Camp de concentration de Natzweiler-Struthof

Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof[1] est un camp de concentration nazi implanté en 1941 sur le territoire de l'Alsace annexée à l'Allemagne[2]. Son installation a été décidée par l'ingénieur SS Karl Blumberg et le haut dignitaire nazi Albert Speer au Struthof[3], un lieu-dit sur les hauteurs de la commune de Natzwiller (Bas-Rhin). Son nom allemand est KL Natzweiler-Struthof et il se nomme à nouveau ainsi depuis 2014[4],[5], les initiales KL signifiant Konzentrationslager.

Ne doit pas être confondu avec Camp de concentration du Stutthof.

Camp de concentration de Natzweiler-Struthof

Entrée du camp nazi.
Présentation
Nom local KL Natzweiler-Struthof
Type Camp de concentration de niveau III (Lagerstufe III)
Gestion
Date de création Mai 1941 (officiellement ouvert le 21 avril 1941)
Dirigé par Joseph Kramer
Friedrich Hartjenstein
Heinrich Schwarz
Date de fermeture Septembre 1944
Victimes
Nombre de détenus Environ 52 000
Morts Environ 22 000
Géographie
Pays France
Région Alsace
Commune de France Natzwiller
Coordonnées 48° 27′ 20″ nord, 7° 15′ 15″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin

Protection  Classé MH (1951, immeuble de la chambre à gaz)
 Classé MH (2011, ensemble du périmètre de l'ancien KL (hôtel du Struthof et annexe, double enceinte intérieure et extérieure, Kartoffelkeller, Villa Ehret, Ravin de la Mort, blocks, sablière, chemin des Déportés), carrière (vestiges des constructions, galeries creusées), tous les chemins terrassés, château d'eau, transformateur électrique)
Notes Le Struthof est avec Mauthausen l’un des camps les plus meurtriers du système concentrationnaire nazi, avec un taux de mortalité de plus de 40 %.

Environ 52 000 prisonniers y ont été détenus pendant son activité[6]. Ils appartenaient principalement aux mouvements de résistance des territoires occupés par les Allemands. C'était un camp de travail, un camp de transit et, au fur et à mesure de la guerre, un lieu d'exécution. Certains sont morts d'épuisement au travail et de malnutrition. On estime à 22 000 le nombre de morts dans le camp, y compris son réseau de sous-camps[7]. De nombreux prisonniers ont été transférés dans d'autres camps. En 1944, l'ancien chef du camp de concentration d'Auschwitz fut amené pour évacuer les prisonniers de Natzweiler-Struthof vers Dachau à l'approche des armées alliées. L’anatomiste August Hirt a mené une étude pour constituer une collection de squelettes juifs au camp. Un film documentaire a été réalisé sur les 86 hommes et femmes désignés qui ont été tués dans le cadre de ce projet. Certaines des personnes responsables des atrocités commises dans ce camp ont été traduites en justice après la fin de la guerre

Un camp de concentration nazi en Alsace

Potence destinée aux exécutions.

Peu après l'annexion de l'Alsace et de la Moselle en 1940 par le Reich nazi, Himmler, alors chef de la Gestapo, et Oswald Pohl, chef principal d’économie de la SS eurent l'idée d'installer des camps à proximité de carrières afin d'y faire travailler les déportés pour le compte de la Deutsche Erd- und Steinwerke GmbH (DEST), entreprise minière SS créée par Himmler. C'est au cours d'un voyage d'observation qu'Albert Speer, architecte et ministre du Reich, nota la présence dans la région d'un granit rose extrêmement rare. La décision fut alors prise d'y installer un camp visant à l'extraction du granit par les déportés. C'est le géologue colonel SS Karl Blumberg qui trouva le meilleur site pour l'extraction dudit granit et qui détermina l'emplacement du futur camp[8].

Sous le nom de « KL Natzweiler-Struthof », le camp est officiellement ouvert le . Environ 80 SS des unités Totenkopf en assurent alors l'encadrement et l'administration[9],[10]. À la fin de l’année, 539 détenus sont immatriculés à Natzweiler, venus de Sachsenhausen, Dachau et Buchenwald. Dans leur majorité, il s'agit d'Allemands (ou assimilés) déportés de droit commun et asociaux. Natzweiler-Struthof n'est encore qu'un « camp fermé » (geschlossenes Lager) et ne peut recevoir d’autres détenus que ceux déjà internés dans un autre camp.

En septembre 1942, il devient un « camp d’affectation » (Einweisungslager) : les détenus peuvent lui être directement affectés par les services de police. Les effectifs commencent à croître et un premier kommando (camp annexe) ouvre à Obernai le 15 décembre.

En 1943, les immatriculations quadruplent (4 089) et le camp est achevé dans sa construction en octobre. Toute l’Europe y est présente. Polonais et Soviétiques forment désormais 35 % de l’ensemble des détenus. Les Allemands et assimilés régressent (22 %) tandis que la part des détenus d’Europe occidentale augmente : Français, Norvégiens, Néerlandais. Les détenus politiques sont devenus largement majoritaires.

L'année 1944 connaît une forte envolée du nombre d'immatriculations : du 1er janvier au , 23 199 arrivées sont enregistrées, et le KL reçoit désormais des convois de femmes.

Le plan Wuste entraine la création de sept camps extérieurs et de dix sites de production installés le long de la ligne de chemin de fer Tübingen-Rottweil: parmi lesquels Balingen, Erzingen, Schömberg, Schörzingen notamment consacrés à l'extraction de schiste bitumineux. Natzweiler-Struthof devient avant tout un sas de passage et de tri avant une affectation dans un de ses camps annexes. De fait, la grande majorité des détenus alors immatriculés par le sigle administratif « KL-Na » ne connaissent pas le camp-souche. Au , sur les 23 199 immatriculations enregistrées depuis le mois de janvier de la même année, 18 151 (dont 2 398 femmes juives) sont détenus dans un camp extérieur et on peut estimer à 12 000 ceux qui n’y sont jamais passés[11].

Alors qu'il était initialement prévu pour recevoir un total de 2 000 prisonniers, le camp-souche du KL en compte environ 6 000 à la fin du mois d'août 1944[12]. 200 SS et 30 administratifs en assurent désormais le gardiennage et l'encadrement[13]. Le Struthof se trouve alors au centre d'un complexe comprenant environ 70 kommandos (camps annexes) répartis en Alsace, en Moselle, et surtout en Allemagne.

