Liste de résistants alsaciens
Cet article contient une liste, non exhaustive, des résistants Alsaciens qui se sont opposés à la nazification et à l'annexion de fait de l'Alsace pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le contexte
Annexion
Les Nazis veulent former le Grossdeutschland, à savoir regrouper tous les territoires de langue allemande ou considérés comme tels, donc les Sudètes, l'Autriche, le Luxembourg, la Prusse-Occidentale et bien sûr l'Alsace-Moselle.
La convention d'armistice du 22 juin 1940 ne fait aucune allusion à l'Alsace et la Moselle qui restent donc juridiquement territoires français. L'annexion de l'Alsace, au territoire allemand, se fait de facto et non de jure, donc au mépris du droit international le par un décret de Hitler dont la publication fut interdite[1]. Elle devient le CdZ-Gebiet Elsass, et associée au Gau de Bade, forme le Gau Baden-Elsaß, c’est-à-dire « Gau (pays) de Bade-Alsace », également appelé Gau Oberrhein « Gau du Rhin-Supérieur ». La frontière de 1870 entre la France et l'Allemagne est rétablie.
L'Allemagne nazie fait une distinction entre l'Alsace et le reste de la France. L'Alsace est donc le seul territoire français à avoir accueilli un camp de concentration nazi, celui de Natzweiler-Struthof et un camp de sureté, celui de Vorbruck-Schirmeck.
L'Allemagne entreprend la germanisation et la nazification de l'Alsace. La législation allemande est progressivement introduite. En 1940, 30 000 personnes, majoritairement francophiles, sont expulsées[2]. L'usage de la langue française est interdit, les prénoms, toponymes et patronymes d'origine romane systématiquement germanisés[3]. Tout ce qui rappelle la France est détruit (600 monuments, 300 plaques commémoratives)[2]. Les associations sont dissoutes et remplacées par des organismes ou formations du parti nazi auquel les alsaciens sont poussé à adhérer. Les postes les plus importants sont tenus par les Allemands.
À partir du 25 août 1942, les jeunes Alsaciens sont incorporés de force dans la Wehrmacht, devenant ainsi des Malgré-nous ou Malgré-elles[3]. Le refus de l'incorporation entraine la déportation ou l'internement de la famille dans le cadre de la Sippenhaft « responsabilité du clan » ou « de la parenté ».
Ces mesures engendrent une résistance massive de la population à la germanisation et à la nazification.
Une résistance spécifique
La résistance en Alsace est particulière car il s'agit d'une résistance à l'occupant en territoire annexé. Toute action ou attitude hostile à la germanisation ou portant atteinte au prestige ou à l'effort de guerre allemand est considérée comme un acte de trahison. Pour les Allemands, un résistant alsacien n'est pas un adversaire mais un traître. Il est jugé par le Volksgerichtshof « le tribunal du peuple » ou le Reichskriegsgericht « cour martiale du Reich ». Le Chef de l'Administration Civile (Gauleiter) et représentant du Reich, Robert Wagner, défini ainsi la résistance alsacienne :
« Si un Alsacien vient et me déclare : je ne suis pas allemand, mais français, c'est-à-dire que je me considère comme Français ; je ne puis que lui dire : Tu n’es pas un Français, tu es un traître allemand. Tu es un traître à ton nom, à ta langue, à ta nationalité, à ton sang, bref à ta propre nature, à ta destinée (…). Aussi devras-tu comprendre qu’on se débarrasse rapidement de toi, comme aujourd’hui dans le monde entier on se débarrasse rapidement de tous les traîtres »
— Gauleiter Robert Wagner dans son discours du 28 mars 1943 à Strasbourg
Avec la nouvelle frontière, les relations avec les services de renseignements de Vichy, de la France libre ou des alliés sont difficiles. Les informations et les renseignements passent principalement par la Suisse, mais aussi par la Franche-Comté, Paris et Saint-Dié-des-Vosges.
L'Alsace étant intégrées au Troisième Reich, les alsaciens se déplacent librement en Allemagne où ils recueillent des renseignements de tout premier ordre et participent aux évasions tel celle du général Giraud mais aussi à celles de nombreux prisonniers de guerre et réfractaires alsaciens.
A
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- André Aalberg (résistant de l'intérieur), né le 5 juin 1913 à Sainte-Marie-aux-Mines et mort de ses blessures le 15 octobre 1943 (à 30 ans), est un sergent dans l'Infanterie Coloniale. Il participe, pendant la drôle de guerre, à de nombreux coups de main, au sein des corps francs, sur la frontière allemande. Pendant la campagne de France, il est blessé et fait prisonnier, mais s'évade et rejoint le sud de la France où il se porte ensuite volontaire pour l'Indochine. Il déserte lors d'une escale à Dakar pour rejoindre les Forces Françaises Libres, mais il est arrêté et ramené en France en avril 1941 et condamné par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand à un an de prison avec sursis. À sa sortie de prison, il rejoint le réseau Mithridate, il en devient l'un des responsables. Le 23 mars 1943, il est condamné par contumace à trois ans de prison pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Il emprunte l'identité d'un milicien, Lucien Navarron, de Chabreloche. Dénoncé, il est arrêté à Clermont-Ferrand le 10 octobre 1943. En tentant de s'évader, André Aalberg est blessé au ventre et meurt cinq jours plus tard de ses blessures. Il est inhumé sous le pseudo de Lucien Navarron, car les autorités allemandes s'opposent à son identification.
- Alphonse Adam (résistant déporté), né le 9 décembre 1918 à Schiltigheim et mort fusillé le 15 juillet 1943 (à 24 ans) à Strasbourg, refuse d'entrer dans la fonction publique nazie, il participe à une filière d'évasion de prisonniers de guerre puis organise le Front de la Jeunesse d'Alsace (FJA) qui diffuse des tracts appelant la jeunesse alsacienne à lutter contre le nazisme. Il est arrêté le 17 janvier 1943 par la Gestapo alors qu'il tentait de rejoindre la Suisse.
- Robert Adam (résistant interné), né le à Schiltigheim, est étudiant à la faculté de médecine de l'Université de Strasbourg. Il appartient à l'organisation clandestine la Main noire. En mai 1941, avec André Mathis, Lucien Entzmann, Xavier Nicoles et des membres de la Feuille de Lierre, il peint les boites aux lettres de la Reichpost strasbourgeoise aux trois couleurs nationales françaises. Le 13 août 1941, lors du démentellement de la Main noire, il est arrêté par la Gestapo à Strasbourg et interné à Kehl. Le 10 octobre 1941, il est transféré au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck. Il est libéré le 2 avril 1942.
- Charles Émile Altorffer (résistant de l'intérieur), né à Wœrth le 30 janvier 1881 et mort à Strasbourg le 6 août 1960 (à 79 ans), est un pasteur, fonctionnaire et homme politique alsacien. En 1939, il est directeur des services des réfugiés d'Alsace-Lorraine à Périgueux et entre dans la Résistance où il est très actif. Il reprend la direction des œuvres sociales juives après leur fermeture par la Gestapo et répartit l'argent clandestinement transporté depuis Lyon[4]. Fin 1940, Charles Altorffer devient délégué du gouvernement français auprès de la commission d'armistice . Pierre Laval le charge de traiter avec les Allemands le rapatriement de tout le patrimoine alsacien évacué en France de l'intérieur. Il trouve tous les prétextes pour freiner cette mission. En février 1944, le rabbin Victor Marx décède. Charles Altorffer s'assure que la communauté juive puisse réaliser ses obsèques sans intervention des Allemands[2].
B
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- Émile Baas, né à Guebwiller le 3 mars 1906, est un enseignant de philosophie et essayiste français. Il refuse de prêter le serment de fidélité au Führer exigé dans la fonction publique en Alsace germanisée et nazifiée. Il est muté à Rodez où il est très actifs auprès des réfugiés d'Alsace Moselle. Dans le cadre des« paroisses universitaires », il crée et anime les « Carrefours des Tilleuls » où les jeunes alsaciens-mosellans apprennent la situation de leur région, ce qu'est l'idéologie le nazisme et pourquoi il faut la combattre. De nombreux membres du Groupe mobiles d'Alsace Sud (GMA Sud) puis de la Brigade indépendante Alsace Lorraine (BIAL) y participeront comme Antoine Ancel-Diener, Adelphe Peltre ou Bernard Metz l'organisateur du GMA Sud et le la BIAL. Après la guerre, Bernard Metz, dans son rapport d'activité de résistant, fait référence au rôle d'Emile Baas dans la formation intellectuel et la motivation des résistants alsaciens-mosellans.
