Dominique Baudis
Dominique Baudis, né le à Paris et mort dans la même ville le , est un journaliste, écrivain et homme politique français. Il a notamment été journaliste de télévision, puis maire de Toulouse, député, président du conseil régional de Midi-Pyrénées, député européen, puis président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et Défenseur des droits.
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Dominique Baudis | |
Dominique Baudis en 2009. | |
Fonctions | |
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Défenseur des droits | |
– (2 ans, 9 mois et 19 jours) |
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Prédécesseur | Poste créé Jean-Paul Delevoye (Médiateur de la République) |
Successeur | Jacques Toubon |
Député européen | |
– (1 an, 11 mois et 8 jours) |
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Élection | 7 juin 2009 |
Législature | 7e |
Groupe politique | PPE |
– (3 ans, 2 mois et 13 jours) |
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Élection | 12 juin 1994 |
Législature | 4e |
Groupe politique | PPE-DE |
– (3 ans, 10 mois et 27 jours) |
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Élection | 17 juin 1984 |
Législature | 2e |
Groupe politique | PPE |
Député de la Haute-Garonne Élu dans la 1re circonscription | |
– (3 ans, 7 mois et 23 jours) |
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Législature | XIe (Cinquième République) |
Prédécesseur | Jean-Claude Paix |
Successeur | Philippe Douste-Blazy |
– (5 ans, 10 mois et 11 jours) |
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Législature | IXe (Cinquième République) |
Prédécesseur | Jacques Roger-Machart |
Successeur | Jean-Claude Paix |
Président du conseil régional de Midi-Pyrénées[1] | |
– (2 ans, 3 mois et 2 jours) |
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Prédécesseur | Alex Raymond |
Successeur | Marc Censi |
Maire de Toulouse | |
– (17 ans, 10 mois et 13 jours) |
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Prédécesseur | Pierre Baudis |
Successeur | Guy Hersant (intérim) Philippe Douste-Blazy |
Biographie | |
Nom de naissance | Dominique Pierre Jean Albert Baudis |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris (IXe) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris, Val-de-Grâce (Ve) |
Nature du décès | Cancer |
Nationalité | Française |
Parti politique | UDF-CDS (1983-1995) UDF-FD (1995-1998) UDF (1998-2001) UMP (2009-2011) |
Diplômé de | IEP de Paris |
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Maire de Toulouse | |
Biographie
Famille et études
Fils de l'homme politique Pierre Baudis, il effectue ses études au collège du Caousou à Toulouse, puis à Paris au lycée Fénelon Sainte-Marie. Il effectue sa terminale philo au lycée Carnot en 1964. Il obtient son diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris (service public) en 1968.
Carrière journalistique
En 1965, Dominique Baudis devient responsable du mouvement des Jeunes démocrates, et en 1971, il part au Liban et devient journaliste de radio et de télévision à Beyrouth jusqu'au début de la guerre civile libanaise en 1975 où il est blessé[2]. Il devient ensuite correspondant de TF1 (alors chaîne publique) pour le Proche-Orient. Sa carrière journalistique l'amène à devenir grand reporter pour TF1 de 1976 à 1977, puis présentateur du journal télévisé de 20 h de la même chaîne de 1977 à 1980[3], et celui du Soir 3 de FR3 jusqu'en 1982.
Cette même année, il est chargé par FR3 d'assurer les relations avec le Sénat[4].
Carrière politique
Encore étudiant et président du Mouvement des jeunes démocrates, il est élu en conseiller municipal de Boulogne-Billancourt sur la liste menée par Georges Gorse.
Il quitte l'audiovisuel public fin 1982, pour être candidat à la succession de son père, Pierre Baudis, maire de Toulouse de 1971 à 1983[5]. Il est élu en lors des élections municipales, sous l'étiquette du CDS, composante de l'UDF, tout en affirmant une ligne d'ouverture politique[6]. Les fois suivantes, il est réélu jusqu'aux élections de 1995 dès le premier tour, avec 55 % des voix. L'universitaire Stéphane Beaumont rappelle qu'en tant que maire, il fut « l'homme de l'endettement zéro ». Il a également participé à transformer la ville en grande métropole économique et universitaire et lancé le métro de Toulouse. Il refuse plusieurs fois de devenir ministre afin de se consacrer à sa ville[7].
