Parti radical (France)
Le Parti radical est un parti politique français, fondé en 1901 et mis en sommeil en 2017. Officiellement intitulé Parti républicain radical et radical-socialiste, il est également appelé Parti radical valoisien à la suite de la scission de 1972, et abrégé en PRV, RAD voire, selon une abréviation populaire, rad-soc[1]. D'abord classé à l'extrême gauche de l'échiquier politique, il évolue progressivement vers le centre gauche, avant de se positionner au centre droit après le départ de son aile gauche en 1972.
Ne doit pas être confondu avec Parti radical de gauche ou Mouvement radical.
Issu des républicains « radicaux » (extrême gauche[N 2] sous la monarchie de Juillet) et du radicalisme, le parti est particulièrement influent pendant la Troisième République. Très attaché à la propriété privée et à la laïcité, partisan d'un régime douanier libre-échangiste, il devient un parti intermédiaire entre la gauche et la droite susceptible de s'allier aux socialistes ou aux conservateurs suivant les circonstances.
À partir de l'apparition des socialistes (1905), les radicaux occupent une position plus centrale et prédominante sur l'échiquier politique. À la tête du bloc des gauches aux élections législatives de 1902, ils participent au gouvernement Émile Combes et réalisent notamment, après la chute de Combes, la séparation des Églises et de l'État.
La bipolarisation de la vie politique française entraînée par la Ve République conduit à une marginalisation du radicalisme, qui se divise en 1972. Le Parti radical désormais dit « valoisien » s'allie aux partis de droite et du centre pendant qu'est créé, par une minorité de ses membres, un nouveau parti ancré à gauche, signataire du programme commun avec le Parti communiste français et le Parti socialiste.
Le Parti radical, en tant que parti associé, fait partie de l'Union pour la démocratie française (UDF), entre 1979 et 2002, puis de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), entre 2002 et 2011. Ayant ensuite repris son indépendance, il participe à la création de l'Union des démocrates et indépendants (UDI).
En , le Parti radical, qui est le plus ancien parti politique français, rejoint le Parti radical de gauche (PRG) au sein du Mouvement radical lors d'un congrès de « réunification des radicaux ». Après avoir été mis en sommeil, le Parti radical est relancé en 2021.
Histoire
Structuration du radicalisme au XIXe siècle
Les radicaux existent idéologiquement depuis le début du XIXe siècle, avec de grandes figures politiques, comme Alexandre Ledru-Rollin et Louis Blanc. Mais on pourrait facilement retrouver des traces de leur existence aux sources même de la Révolution, dans les Lumières, et principalement chez Voltaire et Condorcet. Le nom radical vient de ce que ce courant de pensée regroupait les Républicains radicaux, qui cohabitaient au Parlement avec les Républicains modérés, les Républicains ralliés et les trois courants monarchistes. Sa philosophie politique sera tout au long de son histoire fortement influencée par la franc-maçonnerie, dont plusieurs des figures politiques radicales sont membres.
En 1843, sous la monarchie de Juillet, les radicaux se regroupent autour d'Alexandre Ledru-Rollin et participent à l'avènement de la IIe République. Ils soutiennent les grandes réformes de 1848 : instauration du suffrage universel masculin, abolition de l'esclavage, liberté de la presse, liberté de réunion.
Les radicaux s'opposent au régime de Napoléon III et trouvent un leader, en 1868, en la personne de Léon Gambetta (qui a publié en 1863 La Politique radicale, recueil de discours qui synthétise la doctrine radicale). Leur programme prend corps dans un discours de Gambetta, le « programme de Belleville », prononcé en 1869.
- Alexandre Ledru-Rollin en 1838.
- Léon Gambetta vers 1860-1870.
Le , la République est proclamée place de l'hôtel de Ville à Paris[2], après la défaite de l'Empire face à la Prusse. Les radicaux doivent cependant composer avec les monarchistes orléanistes : sensibilité de centre droit majoritaire conduite par Adolphe Thiers, qui réprime la révolte de Paris lors des évènements de la Commune avec une résolution sanglante, alors que la France est envahie par les troupes allemandes, à la suite de la débâcle de 1870. Adolphe Thiers, Mac-Mahon et les conservateurs monarchistes sont à la tête de la France depuis les élections législatives. En effet, le radicalisme est ressenti comme un courant de pensée trop avancé par les électeurs des zones rurales, qui lui préfèrent une monarchie modérée, garante à leurs yeux d'une plus grande stabilité politique.
Les républicains installés à la tête de l’État depuis 1879, les radicaux incarnent particulièrement l'anticléricalisme et l'opposition à l'expansion coloniale de la France. Georges Clemenceau, qui n'adhère pas au parti créé en 1901, en est une des figures les plus marquantes.
Création et rôle jusqu'en 1918
Créé les 21, 22 et , le parti radical et radical-socialiste est donc fondé avant même l'adoption des lois de juillet 1901 sur la liberté d'association. Jusque-là, en effet, il n'existait que des groupes parlementaires de différentes tendances politiques et des comités électoraux locaux aux conceptions encore plus variées. L'idée était de réunir au niveau national, dans un même parti, des élus et des militants de même tendance.