- Paul Batiment (résistant de l'extérieur), né le à Strasbourg et « Mort pour la France » à Baccarat le ) est un officier de carrière. Il est en classe préparatoire pour intégrer l'École spéciale militaire de Saint-Cyr au moment où la Seconde Guerre mondiale éclate. Il refuse l'annexion de l'Alsace par le 3e Reich. Le 21 juin 1940, à Saint-Jean-de-Luz, il s'embarque pour l'Angleterre où il s'engage dans les forces françaises libres le 1er juillet 1940. Il intègre un peloton d'élèves aspirant et en sort parmi les premiers. Il est affecté en Afrique-Équatoriale française en juin 1941. Il stationne dans plusieurs postes avant de rejoindre le Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. Le 24 mars 1944, lors de la campagne de Tunisie, il repousse à la grenade une attaque allemande dirigée contre son groupe de mortiers. Son régiment est intégré à la 2e division blindée en cours de création au Maroc. Le 25 juin 1943, il est nommé lieutenant et muté au Régiment de marche du Tchad. Il prend part à la bataille de Normandie, puis à la libération de Paris où il se distingue avec sa section en mettant hors de combat un grand nombre d'ennemis et en détruisant plusieurs véhicules. Pendant la campagne de Lorraine, à Baccarat, le 1er novembre 1944, à la tête de sa section, il est pris sous un violent tir d'artillerie. Blessé une première fois, il refuse d'être évacué et continue le combat. Il est touché une seconde fois et évacué par ses hommes. Il succombe à ses blessures et il est inhumé à Moyen.
- Le docteur vétérinaire, Charles Bareiss (résistant déporté), né le 4 octobre 1904 à Mulhouse et mort le 24 septembre 1961 (à 56 ans) au Dabo , organise et fusionne une partie de la résistance Alsacienne en un seul mouvement qui prend le nom de « Gaullistes d'Alsace et de Lorraine ». Puis il développe son organisation clandestine qui s'étend sur toute l'Alsace et a des antennes jusqu'en Lorraine et au Luxembourg. Il est arrêté par les Allemands en 1942.
- Jean-Jacques Bastian alias « Franzmann » (résistant déporté), né le à Nancy, est aspirant géomètre-cartographe, stagiaire au service du remembrement du cadastre à Strasbourg. Il appartient à l'organisation clandestine la Main noire dont il est à l'origine du nom. Il est chargé de préparer les opérations du groupe. Avec Aimé Martin, il fabrique des explosifs artisanaux. Lors du démentellement de la Main noire, il est arrêté par la Gestapo le 18 juillet 1941 et condamné à six mois de détention par le Sondergericht « tribunal d'exception ». Il est libéré, le 20 octobre 1942, pour être incorporé de force au 53e régiment d'artillerie lourde motorisée. Il est affecté sur le front de l'Est. Soupçonné à juste titre, avec d'autres malgré-nous, d'actes de résistance au sein de son régiment, il est, volontairement, très grièvement brûlé par un sous-officier allemand qui piège la pièce où dorment les malgré-nous du régiment. Deux ans après la fin de la guerre, il est toujours hospitalisé[5].
- Paul Batôt (résistant de l'intérieur), alias « Oncle François », est né le à Bois-le-Sire près de Orbey. En 1939, il est affecté, comme standardiste-colombophile, à l'état-major du secteur fortifié de Colmar. Il est fait prisonnier au Hohneck et s'évade. Il reprend son travail d'électricien. Il est incorporé de force en 1943 mais s'évade ce qui entraine la déportation en Silésie de son épouse Bernadette dans le cadre de la Sippenhaft « responsabilité du clan » ou « de la parenté ». Paul Batôt organise le maquis de Bois-le-Sire au sein du réseau la Septième colonne d'Alsace (Réseau Martial). Après la libération il est travailleur volontaire comme démineur à Orbey, Geiswasser et Metz.
- René Birr, né le 2 novembre 1922 à Réguisheim (Haut-Rhin) et mort exécuté le 1er juin 1943 (à 20 ans) à Stuttgart (Wurtemberg, Allemagne), est un cheminot, responsable de la Jeunesse communiste de Réguisheim puis l'un des dirigeants du Parti communiste clandestin. Il organise les FTP dans le Haut Rhin. Arrêté en mai 1942, il est décapité à la hache, le 1er juin 1943 à Stuttgart.
- Pierre, Georges Bernheim (résistant de l'intérieur), né le 31 août 1884 à Mulhouse et « Mort pour la France » le à Bron, travaille aux Papeteries de Roanne où il habite. En novembre 1941, il adhère au mouvement Franc-Tireur. Il en devient le responsable pour la ville. Il y crée des groupes de sabotage et participe au développement du journal Franc-Tireur. En janvier 1943, il devient le responsable des Mouvements unis de la Résistance (MUR) pour Roanne. Il est recherché par la Gestapo et doit fuir à Lyon où il crée un réseau de renseignements militaire dépendant de celui des Forces Françaises libres (Gallia). En janvier 1944, il est nommé chef national du Service de Renseignements militaires du Mouvement de Libération nationale (MLN) qui remplace les MUR. En août 1944, à Lyon, il est arrêté et torturé, mais ne parle pas. Le 20 août 1944, il est fusillé, avec une partie de ses hommes, sur le terrain d'aviation de Bron. Son épouse, arrêtée en même temps que lui et qui appartient aussi à la résistance, est brûlée vive lors du massacre du fort de Côte-Lorette.
- Pierre Bockel (résistant de l'intérieur), né le à Saint-Amarin et mort le à Strasbourg est un prêtre catholique du diocèse de Strasbourg, écrivain et journaliste français. Il est également Théologien et écrivain, aumônier de la Brigade Alsace-Lorraine auprès d’André Malraux, fondateur et directeur de la revue Bible et Terre sainte, ancêtre de la revue Le Monde de la Bible, aumônier des étudiants de Strasbourg de 1953 à 1968, archiprêtre de la Cathédrale de Strasbourg de 1967 à 1986, chanoine titulaire du Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg, et Prélat d’honneur de Sa Sainteté. Il est honoré par l’État d’Israël du titre de « Juste parmi les nations » en 1988.
- André Bord (résistant de l'intérieur), né le 30 novembre 1922 à Strasbourg (Bas-Rhin) et mort le à Holtzheim (Bas-Rhin), est un homme politique français. Réfractaire à l’incorporation de force lors de l’annexion de l’Alsace par les Nazis, il intègre les réseaux « Andalousie » et « Martial ». iI est arrêté en 1943 mais s'évade. Il participe à la création de la brigade Alsace-Lorraine d’André Malraux et avec elle aux combats de la libération de l’Est de la France. Il termine la guerre par la Campagne d’Allemagne.
- Joseph Nicolas Edmond Borocco (résistant déporté) est un homme politique français, né à Colmar (Haut-Rhin) le et mort dans la même ville le . Il dirige avec Joseph Rey des réseaux de résistants colmariens. Il est en liaison étroite avec les organisations similaires, dirigées à Mulhouse par Maître Lucien Braun, Achille Bey, Auguste Riegel et celle de Louis Bellini à Bollwiller. Au moment d'être arrêté, il s'évade d'Alsace et s'engage dans le Groupe Mobile d'Alsace (GMA Suisse) qui devient le 1er B.C.P. au sein de l'armée française. Il participe, avec son unité, à la libération de l'Alsace. Il est le frère de Marie Christophe Robert Borocco.
- Marie Christophe Robert Borocco (résistant déporté), né à Colmar le et mort le dans la même ville, est un diplomate et résistant français. Dès février 1941 il rejoint le réseau Uranus-Klébert dont il est le chef du secteur de Colmar. Le 15 décembre 1942 à Colmar, il est arrêté lors de la destruction de son réseau et condamné à mort mais il obtient un sursis d'exécution. Il est affecté en juillet 1944 dans un Himmelfahrtskommando « Kommando pour l'ascension au ciel » assurant le déminage des bombes alliées non explosées. Il est envoyé à Cologne, Kassel, Straubing. Le 29 juillet 1944 il échappe de justesse à la mort en dégageant une bombe. Il est libéré, le 1er mai 1945, par l'armée américaine. Il est le frère de Joseph Nicolas Edmond Borocco.
- Jacqueline Bromberger (résistante de l'intérieur) née Levi, le , à Strasbourg quitte l'Alsace en septembre 1939 lors de l'évacuation des frontières avec sa famille pour Rennes. Elle y fait ses deux premières années de Droit. En septembre 1941, elle franchit clandestinement la ligne de démarcation pour rejoindre l'Université française de Strasbourg évacuée à Clermont-Ferrand. Elle y rencontre Jean-Paul Cauchi et intègre son groupe de résistance comme agent de liaison. Elle échappe à la rafle de Clermont-Ferrand du 25 novembre 1943 et rejoint le maquis du Montet dans le Cher[6].
- Hélène Burger (résistante de l'intérieur), née Gutzler le 16 mai 1900 à Mulhouse, est une infirmière bénévole de la Croix-Rouge. Elle sauve de nombreux enfants juifs et reçoit le titre de Juste parmi les nations, le 20 novembre 1980.