En 1984, il est aussi élu au Parlement européen pour quatre ans.
En 1985, il devient également conseiller général de la Haute-Garonne, pour cinq ans.
En 1986, il est élu au Conseil régional de Midi-Pyrénées, dont il devient le président. Enfin, la même année, il est élu député à l'Assemblée nationale, mandat dont il démissionne au profit de son père Pierre, il sera réélu en 1988, en 1993 et en 1997. Il est alors un des responsables de Force démocrate, parti faisant partie de la confédération de partis nommée UDF.
En 1989, il fait partie du courant des « rénovateurs », avec Michel Noir, François Bayrou, Philippe Séguin ou encore Alain Carignon, leur ambition (avortée) étant de lancer un parti unique de la droite et du centre (à partir du RPR et de l'UDF) en écartant Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing. Il demande ainsi personnellement à la télévision le départ de ce-dernier de la vie politique[7].
En 1994, il conduit la liste UDF-RPR qui recueille 25,58 % des voix et arrive en tête des élections européennes ; initialement créditée de 40 % dans les sondages, la liste doit pâtir de la dissidence de Philippe de Villiers, encouragé par Charles Pasqua[7].
En 1998, il devient membre du bureau politique et du conseil de la présidence de l’UDF.
Conseil supérieur de l'audiovisuel
En , succédant à Alain Peyrefitte, il devient pour un an le président du comité éditorial du quotidien français Le Figaro[7].
Il démissionne de tous ses mandats électifs, lorsque le président de la République Jacques Chirac lui propose de devenir président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Il laisse également ouverte sa succession au poste de maire de Toulouse, qui sera gagnée par Philippe Douste-Blazy aux élections municipales suivantes. Sa nomination au CSA fut contestée, son impartialité étant mise en cause par certains hommes politiques de gauche, tels François Hollande et Robert Hue[8]. Sa présidence a été marquée par le lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) en 2005 et la lutte contre la pornographie.
Après avoir quitté ses fonctions de président du CSA en (où il est remplacé par Michel Boyon), il est élu président de l'Institut du monde arabe en [9].
Retour en politique
En , il est désigné tête de liste UMP de la circonscription Sud-Ouest comptant 6 200 794 électeurs inscrits pour les élections européennes de 2009. Le , la liste de la majorité présidentielle qu'il conduit est celle qui obtient le plus de voix : 705 900 et 26,89 % des suffrages exprimés, ce qui permet à sa liste d'obtenir quatre sièges au Parlement européen, loin devant celle du Parti socialiste conduite par Kader Arif. Sa liste a obtenu une majorité relative de voix dans les trois régions de la circonscription Sud-Ouest, tout comme dans la très grande majorité des villes les plus grandes de cette circonscription, notamment à Toulouse où il dépasse le seuil symbolique des 30 %. Lors de ces élections, la majorité présidentielle a doublé ses députés par rapport au précédent scrutin de 2004.
Le , il est élu vice-président de la commission des affaires étrangères du Parlement européen. Il est membre de la délégation pour les relations avec les pays du Machrek (Égypte, Jordanie, Liban et Syrie) et de la délégation à l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne.
Le , il est nommé rapporteur sur l'accord d'association sur la Syrie, en négociation depuis 2004.
Fin , il est chargé par le Parlement de réaliser une étude des relations entre l'Union européenne et le Conseil de coopération du Golfe. Après une audition publique au Parlement européen, il rédige un rapport qui est adopté par celui-ci le en session plénière[10].
Défenseur des droits
Président de l'Institut du monde arabe, président de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité depuis le et député européen, PPE de la circonscription Sud-Ouest de France, il démissionne de tous ses mandats lorsqu'il est nommé défenseur des droits par le président Nicolas Sarkozy le .
À ce poste, il permet aux victimes du sida et aux séropositifs d'avoir accès aux soins funéraires, interdits depuis 1986[11].
Il est le premier Défenseur des droits à avoir permis que les matermittentes soient rétablies dans leurs droits en considérant dans sa décision du que « la situation dans laquelle sont placées les intermittentes du spectacle durant et à l'issue de leur congé de maternité constitue une discrimination fondée sur l'état de grossesse tant au regard du droit communautaire que du droit interne »[12].
