Michel Mercier

Michel Mercier, né le à Bourg-de-Thizy (Rhône), est un homme politique français.

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Michel Mercier

Michel Mercier en 2007.
Fonctions
Maire de Thizy-les-Bourgs

(4 ans, 6 mois et 30 jours)
Prédécesseur Jean Desseignés
Successeur Martin Sotton
Garde des Sceaux, ministre de la Justice
et des Libertés

(1 an, 5 mois et 26 jours)
Président Nicolas Sarkozy
Gouvernement François Fillon III
Prédécesseur Michèle Alliot-Marie
Successeur Christiane Taubira
Ministre de l'Espace rural, de l'Aménagement du territoire et du Développement de la Région capitale[N 1]

(1 an, 4 mois et 20 jours)
Président Nicolas Sarkozy
Gouvernement François Fillon II
Prédécesseur Hubert Falco
Christian Blanc
Successeur Bruno Le Maire
Président du groupe UC du Sénat[N 2]

(6 ans, 11 mois et 5 jours)
Prédécesseur Jean Arthuis
Successeur Nicolas About
Sénateur français

(2 ans, 11 mois et 29 jours)
Réélection 28 septembre 2014
Circonscription département du Rhône
Groupe politique UDI-UC (2014-2017)
UC (2017)
Successeur Michèle Vullien

(1 an, 10 mois et 4 jours)
Réélection 26 septembre 2004
Circonscription département du Rhône
Groupe politique UCR (2012)
UDI-UC (2012-2014)

(13 ans, 9 mois et 21 jours)
Élection 24 septembre 1995
Réélection 26 septembre 2004
Circonscription département du Rhône
Groupe politique UC (1995-2005)
UC-UDF (2005-2008)
UC (2008-2009)
Député français

(2 ans et 4 mois)
Circonscription 8e du Rhône
Législature Xe
Groupe politique UDFC
Prédécesseur Alain Mayoud
Successeur Maurice Depaix
Président du conseil général du Rhône

(22 ans, 11 mois et 3 jours)
Réélection
Prédécesseur Jean Palluy
Successeur Danielle Chuzeville
Maire de Thizy

(23 ans, 9 mois et 26 jours)
Prédécesseur Auguste Pinton
Successeur Alain Dupuy
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bourg-de-Thizy (Rhône)
Nationalité française
Parti politique CDS-UDF (jusqu'en 2007)
UDI (2012-2016)
MoDem (2007-2009 ; depuis 2016)
Diplômé de IEP de Lyon
Profession Enseignant
Religion catholicisme[1]

Engagé au centre-droit de l'échiquier politique, il exerce au niveau local les mandats de président du conseil général du Rhône, de maire de Thizy-les-Bourgs et de président de la communauté de communes de l'Ouest Rhodanien. Plusieurs fois sénateur à partir de 1995, il préside le groupe centriste au Sénat de 2002 à 2009.

Il occupe les fonctions de ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire de 2009 à 2010 et de garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés de 2010 à 2012.

Nommé membre du Conseil constitutionnel en 2017, il est mis en cause dans une affaire de détournement de fonds publics, ce qui le pousse à renoncer à cette fonction avant sa prestation de serment.

Biographie

Jeunesse

Fils d'ouvriers, il effectue ses études supérieures à la faculté de droit de Lyon (parcours droit public) puis à l'Institut d'études politiques de Lyon, dont il est diplômé[1].

À partir du début des années 1970, il enseigne comme maître-assistant les finances et le droit des collectivités locales à la faculté de droit de l'université Lyon III Jean Moulin ainsi qu'à l'unité d'enseignement de recherche en droit de Saint-Étienne.

Catholique pratiquant, il appartient à des mouvements religieux et a notamment travaillé avec le prêtre Bernard Devert[1].

Débuts en politique

En 1977, il est élu maire de Thizy, dont il était conseiller municipal depuis 1971, sous l'étiquette du CDS, un parti de conviction démocrate-chrétienne. Il devient conseiller général du Rhône en 1978 et préside le conseil général de ce département de 1990 à 2013.

Député

Il est député de 1993 à 1995, à la suite du décès d'Alain Mayoud, dont il était le suppléant.

Sénateur

Élu sénateur du Rhône le 24 septembre 1995, Michel Mercier devient le candidat de la droite aux élections municipales de 2001 à Lyon, Raymond Barre refusant de se représenter. Arrivé derrière la liste de Charles Millon sur son secteur, le 5e arrondissement, il décide de se retirer au profit de Jean-Michel Dubernard qui nouera une alliance avec Charles Millon[2]. Le socialiste Gérard Collomb est alors élu[3].

