Mouvement souverainiste du Québec

Le mouvement souverainiste du Québec est un mouvement politique dont l'objectif est de réaliser la souveraineté du Québec, province du Canada depuis 1867, en toutes matières auxquelles se rapporte toute disposition d'ordre public qui est applicable sur son territoire. Les souverainistes proposent au peuple québécois de faire usage de son droit à l'autodétermination — principe qui comporte la possibilité de choisir entre l'intégration à un État tiers, l'association politique avec un autre État ou l'indépendance — afin qu'il se donne collectivement, par des moyens démocratiques, son premier État à constitution indépendante.

Cet article concerne le mouvement souverainiste (organisations et partis politiques). Pour l’idéologie, voir Souverainisme au Québec.

Les souverainistes québécois sont d'avis qu'avec un tel État souverain, la nation québécoise sera mieux outillée pour promouvoir son propre développement économique, social, écologique et, bien entendu, culturel. Le mouvement souverainiste du Québec se fonde sur le nationalisme québécois.

Mise en contexte

Ultimement, le but du mouvement souverainiste du Québec est de faire en sorte que le Québec soit un pays. En pratique, les termes « indépendantiste », « souverainiste » et « séparatiste » sont utilisés pour qualifier les personnes adhérant à ce mouvement, bien que ce dernier terme soit perçu comme étant péjoratif par les personnes concernées, puisque la souveraineté ne se fait pas contre le Canada mais pour le Québec. De plus, la plupart des discours politiques du premier ministre du Canada utilisent le terme « souverainiste » en français afin de modérer les propos auprès de l'électorat québécois et le terme separatist (séparatiste) en anglais afin d'accentuer la dimension négative du projet[réf. à confirmer][1].

L'idée de la souveraineté du Québec est fondée sur une vision et interprétation nationalistes des faits historiques et réalités sociologiques du Québec, qui attestent l'existence d'un peuple et d'une nation québécoise. Le , la Chambre des communes du Canada a adopté, à 266 voix contre 16, une motion reconnaissant que « les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni ». Le 30 novembre, l'Assemblée nationale du Québec adoptait à l'unanimité une motion reconnaissant « le caractère positif » de la motion adoptée par Ottawa et proclamant que ladite motion ne diminuait pas « les droits inaliénables, les pouvoirs constitutionnels et les privilèges de l'Assemblée nationale et de la nation québécoise ».

Les souverainistes croient que l'aboutissement normal de l'aventure collective des Québécois est l'atteinte de l'indépendance politique, chose qu'ils entrevoient comme possible uniquement si le Québec devient un État souverain et si ses habitants se gouvernent eux-mêmes par le biais d'institutions politiques démocratiques indépendantes, et sont libres d'établir des relations extérieures sur la base de traités.

Par le biais du parlementarisme, les Québécois exercent actuellement un certain contrôle démocratique sur l'État québécois. Cependant, au sein de la fédération canadienne telle qu'elle est actuellement constituée, cet État n'a pas tous les pouvoirs constitutionnels lui permettant d'agir en tant que véritable gouvernement national. Au sein du Canada, les politiques poursuivies par le Québec et celles du gouvernement fédéral entrent souvent en conflit. Jusqu'à présent, diverses tentatives de réforme du système fédéral canadien ont échoué (notamment les défunts accords du Lac Meech et de celui de Charlottetown), du fait des intérêts conflictuels entre les élites souverainistes du Québec et les élites fédéralistes du Québec et du reste du Canada (voir Débat constitutionnel au Canada).

Bien que ce soit avant tout un courant d'ordre politique, des préoccupations d'ordre culturel et social sont également à la base du désir d'émancipation par la voie indépendantiste d'une partie de la population québécoise, lesquelles sont beaucoup plus anciennes que le mouvement souverainiste et se réfèrent proprement à la question de l'identité nationale de chaque Québécois, toutes tendances politiques confondues. L'argument culturel principal des souverainistes soutient que seule une citoyenneté nationale québécoise permettrait de résoudre le problème de l'identité culturelle québécoise dans le contexte nord-américain. En assoyant la future nationalité québécoise sur des assises juridiques, les souverainistes croient que l'identité culturelle des Québécois et ainsi leur mémoire collective, telle que définie par leurs élites intellectuelles, sera adéquatement protégée, notamment contre les récupérations par d'autres nations, tel l'hymne national du Canada, à l'origine un chant patriotique canadien français. Une citoyenneté nationale viendrait résoudre de manière adéquate et définitive la délicate question de la langue française au Québec, langue de la majorité québécoise, cependant langue d'une minorité culturelle au sein du Canada.

