Hubert Falco
Hubert Falco, né le à Pignans (Var), est un homme politique français.
Pour les articles homonymes, voir Falco.
Hubert Falco | |
Hubert Falco en 2019. | |
Fonctions | |
---|---|
Maire de Toulon | |
En fonction depuis le (20 ans, 5 mois et 23 jours) |
|
Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Jean-Marie Le Chevallier |
Président de la communauté d'agglomération puis de la métropole Toulon-Provence-Méditerranée | |
En fonction depuis le (19 ans, 8 mois et 29 jours) |
|
Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Fonction créée |
Sénateur | |
– (6 ans, 9 mois et 7 jours) |
|
Circonscription | Var |
Groupe politique | UMP puis LR |
Prédécesseur | Élie Brun |
Successeur | Georges Ginesta |
– (3 ans et 6 mois) |
|
Circonscription | Var |
Prédécesseur | André Geoffroy |
Successeur | Élie Brun |
– (6 ans, 9 mois et 15 jours) |
|
Circonscription | Var |
Successeur | André Geoffroy |
Secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens combattants | |
– (1 an, 4 mois et 21 jours) |
|
Président | Nicolas Sarkozy |
Gouvernement | Fillon II |
Prédécesseur | Jean-Marie Bockel |
Successeur | Alain Juppé (ministre) |
Secrétaire d'État à l'Aménagement du territoire | |
– (1 an, 3 mois et 5 jours) |
|
Président | Nicolas Sarkozy |
Gouvernement | Fillon II |
Prédécesseur | Christian Estrosi (indirectement) |
Successeur | Michel Mercier (ministre) |
Ministre délégué aux Personnes âgées | |
– (6 mois et 26 jours) |
|
Président | Jacques Chirac |
Gouvernement | Raffarin III |
Prédécesseur | Lui-même (secrétaire d'État) |
Successeur | Philippe Bas (indirectement) |
Secrétaire d'État aux Personnes âgées | |
– (1 an, 9 mois et 13 jours) |
|
Président | Jacques Chirac |
Gouvernement | Raffarin II |
Prédécesseur | Paulette Guinchard-Kunstler (indirectement) |
Successeur | Lui-même (ministre délégué) |
Président du conseil général du Var | |
– (8 ans, 6 mois et 16 jours) |
|
Élection | 27 mars 1994 |
Prédécesseur | Maurice Arreckx |
Successeur | Horace Lanfranchi |
Député | |
– (7 ans, 3 mois et 12 jours) |
|
Élection | 27 mars 1994 |
Circonscription | 6e du Var |
Prédécesseur | scrutin proportionnel |
Successeur | Maurice Janetti |
Maire de Pignans | |
– (18 ans et 7 jours) |
|
Élection | |
Réélection | mars 1989 juin 1995 |
Successeur | Jean-Louis Raybaud |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Pignans (Var) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UDF-PR (1985-1997) DL (1997-2002) UMP (2002-2015) LR (2015-2021) LFA (Depuis 2021) |
Profession | Chef d'entreprise |
|
|
Maire de Toulon | |
Maire de Toulon et président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée depuis 2001, il a également exercé les fonctions de député du Var entre 1988 et 1995 puis de sénateur du Var entre 1995 et 2017, de président du conseil général du Var (1994-2002), de maire de Pignans (1983-2001) et des fonctions ministérielles sous les présidences Chirac (gouvernements Raffarin II et III) et Sarkozy (gouvernement Fillon II).
Situation personnelle
Hubert Falco tient son nom de son grand-père arrivé dans le Var dans les années 1920 en provenance d'Italie, alors terre d'émigration (voir Diaspora italienne en France). Fils de commerçants, il reprend l'entreprise familiale de transports avant de devenir le directeur général de la fabrique de bouchons Melan-Moutet en 1975[1].
Parcours politique
Maire de Pignans
Sa carrière politique débute en 1971, année où il est élu au sein du conseil municipal de Pignans sur une liste de gauche, dans une commune de tradition communiste. Réélu aux élections municipales de 1977 sur une liste « d'entente communale », Hubert Falco prend la tête d'une liste de droite aux municipales de 1983, et est élu maire de Pignans[1] en 1989 et en 1995.
