Union nationale (Québec)

L'Union nationale était un parti politique québécois d'idéologie conservatrice et nationaliste. Formée à l'origine d'une alliance entre le Parti conservateur du Québec et l'Action libérale nationale puis constituée en véritable parti sous la direction de Maurice Duplessis, l'Union nationale a occupé un rôle de premier plan dans l'histoire politique québécoise, de sa fondation en 1935 jusqu'aux années 1970. Il a notamment été au pouvoir sans interruption de 1944 à 1960.

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Union nationale

Logotype officiel.
Présentation
Chef Maurice Duplessis, 1936-1959
Paul Sauvé, 1959-1960
Antonio Barrette, 1960
Daniel Johnson (père), 1961-1968
Jean-Jacques Bertrand, 1968-1971
Gabriel Loubier, 1971-1974
Rodrigue Biron, 1976-1980
Roch La Salle, 1981
Jean-Marc Béliveau, 1981-1985
Paul Poulin, 1986-1987
Michel Lebrun, 1987-1989
Fondation 7 novembre 1935 (Alliance Gouin-Duplessis)
20 juin 1936 (fondation officielle)
Disparition 19 juin 1989
Positionnement Droite
Idéologie Conservatisme
Autonomisme
National-conservatisme
Nationalisme québécois
Anticommunisme
Libéralisme économique
Couleurs Bleu

Tout au long de son existence, l'Union nationale a été caractérisée par un programme politique mettant en valeur l'aspect traditionnel, rural, catholique et francophone du Québec.

Les membres de ce parti étaient appelés « unionistes ». Plus tard, pour les différencier des membres du Parti québécois, leurs adversaires les surnommèrent les « vieux Bleus ».

Histoire

Des débuts sur fond d'incertitude et de crise économique

Duplessis (gauche) et Paul Gouin (droite) en 1935.

En 1934, des rumeurs commencent à circuler concernant l'apparition d'un nouveau parti à l'Assemblée législative. En effet, Paul Gouin, fils de l'ancien premier ministre Lomer Gouin, cherche à appliquer le programme de l'École sociale populaire des pères Jésuites qu'il a aidé à élaborer. Bientôt, un groupe de réformistes composé de Fred Monk, Philippe Hamel, Calixte Cormier, Jean Martineau, Ernest Ouellet, Émile Boiteau, Horace Philippon et René Chaloult, tous hostiles aux politiques conservatrices du Parti libéral, proposent de fonder un nouveau parti : l'Action libérale nationale. Les réactions fusent de toutes parts. Le premier ministre Taschereau, dans La Presse, exprime sa vieille conviction que deux partis suffisent, l'un pour gouverner, l'autre pour surveiller : « Les tiers partis ne vont jamais loin »[1]. Duplessis émet aussi ses réserves, croyant aussi que « un bon et un mauvais » partis suffisent[2]. Pour tenter de rallier ses troupes et contenir l'influence d'un tiers parti, Duplessis entame une série d'assemblées à travers le Québec. Rapidement, ces assemblées prennent une saveur électorale. Faisant le tour des régions agricoles avec les députés Antonio Élie, Hortensius Béique et Pierre « Pit » Bertrand, Duplessis vante son programme agricole adopté lors de la convention de Sherbrooke l'année précédente. On dénote aussi que lors de ces assemblées, Duplessis se présente en portant un vieux chapeau, délavé et cabossé. Ce geste voulu par Duplessis cherche à lui donner un air plus humble, plus près de la foule[3]. Duplessis se rend jusqu'en Gaspésie, à New Carlisle, en compagnie de Bona Arsenault, en passant par Rimouski et Montmagny, et visite les écoles et les universités.

L'alliance Gouin-Duplessis

Le 7 novembre 1935, à la veille des élections, le Parti conservateur et l'Action libérale nationale décident de faire équipe contre le Parti libéral[4]. L'équipe ainsi formée se présente sous le nom d'Alliance Gouin-Duplessis. Afin de favoriser ses chances face aux candidats libéraux, l'Alliance Gouin-Duplessis décide de ne présenter qu'un seul candidat de l'un ou de l'autre parti dans chaque circonscription. Durant la campagne électorale, dans le but de mieux refléter cette image d'unité, les candidats se présentent sous la bannière de l'Union nationale. À la suite du scrutin, l'Union nationale réussit à remporter 42 sièges sur 90, formant ainsi l'opposition officielle face aux libéraux de Louis-Alexandre Taschereau.

