Guérigny

Guérigny est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle est jumelée avec la ville belge de Meix-devant-Virton. La commune a obtenu le label Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté[1] en 2021.

Guérigny

Mairie

Blason
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Nièvre
Arrondissement Nevers
Intercommunalité Communauté de communes Les Bertranges
Maire
Mandat
Jean-Pierre Chateau
2020-2026
Code postal 58130
Code commune 58131
Démographie
Population
municipale
2 511 hab. (2018 )
Densité 344 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 05′ 19″ nord, 3° 11′ 43″ est
Altitude Min. 192 m
Max. 291 m
Superficie 7,29 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Guérigny
(ville isolée)
Aire d'attraction Nevers
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Guérigny
(bureau centralisateur)
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Guérigny
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
Guérigny
Géolocalisation sur la carte : France
Guérigny
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Guérigny
Liens
Site web www.ville-guerigny.fr

    Géographie

    Avec l'ouverture d'un tronçon autoroutier reliant Nevers à Paris et débouchant à proximité immédiate de Urzy, la ville se trouve dans une position relativement privilégiée par rapport au reste du département. La promotion immobilière s'est développée à la suite de cette ouverture vers la région parisienne. En outre, une route départementale relie Guérigny à Nevers, distante de 15 km, en quelques minutes. Guérigny accueille un marché hebdomadaire, et un supermarché y est implanté depuis le début des années 1980.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Guérigny est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Guérigny, une unité urbaine monocommunale[5] de 2 514 habitants en 2017, constituant une ville isolée[6],[7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nevers, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[8],[9].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (49,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (49,4 %), zones urbanisées (27,2 %), prairies (23 %), terres arables (0,4 %)[10].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].

    Histoire

    À l’origine, Guérigny n’était qu’une simple bourgade du nom de Villa-Variniacum jusqu’à que l’abbé Hermod, propriétaire du lieu, en fit don à son neveu Herimanus, évêque de Nevers. À son tour en 841, il offrit la terre dont il avait hérité, aux chanoines de son chapitre résidant à Nevers.

    L’origine du nom est soumis à plusieurs hypothèses : Villa-Variniacum devient Variniacum en 887, puis Gariniacum en 986, Garigni en 1355, Guarigny en 1569 pour finalement devenir Guérigny. Cela viendrait d’un chef wisigoth nommé Warinius qui se serait installé à cet endroit et lui aurait donné ce nom.

    Au départ, l’endroit n’était occupé que par quelques cabanes de bois couvertes de chaume pour abriter les ouvriers chargés de l’entretien du domaine des chanoines de Saint-Cyr. Pour ensuite que des seigneurs féodaux s’y installent avec des familles qui recherchaient une protection. En échange, les populations devaient certains services et devenaient ainsi vassales.[12]

    L'histoire de Guérigny est intimement liée à celle de Pierre Babaud de la Chaussade (1706-1792). Profitant des ressources naturelles environnantes, principalement le minerai de fer, les forêts de chênes et de nombreux cours d'eau, celui-ci implante et développe les forges royales. Cette manufacture, totalement liée à la construction navale, devient l'une des plus importantes de France au XVIIIe siècle. En 1781, l'État acquiert le site. Les forges poursuivent leur activité jusqu'en 1971.

    En effet, dès la fin des années 1960, l'exploitation du site devient de moins en moins rentable. À l'arrêt définitif de l'activité de cet établissement des constructions et armes navales de la délégation ministérielle pour l'armement en 1971 suivant une décision prise dès 1967 par le ministre des armées Pierre Messmer[13], une partie des employés est délocalisée. Des quelques grandes industries locales de l'époque ayant poussé en marge des forges, en métallurgie et pétrochimie principalement, il ne reste presque plus rien.

    La ville porte, au début du XXe siècle, l'appellation informelle de « Guérigny-les-échelles », du fait que tout au long des km de la route nationale 77 ou grand-rue qui traverse l'agglomération, l'étage des habitations est généralement desservi par une échelle extérieure au lieu d'un escalier intérieur[14].

