Souverainisme

Le souverainisme est, selon ses promoteurs initiaux, une doctrine politique soutenant la préservation de la souveraineté nationale d'un pays par rapport à des instances supranationales. Le concept peut couvrir celui de souveraineté économique.

En France, le souverainisme est entendu initialement comme une opposition à la fédéralisation de l'Union européenne, alors qu'au Québec, le souverainisme québécois se traduit par une opposition au fédéralisme canadien.

Si on utilise le terme de pays dans le sens de pays indépendant (comme les 193 de l'ONU) et si on utilise le terme national dans le sens de relatif à un pays indépendant, alors « la » doctrine politique ci-haut ne s'applique pas au Québec et le terme souverainisme renvoie alors à deux concepts distincts, car le Québec n'est pas indépendant et il n'y a pas d'instances supranationales que les dits souverainistes québécois cherchent à combattre ; historiquement, les souverainistes québécois ont même fait la promotion de la création de telles instances, d'abord la promotion d'une union confédérale avec le Reste-du-Canada (du manifeste Option Québec en 1967 jusqu'à au moins le référendum de 1995 par l'entente tripartite du ), puis la promotion de l'accord de libre-échange Canada-États-Unis à la fin des années 1980 (à partir de l'arrivée de Parizeau en tant que chef), adopté en ~1989 puis devenu ALÉNA en ~1994.

À la suite de l'élection en 2017 d'Emmanuel Macron à la présidence de la République française, le thème d'un « souverainisme européen », liant les États membres de l'Union européenne, est repris par de nombreux médias.

Définition

Le terme apparait pour la première fois dans une tribune publiée par Paul-Marie Couteaux dans le Monde, du [1]:

« Le souverainisme, ce mot que nous avons dû batailler pour que nos amis l'adoptent, s'adresse à plusieurs familles politiques françaises - de droite comme de gauche. Il ne peut se penser qu'en globalité, en tenant pour indissociables ses deux composantes, la souveraineté nationale et la souveraineté populaire. Défendre la souveraineté nationale en perdant de vue le souci social, c'est-à-dire sans défendre en même temps la souveraineté populaire, c'est priver la Souveraineté non seulement de son contenu politique mais aussi des forces sociales qui le sous-tendent, lui donnent sa force et sans lesquelles elle n'est qu'une très fragile construction. C'est l'erreur de la droite nationale qui risque toujours de n'être plus qu'une droite banale. A l'inverse, et symétriquement, défendre la souveraineté populaire sans défendre la souveraineté nationale, c'est-à-dire croire que l'on peut se borner au seul souci social, c'est se priver de tout instrument d'action collective dans les vastes filets de la mondialisation et se livrer, impuissant, aux rapports de force internationaux où nulle volonté ne peut prendre corps[2]. »

Doctrine politique

Le souverainisme se définit par une défense de la souveraineté nationale par opposition au transfert de l'exercice du pouvoir à un niveau supranational. Les partisans du souverainisme dénoncent ce transfert de souveraineté comme menaçant l’identité nationale, ou comme nuisant aux principes démocratiques en éloignant les citoyens de leurs élus[3].

Le souverainisme s'adresse à différentes familles politiques, qu'elles soient de droite ou de gauche, dans la mesure où la souveraineté nationale est associée à la souveraineté populaire.

Souverainisme dans différents pays

Au Canada

Au Canada, la principale manifestation de l'idéologie souverainiste se trouve dans la province du Québec. En effet, le mouvement souverainiste québécois vise à faire du Québec un État souverain, indépendant de la fédération canadienne.

Ses motifs viennent du fait que le Québec est le seul territoire majoritairement francophone de l'Amérique du Nord et signale des particularités culturelles importantes. Étant donné sa force économique[4], ses perspectives différentes sur la politique (intérieure et extérieure) et ses très fréquents désaccords avec le reste du Canada et avec le fédéral, les souverainistes du Québec croient que le Québec devrait pouvoir être représenté sur la scène internationale.

Le souverainisme québécois peut retrouver ses origines à l'époque du Parti patriote des années 1830, lorsque des Canadiens (français) et des Irlandais ont voulu rejeter l'autoritarisme de l'Empire britannique et tentèrent déjà à cette époque de faire l'indépendance en créant un régime parlementaire fondé sur la souveraineté populaire.