La consécration de 1936

Le lieutenant-gouverneur Patenaude entouré du cabinet de 1936.

Dans la foulée des révélations de l'enquête du Comité des comptes publics, au début de l'été 1936, de nouvelles élections sont déclenchées. Lors de cette occasion, Maurice Duplessis, chef des conservateurs, propose à ses collègues ainsi qu'aux députés actionnistes de se réunir en caucus à Sherbrooke afin d'unir derrière lui tous les députés de l'opposition et de créer un seul parti. Ainsi, le 20 juin 1936, la coalition de l'Union nationale devient officiellement un parti, dirigé par un seul chef, Maurice Duplessis[5].

Le 17 août 1936, l'Union nationale remporte le pouvoir avec 76 élus, mettant fin à un règne libéral durant depuis 39 ans.

La Jeunesse nationale Duplessis, branche des jeunes de l'Union nationale présente dans plusieurs circonscriptions, est officiellement fondée le 2 février 1937.

Le , Maurice Duplessis inaugure un nouveau lieu de rencontre pour le parti : le Club Renaissance, situé dans le manoir Price de la Grande Allée[6]. L'endroit sera fréquenté par les unionistes jusque dans les années 1970.

Retour dans l'opposition

En 1939, l'Union nationale est chassée du pouvoir par le Parti libéral dirigé par Adélard Godbout.

Le retour au pouvoir et à la prospérité

En 1944, malgré un nombre de votes inférieur à celui du Parti libéral, l'Union nationale reprend le pouvoir avec 48 sièges. Cette élection marque le début de l'époque appelée communément appelée la « Grande noirceur ». Cette époque est marquée par une très forte croissance économique et par son conservatisme social. Durant cette période s'est véritablement développée la doctrine duplessiste d'autonomie provinciale qui a été responsable de l'adoption d'une série de mesures visant à affirmer le caractère distinct du Québec dans le Canada et à pousser l'accroissement du champ de compétences de l'État québécois. C'est aussi au cours de cette période qu'a pris racine un mouvement global de mécontentement à l'égard des élites canadiennes-françaises traditionnelles, dépassant toutes les divisions de partis, et qui culmina éventuellement en une vague de protestations de la population réclamant des réformes sociales et économiques importantes. Cette vague de changements sera surnommée plus tard par les intellectuels la Révolution tranquille.

Au cours de cette période, Duplessis se maintiendra au pouvoir avec une certaine aisance, et ce, jusqu'à sa mort – le 7 septembre 1959.

La fin d'une époque

L'assermentation d'Antonio Barrette, avec son cabinet, en 1960.jpg

Le 10 septembre 1959, Paul Sauvé succéda à Duplessis en tant que chef du parti et premier ministre, mais mourut moins de quatre mois plus tard, le . Antonio Barrette, troisième premier ministre de l'Union nationale, fut assermenté le , mais fut battu par le Parti libéral de Jean Lesage, le .

Daniel Johnson père succéda à Antonio Barrette comme chef du parti le . Johnson devint premier ministre lors des élections générales du 5 juin 1966, jusqu'à sa mort, à Manic 5, le . Jean-Jacques Bertrand lui succéda le 2 octobre suivant. Ce dernier fit adopter la Loi concernant le Conseil législatif le 18 décembre 1968, ce qui modifiait la loi provinciale sur la législature qui passait d'une législature bicamérale à une législature composée d'une seule chambre dénommée Assemblée nationale du Québec. À la suite de l'adoption de cette loi tous les conseillers législatifs démissionnèrent. Le 23 octobre 1969 était déposé le projet de loi 63 intitulé Loi pour promouvoir la langue française au Québec , loi qui donnait aussi aux parents le libre choix de la langue d'enseignement. Ce projet de loi fut combattu vigoureusement. C'est notamment dans ce contexte que l'Union nationale fut battue lors des élections générales du 29 avril 1970.

