Laroussi Oueslati
Laroussi Oueslati est un universitaire et homme politique français né le à Carthage (Tunisie). Il est conseiller régional PRG de Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis et conseiller municipal à Toulon depuis octobre 2004 après l'avoir déjà été de 1995 à 2001.
Laroussi Oueslati | |
Fonctions | |
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Président de l'Université de Toulon | |
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Conseiller Régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur | |
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Élection | 2004 |
Réélection | 2010 |
Président | Michel Vauzelle |
Groupe politique | Socialiste, Radical, Citoyen et Apparentés |
Coalition | Parti Radical de Gauche |
Président de la Commission du Développement Economique et des Relations Internationales au Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur | |
– | |
Élection | 2004 |
Réélection | 2010 |
Président | Michel Vauzelle |
Conseiller Municipal de Toulon | |
– | |
Élection | 1995 |
Réélection | 2001 |
Groupe politique | Parti Radical de Gauche |
Biographie | |
Date de naissance | |
Nationalité | France |
Parti politique | Parti Radical de Gauche |
Diplômé de | Université Pierre-et-Marie-Curie, Université de Toulon |
Il a été vice-président de l'université du Sud-Toulon-Var de 2002 à 2007 et président de jusqu'à sa suspension provisoire par le ministre de l'éducation en à la suite d'entraves lors d'une enquête administrative sur la délivrance de diplômes à des étudiants étrangers[1]. Il démissionne de ce poste le [2] puis se voit révoqué de la fonction publique le [3]. En , il est condamné en appel à deux ans de prison avec sursis et une amende de 20 000 euros pour usage de faux et détournement de fonds publics concernant l'emploi d'un contractuel dans son équipe et bénéficie d'une relaxe partielle pour les autres accusations.
Enfance et études
Né à Carthage en Tunisie le , il est l'aîné d'une famille de neuf enfants. Il arrive en France à l'âge de neuf ans et grandit dans le quartier de Sainte-Musse à Toulon où il effectue ses études primaires et secondaires[4],[5]. Il passe son baccalauréat au lycée Rouvière et entame ses études supérieures par un DUT de génie électrique et informatique industrielle à l'IUT de La Garde (université du Sud Toulon-Var)[6]. Il obtient une licence et une maîtrise d'électronique, électrotechnique et automatique à l'université Nice Sophia Antipolis ainsi qu'un DEA de systèmes intelligents assistés par ordinateur à l'université d'Aix-Marseille[7].
Il obtient ensuite en 1990 un doctorat en sciences de l'ingénieur de l'Université du Sud Toulon-Var. Sa thèse, intitulée « Commande multivariable d'une serre agricole par minimisation d'un critère quadratique », porte sur la modélisation, l’identification et la commande des systèmes complexes appliquées aux serres agricoles, au micro-climat et à l’effet de serre[8],[7].
Carrière universitaire
Laroussi Oueslati est nommé attaché temporaire d'enseignement et de recherche à l'université Pierre-et-Marie-Curie et à l'université du Sud Toulon-Var. Après son doctorat, il enseigne les mathématiques, l'informatique, l'automatique et la physique appliquée à Toulon où il est maître de conférences[7].
Devenu vice-président de l'université de Toulon, il crée en 1998 le diplôme universitaire « Journalisme, presse, magazine et multimédia » afin de préparer les futurs journalistes et de leur permettre d'acquérir les techniques d'écriture journalistique, notamment pour la presse écrite, magazine et multimédia[9]. Il contribue à la création et au développement de l'unité de formation et de recherche (UFR) en sciences de l'information et de la communication en 2004.
Présidence de l'université de Toulon
Il est élu, avec 70 % des voix, président de l'université du Sud Toulon-Var le pour un mandat de cinq ans[10],[11] et, à la suite de la mise en application de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, il est confirmé dans ses fonctions le par le nouveau conseil d'administration de l'université[12]. Un de ses principaux objectifs est de développer l'université, d'orienter la recherche et la formation vers la mer, dans le domaine scientifique, et les pays de la Méditerranée, pour les sciences humaines et sociales afin d'attirer des chercheurs et d'escompter environ 15 000 étudiants en 2013[13].
En , il obtient l'accréditation de l'école doctorale en sciences humaines intitulée « Civilisations et sociétés euro-méditerranéennes et comparées » qu'il a créée afin de renforcer la vocation méditerranéenne de l'université[14].
L'affaire des inscriptions
L'université est mise en cause en à la suite de dénonciations de délivrance de diplômes de complaisance à des étudiants chinois inscrits dans l'Institut d'administration des entreprises de l'établissement[15]. Le , l'un des professeurs de l'IAE avait déposé une plainte pour corruption et escroquerie en se basant sur des témoignages d'étudiants chinois, suivi quelques semaines plus tard par le directeur de l'IAE, Pierre Gensse, qui faisait état de deux tentatives de corruption[16]. Deux enquêtes sont alors ouvertes, l'une judiciaire et l'autre administrative[17].