Toutefois, l'idéologie souverainiste a surtout été développée dans les années 1960 avec le Rassemblement pour l'indépendance nationale, le Ralliement national, le Mouvement souveraineté-association et leur successeur, le Parti québécois, tous des partis voués à réaliser la souveraineté du Québec. Le Parti québécois prône depuis 1973-1974 la tenue d'un référendum où la majorité des Québécois s'exprimerait en faveur de la souveraineté. Deux référendums se sont tenus, en 1980 et 1995, sans que la majorité de la population ne s'exprime en faveur du projet. Par contre, lors du référendum de 1995, 49,4 % des Québécois, dont 60 % des francophones du Québec, ont voté pour la souveraineté.

Aujourd'hui, deux partis représentés à l'Assemblée nationale du Québec sont en faveur de la souveraineté du Québec; le Parti québécois et Québec solidaire. Depuis l'élection québécoise d'octobre 2018, les deux partis comptent dix députés chacun.

Au Québec, le mot "souverainisme" est apparu essentiellement en 1967 au PLQ (par le comité souveraineté-association de René Lévesque), pour remplacer les mots indépendantisme et séparatisme afin d'être plus rassurant dans la mesure où ce mot suggérait moins une rupture avec le reste du Canada, d'autant plus que l'«association» préconisée dans le manifeste du MSA ("Option Québec") était une union confédérale calquée sur l'Europe des six et l'Union nordique (scandinave), qui se serait appelée Union canadienne et aurait été constituée de deux pays. Les référendums de 1980 et de 1995 ont tous deux porté sur un tel projet (en 1980 comme composante nécessaire, en 1995 comme composante optionnelle souhaitée par le Québec mais dont le rejet par le Canada ne saurait plus être un obstacle à l'indépendance).

En Europe

Il s'agit d'un mouvement récent lié à la construction de l'Union européenne. Les souverainistes militent parfois pour une Europe confédérale, « l'Europe des nations », où l'autonomie politique des nations est préservée et respectée. Ils s'opposent en cela aux partisans du fédéralisme européen.

D'autres, à la veille du traité de Maastricht, ont pu formuler un entre deux, comme Jimmy Goldsmith dans son livre Le piège.

Au Parlement européen

Par le passé, il a existé des groupes politiques au Parlement européen qui se réclamaient du souverainisme, tels que Identité, tradition, souveraineté, Indépendance/Démocratie ou Union pour l'Europe des nations. Depuis d'autres groupes politiques comme Europe des Nations et des Libertés se réclament de cette tendance-là.

Certains mouvements réclament un déplacement de la souveraineté du niveau national au niveau supra-national, comme Newropeans.

En France

Affiches de campagne en faveur du « Non » à la Constitution Européenne de 2005.

D'après l'historien Christophe Le Dréau, le Mouvement pour l’indépendance de l’Europe (MIE), fondé en 1968 par Georges Gorse, Robert Boulin, Pierre Messmer, Jacques Vendroux et Jean Foyer, est « probablement la plus ancienne association qui mériterait l’appellation de souverainiste »[5].

Selon le journaliste Bastien Gouly, « hormis le Parti communiste dans les années 1970, le souverainisme en France est né avec une influence idéologique gaullienne forte »[6].

Alors que les opposants aux traités européens avaient été désignés jusqu'ici par des termes négatifs (« anti-cédistes », « anti-marketeers », « anti-européens » ou « eurosceptiques »), Christophe Le Dréau relève que le terme souverainisme apparaît en 1997 « dans un triple contexte : les élections législatives en France, la ratification du traité d’Amsterdam qui révise et complète celui de Maastricht, l’approche des élections européennes de 1999 qui s’annoncent prometteuses depuis les succès de Philippe de Villiers à celles de 1994. Le terme a pour principal intérêt de mettre en avant une culture politique plus positive, pour une Autre Europe [...] »[5]. Le terme « se diffuse et se popularise essentiellement à partir de 2001 à l’occasion des combats contre l’euro et l’abandon du franc » ; il intègre l’édition 2003 du dictionnaire Hachette[5]. La paternité du terme est discutée : Bernard Chalumeau et Francis Choisel, Paul-Marie Coûteaux, Jacques Dauer et Alain Griotteray la revendiquent[5]. Philippe Boulanger estime que Paul-Marie Coûteaux et William Abitbol « jettent les bases de la doctrine souverainiste » dans un long article publié par Le Monde en 1999[7]. D'après Gaël Brustier, « Le terme souverainisme a été importé du Québec par Philippe Rossillon [premier rapporteur général du Haut comité pour la défense et l’expansion de la langue française, en 1966] au cours des années 1990, alors que le référendum sur le traité de Maastricht a contribué à redéfinir le débat politique en France »[8].

