Tino Rossi

Constantin Rossi, dit Tino Rossi, est un chanteur et acteur français, né le à Ajaccio (Corse) et mort le à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)[1],[2].

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Sa chanson Petit Papa Noël, sortie en 1946, demeure la chanson la plus vendue de l'histoire en France.

Biographie

Premières années - Premiers succès

Constantin Rossi naît à Ajaccio, 43 rue Fesch[n 1]. Son père, Laurent, est artisan tailleur. Sa mère, Eugénie, se consacre, en plus de l'atelier familial, à ses huit enfants. Constantin porte le prénom de l'un de ses frères, décédé en bas âge à la fin de l'année 1906. Dès son enfance, il passe son temps à chanter et préfère l'école buissonnière aux études.

À moins de 20 ans, il rencontre à Ajaccio Annie Marlan (1907-1981), l'une des violonistes venues donner un concert à la terrasse du Café Napoléon, en tombe amoureux, part avec elle sur la Côte d'Azur, l'épouse à Toulon et devient vite le jeune père de Pierrette (1927-2011)[n 2]. Tino ayant du mal à trouver un travail stable à Toulon, Annie demande rapidement le divorce.

De retour à Ajaccio, il devient (grâce aux relations de son père) changeur au casino, où il rencontre la secrétaire du directeur, Faustine Fratani (1912-1985), qui deviendra sa deuxième épouse en [3]. À la suite de l'incendie du casino en 1929, ils retournent sur le continent dans l'espoir d'une embauche au casino d'Aix-en-Provence, sans succès. Le couple s'installe alors à Marseille dans une chambre miteuse du quartier des Réformés, en haut de la Canebière. De repas trop légers en boulots trop temporaires (voiturier, plongeur, portier de boîte de nuit...), Tino Rossi traverse les mois les plus pénibles de sa vie. Sa seule consolation : retrouver au bar « Le Terminus » les étudiants corses de la faculté de droit d'Aix-en-Provence (Raymond Filippi, Dominique Stefanaggi, Alfred Albertini, Jean Orsoni...) et chanter pour ces futurs ténors du barreau ou magistrats de renom[4],[n 3].

« Chanteur de charme »

Une carrière ensoleillée commencée en Provence.

Le baryton-basse provençal Adrien Legros (1903-1993) le remarque alors, lui donne des conseils pour mieux respirer et poser sa voix, et le met en relation avec le producteur de tournées Louis Allione, dit « Petit Louis », qui le produit sur de petites scènes provençales (la toute première fois en 1930, dans le village vauclusien de Lauris[n 4]) en le présentant comme « Le Roi des chanteurs de charme », une expression qui le suivra tout au long de sa carrière. Constantin choisit alors de devenir Tino, en se rappelant la façon dont l'évêque d'Ajaccio avait détaché les syllabes de son prénom en le bénissant lors de sa confirmation : « Constant-tino »[5].

En 1932, à Marseille, alors qu'il arpente avec son père la rue Saint-Ferréol, son attention est attirée par une pancarte sur la devanture d'un magasin : « Enregistrez votre voix pour cent sous »[n 5]. Tino enregistre ainsi un disque en fer blanc qu'il destine à sa mère (comme le fera vingt ans plus tard Elvis Presley). Un représentant de la maison de disques Parlophone, présent dans la boutique, l'entend et l'invite à Paris pour enregistrer, moyennant 1 000 francs, son premier vrai disque (qui sera aussi le premier disque de chansons corses jamais gravé puisqu'il comprend O Ciuciarella et la berceuse Nini-Nanna)[6],[n 6].

Toujours à Marseille, le , Tino est engagé « en qualité de ténorino » par Justin Milliard à l'Alcazar pour sept jours et quatorze représentations, avant de passer sur une autre scène mythique de la ville, le Théâtre des Variétés[7].

Son contrat avec Columbia

La maison de disques Columbia s'intéresse alors rapidement à lui. En 1933, séduit par le dynamisme de son directeur Jean Bérard dans le domaine novateur de la publicité, il s'engage à ses côtés et enregistre notamment La Sérénade de Toselli[n 7], J’ai rêvé d'une fleur, L'Aubade du roi d’Ys, Le Tango de Marilou (son premier tube) et Venise et Bretagne, qui berça l'enfance très francophile de la reine d'Angleterre Élisabeth II[8].

Le succès de ces premiers enregistrements est prometteur. Un courrier abondant commence à arriver chez Columbia. La firme comprend qu'elle tient un « oiseau rare » et l'intègre dans ses tournées par le biais d'Émile Audiffred, où il côtoie les grands artistes Lucienne Boyer, Damia, Pills et Tabet, Mireille, Jean Sablon...

Encouragé par ses premiers succès, Tino Rossi, classé « Chanteur » et également inscrit à la rubrique « Ténor » des catalogues des disques Columbia des années 1930 répertoriant les interprétations classiques, souhaite l’accord de Reynaldo Hahn avant d’enregistrer ses mélodies D’une prison et Paysage. Confiant en son « poulain », Jean Richard, le directeur des studios Columbia à Paris[n 8], décide d’organiser l’enregistrement à son insu, le . Tino Rossi ne connut jamais la réponse à sa requête, néanmoins la qualité de ses gravures fit dire à Reynaldo Hahn : « [Sa] voix tire son attrait de cette matière somnambulique, de cette simplicité poussée à l'excès avec un art, probablement inconscient, du modelage musical. »[9]

De la scène à la radio

Sa carrière prend une dimension essentielle au music-hall avec l’imprésario Émile Audiffred. Après l’ABC, où le public lui a réservé un honnête succès, il est engagé par Henri Varna et Audiffred au Casino de Paris pour la revue Parade de France, consacrée au folklore des provinces. En bottes, chemise et pantalon bouffants, guitare à la main et veste sur l'épaule, il campe un chanteur corse de carte postale[10] et obtient dès le premier soir de son engagement (le ) un triomphe inédit grâce à deux chansons que Vincent Scotto vient de composer pour lui, Ô Corse, île d'amour et Vieni... Vieni....

