Bataille de Rocourt (1746)

La bataille de Rocourt, parfois orthographié Roccoux, Raucoux ou Roucoux, oppose les armées française et autrichienne le , à Rocourt sur les hauteurs nord de Liège, dans l'actuelle Belgique, pendant la guerre de Succession d'Autriche.

Bataille de Rocourt
La bataille de Rocourt.
Informations générales
Date
Lieu Rocourt (Liège)
Issue Victoire française
Belligérants
Royaume de France Archiduché d'Autriche
 Grande-Bretagne
Électorat de Brunswick-Lunebourg
Provinces-Unies
Commandants
Maurice de SaxeCharles-Alexandre de Lorraine
John Ligonier
Forces en présence
100 000 hommes[1]100 000 hommes[2]
Pertes
3 000 morts ou blessés
[3]
5 000 morts ou blessés
3 000 prisonniers
50 canons
18 drapeaux ou étendards[4],[5]

Guerre de Succession d'Autriche

Batailles

Campagnes italiennes
Coordonnées 50° 40′ 33″ nord, 5° 32′ 46″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Plan du champ de bataille de Roccoux le 11 octobre 1746.
La rue des Français, entre Ans et Rocourt, lieu principal d'affrontement à l'époque.

La victoire tactique française ne peut cependant être transformée immédiatement en victoire stratégique en raison de l'approche de l'hiver.

Contexte

Les Français déclarent la guerre à l'Autriche au début de l'année 1744. Ils sont victorieux l'année suivante à la bataille de Fontenoy au prix de pertes élevées. Un soulèvement en Écosse oblige les Britanniques à alléger leur corps expéditionnaire aux Pays-Bas et l'armée impériale autrichienne s'en trouve temporairement affaiblie. Cherchant à exploiter au maximum cette circonstance, le maréchal Maurice de Saxe, commandant les forces françaises, décide en 1746 de reprendre l'invasion des Flandres : il s'empare de Bruxelles, d'Anvers, de Namur et de Charleroi ; son armée, forte de 60 000 hommes, surpasse numériquement celle de son ennemi, Charles-Alexandre de Lorraine, qui ne peut plus lui opposer que 40 000 hommes.

Forces françaises

Déroulement de la bataille

L'armée française était commandée par le maréchal de Saxe et celle des alliés par Charles-Alexandre de Lorraine et John Ligonier. Les alliés, pour empêcher l'invasion des Provinces-Unies par les Français, avaient pris position près de Liège avec les Néerlandais, sous les ordres de Charles Auguste de Waldeck, sur la gauche, les Britanniques au centre et les Autrichiens tenant la droite, sur un front Nord-Sud d'une quinzaine de kilomètres s'étalant d'Ans (dont le centre ne se situait pas à l'époque sur le plateau autour de la gare d'Ans, mais à mi-chemin avec Liège, au niveau de la place Nicolaï) au village de Glons.

Le maréchal de Saxe lança son attaque principale contre les Néerlandais, au niveau du bocage entre Ans et Rocourt (la route reliant les deux localités s'appelle actuellement la rue des Français) puis Vouroux, qui étaient en effectifs grandement inférieurs en nombre aux Français, et rompit leur formation au troisième assaut, les forçant à se replier derrière les lignes britanniques. Les Autrichiens ne prirent aucune part aux combats, ne faisant aucune tentative pour attaquer le flanc gauche français. Ligonier organisa une arrière-garde pour permettre au reste de l'armée de se replier en bon ordre. Celle-ci évacua par le faubourg Sainte-Walburge, sur les hauteurs de Liège au pied de la citadelle de la ville, et passa la Meuse au niveau de Herstal.

La victoire des Français permit de confirmer leur influence sur Liège et mit fin au contrôle de l'Autriche sur les Pays-Bas pour le reste de la guerre.

Étant donné la date, les deux camps se préparèrent alors à l'hivernage. Les Français se replièrent sur les villes brabançonnes, et les Alliés restèrent, malgré leur défaite, à charge de la principauté de Liège, qui s'accommoda tant bien que mal de cette présence embarrassante. Le pays était en effet un État neutre malgré une préférence pour le camp français. Le prince-évêque, Jean-Théodore de Bavière, frère du défunt empereur Charles VII, fit tenir les comptes de cette présence, et les présenta lors de la conclusion du traité d'Aix-la-Chapelle.

Sur le terrain, les traces de la bataille restent rares de nos jours, sur ces terres qui accueillent désormais essentiellement habitat et zones commerciales en banlieue nord de Liège[6].

La bataille de 1944

Une autre bataille, de moindre importance, est connue sous le nom de bataille de Rocourt. Elle est s'est déroulée le , à l'occasion de la retraite allemande. Une colonne de 9 chars allemands est attaquée par trois tanks et un half-track américain, seul un blindé allemand parvient à s'enfuir[7].

Notes et références

  1. Jean-Claude Castex, batailles franco-anglaises de la guerre de succession d'Autriche, p. 215.
  2. Jean-Claude Castex, batailles franco-anglaises de la guerre de succession d'Autriche, p. 215.
  3. Miguel Lambotte, La bataille de Rocourt: 1746, éditions du Céfal, 2000, p. 49.
  4. R. McNally, Marshal of France: The Life and Times of Maurice de Saxe, p. 192.
  5. Jean-Claude Castex, batailles franco-anglaises de la guerre de succession d'Autriche, p. 219.
  6. http://myspace.voo.be/franleon/ccjuprelle/tourisme/circuit_bataille.htm.
  7. http://users.skynet.be/bs802199/FILES/Chapitre/08-Visite.html.

Voir aussi

Liens internes

Sources et bibliographie

  • (en) Reed Browning, The War of the Austrian Succession, New York, St. Martin's Press, , 445 p. (ISBN 0-312-12561-5).
  • (en) David Chandler, The Art of Warfare in the Age of Marlborough, Spellmount Limited, 1990 (ISBN 0-946771-42-1).
  • (en) Francis Henry Skrine, Fontenoy and Great Britain's Share in the War of the Austrian Succession 1741-48, Londres, Edinburgh, 1906.
  • Edward Cust, Annals of the War of the eigteenth century, vol. 2 (1739-1759), Londres, 1862, p. 104 – 105.
  • Jean Bérenger et Jean Meyer, La France dans le monde au XVIIIe siècle, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'Histoire », , 380 p. (ISBN 2-7181-3814-9)
  • Garnier Jacques (dir.), Dictionnaire Perrin des guerres et des batailles de l'histoire de France, Paris, éditions Perrin, , 906 p. (ISBN 2-262-00829-9)
  • Lucien Bély, Les relations internationales en Europe au XVIIe – XVIIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Thémis », , 731 p. (ISBN 2-13-044355-9)
  • André Zysberg, La monarchie des Lumières : 1715-1786, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire », , 552 p. (ISBN 2-02-019886-X)
  • Michel Antoine, Louis XV, Paris, éditions Hachette, coll. « Pluriel », , 1052 p. (ISBN 2-01-017818-1)

Liens externes

Mémorial route provinciale entre Glons et Slins.
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