C
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- Jean-Paul Cauchi (résistant déporté), parfois orthographié Cauchy, né le 7 septembre 1921 à Mulhouse est étudiant en Lettres à l'université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Plusieurs groupes de résistance sont présent au sein de l'université. Le professeur Alfred Coste-Floret, du groupe Combat, demande à Jean-Paul Cauchi de créer un groupe de résistants parmi les étudiants. Le mouvement prend le nom de Combat Étudiant. Il organise un certain nombre d’attentats contre les locaux d’organisations collaborationnistes. En 1943, Jean-Paul Cauchi rejoint le réseau Mithridate et le réseau Navarre. Il est trahit par un de ses adjoints Georges Mathieu qui prit une part active à la rafle de Clermont-Ferrand du 25 novembre 1943. Jean-Paul Cauchi échappe à la rafle mais est arrêté le 4 avril 1944 à Paris et déporté à Buchenwald le 2 août 1944. Il est abattu par les Allemands le lors du transfert du camp de Buchenwald, à l'arrivée des troupes américaines[7].
D
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- Alice Daul voir Alice Gillig dans cet article.
- Laure Diebold (résistante déportée),alias « Mado », parfois orthographié Laure Diebolt, de son nom de naissance Laure Mutschler, née le 10 janvier 1915 à Erstein et morte le à Lyon, est la secrétaire de Jean Moulin. En 1940, elle adhère à l'organisation clandestine du docteur Bareiss. Repéré, elle s'évade d'Alsace la vielle de Noël 1941 et se réfugie à Lyon où elle rentre au réseau Mithridate en qualité d'agent de liaison. En septembre 1942, elle entre au service de Jean Moulin. Elle est affectée au secrétariat de Daniel Cordier. Elle est arrêtée le 24 septembre 1943 et déportée. En avril 1945, elle est libérée par les Américains et rentre à Paris, où elle arrive, très affaiblie, le 16 mai 1945.
- Jules Dillenseger (résistant déporté), né le à Strasbourg, est un chef d'atelier de la Compagnie des Tramways de Limoges. Il adhère à la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial). Avec Ernest Huber, et Alphonse Siegrist il recrute des jeunes Alsaciens Lorrains pour former le futur Groupe Mobile Alsace Sud (GMA Sud) dont il est l'un des organisateurs pour le secteur de Limoges[2]. Il commande, avec le grade d'adjudant-chef FFI, la centurie Rocroi (GMA Sud) du 1er mai 1943 au 6 avril 19446 date à laquelle il est arrêté par la Gestapo et interné à Limoges puis Compiègne. Le 21 mai 1944, il est déporté au camp de concentration de Neuengamme. Le 3 mai 1945, lors de l'évacuation du camp, il fait partie des 5 250 déportés morts dans la baie de Lübeck à bord du paquebot Cap Arcona coulé par l'aviation britannique[2].
- Paul Dungler (résistant déporté), né à Thann le et mort le à Colmar, est un industriel du textile, militant royaliste. Il fonde la Septième Colonne d’Alsace, enregistrée à Londres sous le nom de réseau Martial. Il est un des initiateurs de l’Organisation de résistance de l'armée et à l’origine des Groupes Mobiles d’Alsace.
E
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- Eric Edenwald (résistant déporté), né le 27 décembre 1909 à Colmar (Haut-Rhin), un policier municipal de Colmar resté en poste au sein de l'administration nazie en Alsace annexée. Il fait partie d'un groupe de résistants au sein de la police colmarienne et du réseau Famille Martin des Forces Française Combattantes (FFC). Il est arrêté le 17 avril 1943 et fusillé le 5 mai 1944 au camp de concentration de Dachau (Allemagne).
- Marcelle Engelen (épouse Faber), née le à Strasbourg est Lycéenne et Guide de France (GDF). Elle adhère à la filière d'évasion « Equipe Pur Sang » comme convoyeuse. En janvier 1942, menacée par son appel au Reicharbeitdienst (RAD), elle s'évade d'Alsace et se réfugie à Lyon. Le 19 décembre 1944, elle s'engage en qualité d'infirmière dans l'armée de Terre.
- Lucien Entzmann (résistant déporté), né le 23 janvier 1925 à Strasbourg est apprenti-droguiste. Il appartient à l'organisation clandestine la Main noire au sein de laquelle, il est très actif. Il fait la connaissance de Xavier Nicole qui leur donne la solution pour pénétrer dans le fort Ulrich-Hoch à Illkirch-Graffenstaden où sont stockées des grenades à main. Après la destruction de la Main noire, il sort de détention le 31 mai 1942 et reprend le combat avec le groupe Schaeffer. Il effectue son service au Reichsarbeitsdienst (RAD) puis il est incorporé de force dans la Wehrmacht le 24 février 1944. Blessé en Lituanie, il profite de sa permission de convalescence à Strasbourg pour se mutiler le pied. Il déserte le 3 septembre 1944 et se réfugie chez un paysan de Goxwiller jusqu'à la Libération[2].
- Edmond Erb (résistant déporté), né le 4 décembre 1922 à Illkirch-Graffenstaden est dessinateur industriel. Il est un des responsables du groupe de résistants Feuille de Lierre dont il crée la carte de membre. Il est arrêté une première fois par la Gestapo le 28 juillet 1941 et transféré le 5 août 1941 au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck Il est libéré pour être incorporé de force au Reichsarbeitsdienst (RAD) du 17 octobre 1941 au 28 mars 1942. Il est arrêté de nouveau le 12 mars 1943 et envoyé au camp de sureté de Schirmeck, il en sort le 18 mai 1943 pour être incorporé de Force dans la Wehrmacht. Il est affecté au front de l'Est où il est fait prisonnier le 14 août 1944 en Lettonie par l'armée russe. Il est interné au camp de Tambow (Russie). Il en est libéré le 15 octobre 1945.
- Roland Paul Erhart (mort pour la France), né le , à Strasbourg, est un assistant du professeur René Louis Fontaine depuis 1942[8]. Il réalise de nombreuses opérations chirurgicales clandestines dans les maquis ou à l'Hôpital des réfugiés de Dordogne. Le 7 juin 1944, il est arrêté avec les docteurs Bernard Labrue, Claude Schreiber et Delarge par des Francs-tireurs et partisans (FTP) à la suite d'une dénonciation. Ils sont conduits au camp des résistants, au lieu-dit Fer à Cheval sur la commune de Clermont-d'Excideuil. Après un interrogatoire sommaire, ils sont abattus par les FTP. Le 27 juillet 1945, la préfecture de la Dordogne, indique que les enquêtes approfondies effectuées par les inspecteurs de la police spéciale de la Dordogne et les services de sûreté de la 20e brigade mobile ont révélé que les accusations, qui ont mené à la mort des médecins, sont dénuées de fondement[9].
- Jean Eschbach (résistant de l'intérieur), alias « capitaine Rivière », est né le 29 mars 1895 à Guebwiller, est un industriel de Poligny où il dirige une tannerie. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, il n'est pas mobilisable mais il s'engage comme volontaire dans l'armée française. Après la défaite, il adhère à la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial) dont il assure la communication entre son état-major à Lyon et l'Alsace. Il centralise les renseignements et recueille les évadés en provenance de cette région. Quand Marcel Kibler prend la tête de la Septième colonne d'Alsace et devient chef des Forces françaises de l'intérieur d'Alsace (FFIA), Jean Eschbach devient son chef d'état major. En avril 1944, avec Marcel Kibler ils organisent le Groupe Mobile Alsace (GMA) Vosges. Du 17 au 22 juin, dans un chalet à Grendelbruch, lors d'une réunion clandestine, ils mettent en place l'organisation définitive des FFIA et définissent leurs actions à la libération. Après la neutralisation du GMA Vosges, Jean Eschbach rallie l'armée française du général de Lattre de Tassigny. En novembre 1944, il est nommé responsable de l'ancien Camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck. A la demande de Marcel Kibler, en janvier 1945, il prend le commandement de plusieurs sections de FFIA pour freiner l'offensive allemande sur Strasbourg[Note 1] et laisser le temps d'intervenir aux unités de l'armée française[2].
F
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- Marcelle Faber voir Marcelle Engelen.
- Robert Oscar Léon Falbisaner (résistant de l'intérieur) , né le 16 août 1889 à Strasbourg et décédé dans cette même ville le 26 février 1957 (à 67 ans), est un agent général d'assurance. Il crée un groupe de résistants sous couvert de son club canin « l'Aireda l-Club » de Strasbourg . Puis il l'intègre à l'organisation clandestine du docteur vétérinaire Charles Bareiss dont il devient l'adjoint. Lors du démantèlement de l'organisation clandestine du docteur Bareiss, il réussit à fuir avec son épouse et s'évade d'Alsace.