À partir du , il remonte sur la scène du Casino de Paris pour la revue Tout Paris chante, mais cette fois en tête d'affiche.

Parallèlement, il vend de plus en plus de disques, à savoir 80 000 par mois quand la deuxième vente culmine à 6 000[11]. Dans ces années 1930, l'industrie du disque balbutie et la radio n'est pas encore un objet familier. Elle va bientôt donner aux artistes une audience nouvelle, avec ce que cela représente sur les ventes de disques. Dans le cas de Tino Rossi, sa voix est tellement présente sur les ondes qu'en 1939, il demande lui-même, par écrit, aux stations de moins le programmer car il craint de lasser les auditeurs[12].

Sa fulgurante percée tient aussi à son physique à la Rudolph Valentino. Vincent Scotto rappelle[13], l'attraction qu'exerce son ami Tino sur la gent féminine : « Les femmes s’approchaient de lui avec une telle férocité que si je n’étais pas collé à lui pour monter en voiture, si dans la bousculade je me laissais distancer de quelques mètres, il me fallait renoncer à lui, et la voiture partait sans moi. Les femmes étaient avides de le voir de près, certaines se seraient laissé piétiner plutôt que de céder leur place [...]. » Et d'ajouter : « Sa voix de rêve a enchanté presque tous les cœurs du monde. Quel philtre mystérieux possède cette voix pour troubler ainsi quand il chante ! On est charmé et on l’écoute recueilli. Une chanson embellit la vie, Tino embellit tout ce qu’il chante. »[n 9] Car Tino Rossi est devenu une idole, la première dans l'histoire de la chanson. Familièrement désigné par son prénom d'artiste, il se trouve confronté à d'inimaginables manifestations d'affection amoureuse[14], dont il n'aimait guère parler[15].

En toute logique, cette voix, que d'aucuns comparent à une chasse d'eau ou un robinet, d'autres à de l'or, du velours ou du miel, est promptement sollicitée par le cinéma car il n'existe alors que les films chantants pour donner au public l'occasion de découvrir le visage des vedettes.

Une voix plein écran

Après quelques « apparitions » vocales et silhouettes, en , sort Marinella, un film écrit exprès pour « Tino », la nouvelle coqueluche du disque et de la TSF. C'est un triomphe. Les mélodies de Vincent Scotto qu'il interprète (Marinella, Tchi-tchi, J'aime les femmes c'est ma folie, Laissez-moi vous aimer) sur des paroles signées Émile Audiffred, René Pujol et Géo Koger, accompagnent le Front Populaire. Tino Rossi va d'ailleurs chanter pour les grévistes, notamment dans le hall des Galeries Lafayette[16].

Dans la foulée, il enchaîne avec les péripéties à l'accent corse de Au son des guitares (où il lance Tant qu'il y aura des étoiles), puis tourne Naples au baiser de feu (1937) réalisé par Augusto Genina, avec Mireille Balin (1909-1968), actrice à la destinée tragique[17] qui, écrira-t-il, « avait tout pour ensorceler les hommes »[18],[19].

Tino Rossi, qui ne divorcera de Faustine Fratani qu'en [3], vit alors un amour passionné avec l'actrice. La presse ne perd pas une occasion de narrer le quotidien du couple[n 10].

Il donne quelques récitals aux États-Unis, où sa chanson Vieni... Vieni... est reprise par Rudy Vallée (reprise qui se classe n°1 une semaine en 1937[20],[n 11]). Mais le chanteur ne se plaît pas en Amérique et refuse les offres financièrement alléchantes d'Hollywood, qui le verrait bien en prince russe reconverti en danseur mondain dans une super-production de la 20th Century Fox baptisée Balalaïka. Mireille Balin, en contrat avec la Metro-Goldwyn-Mayer, fait de même, pour les mêmes raisons. Il poursuit alors sa tournée au Canada où, dans les gares, la foule se masse pour essayer de l’apercevoir à une fenêtre de son train[21].

De retour en France, il continue de chanter au cinéma ses plus grands succès, tant dans le domaine de la variété que des airs classiques. Ainsi, pour les besoins de Lumières de Paris de Richard Pottier en 1938, il chante l'Ave Maria de Gounod, dont La Callas dira que personne ne l'a jamais chanté aussi bien.

En , il est acclamé un mois en Allemagne dans le plus célèbre cabaret de la capitale la Scala de Berlin, mais refuse de prolonger cette série de galas à Hambourg et Vienne[22]. Quelques semaines plus tard, Tino Rossi retrouve Jean Renoir, à Rome où tous deux doivent tourner un film : La dernière corrida pour l’un (qui ne verra jamais le jour), La Tosca pour l’autre. Pendant son séjour en Italie, Tino enregistre en napolitain, dans les studios Columbia de Milan, quatre titres inédits en France[n 12].

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, ses enregistrements se font alors au ralenti (aucun en 1940 car l'artiste, qui a effectué 18 mois de service militaire au 22e Bataillon de Chasseurs alpins, est mobilisé) et sa carrière cinématographique se poursuit en zone libre, en particulier avec Le Soleil a toujours raison (tourné en 1941, sorti en 1943), de Pierre Billon, adapté d'une nouvelle de Pierre Galante[n 13], dialogué par l'auteur et Jacques Prévert. La distribution en est prestigieuse : Micheline Presle, Pierre Brasseur, Charles Vanel, Édouard Delmont, Charles Blavette et Germaine Montero. Dans ce film, mis en musique par Joseph Kosma, il interprète Le Chant du gardian de Louis Gasté et Jean Féline.

En 1941, dans la région de Royan, sous la direction de Jean Delannoy, qui parlera[23] d'un « succès mondial, peut-être le plus grand de toute [sa] carrière », il tourne Fièvres avec Madeleine Sologne, Jacqueline Delubac et Ginette Leclerc. Outre Maria (de Roger Lucchesi et Jean Féline), il y chante l'Ave Maria de Schubert, qui va vite devenir l'un de ses tubes, plébiscité notamment durant la Seconde Guerre mondiale par les prisonniers qui jonchent les planches de billets en le réclamant à Tino Rossi[24]. Il le chantera notamment lors de la croisière inaugurale du paquebot France, en (dont il fut, à la demande de la marraine du paquebot, Yvonne de Gaulle, l'artiste invité d'honneur), puis le sur la scène de l'Opéra de Paris (accompagné en duplex par Pierre Cochereau, titulaire des orgues de Notre-Dame de Paris) à l'occasion du grand gala de présentation du film d'Otto Preminger, Le Cardinal.

