La Machine (Nièvre)

La Machine est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Pour les articles homonymes, voir La Machine.

La Machine

Le musée de la mine.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Nièvre
Arrondissement Nevers
Intercommunalité Communauté de communes Sud Nivernais
Maire
Mandat
Daniel Barbier
2020-2026
Code postal 58260
Code commune 58151
Démographie
Gentilé Machinois
Population
municipale
3 292 hab. (2018 )
Densité 183 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 53′ 24″ nord, 3° 28′ 01″ est
Altitude Min. 202 m
Max. 283 m
Superficie 17,95 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine La Machine
(ville isolée)
Aire d'attraction Decize
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Imphy
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
La Machine
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
La Machine
Géolocalisation sur la carte : France
La Machine
Géolocalisation sur la carte : France
La Machine

    La commune est connue pour son passé de cinq siècles d'exploitation charbonnière (du XIIIe siècle à 1974), elle tire par ailleurs son nom d'un baritel installé par des ouvriers liégeois en 1689 pour remonter la houille.

    Ses habitants sont les Machinois et les Machinoises.

    Géographie

    Carte de la Nièvre.

    À 270 mètres d'altitude, La Machine se situe au nord de Decize, dans la partie sud du département de la Nièvre.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    La Machine est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de La Machine, une unité urbaine monocommunale[4] de 3 343 habitants en 2017, constituant une ville isolée[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Decize, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (65,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (62,5 %), zones urbanisées (15,4 %), prairies (11,2 %), zones agricoles hétérogènes (6,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,2 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Toponymie

    La commune tient son nom d'un lourd manège à chevaux appelé « la machine », qui permettait la remontée des mineurs, mais aussi la circulation du matériel et de la houille.

    Histoire

    Elle fut populaire pour ses mines de charbon, qui lui permirent jusqu'aux années 1970 (le dernier puits, dit « des Minimes », fut fermé en 1974) d'être une commune très prometteuse en termes d'emplois. Elle fut un moteur économique pour la région. De 1869 à 1946, la houillère de La Machine, sous le contrôle de la Compagnie Schneider, jouit d'une grande prospérité et le développement de la ville s'accélère.

    Au moment de la nationalisation, la ville compte plus de 6 000 habitants dont un quart est employé dans la mine. Ces derniers sont logés, pour la plupart, dans des cités ouvrières construites par la Compagnie à proximité des puits :

    1. Cité Sainte-Marie (1856-1857) ;
    2. Cité Sainte-Eudoxie (1878) ;
    3. Cité des Zagots (1917-1918) ;
    4. Cité des Minimes (1922-1938).

    L'histoire locale a été marquée par la catastrophe minière du , où un coup de grisou fait 43 morts[11].

    Entre 1917 et 1927, environ 300 Chinois seront employés à La Machine[12]. Ils font partie des 140 000 Chinois que la France et la Grande-Bretagne avaient fait venir pour travailler à l'arrière du front pendant la Première Guerre mondiale. Certains travaillaient avant leur arrivée dans les usines d'armement Schneider également propriétaires de la mine[12]. Mais seule une vingtaine reste dans les années 1930. Ils seront suivis par les Polonais, les Italiens, les Yougoslaves et les Maghrébins. 30 % de la population est d'origine étrangère en 1936[12] (dont : 1184 Polonais, 231 Yougoslaves, 43 Tchécoslovaques, 60 Italiens, 22 Allemands, 26 Espagnols, 21 Chinois, 15 Nord-Africains, 5 Belges).

    La ville atteint son maximum de population dans les années 1950 et devient la 4e agglomération du département, derrière Nevers, Cosne-sur-Loire et Decize.

    Après une modernisation des mines, et la centralisation de l'extraction du charbon au puits des Minimes (dernier puits en date), La Machine a dû cesser son activité en raison de la crise du charbon en France. Les dernières années, le charbon machinois était destiné uniquement aux entreprises de proximité où il était encore plus ou moins rentable grâce au faible coût du transport. Malgré tout, le dernier mineur remonta en 1975, après trois siècles d'exploitation du charbon.

