )
- Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
Voir aussi
Bibliographie
- Galeries historiques du Palais de Versailles, de Charles Gavard, 1842, page 491.
- Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique, de Louis Mayeul Chaudon, 1812, page 515.
- Noël Jourda de Vaux, maréchal de France, 1705-1788 : un gentilhomme vellave au service du roi, de Jérôme Sagnard et Claude Latta, Editions du Roure, 2013, 32 pages (ISBN 9782919762156). Le lien vers la présentation de l'ouvrage publié aux éditions du Roure : (http://www.editionsduroure.com/noel_jourda/noel%20jourda.html).
- Les Jourda de Vaux, leurs alliances, leurs anciens fiefs : étude généalogique et héraldique, par le Vicomte Gaston de Jourda de Vaux (1862-1933), imprimerie de Peyriller, Rouchon et Gamon, Le Puy, 1918, 80 pages.
- Le nobiliaire du Velay et de l'ancien diocèse du Puy : noms féodaux, Tome 6, par le vicomte Gaston de Jourda de Vaux (1862-1933), imprimerie de Peyriller, Le Puy, 7 volumes, 1924-1933.
Liens externes
- Notice du Monument sépulcral du maréchal de Vaux dans la base Mérimée sur le site du ministère de la Culture.
Articles connexes
- Familles subsistantes de la noblesse française (A à K)
- Maréchal de France nommé sous le règne de Louis XVI
- Monument sépulcral du maréchal de vaux
- Église Saint-Jean-Baptiste de Retournac
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