- René Feldmann (interné politique), né le à Illfurth, est un électrotechnicien de la Rheinische Kraftwerke (Motrice du Rhin ex Société Alsacienne d’Électricité). Il est chargé de récupérer du cuivre destiné à la Centrale électrique de Mulhouse. Cela l'autorise à se déplacer dans toute l'Allemagne et l'Autriche. Dès le début de l'annexion de l'Alsace, il organise des filières d'évasion. Le 10 octobre 1941, il s'engage dans le réseau « Famille Martin » des forces françaises combattantes. Il profite de sa liberté de circuler pour apporter du ravitaillement aux familles déplacées après le massacre de Ballersdorf et convoyer en Allemagne des prisonniers de guerre évadés. A partir du deuxième semestre 1943 à janvier 1944, il organise des évasions massives vers la Suisse. Il est arrêté le 11 janvier 1944 à Mulhouse par la Gestapo. Il s'évade le 21 novembre 1944 et s'engage dans les Forces Françaises de l'intérieur d'Alsace (FFIA)[2].
- Robert Fleig (résistant de l'intérieur), né le 28 juin 1893 à Strasbourg, est un négociant en bière et un participant aux Jeux olympiques d'été de 1920 à Anvers . Lors de la charge de la 2e division blindée pour libérer Strasbourg, il renseigne et guide la colonne du lieutenant-colonel Rouvillois du 12e RC et lui permet de surprendre les défenses allemandes et d'entrer dans la ville. Constamment en tête de la colonne, il meurt au combat le 23 novembre 1944 (à 51 ans) à quelques mètres du pont de Kehl et de la frontière allemande.
- René Louis Fontaine (résistant de l'intérieur), né le à Bischtroff-sur-Sarre, est un chirurgien français. En 1940, à sa démobilisation, il rejoint la cité sanitaire de Clairvivre où il dirige le service de chirurgie. À la demande du comité médical de la Résistance, il organise des équipes chirurgicales mobiles avec ses assistants pour soigner les blessés dans les maquis. Appelé à prendre des responsabilité au sein du comité médical de la Resistance à Limoges, il en confit la direction au professeur Bernard Labrue. Les blessés les plus atteints sont transférés à la cité sanitaire de Clairvivre qui sera surnommée « l'Hôpital de la Résistance[9].
G
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- Théodore, Jean Gerhards dit Théo (résistant déporté), né le 1er février 1900 à Saverne (Bas-Rhin) et mort guillotiné le 29 octobre 1943 (à 43 ans) à Halle-sur-Saale (Allemagne), est un épicier. Il est responsable du secteur de Saverne au sein du réseau Uranus-Klébert des Services de Renseignements (SR) de Vichy. À la suite d'une dénonciation, il est arrêté le 6 juillet 1942. Ses obsèques officielles ont lieu le dimanche 5 septembre 1948 trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
- Alice Gillig (résistante déportée), née Daul, née le 19 juillet 1916 à Strasbourg, et morte le dans la même ville, est une infirmière et une cheftaine des Guides de France.Elle est membre du réseau l’Équipe Pur Sang, un réseau de passeurs. Elle est arrêtée le 21 mars 1942 sur son lieu de travail à Strasbourg et déportée. Le 5 février 1945 elle s'évade et parcourt 600 km en Allemagne pour franchir la frontière Suisse le 2 mars 1945.
- Marie Gross (Résistante déportée), née Krebs le 23 juillet 1899 à Altenstadt et morte le 8 mai 1964 à Wissembourg est une buraliste qui participe à l'évasion une soixantaines de prisonnier de guerre français. Ces derniers viennent avec leurs gardiens acheter du tabac dans son commerce. Ils sollicitent son aide pour s'évader. Avec la complicité de son mari Paul, elle les accueille dans son magasin ou chez elle, les habille, les nourrie. Elle les confit à son amie, Anne-Marie Muller qui les convoie jusqu'à la gare de Strasbourg où ils sont pris en charge par un réseau de passeurs, l'Équipe Pur Sang. Dans certains cas, elle les achemine vers Reichhoffen où il sont pris en charge par le réseau Hector. La chute de l'Équipe Pur Sang, entraine son arrestation, le , ainsi que celle de son mari et de son amie Anne-Marie Muller. Elle est déportée jusqu'à la fin de la guerre.
- Hélène Gutzler voir Hélène Burger.
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- Adélaïde Hautval (déporté politique), surnommée « Haïdi », née Marthe Adélaïde Haas le 1er janvier 1906 au Hohwald, est une psychiatre française. Elle est arrêté en avril 1942, alors qu'elle traversait la ligne de démarcation à Vierzon pour des raisons personnelles. Elle est conduite à Bourges pour contrôle d'identité et sur le quai de la gare, elle prend la défense d'une famille juive maltraitée par les Allemands. Elle est emprisonnée à Bourges, les Allemands lui font porter sur la poitrine une étoile jaune avec une banderole « amie des juifs ». Après avoir connu plusieurs lieu de détention en France, elle refuse toujours de se rétracter. Elle est déportée à Auschwitz par le convoi du 24 janvier 1943. Elle devient médecin dans un des revier de Birkenau. Elle parvient à sauver de la chambre à gaz certaines détenues atteintes du typhus en ne les déclarant pas. Malgré le risque d'être exécutée, elle refuse de participer aux expériences menées par les médecins nazis. Le 2 août 1944, elle est transférée à Ravensbrück comme médecin dans le revier. Elle continue à protège des malades en modifiant leurs fiches médicales et en faussant les diagnostics. Le camp est libéré en avril 1945 mais elle y reste, volontairement, afin de s'occuper des blessés qui ne peuvent être immédiatement transportés. Elle quitte le camp pour la France avec les derniers malades français le 25 juin 1945.
- Oscar Heisserer, né à Schirrhein (Bas-Rhin) le 18 juillet 1914 et mort le , est un footballeur français. Il fut 7 fois capitaine de l'équipe de France. Il refuse de devenir entraineur de l'équipe d'Allemagne et de participer à la propagande nazie. Il reste inflexible malgré les pressions et menaces. En 1943, quand il est menacé d'être incorporé de force dans la Wehrmacht, il fuit en Suisse. En août 1944 il se rend à Pontarlier et s'engage dans l'armée française et participe à la libération de l'Alsace.
- Marie Charles Robert Heitz (résistant déporté),né à Saverne le et mort à Strasbourg le , est un administrateur, homme politique, écrivain, critique d'art, peintre. En novembre 1941, il adhère au réseau Confrérie Notre-Dame (CND) des Forces françaises combattantes (FFC) et devient agent de renseignement. En février 1942, il participe à la diffusion du « Rapport économique »[Note 2]. En septembre 1941, il rédige le « Rapport d'Alsace » sur la situation de l'Alsace, annexée de fait pour le transmettre au gouvernement de Vichy. Ce document présente le contexte alsacien (militaire, économique, administratif, scolaire, culturel, religieux et linguistique…). Il doit aussi permettre de saisir la commission d'armistice sur l'imminence du danger de l'incorporation de force des alsaciens dans l'armée allemande. Le rapport est envoyé aux services de renseignements de Vichy, des alliés et du général de Gaulle. Il est arrêté le 9 septembre 1942 et détenu jusqu'à la fin de la guerre.
- Ernest Huber (Déporté politique), alias Richard Marcellin, né le à Andlau, est un employé à la mairie de Strasbourg. Il est affecté à Limoges comme commis principal à l'intendance de police de la préfecture. Il adhère à la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial). Avec Jules Dillenseger et Alphonse Siegrist il recrute des jeunes Alsaciens Lorrains pour former le futur Groupe Mobile Alsace Sud (GMA Sud) dont il est l'un des organisateurs pour le secteur de Limoges[2]. Le 6 avril 1944, il est arrêté par la Gestapo et interné à Limoges et Compiègne. Le 21 mai 1944, il est déporté au camp de concentration de Neuengamme où il est affecté au kommando de Fallersleben-Laagberg (usine Volswagen). Le 11 décembre 1944, il est transféré au camp de concentration de Buchenwald, puis le 10 janvier 1945 à celui de Dora-Mittelbau et le 3 avril 1945 à celui de Bergen-Belsen. Il est libéré par l'armée britannique le 15 avril 1945 . Il rentre en France le 30 avril 1945[2].
- Jeanne Helbling, née Johanna Maria Helbling le 28 juillet 1903 à Thann, est une actrice française. A Paris, en 1940, elle s'engage dans la Résistance sous le nom de « Chantal ». Elle utilise son appartement de Neuilly, pour hébergé des résistants et des agents alliés. Pierre Brossolette, le colonel Passy et Forest Yeo-Thomas y organisent une importante réunion qui permettra la création du Comité de coordination des mouvements de résistance de la zone nord.
- Frédéric Hunsinger (résistant déporté), né le 23 novembre 1907 à Wihr-en-Plaine, est un policier municipale de Colmar resté en poste au sein de l'administration nazie en Alsace annexée. Il fait partie d'un groupe de résistants au sein de la police colmarienne et du réseau Famille Martin des Forces Française Combattantes (FFC). Il est arrêté le 17 avril 1943 et fusillé le au camp de concentration de Dachau (Allemagne).
