Femmes au Sénat en France
L'histoire des femmes et du Sénat en France se rapporte à l'émancipation des femmes dans la vie politique sénatoriale française et, depuis 1945, leur participation aux élections au Sénat, par le vote et l'arrivée de certaines à siéger comme sénatrice.
Histoire
Deuxième et Troisième Républiques
Le est publié un décret qui proclame dans son article 5 que « le suffrage sera direct et universel ». Aucune mention n'est faite sur la distinction par sexe, si ce n'est la mention « Tous les Français âgés de vingt-et-un ans »[1]. Jeanne Deroin se porte candidate aux élections législatives françaises du 13 mai 1849, mais sa campagne est tournée en dérision par la presse et elle doit s'exiler en Angleterre à la fin de la Deuxième République.
Au début du XXe siècle, plusieurs propositions de loi visent à accorder le droit de vote aux femmes. Le député de Vendée Jean-Fernand Gautret présente un projet le à la Chambre des députés afin que toutes les femmes, « majeures, célibataires, veuves ou divorcées » obtiennent droit de vote aux élections municipales. Jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, une soixantaine de propositions sont déposés à la Chambre, mais la question de l'éligibilité ne représente que 40 % des projets de loi. Paul Dussaussoy, député du Pas-de-Calais, présente, en juillet 1906, un projet de loi accordant le droit de vote aux femmes dans le cadre de ce qu'on appelle alors le petit suffrage, limité aux élections municipales et cantonales. Mais il faut attendre trois ans pour que le rapporteur, Ferdinand Buisson, député de la Seine, rédige un rapport de 420 pages, rendant un avis favorable. Cependant, avec la Première Guerre mondiale, le projet est abandonné. De 1919 à 1936, plusieurs lois sont adoptées par la Chambre des députés mais, par cinq fois, le Sénat s'y oppose. En 1927 et 1932, à une écrasante majorité, la Chambre adopte deux résolutions invitant le gouvernement à user de son influence auprès du Sénat pour que ces projets soient examinés. En vain. Le , les députés votent par 495 voix contre 0 en faveur du droit de vote des femmes, un texte que le Sénat n'inscrira jamais à son ordre du jour.
Gouvernement provisoire de la République
Après la déclaration du général de Gaulle du par laquelle il affirme que « tous les hommes et toutes les femmes éliront l'Assemblée nationale », Marthe Simard et Lucie Aubrac sont nommées membres de l'Assemblée consultative provisoire d'Alger[2]. C'est cette même Assemblée, réunie à Paris, qui adopte par 51 voix contre 16, le l'amendement Fernand Grenier instaurant le vote des femmes, à travers l'ordonnance du 21 avril 1944.
En France, le droit de vote a été accordé aux femmes par le Comité français de libération nationale, par ordonnance du , qui, dans son article 17, stipule que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». Les premières élections qui permettent aux femmes de voter et d'être candidates se déroulent les 29 avril et 13 mai 1945, les premières municipales d'après-guerre.
Si l'Assemblée consultative provisoire siégeant à Alger du au ne comprend qu'une seule femme, Marthe Simard (Lucie Aubrac, nommée mais n'ayant pu se déplacer en Algérie, sera remplacée par son mari Raymond Aubrac), dans celle de Paris, du au , siègent 16 femmes parmi les délégués : Lucie Aubrac, Madeleine Braun, Gilberte Brossolette, Marie Couette, Claire Davinroy, Andrée Defferre-Aboulker, Alice Delaunay, Martha Desrumaux, Annie Hervé, Marie-Hélène Lefaucheux, Mathilde Gabriel-Péri, Pauline Ramart, Marthe Simard, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Marianne Verger et Andrée Viénot.
IVe et Ve Républiques
Le , 21 conseillères de la République intègrent la Haute Assemblée, mais aucun des hommes siégeant ne fait mention de cette nouveauté dans son discours, ni Jules Gasser, « président d’âge », ni le futur président du Conseil Auguste Champetier de Ribes. Gilberte Brossolette est néanmoins élue vice-présidente (par 213 voix sur 231) alors que trois consœurs obtiennent la moitié des six postes de secrétaires (Marie-Hélène Cardot par 219 voix, Isabelle Claeys 214 voix et Claire Saunier 208 voix). C'est ensuite seulement en 2001, après le vote pour la loi sur la parité, que le nombre de sénatrices (35) dépassera celui de 1946[3].