Il est réélu sénateur le 26 septembre 2004[4]. Conseiller général élu dans le canton de Thizy, il préside le conseil général du Rhône pendant presque 23 ans entre et . Trésorier de l'UDF, il reste fidèle à la stratégie de François Bayrou vis-à-vis de la politique gouvernementale de Dominique de Villepin.

Président du groupe Union centriste à partir de 2002, il demeure fidèle à François Bayrou en adhérant au Mouvement démocrate (MoDem). Il parvient à conserver l'unité du groupe centriste du Sénat, divisé entre membres du MoDem et du Nouveau Centre (NC)[5].

Le , Michel Mercier, favorable à une alliance avec la liste UMP conduite par Dominique Perben aux élections municipales de Lyon, marque son désaccord avec la stratégie de François Bayrou en démissionnant de la présidence du MoDem du Rhône[6]. Il reste cependant trésorier du MoDem et membre du bureau exécutif du parti (sans participer aux réunions des instances[7]) jusqu'à sa nomination au gouvernement Fillon.

Ministre sous le quinquennat Sarkozy

Michel Mercier en 2009.

Le , il entre au gouvernement François Fillon II en tant que ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire[8]. Il se met alors en congé du Mouvement démocrate[9], et est remplacé au poste de trésorier par Jean-Jacques Jégou sitôt sa nomination connue[5]. Il assure au sein de son ministère, à partir du , les fonctions de Christian Blanc, secrétaire d'État chargé du Développement de la Région capitale, démissionnaire[10].

Il est nommé garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés au sein du gouvernement Fillon III le , en remplacement de Michèle Alliot-Marie.

À ce poste, il doit entre autres introduire des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels et mener à bien la réforme de la garde à vue.

Retour au Sénat

Redevenu sénateur après la victoire de François Hollande à la présidentielle, il est rapporteur de plusieurs textes et s'implique notamment sur les questions de l'état d'urgence et des libertés publiques[1].

Il annonce, le , quitter la présidence du conseil général du Rhône pour ne pas être en situation de cumul de mandat alors qu’il devient en même temps maire de la commune nouvelle de Thizy-les-Bourgs[11]. Réélu maire de Thizy-les-Bourgs en , il devient dans la foulée président de la communauté de communes de l'Ouest Rhodanien et démissionne du Sénat le pour se consacrer à ses mandats locaux[12]. Cependant, il se représente aux élections sénatoriales du suivant et est de nouveau élu sénateur.

Il ré-adhère au MoDem, faisant partie en 2016 de son nouveau bureau exécutif[13].

Le , il apporte son parrainage à Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle. Il est l'un des artisans du rapprochement entre ce dernier et François Bayrou[14].

Le , il renonce à son mandat de sénateur, afin de respecter la loi sur le cumul des mandats, préférant se consacrer à la mairie de Thizy-les-Bourgs[15]. Il est remplacé par Michèle Vullien.

Nomination puis renoncement au Conseil constitutionnel

Après l'entrée de Nicole Belloubet au gouvernement, le président du Sénat, Gérard Larcher, propose, le , de nommer Michel Mercier au Conseil constitutionnel[16]. La commission des Lois du Sénat donne un avis favorable à ce choix le suivant, par 22 voix contre 7[17].

Or, le bien-fondé de cette nomination est remis en cause en raison de l'ouverture au même moment d'une information judiciaire à son encontre pour « détournement de fonds publics » (voir infra)[18]. Dans un communiqué, le , le Conseil constitutionnel rappelle que ses membres « ont pour obligation générale de s'abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l'indépendance et la dignité de leurs fonctions », ce qui est perçu comme une pression invitant Michel Mercier à renoncer à sa nomination[19],[20].

Le , Michel Mercier renonce à devenir membre du Conseil constitutionnel, estimant qu'il ne pourrait siéger « avec la sérénité nécessaire » du fait de l'enquête judiciaire le visant. Bien que sa nomination ait été publiée, il n'a pas effectué sa prestation de serment, et n'est donc jamais entré en fonction[21],[22].

Affaires judiciaires

Embauche de ses filles

Le , Le Canard enchaîné révèle que Michel Mercier a embauché ses deux filles comme assistantes parlementaires, dont une à temps partiel de 2012 à 2014, pour un salaire de 2 000 euros par mois, alors qu'elle vivait à Londres[23],[22]. Michel Mercier ne conteste pas ces informations, mais nie avoir commis tout acte illégal[1]. Les médias soulignent plusieurs incohérences dans sa défense[20].

Le Parquet national financier ouvre, le jour même de ces révélations, une enquête préliminaire pour « détournement de fonds publics », et obtient une ordonnance pour perquisitionner au palais du Luxembourg. Mais les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCCLIF) ne peuvent mener la perquisition au Sénat, Gérard Larcher ayant refusé de les laisser rentrer[24].