Le camp-souche fonctionne jusqu'à son évacuation par les SS. L'évacuation débute à la fin du mois d'août et est achevée en novembre 1944. Les détenus sont transférés sur l'autre rive du Rhin.

Face à l'avance des troupes alliées est en effet prise la décision d'en transférer les détenus vers le camp de Dachau[14]. Le , la 6e armée américaine pénètre dans un KL totalement vidé de ses occupants. Le KL Natzweiler-Struthof est le premier camp de concentration nazi découvert par les forces alliées à l'Ouest de l'Europe.

Après l'évacuation du camp-souche, l'administration SS s'installe dans le camp annexe de Guttenbach. Les kommandos du Struthof situés à l'est du Rhin continuent de fonctionner, toujours sous la dénomination de KL Natzweiler-Struthof, et à recevoir de nombreux déportés jusqu'à la capitulation allemande[8].

Les détenus

À l'instar des camps de Mauthausen et de Gusen, le KL Natzweiler-Struthof était classé « Camp de niveau III » (Lagerstufe III)[15], ce qui signifiait qu'il était destiné à être l'un des camps les plus durs du système concentrationnaire. Son objectif était l'anéantissement des « ennemis politiques incorrigibles du Reich ».

Ils ont été arrêtés pour des motifs divers. Les premiers déportés du camp sont essentiellement allemands, déportés de droit commun, « asociaux », Roms ou déportés politiques. À partir de 1942, parmi les déportés on trouve des Soviétiques, parfois prisonniers de guerre, des Polonais et quelques déportés originaires des territoires annexés par le IIIe Reich : Tchèques, Alsaciens, Lorrains[16]. En 1943, arrivent en grand nombre des déportés luxembourgeois, puis des Résistants de différentes nationalités, venant de divers camps de concentration ou prisons en Europe : Belges, Néerlandais, Norvégiens et Français. Parmi ces derniers, de nombreux militaires, notamment membres de l'Armée secrète et de l'Organisation de résistance de l'armée, sont aussi déportés au camp de Natzweiler. Les résistants alsaciens et mosellans, tel que La Main Noire de Marcel Weinum, sont eux, principalement internés au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck. En , le premier convoi de déportés NN français arrive à Natzweiler. Arrêtés comme Résistants, ces derniers tombent sous le coup des décrets allemands de 1941 dit « Nacht und Nebel » (« Nuit et brouillard »). Ces décrets visent à faire disparaître les Résistants et, de manière générale, tous les opposants à la force d'occupation allemande. Emprisonnés ou déportés, complètement coupés du monde extérieur, ils sont voués à une mort lente par le travail, l'épuisement, la faim, les maladies. Certains déportés passent ensuite en jugement devant le tribunal de Breslau ; d'autres sont maintenus dans les camps. Leurs familles et connaissances n'ont plus aucune nouvelle d'eux. Seuls des résistants français, belges, néerlandais ou norvégiens[17] peuvent tomber sous le coup du décret NN[17].

Sur les 52 000 déportés enregistrés au camp, environ 25 000 sont de nationalité polonaise ou soviétique, soit près de 50% du total des effectifs[18].

7 000 Français auraient été déportés au KL Natzweiler-Struthof[17].

Les juifs (déportés pour raisons raciales ou faits de résistance) représentent 11% du nombre total des détenus du Natzweiler-Struthof[19]. La plupart d'entre-eux, originaires de Hongrie et de Pologne, arrivent à partir de 1944 au camp et sont affectés dans des camps annexes[16].

Les conditions inhumaines de travail et de détention, la malnutrition, les sévices des kapos et des SS ainsi que les nombreuses exécutions par balle ou pendaison[20] ont provoqué la mort de milliers de détenus. L'évacuation des derniers kommandos du KL-Natzweiler, lors des « marches de la mort », a, elle, coûté la vie à environ 5 000 déportés.

Dirigé d' à par Joseph Kramer, de sinistre réputation, le Natzweiler-Struthof est avec Mauthausen l'un des camps les plus meurtriers du système concentrationnaire nazi, avec un taux de mortalité de plus de 40 %[21] (à titre de comparaison, celui-ci est de près de 25% pour le camp de Buchenwald[22] et d'environ 20% pour le camp de Dachau[23]).

Au sein du camp souche, le taux de mortalité est de près de 47% (sur les 6 440 détenus qui y sont immatriculés, 3 000 victimes sont recensées en 3 ans et 4 mois d'existence)[24].

Les exécutions massives et crimes de guerre

Le four crématoire du camp.
Plaque mémorielle dans le bâtiment du crématoire rappelant le massacre du Réseau Alliance le .

Le camp a par ailleurs servi de lieu d'exécution pour de nombreux résistants et prisonniers de guerre issus de la majeure partie des pays occupés par l'Allemagne nazie et condamnés par la Gestapo. Le déporté Aimé Spitz témoigne : « Hors du camp, à quelque 100 mètres, se trouvait une sablière. C'est là qu'environ cinq cents camarades furent fusillés, soit à coups de mitraillette, soit à coups de revolver dans la nuque. Un soir de printemps 1944, après 18 heures, onze Luxembourgeois appartenant à la Résistance furent fusillés dans cette sablière. Ce genre d'exécution, ordonnée par le ministère de la Sûreté d'État de Berlin, avait lieu le soir après l'appel. Chaque fois que nous apercevions le soir des arrivants devant la Schreibstube (secrétariat du camp), nous savions qu'il s'agissait d'une Sonderbehandlung (traitement spécial). Ce genre de détenus ne figurait pas, la plupart du temps, dans le fichier du camp. Ils étaient amenés par la Gestapo pour être exécutés. Leurs corps étaient ensuite transportés au crématoire, de sorte qu'il n'y avait de trace nulle part[25]. »

Les exécutions de ce type ne sont en effet la majeure partie du temps pas répertoriées dans les registres du camp, ce qui rend difficile, voire impossible, le comptage rigoureux et l'identification des victimes[26].