    Le dimanche 5 septembre 2021 est inaugurée le place de l’Indépendance des États-Unis à l’entrée du château de la Chaussade[15].

    Héraldique

    Blasonnement :
    « D'or aux deux ancres de sable passées en sautoir, au chêne terrassé au naturel brochant sur le tout. »

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs depuis 1904
    Période Identité Étiquette Qualité
    1904 1935 Charles Dariaux    
    1935 1940 Léonard Franchet    
    1940 1941 Émile Frébault    
    1941 1941 Louis Lafay    
    1941 1944 Maurice Vogel    
    1944 1944 Marius Pincot    
    1944 1945 Jules Champeau    
    1945 1965 Théodore Mercier    
    1965 1971 André Dougny    
    1971 1977 Francis Richard PS  
    1977 1983 Léone Corbier PS Députée suppléante de Jacques Huyghues des Étages (1973-1986)
    mars 1983 mars 2001 Robert Bourcier PS Député suppléant de Jacques Huyghues des Étages (1988-1993)
    mars 2001 mars 2008 Michel de Joie PS  
    mars 2008 En cours Jean-Pierre Château PS Cadre supérieur

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[17].

    En 2018, la commune comptait 2 511 habitants[Note 3], en augmentation de 0,76 % par rapport à 2013 (Nièvre : −4,36 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    7406585697171 0551 3451 2051 5181 445
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 8612 8053 0163 1373 0463 0463 1603 3353 388
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    3 7873 7343 6203 3712 9682 8292 8682 8102 848
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    2 9612 9842 4722 4172 4142 4742 5612 5732 577
    2017 2018 - - - - - - -
    2 5142 511-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19]. |recens-prem=2007 |nom.)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Marteau-pilon des forges de Guérigny.
    • À quelques centaines de mètres de Guérigny s'étend la forêt des Bertranges qui, avec ses 7 600 ha, fait partie des plus grandes étendues boisées de France. Parmi les sentiers aménagés [22], il en est un qui mène en ligne droite au « chêne Babaud ». Cet arbre au tronc impressionnant est maintenant couché. Son abattage a été décidé en 1995 : plusieurs fois touché par la foudre, ses plus grosses branches menaçaient de casser. La souche est préservée et entretenue. Plusieurs repères dendrochronologiques sont placés sur les anneaux de l'arbre, du début du XVIIIe siècle à la fin du XXe siècle. Le chêne était déjà âgé d'une quarantaine d'années lors de l'arrivée de La Chaussade dans la région.
    • Dans la rue Masson, le cinéma Le Rex, bâti en 1930, exemple d'Art déco réhabilité au début des années 2010, est le lieu d'activités culturelles.
    • Église Saint-Pierre, construite par Pierre Babaud de la Chaussade.

