Louis de Guiringaud

Louis de Guiringaud, né le à Limoges et mort le à Paris, est un diplomate et un homme politique français.

Origines

Louis de Guiringaud est issu d’une famille noble du sud-ouest de la France qui s’est illustrée dès le XVIIe siècle au parlement de Toulouse, son ancêtre Pierre de Guiringaud, fut reçu procureur du roi pour la chambre des requêtes du parlement de Toulouse en 1777, puis conseiller au même parlement en 1785 et vota avec la noblesse en 1789 [1]. Son père, officier de cavalerie, est tué au début de la Première Guerre mondiale.

Débuts de carrière et Seconde guerre mondiale

Guiringaud fait ses études à Paris. Il obtient son baccalauréat en 1928 après avoir étudié au collège Saint-Louis-de-Gonzague. Licencié en droit et ès-lettres et diplômé des sciences politiques, il passe en 1938 le concours des Affaires étrangères à la suite de quoi il est nommé attaché d’ambassade à Ankara. Mobilisé au Levant en , il rentre en France après l’armistice du 22 juin 1940 et fait un court séjour à Vichy, tout en prenant part à des activités de résistance. Il rejoint en 1943 le Comité français de Libération nationale à Alger, où il devient chef de cabinet de René Massigli, commissaire aux Affaires étrangères. Il reprend du service dans l’armée au printemps 1944 et participe, comme officier de spahis, à la campagne d’Italie avec le corps expéditionnaire du général Juin. Il participe ensuite au débarquement de Provence et à la campagne de France dans la première armée du général de Lattre. Grièvement blessé en Alsace en , Louis de Guiringaud est cité à l'ordre de l'armée et décoré de la Légion d'honneur à titre militaire.

Carrière diplomatique

Il reprend du service dans la carrière diplomatique en 1946 comme premier secrétaire à l’ambassade de France à Londres. Il est ensuite directeur des affaires politiques au haut-commissariat de France en Allemagne, consul général à San Francisco, puis représentant permanent adjoint au Conseil de sécurité des Nations unies à l’époque de la crise de Suez.

De 1957 à 1961, il est le premier ambassadeur de France au Ghana, et il devient directeur des Affaires marocaines et tunisiennes au Quai d’Orsay. En 1962, le gouvernement le désigne comme ministre délégué, haut représentant adjoint pour assister Jean-Marcel Jeanneney, premier représentant de la France dans l'Algérie indépendante.

Il prend au début de 1964 les fonctions d'inspecteur général des postes diplomatiques et consulaires. De 1966 à 1972, il occupe le poste d'ambassadeur de France au Japon, succédant à François Missoffe.

Représentant permanent de la France auprès des Nations unies de 1972 à 1976, il est élevé à la dignité d'ambassadeur de France le . À la même époque, Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République, lui demande d’organiser la Conférence sur la coopération économique internationale, qui devait être à l’origine du dialogue Nord-Sud.

Ministre des Affaires étrangères

Il est nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Raymond Barre en et reconduit en et . En tant que ministre des Affaires étrangères, il est chargé de défendre devant l'Assemblée nationale et le Sénat le texte permettant au Parlement européen d'être élu au suffrage universel en 1978[2]. Il est alors épaulé par Claude Martin[2].

Il se rend en Indonésie en 1978 pour y signer un accord militaire. Il indique au régime de Soeharto que la France s'opposerait pas à lui à l'ONU concernant l'invasion indonésienne du Timor oriental, laquelle avait provoqué la mort d'une grande partie de la population de la région[3].

En , il tient des propos controversés en rejetant sur les seuls chrétiens la responsabilité de la guerre du Liban et sur les milices chrétiennes la responsabilité de son aggravation : « Il ne faut pas oublier que ce sont les Chrétiens qui ont appelé les Syriens au Liban pour se protéger contre les Palestiniens, pour essayer aussi de restaurer une situation privilégiée dont ils bénéficiaient dans le Liban tel que nous l'avions nous-mêmes constitué après la Première Guerre mondiale, et aidé à se maintenir après la Deuxième Guerre mondiale. Un Liban dont la majorité de la population est musulmane, mais dans lequel l'État était pratiquement contrôlé à tous les échelons par les Chrétiens.... Ce sont ces milices chrétiennes qui ont déclenché la dernière bagarre de la bataille de Beyrouth ; ce ne sont pas les Syriens. Ce sont les milices de M. Chamoun qui ont déclenché la bagarre.... Les milices chrétiennes, en particulier celles de M. Camille Chamoun, portent la responsabilité principale des événements tragiques de Beyrouth au cours des deux dernières semaines.... Je considère comme très important de leur dire, à travers vous, qu'il ne faut pas qu'ils comptent sur l'appui de la communauté internationale dans un combat qui est un combat sans raison, déraisonnable »[4]. Peu de temps après, il quitte le gouvernement, où il est remplacé le suivant par Jean François-Poncet.

Il est élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur à titre militaire le par Valéry Giscard d'Estaing. Il est aussi titulaire de la croix de guerre 1939-1945 ainsi que de nombreuses décorations françaises et étrangères.

Mort

Souffrant de dépression, il se donne la mort le à son domicile parisien, d'une balle de fusil de chasse tirée dans la poitrine[5].

Distinctions

Notes et références

  1. Nobiliaire toulousain inventaire général des titres probants de noblesse et de dignités nobiliaires par Alphonse Bremond, , 431 p. (lire en ligne), p. 419.
  2. Martin, Claude (19..-....; diplomate)., La diplomatie n'est pas un dîner de gala, La Tour-d'Aigues, Éditions de l'Aube, 945 p. (ISBN 978-2-8159-2762-8 et 2815927624, OCLC 1030335712, lire en ligne)
  3. Jean Bricmont, « La mauvaise réputation de Noam Chomsky », sur Le Monde diplomatique,
  4. Déclaration au cours du déjeuner donné en l'honneur de la presse anglo-américaine le 16 octobre 1978.
  5. Benoît Yvert, Dictionnaire des ministres de 1789 à 1989, Perrin, 1990, p. 937

Voir aussi

Liens externes

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