L'universitaire Emmanuelle Reungoat définit les partis souverainistes en France comme « revendiquant une défense de la souveraineté nationale de la France et s’opposant donc à une intégration conséquente de celle-ci dans l’Union européenne », et « qui, s’ils ne répondent pas nécessairement au qualificatif de mono-causal, font de la souveraineté nationale un des fondements principaux de leur doctrine (si ce n’est sa totalité) et qui se sont créés en opposition à l’intégration européenne » ; elle définit ainsi comme souverainistes le Pôle républicain, le Mouvement pour la France, Debout la France et le Rassemblement pour la France et l'indépendance de l'Europe[9]. Elle relève que « ces formations récusent aujourd’hui [en 2009] ce qualificatif dans leur stratégie de communication (tout en l’acceptant souvent en interne), celui-ci étant ainsi devenu stigmatisant dans l’espace politique »[9]. Elle considère que « le souverainisme reste plutôt une opposition de droite », qui « se fait souvent au nom de valeurs identitaires »[10], et juge « plus judicieux de parler "d'alter européens" à gauche »[11]. Il existerait, selon elle, trois courants : « le souverainisme nationaliste », principalement incarné par le Rassemblement national ; «le souverainisme républicain », à l'image du mouvement chevènementiste des années 2000, qui va davantage se situer dans la défense des valeurs de la République ; « le souverainisme gaulliste », qu'a tenté de raviver Nicolas Dupont-Aignan dans les années 2000 même si ce dernier s'est, depuis, radicalisé[12].

Le politologue Pascal Perrineau estime que « souvent, les partis souverainistes (Debout la France, Mouvement pour la France, Union populaire républicaine) se retrouvent sur des positions proches » de celles du Front national en matière de « choix de type protectionniste et nationaliste », et « la plupart du temps très éloignées des choix des partis de la droite classique et du centre »[13].

Le souverainisme milite dans certains cas pour une « Europe des nations », afin que chaque pays voie ses différences et son autonomie respectées. Ses défenseurs se dénomment eurosceptiques - en opposition aux fédéralistes européens qui souhaitent les États-Unis d'Europe et militent pour une Europe fédérale intégrée. Ce courant est parfois aussi nommé européisme.

Le souverainisme est donc opposé au fédéralisme, mais certains de ses adversaires[Qui ?] estiment qu'il recouvre parfois un nationalisme non assumé, particulièrement en France pour les partis s'en réclamant (cf liste ci-dessous). Ses adversaires estiment que ce courant s'oppose en réalité à toute idée de construction européenne par son refus de lui attribuer un pouvoir politique réel. Charles Maurras a aussi donné en son temps une définition du fédéralisme, respectant les peuples et les identités. Or beaucoup de souverainistes sont favorables à une construction européenne dans laquelle les États ne transféreraient pas des pouvoirs qu'ils ne peuvent récupérer mais plutôt des compétences susceptibles d'être récupérées lorsque les décisions prises à la majorité qualifiée ne sont plus conformes aux intérêts nationaux et pour éviter qu'un État membre ne soit contraint d'appliquer des directives qui peuvent lui être défavorables.

Le souverainisme, incarné à droite par Paul-Marie Coûteaux, Marine Le Pen, Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan, Max Gallo, Florian Philippot ou encore Charles Pasqua, à gauche par Jean-Pierre Chevènement (ainsi que dans une moindre mesure par Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg), dénonce le libre-échange international, la mondialisation, estimant que ceux-ci se font au détriment de la France et plus largement des nations européennes. Il dénonce en particulier la politique économique menée par l'Union européenne, comme contraire aux intérêts de l'emploi industriel en France. En ce sens, les souverainistes de droite peuvent rejoindre les positions adoptées par les anti-mondialistes, situées à gauche ou à l'extrême gauche[14]. Certains souverainistes de gauche estiment que leur projet est incompatible avec celui de la droite, et qu' « il existe différentes conceptions bien distinctes de la souveraineté »[15].

Le souverainisme français est fortement empreint de jacobinisme, très centralisateur. Il se montre donc très critique envers le libéralisme à la fois moral, économique et politique, ou culturel, mais aussi envers le multiculturalisme. D'un point de vue économique, il soutient cependant le capitalisme comme étant le meilleur système économique par défaut. D'un point de vue culturel, les prises de positions respectives de Max Gallo[16], Nicolas Dupont-Aignan[17], Philippe de Villiers, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon[18], Jean-Pierre Chevènement[19] ou François Asselineau[20] sur la question des langues régionales montrent une forte opposition à leur reconnaissance institutionnelle prévue dans la charte européenne des langues régionales.

Certaines personnalités europhiles plaident pour la réinterprétation du souverainisme à l'échelon européen, telles Yannick Jadot (Europe Écologie Les Verts)[21] ou Emmanuel Macron[22].

