Nièvre (département)

Le département de la Nièvre (/njɛvʁ/[Note 1]) est un département français situé dans le sud-ouest de la région Bourgogne-Franche-Comté, dans le centre du pays, et doit son nom à la rivière qui le traverse.

Pour les articles homonymes, voir Nièvre.

Nièvre
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Création du département
Chef-lieu
(Préfecture)
Nevers
Sous-préfectures Château-Chinon
Clamecy
Cosne-Cours-sur-Loire
Président du
conseil départemental
Fabien Bazin (PS)
Préfet Daniel Barnier
Code Insee 58
Code ISO 3166-2 FR-58
Code Eurostat NUTS-3 FR262
Démographie
Gentilé Nivernais
Population 205 828 hab. (2018)
Densité 30 hab./km2
Géographie
Superficie 6 817 km2
Subdivisions
Arrondissements 4
Circonscriptions législatives 2
Cantons 17
Intercommunalités 11
Communes 309
Liens
Site web nievre.fr

    L'Insee et la Poste lui attribuent le code 58. Sa préfecture est Nevers.

    Histoire

    Le département a été créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir de l'ancienne province du Nivernais. À noter qu'à l'origine, le département s'écrivait « Nyèvre »[1].[source insuffisante]

    Au la région Bourgogne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Franche-Comté pour devenir la nouvelle région administrative Bourgogne-Franche-Comté.

    Voir aussi :

    Emblèmes

    Blason

    Blasonnement :
    « Bandé d'or et d'azur de six pièces à la bordure engrêlée de gueules. »

    Géographie

    Carte de la Nièvre.
    Carte géologique simplifiée de la Nièvre.

    La Nièvre fait partie de la région Bourgogne-Franche-Comté, et correspond approximativement à l'ancienne province du Nivernais. Elle est limitrophe des départements de l'Yonne, de la Côte-d'Or, de Saône-et-Loire, de l'Allier, du Cher et du Loiret.

    La Nièvre est constituée de régions naturelles assez variées. D'ouest en est, on peut distinguer :

    • l'extrémité amont du Val de Loire. La Loire, rejointe par l'Allier au Bec d'Allier, légèrement en aval de Nevers, sur les territoires des communes de Marzy et de Gimouille, constitue l'essentiel de la frontière ouest du département avec le Cher ;
    • la Puisaye, à l'extrémité nord-ouest du département, à la limite avec les départements du Loiret et de l'Yonne ;
    • les collines calcaires du Nivernais, qui correspondent à la partie centrale du département ;
    • le Bazois, qui se trouve à l'est des collines du Nivernais et qui correspond aux contreforts du Morvan ;
    • l'est du département correspond à la partie occidentale du Morvan, massif granitique, anciennement exploité pour son bois notamment, et aujourd'hui davantage destiné à une activité touristique ; il s'y trouve le point culminant de la Nièvre, le Grand Montarnu haut de 857 mètres à Arleuf.

    Le département est traversé par de nombreux cours d'eau, notamment la Loire, l'Allier, l'Yonne, l'Aron et la Cure, et aussi par plusieurs canaux.

    Avec ses 6 817 km2, la Nièvre se hisse au 22e rang des départements français les plus grands, et au 21e rang des départements de France métropolitaine.

    Le centre géographique de la zone euro fut situé dans la Nièvre du au  :

    • au , après l'adhésion de la Grèce, le centre est situé dans la commune de Montreuillon ;
    • au , après l'adhésion de la Slovénie, le centre se déplace de quelques kilomètres, sur la commune de Mhère ;
    • au , après l'adhésion de Malte et Chypre, il est situé sur la commune d'Ouroux-en-Morvan ;
    • au , après l'adhésion de la Slovaquie, il s'est déplacé dans la commune de Liernais, dans le département voisin de la Côte-d'Or.

    Économie

    L'économie de la Nièvre est assez diversifiée.

    Nevers est une ville traditionnellement administrative, et ne possède guère que la faïence comme industrie ancienne. Depuis les années 1960, elle accueille de nombreuses petites et moyennes industries de construction électrique et mécanique, chimie.

    Plusieurs petites communes des environs de Nevers possèdent une tradition industrielle plus marquée : Fourchambault, Imphy (métallurgie), Varennes-Vauzelles (constructions mécaniques et ferroviaires), Cercy-la-Tour (équipementier automobile), Prémery (carbonisation et chimie du bois). La plupart de ces activités connaissent cependant quelques difficultés.

    L'économie rurale repose essentiellement sur l'élevage bovin (surtout pour la viande), la viticulture (dans le secteur de Pouilly-sur-Loire) et l'exploitation forestière (dans le Morvan). Le tourisme tend également à se développer dans le Morvan.

    Le thermalisme anime également quelques communes (Pougues-les-Eaux, Saint-Honoré).

