Joëlle Garriaud-Maylam

Joëlle Garriaud-Maylam, née le à Maghnia en Algérie, est une femme politique française. Elle est sénatrice représentant les Français de l'étranger depuis 2004 et membre du groupe Les Républicains au Sénat[1].

Pour les articles homonymes, voir Maylam.

Joëlle Garriaud-Maylam
Fonctions
Sénatrice des
Français établis hors de France
En fonction depuis le
(16 ans, 11 mois et 15 jours)
Élection 26 septembre 2004
Réélection 25 septembre 2011
24 septembre 2017
Groupe politique UMP puis LR
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Maghnia (Algérie)
Nationalité Française
Parti politique UDF-CDS (1979-1995)
UDF-FD (1995-1998)
UDF (1998-2002)
UMP (2002-2015)
LR (depuis 2015)
Conjoint Tony Maylam
Diplômée de Université Charles de Prague
Université Yale

Études et carrière professionnelle

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Joëlle Garriaud-Maylam est née le à Marnia en Algérie. À 20 ans, après des études de lettres, langues et droit international, elle part enseigner le français et la littérature française à l'Antioch College aux États-Unis. Puis elle repart un an avec une bourse du Ministère des Affaires étrangères étudier à l'Université Charles de Prague en Tchécoslovaquie et retourne aux États-Unis à l'université Yale avec une bourse de la Fondation Rotary.

De retour en France, elle commence une carrière de juriste international dans le secteur bancaire, mais quitte son poste pour s'investir en 1980-1981 dans la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing où elle est responsable de deux comités de soutien nationaux, Rapatriés d'Algérie et Anciens Combattants.

Ayant complété ses études (DEAS de Droit international et Études Anglo-Américaines) par une formation de 3e cycle en commerce international, Joëlle Garriaud-Maylam travaille pour l'orfèvrerie Christofle avant de s'installer au Royaume-Uni à la suite de son mariage en 1985 avec Tony Maylam, réalisateur et producteur de films. Elle aide son mari dans sa société de production et travaille comme expert-consultant dans le domaine européen, responsable des affaires internationales auprès de différents organismes (London Business School, Conseil de l'Europe par exemple).

Carrière politique

Membre du Centre des Démocrates Sociaux et de l'UDF depuis 1979, elle rejoint l'UMP dès sa création en 2002.

Joëlle Garriaud-Maylam est élue en 1988 au Conseil supérieur des Français de l'étranger (CSFE[2]) où elle représente les Français du Royaume-Uni et de la République d'Irlande. Elle est réélue sans discontinuer jusqu'à son entrée au Sénat en . Elle est première vice-présidente du Conseil (la présidence revenant de droit au Ministre des Affaires étrangères) de 2000 à 2003.

En 1995 elle est élue par le groupe UDF pour être suivante de liste du sénateur sortant Xavier de Villepin. Elle cédera pour une 3e place, cette 2e place au Sénateur sortant indépendant Hubert Durand-Chastel afin de constituer une liste d'union qui remportera 2 sièges.

Le [3], elle est à la tête d'une liste UMP qui remporte 3 sièges sur les 4 réservés aux Français de l'étranger (les autres élus sur cette liste étant le sénateur sortant Christian Cointat et Christiane Kammermann). Elle est réélue le [4], sur une liste d’union de la droite et du centre, avec Jean-Pierre Cantegrit, Christiane Kammermann et Louis Duvernois.

Au Sénat, elle est secrétaire de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées, membre de la Commission des Affaires européennes et vice-présidente de la Délégation aux Droits des Femmes et à l'Égalité des chances entre les Hommes et les Femmes[1]. Elle est également présidente déléguée de plusieurs groupes sénatoriaux d'amitié ; France - Afrique de l'Ouest (pour le Sénégal), France - Asie du Sud-Est (pour la Birmanie), et France - Pays du Golfe (pour les Emirats Arabes Unis).

Elle représente le Sénat à la Commission nationale pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), à la Commission pour l'élimination des mines anti-personnel (CNEMA). Elle est également membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH ) depuis sa création en 2013, et du Conseil franco-britannique. Elle appartient au Bureau de la section française de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie et à l'Union interparlementaire.