Historique du mouvement

Origines

Le souverainisme et la souveraineté sont des termes issus du mouvement moderne en faveur de l'indépendance politique du Québec. Cependant, les racines du désir d'autonomie politique des Québécois sont beaucoup plus anciennes. On peut songer à l'Alliance laurentienne de 1957, au sursaut nationaliste de l'émeute du 17 mars 1955, à Jules-Paul Tardivel; qui a été l'un des premiers Québécois à préconiser l'indépendance du Québec et l'instauration d'une république, membre de la rédaction de La Minerve vers 1874, un journal conservateur de l'époque. Également on peut penser aux écrits de Lionel Groulx dans les années 1920, à la Motion Francoeur de Joseph-Napoléon Francoeur en janvier 1918, au Mouvement patriote du XIXe siècle, et même à l'apparition d'une conscience et d'une identité nationale canadienne à l'époque de la Nouvelle-France.

Le nationalisme francophone en Amérique remonte jusqu'à 1534, année de la découverte du Canada par Jacques Cartier, et plus particulièrement à 1608, année de la fondation de la ville de Québec par Samuel de Champlain, premier lieu d'habitation permanente chez les colons français et leurs descendants en Nouvelle-France. Le mouvement de restauration des droits des Canadiens français est la période de l'histoire du Québec suivant immédiatement la Proclamation royale de 1763, par suite de la conquête britannique de 1760 en Nouvelle-France. Cette période s'étale jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, mais est toutefois entrecoupée par l'Acte de Québec de 1774 qui acquiesce à certaines demandes. Cependant, le mouvement de réforme chez les commerçants britanniques mène à l'Acte constitutionnel de 1791, lequel instaure le système législatif britannique et relance le mouvement de défense des droits des Canadiens-français au Bas-Canada.

Le mouvement patriote est cette période de l'histoire du Québec commençant au début du XIXe siècle avec la fondation du Parti canadien par les Canadiens-français. Il se démarque par une résistance notoire face aux politiques du parti conservateur britannique (Tory party) (communément appelé, la Clique du Château).

« Les perfides projets des autorités britanniques ont brisé tous les liens de sympathie avec une mère-patrie qui se montre insensible. Une séparation est commencée entre des parties dont il ne sera jamais possible de cimenter l'union de nouveau, mais qui se poursuivra avec une vigueur croissante, jusqu'à ce qu'un de ces événements inopinés et imprévus tels qu'il s'en offre de temps à autre dans la marche des temps actuels, nous ait fourni une occasion favorable de prendre notre rang parmi les souverainetés indépendantes de l'Amérique . Nous avons laissé échapper deux superbes occasions [la Guerre d'indépendance des États-Unis et la Guerre de 1812] : tenons-nous tous préparés pour une troisième[2] »

 Adresse des Fils de la Liberté (1837)

La Survivance est une période de l'histoire du Québec débutant après la défaite des Patriotes aux rébellions de 1837-1838. Elle est la conséquence directe de l'entrée en vigueur de l'Acte d'Union de 1840, lequel implanta un système dont le but était l'assimilation culturelle et linguistique des Canadiens-français à la culture britannique. L'expression dénotait une stratégie de survie promue par les ultramontains de l'Église catholique afin de protéger la culture canadienne-française. En plus de la revanche des berceaux, elle se définit par le développement d'un caractère flegmatique face à l'arrivée massive d'immigrants britanniques ainsi que par le maintien constant d'une simple apparence de subordination à l'adversité. Dans cet esprit, certains Canadiens-français quittèrent le Québec, pendant cette période, en quête d'une sécurité d'emploi et d'une protection de leur culture. Ce phénomène, mieux connu sous le nom de « Grande Hémorragie », est à l'origine de la diaspora québécoise. Il mena à la création de mouvements permanents de résistance dans des régions telles la Nouvelle-Angleterre, la Floride, le nord de l'Ontario, les Prairies et l'Ouest canadien. Des groupes de nationalistes hors-Québec promeuvent ainsi depuis lors l'identité culturelle québécoise au même titre que le mouvement patriotique de l'Acadie dans les provinces maritimes et en Louisiane, représenté par la Société nationale de l'Acadie depuis 1881.