    L'homme d'affaires nivernais Jean-François Hénin avait annoncé le le projet, soutenu par le conseil général, d'une mine de charbon couplée à une centrale électrique de 1 000 MW autour de Cossaye dans le sud de la Nièvre[2]. Mais le projet a été suspendu en décembre 2007 par le ministre Jean-Louis Borloo durant les travaux du Grenelle de l’environnement et il a été définitivement arrêté le [3].

    Démographie

    Les habitants de la Nièvre sont les Nivernais.

    En 2018, le département comptait 205 828 habitants[Note 2], en diminution de 4,36 % par rapport à 2013 (France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1791 1801 1806 1821 1826 1831 1836 1841 1846
    -232 590241 739257 990271 292282 521297 550305 346322 262
    1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
    327 161326 086332 814342 773339 917346 822347 576347 645343 576
    1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946
    333 899323 783313 972299 310270 148260 502255 195249 673248 559
    1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011
    240 078245 921247 702245 212239 635233 278225 198222 220218 341
    2016 2018 - - - - - - -
    209 161205 828-------
    (Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[4] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[5] puis population municipale à partir de 2006[6].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Démographie de la Nièvre sans double compte
    Arrondissement Population (1990) Population (1999) Population (2009) Évolution 1990 ⇔ 1999 Évolution 1999 ⇔ 2009 Nombre de cantons Nombre de communes
    Château-Chinon (Ville) 30 214 28 141 27 027 −6,86 % −3,96 % 6 72
    Clamecy 28 019 26 739 26 221 −4,57 % −1,94 % 6 93
    Cosne-Cours-sur-Loire 46 549 45 074 45 274 −3,17 % 0,44 % 7 64
    Nevers 128 496 125 244 121 677 −2,53 % −2,85 % 13 83

    Communes les plus peuplées

    Liste des quinze communes les plus peuplées du département
    Nom Code
    Insee
    Intercommunalité Superficie
    (km2)
    Population
    (dernière pop. légale)
    Densité
    (hab./km2)
    Modifier
    Nevers 58194 CA de Nevers 17,33 33 279 (2018) 1 920
    Cosne-Cours-sur-Loire 58086 CC Loire, Vignobles et Nohain 53,30 9 741 (2018) 183
    Varennes-Vauzelles 58303 CA de Nevers 33,99 9 207 (2018) 271
    Decize 58095 CC Sud Nivernais 48,22 5 267 (2018) 109
    La Charité-sur-Loire 58059 CC Les Bertranges 15,78 4 812 (2018) 305
    Fourchambault 58117 CA de Nevers 4,55 4 182 (2018) 919
    Garchizy 58121 CA de Nevers 16,42 3 735 (2018) 227
    Marzy 58160 CA de Nevers 24,41 3 704 (2018) 152
    Clamecy 58079 CC Haut Nivernais-Val d'Yonne 30,26 3 674 (2018) 121
    Coulanges-lès-Nevers 58088 CA de Nevers 10,80 3 638 (2018) 337
    La Machine 58151 CC Sud Nivernais 17,95 3 292 (2018) 183
    Imphy 58134 CC Sud Nivernais 16,62 3 273 (2018) 197
    Guérigny 58131 CC Les Bertranges 7,29 2 511 (2018) 344
    Pougues-les-Eaux 58214 CA de Nevers 12,72 2 375 (2018) 187
    Saint-Éloi 58238 CC Loire et Allier 16,45 2 184 (2018) 133

    Culture

    Musique

    Les Estivales en Puisaye-Forterre sont un festival français de musique classique qui, depuis 2003, se déroule chaque année pendant la deuxième quinzaine d'août sur le territoire de la Puisaye-Forterre, dans les départements de l'Yonne, de la Nièvre et du Loiret.

    • La fête de la chanson française à Lormes
    • La fête de l'accordéon à Luzy
    • Festival DJazz Nevers
    • Festival Blues en Loire
    • Festiv'Halles de Decize

    Patrimoine naturel

    Conservation des variétés locales de pommes et autres arbres fruitiers

    Le siège de la branche nivernaise de l'association de sauvegarde des variétés de pommes locales Les Croqueurs de pommes[7] se trouve à Billy-sur-Oisy, près de Clamecy[8]. L'association, qui s'appelle ici G.R.E.F.F.O.N (Groupe pour la Renaissance des Espèces Fruitières et Forestières Oubliées de la Nièvre), a été créée à l'origine à Varzy et incluait les espèces forestières dans son curriculum ; mais devant l'ampleur de la tâche elle s'est ralliée en 1991 à l'association nationale Les Croqueurs de pommes. Extrêmement active, l'association G.R.E.F.F.O.N a organisé sa première Fête de la Pomme en à Billy-sur-Oisy - une fête à l'ampleur croissante, avec un point fort en 2008 pour EuroCroq'pom 2008, le 30e anniversaire des Croqueurs de pommes : aidés par la ville de Nevers, les membres prennent cette démonstration en charge et attirent 450 participants de 55 associations de Croqueurs et 15 associations de France et d'Europe qui présenteront plus de 2000 variétés de fruits. Ce succès notoire amène de nombreuses sollicitations dans la Nièvre et dans les départements alentour et attire le soutien de la région Bourgogne, ce qui promeut la création de vergers de conservation locaux avec des aides financières et aides à l'information.