- Alphonse, Ambroise Hurth (résistant déporté), né le 8 décembre 1908 à Ingersheim, est un employé municipal de la ville de Colmar resté en poste au sein de l'administration en Alsace annexée. Il fait partie d'un groupe de résistants de la police colmarienne et du réseau Famille Martin des Forces Française Combattantes (FFC). Il dérobe des cartes d'identité vierges que remplit Émilie Edenwald (épouse de Eric Edenwald). Il est arrêté le 20 avril 1943 et guillotiné le à Bruchsal. Ses obsèques officielles ont lieu le dimanche 1er novembre 1948 trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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- Jeanne Jenny voir Jeanne Pfendler dans cet article.
- Adolphe Michel Jung, né le à Schiltigheim, est un chirurgien. A sa démobilisation, il est affecté à la cité sanitaire de Clairvivre. Après l'armistice, il revient en Alsace pour chercher sa famille mais les nazis lui interdisent de repartir. Il reprend ses fonctions à l'hôpital civil. Il est profondément francophile et supporte très mal la nazification de l'Alsace annexée. Il démissionne de toutes ses fonctions et travaille dans le privé. En représailles, il est séparé de sa famille et exilé en Allemagne. Fin 1942, il fait la connaissance de Fritz Kolbe qui travaille pour les alliés. Il photographie les documents qu'il lui apporte pour qu'ils soient acheminés par le réseau « Samson ». A la fin de la guerre, il doit se justifier auprès de la commission d'épuration. Il est rapidement blanchit par les alliés et reprend ses fonctions.
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- Paul-Jacques Kalb (résistant de l'extérieur) alias « Jacques d'Alsace » est né le 19 août 1898 à Wiesbaden. En novembre 1940 à Lyon, il crée le service d'aide aux réfugiés et aux expulsés d'Alsace et de Moselle. Il prend contact avec la résistance alsacienne et avec Jean Moulin qui le considère comme le représentant de l'Alsace annexée. Il aide de nombreux alsaciens à rejoindre la France libre ou l'Afrique du Nord. Il adresse au gouvernement de Vichy de nombreuses protestations contre l'annexion de l'Alsace et la Moselle et l'incorporation de force des Alsaciens et Mosellan. Le 14 février 1943, Paul-Jacques Kalb rejoint Londres et s'engage dans les Forces françaises libres (FFL). Il est affecté au cabinet du général de Gaulle et devient le porte-parole de la France combattante. Il s'exprime à la BBC sous le pseudonyme de « Jacques d'Alsace ». En juin 1943, le général de Gaulle lui confie les affaires d'Alsace-Moselle au sein du comité français de libération nationale (CFLN). Un an plus tard, il dirige les services d'Alsace-Lorraine au sein du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). En 1945, il est en poste à Strasbourg dans le cadre de la mission militaire française en Alsace-Lorraine (MMFAL). Le 10 février 1945, il est nommé au conseil municipal provisoire de Colmar.
- Marcel Kibler (résistant de l'intérieur), alias « Marceau », est né le à Saint-Amarin et mort le dans sa commune de naissance est un directeur technique. Avec Paul Dungler, il est un des fondateurs de la Septième colonne d'Alsace en septembre 1940 (Réseau Martial pour Londres). Il refuse de faire allégeance au troisième Reich et il est expulsé, avec sa famille d'Alsace annexée. Il rejoint Paul Dungler à Lyon où s'installe dans un premier temps l'état-major de l'organisation clandestine. Au départ de Paul Dungler en août 1943, il prend le commandement du réseau. Il met en place les Groupes mobiles d'Alsace (GMA) et combat plus particulièrement avec celui des Vosges. Après les Réunions de Grendelbuch, qu'il dirige, il est reconnu comme le chef des Forces françaises de l'intérieur (FFI) d'Alsace. A leur tête, il participe à la libération de l'Alsace et fait face à la contre-offensive allemande sur Strasbourg début janvier 1945. Il termine la guerre dans l'état-major du général de Lattre de Tassigny puis reprend ses activités civiles dans son village natal.
- Jacques Knecht (incorporé de force, déporté résistant), né le à Strasbourg et mort fusillé le à Ingolstadt (Allemagne), est apprenti. En septembre 1943, il est incorporé de force dans l'armée allemande et affecté au front de l'Est où il est blessé dans le Caucase. Après sa guérison, il est envoyé à Tournon-sur-Rhône comme interprète-traducteur à la Kommandantur. Il utilise sa position dans la Wehrmacht pour aider la Résistance. Le 1er avril 1944, il déserte et rejoint les Francs-tireurs et partisans (FTP) de l'Ardèche avec lesquels il combat sous le nom de « Jackie (Jacky) ». Le 5 juillet 1944, près de Le Cheylard, il commande une trentaine de caucasiens déserteurs de la Wehrmacht, quand il est blessé et capturé. Le 21 novembre 1944, il est condamné à mort pour désertion et espionnage. Il est fusillé le 21 février 1945 dans la forteresse d'Ingolstadt (Bavière).
- Marie Krebs voir Marie Gross
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- Bernard Labrue (mort pour la France), est un élève du professeur René Louis Fontaine. A la demande de ce dernier, il est responsable de la gestion des équipes chirurgicales mobiles de la Résistance en Dordogne. Avec ses équipes, il réalise de nombreuses opérations chirurgicales clandestines dans les maquis ou à l'Hôpital des réfugiés de Dordogne. Le 7 juin 1944, il est arrêté avec les docteurs Roland Paul Erhart, Claude Schreiber et Delarge par des Francs-tireurs et partisans (FTP) à la suite d'une dénonciation. Ils sont conduits au camp des résistants, au lieu-dit Fer à Cheval sur la commune de Clermont-d'Excideuil. Après un interrogatoire sommaire, ils sont abattus par les FTP. Le 27 juillet 1945, la préfecture de la Dordogne, indique que les enquêtes approfondies effectuées par les inspecteurs de la police spéciale de la Dordogne et les services de sûreté de la 20e brigade mobile ont révélé que les accusations, qui ont mené à la mort des médecins, sont dénuées de fondement[9].
- Jacqueline Levi voir Jacqueline Bromberger dans cet article.
- Fanny Loinger, née le à Strasbourg, est une infirmière. Elle travaille aux Hospices civils de Strasbourg évacués à la cité sanitaire de Clairvivre. En 1941, elle adhère à l’Œuvre de secours aux enfants (OSE) pour s’occuper des Juifs étrangers, réfugiés à Marseille, en attente d’un visa d’immigration vers les États-Unis. En , lorsqu'ils sont transférés au camp des Milles, elle décide de les accompagner comme « internée volontaire », afin de faire sortir les enfants du camp. Elle intègre le Réseau Garel et en devient la responsable du Sud-Est. Elle sauve 400 enfants.
- Georges Loinger (résistant de l'intérieur), né le 29 août 1910 à Strasbourg, est un professeur d'éducation physique et sportive. Pendant la campagne de France, il est fait prisonnier mais s'évade de son staglag en Bavière. Il rejoint son épouse réfugiées à la Bourboule avec 123 jeunes réfugiés juifs. Rapidement, il rejoint la Résistance au sein du réseau Bourgogne. Il devient responsable du sport au sein des maisons de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) où il organise le sauvetage de plusieurs centaines d'enfants juifs qu'il fait convoyer via Annemasse jusqu'en Suisse. Cette filière permet l'exfiltration d'environ 1 200 enfants. A partir de 1942, il adhère au Réseau Garel.
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- Charles Mangold (interné résistant), né le 21 août 1891 à Ostwald (Basse-Alsace annexée) est fonctionnaire. En septembre 1939, Il est évacué avec son service à Périgueux en Dordogne. En 1941, il est l'un des fondateurs du Groupement d'entraide des réfugiés d'Alsace et de Lorraine (GERAL). Il rejoint, avec son fil Jean-Paul Seret-Mangold, la résistance au sein du groupe « Roland », dépendant de l'Armée secrète (AS). Il prend le nom de code « Vernois ». De janvier à juillet 1943 il est chef de l'AS pour Périgueux puis de juillet 1943 à août 1944 il devient chef de l'AS de Dordogne-centre. Il est l'inspirateur et le principal responsable du « corps franc Roland », bras armé du groupe du même nom. Le 7 août 1944, une semaine avant le départ des Allemands de Périgueux, il est arrêté sur dénonciation. Il est torturé et tente de se suicider pour être certain de ne pas parler. Il est fusillé le 12 août 1944 (à 52 ans) à Périgueux (Dordogne). Son corps est récupéré dans une fosse commune par sa famille, le 19 août 1944 après le départ des Allemands.
- Paul Mathéry (déporté politique), né le 7 septembre 1907 à Neuve-église, est secrétaire de mairie. Il est membre du réseau de résistance Vélite-Thermopyles. Il fournit des faux papiers à des enfants juifs. Il est arrêté, torturé par la Gestapo puis déporté. Il meurt au Kommando de Melk, dépendant du camp de concentration de Mauthausen, le 2 août 1944.