Mort et hommages
Alors qu'il exerce la fonction de défenseur des droits, il est opéré du cervelet et hospitalisé à plusieurs reprises avant de mourir à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris des suites d'un cancer généralisé, le [13],[14].
Le , un hommage national, présidé par le président de la république François Hollande[15], lui est rendu aux Invalides, à Paris[16].
Ses obsèques ont lieu le , en la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse. Le lendemain matin, il est incinéré au crématorium de Toulouse à Cornebarrieu, et ses cendres sont inhumées au cimetière de Terre-Cabade, auprès de son père Pierre Baudis[17].
Le , l'aéroport de Toulouse-Blagnac a été décoré avec la signature de Dominique Baudis, sans pour autant être renommé[18]. Il existe également une esplanade Dominique Baudis à Colomiers (à proximité de la gare des Ramassiers) et la médiathèque d'Auterive (Haute-Garonne) porte le nom de l'homme politique.
Vie privée
Dominique Baudis a épousé en secondes noces Ysabel Saïah le . Le couple a eu deux enfants, Pierre et Benjamin. Dominique Baudis avait une fille, Florence, issue d'un précédent mariage.
Décorations
- Chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur (2001)[19].
Affaire Alègre
En 2003, alors qu'il est président du CSA, Dominique Baudis est mis en cause dans une affaire liée au tueur en série Patrice Alègre. Le , il révèle publiquement cette affaire au journal de Claire Chazal sur TF1 : alors accusé de proxénétisme, de viol, de meurtre et d'actes de barbarie, il apparaît sur le plateau très tendu, le visage perlé de sueur. Déclarant être « bien décidé à affronter la calomnie les yeux dans les yeux », cette défense maladroite renforce les rumeurs de son implication, relayées par les médias[20],[21].
Les instigateurs de cette campagne de diffamation sont mis en examen et le , la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse confirme le non-lieu général dans le volet « viols et proxénétisme en bande organisée » dans lequel Baudis et d'autres personnalités sont mis en cause. Le président du CSA est ainsi blanchi par la justice[21]. Après être revenues sur leurs déclarations, les deux ex-prostituées, Fanny et Patricia, sont reconnues coupables de dénonciation calomnieuse et respectivement condamnées à deux et trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Toulouse le [22].
Karl Zéro, à l'époque présentateur sur Canal+, bénéficie d'un non-lieu en à la suite de sa mise en examen pour « sortie illicite de correspondance », « violation du secret de l'instruction » et « violation du secret professionnel » après avoir lu en direct à la télévision une lettre du meurtrier Patrice Alègre confirmant l'implication de Dominique Baudis dans cette affaire[23]. En , il est à nouveau mis en examen pour « sortie irrégulière de correspondance de prison »[24]. Dominique Baudis a également accusé La Dépêche du Midi et son directeur Jean-Michel Baylet ainsi qu'Edwy Plenel, alors au Monde, d'avoir contribué à propager la rumeur[7].
Sous le titre Face à la calomnie, Dominique Baudis publie, en 2005, le journal qu'il a tenu pendant dix-huit mois, de 2003 à 2004, victime de ce qu'il qualifie de longue campagne de calomnies. Dans ce livre, il accuse l'ex-gendarme Michel Roussel d'avoir orienté les témoignages des deux anciennes prostituées qui l'avaient impliqué dans l'affaire Alègre. Cela vaudra à Dominique Baudis d'être condamné pour diffamation en première instance le . Le de la même année, la cour d'appel de Toulouse confirme la diffamation ; il est condamné à verser 1 000 euros à Gilles Souillés[25]. Dans ce livre, Dominique Baudis dit ne pas comprendre l'attitude de son successeur à la mairie de Toulouse, Philippe Douste-Blazy, qu'il accuse de complaisance à l'égard de la rumeur.
Association Dominique Baudis
En 2019, l’association Dominique Baudis, est née de la volonté de valoriser la mémoire et le souvenir de Dominique Baudis. Elle agit en soutien à des initiatives illustrant les valeurs qui ont inspiré ses engagements et son action publique[26].
Présentateur de télévision
- 1977-1980 : Journal de 20 heures (TF1)
- 1980-1982 : Soir 3 (FR3)
Œuvres
- La Passion des chrétiens du Liban, Éditions France Empire, 1978.
