Triangle noir

Le triangle noir était dans l’univers concentrationnaire nazi, le symbole utilisé pour marquer les prisonniers des camps qui étaient considérés par ce régime comme « socialement inadaptés » (Asozial en allemand). Il est à rapprocher du triangle rose, que portaient dans les camps les hommes homosexuels condamnés au titre du paragraphe 175 du code pénal allemand.

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Marquage nazi pour les prisonniers qui étaient considérés comme « socialement inadaptés ».
Le triangle noir dans le contexte des autres marquages dans le système concentrationnaire nazi.

Catégorisation

Catégorie au nom très flou, elle regroupait divers sous-groupes d'individus que les nazis avaient, dans leur obsession de la catégorisation, du mal à délimiter. C’est-à-dire toutes les personnes qui, pour une raison ou une autre, se trouvaient en marge de la société ou qui menaient leur vie contrairement aux valeurs idéologiques nazies, comme les nomades, les chômeurs de longue durée, les vagabonds, les marginaux, les alcooliques, les drogués et certains malades mentaux, mais aussi les lesbiennes, les prostituées, les proxénètes ou encore les femmes ayant eu recours à l'avortement[1], on y retrouve aussi les métis allemands cf le film " Where Hans Touch ", tous les Allemands de cette époque qui étaient nés avec la peau noire ou sombre ont été davantage épargnés pendant les premières années de l'ascension du nazisme, mais ils ont fini par être déportés dans les mêmes camps de concentration ou d'extermination.

Parmi les groupes considérés comme asociaux et « socialement inadaptés » sont nommés en premier lieu les Tsiganes.

L'appareil légal allemand ne comportait pas de délit de lesbianisme, le paragraphe 175 du code pénal concernant uniquement les relations sexuelles entre hommes. Il était donc impossible de condamner pénalement une femme pour ce motif dans ce pays. Selon l'United States Holocaust Memorial Museum, « même après l’avènement des nazis au pouvoir en 1933, la plupart des lesbiennes allemandes purent mener une vie relativement tranquille, sans être persécutées par la police »[2]. Le mémorial fait état cependant d'un « climat de crainte ».

À l'inverse, le code pénal autrichien comportait un article réprimant et condamnant spécifiquement les relations entre femmes – cet article resta en vigueur à la suite de l'Anschluss, en 1938. [Quand ?]

Symbole

Le triangle noir est également évoqué dans la problématique mémorielle de la persécution de l'homosexualité féminine[3]. Le triangle noir est devenu, pour certaines femmes, un symbole de revendication et de lutte contre les répressions et les discriminations qui leur sont infligées en raison de leur lesbianisme.

Bibliographie

  • (de) Wolfgang Ayaß, „Asoziale“ im Nationalsozialismus. Klett-Cotta, Stuttgart 1995, (ISBN 3-608-91704-7).
  • (de) Klaus Scherer, „Asozial“ im Dritten Reich. Die vergessenen Verfolgten. Votum-Verlag, Münster 1990, (ISBN 3-926549-25-4).
  • Régis Schlagdenhauffen, Les lesbiennes sont-elles des victimes du nazisme ? Analyse d'une controverse mémorielle, Revue d'Allemagne, tome 42, no 4, 2010.

Notes et références

  1. Rochelle G. Saidel, The Jewish Women of Ravensbruck Concentration Camp, Terrace Books, 2006, p. 37.
  2. LES LESBIENNES SOUS LE TROISIÈME REICH, United States Holocaust Memorial Museum.
  3. Régis Schlagdenhauffen, « Les lesbiennes sont-elles des victimes du nazisme ? Analyse d'une controverse mémorielle », Revue d'Allemagne, tome 42, no 4, 2010.

Voir aussi

Articles connexes

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