Peuvent néanmoins être mentionnés les faits suivants :

  • les 17 et 24 février 1943, quatorze jeunes gens originaires de Ballersdorf dans le Haut-Rhin sont fusillés à la carrière pour avoir refusé leur incorporation de force dans la Wehrmacht et tenté de quitter la zone annexée[27] ;
  • le 19 mai 1944, onze résistants (pour la plupart des Luxembourgeois membres du réseau F-16,9) sont fusillés à la Sablière du camp[28]
  • Quatre femmes, deux Britanniques et deux Françaises, agents du Special Operations Executive, un service secret britannique, sont exécutées par injection le . Une plaque commémorative apposée à l'entrée de la chambre à gaz (située à km en contrebas du camp de Struthof) rappelle leurs noms : Diana Rowden, Vera Leigh, Andrée Borrel et Sonia Olschanezky ;
  • deux officiers de la RAF ayant pris part à la Grande évasion du Stalag Luft III, Dennis H. Cochran et Tony Hayter sont exécutés à proximité du Struthof respectivement les 31 mars et 6 avril 1944 ; leurs corps sont ensuite immédiatement incinérés dans le four crématoire du camp.
  • Dans la nuit du 28 au 29 juillet 1944, un avion anglais Lancaster s'écrase au pied du mont Sainte-Odile. Le sergent Frederic Harold Habgood (21 ans) a sauté en parachute de l'avion avant qu'il ne s'écrase et atterrit au Langen Weg, à Ottrott. Il est alors pris en charge par la population pour être remis à la Résistance. Dénoncé à la Gestapo, il est interné au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck, d'où il parvient à s'échapper. Le SS Peter Straub le capture à Niederhaslach et le fait exécuter par pendaison le 31 juillet 1944 au KL Natzweiler-Struthof. Son corps n'a jamais été retrouvé[29] ; la découverte en 2018 de sa plaque d'identité dans la fosse aux cendres du camp confirme que celui-ci a été incinéré rapidement après son décès[30],[31].
  • Antoine Becker, ancien commissaire des Renseignements généraux de Strasbourg, puis commissaire central de police à Marseille sous l'Occupation, est abattu d'une balle dans la nuque lors de son transfert au Struthof courant août 1944. Il avait été arrêté le 3 décembre 1943 par la Gestapo en raison de ses activités contre les autonomistes et les agents allemands entre les deux guerres en Alsace. Antoine Becker avait notamment participé à la répression du réseau Karl Roos. Immédiatement après son assassinat, son corps est incinéré dans le four crématoire du camp[32].
  • Face à l'avancée des troupes alliées, les SS commencent à massacrer systématiquement certains détenus, particulièrement les résistants français, qui arrivent en grand nombre au camp du 31 août au 2 septembre 1944. Ainsi, dans la nuit du 1er au 2 septembre[33],[34], 108 résistants du Réseau Alliance sont transférés depuis le camp de Schirmeck pour le Struthof, afin d'y être exécutés d'une balle dans la nuque, puis immédiatement incinérés dans le four crématoire[35]. 35 membres des Groupes Mobiles d'Alsace (GMA), capturés par les Allemands à la suite de l'échec de l'Opération Loyton, sont également exécutés au camp durant la même période[36]. En trois jours, ce seraient 392 prisonniers (92 femmes et 300 hommes)[37] qui auraient été assassinés au Struthof[38].

Les « expériences médicales »

La plaque commémorative rappelant les noms des quatre-vingt-six Juifs gazés par le professeur Hirt en août 1943 pour ses « expériences » pseudo-scientifiques.
La chambre à gaz située à km en contrebas du camp.
Table de vivisection ou d'autopsie du camp.

Le camp est aussi connu pour des « expériences » pseudo-scientifiques qui y furent pratiquées sur des détenus[39]. À cet effet avait été aménagée une salle de dissection.

Une chambre à gaz était située en contrebas du Struthof ; elle a été construite entre le 3 et dans une dépendance de l'ancien hôtel[40],[41]. Elle est utilisée du 11 au 19 août 1943 pour l'exécution de détenus juifs : 57 hommes et 30 femmes, internés à Auschwitz, sont envoyés au camp du Struthof pour y être assassinés avec des sels cyanhydriques[42]. Une femme ayant été préalablement exécutée par balle pour rébellion, ce sont finalement 86 personnes de « race juive » qui sont gazées personnellement par le commandant SS du camp, Joseph Kramer. Lors de son procès, Kramer ne parle pas des classiques petits cailloux gris bleuâtre qui servent à décrire le Zyklon B, mais d'une poudre blanche dans un flacon que lui a donné un professeur de la Reichsuniversität de Strasbourg (August Hirt), et il a fallu un écoulement d'eau pour obtenir un dégagement gazeux ; selon Kogon[43],[44], il s'agit probablement d'un autre composé cyanhydrique concocté par ce professeur Hirt, cyanure de potassium ou de sodium avec un acide organique, cette composition dégageant de l'acide cyanhydrique en présence d'eau[45]. Le professeur August Hirt, SS-Hauptsturmführer et proche de Heinrich Himmler, avait pour objectif, à travers ces gazages, de constituer une collection de « crânes de commissaires bolcheviks juifs »[46] pour l'Institut anatomique de Strasbourg[47],[48], avant que « la race juive » ne soit anéantie[49] ; en effet, Himmler « faisait des études sur les crânes de « commissaires judéo-bolchéviques » destinés à permettre une définition typologique du « sous-homme » »[50].

Le professeur August Hirt mena aussi de nombreuses expérimentations sur l'utilisation du gaz moutarde[39]. En novembre 1942 notamment, il inocule des doses mortelles sur des détenus. Sur un premier groupe de quinze personnes, il teste un antidote sur dix d’entre elles, et laisse cinq « témoins » sans protection. Sept prisonniers meurent. Pour avoir un résultat statistiquement significatif, il recommence l’expérience sur 150 personnes dont près de quarante meurent selon les témoignages. On n’en sait pas plus sur ces expériences, tous les documents sur ses recherches furent brûlés avant la libération de Strasbourg[51].

La chambre à gaz a été par la suite utilisée pour quinze expériences de toxicité du gaz phosgène par un virologiste, Otto Bickenbach, sur des détenus de droit commun et des Roms[52].

Un autre médecin SS, le professeur Eugen Haagen, a pratiqué au Struthof des injections de lèpre, peste et autres maladies sur des détenus de manière à observer les effets de ces contaminations ; plusieurs traitements étaient essayés pour une même maladie. L’expérience terminée, si les sujets n’étaient pas morts, ils étaient assassinés et incinérés.