Mariage avec Lilia Vetti

Durant l'été 1941, en proie à de violentes crises de jalousie aggravées par ses addictions à la drogue et à l'alcool, Mireille Balin le chasse de sa villa cannoise Catari.

À la fin de l'été 1941, au casino d'Aix-les-Bains, Mistinguett lui présente la danseuse niçoise Rosalie Cervetti, dite Lilia Vetti (1923-2003), la femme de sa vie comme il le lui chantera en 1977[n 14]. Moins de deux mois après la naissance de leur fils Laurent Emmanuel, il l'épouse le à Cassis, dont le maire SFIO est son ami le médecin et résistant Emmanuel Agostini[25], le parrain du bébé.

En 1943, dans Le Chant de l'exilé, réalisé en 1942 par André Hugon, Tino Rossi chante Paquita et Ce matin même (paroles d'Édith Piaf), et son personnage s'engage patriotiquement dans les Pionniers du Sahara, au grand dam des autorités allemandes qui voient dans ce scénario une propagande en faveur de la Résistance. Quelques mois plus tard, sort Mon amour est près de toi (de Richard Pottier), seul film tourné par Tino Rossi sous l'égide de La Continental allemande, distribuée en France par Tobis Films[n 15]. Les chansons de ce film (Madame la nuit, Quand on est marinier, J'ai deux mots dans mon cœur et Quel beau jour, mon amour) sont signées notamment Vincent Scotto, Roger Lucchesi et Francis Lopez.

De L'Île d'amour à Envoi de fleurs

Le , en tant que président d'honneur du Comité général des Corses de Paris, il organise et présente au profit des prisonniers corses un grand gala présidé par Emmanuel de Peretti de La Rocca, qui fut ambassadeur à Madrid et Bruxelles. Jo Bouillon (futur mari de Joséphine Baker), Mistinguett, Édith Piaf, Albert Préjean ou Jean Weber (de la Comédie-Française) apportent leur « concours gracieux » à cette soirée. Le luxueux programme édité pour l'occasion annonce la présence prochaine de Tino dans La Légende du Chêne blanc, un film qui ne verra jamais le jour.

Un peu plus tard, sort L'Île d'amour, de Maurice Cam, « peut-être le meilleur film de Tino Rossi » selon Jean Tulard, qui le compare à Colomba[26]. Également considéré comme le premier film écologiste de l'histoire du cinéma[27], il met en scène un promoteur immobilier qui veut transformer un village en station balnéaire. Tino Rossi y chante Mon île d'amour, Le joyeux bandit et la Complainte corse de Roger Lucchesi. Les Allemands ayant interdit son tournage en Corse, le réalisateur Maurice Cam se replie sur la Côte d'Azur sous le contrôle d'un superviseur de l'Axe qui veille à ce qu'aucun objectif militaire ne se trouve dans le champ des caméras. Tournée à son insu, la scène finale vaudra une convocation générale de l'équipe au bureau militaire[28].

Tino Rossi avec Jean-Marie Beaudet de la station radiophonique C.B.C. à Montréal en 1947.

En 1946, après Le Gardian (tourné dangereusement sur des plages de Camargue truffées de mines, où figure notamment la chanson Jamais deux sans trois, cosignée Françoise Giroud), il tient un double rôle dans Destins de Richard Pottier. Le scénario initial prévoyait que Tino interprète, en français, un negro spiritual avec des chanteurs noirs new yorkais. Les artistes ayant rejoint précipitamment les États-Unis, le scénariste Carlo Rim doit vite revoir sa copie. Puisqu'un enfant tient un grand rôle dans ce film sans relief, prévu pour sortir au mois de décembre, Tino Rossi demande une création française de Noël. Émile Audiffred suggère alors à Henri Martinet de jouer au piano sa mélodie de Noël, enfouie au fond de ses tiroirs après avoir fait un bide dans sa revue Ça reviendra donnée au théâtre marseillais de l'Odéon, en 1944 : le public n'avait pas été touché par cette lettre d'un enfant demandant au Père Noël, par la voix du fantaisiste local Xavier Lemercier, de ne lui apporter ni soldats ni guerre mais de lui offrir le retour de son papa, prisonnier. Tino Rossi sent immédiatement le potentiel de la chanson et la fredonne en boucle. Sur de nouvelles paroles de Raymond Vincy, son Petit Papa Noël est né[29]. La chanson, qualifiée de « berceuse » dans le scénario, comporte un couplet jamais enregistré[n 16].

En , les écrans parisiens du Paramount et du Paris accueillent Le Chanteur inconnu, second film tourné par Tino Rossi avec André Cayatte, après Sérénade aux nuages (1945). Pour les besoins de ce « mélodrame à suspense »[30], remake d'un film de 1931 avec le ténor Lucien Muratore, entouré de Raymond Bussières, Lilia Vetti, Maria Mauban et Lucien Nat, il chante Chopin, Brahms et Lalo.

En 1948, il rentre d'une longue tournée en Amérique du Sud après avoir enregistré en espagnol les plus célèbres tangos argentins, et interprète le rôle du compositeur Franz Schubert dans La Belle Meunière de Marcel Pagnol, aux côtés de Jacqueline Pagnol, de sa fille Pierrette (également comédienne dans la troupe de Robert Dhéry, « Les Branquignols ») et de Lilia Vetti. Le moulin de La Colle-sur-Loup offre les décors et Tony Aubin (1907-1981), chef d'orchestre et professeur de composition au Conservatoire de Paris, les arrangements musicaux. Ce film est le premier film en couleur tourné en France par des Français avec un procédé français, celui mis au point dès avant la Seconde Guerre mondiale par les frères Armand et Lucien Roux. Malheureusement, nécessitant des moyens de projection spécifiques onéreux, ce procédé fera long feu malgré l’enthousiasme du New York Time : « Nous avons vu les plus belles prises de vue qui aient jamais paru sur un écran[31]. »

En 1950, Jean Stelli réalise autour de lui Envoi de fleurs, la seule biographie filmée, et romancée, de Paul Delmet.