Avec les candidatures de François Asselineau, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Jacques Cheminade et Jean-Luc Mélenchon, Le Monde estime en 2017 que « rarement le souverainisme n’aura été aussi présent dans une campagne présidentielle »[23].

En 2020, le philosophe Michel Onfray lance la revue Front Populaire sous la bannière du souverainisme[24].

Au Royaume-Uni

Les souverainistes ont mené le Royaume-Uni à la sortie de l'Union européenne, à la suite du référendum de 2016, connue sous le nom de Brexit. À part le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni(UKIP), les partis conservateurs, et travailliste et leurs électorats étaient profondément divisés sur le sujet.

Le Brexit a été approuvé à 51,9 % lors du référendum du [25].

Notes et références

  1. , Libération
  2. http://www.siel-souverainete.fr/component/content/article.html?id=28:souverainisme-jecris-ton-nom
  3. Larousse .
  4. En tant que pays, pour l'année 2013, il serait 35e en PIB nominal total, 23e en PIB nominal/hab, 27e en PIB PPA/hab, environ.
  5. Le Dréau 2009
  6. « Ils défendent la souveraineté de la France contre l'UE (DOSSIER INTERACTIF) », sur RT en Français (consulté le )
  7. Boulanger 2006
  8. « Présidentielle : les politiques « méconnaissent le processus d’intégration européenne » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  9. Reungoat 2009
  10. Caroline Vigoureux, Emmanuelle Reungoat, « Emmanuelle Reungoat : « Il est difficile de pérenniser un parti souverainiste en France » », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
  11. Emmanuelle Reungoat, « Et si les souverainistes de droite et de gauche se donnaient la main en France comme en Grèce, quel poids électoral ? », sur Atlantico, (consulté le ).
  12. « L'union des républicains des deux rives, une chimère ? », sur RT en Français (consulté le )
  13. Pascal Perrineau, « Les droites en France à l’horizon de 2017. Fractures, diversités et unité », Le Débat, vol. 4, no 191, (lire en ligne, consulté le )
  14. « Elections régionales et des assemblées de Corse, Guyane et Martinique 2015 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le )
  15. « "Aucune politique sociale n'est possible dans le cadre du marché unique et de l'euro" », sur Marianne, (consulté le )
  16. Olivier Le Naire, « Pour ou contre les langues régionales dans la Constitution? », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  17. http://www.languesregionales.org/Reponse-de-Nicolas-Dupont-Aignan
  18. http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2013/09/14/la-survie-des-langues-regionales-suscite-une-opposition-heterogene-de-le-pen-a-melenchon/
  19. http://www.languesregionales.org/Jean-Pierre-Chevenement,343
  20. « Loïc Massebiau (UPR) : «La situation est grave» », sur ladepeche.fr (consulté le )
  21. Yannick Jadot, « Vive le souverainisme européen ! », sur Libération.fr, (consulté le ).
  22. « [...] nous avons confondu souverainisme et nationalisme. Je le dis : les vrais souverainistes sont les pro-Européens ; l'Europe est notre chance pour recouvrer notre pleine souveraineté. » Dans Emmanuel Macron, Révolution : c'est notre combat pour la France, Paris, XO, , 270 p. (ISBN 978-2-84563-966-9), p. 230.
  23. Service politique, « Asselineau, Le Pen, Dupont-Aignan, Mélenchon… quatre nuances de souverainisme », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  24. Souverainisme : vers un rapprochement Zemmour-Onfray ?, Valeurs actuelles
  25. « Le Royaume-Uni largue définitivement les amarres européennes », sur Le Monde avec AFP, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Boulanger, « Le souverainisme, arrière-garde nostalgique du gaullisme ? », Le Banquet, no 23, (lire en ligne, consulté le ).
  • Christophe Le Dréau, « L'Alliance pour la souveraineté de la France et l'émergence du militantisme souverainiste (1997-2002) », Les cahiers Irice, no 4 « Anti-européens, eurosceptiques et souverainistes. Une histoire des résistances à l'Europe (1919-1992) », , p. 129-146 (DOI 10.3917/lci.004.0129, lire en ligne).
  • Emmanuelle Reungoat, « Les difficultés d'implantation d'un parti souverainiste en France (1992-2009) », Les cahiers Irice, no 4 « Anti-européens, eurosceptiques et souverainistes. Une histoire des résistances à l'Europe (1919-1992) », , p. 113–128 (ISSN 1967-2713, DOI 10.3917/lci.004.0113, lire en ligne).
  • Olivier Delorme, « 30 bonnes raisons pour sortir de l'Europe », H&O, (ISBN 9782845473171).

Articles connexes

Autres projets

  • Portail de la politique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.