Le nouveau parti est issue de plusieurs tendances rivales. C’est un assemblage hétéroclite de comités électoraux, de loges maçonniques, de sections de la Ligue des droits de l’homme, de la Ligue française de l'enseignement, dont la tendance de gauche semble majoritaire à ce moment-là.
Lors de la fondation du nouveau parti, la déclaration de clôture de ce premier congrès, lue par Camille Pelletan, servit de cheville ouvrière au programme politique revendiqué par les radicaux durant les premières années du XXe siècle. Cette déclaration insistait donc sur l'union à gauche, la nationalisation des grands monopoles, la séparation des Églises et de l'État et la création d'un impôt égalitaire fondé sur le revenu. Ce programme fut partiellement appliqué durant les années suivantes, profitant d'une alliance à l'Assemblée nationale, entre les socialistes (de Jean Jaurès) et les radicaux (qui mirent Émile Combes au gouvernement). Cette période fut marquée par la lutte très dure contre les congrégations religieuses dont la plupart furent expulsées.
À la suite de son succès aux élections législatives de 1902, il devient le parti « pivot » de la IIIe République et se trouve à l'initiative de plusieurs grandes réformes :
- la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, dont l'un des artisans est Émile Combes mais la loi est finalement mise en œuvre de façon moins rigide par Aristide Briand, alors républicain-socialiste (socialiste indépendant) ;
- la création du ministère du travail en 1906 ;
- l'institution du repos dominical en 1906 ;
- la création du 1er système de retraites ouvrières et paysannes en 1910 ;
- la création de l'impôt sur le revenu, en 1914 sur l'impulsion de Joseph Caillaux ;
- l'instauration de la gratuité de l'enseignement secondaire, menée par Édouard Herriot.
En 1907, au congrès de Nancy, le parti adopte enfin un véritable programme politique (présenté par une commission dont le rapporteur était Édouard Herriot). Nettement ancré à gauche, confirmé par le congrès de Pau en 1913, ce programme, après quelques dépoussiérages, sera la pierre angulaire du programme politique de ce parti durant plus d'un demi-siècle. Il prône une politique laïque et anticléricale, marquée par l’action du Président du Conseil Émile Combes (1902-1905) qui conduira aux lois de séparation des Églises et de l’État adoptées avec l'appui efficace du député socialiste Aristide Briand. Les radicaux vantent la propriété privée : ils voient en effet dans l’accession des salariés à la propriété le remède aux problèmes de la société industrielle.
Pendant la Première Guerre mondiale, Georges Clemenceau mène le pays à la victoire. Il reste anticlérical mais n'appartient pas au parti radical et n'est plus identifié comme tel même s'il conserve une image sulfureuse aux yeux des cléricaux.
Dans l’entre-deux-guerres
Le parti radical voit son apogée durant l’entre-deux-guerres. Il pèse d’un poids considérable sur la vie politique française. Ainsi, sur les quarante-deux gouvernements qui se sont succédé durant cette période, treize sont présidés par des Radicaux (quatre gouvernements : Camille Chautemps, trois gouvernements : Édouard Daladier, Édouard Herriot, deux gouvernements : Albert Sarraut et un gouvernement : Théodore Steeg).
Son action demeure prépondérante dans le domaine de l’éducation grâce à deux de ses figures de proue : Édouard Herriot et Jean Zay. Conséquence directe de cette action, de nombreux intellectuels sont membres du parti ou sympathisants (comme le philosophe Alain).
Sur le plan interne, la vie du parti est marquée par les oppositions conflictuelles Herriot-Caillaux puis Herriot-Daladier. De plus, la constitution d’une « Gauche Radicale » au sein même du parti, mouvement regroupant les parlementaires qui rejettent la discipline de parti, marque l’ancrage progressif à gauche de ce parti parlementaire.
Mais ce qui fait la curiosité de cette période d’entre-deux-guerres, sur le plan national, c’est la volte-face politique soudaine du parti radical au tournant des années 1930.
En effet, au début des années 1920, le parti radical prône une politique de gauche qui envisage de chasser la droite du pouvoir, de rétablir la laïcité de l’État, d’étendre les lois scolaires, de pratiquer une politique internationale de détente et de conciliation pour consolider la paix, et, enfin, de rétablir l’équilibre des finances publiques.
Les années 1920 sont aussi celles de l'arrivée des Jeunes Turcs, parmi lesquels on peut citer : Pierre Mendès France, Jean Zay, Pierre Cot, Jacques Kayser et Émile Roche. En 1927, Édouard Daladier, un des Jeunes-Turcs du parti, succède à Édouard Herriot à la tête du parti.
Avec le retour d'Édouard Herriot à la tête du parti en 1931, le parti radical s’engage sur une voie nouvelle. Il reste, et le revendique, un parti de gauche, ce qui l’amène tout naturellement à pratiquer la « discipline républicaine », mais, au gouvernement, il se comporte en parti du « juste milieu », capable de regrouper autour de lui la majorité des Français attachée à une République traditionnelle, loin des extrêmes, qu’ils soient réactionnaires ou révolutionnaires.