Les enquêteurs étudient également le cas de l'épouse de Michel Mercier, qui fut sa collaboratrice entre 1995 et 2009[25].

Assistants parlementaires du MoDem

En , dans le cadre de sa fonction de trésorier du MoDem, qu’il a occupée jusqu’en 2009, il est mis en examen pour « complicité de détournement de fonds publics » dans l’affaire des assistants parlementaires du Mouvement démocrate au Parlement européen[26].

Détail des mandats et fonctions

Mandats locaux
Fonctions politiques
  • Président du CDS du Rhône
  • Trésorier de Force démocrate
  • Président de l'UDF puis du MoDem du Rhône (jusqu'en 2008)
  • Trésorier du Modem (jusqu'en 2009)[27]
Mandats parlementaires
Fonctions gouvernementales

Décoration

Notes et références

Notes

  1. Portefeuille du Développement de la Région capitale ajouté le
  2. Président du groupe UC-UDF de 2005 à 2008.

Références

  1. http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20170731/lois.html
  2. « La droite lyonnaise est contrainte de changer de tête de liste », Le Monde, 13 mars 2001
  3. « La fusion avec Charles Millon a fait perdre Lyon à la droite », Le Monde, 20 mars 2001
  4. Élections sénatoriales de 2004 - résultats dans le Rhône sur le site du Sénat
  5. « Michel Mercier, l'ex-MoDem », Le Dauphiné libéré, 24 juin 2004, page 31
  6. « Michel Mercier, en désaccord avec François Bayrou, quitte le MoDem », Le Nouvel Observateur, 6 février 2008
  7. « REMANIEMENT Le sénateur du Rhône nommé à l'Espace rural : Michel Mercier, l'ex-MoDem », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne)
  8. « Remaniement: Hortefeux à l'Intérieur, Darcos au Travail », dépêche Agence France-Presse, 23 juin 2009
  9. « Michel Mercier s'est mis "en congé" du MoDem dont il n'est plus trésorier », dépêche AFP, 24 juin 2009
  10. « Le secrétaire d'État abandonne le chantier du Grand Paris au milieu du gué », Les Échos, 5 juillet 2010.
  11. « Michel Mercier quitte la présidence du Conseil général du Rhône », in leprogres.fr, 5 janvier 2013..
  12. Journal Officiel du 23 avril 2014, texte no 122.
  13. « Composition du nouveau bureau exécutif du Mouvement Démocrate », sur Mouvement démocrate (consulté le ).
  14. « Les communistes auront un groupe indépendant de La France insoumise », sur lemonde.fr (consulté le ).
  15. Le Monde avec AFP, « Michel Mercier renonce à son siège au Sénat pour rester maire », Le Monde, (lire en ligne).
  16. http://www.leparisien.fr/politique/gerard-larcher-propose-la-nomination-de-michel-mercier-au-conseil-constitutionnel-25-07-2017-7156866.php
  17. « Comptes rendus de la commission des lois - mercredi 2 août 2017 - Audition de M. Michel Mercier, candidat proposé par le Président du Sénat pour siéger au Conseil constitutionnel, Vote et dépouillement du scrutin sur la proposition de nomination par le Président du Sénat aux fonctions de membre du Conseil constitutionnel », sur www.senat.fr
  18. « Emplois familiaux : le Conseil constitutionnel renvoie Michel Mercier à ses « obligations » », Les Échos, (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Lelab Europe1 - le meilleur de l’actualité politique sur le web », sur lelab.europe1.fr (consulté le ).
  20. Tristan Quinault-Maupoil, « Sous le coup d'une enquête, Michel Mercier renonce à intégrer le Conseil constitutionnel », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  21. Décision du 2 août 2017 portant nomination de membres du Conseil constitutionnel
  22. Renaud Lecadre et Emmanuel Fansten, « Conseil constitutionnel : Michel Mercier sur un siège éjecté », Libération, (lire en ligne)
  23. « Emplois familiaux : des révélations embarrassantes pour l’ancien garde des Sceaux Michel Mercier », europe1.fr, 2 août 2017.
  24. Romain Herreros, « Tout juste nommé au Conseil constitutionnel, Michel Mercier visé par une enquête du Parquet national financier », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  25. Romain Herreros, « Après ses filles, l'épouse de Michel Mercier dans le viseur des enquêteurs », huffingtonpost.fr, 11 août 2017.
  26. « Michel Mercier, ex-ministre de la justice, mis en examen dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  27. Rodolphe Geisler, « Bayrou assure conserver son «amitié» pour Mercier », Le Figaro, (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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