En 2020, avant son renouvellement, le Sénat compte un tiers de sénatrices, contre 6 % vingt ans plus tôt[4].
Synthèse des femmes élues au Sénat depuis 1946
Élection | Nombre de femmes | Nombre total de sénateurs | Pourcentage |
---|---|---|---|
1946 | 21 | 314 | 6,7 % |
1971 | 4 | 283 | 1,4 % |
2001 | 35 | 321 | 10,9 % |
2004 | 60 | 331 | 18,1 % |
2008 | 75 | 343 | 21,9 % |
2011 | 77 | 348 | 22,1 % |
2014 | 87 | 348 | 25,0 % |
2017 | 115 | 348 | 31,8 % |
2020 | 121 | 348 | 34,8 % |
Liste des femmes conseillères de la République puis sénatrices
Conseil de la République en 1946
21 femmes sont élues conseillères de la République, lors de l'élection du Conseil de la République, le et lors de l'élection des conseillers par l'Assemblée nationale, le . Presque la moitié sont issues du PCF (10), 4 le sont de la SFIO (ou apparentée), 2 du RGR, 4 du MRP et 1 du PRL[6]. Une 22e conseillère de la République les rejoint en mai 1947, élue par l'Assemblée nationale[7]. Les femmes constituent alors 7 % de l'effectif du Conseil de la République[8].
Conseil de la République en 1948
Les élections du et le nouveau mode de scrutin dont elles procèdent, réduisent à 13 le nombre des sénatrices[9], sur 320 élus et élues. Elles sont 12 à partir de mai 1949, soit 3,78 % du Conseil de la République.
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Isabelle Claeys[10] | PCF | Nord | Ouvrière textile | |
Mireille Dumont | PCF | Bouches-du-Rhône | Professeur | |
Yvonne Dumont | PCF | Seine | Institutrice | |
Suzanne Girault | PCF | Seine | Employée | |
Marie Roche | PCF | Seine-et-Oise | Secrétaire | |
Gilberte Brossolette | SFIO | Seine | Journaliste | |
Marcelle Delabie | RGR | Somme | Avocate | |
Jane Vialle | app. RGR | Oubangui-Chari | Journaliste | |
Suzanne Crémieux | RGR | Gard | Journaliste | |
Jacqueline Thome-Patenôtre | RGR | Seine-et-Oise | - | |
Marie-Hélène Cardot | MRP | Ardennes | Industrielle | |
Eugénie Éboué-Tell | RPF | Guadeloupe | Institutrice | |
Marcelle Devaud | PRL | Seine | - |
Conseil de la République en 1952
9 femmes sont sénatrices après le renouvellement du Conseil de la République lors du scrutin du , soit 2,84 % de celui-ci.
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Mireille Dumont | PCF | Bouches-du-Rhône | Directrice d'école primaire | |
Yvonne Dumont | PCF | Seine | Institutrice | |
Suzanne Girault | PCF | Seine | Employée | |
Gilberte Brossolette | SFIO | Seine | Journaliste | |
Marcelle Delabie | RGR | Somme | Avocate | |
Suzanne Crémieux | RGR | Gard | Journaliste | |
Jacqueline Thome-Patenôtre | RGR | Seine-et-Oise | - | |
Marie-Hélène Cardot | MRP | Ardennes | Industrielle | |
Marcelle Devaud | PRL | Seine | - |
Conseil de la République en 1955
Après les élections sénatoriales du , les sénatrices sont au nombre[11] de 8 sur les 320 sénateurs et sénatrices. Elles sont rejointes par une 9e sénatrice, après les élections législatives du [12]. Le Conseil de la République compte alors 2,88 % de femmes.