- Sœur Marie-Philbertine (résistante déportée) voir Marie Wiltz.
- Bernard Metz (résistant de l'intérieur), né le 4 août 1920 à Strasbourg, est un étudiant en médecine qui adhère à la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial). Il organise dans le Sud-Ouest de la France le Groupe Mobile d’Alsace Sud (GMA Sud). Il participe activement au recrutement de ses membres. Les maquis qui le composent deviennent la Brigade indépendante Alsace-Lorraine (BIAL) en . Après d'âpres négociations avec les chefs des groupes, il obtient de placer la BIAL sous le commandement d'André Malraux, alias « colonel Berger » et son adjoint opérationnel le lieutenant-colonel Pierre-Elie Jacquot.
- Anne-Marie Muller (résistante déportée), né Uter le à Schalbach convoie des prisonniers de guerre français recueillis par son amie Marie Gross à Wissembourg. Elle les accompagne jusqu'à la gare de Strasbourg pour les confier au réseau l'Équipe Pur Sang ou à Reichshoffen pour les remettre à la filière du Rehtal appartenant au réseau Hector. A la suite du démentellement de l'Équipe Pur Sang, elle est arrêté en mai 1942 et interrogé par la Gestapo. Elle est jugé le par le Volksgerichtshof à dix ans de pénitencier. Il n'est pas tenu compte de sa nationalité Suisse obtenue par son mariage car elle réside et est jugée pour des faits commis en Alsace annexée qui fait partie du troisième Reich aux yeux des nazis. Elle est déportée dans différents pénitenciers puis libérée par l'armée britannique en mai 1945. Elle est rapatriée en France le [10].
- Caroline Muller (résistante déportée), née le 30 novembre 1907 à Oberseebach actuellement commune de Seebach et morte le 21 mai 1958, est une secrétaire médicale. Sous le pseudonyme de « Tante Jeanne » elle fonde à Haguenau avec le Dr Paul Flesch une filière d'évasion aidant des prisonniers de guerre (PG) français et autres fugitifs, notamment des Alsaciens réfractaires à l'incorporation de force, à franchir la frontière entre l'Alsace annexée de fait et la France. À la suite d'une dénonciation, elle est arrêtée par la Gestapo le 27 mars 1942 à Haguenau et déportée. Elle est libérée par l'intermédiaire de la Croix-Rouge suédoise en avril 1945.
- Laure Mutschler voir Laure Diebold dans cet article.
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- Fanny Nezer voir Fanny Loinger.
- Xavier Nicole (résistant déporté), né le 17 août 1925 à Strasbourg, est apprenti. Avant l'arrivée des Allemands, il fait franchir l'Ill à un maximum de soldats français. Par l'intermédiaire d'Edmond Erb il rejoint le groupe Feuille de Lierre. Il devient l'agent de liaison avec le groupe la Main noire qu'il connaît par l'intermédiaire de Lucien Entzmann. Lors du démentellement des groupes Main noire et Feuille de Lierre, il est arrêté le 18 juillet 1941. Il est interné au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck puis incorporé de force dans la Wehrmacht le 2 avril 1942. Il est fait prisonnier de guerre et interné dans un camp. Il revient en France en 1945.
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- Guy Perny (résistant déporté), né à Sarreguemines , est un étudiant à l'école d'ingénieur de Strasbourg[2]. Ses parents sont étalblis à Wasselonne où il tiennent le restaurant « Au Cygne d'Or ». En février 1940, il rejoint son école évacuée en Dordogne pour y apprendre qu'elle n'ouvrirait pas. Il trouve un travail à Bordeaux où il entend l'appel du 18 juin du général de Gaulle. Il tente plusieurs fois, sans résultats, de franchir clandestinement la frontière espagnole pour rejoindre Londres. De guerre lasse, il tente de s'engager dans la marine nationale à Toulon mais il est trop jeune. Il est rapatrié d'office en Alsace annexée. A son retour à Wasselonne, il constate que sa mère utilise son restaurant comme relai à une filière d'évasion de prisonniers de guerre (PG). Il décide de créer un groupe de résistance qu'il nomme dans un premier temps « Jeunesse impérialiste française ». L'épithète impérialiste se rapporte à l'empire colonial français. Plus tard il le renomme « Jeunesse Française »[5]. Le groupe compte dans ses rangs, Jacques Ruff, qui via son père Camille Ruff, lui permet d'avoir des contacts avec l'organisation du docteur Bareiss. Par Henri Monpeurt il a des contacts avec les résistants implantés dans les services de l'électricité de Strasbourg. Le 14 mars 1941, sa mère est arrêtée et son restaurant est fermé. Il tente, en vain, de s'évader d'Alsace et continue son activité de résistant. Il est arrêté le 21 avril 1942 pour « fondation d'une organisation de jeunesse anti-allemande »[5]. Il est libéré le 25 avril puis incorporé de force le 11 janvier 1943 dans la Wehrmacht et envoyé sur le front de l'Est. Il est rapatrié le [2].
- Pierre Peter (résistant de l'intérieur), né le 27 juillet 1921 à Riespach est secrétaire de mairie de son village natal et le fils du maire en poste pendant la guerre. Dans la nuit du 10 au 11 février 1943, il s'évade d'Alsace en guidant une colonne de 183 jeunes hommes fuyants l'incorporation de force dans l'armée allemande. Ce groupe, connu par la suite sous le nom de Espenkolonne du nom de la croix de l’Espen d’où ils partirent, rejoint la Suisse après sept heures de marche dans la neige. En représailles, leurs familles sont déportées par les Allemands en application de la Sippenhaft « responsabilité du clan » ou « de la parenté ». Le 14 octobre 1944, il s'engage dans le Groupe Mobile d'Alsace (GMA) Suisse et combat au sein du 1er bataillon de chasseurs à pied (BCP) jusqu'à sa démobilisation le 12 décembre 1944[2].
- Jeanne Pfendler (internée résistante), née Jenny le 16 janvier 1924 à Hagenthal-le-Bas est la fille d'un cafetier suisse émigré en France avant la guerre. Elle travaille dans l'établissement de ses parents situé à quelques centaines de mètres de la frontière suisse qui est matérialisé par la rivière Lertzbach. Très vite la position du village entraine l'afflux de prisonnier de guerre évadé et autres fugitifs. Spontanément, Jeanne Pfendler effectue des centaines de passages de nuit. Son action est connue des réseaux d'évasion comme celui d'Auguste Riegel, qui lui envoie des évadés. Régulièrement, elle passe clandestinement la frontière pour transmettre les messages et informations militaire entre Paul Winter alias « commandant Daniel » et Julien Dungler du consulat général de France à Bâle qui les envoie à Londres. Le 28 août 1944, sur dénonciation, Jeanne Pfendler est arrêté mais s'évade le soir même. Elle se réfugie dans une annexe du café de ses parents qui sont avertis par un douanier, ami de la famille, d'une fouille éminente de l'établissement. Elle franchit la frontière dans la nuit du 2 au 3 septembre 1944. Jeanne Pfendler est condamné à mort par contumace. Elle a fait passée clandestinement la frontière suisse à 604 personnes. Les membres de sa famille ne seront pas inquiété car ils sont suisse. Jeanne Jenny opte pour la nationalité française quand elle se marie avec Monsieur Pfendler le 11 septembre 1945[2].
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- René Radius (résistant déporté), né le 13 octobre 1907 à Strasbourg (Bas-Rhin) et mort le 14 novembre 1994 (à 87 ans) dans la même ville, est un homme politique français. Avec d'autres résistants, il crée « Les Gaullistes » une filière d'aide aux prisonniers de guerre (PG) évadés. En février 1941, par l'intermédiaire de Robert Falbisaner, adhère à l'organisation clandestine du docteur vétérinaire Charles Bareiss. En août 1941, il intègre le réseau Klébert-Uranus des Forces Françaises Combattantes (FFC). Le 29 juillet 1942 il est arrêté par la Gestapo et condamné à trois ans de prison. Il est libéré le 4 octobre 1944.
- Joseph Rey (résistant déporté) est un homme politique français, né le 10 septembre 1899 à Colmar (Haut-Rhin) et mort le 26 juillet 1990 (à 90 ans) à Colmar (Haut-Rhin). C'est un des artisans de la réconciliation franco-allemande et un militant actif de la construction européenne. il adhère à l'organisation clandestine du docteur Charles Bareiss. En février-mars 1942, il participe à la diffusion du « Rapport économique [Note 2]» ainsi que du « Rapport d'Alsace » de Robert Heitz[Note 3]. À la suite d'une dénonciation, il est arrêté par la Gestapo le 1er avril 1942. Il est libéré le 25 avril 1945 par l'armée française.