Le , Nicolas Sarkozy, élu président de l'UMP, la nomme secrétaire nationale de l'UMP chargée de la francophonie[5]. Le , elle est nommée secrétaire nationale des Républicains à la Coopération et à la Francophonie[6].

Considérée comme « Macron-compatible »[7], elle explique « respecter beaucoup Emmanuel Macron » et soutenir sa politique économique[8]. Son collaborateur parlementaire, Samuel Lafont, est en revanche proche des milieux d’extrême droite[7].

Elle parraine Laurent Wauquiez pour le congrès des Républicains de 2017 au cours duquel un scrutin doit élire le nouveau président du parti[9], puis soutient la liste portée par François-Xavier Bellamy aux élections européennes en 2019.

Prises de position


Joëlle Garriaud-Maylam s'est exprimée en faveur de l'accessibilité des écoles françaises à l’étranger[10] et en opposition à une double-imposition des Français de l’étranger[11]

En 2005, elle dépose une proposition de loi visant à porter à 18 ans l'âge légal du mariage pour les jeunes filles afin de les protéger des mariages forcés[12]. En 2006, elle est chargée, par la commission des affaires étrangères, avec son collègue Jean-Pierre Panclade d'un rapport sur le désarmement[13]. Le texte doit faire face aux réticences du gouvernement qui ne souhaitait pas que le rapport conclût à la nécessité d'interdire ces armes. Elle se rend à Oslo avec le ministre Bernard Kouchner en pour la signature de la Convention[14]. En 2012, elle lance un appel parlementaire soutenant la nomination de Malala Yousafzaï, une jeune Pakistanaise militante des droits des femmes, au prix Nobel de la paix[15]. En , elle lance un appel parlementaire, cosigné par 47 sénateurs de tous bords politiques pour que la France offre l’asile à Asia Bibi, jeune Pakistanaise condamnée à mort pour avoir refusé de renier sa foi chrétienne.

En , elle propose un comité bilatéral de suivi[16] pour faire avancer des négociations Brexit en stagnation.

Controverses

Accusations de harcèlement

Depuis 2004, la sénatrice a employé plus de 40 collaborateurs différents[17]. Plusieurs de ses assistants parlementaires dénoncent un environnement de travail malsain ayant conduit à des souffrances psychologiques. L'un d'eux porte plainte devant les prud'hommes de Paris début 2020 pour harcèlement moral. Il dénonce « des exigences irréalisables, en donnant des ordres et contre-ordres incessants et lui faisant des reproches constants. […] La sénatrice n’hésite pas non plus à insulter ses collaborateurs, à dénigrer leur travail, à leur faire des reproches indus ou à les rabaisser »[17]. Une autre assistante parlementaire témoigne des mêmes comportements qui lui auraient provoqué un malaise en décembre 2016. La première assistante parlementaire de la sénatrice, de 2004 à 2008, Françoise Delagrave, pourtant expérimentée, dit également avoir été « laminée, jour après jour »[17], ce qui l'amena à négocier un départ en rupture conventionnelle[18]. Joëlle Garriaud-Maylam a apporté une réponse à cet article[19].

Accusations de corruption

Elle fait l'objet d'une plainte en septembre 2020 pour détournement de fonds publics via son Avance de frais de mandat (AFM) de la part de l'association Anticor[20]. D'après le magazine Marianne, Joëlle Garriaud-Maylam aurait utilisé son AFM pour des dépenses médicales, de pharmacie ou de massage, ou encore pour payer sa taxe foncière et sa taxe d’habitation. En outre, la sénatrice aurait recruté une collaboratrice « afin de lui rédiger sa thèse de doctorat, qu’elle prétendait avoir déjà obtenue lors de sa campagne électorale de 2004 »[20].

Non-respect de plusieurs règles du confinement

En avril 2021, la sénatrice est surprise (sans masque) par une journaliste de Médiapart à la sortie d'un déjeuner de travail organisé à l'hôtel Meurice, suspecté d'enfreindre plusieurs interdictions mises en place durant la pandémie de Covid-19[21],[22].