L'arrivée au pouvoir de Louis-Alexandre Taschereau, en 1920, créa toutefois un bouleversement dans la société canadienne-française pendant la majeure partie de l'entre-deux-guerres. La confrontation et la divergence d'opinions politiques mena à la montée d'un nouveau nationalisme promu par Maurice Duplessis et le parti de l'Union nationale. La période de la Grande Noirceur, de 1944 à 1959, en refléta les attributs jusqu'à la révolution tranquille dans les années 1960.

Avant cette période toutefois, les nationalistes francophones, en tant que Canayens, considéraient le Canada comme étant leur nation, laquelle avait été fondée en Nouvelle-France, puis était maintenant envahie par les Anglais. Alors que, pour eux, les seuls Canadiens étaient les descendants des colons français de la Nouvelle-France, les Anglais ayant envahi le Canada demeuraient une portion de la nation rattachée au Royaume-Uni. Le mouvement souverainiste marque toutefois une séparation avec cette période depuis qu'il a pris son essor pendant la révolution tranquille, avec René Lévesque comme figure principale. Avec les diverses stratégies entamées depuis sa montée, il constitue depuis lors une continuité dans le nationalisme francophone en terre d'Amérique, tout en ayant adopté un patriotisme québécois et, en l'occurrence, un changement d'identifiant.

Émergence

La Révolution tranquille a entraîné des changements considérables au Québec dans les années 1960. Par exemple, le soutien à l'indépendance commença à se répandre dans certains milieux. La première organisation dédiée à l'indépendance du Québec était l'Alliance laurentienne fondée par Raymond Barbeau le .

Le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) est fondé le . Le 9 août de la même année, Raoul Roy créait l'Action socialiste pour l'indépendance du Québec (ASIQ). Le , le Comité de libération nationale, puis en novembre le Réseau de Résistance, deux groupes composés de membres du RIN, furent créés pour organiser des actions illégales, mais non violentes, telles que le vandalisme ou la désobéissance civile. Peu après l'élection générale du Québec du , le membre du RIN Marcel Chaput fonda le Parti républicain du Québec, qui ne dura pas longtemps.

En mars 1963, le RIN devient un parti politique provincial. En septembre 1964, le Regroupement National (RN), plus conservateur, devient à son tour un parti, avant de changer son nom pour Ralliement national en 1966 à la suite de l'arrivée de créditistes indépendantistes.

Durant cette période, la mise sur pied des États généraux du Canada français ont pour objectif de consulter le peuple canadien-français sur son avenir constitutionnel.

Le contexte historique de l'époque était celui de la décolonisation. Beaucoup d'anciennes colonies européennes telles que le Cameroun, le Congo, le Sénégal, l'Algérie, la Jamaïque, etc. sont devenues indépendantes. Certains partisans de l'indépendance du Québec voyaient là une similitude de situation. De nombreux activistes furent influencés par les écrits d'auteurs tels que Frantz Fanon, Albert Memmi ou Karl Marx, et pour la plupart, Cuba était le nouvel idéal. Le , le président français Charles de Gaulle prononce un discours à Montréal lors de l'Exposition universelle de 1967. Juché au haut de l'Hôtel de ville, il en surprendra plusieurs en déclarant : « Vive le Québec libre ![3] » Il quitte le Canada immédiatement après ce coup d'éclat, acclamé par la foule.

Finalement, en , l'ancien directeur de cabinet, le libéral René Lévesque, quitta le parti quand celui-ci refusa de discuter de la souveraineté à l'une de ses conventions. Lévesque fonda alors le Mouvement Souveraineté-Association (MSA) et tenta d'unir les divers partisans de la souveraineté. C'est le que près de 4 500 personnes se sont déplacées à l’aréna Maurice-Richard pour entendre René Lévesque et François Aquin qui venaient de quitter le Parti libéral du Québec de Jean Lesage, avec en tête de nouvelles directions politiques complètement différentes.

L’objectif de ce congrès fut de greffer à la scène politique québécoise un nouveau parti dont l’idéologie graviterait autour du principe d’un Québec souverain maintenant des liens amicaux avec le Canada.