Conseiller général
Approché par le chef du Parti républicain François Léotard, député-maire de Fréjus, Falco adhère à l'UDF en 1985[2]. La même année, le maire de Toulon Maurice Arreckx décide d'engager une campagne électorale afin de ravir à la gauche la présidence du conseil général. Hubert Falco est le candidat victorieux du camp Arreckx dans le canton de Besse-sur-Issole. Le conseil général du Var bascule à droite. Arreckx en devient le président[3].
En 1992, Maurice Arreckx fait d'Hubert Falco son premier vice-président au conseil régional en 1992 et le désigne officieusement comme son dauphin[3]. En 1994, Maurice Arreckx, qui préside le département depuis une décennie, est battu dans son canton. Hubert Falco lui succède à la tête de l’assemblée locale.
Député du Var
Hubert Falco est ensuite candidat aux élections législatives de 1988 avec le soutien de Maurice Arreckx, qui préside son comité de soutien[3]. « Votez et faites voter dès le premier tour pour mon ami Hubert Falco ! », déclare Arreckx dans un tract pour les législatives de 1988[3]. Arreckx y qualifie Falco d'« excellent collaborateur »[3]. Falco bénéficie lors de cette campagne de financements des milieux d’affaires locaux, en étant financé par l’homme d’affaires Claude Ott, par la Compagnie des eaux et de l’ozone, par une entreprise propriétaire d’hypermarchés (Sodiluc SA), ainsi que par des acteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP) : Sogea, EBM Scappini, Raphaëloise bâtiment travaux publics[3]. Au second tour, Falco bénéficie d’un accord passé entre Arreckx et la députée FN Yann Piat. En échange du retrait d’un candidat de droite dans la circonscription de Piat, le FN varois retire tous ses candidats qualifiés pour le second tour. Grâce à cette entente, M. Falco fait son entrée à l'Assemblée nationale.
En 1993, Falco est réélu à l'Assemblée nationale, dont il devient secrétaire jusqu'en 1994.
Sénateur du Var
En 1995, Hubert Falco est élu au Sénat et siège entre 1996 et 2001 comme juge à la Cour de justice de la République. Falco sera réélu sénateur le .
Maire de Toulon et président de métropole
Conforté par son ascension à l'échelle départementale, Hubert Falco tente de reprendre en 2001 la mairie de Toulon à l'ex-frontiste Jean-Marie Le Chevallier. En tête du premier tour, il récolte 68,79 % des voix au second tour face à la liste socialiste menée par Odette Casanova[4]. Falco cède alors la tête du Conseil général du Var à l'un de ses proches, Horace Lanfranchi.
Il engage une forte réduction des charges de la ville de Toulon, endettée à hauteur de 214 millions d'euros, et met en place avec onze communes voisines, pour porter les grands projets, la Communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée[2], créée le et qu'il dirige, cédant la tête du Conseil général du Var à l'un de ses proches, Horace Lanfranchi[5].
Son pouvoir local s'appuie sur la franc-maçonnerie toulonnaise, où toutes les grandes obédiences sont présentes[6]. Lui-même fut membre de la Grande Loge nationale française[6], jusqu'à ce que celle-ci soit éclaboussée par de nombreux scandales qui l'ont contraint à se faire exclure[source insuffisante][7],[8]. Elle reste toutefois un pilier de l'économie et de la politique locale, au sein de laquelle il a gardé des relations. Proche de l'importante communauté pieds-noirs de la ville, il rend chaque année hommage « aux martyrs de l'Algérie française »[3].
Il entreprend la réhabilitation du centre ancien, avec le soutien de l'ANRU, autour des places de la Liberté et Louis-Blanc, des dalles de l'Équerre et des Ferrailleurs, la construction d'un nouveau théâtre (le Théâtre Liberté) et la rénovation de l'Opéra ainsi que la constitution d'une zone franche urbaine[9], mais ses opposants lui reprochent le manque de logements sociaux dans ces projets[2]. Il favorise l'embourgeoisement du centre-ville, tandis que les foyers modestes tendent à être rejetés vers les quartiers périphériques[3].