L'émergence de la question nationale et première disparition de l'Union nationale

En 1971, Gabriel Loubier succéda à Jean-Jacques Bertrand comme chef, et changea le nom du parti pour Unité Québec, jusqu'en janvier 1973. Aux élections générales d'octobre de la même année, l'Union nationale ne put faire élire aucun député. Toutefois, à l'élection partielle de 1974 dans le comté de Johnson, Maurice Bellemare réussit à se faire élire. Le parti connut aussi un modeste retour à la vie aux élections de novembre 1976, alors que Rodrigue Biron, élu chef en mai, recueillit 18 % du vote et fit élire 11 députés. Biron se fit élire député du Parti québécois en avril 1981.

Les dernières années

Aux élections suivantes, le parti ne fit pas élire de députés et reçut que 4 % des votes, malgré le fait que son nouveau chef était une figure politique connue, l'ancien ministre progressiste-conservateur Roch La Salle. Par la suite, le parti ne fit jamais plus élire de députés. Le dernier candidat officiel de l'Union nationale a été Michel Lebrun, candidat dans la circonscription d'Anjou à l'élection partielle du 20 juin 1988.

Un an plus tard, le 19 juin 1989, l'Union nationale s'est vu retirer son autorisation, par le Directeur général des élections du Québec Pierre-F. Côté parce que le parti était incapable de payer ses dettes dont la majeure partie était composée de prêts effectués par des membres ou ex-membres du parti. À la suite de ce retrait, une contestation juridique a été entreprise en Cour supérieure du Québec par le chef intérimaire Michel Lebrun. Le recours n'a pas réussi, mais la juge Thérèse Rousseau-Houle a alors déclaré que « Le retrait d'autorisation n'empêche pas le maintien de l'association qu'est le parti Union nationale. Les membres de cette association peuvent toujours promouvoir la cause commune qui les lie. »[7]

Quelques années plus tard, en 1992, Raymond Martin fonda le Parti Renaissance qui se voulait une continuation de l'Union nationale sur la scène électorale. Le Parti Renaissance n'a jamais vraiment réussi à se faire une place dans le paysage politique, malgré un score acceptable dans une élection partielle dans Portneuf. Une autre tentative de faire renaître l'Union nationale sous un nouveau nom a été faite lorsque Charles Thibault, qui avait été chef intérimaire en 1986[8], a enregistré un parti sous le nom de Développement Québec[9] qui a présenté 11 candidats et obtenu 1 876 votes (0,05 %) aux élections générales québécoises de 1994. En octobre 2020, un parti politique appelé aussi « Union nationale » a été autorisé par le Directeur général des élections du Québec[10].

Idéologie

Le parti été caractérisé par ses orientations conservatrices sur le plan social et fiscal, et régionalistes sur le plan identitaire et constitutionnel. Ces positions prenaient racine dans le concept d'autonomie provinciale; une attitude traditionnellement assumée par une importante partie de la tradition politique canadienne-française. L'autonomie provinciale défendue par les chefs de l'Union nationale visait à accroître les droits de la province de Québec face au gouvernement fédéral tout en défendant le caractère unique et distinctif de l'identité québécoise au sein de la confédération canadienne[11]. Celle-ci s'est manifestée notamment, sous le règne de Maurice Duplessis, par l'opposition à la conscription lors de la Seconde Guerre mondiale, par l'adoption du fleurdelisé comme drapeau du Québec en 1948[12], par la création d'un ministère des Transports et des Communications du Québec[13], ainsi que par la création d'une structure fiscale propre au Québec, en premier temps en 1947 avec la création d'un impôt sur les corporations puis en 1954 avec la création d'un impôt sur le revenu des particuliers[14].

Même si la posture de l'Union nationale était résolument régionaliste, le parti était aussi fédéraliste[15]. Bien que certains de ses chefs envisagèrent l'idée de la souveraineté du Québec (Duplessis, Johnson et Biron), aucun n'a pu, ou n'a voulu, se rendre jusqu'au bout de cette démarche[16]. Lors du référendum de 1980, le parti donna son appui au camp du Non[17].

Au niveau économique, ce parti était contre l'intervention de l'État et favorisait l'investissement étranger afin de développer les régions grâce à l'exploitation des ressources naturelles du Québec.

Ce parti a eu des députés à l'Assemblée législative du Québec de 1935 à 1968, puis à l'Assemblée nationale du Québec, de 1969 à 1973, puis de 1974 à 1981.

Son nom est traditionnellement associé à la figure du premier ministre Maurice Duplessis. Après 1960, ce parti a été intimement relié à l'idée de la Grande noirceur chez la gauche au Québec.