Afin de mener à bien ses expériences sur le typhus, Von Haagen se fait aussi remettre environ 200 Roms arrivés directement d'Auschwitz au Struthof durant les mois de novembre et décembre 1943. Début 1944, les Tziganes sont mis à sa disposition. 150 d'entre eux sont immunisés contre le typhus exanthématique, les 50 restants étant réservés comme témoins. À l’ensemble des 200 cobayes est ensuite inoculé par scarification au bras le germe du typhus[45].

Les diverses séries d'expériences font des centaines de victimes parmi les déportés du camp. Elles entraînent en outre une épidémie de typhus en mai 1944[53].

Les déportés Nacht und Nebel (NN)

Un mirador de surveillance.

Le KL-Natzweiler reçoit à partir de juin 1943 de nombreux déportés "Nacht und Nebel" (ou "NN", Nuit et brouillard). Ceux-ci proviennent de toute l'Europe et sont soumis en tant qu'opposants à l'Allemagne nazie à un régime particulièrement cruel.

À titre d'exemple, on peut citer le cas des premiers prisonniers Nacht und Nebel français déportés au camp en 1943. Sur un total de 168 prisonniers NN arrivés au Struthof en 3 convois durant le mois de juillet, seuls une trentaine survivront à leur détention[17].

Afin de les distinguer des autres détenus du camp qui portent la tenue de bagnard rayée, ces déportés "Nacht und Nebel" doivent revêtir d'anciens vêtements civils sur lesquels sont peints en couleurs vives les lettres "NN", ce qui les rend particulièrement vulnérables face à la brutalité des kapos et des gardiens SS[54].

À propos des déportés « Nacht und Nebel », le Dr Goude, rescapé du camp du Struthof, témoignera plus tard[55] :

« J'arrivai au camp du Struthof le 19 mai 1944 avec un groupe de sept intellectuels. À notre entrée nous fûmes tout de suite impressionnés par nos frères de misère. Leurs démarches d'automates, la fixité de leurs regards, leur aspect squelettique indescriptible et inégalé ailleurs. J'ai connu beaucoup de camps (Buchenwald, Natzwiller, Wesseling, Dachau, Auschwitz), nulle part je n'ai ressenti de pitié plus douloureuse qu'au Struthof. Ce qui nous intrigua dès l'abord, ce furent d'immenses lettres : N N barbouillées en rouge sur les vêtements… »

« ... C'étaient des hommes complètement retranchés du monde civilisé. Ils ne recevaient ni courrier, ni colis, ni nouvelles extérieures. C'était l'abrutissement complet, le travail forcené, la furieuse brutalité des kapos et des chefs de blocks. Les détenus ne bénéficiaient pas des cinq heures effectives de sommeil ; la vermine se chargeait de les troubler. Le repos dominical de l'après-midi était supprimé. Mais, en revanche, la schlague toute la journée — les chiens constamment sur les talons — la hantise de la moindre défaillance, la pitance diminuée, l'absence totale, au début, de soins médicaux, les redoutables expériences, dites scientifiques, les greffes humaines et les chambres à gaz[56]. »

Inversement, de l'intérieur du camp, le Tchèque François Kozlik (matricule 980), décrit ainsi l'étonnement des déportés lorsqu’arrive au camp, le 3 juillet 1943, le premier transport de NN Franzosen (Français Nacht und Nebel), déportés politiques, porteurs du triangle rouge :

« Ces Français Nacht und Nebel, c'étaient des prêtres portant la soutane, des officiers supérieurs, c'étaient, comme on le sut plus tard, des médecins, des ouvriers, des paysans. Presque sans exception des Français de la Résistance. Généralement chargés de bagages de bonne apparence. »

Puis, après avoir quelque temps observé ces prisonniers d'un nouveau genre, Kozlik ajoute :

« Il est presque incroyable [de constater] de quelles réserves de forces l'être humain dispose. [...] Car la tenue de ces Français, la manière dont ils serraient les dents, le courage avec lequel ils se chargeaient de travaux impossibles à exécuter, la discipline avec laquelle ils sortaient par le portail, tous en rang, le corps redressé, le visage décomposé, d'une pâleur mortelle, enflé et ensanglanté, mais tenant droit la tête dans un effort farouche, émurent même le plus endurci des internés, qui ne pouvait cacher son admiration[57]. »

Le 24 septembre 1943, Himmler donne l'ordre aux commandants des KL de transférer au Struthof tous les déportés NN qu'ils détiennent. Cet ordre est renouvelé le 20 mai 1944, mais ne sera jamais complètement exécuté, la procédure Nuit et brouillard étant abandonnée peu après par le régime nazi[58].

De juin 1943 à l'arrivée du dernier convoi Nacht und Nebel au camp (en août 1944), ce sont 2 443 déportés "NN" qui sont passés par le KL-Natzweiler[59],[60].

Détenus notables

Porte d’accès au chemin de ronde.

Ont été déportés au Natzweiler-Struthof :

Ont été internés au camp-souche avant d'être évacués en 1944 vers d'autres camps :

Le camp après la guerre

La guerre finie, le Struthof devient un centre provisoire de détention pour des prisonniers de guerre, des Alsaciens suspectés de collaboration pendant l'annexion, et des collaborateurs condamnés par la justice française. L'un des premiers directeurs de ce centre fut Jean Eschbach, alias capitaine Rivière, qui était un ancien résistant jurassien, l'un des fondateurs du Groupe Mobile Alsace (GMA) Vosges[62].

Y sont retenus environ 2 000 détenus : des anciens de la Légion des volontaires français, de la Division Charlemagne, des membres de partis collaborationnistes (Parti populaire français, Rassemblement national populaire, Parti franciste, etc.), des auxiliaires français de la Gestapo, mais aussi des fils de dignitaires du Régime de Vichy et de collaborateurs. Parmi ces détenus, on peut citer Pierre Sidos, le futur créateur des mouvements d'extrême droite Jeune Nation, Occident et l'Œuvre française.

En 1957, une scène du film Le Bal des maudits avec Marlon Brando y est tournée. Certains des figurants étaient d'anciens détenus du camp.

Procès postérieurs à la guerre

Entre le mois de juin 1954 et le mois de mai 1955 se déroule devant les tribunaux militaires de Metz puis de Paris le procès du Struthof, durant lequel sont jugés les principaux responsables SS du camp. Plusieurs autres procès ont lieu après la guerre pour juger d'autres dirigeants du Struthof et de ses kommandos[63].