Dans le programme du parti en gestation, il reste un aspect qui divise l’assemblée et oppose messieurs Lévesque et Aquin ; celui des droits linguistiques et scolaires des minorités. L’amendement prévoit que les droits acquis seront maintenus, mais seulement durant une période transitoire. René Lévesque est en parfait désaccord, il juge cette loi discriminatoire et contraire aux principes de justice, de confiance et de bon sens politique.

Cet amendement sera finalement rejeté par les membres et la tenue d’un congrès de fondation d’un nouveau parti politique se mit en branle dès ce débat réglé.

Finalement, en , le MSA fusionna avec le Ralliement national (RN) de Gilles Grégoire pour former le Parti québécois (PQ). Plus tard dans le mois, Pierre Bourgault, chef du RIN, dissout son parti afin de rejoindre le PQ et ainsi permettre l'union des indépendantistes au sein d'un même parti.

Souveraineté-Association

Logo du comité du OUI lors du référendum de 1980

Il est généralement admis que le mouvement souverainiste est né dans les années 1960, avec la Révolution tranquille. L'utilisation du terme « souveraineté », ainsi que la plupart des idées du mouvement, est issue du Mouvement Souveraineté-Association (MSA) fondé par René Lévesque en 1967. C'est de ce mouvement qu'est issu le Parti québécois, fondé en 1968. Avant le MSA, il était plutôt question du mouvement indépendantiste québécois, lequel s'inspirait grandement du mouvement planétaire en faveur de la décolonisation.

La Souveraineté-Association est la combinaison de deux concepts : l'obtention de la souveraineté de l'État du Québec et la création d'une association politique et économique entre le nouvel État indépendant et le Canada. Ces idées furent présentées pour la première fois dans le manifeste politique de René Lévesque intitulé Option Québec. Le Parti québécois définit la souveraineté comme étant « le pouvoir d'un État de faire ses lois, de prélever ses impôts et d'établir ses relations extérieures » (extrait du discours sur la souveraineté lors du référendum de 1980). Le type d'association souhaité entre un Québec indépendant et le reste du Canada fut décrit comme une union monétaire et douanière de même que des institutions communes servant à administrer les relations entre les deux pays. La principale source d'inspiration de ce concept était la Communauté européenne alors naissante.

L'importance du trait d'union entre les mots « souveraineté » et « association » était souvent notée par René Lévesque et les autres membres du Parti québécois, pour bien faire comprendre que les deux étaient inséparables. La raison évoquée était que si le Canada décidait de boycotter les exportations d'un Québec devenu indépendant, le nouveau pays aurait à subir des temps économiques très difficiles, étant donné qu'à l'époque les barrières tarifaires entre le Canada (y compris le Québec) et les États-Unis étaient très élevées. Le Québec et ses 7 millions d'habitants se seraient donc retrouvés coincés entre deux pays dont le protectionnisme économique était impénétrable.

Après la signature de l'accord de libre-échange entre les États-Unis et le Canada, les partisans de la « Souveraineté-Association » ont révisé leur thèse, et la nécessité de l'association économique et politique avec le Canada est devenue optionnelle. Cette association est toujours souhaitée par beaucoup de souverainistes, mais advenant l'échec des négociations entre le Québec et le Canada, les souverainistes jugent que la souveraineté serait tout de même économiquement viable, car le Québec pourrait, comme c'est le cas actuellement, exporter librement vers le marché américain. Depuis lors, les membres du Parti québécois et leurs sympathisants font souvent référence à la « souveraineté » uniquement.

Les militants en faveur de l'indépendance hésitent entre parler de « souveraineté » ou d'« indépendance », même si les deux termes sont considérés comme des synonymes par beaucoup. Certains membres de la gauche souverainiste préfèrent utiliser le mot « indépendance » et ils sont souvent stigmatisés pour ce choix. Aujourd'hui, le terme de « Souveraineté-Association » est beaucoup moins utilisé, bien que parfois entendu (cf. la partie modernisation ci-dessous).

Essor du mouvement souverainiste

Conférences constitutionnelles

Judiciarisation

Actuellement

Le , le Parti québécois a dévoilé le plan pour un Québec souverain. Ce plan est la stratégie du Parti québécois pour parvenir à réaliser l'indépendance du Québec.