    Personnalités liées à la commune

    Plaque de l'esplanade Léone Corbier à Guérigny, inaugurée en 2016.
    • Jacques Masson (né en 1693 à Genève et décédé le à Versailles), était un important financier, seigneur de Guérigny et propriétaire des forges.
    • Pierre Babaud de la Chaussade (né à Bellac le , mort à Paris le ), était maître de forges et possédait des forges et des bois dans le Nivernais depuis 1720. Il fait des forges royales de Guérigny une manufacture d'importance nationale et celles-ci le restent jusqu'à la première moitié du XXe siècle. Après leur acquisition par l'État peu après 1780, une ordonnance royale leur conserve le nom de « forges de la Chaussade », en signe de reconnaissance pour les services que Babaud a rendus à la France.
    • Alexis Lemaître (1864-1939), curé de la paroisse de 1896 à 1900.
    • Marcel Déat (1894-1955), personnalité politique socialiste puis collaborationniste. Poussé par les Allemands, il entre finalement, le , dans le gouvernement comme ministre du Travail et de la Solidarité nationale de Pierre Laval, et appuie une politique de collaboration totale avec l'Allemagne.
    • Léone Corbier accède à la mairie d'abord en 1971 comme adjointe puis de 1977 à 1983 comme maire. C'est une militante socialiste et féministe qui ne fait aucun secret de son appartenance à la franc-maçonnerie, qu'elle rejoint en 1954. Elle a créé, avec six autres sœurs d'origine nivernaise, la première loge féminine dans la Nièvre, à Nevers : La Tolérance. Dans un milieu tout à la fois rural et industriel, cette élection crée la surprise. En 1983, Léone Corbier choisit de ne pas se représenter. En 2016 est inaugurée une esplanade à son nom.
    • Le général Jean Étienne Cheutin (1880-1938), aviateur vétéran de la Première Guerre mondiale, brevet de pilote militaire n°16 en date du , puis commandant de l'aviation au Maroc. Sa notoriété fit donner le nom de « Cheutinville » au premier aérodrome desservant Nevers, dans la commune de Sermoise.
    • Jean-Baptiste Édouard Bornet (1828-1911), botaniste.
    • Georges Vidal (1903-1964), écrivain et militant anarchiste, né à Guérigny.
    • Henri Gamard (1879-1961), natif de Guérigny; de 1924 à 1932, conseiller général du canton de Pougues-les-Eaux et député de la Nièvre (SFIO).
    • Georges Schweitzer (1875-1955), ingénieur principal aux forges de la Chaussade, oncle de Jean-Paul Sartre qui venait lui rendre visite tous les étés lorsqu'il était enfant, comme il le raconte dans Les Mots[25].

    Sports

    L'association sportive Guérigny-Urzy est l'association moteur des deux communes, regroupant près de 1 000 licenciés. La section Football a été récemment distinguée en obtenant le label qualité régional remis par la Fédération française de football, en reconnaissance des efforts fournis par les éducateurs et dirigeants. Cette section est à ce jour la plus importante puisqu'elle regroupe environ 230 licenciés (débutants, poussins, benjamins, 13 ans, 15 ans, 18 ans, séniors, vétérans, féminines et dirigeants).

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Guérigny : Label Cités de Caractère Bourgogne-Franche-Comté », sur Le Journal du Centre, (consulté le ).
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Unité urbaine 2020 de Guérigny », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    6. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    7. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Nevers », sur insee.fr (consulté le ).
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    11. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    12. La grande histoire de Guérigny, de 1355 à nos jours, Guérigny, Conseil Général De La Nièvre, , 145 p..
    13. Collection de documents de l'établissement des constructions et armes navales de Guérigny, 1870-1978
    14. Jean-Bernard Charrier, « Chronique bourguignonne. L'agglomération nivernaise : chances et problèmes d'une ville moyenne » in Revue Géographique de l'Est année 1973 13-4, pp. 503-544.
    15. « La place de l’Indépendance États-Unis sera inaugurée dimanche à Guérigny », Le Journal du Centre, 3 septembre 2021.
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    20. « Château et usine métallurgique dites forges de la Chaussade, puis forges royales de Guérigny, puis forges de la Marine, actuellement salle des fêtes, gymnase, logement et musée », notice no IA58000651, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    21. « Forges royales de la Chaussade (anciennes) », notice no PA00112901, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    22. « Promenade dite allée Babaud de la Chaussade, ou allée de Guérigny, du site des Forges Royales », notice no IA58000585, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    23. « Château de Villemenant », notice no PA00112900, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    24. « Château de la Chaussade », notice no PA58000020, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    25. Sylvie Robert, « Quand le jeune Jean-Paul Sartre passait ses vacances à Guérigny », Le Journal du Centre, 5 janvier 2021.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Jean-André Berthiau (textes), Maurice Colas (illustrations), Guérigny - Histoires de rues, Les Annales des pays nivernais, n° 172, Édition La Camosine, 2018 (ISSN 0153-7121).

    Liens externes

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