Un Noël en prison et Petit Papa Noël

Sous l'Occupation, il chante à de multiples reprises Quand tu reverras ton village, composée par Charles Trenet, « la chanson d'espoir de tous les prisonniers de guerre »[32], refuse, malgré un cachet important, d'enregistrer Maréchal, nous voilà ! et sollicite très régulièrement de plusieurs médecins des certificats de complaisance pour ne pas honorer « certaines invitations pressantes »[33]. Mais ces échappatoires ne sont pas toujours suffisantes. Ainsi est-il cueilli à l'ABC, le , avec son orchestre, et conduit à l'Empire pour interpréter deux ou trois chansons lors d'un gala en faveur de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, sa participation ayant été affichée la veille, à son insu, après qu'il a « prétexté la fatigue pour ne pas chanter »[34]. D'autre part, tandis qu'à Marseille Lilia Vetti sauve Georges Cravenne d'une arrestation par la Gestapo, Tino Rossi cache dans son orchestre en tant que pianiste le compositeur juif polonais Norbert Glanzberg, qui deviendra son accompagnateur après la guerre. Édith Piaf, Georges Auric et Mistinguett le protègent alors également[35]. Pourtant, malgré ce rempart amical, le , Norbert Glanzberg est arrêté et condamné à une peine d'emprisonnement de six mois, à Nice, pour détention de faux papiers. Tino Rossi alerte l'actrice Marie Bell : avec la complicité de l'intendant régional de police Paul Duraffour et d'un gardien de prison corse, ils réussissent à le faire évader au mois d'août[36].

Par ailleurs, une amitié corse lie Tino Rossi à Étienne Leandri[n 17] (comme lui habitué du Fouquet's) et il connait nombre de figures corses du milieu marseillais, dont le parrain Paul Carbone, mort le dans le déraillement du train de nuit Marseille-Paris provoqué par la Résistance qui vise des permissionnaires allemands[n 18], ainsi que son associé François Spirito ; tous deux font des affaires avec l'occupant[37].

Comme de nombreuses célébrités[38], Tino Rossi est arrêté le  : plusieurs policiers à la recherche de renseignements sur un Corse l'attendent dans les coulisses du Moulin-Rouge pendant qu'il donne un gala au profit des personnes âgées de Montmartre. « Les Corses m'en ont assez fait voir. Foutez-moi ça au trou », lui assène bientôt un commissaire. Suit une détention de trois mois à la prison de Fresnes durant laquelle il refuse l'aide d'un avocat et interdit à Lilia Vetti de « donner un franc pour sa libération » au risque de le perdre[39]. Il est exempté de toute poursuite par un juge estimant dénuée de fondement[n 19] l'instruction montée contre lui par l'inspecteur Georges Clot qui avait cité de « nombreux témoins » signalant son « comportement anti-français ». Tino Rossi  fait rarissime à l'époque  reçoit d'exceptionnelles excuses officielles[40] car les faits suivants plaident pour lui : fin 1941, il répond à un journaliste de L'Alerte[n 20] lui demandant de formuler un vœu pour son île natale pour la nouvelle année 1942 « qu'elle reste toujours française »[41] et, en , il prête sa voiture personnelle à un réseau de Résistance pour transporter des armes et permettre plusieurs évasions (dont celle d'un général)[42].

Avec Petit Papa Noël, qu'il interprète pour la première fois en public sur la scène de l'ABC en 1948, il remporte un phénoménal succès. En ce premier vrai Noël depuis 1938, ce cantique laïc arrive opportunément pour restaurer la plus traditionnelle des fêtes familiales et répondre aux instructions gouvernementales (pas de chants religieux dans les écoles de la République) mises en place par le ministre Marcel-Edmond Naegelen[n 21],[43],[44].

Dans la foulée de ce triomphe, Tino Rossi multipliera les enregistrements de chants de Noël, notamment Petite étoile de Noël (1952), Noël blanc (1955) (version française de Francis Blanche du fameux White Christmas créé par Bing Crosby en 1941), C'est Noël (1956), Douce nuit (1960), Noël des enfants oubliés (1968)...

De l'opérette à la télévision

Après le film Tourments (1954, de Jacques Daniel-Norman, avec Blanchette Brunoy), Tino Rossi décide de s'éloigner du cinéma et souhaite débuter dans l'opérette (bien qu'il participe toutefois à Si Versailles m'était conté...). Sa carrière dans l'opérette commence officiellement le avec Méditerranée au Théâtre du Châtelet, l’opérette de Francis Lopez et Raymond Vincy (le parolier de Petit Papa Noël) qui se joue jusqu'en 1957, à guichets fermés. Elle est suivie de Naples au baiser de feu, montée au Théâtre Mogador et donnée également près de deux ans à guichets fermés avant de partir en tournée dans toute la France et à l'étranger.

En 1963, en pleine mode yéyé, le succès revient, cette fois à l'ABC, avec Le Temps des guitares.

En 1969, il récidive avec Le Marchand de soleil, de nouveau sur la scène du Théâtre Mogador. Néanmoins, Tino Rossi arrive à un âge où il désire mieux profiter de sa famille et de la Corse. On ne le verra donc plus sur scène qu'à l'occasion de tournées régulières (y compris à l'étranger) et de nombreuses participations bénévoles à des galas. Ainsi, le jeudi aux Tuileries, devant 6 000 personnes (et plus de 15 000 qui suivent le spectacle sur écran géant), il chante au profit de la campagne écologique de la Ville de Paris, baptisée « Paris 2 000 espaces verts ».

Parallèlement, il apparaît dans plusieurs émissions télévisées, parmi lesquelles Cadet Rousselle (1971), Tino Rossi pour toujours (1973), Numéro un de Maritie et Gilbert Carpentier (1977)[n 22], Joyeux Noël Tino (1979), Le Palmarès des chansons (1980), 30 millions d'amis, un entretien en langue corse pour le magazine de France 3 Di Casa (1980), Le Grand Échiquier (1981)...