Groupes souverainistes

Il existe un grand nombre de groupes actuels et passés prônant la souveraineté du Québec. L'ancienne cheffe du Parti québécois, Pauline Marois, a déclaré qu'il existerait «40 ou 45 mouvements indépendantistes» au Québec en [6].

Front de libération du Québec

Drapeau du FLQ

Un groupe révolutionnaire, le Front de libération du Québec (FLQ) a eu recours entre 1963 et 1973 à des attentats terroristes sur le sol québécois contre plusieurs intérêts canadiens et symboles du Royaume-Uni. Le climat social de la fin des années 1960 dégénéra en fréquentes manifestations ouvrières et parfois en émeutes. En , le FLQ enleva un diplomate britannique, James Cross, puis un ministre du gouvernement québécois, Pierre Laporte, qui fut assassiné dans des circonstances nébuleuses. Cet assassinat survint au lendemain de l’intervention de l’armée canadienne dans les rues de Montréal, intervention à la demande du premier ministre provincial Robert Bourassa et du maire de Montréal Jean Drapeau prétextant une insurrection appréhendée. Plus de 500 Québécois furent arrêtés, parmi lesquels des syndicalistes, des artistes et des étudiants. Des commissions d’enquête subséquentes (entreprises par la Gendarmerie royale du Canada et le juge Keable) conclurent que l’action du gouvernement fédéral visait essentiellement à rallier l’opinion publique et à abattre une opposition légitime plutôt qu’à réprimer une insurrection appréhendée. Ces événements marquèrent la fin de l’extrémisme au sein du mouvement indépendantiste, d’ailleurs rejeté par d'autres leaders tel que René Lévesque.

Rassemblement pour l'indépendance nationale

Le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) fut un mouvement citoyen créé le . En , le RIN devient un parti politique québécois voué à la promotion de l'indépendance du Québec. En 1968, le président du RIN, Pierre Bourgault, décide de proposer la dissolution du parti à la suite de l'annonce de la création du Parti québécois. Lors du congrès national du parti le , il propose alors, pour faire l'unité des forces indépendantistes et devant l'échec des négociations, de dissoudre le RIN pour que ses membres intègrent un à un le parti nouvellement créé par René Lévesque.

Autres

Parti québécois

Le Parti québécois est un parti social-démocrate et nationaliste qui se revendique comme tel. Il est d'ailleurs reconnu pour être fortement interventionniste en favorisant la participation de l'État dans le secteur de l'économie, ce que lui reprochent plusieurs de ses adversaires de droite.

Le Parti québécois a tenu deux référendums pour enclencher les négociations menant à la souveraineté du Québec. Il a déposé à l'Assemblée nationale le Livre blanc sur le projet de souveraineté-association. Le a lieu le premier référendum sur la souveraineté-association du Québec. Ce référendum fut une défaite pour le Parti québécois, le « non » recueillant près de 60 % des voix[réf. nécessaire].

Un second référendum sur la souveraineté eut lieu le  : le « non » fut majoritaire avec seulement 1.48 % d'écart. Jacques Parizeau, alors chef du Parti québécois et premier ministre du Québec, avait déclaré lors d'une émission avec Stéphan Bureau, enregistrée le jour du référendum, que si l'option n'était pas acceptée, il démissionnerait — ce qu'il fit.

Bloc québécois

Le Bloc québécois est un parti politique fédéral, implanté exclusivement au Québec, qui représente les Québécois et les Québécoises sur la scène politique fédérale. La mission première de ce parti est de mettre en place les conditions nécessaires à la réalisation de la souveraineté du Québec, tout en assurant la défense des intérêts de la population québécoise au parlement canadien, la chambre des communes.

Le Bloc québécois fonde ses actions sur la conviction que les Québécois et les Québécoises forment une nation distincte de la nation canadienne, qui est prête à exprimer cette différence dans un pays souverain. Le Bloc québécois affirme que la souveraineté du Québec, la naissance d’un nouvel État en Amérique du Nord, serait bénéfique pour le Canada. Pour ses partisans souverainistes, la présence du Bloc québécois rétablit la concordance et la légitimité entre la vision d'un peuple et celle de ses représentantes et représentants élus sur la scène fédérale. Le Bloc québécois affirme l'existence de la nation québécoise, exige sa reconnaissance et défend les intérêts de ses citoyens et de ses citoyennes ainsi que leur droit de choisir librement leur avenir.