Laroussi Oueslati est directement mis en cause par un premier rapport de la mission de l'Inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la recherche demandé par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse, et publié en . Il lui est reproché d'avoir créé une commission de sélection des candidats étrangers en concurrence directe avec les commissions pédagogiques de chacune des facultés de l'université[18].
Le , à la suite de la publication du rapport complémentaire, intitulé « Présomptions de trafic de diplômes par des étudiants chinois à l’université du Sud Toulon-Var », de l'inspection générale chargée d'enquêter sur ces irrégularités, il est suspendu de ses fonctions pour une durée de six mois pour avoir « entravé l'enquête administrative, avec des mises à l'écart, pressions, intimidations et menaces de représailles à l’encontre d’enseignants-chercheurs et de personnels de l'université et une saisine de documents qui peut laisser supposer une tentative de destruction de preuves »[19],[20]. Deux de ses vice-présidents, Pierre Sanz de Alba et Yves Lucas, eux aussi mis en cause par ce rapport, sont aussi suspendus[21]. Il est remplacé temporairement par le recteur de l'académie de Nice, Christian Nique[22],[23], puis par Philippe Tchatmitchian, ancien président de l'université Aix-Marseille III, nommé administrateur provisoire de l'USTV le par le ministère de l'Éducation, avec pour mission de « rétablir la sérénité »[24]. Oueslati rejette ces accusations[25] et démissionne de ses fonctions de président le [26]
La section disciplinaire de l'université de Paris IV-Sorbonne, devant laquelle avait été renvoyée l'affaire, prononce le la révocation de la fonction publique de Laroussi Oueslati avec interdiction définitive d'exercer toute fonction dans un établissement public ou privé. Ses vice-présidents mis en cause dans la même affaire, Pierre Sanz de Alba, alors vice-président du conseil d'administration, et Yves Lucas, alors vice-président du conseil des études et de la vie universitaire, sont eux suspendus de toute fonction d'enseignement supérieur et de recherche, respectivement pour trois et un ans[27]. Yves Lucas a été relaxé par le CNESER. Laroussi est en appel devant le CNESER et le Conseil d'État.
Laroussi Oueslati est entendu en garde à vue le par la police judiciaire varoise pour des faits de corruption dans le cadre de cette même affaire[28],[29]. Le il est mis en examen pour corruption passive par une personne chargée d'une fonction publique et écroué[30]. Il est remis en liberté le [31].
Il est condamné en en première instance à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour corruption passive, détournement de fonds publics et faux[32]. En , trois ans de prison sont requis contre Laroussi Oueslati en appel[32]. Il bénéficie le d'une relaxe partielle devant la Cour d'Appel de Justice d'Aix-en-Provence. La Cour d'Appel écarte l'accusation d'enrichissement personnel. Il est néanmoins condamné à deux ans de prison avec sursis et une amende de 20 000 euros pour usage de faux et détournement de fonds publics[33]
Carrière politique
En 1993, il adhère au Parti radical de gauche[4] où il est membre du bureau national et du comité directeur. Il est candidat de la Union de la gauche dans la deuxième circonscription du Var aux élections législatives de 1993. Il est ensuite candidat sur la liste Énergie radicale aux élections européennes de 1994 conduite par Bernard Tapie qui recueille 13,68 % des voix[34].
En 1995, il devient conseiller municipal à Toulon alors que Jean-Marie Le Chevallier (FN) est élu maire de la ville. À l'occasion des célébrations du et de la présence de Jean-Marie Le Pen au défilé organisé à Toulon, il répète son engagement et son combat contre le Front national qu'il compte mener par des « actions militantes sur le terrain »[35]. Il est réélu conseiller municipal en 2001, mais il échoue à se faire élire conseiller général du Canton de Toulon-4[36].
En 2004, il est élu conseiller régional de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur sur la liste conduite par Michel Vauzelle, dans la section départementale du Var[37]. Il est membre du Groupe Socialiste, Radical, Citoyen et Apparentés et est délégué aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Il est aussi président de la commission Développement économique et Relations internationales[réf. nécessaire].
En 2007, toujours sous les couleurs du Parti radical de gauche, il se présente aux élections législatives dans la septième circonscription du Var. Il obtient 13,13 % des voix et termine en deuxième position, derrière Jean-Sébastien Vialatte[38].
Activités syndicales
- Président de l'UNEF Var en 1987.