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Yvonne Dumont | PCF | Seine | Institutrice | |
Suzanne Girault | PCF | Seine | Employée | |
Gilberte Brossolette | SFIO | Seine | Journaliste | |
Irma Rapuzzi | SFIO | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Marcelle Delabie | Gauche démocratique | Somme | Avocate | |
Jacqueline Thome-Patenôtre | Gauche démocratique | Seine-et-Oise | - | |
Marie-Hélène Cardot | MRP | Ardennes | Industrielle | |
Marcelle Devaud | Républicains sociaux | Seine | - | |
Renée Dervaux (mars 1956) | PCF | Seine | Secrétaire comptable |
Conseil de la République en 1958
Après le renouvellement du , la tendance à la diminution du nombre des femmes sénatrices se poursuit. Elles sont 6 parmi les 314 élus et élues, soit 1,91 % de l'assemblée.
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Renée Dervaux | PCF | Seine | Secrétaire comptable | |
Yvonne Dumont | PCF | Seine | Institutrice | |
Irma Rapuzzi | SFIO | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Marcelle Delabie | Gauche démocratique | Somme | Avocate | |
Jacqueline Thome-Patenôtre | Gauche démocratique | Seine-et-Oise | - | |
Marie-Hélène Cardot | MRP | Ardennes | Industrielle |
Sénat en 1959
5 sénatrices sont élus lors des premières élections sénatoriales de la Ve République le pour un total de... 307 sénateurs et sénatrices, soit 1,63 % de l'effectif sénatorial..
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Renée Dervaux | communiste | Seine | Secrétaire comptable | |
Jeannette Thorez-Vermeersch | communiste | Seine | Ancienne députée (1945-1958) | |
Irma Rapuzzi | socialiste | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Suzanne Crémieux | gauche démocratique | Gard | Journaliste | |
Marie-Hélène Cardot | républicains populaires | Ardennes | Industrielle |
Sénat en 1962
Le renouvellement du n'implique aucun changement : les trois sénatrices concernées, Irma Rapuzzi, Marie-Hélène Cardot et Suzanne Crémieux sont réélues. Le nombre des sénateurs ayant diminué, à la suite de l'Indépendance algérienne, le taux de féminisation du Sénat augmente par ce seul effet, de 1,63 % à 1, 85 %.
Sénat en 1965
Les élections du ne modifient pas la représentation féminine au sein des 274 sénateurs et sénatrices. Aucune élue n'est concernée par le scrutin et aucune ne s'ajoute à elles.
Sénat en 1968
5 sénatrices siègent au Sénat après les élections sénatoriales du , malgré une légère augmentation du nombre des sièges au Sénat, due à la représentation des nouveaux départements de la Région parisienne. Les femmes sont donc proportionnellement moins nombreuses : 1,77 % des 283 élus et élues.
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Marie-Thérèse Goutmann | communiste | Seine-Saint-Denis | Directrice d'école maternelle | |
Catherine Lagatu | communiste | Paris | Professeur | |
Irma Rapuzzi | socialiste | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Suzanne Crémieux | gauche démocratique | Gard | Journaliste | |
Marie-Hélène Cardot | Union centriste | Ardennes | Industrielle |
Sénat en 1971
Sénatrice depuis 1946, Marie-Hélène Cardot ne se représente pas lors du renouvellement du . Le nombre des sénatrices qui n'a cessé de décroître depuis 1946, atteint son plus bas niveau : 4, soit 1,42 %.