Sont notamment jugés :

  • Joseph Kramer, commandant SS du camp d'octobre 1942 à mai 1944. Fait prisonnier par les Britanniques au camp de Bergen-Belsen dont il assurait le commandement après avoir quitté le Struthof ; condamné à mort au procès de Belsen à Lunebourg et pendu à la prison de Hamelin le 13 décembre 1945[63] ;
  • Friedrich Hartjenstein, qui avait repris la direction du KL-Natzweiler après le départ de Joseph Kramer ; condamné à mort, il décède en prison le 20 octobre 1954, avant son exécution ;
  • Heinrich Schwarz, dernier commandant du KL Natzweiler-Struthof (qu'il dirigea de février à avril 1945) ; condamné à mort et exécuté le 20 mars 1947.
  • Hans Hüttig (de), tout premier commandant du camp (d'avril 1941 à mars 1942). Condamné à la prison à perpétuité à Metz le 2 juillet 1954, il est amnistié en 1956.
  • Egon Zill, commandant du camp de mai à septembre 1942. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par le tribunal de Munich, sa peine a été réduite en appel à 15 ans en 1955.
  • Wolfgang Seuss, responsable (Lagerfüher) du camp souche. Condamné à mort en France à deux reprises (à Metz puis à la caserne de Reuilly), puis une troisième fois en Allemagne par la Cour d'Assise de Munich, il est pendu le 22 juin 1960.

Au terme du procès de Rastatt sont condamnés à mort, le , dix-neuf dirigeants SS des kommandos du KL Natzweiler-Struthof[63].

Le 20 décembre 1952 s'ouvre devant le Tribunal militaire français de Metz le procès des médecins SS Otto Bickenbach et Eugen Haagen. Tous les deux sont condamnés le 15 mai 1954 à 20 ans de travaux forcés, puis amnistiés l'année suivante. Le professeur August Hirt y est condamné à mort par contumace le 23 décembre 1953 (considéré comme en fuite depuis la fin de la guerre, il s'est en fait suicidé le 2 juin 1945)[64].

Lors du procès de Wuppertal (mai-juin 1946) sont jugés les SS impliqués dans l'assassinat en juillet 1944 au Struthof des quatre femmes membres du SOE. À l'issue du procès seront notamment condamnés à mort puis exécutés :

  • Werner Rohde (de), le médecin SS du camp
  • Peter Straub, le SS qui avait fait exécuter par pendaison le sergent F. H. Habgood au Struthof le 31 juillet 1944

Les transformations du camp après la guerre

  • 1945 : Le site devient un centre pénitentiaire du Ministère de la justice, accueillant des détenus suspects de collaboration et des droits communs[65].
  • 1949 : La gestion du site est placée sous la tutelle du ministère des Anciens combattants et Victimes de guerre.
  • 1950 : Le site du camp est classé monument historique[66].
  • 1951 : Le bâtiment de la chambre à gaz est classé monument historique[66].
  • 1954 : Les baraques qui menacent de s'effondrer sont détruites à l'exception de quatre d'entre elles situées en haut et en bas du site : en haut, la baraque no 1 et la baraque des cuisines ; en bas, la baraque du four crématoire et la baraque du bloc cellulaire.
  • Mai 1957 - juillet 1959 : Érection du Mémorial national de la déportation par l'architecte en chef des Monuments historiques Bertrand Monnet et le sculpteur Lucien Fenaux.
  • Le , le Mémorial national de la déportation, ainsi que la nécropole nationale sont inaugurés par le Président de la République, le général de Gaulle.
  •  : Inauguration du musée de la déportation de Natzweiler-Struthof, aménagé dans la baraque no 1 par le Ministère des Anciens combattants.
  • Nuit du 12 mai au  : Destruction totale du musée par un incendie criminel perpétré par le groupe autonomiste alsacien « Loups Noirs » une croix de Lorraine est peinte sur un mur, ainsi qu’une inscription : « 27 janvier 1945 ». Les incendiaires voulaient sans doute rappeler que dans ce camp, 1 100 Alsaciens soupçonnés de collaboration avec l'occupant nazi avaient été enfermés à cette date, donc pendant la Liberation de l'Alsace[67]. Mais surtout, que la mémoire des résistants Alsaciens et Lorrains enfermés au camp de sureté de Vorbruck-Schirmeck, a contrario, n'est pas perpétué[68]. Le Struthof sera reconstruit selon les plans d'origine.
  •  : À l'occasion du 60e anniversaire de la libération du camp, le Président de la République Jacques Chirac inaugure le Centre européen du résistant déporté sur le site de Natzweiler-Struthof.
  •  : divers éléments du camp de concentration sont classés au titre des monuments historiques[66] (entre autres : l'hôtel du Struthof, les enceintes, la Kartoffelkeller, la villa Ehret, le Ravin de la Mort, les blocks encore en place, la sablière, le chemin des Déportés...).

Les kommandos du KL-Natzweiler

De nombreux kommandos et camps de travail annexes dépendaient du KL-Natzweiler[69]. Ils étaient situés tant en Alsace et Moselle annexées qu'en Allemagne[70].

En août 1944, il y avait près de 7 000 prisonniers au camp-souche et plus de 20 000 dans ses kommandos[71]. Les effectifs de certains de ces camps annexes dépassaient parfois ceux du camp-souche.

À noter parmi ces kommandos celui de Thil en Meurthe-et-Moselle, qui a la particularité d'avoir été le seul camp de tout le système concentrationnaire nazi à avoir été installé en territoire français non annexé.