Chefs

Liste des chefs de l'Union nationale
Nom Chef Premier
ministre
Maurice Duplessis 20 juin 1936 - 7 septembre 1959 1936 - 1939
1944 - 1959
Paul Sauvé 10 septembre 1959 - 2 janvier 1960 1959 - 1960
Antonio Barrette 8 janvier 1960 - 15 septembre 1960 1960
Yves Prévost (intérim) 16 septembre 1960 - 9 janvier 1961
Antonio Talbot (intérim) 10 janvier 1961 - 23 septembre 1961
Daniel Johnson (père) 23 septembre 1961 - 26 septembre 1968 1966 - 1968
Jean-Jacques Bertrand 2 octobre 1968 - 19 juin 1971 1968 - 1970
Gabriel Loubier 19 juin 1971 - 30 mars 1974
Maurice Bellemare (intérim) 30 mars 1974 - 23 mai 1976
Rodrigue Biron 23 mai 1976 - 3 mars 1980
Michel Le Moignan (intérim) 3 mars 1980 - 9 janvier 1981
Roch La Salle 9 janvier 1981 - 6 juin 1981
Jean-Marc Béliveau[8] 20 août 1981 - 21 septembre 1985
Maurice Bouillon (intérim)[8] 21 septembre 1985 - 26 octobre 1985
André Léveillé (intérim)[8] 26 octobre 1985 - 7 décembre 1985
Charles Thibault (intérim)[8] janvier 1986 - 10 août 1986
Paul Poulin[8] 10 août 1986 - 24 mars 1987
Michel Lebrun (intérim)[18] 24 mars 1987 - 19 juin 1989

Résultats électoraux

Élection Chef Votes  % Sièges +/– Positionnement Gouvernement Slogan électoral[19]
1936 Maurice Duplessis 323 812 56,88
76  /  90
34 1er Duplessis
1939 Maurice Duplessis 220 402 39,13
15  /  86
61 2e Opposition
1944 Maurice Duplessis 505 661 38,02
48  /  91
33 1er Duplessis
1948 Maurice Duplessis 775 747 51,24
82  /  92
34 1er Duplessis Duplessis donne à sa province / Les libéraux donnent aux étrangers
1952 Maurice Duplessis 847 983 50,50
68  /  92
14 1er Duplessis Laissons Duplessis continuer son œuvre
1956 Maurice Duplessis 956 082 51,80
72  /  93
4 1er Duplessis puis Sauvé puis Barrette Avec Duplessis, c'est le progrès
1960 Antonio Barrette 977 318 46,61
43  /  95
29 2e Opposition Vers les sommets
1962 Daniel Johnson 900 817 42,15
31  /  95
12 2e Opposition Votez pour le bon sens
1966 Daniel Johnson 948 928 40,82
56  /  108
25 1er Johnson puis Bertrand Québec d'abord
1970 Jean-Jacques Bertrand 564 544 19,65
17  /  108
39 2e Opposition Québec plus que jamais
1973 Gabriel Loubier 146 209 4,92
0  /  110
17 4e Extra-parlementaire Pour l'avenir d'un Québec fort
1976 Rodrigue Biron 611 666 18,20
11  /  110
11 3e Opposition C'est le temps de l'Union nationale
1981 Roch La Salle 144 070 4,00
0  /  122
11 3e Extra-parlementaire La voie du bon sens
1985 André Léveillé 7 759 0,23
0  /  125
7e Extra-parlementaire Pour vrai! / For real![20]

