Christophe Saliceti
Antoine Christophe Saliceti ou Salicetti, né à Saliceto (Corse) le , mort à Naples le , est un homme politique français.
Pour les articles homonymes, voir Saliceti.
Biographie
Antoine, Christophe Saliceti naît le à Saliceto[1]. D'une famille gibeline originaire de Plaisance et réfugiée en Corse[1], il fait ses études classiques au collège des jésuites de Bastia[1]. Reçu avocat à Pise[1], il s'en retourne en Corse et exerce sa profession près le conseil supérieur de l'île[1].
Le , il est élu député du tiers état aux États généraux[1]. Informée par Jean-Baptiste Galeazzini, Guasco et Morati de l'émeute du à Bastia, saisie de l'adresse de citoyens d'Ajaccio rédigée le par Bonaparte, toutes deux dressées contre l'intendant de Corse Barrin et son entourage contre-révolutionnaire, la Constituante vote le une motion de Saliceti qui intègre la Corse au royaume de France et une motion de Mirabeau autorisant le retour dans leur patrie des Corses qui après avoir combattu pour leur liberté se sont expatriés à la suite de la conquête de l'île. Ce vote fait suite aux demandes inscrites dans les cahiers de doléances de la population corse de 1788, d'intégrer "à égalité de droits et de devoirs l'empire français" et permet en le retour en Corse de Pascal Paoli exilé en Angleterre.
À la tête de l'opposition contre Pascal Paoli, devinant chez lui des sentiments très tièdes pour la Révolution, Saliceti redevient député à la Convention élu par le département de la Corse en . Il siège avec les Montagnards. Dès , il dénonce à la Convention la trahison probable de Paoli. Le , il vote pour la mort du roi Louis XVI.
Il demande qu'on s'occupe de la défense de la Corse et signale l'indiscipline de Paoli qui protège les prêtres réfractaires. Le , il est désigné commissaire avec Lacombe-Saint-Michel et Joseph-Étienne Delcher. Ils ne débarque dans l'île qu'en et ne parvient pas à convaincre Paoli de se rendre à Paris. Entretemps influencée par les dénonciations de Lucien Bonaparte au club jacobin de Toulon, la Convention décrète l'arrestation de Pozzo di Borgo et de Paoli. La situation en Corse devient intenable pour la famille Bonaparte puis pour les commissaires qui doivent rembarquer pour ne pas être pris en otage. Le , la Convention déclare « le traître Paoli hors-la-loi ».
Saliceti, représentant en Provence, aide à la répression d'une révolte à Marseille et, le , fait nommer Napoléon Bonaparte commandant provisoire de l'artillerie à l'armée assiégeant Toulon.
À la chute de son ami Robespierre, le 9 thermidor, Saliceti est dénoncé mais sauvé par l'amnistie de l'an IV.
Sous le Directoire et le Premier Empire
En , il est nommé commissaire à l'armée d'Italie et y joue un rôle auprès de Napoléon Bonaparte. Il contribue, en , à la reconquête de la Corse, et à la réorganisation des deux départements qui divisent l'île. Il est élu député au Conseil des Cinq-Cents. En 1798, il est en mission dans la république Ligure (Gênes). Hostile au Coup d'État du 18 Brumaire an VIII (), Napoléon l'envoie néanmoins représenter la France à Lucques (1801-1802), puis à Gênes (1805) où il fait voter l'annexion de la Ligurie à la France. En 1806, il accompagne à Naples le nouveau roi Joseph Bonaparte et celui-ci le nomme ministre de la Police le . Le , il est aussi nommé ministre de la guerre. Il agit à Naples en quasi vice-roi pour le compte de l'Empire français. En , il survit à l'explosion de sa maison organisé par une cellule bourbonienne dirigée par le prince de Canosa (commandant sicilien dans l'ile de Ponza). Confirmé par le nouveau roi Joachim Murat, en il lui donne son unique succès militaire, la prise de Capri, que Saliceti a préparée avec son réseau d'agents secrets et de contrebandiers corses (notamment Antoine Suzarelli). Le , il démissionne du ministère de la guerre par ordre de Napoléon, qui le rappelle à Naples. Envoyé à Rome comme président de la commission de réforme administrative des territoires ex-pontificaux annexés au Grand Empire, en juin il revient à Naples menacée par l'expédition anglo-sicilienne d'Ischia et Procida. Il meurt dans des conditions mystérieuses (on soupçonna, mais sans preuves, qu'il a été assassiné par le préfet de police, le ligurien Antonio Maghella), le .
Napoléon a dit de lui[2] : « Saliceti, les jours de danger, valait cent mille hommes ! ».
Il est le gendre de Pierre-Jean-Thomas Boerio et de Marie Catherine Arrighi de Casanova.
De la correspondance de Christophe Salicetti est conservée aux Archives nationales sous la cotes 212AP[3].
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- Arthur Chuquet, La jeunesse de Napoléon, tome 3 : Toulon, Paris, Armand Colin et Cie, 1899, p. 75-152
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Antoine, Christophe Saliceti (1757 – 1809) », sur Base de données des députés français depuis 1789, Assemblée nationale (France)
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