    Politique et administration

    Tendances politiques et résultats

    La commune est dirigée par Daniel Barbier depuis 2001 sous l'étiquette PS puis LREM.

    Liste des maires

    La mairie.
    Liste des maires successifs depuis 1900
    Période Identité Étiquette Qualité
    1904 1919 P. Salin    
    1919 1938 Pierre Dachet
    (1879-1947)
    SFIO  
    1938 1941 L. Cornesse    
    1941 1942 G. Ninlias    
    1942 1944 F. Normand    
    1944 1945 L. Cornesse    
    1945 1946 C. Pieuchot    
    1946 1947 R. Mordon    
    1947 1968 Gustave Grillas    
    1968 mars 1989 René Vingdiolet PS  
    mars 1989 juin 1995 Paulette Lavergne PCF[13] Infirmière
    Conseillère générale (1979-1998)
    juin 1995 1995 Christian Gros PS  
    1995 mars 2001 Daniel Jaubertie PS  
    mars 2001 En cours Daniel Barbier PS
    puis LREM[14]
    Directeur d'un centre de formation
    Conseiller général (1998-2015)

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[16].

    En 2018, la commune comptait 3 292 habitants[Note 3], en diminution de 4,16 % par rapport à 2013 (Nièvre : −4,36 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    7527768117601 3491 4731 7602 0742 267
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    2 7433 2323 3523 4564 5724 7294 9724 8414 821
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    4 4794 3944 0224 9714 9945 8345 5265 7566 054
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    6 1645 7494 9994 6274 1923 7353 6493 5423 397
    2018 - - - - - - - -
    3 292--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18]. |recens-pre.)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    L'activité industrielle est maintenue par quelques entreprises :

    • Bongard Bazot et Fils SA (scierie) ;
    • Mécamachine SAS (usinage) ;
    • Samsoud Applications (fournisseurs d'équipements industriels).

    Lieux et monuments

    • L'étang Grenetier, qui dispose d'un terrain de camping permettant l'accueil de touristes de passage et d'une guinguette. Ce site a été nommé Espace Paulette-Lavergne le , en présence de Daniel Barbier, maire et conseiller départemental, Noël Fumat adjoint, et Christian Paul, député de la Nièvre.
    • Le château de Barbarie, situé derrière l'étang Neuf.
    • Le musée de la mine, exposant divers outils et représentation de mineurs, proposant la visite d'un circuit retraçant les chemins empruntés par le charbon, ainsi qu'une exposition de minéraux. De 1841 à 1876, avant l'utilisation de machines à vapeur locomotives, le chemin de fer hippomobile présentait la rarissime particularité de comporter cinq écluses sèches ou ascenseurs à wagons pour descendre en direction du canal du Nivernais.

    Personnalités liées à la commune

    Jumelages

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de La Machine », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Decize », sur insee.fr (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. Article du Journal du Centre du 20/2/2015 "La catastrophe minière de 1890 avait fait quarante-trois victimes"
    12. « Gueules noires venues de Chine », article d'Élise Vincent, Le Monde, 7 janvier 2010.
    13. « LAVERGNE Paulette [née GODARD Paulette] », sur maitron-en-ligne (consulté le ).
    14. http://www.politiquemania.com/forum/elections-senatoriales-2017-f47/elections-senatoriales-2017-nievre-t5914.html
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Louis Lanoizelée, La Machine et sa houillère ;
    • Daniel Peycéré, Les mineurs étrangers en France, l'exemple de La Machine ;
    • André Lavergne, Paulette et Mouton, nos engagements, notre vie ;
    • André Lavergne, Les grèves de 1948 à La Machine (brochure) ;
    • André Lavergne, La Nièvre et 1968 ;
    • André Lavergne, Le nom des rues de La Machine, origine et signification
    • Jean-Pierre Devignes, Catastrophes à La Machine, Cercle généalogique et historique Nivernais-Morvan, Blanc-Cassis, n° 138, 2015 ;
    • Émilie Boguet, Une enfance machinoise. Roger Boguet, Édilivre, 2018 (ISBN 9782414277766).

    Articles connexes

    Liens externes

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