Il est généralement considéré comme le Parti frère du Parti québécois sur la scène fédérale. D'ailleurs, les deux formations politiques se basent sur une large part d'organisateurs communs. Cependant, certains observateurs[réf. nécessaire] mettent en doute l'utilité du parti à la cause souverainiste et avancent même que les différents accords réalisés avec les autres partis du Canada depuis sa création prouveraient la possibilité de trouver un terrain d'entente entre le Québec et le Canada. Pour eux, le Bloc nuirait ainsi à la cause souverainiste[réf. nécessaire].

Québec solidaire

Québec solidaire est un parti politique souverainiste et progressiste fondé dans la première moitié de 2006 par l'union de l'Union des forces progressistes, parti dirigé par Amir Khadir, et de L'Option citoyenne, mouvement politique dirigé par Françoise David. La souveraineté du Québec, sous Québec Solidaire, passerait d'abord par une assemblée constituante, qui aurait pour but de rédiger la constitution d'un Québec indépendant par un processus de démocratie participative où les Québécois et Québécoises pourraient participer à l'élaboration du projet de souveraineté du Québec. Plusieurs analystes et observateurs de la scène politique québécoise considèrent que Québec solidaire est une menace pour le Parti québécois[réf. souhaitée], parti auquel Québec solidaire pourrait aller gruger des votes lors des prochaines élections. Encore selon des observateurs, le nouveau parti, quoique souverainiste, pourrait nuire à l'accession du Québec à la souveraineté, en plus de faire en sorte de reporter au pouvoir le Parti libéral du Québec qui se trouve à l'opposé du spectre idéologique. D'autres observateurs considèrent que le projet de lier la question sociale à la question nationale du Québec aurait pour effet de favoriser la participation citoyenne et clarifier le projet souverainiste et transférer le débat sur le « comment » et non le « pourquoi » de la souveraineté. Dans les faits, Québec Solidaire est longtemps resté dans la marginalité avec seulement un député à l'Assemblée nationale du Québec. Cependant, un sondage Léger Marketing de plaçait ce parti comme troisième dans les intentions de vote, devant les autonomistes de l'ADQ[8], l'opposition officielle de 2007 à 2008.

Autres partis souverainistes

Il existe de nombreux autres partis politiques souverainistes plus marginaux actuellement reconnus par le Directeur général des élections du Québec ou qui ont existé dans l'histoire du mouvement, depuis sa création : Le Parti indépendantiste (1985-1990), le Parti indépendantiste (2007-), le Parti marxiste-léniniste du Québec, le Parti unitaire du Québec, le Rassemblement démocratique pour l’indépendance (RDI 1985-1989), le Regroupement National (plus tard Ralliement national) (RN 1964-1968) et le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN 1964-1968), le Rassemblement pour l'alternative progressiste (RAP 1998-2001), le Nouveau Parti démocratique du Québec (NDPQ/PDS) (devenu souverainiste en 1985). Le Parti communiste du Québec, qui a appuyé Québec solidaire lors de l'élection du 26 mars 2007, est aussi souverainiste[réf. nécessaire].

L'Alliance laurentienne et le Mouvement Souveraineté-Association (MSA) sont parfois listés comme étant des partis, mais ils ne l'ont pas été, sauf dans la mesure où le MSA est devenu une partie du PQ. Certains mouvements se sont transformés en partis : le RIN était un mouvement en 1960-1964 ; Option citoyenne était un mouvement non partisan de gauche devenu parti de gauche, qui a ensuite accepté l'idée souverainiste en 2005.

Les OUI-Québec (anciennement le Conseil de la souveraineté du Québec)

Le Conseil de la souveraineté du Québec (CSQ) a pour mission la promotion de l'indépendance du Québec. Dans l’exécution de ce mandat, il est le carrefour des diverses sensibilités de la famille indépendantiste et un lieu de dialogue et de concertation de ses forces vives pour la promotion de la souveraineté du Québec. Il assume des tâches d’information, d’éducation, d’animation du débat public, de mobilisation de la population et d’expression de l’appui populaire à la réalisation de l’indépendance du Québec. Créé le , le CSQ regroupait au départ 150 personnalités impliqués dans l'avancement de l'idée souverainiste au Québec. En , l'organisme a mis sur pied les États généraux sur la souveraineté. Cette initiative a permis d'identifier les blocages du régime politique canadien à l'égard du Québec à travers une tournée de 13 régions du Québec et une grande assemblée en .