Les kommandos dépendants du KL-Natzweiler :

  1. Asbach
  2. Audun-le-Tiche (Deutsch-Oth)
  3. Auerbach
  4. Bad Rappenau
  5. Baden-Baden
  6. Baden Oos
  7. Balingen
  8. Bernhausen
  9. Bensheim
  10. Binau
  11. Bisingen[72].
  12. Brüttig
  13. Calw
  14. Cernay (Sennheim)
  15. Colmar
  16. Darmstadt
  17. Daudenzell
  18. Dautmergen[72]
  19. Dorlisheim
  20. Dormettingen
  21. Leinfelden-Echterdingen
  22. Ellwangen
  23. Ensingen
  24. Frommern
  25. Geisenheim
  26. Geislingen an der Steige
  27. Gross-Sachsenheim
  28. Hailfingen
  29. Haslach
  30. Hayange (Hayingen)
  31. Heidenheim
  32. Heilbronn
  33. Heppenheim
  34. Hessental
  35. Iffezheim
  36. Kaczawa
  37. Kochem
  38. Kochendorf
  39. Leonberg
  40. Mosbach
  41. Mulhouse
  42. Metz
  43. Neckarbischofsheim
  44. Neckarelz (deux camps)
  45. Neckargartach
  46. Neckargerach
  47. Neckarzimmern
  48. Neunkirchen
  49. Nuttenbach
  50. Obernai (Oberehnheim)
  51. Obrigheim
  52. Offenbourg
  53. Peltre (Pelters)
  54. Rastatt
  55. Rothau
  56. Schwäbisch Hall
  57. Sainte-Marie-aux-Mines (Markirch)
  58. Sandweier
  59. Sandhofen
  60. Schömberg[72]
  61. Schörzingen[72]
  62. Schwindratzheim
  63. Spaichingen
  64. Strasbourg
  65. Tailfingen
  66. Thil
  67. Treis
  68. Unterriexingen[72]
  69. Urbès - Husseren-Wesserling
  70. Vaihingen-sur-l'Enz
  71. Walldorf
  72. Wasseralfingen
  73. Zepfenhahn
  74. Zuffenhausen
Site d'Urbès (68) connu sous le nom de KL Natzweiler - Block W - Baustelle U, un des 70 camps dépendant de Natzweiller Struthof (67) est, à l'origine, un tunnel de 4,5 kilomètres destiné à relier la vallée de St Amarin à Saint Maurice. Il a servi de camp de travail pour la fabrication de pièces de moteurs d'avions pour le compte de Daimler-Benz.

Bibliographie

  • Les notices du service de l'inventaire concernant le "Camp de concentration de Natzwiller-Struthof"[73], [74], [75], [76], [77], [78], [79],[80], [81],[82].
  • François Kozlik (mat. 960), Struthof, le mont des horreurs, éditions Sédal, 1945, 52 pages (épuisé)
  • Albert Hornung, Le Struthof, camp de la mort, Nouvelles Revue Critique, Paris, 1945, 104 pages (épuisé)[83].
  • André Ragot (mat. 6163) (préface d'Edmond Michelet), NN - Nuit et brouillard, éditions Cooped, 1948 ; éditions Documents, 1958 ; Sens, Chevillon, 1964, 205 pages (épuisé)
  • Association Amicale Alliance, Mémorial de « l'Alliance », Paris, Durassié et Cie, , 80 p. (lire en ligne [PDF]). 
  • Aimé Spitz (mat. 4596), Struthof. Bagne Nazi en Alsace, Imprimerie Fetzer, Raon-l’Étape, 1970 (épuisé)
  • Marie-Madeleine Fourcade, L'Arche de Noé, t. 2, Paris, éditions Fayard, coll. « Le Livre de poche » (no 3140), (réimpr. 1998) (1re éd. 1968), 446 p. * Henry Allainmat, Auschwitz en France : la vérité sur le seul camp d'extermination nazi en France, le Struthof, Paris, Presses de la cité, coll. « Presses pocket » (no 1245), , 301 p. (ISBN 978-2-266-00005-5, OCLC 901164677).
  • Roger Leroy (mat. 4486), Roger Linet (mat. 4487), Max Nevers (mat. 4585) (préface du Dr Henri Laffitte), 1943-1945, la résistance en enfer, éditions Messidor, 1991, 375 pages
  • Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN 978-2-7165-0250-4)
    Natzwiller, Camp de Struthof pp. 263-264
  • Boris Pahor (trad. du slovène par Andrée Lück-Gaye), Pèlerin parmi les ombres : récit [« Nekropola »], Paris, La Table ronde, coll. « La petite vermillon » (no 53), , 253 p. (ISBN 978-2-7103-0709-9, OCLC 842458867).
  • Bob Sheppard, Missions secrètes et déportation, 1939-1945, Bayeux, éd Casemate Pub & Book Dist Llc, 1998
  • Eugène Marlot (mat. 6149), Sac d'os, Dijon, Cléa micro, 1999, 122 pages (épuisé)
  • Marcel Le Roy, Le prix de la liberté, récit de déportation au camp d'extermination du Struthof. L’oribus, 2000
  • Kristian Ottosen, Nuit et brouillard. Histoire des prisonniers du camp de Natzweiler-Struthof, éditions le Cri, 2002, 256 pages
  • Étiennette Gallon, Stéphanie Sédillot, La plume, le crayon et le bronze, sources de mémoire : Henri Gayot (mat. 11784), un résistant rochelais déporté au Struthof, La Rochelle, ONAC & UDCUR, 2002, 103 pages + 16 planches (épuisé)
  • Paul Brusson et Pierre Gilles, De mémoire vive : Paul Brusson, rescapé des camps nazis, Liège (Belgique), Les éditions du Céfal, , 202 p. (ISBN 978-2-87130-117-2, OCLC 74496555)
  • « Bulletin de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) [PDF], sur fmd.asso.fr, (consulté le )
  • Raymond Couraud, Struthof Natzweiler : un camp de la mort en France, Strasbourg, Hirle, , 224 p. (ISBN 978-2-914729-27-7, OCLC 743087344)
  • Robert Steegmann (préface de Pierre Ayçoberry), Struthof - Le KL Natzweiler et ses Kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin 1941-1945, Strasbourg, Kaléidoscope – La Nuée bleue, 2005 (ouvrage de référence)
  • Bruno Bailly, Le Struthof, contemplation et témoignage, édition Sceren. DVD 60 minutes, 2008.
  • Robert Steegmann, Le camp de Natzweiler-Struthof, Paris, Seuil, coll. « Univers historique », , 375 p. (ISBN 978-2-02-095633-8, OCLC 310392840).
  • Alain Guérin (préf. Marie-Madeleine Fourcade, Henri Rol-Tanguy), Chronique de la Résistance : La Résistance : Chronique illustrée (1930-1950), Place des éditeurs (Livre-Club Diderot), (1re éd. 1972-1976), 1812 p. (ISBN 9782258088535). 
  • Raphael Toledano, Les Expériences Médicales du Professeur Eugen Haagen de la Reichsuniversität Strassburg : Faits, Contexte et Procès d’un Médecin National-Socialiste, Thèse de doctorat en médecine, no 150, Université de Strasbourg, 2010 (Prix Auschwitz 2011).
  • Jean-Laurent Vonau, Profession bourreau - Struthof et Schirmeck : les gardiens de camp et les "médecins de la mort" face à leurs juges, éditions La Nuée bleue, 2013, 250 p. (ISBN 978-2-7165-0812-4)
  • Documentation et patrimoine DRAC Alsace : Archives, protection et valorisation du patrimoine de la nécropole nationale du camp de Natzweiler-Struthof, mai 2013
  • « Bibliographie : témoignages et études réalisées par d’anciens déportés du KL-Na », sur struthof.fr (consulté le )
  • Stéphane Zehr, Frédérique Neau-Dufour, Jean-Paul Kremer, Le salut ne vient pas d'Hitler, un ménnonite déporté à Natzweiler et Buchenwald, Calvin Editions, 2020

