Jean-Paul Cauchi

Jean-Paul Cauchi, parfois orthographié Cauchy, né le à Mulhouse (Haut-Rhin) et mort le [1] entre Bockwitz et Raitzen (Allemagne) est un résistant français, fondateur et chef du réseau Combat Étudiant.

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Biographie

En 1940, à Mulhouse, Jean-Paul Gauchi participe à un chahut de lycéens, il est condamné à laver toute une nuit la vaisselle de la Gestapo. Il s'évade d'Alsace et rejoint l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand.

Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand

À la suite de la déclaration de guerre de 1939, Strasbourg est déclarée zone militaire par l'État-major français. Une grande partie de la population doit alors évacuer la ville. L'administration de l'Université de Strasbourg est déplacée à Clermont-Ferrand, où s'installent également étudiants et professeurs. Après l'armistice du 22 juin 1940, les Allemands créent la Reichsuniversität Straßburg et l'hébergement de l'Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand n'a en principe plus lieu d'être, mais de nombreux professeurs et étudiants ne souhaitent pas rejoindre l'université allemande. C'est le cas de Jean-Paul Cauchi, alors étudiant en histoire.

Son action dans la résistance

Au cours de l'été 1940, Jean-Paul Cauchi participe avec d'autres étudiants et professeurs à la construction d'un chalet sur le plateau de Gergovie.

En 1941, naissent au sein de l'université les premiers mouvements de Résistance, mêlant étudiants et professeurs venant de Strasbourg et de Clermont-Ferrand. Trois grands réseaux nationaux sont présents à Clermont-Ferrand : Libération-Sud avec Jean Cavaillès, Franc-Tireur avec Marc Gerschel et Combat avec le professeur Alfred Coste-Floret. Ce dernier demande à Jean-Paul Cauchi de créer un groupe de résistants parmi les étudiants, qui serait lié au réseau Combat.

Jean-Paul Cauchi fonde le mouvement Combat Étudiant, dont l'organisation est plus ou moins calquée sur celle du réseau Combat. Il se fait assister de deux adjoints, Samy Stourdzé qui dirige la section « Action » et Jacques Feuerstein qui dirige la section « Propagande ». Dans un premier temps, le groupe brise les vitrines des commerçants « collabos  » et de la LVF puis il réalise un certain nombre d’attentats à l'explosif contre les locaux d’organisations collaborationnistes[2]. Il réussit à entrer dans la direction de l’un des mouvements vichystes, la Jeunesse de France et d’Outre-Mer où il sème le trouble.

À partir de , ce réseau est le seul à subsister à Clermont-Ferrand, après le départ de Jean Cavaillès et de Marc Gerschel. Il rejoindra ensuite les Mouvements unis de la Résistance en 1942, à la suite de l'occupation militaire de la zone libre par les Allemands. Jean-Paul Cauchi conserve alors la responsabilité du mouvement étudiant de l'Université de Strasbourg.

En 1943, Jean-Paul Cauchi entre en contact avec le réseau Mithridate, qui le recrute et pour lequel il est chargé de monter une antenne, tâche qu'il accomplira avec succès. Quelques mois plus tard, il rejoint également le réseau Navarre.

En , Jean-Paul Cauchi perd l'un de ses deux adjoints, Samy Stourdzé, arrêté et déporté alors qu'il tentait de rejoindre l'Angleterre en passant par l'Espagne. Il le remplace par Georges Mathieu, qui prend rapidement les responsabilités que Jean-Paul Cauchi, souvent en déplacement, ne peut assurer. En particulier, il doit superviser les activités des divers groupes de résistants et l'antenne de Mithridate.

Arrestation et déportation

Le , Georges Mathieu est arrêté. Il participera activement à la rafle du 25 novembre 1943, un mois plus tard, à la suite de laquelle seront déportés 110 étudiants et enseignants, et deviendra le chef du Sonderkommando de Clermont-Ferrand.

Recherché par les Allemands, Jean-Paul Cauchi quitte Clermont-Ferrand mi-. Il est arrêté le à Paris à la station de métro Odéon et déporté à Buchenwald le [2]. Il sera abattu par les Allemands le , lors du transfert du camp de Buchenwald, à l'arrivée des troupes américaines.

Décorations

« Belle figure de patriote français. Alsacien d'origine animé d'une foi inébranlable en la victoire finale, déserteur de l'armée allemande, il vient en zone sud organiser dès 1941 la résistance à l'ennemi. Pionnier de la lutte clandestine, connu de tous, il s'engagea dans le réseau de renseignements, auquel il consacra toute sa jeune ardeur. Se riant du danger, bravant l'ennemi partout où il pouvait l'atteindre, il fut arrêté au cours d'une mission. Identifié, il fut odieusement torturé mais son attitude fermement décidée lui valut la vie sauve. Déporté en Allemagne, il conserva un moral admirable épaulant ses camarades et mettant à profit sa connaissance parfaite de la langue allemande pour démoraliser ses geôliers. Ecoutant la radio alliée, propageant les nouvelles et mots d'ordre. Constituant des dossiers qui devaient faciliter la tâche de la justice après la victoire. Il fut trahi et abattu. Sa mort fut héroïque. A bien mérité de la Patrie. »

Université de Strasbourg : plaque à la mémoire des morts, tués à l'ennemi, déportés, fusillés, assassinés 1939-1945, apposée à l'entrée du Palais Universitaire de Strasbourg

Reconnaissance

  • Nommé capitaine à titre posthume.
  • Son nom sur la plaque à la mémoire des victimes de l'université de Strasbourg située à l'entrée du palais universitaire.

Notes et références

  1. Selon extrait acte état-civil de la Ville de Mulhouse
  2. Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens., « La Résistance des Alsaciens », Fondation de la Résistance, Département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9, consulté le )
  3. « Gauchi Jean-Paul », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Éric Le Normand (dir.), Christophe Clavel (ill.) et Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens, La Résistance des Alsaciens, Paris, Fondation de la Résistance, Département AERI, coll. « Histoire en mémoire 1939-1945 », 2016 (ISBN 9782915742329), (OCLC 959964698), (notice BnF no FRBNF45050358).

Articles connexes

Liens externes

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