Aux élections municipales de 2008, sa liste l'emporte dès le premier tour avec 65,20 % des voix[4]. C'est également le cas aux élections de 2014, lorsque sa liste réunit 59,27 % des voix, soit le deuxième meilleur score de France pour les villes de plus de 100 000 habitants, derrière Alain Juppé à Bordeaux[10]. Aux élections de 2020, la liste qu'il conduit ayant obtenu 61,39 % des voix[11]. Il est réélu au conseil municipal du [12].
L'administration d'Hubert Falco bénéficie d'un fort soutien dans plusieurs franges de la population — les militaires, les personnes âgées, les pieds-noirs — et peut compter, selon le Monde diplomatique, sur le soutien de réseaux d'allégeance clientélistes[3]. Les journalistes Simon Fontvieille et Jean-Baptiste Malet ont consacré une longue enquête à ces réseaux, publiée dans Le Monde diplomatique[3].
Fonctions gouvernementales
Falco est appelé dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin le comme secrétaire d'État, puis ministre délégué aux personnes âgées, tout en conservant sa mairie, une exception qui lui est accordée par le gouvernement malgré la règle non-écrite de non-cumul ministère-exécutif local.
Comme ministre, Falco doit faire face avec Jean-François Mattei à la Santé, à la canicule de l'été 2003 en France, qui fait plus de 15 000 morts, particulièrement des personnes âgées, épisode qui, dit-il, l'a fortement marqué[13]. Falco quitte le gouvernement après sa réélection au Sénat en .
À la suite du renouvellement de son mandat de maire en 2008, il est nommé secrétaire d'État à l'Aménagement du territoire, auprès du ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, au sein du gouvernement François Fillon. À ce poste, il s'emploie au bon déroulement du projet de second tunnel (second tube) sous Toulon dont l'ouverture, initialement prévue pour fin 2011, a été reportée à mi-2013[14]. Il est aussi chargé d'accompagner la restructuration de la carte militaire qui prévoit la suppression de 83 sites militaires à travers la France à partir de 2009[15].
Le , il est nommé secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens combattants dans ce même gouvernement, fonction qu'il conserve jusqu'à la démission du deuxième gouvernement Fillon le .
Responsabilités à l'UMP puis LR
Le , Falco annonce son soutien à la candidature de François Fillon pour la présidence de l'UMP lors du congrès d'automne 2012[16].
En février 2013, dans le cadre de la direction « partagée » entre Jean-François Copé et François Fillon, il devient vice-président de l’UMP, lors de la seconde vague de nomination après celle de janvier, en plus du vice-président délégué Luc Chatel, en poste depuis novembre 2012.
Depuis , il est Président national du Comité des Maires UMP puis Républicains.
Il soutient Alain Juppé pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[17].
Il parraine Laurent Wauquiez pour le congrès des Républicains de 2017, scrutin lors duquel est élu le président du parti[18].
En 2017, il est mis en cause dans une affaire de détournement de fonds publics au sein du groupe UMP au Sénat[19].
Dans le cadre des élections régionales de 2021 en PACA, avec le retrait de l'investiture du parti Les Républicains puis l'annulation de retrait au président sortant Renaud Muselier après le rapprochement avec La République en marche d’Emmanuel Macron, il annonce quitter le parti le 5 mai 2021[20]. Il avait en effet soutenu le rapprochement entre la liste Les Républicains et la liste de la majorité présidentielle[21].