Films

  • Nuit et brouillard, un film d'Alain Resnais. Production : Argos Films - 1956 - durée 32 minutes.
  • Le Struthof - un camp de concentration nazi en Alsace, un film d'Alain Jomy et Monique Seemann, réalisé en partenariat avec France 3 Alsace - 1995 - durée : 52 minutes.
  • Le nom des 86, un film de Emmanuel Heyd et Raphael Toledano. Production Dora Films sas - Alsace 20 - Télébocal - Cinaps TV - 2014 - durée : 63 min.
  • Struthof, le camp oublié - RMC Découverte - 2018 - durée : 52 minutes[84].
  • Struthof, au nom de la race et de la science - Temps Noir - 2013 - durée : 55 minutes[85],[86].
  • Judith Voelker, Les procès de Rastatt. Des criminels de guerre devant la justice française / Die Rastatter Prozesse. Kriegsverbrecher vor Gericht, Moving Story Productions/SWR/SR/Arte, 2020[87].

Notes et références

  1. À ne pas confondre avec le camp de concentration du Stutthof, un camp de concentration établi dès le 2 septembre 1939 sur le territoire de la ville de Gdańsk par le régime nazi, à 34 km de cette ville, le lendemain de l'invasion de la Pologne.
  2. Il se trouve aujourd'hui sur le territoire de la commune de Natzwiller dans le Bas-Rhin.
  3. « le camp de concentration de Natzweiler-Struthof », sur https://www.ac-paris.fr
  4. « Le KL-Natzweiler », sur struthof.fr (consulté le )
  5. Ministère de la défense, « Arrêté du 20 mars 2014 portant définition et fixant la liste des hauts lieux de la mémoire nationale du ministère de la défense - Version consolidée au 10 juin 2016 », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  6. Robert Steegmann, « Le camp de Natzweiler-Struthof », sur numeriquepremium.com (consulté le )
  7. Ch. Brusten, « Charles le Téméraire au camp de Lausanne, 14 mars-27 mai 1476 », Publications du Centre Européen d'Etudes Bourguignonnes, vol. 14, , p. 71–81 (ISSN 1016-4286 et 2034-6786, DOI 10.1484/j.pceeb.3.271, lire en ligne, consulté le )
  8. Roger BOULANGER, « L'historique du camp de Natzweiler-Struthof », sur cndp.fr (consulté le )
  9. « L'administration du KL-Natzweiler », sur struthof.fr.
  10. Au total, environ 250 SS ont été affectés au camp durant la guerre, parmi lesquels sept femmes dont on connaît aujourd'hui les noms : Maria Aichele, Berta Bommer, Maria Luise Merkle, Élisabeth Peschke, Else Rueck, Kreszenzia Ruf (qui servit aussi à Geislingen) et Anna Zengerle, qui servit comme Aufseherin à Ravensbrück.
  11. « journals.openedition.org », sur journals.openedition.org
  12. Ernest Gillen, « Traduction du chapitre sur le camp souche de Natzweiler-Struthof de l’ouvrage d’Ernest Gillen », sur urbes-alsace.fr
  13. « Struthof, camp de concentration nazi », sur http://www.encyclopedie.bseditions.fr
  14. « L'historique du camp de Natzweiler-Struthof », sur cndp.fr
  15. Tiphaine Bacquet, « Natzwiller-Struthof : déportations, exécutions, expérimentations. La mémoire unique d’un camp de concentration en territoire Français par Alexandre Romance. », sur criminocorpus.hypotheses.org, (consulté le )
  16. « Struthof histoire du camp | Chemins de Mémoire - Ministère de la Défense », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
  17. « Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, KL Na, 1941-1945 », sur studylibfr.com
  18. « Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, KL Na, 1941-1945 », sur studlibfr.com
  19. Noémie Rousseau, « Struthof: «Les déportés étaient là pour travailler et mourir» », sur Libération.fr, (consulté le )
  20. « La potence », sur cndp.fr (consulté le )
  21. Dans certains kommandos extérieurs au camp-souche, le taux de mortalité pouvait s'élever à près de 80 %.
  22. « mémorial de Buchenwald », sur https://www.buchenwald.de
  23. « Dachau : site historique et mémorial », sur https://www.kz-gedenkstaette-dachau.de
  24. « Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, KL Na, 1941-1945 », sur studylibfr.com
  25. Cité par Joël Kotek, Pierre Rigoulot, Le siècle des camps, Jean-Claude Lattès, 2000, 805 p. (ISBN 9782709641555).
  26. « Le camp, lieu d'exécutions », sur http://www.struthof.fr
  27. « fusilles-40-44.maitron.fr », sur https://fusilles-40-44.maitron.fr
  28. « Les onze fusillés du 19/05/1944 », sur http://www.struthof.fr
  29. « fusilles-40-44 », sur https://fusilles-40-44.maitron.fr
  30. « http://www.struthof.fr/actualites », sur http://www.struthof.fr
  31. « www.struthof.fr », sur http://www.struthof.fr
  32. « BECKER Antoine - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr
  33. Mémorial de l'Alliance, p. 47.
  34. Selon Alain Guérin, d'autres  comme Jacques Granier, auteur de Schrimeck, un camp de concentration  situent ce massacre la nuit suivante (Guérin 2010, p. 646).
  35. Fourcade, tome 2, p. 428.
  36. « Les maquisards du GMA-Vosges - », sur struthof.fr
  37. « 10.3. Struthoh Natzweiler », sur encyclopedie.bseditions.fr (consulté le )
  38. « Le crématoire », sur cndp.fr (consulté le )
  39. « Médecine nazie et expérimentations », sur struthof.fr (consulté le )
  40. Kogon Les chambres à gaz. op. cité p. 249
  41. « Les chambres à gaz, secret d'État », sur phdn.org (consulté le )
  42. « La chambre à gaz », sur cndp.fr (consulté le )
  43. Kogon, (op. cité p. 260)
  44. « Les chambres à gaz, secret d'État », sur phdn.org (consulté le )
  45. « Struthof, camp de concentration nazi », sur encyclopedie.bseditions.fr (consulté le )