Autres fonctions

  • Colonel de réserve (réserve citoyenne)
  • Membre du conseil d'administration de l'Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN)[23] et auditeur (50e session nationale)
  • Membre du Conseil franco-britannique
  • Auditeur des études européennes de l'École nationale d'administration (ENA) (1re session)
  • Rapporteure des accords franco-roumains concernant la prise en charge des mineurs roumains présents sur le territoire français[24]
  • Membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes
  • Vice-présidente du groupe UMP du Sénat
  • Depuis 2005 : Membre du bureau politique de l'UMP puis de LR
  • Depuis 2012 : Conseillère politique de l'UMP
  • Membre de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN
  • Membre d'une fondation sur les migrations en Europe

Prix et récompenses

  •  : Chevalier de la Légion d'honneur, remise à l'Élysée par le président Jacques Chirac.

Notes et références

  1. « Mme Joëlle Garriaud-Maylam - Sénateur représentant les Français établis hors de France », sur Senat.fr
  2. Le CSFE est devenu AFE (Assemblée des Français de l’étranger) en 2004
  3. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections sénatoriales 2004 », sur http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Senatoriales/elecresult__senatoriales_2004 (consulté le )
  4. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections sénatoriales 2011 », sur http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Senatoriales/elecresult__senatoriales_2011 (consulté le )
  5. « Nominations »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), u-m-p.org, 9 décembre 2014.
  6. « Nomination des secrétaires nationaux », sur republicains.fr (consulté le )
  7. Pierre Plottu et Maxime Macé, « Lafont et Thieulloy : collaborateurs de sénateurs LR et piliers de la fachosphère », sur Libération.fr,
  8. « "Les réformes sont indispensables à la France", Joëlle Garriaud-Maylam », sur TV5MONDE,
  9. Ludovic Vigogne, « La liste des 136 parrains de Laurent Wauquiez », lopinion.fr, 11 octobre 2017.
  10. « Une sénatrice UMP mécontente du sort des bourses scolaires à l'étranger », sur L'Obs (consulté le )
  11. AFP, « EXPATRIÉS - Les Français de l'étranger ne paieront pas d'impôts », Le Point, (lire en ligne)
  12. Patrick Roger, « L'âge légal du mariage va être porté à 18 ans pour les deux sexes », Le Monde, (lire en ligne)
  13. http://www.senat.fr/notice-rapport/2006/r06-118-notice.html
  14. Laurent Zecchini, « Paris et Londres se prononcent contre les bombes à sous-munitions », Le Monde, (lire en ligne)
  15. Anne Vidalie, « Malala Prix Nobel de la paix? », L'Express, (lire en ligne)
  16. « Brexit: une sénatrice propose un comité bilatéral de suivi », sur FIGARO, (consulté le )
  17. Antton Rouget, « Harcèlement moral: le cas Garriaud-Maylam embarrasse Gérard Larcher », sur Mediapart (consulté le )
  18. Antton Rouget, « Harcèlement moral: le cas Garriaud-Maylam embarrasse Gérard Larcher », sur Mediapart (consulté le )
  19. La rédaction de Mediapart, « Droit de réponse de Joëlle Garriaud-Maylam », sur Mediapart (consulté le )
  20. Nicolas Quenel, « Massages, soins esthétiques… Les frais d’une sénatrice LR dans le collimateur d’Anticor », sur www.marianne.net, 2021-03-18utc16:36:05+0000 (consulté le )
  21. « Une sénatrice LR surprise à la sortie d’un déjeuner dans un hôtel » sur lavoixdunord.fr du 16 avril 2021.
  22. Youmni Kezzouf, Valentine Oberti et Antton Rouget, « Déjeuners clandestins: pendant la polémique, les repas continuent », sur Mediapart (consulté le )
  23. « Conseil d'administration de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) - Sénat », sur www.senat.fr (consulté le )
  24. « Mineurs roumains en France : vers des Accords avec la Roumanie », Unicef,

Liens externes

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