D’un côté, il dirige le gouvernement du Cartel des gauches (1924-1926), d’un autre, après avoir participé à l’élaboration et à la mise en place du Front populaire en 1936, c’est lui qui l’enterre en 1938. Mais cette politique antinomique pousse le parti radical, lorsqu’il est au pouvoir, à l’immobilisme par la contradiction permanente entre sa majorité et sa politique. Lorsqu’il tente de sortir de cet immobilisme, les gouvernements sont aussitôt renversés. L’issue de cette paralysie politique est l’émeute du 6 février 1934 qui aboutit à la même conclusion que la panique financière de 1926 : les radicaux sont chassés du pouvoir au profit de la droite. Ils y reviennent à la faveur du Front populaire conclu avec la SFIO et le PCF.
Durant l’entre-deux-guerres, les idées que ce parti défend constituent un ensemble où se reconnaît une grande partie des Français. Tout d’abord, un attachement profond à la nation et au régime républicain, identifié au système parlementaire, puis une conception de la République qui intègre de manière ferme voire intransigeante la laïcité, érigée en l’un des fondements de la République, dont l’instruction dispensée par l’école est le moteur du progrès social. Le tout est mâtiné d’une conception humaniste de la société et de la politique.
Seconde Guerre mondiale
À la suite de la débâcle de , la majorité des parlementaires du parti radical, comme la plupart des parlementaires, votent le les pleins pouvoirs constituants au maréchal Philippe Pétain. D'autres s'abstiennent ou ne prennent pas part au vote, notamment ceux qui sont partis à bord du Massilia. Une minorité s'y oppose : parmi les 80 parlementaires qui ont refusé de voter les pleins pouvoirs, on compte 13 radicaux. Vincent Badie, en particulier, rédige une protestation contre la dictature qu'il prévoit. Tentant de monter sur la scène du grand Casino de Vichy où est rassemblé le Parlement, il est empêché de parler en vertu du règlement.
Sous l'Occupation, de nombreux radicaux sont victimes du régime de Vichy qui cherche des responsables de la défaite parmi les anciens ministres de la IIIe République. Édouard Herriot est démis de son mandat de maire de Lyon. Édouard Daladier subit le procès de Riom. Jean Zay et Maurice Sarraut sont assassinés par la Milice. Plusieurs radicaux se lancent résolument dans la Résistance, au premier rang desquels Jean Moulin, Émile Bollaert, mais aussi Jean Zay, Pierre Mendès France, Henri Queuille, Paul Anxionnaz, René Mayer et René Cassin, futur rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'homme, même si une frange du parti radical apporte également son soutien à Philippe Pétain ou Pierre Laval.
Durant la IVe République
À la Libération, le parti est associé à la Troisième République et à son échec. Concurrencés par les centristes du MRP et la SFIO qui demeure la principale formation de la gauche non-communiste, les radicaux s'effondrent à 10 % des votes aux élections, dominées par les gaullistes et les communistes. Il décide donc de constituer le Rassemblement des gauches républicaines avec plusieurs formations centristes et libérales (UDSR, Alliance démocratique)…
Grâce à la fondation du Rassemblement des gauches républicaines avec l'UDSR, le parti radical redevient un pivot gouvernemental à partir de la rupture du tripartisme en . Malgré tout, il se stabilise entre 10 et 11 % du corps électoral. Dès lors, les radicaux peuplent les cabinets ministériels et obtiennent plusieurs présidences du Conseil tout au long de la IVe République. Ils président également toutes les assemblées de la République[3] : Assemblée nationale (Édouard Herriot), Conseil de la République (Gaston Monnerville), Conseil économique et social (Émile Roche) et Assemblée de l'Union française (Albert Sarraut).
Parallèlement, le parti connaît de nombreuses dissensions internes. Des militants de l'aile gauche, comme Pierre Cot, fondent l'Union progressiste. À la direction du parti, le courant néo-radical (dominant depuis 1939), qui prône le rejet de l'interventionnisme, le renforcement du libéralisme et l'anticommunisme[3], penche de plus en plus à droite.
Puis le discours de Carthage prononcé le par Pierre Mendès-France, président du conseil depuis seulement un mois, modifie cette tendance.
En , Pierre Mendès France prend les rênes du parti à l’issue d'un congrès extraordinaire et en devient premier vice-président (Édouard Herriot étant président à vie). Son but est de moderniser le parti en se recentrant sur les sources idéologiques du radicalisme[3] (démocratie et politique sociale réaliste) et en rajeunissant et dynamisant l'appareil vieillissant. L'orientation politique penche désormais vers une alliance avec les partis de gauche. Ainsi, lors des élections de 1956, Mendès France dirige le Front républicain dans lequel on retrouve également la SFIO et l'UDSR. Or, malgré un succès électoral, c'est le socialiste Guy Mollet qui devient président du Conseil. PMF qui est ministre d’État dans le gouvernement Mollet, démissionne au bout de quelques mois pour des divergences concernant la politique algérienne.