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Marie-Thérèse Goutmann | communiste | Seine-Saint-Denis | Directrice d'école maternelle | |
Catherine Lagatu | communiste | Paris | Professeur | |
Irma Rapuzzi | socialiste | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Suzanne Crémieux | gauche démocratique | Gard | Journaliste |
Sénat en 1974
Les élections sénatoriales du n'enregistrent en elles-mêmes aucune nouvelle sénatrice. Mais au cours de l'année précédente (1973), les hommes étant mortels... 2 sénateurs ont laissé lors de leur décès leur siège à leurs suppléantes. Un troisième a été élu député. Le nombre des sénatrices s'en trouve presque doublé, passant de 4 à 7, soit 2,47 % de l'effectif sénatorial. Une 8e sénatrice les rejoint en mai 1975[13]
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Marie-Thérèse Goutmann | communiste | Seine-Saint-Denis | Directrice d'école maternelle | |
Catherine Lagatu | communiste | Paris | Professeur | |
Irma Rapuzzi | socialiste | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Suzanne Crémieux | gauche démocratique | Gard | Journaliste | |
Brigitte Gros | gauche démocratique | Yvelines[14] | Journaliste | |
Gabrielle Scellier | Union centriste | Somme[15] | Pharmacienne | |
Odette Pagani | Républicains indépendants | Yonne[16] | Administratrice de société | |
Hélène Edeline (mai 1975) | communiste | Val-de-Marne | Sténodactylo |
Sénat en 1977
Ajoutées à la mort de Suzanne Crémieux en 1976, les élections du réduisent à 5 le nombre des sénatrices : 1,69 % des 295 membres du Sénat.
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Marie-Thérèse Goutmann | communiste | Seine-Saint-Denis[17] | Directrice d'école maternelle | |
Hélène Luc | communiste | Val-de-Marne | Ouvrière textile[18] | |
Rolande Perlican | communiste | Paris | Secrétaire dactylo | |
Irma Rapuzzi | socialiste | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Brigitte Gros | gauche démocratique | Yvelines | Journaliste |
Sénat en 1980
Le renouvellement triennal du permet la 5e élection d'Irma Rapuzzi. 2 femmes sont entrées au Sénat en 1979 à la suite du décès de titulaires hommes. Il a donc après les élections, 7 sénatrices, soit 2,3 % de l'effectif.
En 1981, et en 1982, 3 autres sénatrices les rejoignent, remplaçant des sénateurs pour diverses raisons. À la fin de l'année 1982, elles sont 10 femmes à siéger au Sénat : 3,29 %.
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Marie-Claude Beaudeau[19] | communiste | Val-d'Oise | Secrétaire de direction | |
Danielle Bidard-Reydet | communiste | Seine-Saint-Denis | Professeur agrégée | |
Hélène Luc | communiste | Val-de-Marne | Ouvrière textile | |
Rolande Perlican | communiste | Paris | Secrétaire dactylo | |
Cécile Goldet[20] | socialiste | Paris | Médecin | |
Irma Rapuzzi | socialiste | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Brigitte Gros | gauche démocratique | Yvelines | Journaliste | |
Monique Midy[21] (juin 1981) | communiste | Hauts-de-Seine | Secrétaire | |
Geneviève Le Bellegou-Béguin[22] (sept. 1981) | socialiste | Var | Avocate | |
Jacqueline Alduy[23] (octobre 1982) | RASNAG | Pyrénées-Orientales | Vice-présidente du conseil général |
Sénat en 1983
Après les élections du , 9 femmes siègent au Sénat, qui compte 317 membres, soit 2,84 % d'entre-eux. Brigitte Gros décède en mars 1985.
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Marie-Claude Beaudeau | communiste | Val-d'Oise | Secrétaire de direction | |
Danielle Bidard-Reydet | communiste | Seine-Saint-Denis | Professeur agrégée | |
Hélène Luc | communiste | Val-de-Marne | Ouvrière textile | |
Monique Midy | communiste | Hauts-de-Seine | Secrétaire | |
Rolande Perlican | communiste | Paris | Secrétaire dactylo | |
Cécile Goldet | socialiste | Paris | Médecin | |
Geneviève Le Bellegou-Béguin | socialiste | Var | Avocate | |
Irma Rapuzzi | socialiste | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Brigitte Gros | gauche démocratique | Yvelines | Journaliste |
Sénat en 1986
9 sénatrices sur 319 élus et élues siègent au Sénat, soit 2,82 % de ceux-ci, après les élections du .