Dernière représentation et mort

À plus de 75 ans, en , Tino Rossi remonte symboliquement sur la scène de ses débuts, le Casino de Paris, pour fêter son demi-siècle de carrière au cours d'un grand spectacle, mis en scène par Maritie et Gilbert Carpentier, qui mêle rétrospectives et nouvelles chansons durant deux mois.

La « dernière » de Tino Rossi au Casino de Paris, le dimanche 2 janvier 1983, fut aussi sa dernière apparition en scène.

Il meurt dans la soirée du à son domicile de Neuilly-sur-Seine des suites d'un cancer du pancréas, qui avait nécessité une lourde intervention chirurgicale au mois de mars à l'Hôpital américain de Neuilly. Ses obsèques ont lieu en l'église parisienne de La Madeleine le . Les conditions météorologiques ne permettant pas à un avion d'atterrir à Ajaccio, c'est en voiture qu'il traverse une dernière fois sa Corse depuis Bastia, salué de village en village par les maires ceints de leur écharpe tricolore et une population dignement recueillie. Il est inhumé le 1er octobre au cimetière marin d'Ajaccio, dans la chapelle qu'il avait lui-même choisie au début des années 1960[45],[46]. Des visiteurs viennent s'y recueillir, par milliers, tous les ans.

Tout au long de son existence, il a gardé des liens privilégiés avec ses amis d'enfance corses (qui continuaient à l'appeler « Tintin »), Vincent Scotto et l'Académicien français Marcel Pagnol, qui lui confia le soin d'être son exécuteur testamentaire[47]. Une grande complicité l'unissait également à Maurice Chevalier, Édith Piaf, Fernandel, Charles Trenet, Joséphine Baker, Georges Brassens, Christian Méry ou Joseph Carrington[n 23].

Perfectionniste exigeant, doté d'un joli coup de crayon[48] et grand amateur d'art (surtout de peinture), Tino Rossi a présidé le Syndicat des artistes au début des années 1950[49], et a su gérer intelligemment son patrimoine, notamment par l'intermédiaire de sa société de production fondée en 1948[n 24].

Couvrant deux octaves et demi et présentant un timbre aux très riches nuances (notamment de graves), sa voix exceptionnellement « longue »[n 25] trouvait son origine dans une anomalie des cordes vocales (la gauche longue et fine, la droite courte, tordue et large) qui laissa un jour un médecin ORL très surpris que leur propriétaire pût chanter[50].

Tino Rossi, « le chanteur de l'amour heureux »[51], alors que son amie Édith Piaf chantait l'amour malheureux[52], a enregistré 1 160 titres[53] abordant tous les genres, de la chanson populaire de Vincent Scotto à la Romance de Nadir de Bizet en passant par moult mélodies classiques (largement popularisées par son interprétation), sans oublier une panoplie de chants corses.

Ventes et succès historique de Petit papa Noël

Les ventes de ses disques font l'objet d'estimations discordantes, qui vont de quelques dizaines[54] à plusieurs centaines de millions[55]. En France, le Syndicat national de l'édition phonographique a, depuis 1973, certifié que cinq de ses albums ont été vendus à plus de 100 000 exemplaires[56] et que C'est la belle nuit de Noël a été vendu à plus de 600 000 exemplaires[57],[n 26]. Selon Daniel Lesueur et Dominic Durand, le total des ventes cumulées de ses disques en France s'établit à 10 350 800 exemplaires pour la période 1955 - 2015[59].

Pour célébrer le succès de Petit Papa Noël, Tino Rossi reçoit en 1949 un disque en or massif, un hommage dont il est, selon son fils Laurent, « le seul artiste » à avoir bénéficié[60],[61]. Avec ce titre, Tino Rossi détient le record de vente de singles en France avec 5,7 millions d'exemplaires[62].

La chanson a été reprise par plusieurs artistes, notamment par Dalida (1960), Yvette Giraud (1962), Yvette Horner (1963), Nana Mouskouri (1970), Mireille Mathieu (1976), Michèle Torr et Claude François (1977), Céline Dion (1981 et 1994), Boney M. (1986), Trust (1988), Enrico Macias (1993), La Compagnie créole (1996), Roch Voisine (2000), Henri Dès (2001), Florent Pagny (2006), Roberto Alagna (2007), Josh Groban (2007), les Chœurs de l'Armée rouge et ceux des enfants du Bolchoï (2009), André Manoukian et la Chorale des montagnes (2013) ou encore Mary J. Blige (2013). Au total, la chanson détient également le record français en ventes cumulées[63],[64] avec un volume global le plus souvent estimé à 30[65] ou 40 millions[66].

D'autres variantes existent, comme le Petit Génie Ariel entonné par Assurancetourix dans l'album Astérix chez Rahàzade (1987), le roman policier Petit Papa Noël de François Cérésa (2010)[67], l'interprétation par Arthur H dans le générique du film L'Apprenti Père Noël (2010), la parodie Petite Carla d'Noël (signée Michel Malher) et celle d'Helmut Fritz (2011), la version franco-sénégalaise de Coumba Gawlo au profit de son association Lumière pour l'enfance (2013)...

Une légion d'honneur

En hommage à l'artiste, le jardin Tino-Rossi (quai Saint-Bernard, Paris, 5e) est ouvert depuis 1984.

Nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du [68], Tino Rossi est décoré le , à Cassis, par son ami Emmanuel Agostini, maire de la ville[69]. Le , le général Alain de Boissieu lui épingle l'insigne d'officier[70]. Enfin, le décret du Président de la République François Mitterrand, daté du , le promeut commandeur[71] ; le , à l'hôtel de ville de Marseille, le maire Gaston Defferre lui remet la « cravate »[72].

