Aubert Frère

Aubert Frère est un général français, né à Grévillers (Pas-de-Calais) le et mort au camp de concentration du Struthof le [1].

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 Aubert Achille Jules Frère

Le général, en 1935 à Nancy

Naissance
Grévillers
Décès
Camp de concentration du Struthof
Origine Français
Allégeance France
Grade Général d'armée
Commandement 1er régiment d'infanterie
École spéciale militaire de Saint-Cyr
11e division d'infanterie
14e division d'infanterie
8e corps d'armée
7e armée
Organisation de résistance de l'Armée
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de Charleroi
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Hommages La promotion ESM no 135 « général Frère » (1948-1950) de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr.

Il dirige l'Organisation de résistance de l'Armée (ORA) en 1942[2].

Biographie

Premières années

Aubert Achille Jules Frère est le sixième des onze enfants d'une famille d'agriculteurs. Il reçoit une éducation chrétienne, élève du collège Saint-Jean-Baptiste de Bapaume de 1891 à 1896 et fait ses études secondaires au collège Saint-Bertin de Saint-Omer. Jeune bachelier, à 19 ans il réussit le concours d'entrée de l'École militaire de Saint-Cyr de la promotion du Tchad (1900-1902). En 1908, il est lieutenant au 2e régiment de tirailleurs algériens au poste de Bou-Anan au Maroc[1].

Après une campagne au Maroc (1902-1912), il quitte l'Afrique du nord en août 1912 et rejoint le 8e bataillon de chasseurs à Amiens, puis le 1er régiment d'infanterie à Cambrai.

Il épouse sa cousine germaine Pauline Legrand, le .

Première Guerre mondiale

En août 1914, il prend part à la bataille de Charleroi avec le 1er régiment d'infanterie puis à la guerre des tranchées à Verdun, en Champagne, et sur la Somme[2]. En 1916, il est chef de bataillon au 1er régiment d'infanterie. En 1918, il est à la tête du 6e bataillon de chasseurs alpins[1]. Pendant ce conflit, il est blessé gravement à trois reprises et cité huit fois. Il devient commandeur de la Légion d'honneur le . Lieutenant-colonel en juin 1918, il est nommé au commandement du 1er régiment d'infanterie à Cambrai.

Entre-deux guerres

Le colonel Frère dirigeant l'entraînement des chars à Issy-les-Moulineaux en 1928.

Il prend, en 1925, la direction de l'École d'application des chars, au grade de colonel[2]. Commandant l'École militaire de Saint-Cyr de 1931 à 1935[2], il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur le [1] étant alors général de division.

En avril 1939, il est nommé gouverneur militaire de Strasbourg[3] et prend le commandement de la 11e division[2] (qui comprend le 26e d'infanterie, le 170e d'infanterie, le 8e d'artillerie, le 18e régiment du génie, le 10e régiment du train et la 1re demi-brigade de chasseurs).

Seconde Guerre mondiale

Lors de l'invasion allemande, suite à la percée de Sedan il est propulsé le 17 mai 1940 à la tête de la 7e armée reconstituée entre la Somme et l'Oise, et se trouve à ce titre le supérieur de Charles de Gaulle en mai-juin 1940. Il conduit le repli de la 7e armée au sein du groupe d’armées no 3 jusqu’au 25 juin[2].

Après l'armistice du 22 juin 1940, il reste dans l'Armée de Vichy et est nommé gouverneur militaire de Lyon et commandant de la 14e division militaire. Il préside le tribunal militaire de Clermont-Ferrand qui condamne de Gaulle à mort par contumace[2].

Il prend la direction de l'Organisation de résistance de l'Armée (ORA) en décembre 1942[2], après l'invasion de la zone Sud, dont il prend le commandement[4].

Le , il est arrêté par la Gestapo à Royat avec son épouse[3] et incarcéré à Clermont-Ferrand[5]. En août, il est transféré à Fresnes et comparait devant le tribunal le 1er décembre.

Le , embarqué dans un train pour l'Allemagne qui est censé partir vers un château du Tyrol, mais qui, en réalité, s'arrête au camp du Struthof (Alsace). Il y meurt d'épuisement[6], le , assassiné lentement et cruellement[7].

Son épouse, jusque-là incarcérée au fort de Romainville, est déportée à Ravensbrück le . « Elle en reviendra »[8].

Décorations

Hommages

Plaque commémorative au quartier Général-Frère à Lyon.
Avenue Général-Frère à Lyon (8e arrondissement).

Le quartier Général-Frère à Lyon porte son nom ainsi qu'une avenue de la ville.

Ancien « Quartier Général Frére » à Coblence (de 1946 à 1969) - aujourd'hui la « Langemarck-Kaserne » de l'armée allemande

Depuis 1950, une rue de Strasbourg porte également son nom[9].

De 1964 à 1999, le Quartier Frère à Haguenau a accueilli le Centre mobilisateur N° 172 (1964-1992) puis une emprise du 54erégiment de transmissions (1992-1999). Il a été rasé en 2000 pour donner naissance à un lotissement.

La 135e promotion de Saint-Cyr (1948-1950) porte son nom.


Notes et références

  1. « Cote LH/1034/34 », base Léonore, ministère français de la Culture
  2. « Le Général Frère - Musée d'Histoire Militaire », sur www.museemilitairelyon.com (consulté le )
  3. « Aubert Frère (1881-1944) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  4. Robert O. Paxton (trad. de l'anglais par Pierre de Longuemar), L'Armée de Vichy – Le corps des officiers français 1940-1944, Paris, Éditions Tallandier, (réimpr. Le Seuil, coll. « Points-Histoire », 2006 (postface de Claude d’Abzac-Epezy) 567 p. (ISBN 2020679884)) (1re éd. 1966), 588 p. (ISBN 978-2-84734-139-3), p. 305, 433-434.
  5. Il semble qu'il ait été victime de son imprudence et de son manque d'expérience de la clandestinité : op. cit. Nord (1966), p. 76.
  6. « Aubert Frère », sur www.larousse.fr, Larousse (consulté le ).
  7. op. cit. Nord (1966) p. 76.
  8. « Le général Aubert Frère », sur Sylvie Hippolyte, (consulté le )
  9. Maurice Moszberger (dir.), Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 182 (ISBN 9782845741393).

Voir aussi

Bibliographie

  • Alphonse Halter, « Aubert Achille Jules Frère », dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 11, p. 1026.
  • Général Weygand, de l'Académie française, Le Général Frère, un chef, un héros, un martyr, Paris, Flammarion, 1949.
  • Pierre Nord (ill. Hubert Decaux), La guerre du renseignement : Mes camarades sont morts, Paris, Culture Arts Loisirs, coll. « Bibliothèque de Culture Historique », , 288 p., 16 x 18,5

Liens externes

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