Dans le même temps, des crises à répétition secouent le parti. En , Edgar Faure est exclu pour s'être opposé à la stratégie électorale de Mendès France. En , l'aile droite du parti fait dissidence et fonde le Centre républicain. En 1957, Mendès France est finalement contraint à la démission de ses fonctions de vice-président, faute d'avoir obtenu une discipline de vote des parlementaires.
Il soutient la construction européenne et favorise une décolonisation qu'il veut raisonnée et progressive. Malgré des personnalités comme Henri Queuille, Edgar Faure, Félix Gaillard ou Pierre Mendès France, le parti se trouve quelque peu marginalisé sur l'échiquier politique et connaît de fortes dissensions internes, entre son aile gauche et son aile « centriste » qui se rapproche de plus en plus des partis de centre droit.
Débuts de la Ve République : évolution vers le centre droit
La Ve République est fatale électoralement pour le Parti radical, qui connaît un fort recul aux élections législatives (8,4 % en 1958 et 7,1 % en 1962 et 6,0 % aux municipales de 1964), après s'être ardemment opposé au retour au pouvoir du Général de Gaulle et à l'adoption de la nouvelle constitution.
1958-1965 : ambivalence puis opposition face au retour au pouvoir de De Gaulle
Face à la crise de mai 1958 et le retour au pouvoir du général de Gaulle, les radicaux se divisent. L'aile gauche mendèsiste, opposée au nouveau régime, quitte le parti et crée l'Union des forces démocratiques. Affaibli, le parti radical ne peut faire élire que 13 députés[3] et, avec 8,8 % des votes, alors que depuis la guerre il obtenait entre 10 et 11 % de voix, il perd définitivement l'influence qu'il a eue au sein de la gauche française aux élections de 1958.
Le , Jean Berthoin, ministre de l'Intérieur, démissionne du gouvernement Michel Debré : le parti radical n'est plus représenté au gouvernement. Dans l'opposition à partir de 1959, les radicaux, qui n'ont plus le rôle de pivot et l'influence dont ils disposaient au cours des Républiques précédentes, perdent pied. Les législatives et municipales suivantes le montreront. À l'occasion des élections législatives de 1962, le parti radical participe au « cartel des non » et obtient 23 élus (membre du Rassemblement démocratique) avec 7,1 % des votes . Avec 6,0 % en 1964, les radicaux tirent la sirène d'alarme. En 1964, l'aile gauche du parti se constitue en club de réflexion, l'Atelier Républicain, marquant les prémices des dissensions qui éclateront au grand jour la décennie suivante.
1965-1969 : ré-ancrage à gauche avec la participation à la FGDS de Mitterrand et le ticket Mendès-Defferre
Entre 1965 et 1968, il participe, avec la SFIO, à la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). Son positionnement de facto au centre, sa tradition de gauche, son inclination à droite, le rendent peu lisible pour les électeurs dont les suffrages s'organisent désormais en deux blocs bien distincts : à droite autour des gaullistes, et à gauche et à l'extrême-gauche autour des socialistes et des communistes.
Pierre Mendès France, après son échec à maintenir le parti à gauche et sa « déconvenue » à l'élection présidentielle de 1969 (au sein du « ticket » qu'il avait constitué avec Gaston Defferre qui ne passe pas le 1er tour du scrutin), s'éloigne définitivement du parti pour rejoindre les rangs du futur Parti socialiste.
1970-1972 : nouvel élan vers le centre droit avec « JJSS » et départ des « radicaux de gauche »
Le , le parti acte son recentrage avec le vote par le comité exécutif du soutien à Alain Poher (Centre démocrate) pour l'élection présidentielle. Talonné par le communiste Jacques Duclos au premier tour, le président de la République par intérim est nettement battu par Georges Pompidou à l'issue du second tour.
Le parti connaît un nouvel élan avec l'arrivée à sa tête, le , de Jean-Jacques Servan-Schreiber (dit JJSS), passionné par le modèle des États-Unis et qui, bien qu'homme de gauche, se fait l'artisan du passage au centre droit du parti.
Mais, lors du congrès de Suresnes (15-), deux logiques s'affrontent : celle de Jean-Jacques Servan-Schreiber, partisan d'une stratégie d'alliance d'un centrisme réformateur (431 voix), et celle de Maurice Faure, partisan d'une union à gauche et à l'extrême-gauche (237 voix). En 1972, une partie suit donc son leader en adhérant au Mouvement réformateur, l'autre crée sous la direction de Robert Fabre le Mouvement des radicaux de gauche (MRG), signataire du programme commun, et qui soutient plus tard une candidature unique de la gauche et de l'extrême-gauche, celle de François Mitterrand, pour l'élection présidentielle de 1974.
Pour Frédéric Fogacci, historien spécialiste du radicalisme et directeur des études à la Fondation Charles-de-Gaulle, « la rupture de 1972 s'est faite au moment de l'union de la gauche. Son président d'alors, Jean-Jacques Servan-Schreiber, refuse de s'allier aux communistes. Mais ceux qui, localement, avaient besoin des voix de la gauche pour gagner aux législatives de 1973, ont fait scission pour sauver leur siège. Il s'agissait davantage de stratégies locales que de désaccords idéologiques »[4].