Portent notamment son nom : à Ajaccio, un boulevard, inauguré par lui le , le port de pêche et de plaisance situé au pied de la citadelle, ainsi que le restaurant (de 390 places) du Palais des congrès[n 27] ; un square à L'Île-Rousse, également inauguré par lui en 1971, et un autre à Nogent-sur-Marne ; un jardin à Paris sur les quais de Seine (Ve arr.) qui va du pont Sully au pont d'Austerlitz, à proximité du seul musée en plein air de la capitale, celui de la sculpture contemporaine[n 28] ; des voies publiques dans différentes cités, par exemple à Andernos-les-Bains, Bassens, Brest, Dijon, Évreux, Fleury-les-Aubrais, Goussainville, Livry-Gargan, Lourdes, Mignaloux-Beauvoir, Montauban, Ozoir-la-Ferrière, Pierrelatte, Toulouse et Valence ; des salles à Alfortville et aux Pennes-Mirabeau, etc. Autres marques de reconnaissance et hommages : des timbres, édités en 1969 et 1990 ; une médaille frappée par la Monnaie de Paris en 1970 ; la médaille de vermeil de la Ville de Paris ; un grand prix du Disque de l'Académie Charles-Cros ; un grand prix du Midem ; une rose créée par Meilland en 1990...

En 2011, son « havre de paix » dans le golfe d'Ajaccio, le domaine du Scudo (ancienne propriété du parfumeur d'origine ajaccienne François Coty, devenue sienne en 1952), reçoit du ministère de la Culture le label « Maison des Illustres », attribué à 111 lieux de vie qui « conservent et transmettent la mémoire de femmes et d'hommes qui les ont habités et se sont illustrés dans l'histoire politique, sociale et culturelle de la France »[73].

Filmographie

Revues, opérettes et comédies musicales

  • 1934 - Parade de France (Casino de Paris) : « revue des beautés de notre pays et de nos colonies » en deux actes et cinquante tableaux, de Henri Varna, Léo Lelièvre et Marc-Cab. Tino Rossi figure dans les tableaux « Corse île de beauté » et « La plus grande France » (renommée en 1935 « L'Afrique »). Première représentation le . Première représentation avec Tino Rossi le . Jouée jusqu'en .
  • 1936 - Tout Paris chante (Casino de Paris) : revue en deux actes et trente-six tableaux, modifiée en trente-quatre tableaux, de Henri Varna, Léo Lelièvre, Marc Cab & Charles Tutelier. Tino Rossi participe en tant que vedette principale aux tableaux « Ceux de la légion », « Roi de cœur », « Les chansons d'amour ». Première représentation le .
  • 1955 - Méditerranée (Théâtre du Châtelet) : opérette à grand spectacle en deux actes et vingt tableaux, musique Francis Lopez, livret Raymond Vincy, mise en scène Maurice Lehmann, Théâtre du Châtelet. Notamment entouré de Fernand Sardou, Pierjac et Aglaé, Tino Rossi (Mario Franchi), grande vedette de la scène, du disque et de la radio est l'invité d'honneur de La Croisière bleue.
  • 1957 - Naples au baiser de feu (Théâtre Mogador): opérette à grand spectacle en deux actes et vingt-trois tableaux de Henri Varna et Renato Rascel. Au Théâtre Mogador, à nouveau secondé par Pierjac, Tino Rossi interprète Antonio, un chanteur qui exerce son art tous les soirs sur la terrasse d'une trattoria de Naples.
  • 1963 - Le Temps des guitares (Théâtre de l'ABC): opérette à grand spectacle en deux actes et vingt tableaux de Raymond Vincy et Francis Lopez, montée sur la scène de l'A.B.C. Tino Rossi joue son propre rôle, gaiement assisté de Josy Andrieu, Rita Cadillac, Maurice Baquet et Pierre Doris.
  • 1969 - Le Marchand de soleil (Théâtre Mogador): comédie musicale à grand spectacle en deux actes et vingt tableaux de Robert Thomas et Jacques Mareuil (airs additionnels de Laurent Rossi et de Henri Betti), mise en scène Robert Manuel, Théâtre Mogador. Accompagné d'Éliane Varon, Tino Rossi campe le milliardaire fantasque et philosophe Antoine Castelferrac.
  • 1982-1983 (du au ) - Cinquante ans d'amour : Tino Rossi est au cœur du spectacle qui se joue, comme à ses débuts, au Casino de Paris. Sur une idée de Laurent Rossi, qui en assure la direction artistique, voici l'occasion de célébrer ses noces d'or avec le public dans une mise en scène de Maritie et Gilbert Carpentier en deux actes et dix-huit tableaux produite par Michel Olivier et Jacques Marouani, le fils de Félix, compagnon de route de Tino depuis 1934. Barry Collins règle la chorégraphie. Des guitaristes corses placés sous la direction d'Antoine Bonelli l'accompagnent sous la direction d'orchestre de Paul Piot.

Bibliographie

  • Daniel Arsand, Mireille Balin ou la beauté foudroyée, éd. de la Manufacture, 1989.
  • Maurice Berthon, Mireille Balin et Tino Rossi, éd. René Debresse, 1942.
  • Emmanuel Bonini, Tino Rossi, éd. du Rocher, 2003.
  • Emmanuel Bonini, Le Vrai Tino - Témoignages et portraits inédits (préface de Jean-Jacques Debout), éd. Didier Carpentier, 2013.
  • René Chateau, Tino Rossi et le cinéma, éd. René Chateau, 1993.
  • Christian Delange, Tino Rossi, éd. PAC, 1985.
  • Philippe Laframboise, Tino Rossi, éd. de la Presse, Ottawa, 1972.
  • Philippe Laframboise, Tino Rossi - Cinquante ans d'amour, éd. Proteau, Montréal, 1983.
  • William Laurent, Tino Rossi - La Mémoire du cœur, éd. Franklin Loufrani, Paris, 1982.
  • William Laurent, Tino Rossi - La Légende, la vie... et l'amour, éd. Franklin Loufrani, Paris, 1983.
  • Fabien Lecœuvre, Petites histoires pour grandes chansons, éd. du Rocher, 2009.
  • Carlos Leresche, Tino Rossi secret (préface de Jacqueline Pagnol), éd. Tom Pousse, 2012.
  • Christian Plume et Xavier Pasquini, Tino Rossi, éd. Bréa, 1983.
  • Jean Richard, De Paulus à Tino Rossi, éd. Librairie de Paris, 1964.
  • Laurent Rossi, Tino Rossi, mon père, Flammarion, .
  • Laurent Rossi et Anne-Sophie Simonet, Tino - L'Étoile éternelle (préface de Jacqueline Pagnol), éd. Nice-Matin (supplément de 32 pages), .
  • Tino Rossi, Ma vie et mes chansons, éd. Société française de librairie et d'éditions, 1937.
  • Tino Rossi, Tino, Stock, .
  • Constant Sbraggia, Tino Rossi l'Ajaccien, éd. La Marge, 1991.
  • Constant Sbraggia, Tino Rossi - Un destin enchanté, éd. des Équateurs, Paris, 2013.
  • Gérard Trimbach, Tino Rossi, éd. Delville, 1978.
  • Gérard Trimbach, Tino Rossi - Cinquante ans d'amour, éd. Delville, 1982.
  • Frédéric Valmont, Tino Rossi - L'Éternelle romance (préface de Jean-Paul Sermonte), éd. Didier Carpentier, 2011 (un CD joint).