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Marie-Claude Beaudeau | communiste | Val-d'Oise | Secrétaire de direction | |
Danielle Bidard-Reydet | communiste | Seine-Saint-Denis | Professeur agrégée | |
Paulette Fost | communiste | Seine-Saint-Denis | Employée | |
Jacqueline Fraysse-Cazalis | communiste | Hauts-de-Seine | Médecin | |
Hélène Luc | communiste | Val-de-Marne | Ouvrière textile | |
Irma Rapuzzi | socialiste | Bouches-du-Rhône | Institutrice | |
Nicole de Hautecloque | RPR | Paris | Ancienne députée de Paris (1962-1986) | |
Hélène Missoffe | RPR | Val-d'Oise | Ancienne députée de Paris | |
Nelly Rodi | RPR | Yvelines | Sage-femme |
Sénat en 1989
Le renouvellement triennal du est marqué par le départ de la sénatrice socialiste Irma Rapuzzi, après 34 ans de mandat. À la suite de ces élections 10 femmes sont sénatrices : 3,11 % de l'effectif sénatorial. Une 11e sénatrice les rejoint en janvier 1990
Nom | Groupe | Circonscription | Profession | |
---|---|---|---|---|
Marie-Claude Beaudeau | communiste | Val-d'Oise | Secrétaire de direction | |
Danielle Bidard-Reydet | communiste | Seine-Saint-Denis | Professeur agrégée | |
Paulette Fost | communiste | Seine-Saint-Denis | Employée | |
Jacqueline Fraysse-Cazalis | communiste | Hauts-de-Seine | Médecin | |
Hélène Luc | communiste | Val-de-Marne | Ouvrière textile | |
Maryse Bergé-Lavigne | socialiste | Haute-Garonne | Enseignante de l'enfance handicapée | |
Paulette Brisepierre | RPR | Français établis hors de France | Directrice de société | |
Nicole de Hautecloque | RPR | Paris | Ancienne députée de Paris (1962-1986) | |
Hélène Missoffe | RPR | Val-d'Oise | Ancienne députée de Paris | |
Nelly Rodi | RPR | Yvelines | Sage-femme | |
Marie-Fanny Gournay (janvier 1990) | RPR | Nord[24] |
Sénat en 1992
Les élections du provoquent l'augmentation du nombre des sénatrices : 16 siègent parmi les 321 élues et élus, soit 4,98 %.
Le journal Le Monde, dans ses commentaires post-électoraux[25], fait pour la première fois un commentaire sur « la féminisation mesurée, où 5 des 43 nouveaux sénateurs sont des femmes »... Il constate que « proportionnellement les communistes restent les plus « féministes » avec six élues ». Le Parti socialiste en compte cinq, le RPR en compte 4, et les trois groupes UDF (RDE, Union centriste, Républicains indépendants) « qui ne comptaient pas une seule parlementaire en ont une ! »
Nicole de Hautecloque meurt en avril 1993, mais jusqu'au renouvellement de 1995, trois sénatrices s'ajoutent aux 15 autres élues : Magdeleine Anglade le 28 septembre 1994 (Paris), Janine Bardou le 10 septembre 1994, (Lozère), Joëlle Dusseau le 28 août 1993 (Gironde).
Sénat en 1995
Après le renouvellement du , le Sénat compte 18 sénatrices, soit 5,60 % des 321 élues et élus.
Il est à noter que la sénatrice socialiste sortante Françoise Seligmann est contrainte de s'effacer lors de ces élections pour laisser entrer au Sénat Robert Badinter, non sans provoquer certains remous parmi les féministes du PS.
Au cours des trois années suivantes, Jacqueline Fraysse-Cazalis, élue députée, quitte le Sénat (12 juin 1997), de même que Michelle Demessine, appelée au gouvernement, mais plusieurs femmes y entrent : il y a 19 sénatrices à la veille des élections de 1998. Se sont ajoutées :
- le 10 septembre 1996, Gisèle Printz (SOC) pour représenter la Moselle[27];
- le 13 juin 1997, Odette Terrade (CRC) pour représenter le Val-de-Marne[28];
- le 3 juillet 1997, Dinah Derycke (SOC), pour représenter le Nord[29].
Sénat en 1998
Après le renouvellement du 1998, le Sénat compte 19 sénatrices, soit 5,92 % de son effectif.
S'ajoute à elle le 28 avril 2000 Claire-Lise Campion (SOC, Essonne) désignée en remplacement de Jean-Luc Mélenchon, entré au gouvernement. Elles sont donc 20 à la veille des élections de 2001.