C'est à partir de cette date qu'est adjoint au nom du parti radical le qualitatif de « valoisien » (venant de la place de Valois où se situe son siège national) pour le distinguer du MRG.
1973-1978 : union avec les centristes de Lecanuet au sein du Mouvement réformateur
En 1973, le parti radical s'allie au Centre démocrate, issu du MRP de Jean Lecanuet au sein du Mouvement réformateur. Opposés à une alliance électorale avec les communistes mais toujours anti-gaullistes, les radicaux accompagnent les principales réformes sociétales de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing (autorisation de la pilule contraceptive, reconnaissance des droits des femmes) et réclament une nouvelle organisation territoriale de la France au profit des pouvoirs locaux. Le Centre républicain et le Parti libéral européen, issues d'anciennes scissions de la droite du parti, le réintègrent en 1978.
Cette nouvelle dynamique impulsée par « JJSS » grâce à sa victoire surprise en 1970 contre un député gaulliste, s'achève cependant par un échec, ce dernier connaissant plusieurs revers électoraux successifs (moins de 2 % aux élections européennes de 1979).
1978-2002 : composante de l'Union pour la démocratie française (UDF)
Le parti doit alors le maintien de son influence à sa participation à la création de l'UDF, initiée par Valéry Giscard d'Estaing en 1978. Il en devient l'une des six composantes aux côtés des centristes du Centre des démocrates sociaux, des libéraux du Parti républicain et de la Convention démocrate – Fédération des Clubs Perspectives et Réalités, des sociaux-démocrates du Mouvement démocrate-socialiste et des Adhérents directs.
En 1978, Robert Fabre, fondateur et président du MRG en est exclu pour s'être rapproché de Valéry Giscard d'Estaing. Il crée une Fédération de la démocratie radicale qui ne rejoindra cependant ni l'UDF, ni le parti radical.
À travers l'UDF, le parti radical participera à tous les gouvernements issus de majorités RPR/UDF. Sa visibilité, en particulier médiatique, est cependant réduite par le rôle marginal qu'il donne l'impression de jouer au sein de l'UDF, à côté de ses deux principales composantes (Parti républicain et CDS). L'arrivée de la gauche au pouvoir donne également une visibilité plus importante au MRG, qui bien que très fortement lié électoralement au Parti socialiste apparaîtra comme plus indépendant car n'étant pas membre d'une confédération de partis.
En 1998, l'UDF connaît une scission importante avec le départ de Démocratie libérale (ex-Parti républicain), à la suite des élections régionales qui ont vu se constituer des alliances entre le Front national et certains membres de DL. Le parti radical reste membre de l'UDF aux côtés des centristes de Force démocrate qui fusionnent peu après avec les adhérents directs et plusieurs autres petits partis centristes membres de la formation. Cette fusion interne marginalise le parti radical dont plusieurs responsables prennent leurs distances vis-à-vis de la direction nationale de l'UDF menée par François Bayrou et sa ligne ayant pour ambition de constituer une force centriste indépendante de la droite et de la gauche.
2002-2011 : parti associé à l'Union pour un mouvement populaire (UMP), relance par Jean-Louis Borloo
En 2002, la majorité des radicaux participent à la création de l'UMP à la suite de la réélection de Jacques Chirac. Le parti radical quitte alors l'UDF pour signer un accord d'association avec l'UMP. Il demeure un parti de plein exercice, mais ses financements sont constitués essentiellement de subventions versées par l'UMP avec laquelle l'adhésion est désormais commune. Cela permet au parti radical de conserver le lien direct avec ses adhérents, les cotisations et sa personnalité juridique distincte de l'UMP.
En 2003, André Rossinot propose à Jean-Louis Borloo (ancien adhérent direct de la Nouvelle UDF de 1998 à 2002) de rejoindre le parti pour en partager avec lui la co-présidence.
Membre de l'UMP, le parti radical « valoisien » souhaite une « politique progressiste qui prône l'égalité des chances, la laïcité et le respect des valeurs humaines », selon les mots de Jean-Louis Borloo, élu président unique en 2005.
En 2005, le parti radical a connu le ralliement de plusieurs anciens centristes tels Renaud Dutreil ou Françoise Hostalier, mais également gaullistes comme Serge Lepeltier, qui y cherchent, semble-t-il, un espace d'expression moins libéral et moins sarkozyste qu'au sein de l'UMP.
En 2007, le parti revendique 8 000 membres dont 500 Jeunes Radicaux. Grâce à la réforme des statuts, adoptée lors du congrès de , les membres peuvent dorénavant élire leur président pour un mandat de trois ans renouvelable une fois. Auparavant, le président était élu par les 1 400 délégués du parti. Aux législatives de juin 2007 le parti a présenté 37 candidats, dont 16 ont été élus députés[5].
Aux municipales de 2008, le Parti présente 2 000 candidats et 14 têtes de liste dans des villes de plus de 30 000 habitants telles Antibes, Valenciennes, Perpignan, Bourges, Montélimar, Bayonne, Saint-Étienne ou Nancy.