Notes et références

  1. Rumilly 1973, p. 185.
  2. Rumilly 1973, p. 151.
  3. Rumilly 1973, p. 153.
  4. « L'alliance entre le parti conservateur provincial et l'Action libérale nationale », sur Le Devoir, (consulté le ), p. 1 et 2; « Les meilleurs intérêts de la province exigent l'écrasement du régime Taschereau » p. 8.
  5. « Samedi soir, trente députés s'étaient rangés derrière M. Duplessis », sur Le Devoir, (consulté le ), p. 1.
  6. Introduction historique - 20e législature, 2e session
  7. Jugement de la Cour supérieure du Québec dans la Cause #200-05-001968-895, p. 25
  8. « L’Union nationale : bibliographie (1936-2009) » [PDF], Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec, (consulté le ), p. 108.
  9. « Journal des débats - Commission permanente des institutions - Consultation générale sur le régime d'aide juridique et sur le document intitulé « L'aide juridique au Québec : une question de choix, une question de moyens » » [PDF], Assemblée nationale du Québec, (consulté le ), p. CI-2927.
  10. « Union nationale », sur Directeur général des élections du Québec (consulté le )
  11. « L'autonomie n'est rien autre chose que la souveraineté interne d'un État par opposition à la souveraineté externe ou internationale. C'est le droit pour chaque province de se gouverner comme elle l'entend, d'édicter par l'entremise de sa propre législature, dans les limites fixées par la Constitution, les lois qui conviennent le mieux à sa culture, à ses traditions, à ses aspirations. En un mot, comme le disait l'Honorable [Maurice Duplessis] Premier Ministre de cette province au banquet qui lui fut offert à Québec, c'est le droit d'être maître chez soi ». L. Émery Beaulieu, L'Autonomie Provinciale, causerie prononcée à la radio, 1948
  12. En comparaison, l'unifolié ne devint le nouveau drapeau national canadien qu'en février 1965.
  13. « En créant un ministère distinct, on donne une importance accrue à la question du transport. C'est aussi une affirmation positive des droits de la province. Depuis quelque temps, il y a eu des velléités de la part du gouvernement fédéral d'entrer dans ce domaine que considérons exclusif aux provinces ». Le Devoir, 26 novembre 1952, p. 5. Il faudra attendre le 30 juin 1954 pour assister à l'assermentation du premier ministre titulaire des Transports et Communications : Antoine Rivard.
  14. Dans le cas de cette dernière mesure, le Québec prenait ainsi position face à Ottawa qui souhaitait que le Québec signe les accords fiscaux de 1947, lesquels, faisant écho aux recommandations du rapport de la Commission Rowell-Sirois, octroyaient au gouvernement fédéral la totalité du prélèvement des impôts particuliers en territoire canadien
  15. « Les relations fédérales-provinciales sont, en effet, l'aboutissement d'une longue histoire et on ne peut en comprendre le sens véritable qu'en connaissant cette histoire. Ce qu'on peut dire de Duplessis, à qui on peut reprocher bien des faiblesses intellectuelles notamment en matière sociale, c'est qu'il la connaissait bien l'histoire, et en particulier dans sa portée juridique constitutionnelle. Sa réaction était en fonction de ce qu'elle signifiait. Il n'était pas « séparatiste » ; mais il n'était pas non plus souple sur les questions de droit impliquant une réinterprétation ou adaptation des clauses protectrices des droits du Québec. À une conférence fédérale-provinciale où le procureur-général du Manitoba avait déclaré que le Québec était un obstacle au progrès du Canada, Maurice Duplessis avait rétorqué froidement : ' Si l'on considère la présence du Québec au sein de la Confédération comme un obstacle, nous sommes prêts à nous retirer ' ». François-Albert Angers, « Les relations fédérales-provinciales sous le régime Duplessis », dans Alain-G. Gagnon et Michel Sarra-Bournet, Duplessis. Entre la grande noirceur et la société libérale, Montréal, Les Éditions Québec/Amérique, , p. 231-243.
  16. Lors d'une conférence fédérale-provinciale en 1953, Duplessis a affirmé : « Si les autres provinces étaient d’avis que Québec est un embarras pour le reste du Canada cette province était prête à se retirer de la Confédération ». Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, Fides, 1973, t. 2, p. 455.
  17. Le parti sera dirigé par Michel Le Moignan. Pierre Vincent, « Le Moignan veut des garanties de Trudeau », La Presse, 2 mai 1980, cahier A, p. 10.
  18. « L'Union nationale disparaît de la carte politique », Radio-Canada, (consulté le ).
  19. François Cardinal, « La guerre des slogans », La Presse (Montréal), (consulté le ), B6
  20. « Message d'André Paré, candidat de l'Union nationale », Journal, 26 novembre 1985, p. 11.

Bibliographie

  • Alain-G. Gagnon (dir.) et Michel Sarra-Bournet (dir.), Duplessis. Entre la grande noirceur et la société libérale, Montréal, Les Éditions Québec/Amérique, .
  • Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, t. 1, Montréal, Fides, .

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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