Sénat en 2001
Le renouvellement du tiers du Sénat le fait passer le nombre des sénatrices de 20 à 35. Elles sont 10,9 % des 321 élus et élues. Le score « record » de 1946 est dépassé...
La féminisation est relative : sur les 60 nouveaux sénateurs et sénatrices, on dénombre 18 femmes. Sur le total des 102 élus et élues, il y a 22 femmes[32]. Le groupe communiste (CRC), le plus féminisé, compte 10 sénatrices sur 23. Le groupe socialiste en compte 11 auxquelles s'ajoutent la 1re élue écologiste, Marie-Christine Blandin. Le journal Le Monde[33] titre son analyse du scrutin : « Le Sénat fait une plus large place à la gauche et aux femmes ». Mais en matière de féminisation, la droite et le centre ne sont pas en reste. Les élues de l'UDF/UC font une percée.
Le département du Nord est celui qui envoie le plus de femmes au Sénat : 5 élues sur 11.
La benjamine du Sénat, Annie David est âgée de 38 ans, suivie de près par une autre femme Valérie Létard.
Sénat de 2008 à 2011
- Décédée le , remplacée par Ronan Kerdraon.
- Suivante de liste de Christian Gaudin, nommé préfet des Terres australes le .
- Suivante de liste de Valérie Létard, nommée au gouvernement du au .
- Suivante de liste de Jean-Luc Mélenchon, devenu député européen, à compter du .
- Suppléée par Béatrice Descamps lors de sa présence au gouvernement du au .
- Suivante de liste de Michel Thiollière, démissionnaire le en raison de sa nomination à la Commission de régulation de l'énergie.
- Suivante de liste d'André Lejeune, décédé, à compter du .
- Suivante de liste de Jean-Claude Étienne, nommé au Conseil économique, social et environnemental le .
Sénat de 2011 à 2014
- Suivante de liste de Hélène Conway-Mouret, nommée au gouvernement, à compter du .
- Suivante de liste de René Teulade, décédé le .
- Jusqu'au , date à laquelle elle est nommée au gouvernement. Elle est remplacée par sa suivante de liste Hélène Lipietz. Elle retrouve son siège un mois après son départ du gouvernement, à compter du 3 mai 2014.
- Jusqu'au , date à laquelle elle est nommée au gouvernement. Elle est remplacée par sa suivante de liste Kalliopi Ango Ela. Elle retrouve son siège un mois après son départ du gouvernement, à compter du 3 mai 2014.
- Jusqu'au , date à laquelle elle est nommée au gouvernement. Elle est remplacée par sa suivante de liste Stéphane Mazars. Elle retrouve son siège un mois après son départ du gouvernement, à compter du 3 mai 2014.
- Élue lors d'une élection partielle, à la suite de la démission de Didier Boulaud, à compter du .
- Démissionne le .
- Suivante de liste d'André Vallini, nommé au gouvernement, à compter du .
- Suivante de liste de François Rebsamen, nommé au gouvernement, à compter du .
- Suivante de liste de Nicole Bricq, nommée au gouvernement, à compter du . Elle quitte son siège un mois après le départ de Nicole Bricq du gouvernement, à compter du 3 mai 2014.
- Élue au début de la législature mais remplacée par son suivant de liste Jean-Pierre Bosino, après sa nomination au gouvernement, à compter du 10 mai 2014.
- Suivante de liste de René Vestri, décédé, à compter du .
Sénat de 2014 à 2017
À noter que le groupe UMP devient le groupe Les Républicains en mai 2015, à la suite de la refondation du parti.
Parti | 1 | 2 | Total | % Groupe | |
---|---|---|---|---|---|
Socialiste | 20 | 14 | 34 | 30,00 | |
Union pour un mouvement populaire | 11 | 18 | 29 | 20,14 | |
UDI-UC | 6 | 7 | 13 | 30,23 | |
Communiste, Républicain et Citoyen | 8 | 1 | 9 | 50,00 | |
Écologiste | 5 | 0 | 5 | 50,00 | |
Rassemblement Démocratique et Social Européen | 1 | 3 | 4 | 17,65 | |
Total | 51 | 43 | 94 | 27,01 |
- Démissionne le .