Les élections sénatoriales de 2008 ont été difficiles pour le parti puisque des huit sénateurs en 2004, il ne se retrouve plus qu'avec six membres élus. Des figures comme Pierre Laffitte, Gilbert Baumet, Dominique Paillé, Yves Coussain, Xavier de Roux, Thierry Cornillet ont été battues et Georges Mouly ne se représentait pas.
Parmi les poids lourds du parti, on compte aussi le nancéien Laurent Hénart, le strasbourgeois François Loos, l'ancien Président du Rassemblement démocratique et social européen au Sénat Pierre Laffitte, Dominique Paillé, Michel Thiollière et Michel Zumkeller. Le vice-président Serge Lepeltier est notamment chargé de renforcer les liens avec le PRG, mais aussi les liens avec les autres sensibilités centristes (La Gauche moderne, Les Progressistes, Nouveau Centre, Convention démocrate, etc.).
Aux élections européennes de 2009, le parti fait des listes communes avec l'UMP. Le parti est alors dirigé par Jean-Louis Borloo et André Rossinot, puis, depuis , par Borloo seul. À partir du congrès de 2007, le parti recouvre une partie de son indépendance, les adhérents n'ayant plus systématiquement la double appartenance PR/UMP, ce sont eux qui choisissent[6].
Le parti gagne deux sénateurs lors des élections sénatoriales du 25 septembre 2011 grâce à la victoire de Vincent Delahaye et Christian Namy, mais le sénateur sortant Jean-Paul Alduy n'est pas réélu et Alain Merly, Yves Jégo et Gérard Trémège sont battus, ce qui porte le nombre de sénateurs radicaux à 7.
Ce partenariat avec l'UMP prend fin le , date à laquelle le parti décide de s'affranchir de l'UMP et de rejoindre la Confédération des centres[6]. Bien que le contrat liant les membres du parti radical à l'UMP ait pris fin le [6], les deux partis continuent de tolérer la double appartenance[7].
Tentative avortée de rapprochement de 2007 avec le PRG
En , Jean-Michel Baylet (PRG) et Jean-Louis Borloo (parti radical) font part de leur souhait de fusion des deux mouvements[8].
Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, les deux partis radicaux plaident régulièrement pour des retrouvailles, que ce soit Jean-Michel Baylet en mai 2007 dans Le Monde, ou André Rossinot en septembre 2008 dans Le Figaro.
En , les deux branches du radicalisme français tenaient leur université d'été avec un échange de délégation (celle du PRG à Nancy chez les valoisiens, et celle du parti radical à Ramatuelle chez leurs homologues de gauche). Les 16 et , a eu lieu le 108e congrès du parti radical : les dirigeants des deux partis ont parlé ouvertement de rapprochement pour occuper le centre de la vie politique française. Une force radicale unie aurait concurrencé de fait le MoDem et le Nouveau Centre.
Participation à la création d'une « confédération des centres »
Le , Jean-Louis Borloo annonce sur France 2 dans l'émission À vous de juger, la création d'une « alliance républicaine, écologiste et sociale » qui regrouperait « avant l'été » plusieurs formations politiques du centre droit (parti radical, Nouveau Centre) et du centre gauche (La Gauche moderne). Cette formation se positionnerait comme une « alternative au PS et à l'UMP ». Il a également confirmé que sa création conduirait le parti radical à quitter l'UMP et l'alliance devrait avoir un candidat à l'élection présidentielle de 2012. L'intégration du parti radical à cette nouvelle formation sera soumise aux instances internes du parti au 111e congrès du parti radical avant de devenir effective. Hormis le parti radical, cette union devrait regrouper les formations politiques du Nouveau Centre d'Hervé Morin, de La Gauche moderne de Jean-Marie Bockel et de la Convention démocrate d'Hervé de Charette.
Le parti radical a conclu début 2012 un accord avec Le Trèfle - Les nouveaux écologistes afin de bénéficier des fonds publics. Les députés radicaux ayant été élus sous l'étiquette UMP en 2007, ce parti n'est plus considéré comme une formation susceptible de bénéficier du financement public. Le Trèfle, qui touchera 155 222,14 euros en 2012 pour avoir présenté des candidats dans au moins 50 circonscriptions de métropole en 2007, touchera en plus 802 338,73 euros grâce à ses parlementaires[9],[10].
Albert Lapeyre, président du Trèfle, a affirmé que cette somme sera intégralement reversée au parti radical. En outre, les deux partis sont convenus de ne pas présenter de candidats concurrents dans les mêmes circonscriptions, et de reprendre leur indépendance après les élections[9].
Lors du 112e congrès du parti le , la question du soutien du parti radical à Nicolas Sarkozy se pose, et après des discussions tendues et avoir mis les participants au vote, 76 % des délégués votent en faveur d'une résolution de soutien « vigilant » au président sortant contre 24 %[11],[12]. En , est créée l'Union des radicaux, centristes, indépendants et démocrates (URCID), une association présidée par Laurent Hénart qui permet d'obtenir le financement public pour les candidats présents lors des élections législatives[13].
Pour les législatives de juin 2012, 89 candidats sont officiellement investis (78 partiront sous les couleurs du parti, 8 sous étiquettes UMP et 3 sous étiquettes divers droite ou centriste. Le parti radical obtient 12 députés, dont plusieurs s'inscriront finalement dans le groupe UMP)[14],[5].