  46. Doc. Nuremberg NO-085, lettre de Hirt à Himmler, 9 février 1942, cité p.  323 dans l'ouvrage de R. Steegmann Le camp de Natzweiler-Struthof
  47. structure dépendant de la Reichsuniversität Straßburg, université mise en place par les nazis
  48. 60 ans après la guerre, l'identité des 86 victimes de Hirt sera dévoilée, grâce à leurs numéros d'immatriculation retrouvés par le journaliste-historien Hans-Joachim Lang ; selon le cercle Menachem-Taffel, celui-ci n'a jamais pu accéder aux archives françaises.
  49. Eugen Kogon, Hermann Langbein et Adalbert Ruckerl (trad. Henry Rollet), Les chambres à gaz, secret d'État, Paris, Éd. de Minuit, coll. « Arguments » (no 86), (réimpr. 1986), 299 p. (ISBN 978-2-7073-0691-3, OCLC 493457145, présentation en ligne), p. 246
  50. Joachim Fest (trad. de l'allemand par Simone Hutin et Maurice Barth), Les Maîtres du IIIe Reich [« Gesicht des Dritten Reiches »], Paris, Librairie générale française, coll. « Le livre de poche / Histoire » (no 32124), , 602 p. (ISBN 978-2-253-13443-5, OCLC 748702770), p. 197
  51. Serge Janouin-Benanti, Si ce sont des hommes… – Les médecins du Struthof, 2016, 3e éd., 302 pages, pages 98-99
  52. Robert Steegmann (préface de Hamlaoui Mekachera), Le Struthof : KL-Natzweiler Histoire d'un camp de concentration en Alsace annexée 1941-1945, Strasbourg, Kalédiscope-La Nuée bleue, 2005. p. 36
  53. « www.struthof.fr », sur http://www.struthof.fr
  54. Ministère de la Défense, « NN - déportés condamnés à disparaître dans la nuit et le brouillard », sur www.defense.gouv.fr
  55. Tragédie de la déportation, 1940-1945, Hachette, p. 126
  56. « Sur les chemins de la mémoire : Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof », sur Centre national de documentation pédagogique, (consulté le )
  57. François Kozlik, Struthof, le mont de l'épouvante, horreurs vécues au camp du Struthof (Strasbourg, Éditions Sedal, 1945). Selon l’historien Robert Steegmann, Kozlik a été décrit par des déportés comme « très proche de Kramer et de Hartjenstein qui lui laissaient certaines libertés », Kozlik a occupé les fonctions de chef de l’orchestre du Struthof et de coiffeur des commandants successifs (le Camp de Natzweiler-Struthof, Paris, le Seuil, 2009).
  58. « Le camp de concentration de Natzwiller-Struthof », sur niedernai-niederehnheim.fr (consulté le )
  59. « www.bddm.org », sur http://www.bddm.org
  60. « journals.openedition.org », sur https://journals.openedition.org
  61. « les gravures d'Henri Gayot », sur http://lesresistances.france3.fr
  62. Jean de Poligny, G.M.A. Vosges : D'après les souvenirs du Capitaine Rivière, , 245 p., p. 226-227
  63. « Les procès », sur struthof.fr (consulté le )
  64. « www.struthof.fr/fr/le-kl-natzweiler-1941-1945 », sur http://www.struthof.fr
  65. archives départementales du Bas-Rhin - archives administration pénitentiaires
  66. Notice no PA00084818, base Mérimée, ministère français de la Culture
  67. « Incendie camp Struthof », sur ina.fr (consulté le )
  68. Hirn, Francis, Hrsg. Jung, Dominique, 1951- Red., Aux origines des autonomismes alsaciens, Ed. des Dernières Nouvelles d'Alsace, (OCLC 921879655, lire en ligne)
  69. « Kommandos externes », sur encyclopedie.bseditions.fr (consulté le )
  70. à l'exception du camp de Thil, situé dans le département de Meurthe-et-Moselle
  71. Robert Steegmann, Le camp de Natzweiler-Struthof, Éditions du Seuil, 2009
  72. « Le « Projekt Wüste » », sur encyclopedie.bseditions.fr (consulté le )
  73. Notice no PA00084818, base Mérimée, ministère français de la Culture Ancien camp concentrationnaire de Natzweiler-Struthof, actuellement musée des Déportés
  74. Notice no IA67013274, base Mérimée, ministère français de la Culture Camp de concentration du Struthof
  75. Notice no IA67013283, base Mérimée, ministère français de la Culture Chambre à gaz, ancien édifice agricole
  76. Notice no IA67013282, base Mérimée, ministère français de la Culture Porte d'entrée du camp
  77. Notice no IA67013281, base Mérimée, ministère français de la Culture La Grande carrière
  78. Notice no IA67013280, base Mérimée, ministère français de la Culture Ensemble de 8 miradors faisant partie de la clôture du camp
  79. Notice no IA67013279, base Mérimée, ministère français de la Culture Prison dite Baraque des cellules
  80. Notice no IA67013278, base Mérimée, ministère français de la Culture Monument aux morts, dit Fosse commune
  81. Notice no IA67013277, base Mérimée, ministère français de la Culture Four crématoire
  82. Notice no IA67013276, base Mérimée, ministère français de la Culture Monument commémoratif, Flamme du souvenir
  83. « Le livre « Le Struthof (Camp de la mort) » d’Albert Hornung », sur malgre-nous.eu, (consulté le )
  84. Espace Découverte, « Struthof, le camp oublié », (consulté le )
  85. « Struthof, au nom de la race et de la science », sur youtube.com
  86. « Au nom de la race et de la science - Strasbourg 1941 - 1944 », sur struthof.fr
  87. « Les procès de Rastatt - Des criminels de guerre devant la justice française - Regarder le documentaire complet », sur ARTE (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’Alsace
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail du nazisme
  • Portail de la culture juive et du judaïsme
  • Portail des monuments historiques français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.