- Secrétaire général du Var SNESUP-FSU (1993-1996) en tant qu'enseignant chercheur.
Activités dans des institutions socio-économiques, culturelles et éducatives
- Membre du Conseil d’administration de Toulon Var Technologies.
- Membre du Conseil d’administration de l'École de journalisme et de communication d'Aix-Marseille.
- Membre du Conseil d’administration du Lycée Hôtelier.
- Contribution à la mise en place des pôles de compétitivités en Région PACA.
- Membre du réseau des 6 présidents d’universités de la région PACA.
- Membre du Conseil d'administration du Lycée Professionnel Cisson à Toulon.
- Membre du Conseil d'administration du Centre social et culturel de Sainte Musse à Toulon.
Références
- Le président de l'université de Toulon est suspendu six mois par Valérie Pécresse, Le Monde, .
- Philippe Jacqué, « Trafic de diplômes à Toulon : le président de l'université démissionne », sur lemonde.fr,
- « L'ex-président de l'université de Toulon révoqué de la fonction publique », sur LaProvence.com,
- Laroussi Oueslati, Jeune Afrique, .
- Mon Toulon à moi : Laroussi Oueslati, Le Point, .
- Dix bonnes raisons de défendre notre université, Var-Matin, .
- Mon parcours, blog de Laroussi Oueslati et Mireille Peirano.
- Notice complète, Système universitaire de documentation.
- Les étudiants en journalisme de Toulon se font connaître, Categorynet, .
- Résultats de l'élection du Président de l'Université du Sud Toulon-Var, université du Sud Toulon-Var, .
- Monsieur Laroussi Oueslati nouveau Président de l'Université du Sud Toulon-Var, Toulon Var Technologies,
- Oueslati confirmé à la présidence, Var-Matin, .
- Une université digne d'une grande ville, L'Express, .
- Un premier Doctorat Civilisations et sociétés euro-méditerranéennes et comparées à Toulon, Var-Matin, .
- « Trafic de faux diplômes à la fac », Le Journal du dimanche, .
- Philippe Jacqué, « Trafic de diplômes : enquête à l'université de Toulon », Le Monde, 5 mai 2009, consulté sur www.lemonde.fr le 28 septembre 2010
- « Trafic présumé de diplômes: les universités entre perplexité et inquiétude », La Dépêche du Midi, 16 avril 2009, consulté sur www.ladepeche.fr le 28 septembre 2010
- « Pécresse met en cause le président de l'université de Toulon », Le Point, .
- « Faux diplômes: Un président de fac dans le collimateur », Le Journal du dimanche, .
- « Université de Toulon : la ministre suspend le président », communiqué de presse, Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, .
- (en) Edward Cody, « Scandal erupts at French university over alleged Chinese bribes », The Washington Post, 20 octobre 2009, consulté sur www.washingtonpost.com le 28 septembre 2010
- « Le président de l'université de Toulon suspendu pour six mois », Var-Matin, .
- « Le recteur a pris la place du président déchu de l'université », Var-Matin, .
- « Philippe Tchatmitchian administrateur provisoire de l’Université Sud Toulon Var », sur nouvelleuniversité.gouv.fr,
- Laroussi Oueslati, « Droit de réponse de Laroussi Oueslati », Le Journal du dimanche, 24 octobre 2009, consulté sur www.lejdd.fr le 28 septembre 2010
- « Scandale des diplômes: le président de l'université de Toulon démissionne », La Tribune, 6 novembre 2009, consulté sur www.latribune.fr le 28 septembre 2010
- « Université de Toulon : Laroussi Oueslati révoqué de la fonction publique », Le Monde,
- « Trafic de faux diplômes : l'ex-président de l'université de Toulon en garde à vue », Le Monde, 27 septembre 2010, consulté sur www.lemonde.fr le 28 septembre 2010
- « Un ex-président de fac devant le juge », Le Figaro, 29 septembre 2010, consulté sur www.lefigaro.fr le 30 septembre 2010
- « L'ex-président de l'université de Toulon écroué », L'Express, 27 septembre 2010, consulté sur www.lexpress.fr le 30 septembre 2010
- Trois ans de prison requis contre l’ex-président de l’université de Toulon, lemonde.fr, 3 novembre 2016
- Eric Marmottans, Var Matin, 15 décembre 2016
- Européennes 1994 : Toulon, Le Figaro.
- A Toulon, Le Pen parade au défilé du 14 juillet. Des élus de gauche et de l'UDF ont boudé les tribunes., Libération, .
- Résultats des cantonales 2001, Ministère de l'Intérieur.
- Résultats des élections : Provence-Alpes-Côte d'Azur, Ministère de l'Intérieur.
- Résultats des élections législatives, Ministère de l'Intérieur.
Liens externes
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