Composante de l'UDI
Après l'élection présidentielle de 2012, Jean-Louis Borloo relance l'idée d'une confédération des partis centristes et créent principalement autour du parti radical et du Nouveau Centre, l'Union des démocrates et indépendants. Ce nouveau parti de centre, situe son action dans une opposition responsable face à la majorité de gauche. L'UDI est ouverte à accueillir toute nouvelle formation se reconnaissant dans ce positionnement politique. Elle rassemble, outre le parti radical, le Nouveau Centre, l'Alliance centriste, La Gauche moderne, Force européenne démocrate et Territoires en mouvement.
La Gauche moderne deviendra par la suite un mouvement associé au parti radical. En 2014, Yves Jégo, vice-président du parti radical relancera également les Clubs perspectives et réalités.
Lors des élections sénatoriales françaises de 2014, les six sénateurs sortants sont réélus ainsi que Jean-Marc Gabouty et Pierre Médevielle ce qui porte le total des radicaux à 10 sénateurs (avec Jean-Marie Bockel).
Étapes de la fusion
En est envisagée une fusion avec le Parti radical de gauche[15]. La date de réunification est fixée au , lors d'un congrès extraordinaire[16].
Le 15 et , les deux partis se rassemblent lors d'universités d'été communes à Montpellier[17]. Pour l'occasion, trois noms ont été déposés pour le nouveau parti réunifié : Les Progressistes, Force sociale et libérale et La République radicale[17].
La réunification des deux partis est soumise au vote lors de congrès organisés par chacun des deux partis les 9 et , avant une transition de deux ans[18].
Réunis en congrès fondateur le , les deux partis votent leur fusion au sein d'une nouvelle formation : le Mouvement radical[19]. Le parti réunifié est coprésidé, durant une période de transition de deux ans, par Laurent Hénart et Sylvia Pinel[20].
Opposants et critiques à la réunification
En préalable au congrès du , le député radical Yves Jégo annonce quitter le PR pour rester membre de l'UDI. À l'issue du congrès, d'autres élus font de même : Michel Zumkeller (député), Sophie Joissains (sénatrice et vice-présidente déléguée) et Daniel Leca (conseiller régional, président délégué du groupe UDI-UC au Conseil régional des Hauts-de-France, secrétaire général adjoint)[21]. Avec d'autres élus locaux et responsables de fédérations, il lancent un appel et une structure politique « Génération 1901 » pour rassembler les anciens membres du parti radical au sein de l'UDI[22].
Côté PRG, la députée européenne Virginie Rozière et l'ancien député Stéphane Saint-André co-signent le une tribune s'opposant à la fusion[23]. Le 10 décembre, des militants drômois du PRG publient également une lettre ouverte pour s'y opposer[24]. Le 14 décembre, Virginie Rozière et Stéphane Saint-André annonce la création d'un nouveau mouvement politique Les Radicaux de gauche, dont ils sont les co-présidents[25]. En réaction, Sylvia Pinel décide de les démettre de leurs fonctions au sein du PRG et annonce son intention de porter plainte contre l'utilisation de la marque PRG[26].
Mise en sommeil
Lors de son 117e congrès, préalable au congrès de réunification, le Parti radical a adopté une résolution[27] prévoyant sa dissolution à l'issue d'une période transitoire (dont le terme est fixé à échéance de la législature), pendant laquelle la défense de ses intérêts sont confiés à son bureau national.
« Les présentes dispositions provisoires demeurent applicables tant que n’est pas adopté, (…) un accord garantissant la pérennité des éléments essentiels du Parti, en particulier sa dénomination et ses valeurs fondatrices.
Si aucun accord de ce type n’intervient avant la fin de la présente législature, le bureau national délibère sur les conclusions à en tirer. Il adopte sa décision à la majorité des deux-tiers des suffrages exprimés. Cette décision peut comporter l’abrogation des présentes dispositions temporaires ou la dissolution du Parti. »
— Résolution adoptée par le 117e congrès du Parti républicain, radical et radical-socialiste dit “Parti radical”
Le Mouvement radical se veut cependant être la continuation du PRRRS et inscrit sa création « dans la fidélité » à ce parti[28].
2021 : relance du parti
Le , Laurent Hénart annonce que le Mouvement radical redevient le Parti radical[29].
Dénomination
En 1972, une partie des radicaux a fait scission pour rejoindre le Programme commun et fonder ce qui est aujourd'hui le Parti radical de gauche (PRG).
Le nom usuel du parti, qui est « Parti radical valoisien », fait référence à la place de Valois (à Paris, 1er arrondissement), où se trouve le siège historique du parti (au numéro 1). Jusqu'en 1933, le siège du parti est situé au 9, rue de Valois, avant de déménager non loin au 1, place de Valois[30]. Celui-ci détient la propriété du nom complet du parti radical (aujourd'hui seul mentionné sur une petite plaque) historique, qui est « Parti républicain, radical et radical-socialiste » et qui a été conservé bien après la scission sur le linteau de l'entrée du siège, au 1 place de Valois. Cette plaque à la dénomination historique est encore arborée à l'entrée du siège.