Détail des mandats et fonctions
Mandats locaux
- 1971-1983 : conseiller municipal de Pignans
- 1983-2001 : maire de Pignans
- 1985-2002 : conseiller général du Var
- 1992-1994 : vice-président du Conseil général du Var
- 1994-2002 : président du Conseil général du Var
- Depuis 2001 : maire de Toulon
- Depuis 2002 : président de la Communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée
Mandats parlementaires
Fonctions ministérielles
- -2004 : secrétaire d'État aux Personnes âgées
- 2004 : ministre délégué aux Personnes âgées
- - : secrétaire d'État à l'Aménagement du territoire
- - : secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens combattants
Autres fonctions
- 2016 - 2021 : président de la fédération des Républicains du Var
- 2011 - 2014 : secrétaire du Sénat
- 2008 - 2016 : président départemental d'honneur de l'UMP Var
- 2013 - 2014 : vice-président national de l'UMP
- 2011- 2013 : conseiller politique de l'UMP, membre élu du bureau politique
- 2007 - 2008 : secrétaire national de l'UMP chargé du tourisme
- 2006 - 2007 : secrétaire national de l'UMP chargé des élus locaux
- Depuis 2005 : vice-président du club Dialogue et initiative
- Depuis 2003 : membre de la commission d'information auprès du site d'exploitation des installations nucléaires du port militaire de Toulon
- 2002 - 2008 : président départemental de l'UMP Var
- 1997 - 2000 : secrétaire national de Démocratie libérale
- Jusqu'en 1997 : membre du bureau politique du PR
- Secrétaire national chargé de la jeunesse et des sports au Parti républicain
Distinctions et décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur[22]
- Chevalier de l'Ordre du mérite agricole
- Croix d'or du Mérite polonais[23]
- Officier de l'Ordre du Mérite de la République italienne (2004)[24].
- Grand officier de l'Ordre de l’Étoile de la solidarité italienne (2007)[24].
Notes et références
- « Hubert Falco, le terrien du gouvernement », Le Nouvel économiste no 1227, 12 septembre 2003
- « Toulon - Politoscopie Hubert Falco », Le Point no1783, 17 janvier 2007
- Simon Fontvieille & Jean-Baptiste Malet, « À Toulon, le maire organise son plébiscite », sur Le Monde diplomatique,
- http://www.lejdd.fr/elections-municipales-2008/candidats/hubert-falco.html
- Toulon : le maire redresse la barre, Le Point, 14 décembre 2001.
- Capital.fr, « Toulon : Certains francs-maçons locaux continuent d’avoir maille à partir avec la justice », 9 février 2010, mis à jour le 10 mai 2012
- de récente date : l'affaire des arsenaux pillés (voir DCN de Toulon), l'affaire des faux diplômes, des mises en examen pour favoritisme ou gestion de fait. Cependant l'article de l'Express (2002) évoque une démission « il y a une dizaine d'années », ce qui daterait sa démission autour de 1992, soit antérieurement à ces affaires.
- « Les réseaux qui comptent à Toulon. Francs-maçons: Le triangle d'influence », L'Express, (lire en ligne).
- Muriel Breiman, « La grande mue », L'Express, (lire en ligne).
- « résultat des élections municipales 2014 à Toulon », L'Express, (lire en ligne).
- « Résultats du premier tour à Toulon », Le Monde, (lire en ligne).
- Sophie Glotin, « Hubert Falco, réelu maire de Toulon, demande un plan d'aide pour les collectivités locales », sur France Bleu, (consulté le ).
- « Hubert Falco, le retour », Associated Press, 18 mars 2008
- Var matin du 30 juillet 2010
- Ludovic Vigogne, « Le soldat Falco », L'Express, (lire en ligne).
- « UMP : Hubert Falco rallie François Fillon », Le Figaro, (lire en ligne).
- Hubert Falco, interviewé par Karine Michel, « Bournazel (LR) : Pourquoi Hubert Falco, ancien ministre de Sarkozy, choisit Alain Juppé », Var Matin, (lire en ligne).
- Ludovic Vigogne, « La liste des 136 parrains de Laurent Wauquiez », lopinion.fr, 11 octobre 2017.
- « 117 sénateurs sont soupçonnés d'avoir détourné 8 millions d'euros », lepoint.fr, 13 octobre 2017.
- « Après l'imbroglio en Paca, le maire de Toulon quitte Les Républicains », sur Le HuffPost, (consulté le )
- « "Au moins, c'est clair pour les électeurs", Hubert Falco favorable au rassemblement entre LR et LREM aux élections régionales », sur Var-Matin, (consulté le )
- Légion d’honneur, les promus du Nouvel An 2019
- H. Falco reçoit la Croix d'Or de l'Ordre du Mérite Polonais
- https://www.quirinale.it/onorificenze/ricerca
- Notice biographique, Who's Who in France
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la vie publique :
- Biographie de Hubert Falco sur le site de la mairie de Toulon
- Portail de la politique française
- Portail de la métropole de Toulon