- La Mort en keffieh, Éditions France Empire, 1980.
- Raimond le Cathare, Éditions Grasset, 1996.
- Raimond d'Orient, Éditions Grasset, 1999.
- La Conjuration, Éditions Grasset, 2001.
- Il faut tuer Chateaubriand, Éditions Grasset, 2003.
- Nadine-Josette Chaline, François Bayrou et Dominique Baudis, Jean Lecanuet. Témoignages de François Bayrou et Dominique Baudis, Beauchesne, 2003 (ISBN 2701014050).
- Face à la calomnie, XO, Paris, 2005, 317 p. (ISBN 2-84563-189-8).
- Les amants de Gibraltar, Éditions Grasset, 2010, 306 p. (ISBN 978-2-246-75521-0)
.
Notes et références
- Création de la collectivité territoriale et premier président élu.
- Télé 7 jours no 809, semaine du 15 au 21 novembre 1975, p. 109 : "Dominique Baudis, correspondant permanent au Liban pour TF1 a été blessé, la semaine dernière, à Beyrouth. Une balle lui a ouvert la cuisse droite et il en reçu deux autres dans la cuisse gauche et l'épaule. Le commando qui l'a blessé l'a transporté à l'hôpital de Beyrouth"
- « Nuit radio PS réactions politiques », sur ina.fr, .
- « Dominique Baudis : un centriste choisi par Sarkozy », sur tempsreel.nouvelobs.com, .
- « Toulouse municipales : interview Dominique Baudis candidat aux élections », sur ina.fr,
- « Victoire de Dominique Baudis aux élections », sur ina.fr,
- Jean-Wilfrid Forquès et Charles Jaigu, « Les passions de Dominique Baudis », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- Claude Baudry, « Audiovisuel. La nomination contestée de Dominique Baudis à la présidence du CSA », sur L'Humanité, .
- « Mort de Dominique Baudis, « défenseur infatigable de l'intérêt général » », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « Résolution du Parlement européen du 24 mars 2011 sur les relations de l'Union européenne avec le Conseil de coopération du Golfe », sur europarl.europa.eu,
- Marie-Pierre Gröndahl, « Dominique Baudis - La vie au galop », Paris Match no 3387, semaine du 17 au 23 avril 2014, pages 44-51.
- Dominique Baudis, « Décision du Défenseur des droits n° MLD 2012- 39 », sur juridique.defenseurdesdroits.fr
- « Dominique Baudis, défenseur des droits, est décédé », sur La Croix, .
- « Dominique Baudis, parcours d'un homme engagé », sur Le Point,
- « Hollande présidera mardi un hommage national à Baudis aux Invalides », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Dominique Baudis : ses obsèques auront lieu mardi aux Invalides », sur rtl.fr, (consulté le ).
- « Obsèques de Dominique Baudis : une cérémonie en présence de quelques politiques et de plusieurs milliers d'anonymes », sur France Bleu, (consulté le )
- « L'aéroport Toulouse-Blagnac «signé» Dominique Baudis », sur ladepeche.fr (consulté le )
- « Décret du 13 juillet 2001 », sur legifrance.gouv.fr.
- Antoine Perraud, La Barbarie journalistique, Flammarion, , p. 87-88.
- Maxime Tandonnet, Les Parias de la République, Perrin, , p. 133.
- « Affaire Alègre: Fanny et Patricia condamnées pour dénonciation calomnieuse », sur lci.tf1.fr, .
- « Non-lieu pour Karl Zérodans l'affaire Alègre », sur L'Obs, (consulté le ).
- « Affaire Alègre-Baudis: Karl Zéro mis en examen, ses avocats déposent une requête en nullité », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « Affaire Alègre. Dominique Baudis condamné pour diffamation », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
- « L’association », sur Association Dominique Baudis, (consulté le )
- « Lauréats du Prix Relay, sur le site officiel. », sur prixrelay.com.
- « Prix Méditerranée », sur www.prix-litteraires.net.
Voir aussi
Bibliographie
- Marie-France Etchegoin et Matthieu Aron, Le bûcher de Toulouse : D'Alègre à Baudis : histoire d'une mystification, Grasset, , 425 p. (ISBN 978-2246677611)
Articles connexes
Liens externes
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