- Auguste Riegel (résistant de l'intérieur) alias « Oncle Auguste » ou « Tante Augustine », né le à Belfort, est le chef des établissements Clemessy à l'arrivée des Allemands à Mulhouse. Il s'engage dans la résistance au sein de son entreprise et André Clemessy, directeur de la société intègre, son organisation. Par l'intermédiaire de Paul Winter, il rejoint rapidement la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial) dont il devient le responsable du secteur de Mulhouse avec Raymond Berchtold. Son bureau devient son PC. Il participe à l'organisation de filières dévasions et coopère avec d'autres organisations comme le réseau Uranus-Kléber des Forces françaises combattantes (FFC) ou celui d'André Hug, chef d'un groupe de cheminots résistants à la gare de Saint-Louis. En 1944, Paul Winter le nomme chef d'état-major des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) du Bas-Rhin. Il est membre du Comité départemental de Libération (CDL) puis devient président du Comité de libération de Mulhouse. Après la libération de la ville le 21 novembre 1944, il commande le bataillon des FFI qui combat aux alentours de la ville[2].
- Albert Rohmer (résistant déporté), né le à Huttenheim et mort le à Strasbourg, est un professeur de pédiatrie à la Faculté de médecine de l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. A partir de 1er mars 1943, il met ses compétences médicales au service de la résistance au sein de « Résistance Est ». Il est arrêté 8 mars 1944 par la Gestapo puis déporté le 15 juillet 1944 au camp de concentration de Neuengamme et il est affecté au Kommando Beendorf près de Helmstedt. Début 1945, il est interné camp de concentration de Wöbbelin. Il est libéré par l'armée britannique le 2 mai 1945[2]. Albert Rohmer aurait servi de modèle pour le personnage d'Albert, médecin français déporté qui fut affecté à une infirmerie d'un camp de concentration dans le livre de David Rousset, Les jours de notre mort, Hachette Pluriel Reference, , 994 p. (ISBN 2818503299, EAN 978-2818503294).
- Camille, Georges Ruff (interné résistant), né le 27 juillet 1898 à Strasbourg, est fondé de pouvoir aux établissements Simon-Loeb à Strasbourg, il réside à Eckbolsheim où il cache des armes et des munitions. Il est responsable du secteur Strasbourg-campagne au sein de l'organisation clandestine du docteur vétérinaire Charles Bareiss. Capturé par les Allemands, il se suicide le 9 juillet 1942 (à 43 ans) en détention. Sa mort évite la capture des résistants du secteur dont il a la responsabilité.
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- Lucien Schiffmann (résistant de l'intérieur) alias « Demoiselle », né le à Strasbourg, est médecin et l'un des assistants du professeur René Fontaine à la cité sanitaire de Clairvivre. Ce dernier lui confit la gestion d'une équipe chirurgicale mobile pour la Résistance de Dordogne. Le , il installe sont équipe à Lamonzie-Montastruc pour soutenir les maquisards qui se battent à Mouleydier. Il est fait prisonnier par les Allemands dans la région de Vergt et transféré à Périgueux où il est fusillé deux mois plus tard, le . Á la Libération, sa dépouille est exhumée et ses cendres transférées à Strasbourg, au cimetière israélite de Cronenbourg.[11].
- Claude Schreiber (mort pour la France), né le , à Strasbourg, est un assistant du professeur René Louis Fontaine[8]. Il réalise de nombreuses opérations chirurgicales clandestines dans les maquis ou à l'Hôpital des réfugiés de Dordogne. Le 7 juin 1944, il est arrêté avec les docteurs Bernard Labrue, Roland Paul Erhart et Delarge par des Francs-tireurs et partisans (FTP) à la suite d'une dénonciation. Ils sont conduits au camp des résistants, au lieu-dit Fer à Cheval sur la commune de Clermont-d'Excideuil. Après un interrogatoire sommaire, ils sont abattus par les FTP. Le 27 juillet 1945, la préfecture de la Dordogne, indique que les enquêtes approfondies effectuées par les inspecteurs de la police spéciale de la Dordogne et les services de sûreté de la 20e brigade mobile ont révélé que les accusations, qui ont mené à la mort des médecins, sont dénuées de fondement[9].
- Jean-Paul Serret-Mangold (résistant de l'intérieur), né le , est le fils de Charles Mangold chef de l'Armée secrète (AS) de Dordogne-centre. En septembre 1939, il suit sa famille réfugiée à Périgueux en Dordogne et reprend ses études au lycée professionnel de Claveille. En mars 1942, il s'engage dans l'armée de l'air de l'armée d'armistice. A la dissolution de cette dernière, il aide à cacher les armes et le matériel du 26e régiment d'infanterie pour le compte de Organisation de Résistance de l'Armée (ORA). Avec son père, il rejoint le groupe « Roland », dépendant de l'Armée secrète (AS) dont il devient l'agent de liaison jusqu'à la libération de la Dordogne en août 1944. Le 3 septembre 1944, il s'engage dans le bataillon « Strasbourg » de la Brigade indépendante Alsace-Lorraine (BAL) au sein de laquelle il finira la guerre. Il est démobilisé en mars 1946.
- Alphonse Siegrist (résistant de l'intérieur), né le à Strasbourg, est inspecteur de police dans cette ville. Le 22 juin 1940, à Saint-Benoît-la-Chipotte, il est capturé par les Allemands mais s'évade le lendemain[2]. Il est affecté à Limoges comme adjoint de l'Intendant de la Police régionale. Il peut consulter de nombreux documents et fournit de précieux renseignements à la Résistance. Il prévient les personnes devant être arrêtés[12]. En 1942, il adhère à la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial). Avec Jules Dillenseger et Ernest Huber il recrute des jeunes Alsaciens Lorrains pour former le futur Groupe Mobile Alsace Sud (GMA Sud) dont il est l'un des organisateurs pour le secteur de Limoges[2]. Le 6 avril 1944, il échappe de justesse à une arrestation par la Gestapo. Le 6 juin 1944, il rejoint le groupement GAO-Jugie de l'Armée Secrète (AS). Le 14 août 1944, il sert d'interprète lors de la capitulation de la garnison allemande de Brive[12]. Il participe à la libération de l'Alsace au sein de GMA Sud qui devient la Brigade Indépendante Alsace-Lorraine. Puis il s'engage dans le 9e régiment de Zouaves. Il meurt au combat le 10 avril 1945 à Malsch (Allemagne)[2].
- Ceslav Sieradzki (résistant de l'intérieur), en polonais Czesław Sieradzki, né le 16 juillet 1925 à Barr , est un orphelin, apprenti boulanger d'origine polonaise, assassiné par les nazis le 12 décembre 1941 (à 16 ans) au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck. Il appartient au groupe « La Main noire » fondée et dirigée par Marcel Weinum. En mai 1941, il est arrêté avec ce dernier en tentant de prendre contact avec un agent du consulat britannique de Bâle. Il est abattu sommairement au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck. Le communiqué officiel du Reichsführer SS, chef de la police allemande, annonce que Ceslav Sieradzki a été fusillé « wegen Widerstandes » (« pour cause de résistance »). C'est la première fois qu'est employé ce terme de « résistance » pendant la Seconde Guerre mondiale.
- Sœur Marie-Philbertine (résistante déportée) voir Marie Wiltz.
- Paul Staedel (résistant de l'intérieur), né le 2 novembre 1922 à Strasbourg, appartient au groupe de résistants Feuille de Lierre. Il y est responsable de la filière d'évasion. Le 2 août 1941, pour éviter son incorporation de force au Reichsarebitsdienst (RAD), il s'évade d'Alsace et rejoint le groupe Le Coq enchaîné à Vaulx-en-Velin près de Lyon en passant par la Suisse. Il revient combattre en Alsace en 1944 avec les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI).
- Joseph Storck (résistant de l'intérieur), né le à Guebwiller est un enseignant français, proviseur du lycée Gay-Lussac, qui sauve de nombreux élèves juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Il reçoit à titre posthume le titre de Juste parmi les nations le , du mémorial de Yad Vashem.
- René Stouvenel (résistant de l'intérieur), né le 2 avril 1906 à Wisches, est un garagiste de ce village. Il organise le passage de la frontière entre l'Alsace annexée et la zone occupée de prisonniers de guerre puis d'agents de liaison. Il crée le « Corps Franc de la Haute Vallée de La Bruche » qui assure, entre autre, le convoyage de Marcel Kibler et Jean Eschbach qui se rendent aux réunions de Grendelbruch en juin et juillet 1944. Il est responsable des Forces françaises de l'intérieur (FFI) de la vallée de la Bruche
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- Anne-Marie Uter (résistante déportée) voir Anne-Marie Muller.
