Autonomisme

L'autonomisme est une doctrine politique soutenant l'acquisition ou la préservation de l'autonomie politique d'une nation ou d'une région. Il ne s'oppose pas nécessairement au fédéralisme, bien au contraire. Par ailleurs, le souverainisme implique nécessairement un certain autonomisme, mais non l'inverse; ce qui signifie qu'un souverainiste aspire automatiquement à une forme d'autonomie puisqu'il souhaite l'indépendance alors qu'un autonomiste ne cherche pas la souveraineté, donc à briser les liens qui l'unissent à l'autre; il veut tout simplement ses pouvoirs.

En Algérie

Le premier mouvement autonomiste Kabyle est le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, né en 2001 à la suite des évènements du Printemps noir. En 2003, le MAK a opté pour une nouvelle dénomination, en remplaçant la mention « autonomie » par la mention « autodétermination ». Cependant, sur le site officiel de ce parti politique, il est clairement fait mention d'une finalité stratégique, celle de l'indépendance de la Kabylie.

Un autre mouvement politique autonomiste a vu le jour le 24 février 2017. Il s’agit du Rassemblement pour la Kabylie (RPK), créé par les animateurs du Manifeste kabyle, à l’issue d’une convention tenue dernier à Arous. Ce nouveau mouvement se fonde, sur deux textes jugés fondamentaux : le manifeste pour la reconnaissance constitutionnelle d’un statut politique particulier de la Kabylie du 7 décembre 2014 et l’appel à la Convention politique du 30 décembre 2016. Dans ces textes sont réaffirmées “la nécessité de la redéfinition de la nation algérienne dans une vision multiculturaliste et la refondation de l’État algérien, qui doit en être l’émanation”. Le RPK, se veut être “un lieu de rassemblement pour tous les Kabyles qui partagent le projet d’une large autonomie politique de la Kabylie dans une Algérie plurielle et démocratique”, a pour objectif politique “la reconnaissance, par l’État algérien, d’un statut particulier de la Kabylie, qui lui permettra de se doter d’institutions propres dont un Parlement et un gouvernement régional”.

Les deux principaux partis à ancrage kabyle, le FFS et le RCD, prônent quant à eux une décentralisation poussée.

Au Canada

Au Canada, l'autonomisme est une idéologie présente au Québec visant notamment une décentralisation importante des pouvoirs fédéraux vers les États fédérés, dont l'État québécois. Elle se différencie de l'idéologie fédéraliste de par sa volonté de modifier de façon importante la constitution canadienne afin d'augmenter certains pouvoirs pour le Québec.

Jusqu'à sa dissolution en 2012, l'autonomisme québécois était une position soutenue par le parti Action démocratique du Québec. L'autonomisme est une position actuellement prônée par différents partis tels que Coalition avenir Québec et Équipe autonomiste.

En Espagne

On retrouve cette idée dans le système des « communautés autonomes », achevé durant la transition démocratique à la fin des années 1970. Malgré une certaine autonomie régionale il existe néanmoins des mouvements autonomistes ou indépendantistes qui ne considèrent pas le système actuel comme suffisant. En effet, bien qu'il existe des institutions démocratiques au niveau des régions (ou communautés), celles-ci ont peu d'indépendance judiciaire et financière – ce qui les éloigne du système fédéral. Seuls le Pays basque et la Navarre disposent d'une pleine autonomie fiscale à travers le système des Fueros.

Les régions espagnoles sont responsables des systèmes d'éducation, santé et policière ainsi que les services de secours et le transport ferroviaire et infrastructures routières régionales. Elles disposent de quelques droits et taxes perçus directement ainsi que 50 % des impôts sur le revenu et TVA collectés dans leur région. L'éducation, la santé et la sécurité restent donc en grande partie financées par l'État central dans le cadre du système de financement des communautés.

En France

De nombreux partis politiques autonomistes existent en France, cette revendication d'autonomie prenant généralement forme dans le cadre d'un fédéralisme français ou européen. Ainsi, en Bretagne, l'Union démocratique bretonne (UDB), est un parti autonomiste, tout comme Unser Land en Alsace et le Parti lorrain en Lorraine, qui a eu pendant un an un conseiller général[1]. Plusieurs de ces mouvements sont fédérés au sein de Régions et Peuples Solidaires (R&PS) : on y retrouve aussi le Mouvement Région Savoie (MRS), la Convergence démocratique de Catalogne, le Parti de la nation corse, le Parti occitan et trois partis basques : Abertzaleen batasuna, Eusko alkartasuna, le Parti nationaliste basque. La revendication de fédéralisme différencié des Verts prend la forme de l'autonomisme en Corse et en Bretagne[2].

En outre-mer, et notamment dans les Collectivités où l'indépendantisme est une réelle force politique, des mouvements autonomistes se sont créés dans le camp opposé à l'indépendance mais souhaitant toutefois obtenir plus d'autogestion politique et économique et un partage de type « fédéraliste » des compétences publiques entre l'État et leur territoire. Il s'agit surtout :

En Italie

Sur le territoire italien sont présentes plusieurs communautés qui après la Seconde Guerre mondiale ont obtenu un régime de protection des droits des minorités en forme de privilèges et d'autonomie. Les partis politiques qui représentent ces communautés sont notamment :

À partir de 1946, la Sicile bénéficie d'un régime d'Autonomie spéciale.

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Mikael Bodlore-Penlaez, Atlas des nations sans État : Peuples minoritaires en quête de reconnaissance, Fouenant, Yoran Embanner, , 159 p. (ISBN 978-2-914855-71-6).

Articles connexes

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