Notes et références

Notes

  1. Devenu le no 45 comme en témoigne la plaque apposée sur la façade depuis le 3 août 1985.
  2. Le 17 septembre 2011, elle fut inhumée au cimetière marin d'Ajaccio, dans la chapelle funéraire de son père, sur la route des Sanguinaires.
  3. Tino Rossi aimait également retrouver chaque mois, devant un repas corse, Vincent de Moro-Giafferi (1878-1956), célèbre avocat (notamment de Landru) et homme politique.
  4. L'établissement, avenue Joseph-Garnier - un hautboïste et compositeur natif de la commune (1755-1825) -, est devenu un fleuriste.
  5. C'est-à-dire 5 francs de l'époque.
  6. Second titre orthographié parfois Ninni-Nanna.
  7. Version inédite ; celle éditée est de 1938.
  8. 61, rue Albert (XIIIe arr.).
  9. Cette dernière phrase est gravée à l'avers de la médaille à l'effigie de Tino Rossi, signée Courbier et frappée par la Monnaie de Paris en 1970.
  10. Par exemple Match du 17 novembre 1938 ou Vedettes du 19 avril 1941...
  11. On peut aussi entendre ce tube dans le film de Frank Capra It's a wonderful life (La vie est belle), 1946, avec James Stewart et Donna Reed.
  12. Serenatella, Gelusia, Perche non mami piu et Canta ancora nella notte, 78 tours DQ3207 et DQ3208.
  13. Écrivain et journaliste, il travailla à Paris-Match et fut l'époux de l'actrice Olivia de Haviland.
  14. Pour leurs noces de perle dans une chanson signée G. Gustin et C. Desage.
  15. À la Libération, il sera décidé que les acteurs qui avaient tourné plus de trois films avec La Continental seront poursuivis.
  16. « Et si tu dois t’arrêter / Sur les toits du monde entier / Tout ça avant demain matin, / Mets-toi vite, vite en chemin. »
  17. Condamné à 20 ans de travaux forcés pour « intelligence économique avec l'ennemi », il se met rapidement au service de la C.I.A. Amnistié, Leandri deviendra l'un des piliers des réseaux d'un autre Corse, le résistant gaulliste Charles Pasqua.
  18. Lors de ses obsèques, l'église Sainte-Marie-des-Batignolles fut envahie de personnalités du monde politique ou du spectacle et de couronnes d'orchidées.
  19. Éclaboussé par une affaire de drogue puis mis à la retraite en 1963 « pour raisons de santé », le médiatique Georges Clot (1907-1972) a inspiré le sulfureux personnage de l'inspecteur Blot, brossé par Paul Meurisse dans le film de Jean-Pierre Melville Le Deuxième Souffle (1966), tiré d'un ouvrage de José Giovanni.
  20. Dans cet hebdomadaire pétainiste, édité à Nice de septembre 1940 à octobre 1943, a notamment écrit le futur Compagnon de la Libération Pierre de Bénouville.
  21. Président de la Haute Cour de Justice au moment de la Libération, il est chargé de réorganiser et épurer l'Éducation nationale
  22. Au cours de ce show, Tino Rossi et Georges Brassens s'amusent à chanter en duo Santa Lucia. Les deux amis récidivent le 24 décembre 1979 dans Venise et Bretagne.
  23. Fameux magicien et mécène d'origine normande (1895-1971).
  24. Société des Productions Tino Rossi - 78, Champs-Élysées, R.C. Seine 375.044 B.
  25. Qui fit dire au « prince des ténors » Tito Schipa (1888-1965) : « Tino Rossi a le plus beau legato du monde. »
  26. L'album a depuis dépassé le million d'exemplaires[58].
  27. La Cité impériale abrite une rue Marinella, perpendiculaire au boulevard Tino-Rossi.
  28. Cette promenade est ouverte aux chiens, dont Tino Rossi appréciait beaucoup la compagnie.