Cette initiative a mené le CSQ à s'élargir et à se restructurer en une organisation de la société civile regroupant les principaux organismes en faveur de l'indépendance du Québec. Depuis le , le Conseil d'administration du CSQ regroupe des représentants des tables régionales du Conseil, des citoyens et des représentants des organismes suivants: Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB-M), Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ), Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ), Réseau Cap sur L'Indépendance, Rassemblement pour un pays souverain (RPS), Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Réseau des groupes de femmes, Fondation Rivières. Des représentants des quatre principaux partis politiques souverainistes participent au Conseil d'administration sans droit de vote, soit le Parti québécois, le Bloc québécois, Québec solidaire et Option nationale.

Cap sur l'indépendance

Le Réseau Cap sur l'Indépendance (RCI) est constitué de 29 organisations membres, 1 organisation observatrice[9] :

Le RCI a aussi ses propres projets, dont Opération Bélier (porte-à-porte non-partisan pour l'indépendance du Québec).

Autres groupes (hors-réseaux)

  • Modélisation des intentions référendaires et électorales québécoises (MIREQ)
  • Mouvement pour une élection sur la souveraineté (MES) (2006-?)
  • Génération Nationale (GN) (2013-) (« notre nation se fonde sur un territoire et sur un héritage socioculturel commun », pour l'État-Nation)
  • Ralliement Citoyen pour la République du Québec
  • Comité National Républicain (CNR)
  • Union Populaire Républicaine du Québec (UPRQ)
  • Fonds indépendantiste du Québec (FIDQ) (2020–)
  • Projet Liberté-Nation de Guy Bertrand : association pour un Québec très décentralisé dans lequel chacune des 17 régions du Québec serait membre d'une fédération.
  • Horizon Québec Actuel (HQA) (2016-) est un think tank indépendant mais en phase avec le Front national (France), le Rassemblement Bleu Marine, COMEF. Note que le frontisme actuel utilise un autre sens du mot "souverainisme", contre l'abus de traités qui limitent les pouvoirs d'États déjà indépendants. De ce fait, chez les frontistes indépendantistes québécois, il y a tendance à fusionner les deux sens du mot. Similairement, le mot "patriote" y a un autre usage en lien avec le FN (alors que chez les autres groupes indépendantistes québécois, ça rappelle plutôt le Parti Patriote des années 1830 au Bas-Canada). La principale figure de ce think tank est Alexandre Cormier-Denis.
    • Nomos TV (2017-) est une webtélé opérée par essentiellement les mêmes gens que HQA et tenant les mêmes propos.

Notes et références

  1. Vincent Marissal, « Situation désespérée, stratégie du désespoir », La Presse, (lire en ligne).
  2. « Les Patriotes de 1837@1838 - Adresse des Fils de la Liberté (1837). Présentation et annotation de M. Daniel Latouche (Le Manuel de la parole) », sur www.1837.qc.ca (consulté le ).
  3. Télévision de Radio-Canada, « Vive le Québec libre! »,
  4. Renvoi sur l’opposition du Québec à une résolution pour modifier la Constitution, (1982) 2 R.C.S. 793 « Copie archivée » (version du 5 mai 2010 sur l'Internet Archive), Cour suprême du Canada, 6 décembre 1982.
  5. André binette, Analyse du jugement de la cour internationale de justice sur le Kosovo, L'Action Nationale, septembre 2010, pages 11-23
  6. La Presse canadienne, « Nouveau Mouvement pour le Québec: un groupe parmi d'autres, selon Marois », Le Devoir, Montréal, (lire en ligne)
  7. http://collections.banq.qc.ca/jrn03/devoir/src/1967/11/27/5226335_1967-11-27.pdf
  8. Alec Castonguay, « Sondage Léger Marketing-Le Devoir - Québec solidaire passe devant l'ADQ », Le Devoir, (lire en ligne)
  9. « Membres du réseau », sur CAP SUR L'INDÉPENDANCE (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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