- Démissionne le ; remplacée par Jean-François Rapin.
- Suivante de liste de Jean-Jacques Hyest, nommé au Conseil constitutionnel à compter du .
- Suivante de liste de Jacques Mézard, nommé ministre de l'Agriculture dans le premier gouvernement Édouard Philippe, à compter du 18 juin 2017, jusqu'au 16 novembre 2018, puis depuis le 4 mars 2019.
- Suivante sur la liste de Marie-Christine Blandin, démissionnaire le .
- Suivante de liste de François Aubey, démis d'office par le Conseil constitutionnel le .
- Suivante de liste de Louis Pinton, mort le .
- Suivante de liste de Paul Vergès, mort le .
- Suivante de liste de Jean-Patrick Courtois, démis d'office par le Conseil constitutionnel le .
- Suivante de liste de Jean-Yves Dusserre, mort le .
- Suivante de liste de Jean-Baptiste Lemoyne, nommé au gouvernement à compter du .
- Suivante de liste de Jean Germain, mort le .
- Suivante de liste de Jacques Gautier, démissionnaire le .
- Redevient sénatrice un mois après la fin de ses responsabilités ministérielles.
- Suivante de liste de Claude Dilain, mort le .
Sénat de 2017 à 2020
- Suivante de liste de Dominique Watrin, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste de Jean-Claude Gaudin, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste de Jean-Paul Fournier, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste de François Commeinhes, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste de Thierry Foucaud, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste de Robert Navarro, démissionnaire, à compter du .
- Suppléante de Jacques Mézard, nommé au gouvernement, à compter du et jusqu'au , après le remaniement ministériel lors duquel il n'est pas reconduit, redevient sénatrice après la nomination de celui-ci au Conseil constitutionnel à compter du
- Suivante de liste de Xavier Pintat, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste de Jean-Claude Boulard, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste d'Alain Anziani, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste de David Rachline, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste de Christiane Hummel, démissionnaire, à compter du .
- Suivante de liste de Gérard César, démissionnaire, à compter du .
- Quitte son siège le 25 octobre 2017, à la suite de son élection comme présidente du conseil départemental de l'Oise ; remplacée par son suivant de liste Jérôme Bascher.
- Suivante de liste de Jean-Léonce Dupont, démissionnaire, à compter du .
- Suppléante de François Pillet, nommé au Conseil constituionnel, à compter du .
- Suivante de liste de Michel Mercier, démissionnaire, à compter du .
Liste de présidentes de groupes
Années | Nom | Groupe |
---|---|---|
1975-1978 | Marie-Thérèse Goutmann | Groupe communiste |
1979-2001 | Hélène Luc | Groupe communiste puis Groupe communiste, républicain et citoyen |
2001-2012 | Nicole Borvo Cohen-Seat | Groupe communiste, républicain et citoyen |
2012- | Éliane Assassi | Groupe communiste, républicain et citoyen |
2015-2016 | Corinne Bouchoux | Groupe écologiste |
Proportion de femmes
Année | 1958 | 1960 | 1962 | 1964 | 1966 | 1968 | 1971 | 1974 | 1977 | 1980 | 1983 | 1986 | 1989 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
% de femmes | 1,91 % | 1,63 % | 1,85 % | 1,83 % | 1,82 % | 1,77 % | 1,42 % | 2,47 % | 1,69 % | 2,3 % | 2,84 % | 2,82 % | 3,11 % |
Année | 1992 | 1995 | 1998 | 2001 | 2004 | 2008 | 2011 | 2014 | 2017 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
% de femmes | 4,98 % | 5,6 % | 5,92 % | 10,9 % | 17 % | 21,9 % | 22,1 % | 28 % | 29 % |
Notes et références
- « Le matin de l'élection, tous les électeurs, c'est-à-dire toute la population mâle au-dessus de vingt ans, se réunirent devant l'église »
Alexis de Tocqueville, Souvenirs, Paris, Gallimard, 2003. - Lucie Aubrac ne siégera finalement qu'à Paris à partir de 1944.