Références

  1. « Ne me méprise pas Rossi, Tino », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  2. « Actes de naissance et de décès », sur CinéArtistes (consulté le )
  3. « Tino Rossi », sur IMDb (consulté le )
  4. Tino Rossi, Tino, éd. Stock, 1974, ps 26-33.
  5. Rossi 1993, p. 37.
  6. Rossi 1993, p. 42.
  7. Rossi 1974, p. 53-56.
  8. Témoignage de Mrs Margaret Rhodes, cousine germaine de la souveraine britannique, cité dans l’ouvrage d’Isabelle Rivère Elizabeth II – Dans l’intimité du règne, éd. Fayard, 2012, p. 255.
  9. Magazine Le Monde et la Vie (art. de Gisèle Parry), décembre 1963, p.32.
  10. Il a lui-même dessiné son costume : Rossi 1974, p. 69-70.
  11. Gérard Trimbach, Tino Rossi, éd. Delville, 1978, p. 38.
  12. Rossi 1993, p. 97.
  13. Souvenirs de Paris, Éd. S.T.A.E.L., 1947.
  14. Rossi 1974, p. 89-96.
  15. Interview à la Télévision suisse romande (TSR), 1er juillet 1967.
  16. Christian Plume et Xavier Pasquini, Tino Rossi, éd. Bréa, 1983, p. 47.
  17. Daniel Arsand, Mireille Balin ou la beauté foudroyée, éd. de la Manufacture, 1989.
  18. Rossi 1974, p. 111.
  19. Journal Paris Soir, article d'Antoine Moulinier, 11 octobre 1968.
  20. http://hitsofalldecades.com/chart_hits/index.php?option=com_content&task=view&id=2481&Itemid=52
  21. Philippe Laframboise, Tino Rossi, éd. de la Presse, Ottawa, 1972, ps 50-51.
  22. Entretien au magazine Pour vous, no 544, 19 avril 1939, ps 2-3.
  23. Dans l'ouvrage intitulé Jean Delannoy : filmographie, propos, témoignages, éd. Institut Jacques Prévert, 1985.
  24. Témoignage de Tino Rossi lors du Grand Échiquier, 29 janvier 1981.
  25. Journal Samedi-Soir, no 159, 24 juillet 1948.
  26. Journal Le Figaro, 15 août 2003, article de Philippe d'Hugues.
  27. René Chateau, Tino Rossi et le cinéma, éd. René Chateau, 1993, p. 63.
  28. Témoignage de Tino Rossi dans le magazine Cinémonde no 663, 15 avril 1947, p. 16.
  29. Le service METRONEWS, « Découvrez l'histoire de la chanson Petit papa Noël de Tino Rossi », sur Tf1.fr, LCI, (consulté le ).
  30. René Chateau, Tino Rossi et le cinéma, op. cit., p. 81.
  31. http://www.marcel-pagnol.com/colle-sur-loup.php
  32. Pierre Barillet, Quatre années sans relâche, éd. De Fallois, 2001, p. 121.
  33. Rossi 1993, p. 116.
  34. Audition de Tino Rossi par le commissaire G. Clot, 13 oct. 1944 : Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, Seconde Guerre mondiale, fichier manuel A', réf. : F° delta rés 787.
  35. Journal Libération, art. de Hélène Hazera mis sur Internet le 21 mai 1999.
  36. Article de la journaliste webmaster Véronique Chemla, 8 juillet 2011.
  37. Documentaire télévisé L'Occupation sans relâche d'Yves Riou et Philippe Pouchain, 19 décembre 2010.
  38. Journal Le Figaro, 15 août 2003, op. cit.
  39. Témoignage de Lilia Vetti (Mme Tino Rossi) : Rossi 1993, p. 115-117.
  40. Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, Seconde Guerre mondiale, fichier manuel A', réf. : F° delta rés 787.
  41. Emmanuel Bonini, Le Vrai Tino, éd. Didier Carpentier, 2013, p. 239 et 279.
  42. Attestation d'Eugène Trouche, membre de la 34e Commission de Sécurité et d'Enquêtes des Bouches-du-Rhône, 5 mai 1945 (Emmanuel Bonini, Le Vrai Tino, op. cit., p. 285).
  43. En 1947, un vibrant plaidoyer pour l'école laïque | France info
  44. Père Noël 1 - Église 0 | France info
  45. Emmanuel Bonini, Tino Rossi, éd. du Rocher, 2003, ps 181-201
  46. Rossi 1993, p. 183.
  47. Rossi 1993, p. 151.
  48. Constant Sbraggia, Tino Rossi l'Ajaccien, éd. La Marge, 1991, p. 30.
  49. Magazine Cinémonde, no 912, 25 janvier 1952, p. 24.
  50. Philippe Laframboise, Tino Rossi, op. cit., ps 43-44 ; interview de Tino Rossi lors de l'émission télévisée Les dossiers de l'écran qui lui fut entièrement consacrée le 10 mai 1977.
  51. Titre à la une du journal Le Monde, 28 septembre 1983.
  52. Entretien avec Pierre Desgraupes dans le magazine Le Point no 393, 31 mars 1980, ps 132-146.
  53. Rossi 1993, p. 220-269.
  54. Martin Pénet, « Constantin Rossi (dit Tino Rossi) », sur France Archives,
  55. « « Je ne vis pas sur les droits d'auteur » », Le Parisien, (lire en ligne)
  56. Daniel Lesueur et Dominic Durand, « Les Certifications & Les Ventes », sur Infodisc
  57. Daniel Lesueur et Dominic Durand, « Les Albums Certifiés "Platine" », sur Infodisc
  58. (en) « France best selling albums ever: C’Est La Belle Nuit De Noël by Tino Rossi (1973) », sur ChartMasters
  59. Daniel Lesueur et Dominic Durand, « Les meilleurs Vendeurs en France (Albums & Chansons) avec toutes leurs collaborations (Duo...) ou Pseudonymes... », sur Infodisc
  60. Rossi 1993, p. 119.
  61. Marc Pasteger et Séverine Pasteger, Les plus belles histoires vraies de Noël : Magiques mais véridiques, Primento, (lire en ligne), p. 165
  62. Livre Guinness des records
  63. Laurent Lemerle, La France par ses timbres, Flammarion, , p. 133
  64. Anthony Palou, « Petit papa Noël de Tino Rossi », Le Figaro, (lire en ligne)
  65. « Tino Rossi », sur RFI Musique, (consulté le )
  66. https://www.pressreader.com/canada/le-journal-de-quebec/20141224/282114929930662.
  67. Éditions Pascal Galodé.
  68. Journal Officiel du 28 octobre 1952, p. 10184.
  69. Semaine du Monde, n° 14 (nouvelle série), 7 février 1953, ps 21 et 44.
  70. Promotion du 1er janvier 1976, décret du 27 décembre 1975, J.O. du 31 décembre 1975, p. 13620 .
  71. J.O. du 14 juillet 1982, p. 2244 .
  72. Journal Le Provençal, 14 septembre 1982.
  73. « Maisons des Illustres, nouveau label du ministère de la Culture et de la Communication », sur Culture.fr (consulté le ).

Liens externes

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