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- Louis Warth (déporté politique), né le 9 juin 1925 à Illkirch-Graffenstaden, est apprenti dessinateur. Il est un des dirigeants du groupe de résistants Feuille de Lierre. Après la défaite de 1940, il fait passer avec Edmond Erb la frontière aux prisonniers de guerre. Ils établissent des filières passant par Fouday et Ranrupt. Quand Edmond Erb crée la Feuille de Lierre, il rejoint le groupe et participe à ses actions. Lors du démentellement de son groupe, il est arrêté par la Gestapo le 28 juillet 1941. Il est interné au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck le 6 août 1941. Il est libéré le 28 mars 1942. Il est déclaré inapte au service militaire et finit la guerre en travaillant à la Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM) d'Illkirch-Graffenstaden.
- Marcel Weinum (résistant déporté) est né à Brumath, au nord de Strasbourg, le 5 février 1924. En septembre 1940, alors qu’il n’a que 16 ans, il crée à Strasbourg, le réseau de Résistance « La Main Noire » composé de 25 jeunes de 14 à 16 ans, presque tous apprentis et fils d’ouvriers. Presque tous agissent à l’insu de leurs parents. Le groupe est spécialisé dans la contre-propagande, le sabotage, et le renseignement. Il réalise, entre autres, l'attentat contre la voiture du gauleiter Robert Wagner. Le 20 mai 1941, Marcel Weinum et son camarade Ceslav Sieradzki sont arrêtés en tentant de prendre contact avec un agent du consulat britannique de Bâle. Il est condamné à mort et décapité le 14 avril 1942 à Stuttgart, en Allemagne.
- Lucienne Welschinger (résistante déportée), née le 11 septembre 1918 à Belfort et morte le à Brumath, est une cheftaine scout des Guides de France (GDF). Elle fonde le réseau d'évasion « Équipe Pur Sang ». Elle est arrêtée par la Gestapo le 12 mars 1942 et déportée. Elle est libérée par l'armée américaine en mai 1945.
- Sœur Marie-Philbertine (résistante déportée), née Marie Wiltz le 20 janvier 1894 à Dambach-la-Ville, est une religieuse de l'Ordre de la Divine Providence. En 1939, elle est la supérieure de l'école Jeanne-d'Arc de Mulhouse. L'établissement est réquisitionné par la Wehrmacht pour loger un officier et son état-major. Malgré cela, elle entre en relation avec Paul Winter et Auguste Riegel de la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial) et s'investie dans l'aide à l'évasion des prisonniers de guerre (PG). Elle les cache, les ravitaille et les remet pour le passage de la frontière à la famille Rohmer de l'hôtel de la Bourse à Mulhouse. L'arrestation de cette famille le 30 mars 1942 entraine son arrestation le 27 mai 1942. Elle est internée à la prison de Mulhouse jusqu'au 20 août 1942 puis déportée à la prison de Berlin-Moabit. Elle est jugé par le Sondergericht, un « tribunal d'exception » , le 25 février 1943 à Strasbourg. Elle est défendue par l'avocat André Moser qui plaide la charité chrétienne. Elle est condamnée à une année de prison. Libérée le 15 mai 1943 elle reprend ses activités clandestines de renseignements. En novembre 1944, elle apprend son arrestation imminente et se réfugie en Suisse. Elle revient après la libération de Mulhouse[2].
- Martin Auguste Winterberger (déporté politique), né le à Dinsheim-sur-Bruche, est le seul Français évadé du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Martin Winterberger est profondément francophile et rejette l'annexion de fait de l'Alsace. Il est arrêté le 15 avril 1941 et envoyé au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck. Sa résistance à la « rééducation » entraine son internement, le 12 novembre 1941, au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le 4 août 1942, Il s’évade avec quatre autres détenus. Il s'agit de Karl Haas (autrichien), Alfons Christmann (allemand) Joseph Chichosz (polonais) et Joseph Mautner (tchèque). Les prisonniers mettent des uniformes d'officiers SS et volent une voiture officielle et se présentent à la sortie du camps. Les sentinelles leur ouvrent la barrière et leur rendent les honneurs[13]. Martin Winterberger rejoint l'Afrique du Nord et s'engage dans la 1ère division française libre (DFL) avec laquelle il fait la campagne d'Italie, le débarquement de Provence et la libération de l'Alsace.
- Georges Wodli (résistant déporté), alias « Jules », né le 15 juillet 1900 à Schweighouse-sur-Moder (Bas-Rhin, alors en territoire allemand), et mort à Strasbourg sous la torture au cours de la nuit du 1er au , est un cheminot militant communiste, syndicaliste. Il est chargé de rétablir la liaison avec les communistes de la zone annexée. Il revient en Alsace début 1941 où dirige le réseau Wodli, organisant la résistance d'inspiration communiste dans la région. Il est arrêté par la police de Vichy à Chatou (Yvelines) le 30 octobre 1942 et livré à la Gestapo. Il succombe finalement à la torture au siège de la Gestapo, rue Sellénick, à Strasbourg. Son corps est brûlé au four crématoire du camp de concentration du Struthof.
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- Albert Zimmer (résistant de l'extérieur), né le 12 juillet 1922 à la Wantzenau, est un combattant de la 2e DB mort le 23 novembre 1944 (à 22 ans) en participant à la libération de Strasbourg. En juillet 1941, il s'évade d'Alsace annexée et rejoint l'armée française. Il participe à la libération de la France au sein du 12e RC où il est le chef de char du M4A3 Sherman « Cherbourg ». Il est tué sur le coup par un tir antichar à quelques mètres du pont de Kehl et de la frontière Allemande qu'il est le premier à atteindre. Il meurt à quelques kilomètres de chez lui sans revoir sa famille.
Notes et références
Notes
- L'armée américaine avait évacué Strasbourg pour se replier sur les Vosges.
- Rapport économique : Fin janvier 1942, le Reichmarschal Hermann Goering, chargé de l'économie du Reich, convoque à Berlin les principaux responsables régionaux des Services économiques pour leur faire part des difficultés actuelles et à venir de l'Allemagne. Son exposé est particulièrement pessimiste. La résistance alsacienne en fait une synthèse appelée Rapport économique et largement diffusée.
- Le « Rapport d'Alsace », rédigé par Robert Heitz, présente le contexte alsacien (militaire, économique, administratif, scolaire, culturel, religieux et linguistique…). Il est initialement destiné au gouvernement de Vichy et doit, entre autres, permettre de saisir la commission d'armistice sur l'imminence du danger de l'incorporation de force des alsaciens dans l'armée allemande. Le rapport est envoyé aux services de renseignements de Vichy, des alliés et du général de Gaulle.
Références
- Eberhard Jäckel, La France dans l'Europe de Hitler, op. cit., chap. « L'annexion déguisée », p. 123
- Eric Le Normand (dir.), Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens. (ill. Christophe Clavel), La Résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 959964698, lire en ligne)
- Anstett, Marlène, Gommées de l'histoire : des Françaises incorporées de force dans le Service du travail féminin du IIIe Reich, Strasbourg, Éditions du Signe, cop. 2015 (ISBN 978-2-7468-3329-6 et 2746833298)
- Charles Émile Altorffer sur le site Yad Vashem (en)
- Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies tome 4 : Les communistes alsaciens, la jeunesse alsacienne dans la résistance française., Fetzer, , 412 p. (ISBN 978-2-402-22760-5, lire en ligne).
- Lead Off, « Jacqueline Bromberger », sur Mémoire et Espoirs de la Résistance (consulté le )
- « CAUCHY Jean-Paul », sur Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace (consulté le )
- « Les Alsaciens de retour à Clairevivre – CDM 24 » (consulté le )
- Christophe, ... Woehrlé, La cité silencieuse : Strasbourg-Clairvivre, 1939-1945, Éditions Secrets de pays, dl 2019 (ISBN 978-2-9560781-4-2 et 2-9560781-4-3, OCLC 1122825588, lire en ligne)
- Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus, 1940-1945, (ISBN 978-2-7491-2009-6 et 2-7491-2009-8, OCLC 896816152, lire en ligne)
- Jean-Paul Bedoin et Dominique Tantin, « SCHIFFMANN Lucien - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr, (consulté le )
- Gilbert Beaubatie, « SIEGREST Alphonse - Maitron », sur maitron.fr, (consulté le )
- « Il y a vingt-cinq ans, un Français libre réussissait la seule évasion du camp de Struthof – Fondation de la France Libre » (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA), La Résistance des Alsaciens, Paris, Fondation de la Résistance, Département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9).
- Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés: Résistants et héros inconnus 1939-1945, Le Cherche midi, (ISBN 9782749120676, lire en ligne).
- Broissia, Pierre Aymar de, 1965-, Jagora, Nicolas. et Neuville, Aurore de. (préf. Hamlaoui Mekachera), Résistance, 1940-1944 : témoignages, dossiers, chronologie : édition Alsace, Little big man, , 241 p. (ISBN 2-915347-20-4 et 978-2-915347-20-3, OCLC 57250485, lire en ligne).
Articles connexes
- Annexion de l'Alsace (1940)
- Résistance en Alsace et en Moselle annexées
- Déporté résisant
- Interné résistant
- Patriote résistant occupation (PRO)
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