- « Les femmes sénateurs », sur www.senat.fr (consulté le )
- Emmanuel Galiero et Marion Mourgue, « Le Sénat, vigie de la République », Le Figaro, 26-27 septembre 2020, p. 6 (lire en ligne).
- « Les femmes sénateurs - Sénat », sur www.senat.fr.
- http://www.senat.fr/evenement/archives/D25/grp.html.
- Juliette Dubois est élue en remplacement de Jean-Richard Bloch, décédé
- Rapport d'information sur la proposition de loi portant réforme de l'élection des sénateurs. Annexe au procès-verbal de la séance du 3 juin 2003
- « Liste alphabétique de mesdames et messieurs les sénateurs », Almanach Vermot 1951, Paris, p. 1-9
- Sénatrice jusqu'en mai 1949, date où elle devient députée. Elle est remplacée au Conseil de la République par un homme (Adolphe Dutoit)
- « Conseil de la République », Bottin administratif 1957, Paris, p. 55-59
- Le , Renée Dervaux remplace Georges Marrane, élu député le
- Hélène Edeline devient sénatrice à la suite du décès de Louis Talamoni
- Brigitte Gros est sénatrice à partir du 27 septembre 1973, à la suite du décès d'Aimé Bergeal
- Gabrielle Scellier est sénatrice à partir du 17 novembre 1973, à la suite du décès de Pierre Maille
- Odette Pagani est sénatrice à partir du 3 juin 1973, à la suite de l'élection en mars 1973 de Jacques Piot, député
- Élue députée en mars 1978, Marie-Thérèse Goutmann est remplacée au Sénat à partir du 24 juillet 1978 par une autre femme, Danielle Bidard-Reydet
- note biographique in Le Monde, 27/09/1977
- Marie-Claude Beaudeau est sénatrice depuis le 19 juin 1979, remplaçant Fernand Chatelain, décédé
- Cécile Goldet est sénatrice depuis le 29 mai 1979, remplaçant Georges Dayan, décédé
- Monique Midy devient sénatrice le 23 juin 1981, en remplacement d'Anicet Le Pors, entré au gouvernement
- Geneviève Le Bellegou-Béguin est élue le 27 septembre 1981, pour remplacer Guy Durbec, élu député en juin 1981
- Jacqueline Alduy remplace le 22 octobre 1982 Léon-Jean Grégory, décédé
- Marie-Fanny Gournay remplace le 15 janvier 1990 Pierre Carous, décédé
- Le Monde, 29/09/1992, article d'Anne Chaussebourg et Gilles Paris, p. 13
- Françoise Seligmann siège au Sénat depuis le 21 mars 1992, remplaçant Robert Pontillon, décédé
- Elle remplace Charles Metzinger, décédé
- Elle remplace Claude Billard élu député
- Elle remplace Jacques Bialski, démissionnaire
- Sénatrice depuis le 28 août 1993, remplaçant Marc Boeuf, décédé
- Sénatrice depuis le 10 septembre 1994, remplaçant Joseph Caupert, décédé
- 2 des 7 « sortantes » sont battues, une autre de se représentait pas
- Le Monde, 25/09/2001. Les chiffres statistiques proviennent de cette source
- Suivante de liste de Nicolas About, nommé au Conseil supérieur de l'audiovisuel le .
- « Les femmes au Sénat sous la Ve République », infogr.am, consulté le 29 septembre 2014.
Voir aussi
Liens externes
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « Les femmes sénateurs : des citoyennes sans droits civiques », sur le site du Sénat
- « Les femmes sénateurs », sur le site du Sénat
- « Les femmes sénateurs : des élues venues de la guerre », sur le site du Sénat
- « Les femmes sénateurs depuis 1946 », sur le site du Sénat
- « Les femmes sénateurs : décorations et distinctions », sur le site du Sénat
- « Les femmes sénateurs depuis 1946 », sur le site du Sénat
Articles connexes
- Féminisme en France
- Conseil de la République
- Droit de vote des femmes en France
- Discrimination des femmes en France
- Femmes à l'Assemblée nationale française
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