    G.R.E.F.F.O.N n'a cependant pas attendu l'intérêt de l'administration de Bourgogne pour promouvoir la création d'un premier verger de conservation en 1998 à Michaugues : cette petite commune au centre du Nivernais installe progressivement plus de 400 arbres de 150 variétés de toutes les espèces sur un terrain paysager de 5 hectares. En 1999, G.R.E.F.F.O.N aide l'instituteur de Dracy (Yonne) à créer un verger pédagogique à l'école primaire de Dracy : chaque élève choisit une variété ancienne qu'il entretiendra tout au long de sa scolarité. Des conventions sont passées avec les communes demandant l'aide de l'association pour créer ou sauvegarder des vergers. La Ville de Nevers propose un terrain pour créer une pépinière.

    Vergers conservatoires dans la Nièvre et environs

    Tourisme

    Les résidences secondaires

    Selon le recensement général de la population du , 16,4 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.

    Ce tableau indique les principales communes de la Nièvre dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.

    Politique

    La Nièvre est un département traditionnellement très ancré à gauche.

    Ainsi, sur les 32 conseillers généraux que compte le Conseil général de la Nièvre, il y a 21 socialistes ou apparentés, 1 communiste, 1 non-inscrit, et 9 membres du groupe « Rassemblement pour l'avenir de la Nièvre » (droite).

    Le résultat du second tour des dernières élections présidentielles françaises révèle nettement l'ancrage à gauche du département :

    • En 2012, François Hollande avait recueilli 58,81 % des voix dans le département, contre 51,62 % au niveau national ;
    • En 2007, Ségolène Royal avait recueilli 52,91 % des voix dans le département, contre 46,94 % au niveau national ;
    • En 1995, Lionel Jospin avait recueilli 57,07 % des voix dans le département, contre 47,36 % au niveau national ;
    • En 1988, François Mitterrand avait recueilli 63,96 % des voix dans le département, contre 54,02 % au niveau national ;
    • En 1981, François Mitterrand avait recueilli 62,91 % des voix dans le département, contre 51,76 % au niveau national.

    Lors de chacun de ces scrutins présidentiels, la Nièvre fut l'un des départements français à avoir le plus voté en faveur du candidat de gauche.

    Cette tendance semble néanmoins s’être fortement atténuée au profit du Front national. En effet, ce dernier est en tête de tous les scrutins dans le département depuis 2015.

    Lors de l'élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen arrive en tête dans le département avec 24,76 % des voix (trois points de plus que sa moyenne nationale), Emmanuel Macron étant deuxième avec 21,68% des voix, et le candidat de la LFI Jean-Luc Mélenchon arrive troisième avec 19,16 % pour. Le Parti Socialiste s'écroule avec seulement 6,52 % pour Benoît Hamon. L'ancrage à gauche du département a donc été fortement remis en question.

    Lors de l'élection législative de la même année, La République en marche remporte les deux sièges du département.

    Voir aussi :

    Administration

    Notes et références

    Notes

    1. Prononciation en français de France standardisé retranscrite phonémiquement selon la norme API.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Achille Millien, Contes de Bourgogne, Ouest-France, (collecte choisie et présentée par Françoise Morvan.
    • Antoine Gonin, Historique des luttes politiques dans le département de la Nièvre depuis 1870 jusqu'en 1956 : souvenirs et rappels, Nevers, Éditions d'art du Nivernais, , 116 p.
    • Amédée Jullien, La Nièvre à travers le passé : topographie historique de ses principales villes, Nevers, J. Michot, , 244 p.
    • Georges de Soultrait, Dictionnaire topographique du département de la Nièvre : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, imprimerie impériale,
    • Luc Billard, La Nièvre, Les éditions du Bastion,
    • Mémoires pour servir à l'histoire civile, politique et littéraire, à la géographie, et à la statistique de la Nièvre et des petites contrées qui en dépendent, commencés par Jean Née de La Rochelle, continués par Pierre Gillet, corrigés, augmentés et mis en nouvel ordre par Jean-François Née de La Rochelle, Bourges : J.-B.-C. Souchois, 1827 : tome I, tome II & tome III
    • Aide et sauvetage de la population Juive dans les départements de La Nièvre et de la Côte-d’Or, par Julie Philippe, 2006/2007

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail de la Nièvre
    • Portail de la Bourgogne
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.