Le parti « valoisien » est en réalité la continuation légale du Parti républicain, radical et radical-socialiste, bien que les radicaux valoisiens aient perdu l'habitude, depuis 1981, d'utiliser le terme « socialiste », qui n'en figure pas moins toujours dans leur dénomination officielle.
En , la cour d'appel de Paris a condamné le Parti radical de gauche alors qu'il avait changé de nom pour s'appeler simplement « Radical », considérant que l’utilisation du terme « Radical » seul était « source d’ambiguïté dans l’esprit des citoyens quant au positionnement exact du mouvement politique qui s’en prévaut, car l’électeur est non spécialiste des mécanismes d’évolution des partis politiques[31] ».
Le parti radical est traditionnellement abrégé en « Rad. » ou « PRV » (pour le distinguer des dissidents qui ont fondé le MRG en 1972). Il est également abrégé en « PR » depuis la disparition du Parti républicain en 1997. Dans un niveau de langage plus familier, les membres du parti radical et du PRG sont indifféremment dénommés « rad-soc ».
Positionnement politique
Initialement situé à l’extrême gauche[32] face aux modérés, ralliés, orléanistes, bonapartistes ou légitimistes, le parti radical s'est progressivement positionné au centre de l'échiquier politique au point d'être sous la Ve République le plus souvent allié avec des partis de droite. Depuis l'origine et encore aujourd'hui, le parti radical est reconnu comme l'un des plus fervents défenseurs de la laïcité, des libertés publiques, des libertés individuelles (en particulier du droit à la propriété).
Résultats électoraux
Élections présidentielles
République | Année | Candidat | Premier tour | Deuxième tour | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | |||
Troisième | 1906 | Paul Doumer[N 3] | 371 | 43,8 | 2e | |||
1913 | Jules Pams | 327 | 37,7 | 2e | 296 | 34,5 | 2e | |
01/1920 | pas de candidat[N 4] | |||||||
09/1920 | pas de candidat | |||||||
1924 | Gaston Doumergue | 515 | 60,4 | élu | ||||
1931 | Paul Doumer | 442 | 49,3 | 1er | 504 | 57,1 | élu | |
1932 | pas de candidat | |||||||
1939 | Justin Godart (dissident)[N 5] | 50 | 5,5 | 5e | ||||
Quatrième | 1947 | Jules Gasser | 122 | 13,8 | 3e | |||
1953 | Yvon Delbos[N 6] | 129 | 13,9 | 4e | 180 | 19,6 | 3e | |
Cinquième | 1958 | pas de candidat | ||||||
1965 | soutien à François Mitterrand | |||||||
1969 | soutien à Alain Poher | |||||||
1974 | soutien à Valéry Giscard d'Estaing | |||||||
1981 | ||||||||
1988 | soutien à Raymond Barre | |||||||
1995 | soutien à Édouard Balladur | |||||||
2002 | soutien à Jacques Chirac | |||||||
2007 | soutien à Nicolas Sarkozy | |||||||
2012 | ||||||||
2017 | soutien à François Fillon |
Élections législatives
Alliances électorales
- 1902-1905 : Bloc des gauches (avec les Républicains de gauche et des socialistes indépendants)
- 1924-1926 : Cartel des gauches (avec des radicaux indépendants, le PRS et la SFIO)
- 1936-1937 : Front populaire (avec la SFIO, le PC et l'USR)
- 1946-1956 : Rassemblement des gauches républicaines (avec l'UDSR et des petites formations centristes)
- 1956-1958 : Front républicain (avec la SFIO, l'UDSR et les Républicains sociaux)
- 1965-1968 : Fédération de la gauche démocrate et socialiste (avec la SFIO, la CIR, l'UGCS et l'UCRG)
- 1972-1978 : Mouvement réformateur (avec le CD, le CR, le PDS, le MDSF et le PLE)
- 1978-2002 : Union pour la démocratie française (avec le CDS, le PR et le PSD)
- 2002-2012 : Union pour la majorité présidentielle (avec le RPR et DL) puis Majorité présidentielle (avec l'UMP, le NC, LGM, le MPF et CPNT)
- 2012-2017 : Union des démocrates et indépendants (avec le NC, la FED, l'AC et LGM)
Historique des présidents
- 1901-1902 : Gustave Mesureur
- 1902-1903 : Fernand Dubief
- 1903-1904 : Maurice-Louis Faure
- 1904-1905 : Maurice Berteaux
- 1905-1906 : Émile Combes
- 1906-1907 : Camille Pelletan
- 1907-1908 : Auguste Delpech
- 1908-1909 : Louis Lafferre
- 1909-1910 : Ernest Vallé
- 1910-1913 : Émile Combes
- 1913-1914 : Joseph Caillaux
- 1917-1918 : Charles Debierre
- 1918-1919 : André Renard
- 1919-1926 : Édouard Herriot
- 1926-1927 : Maurice Sarraut
- 1927-1931 : Édouard Daladier
- 1931-1936 : Édouard Herriot
- 1936-1939 : Édouard Daladier
- 1939-1944 : vacant
- 1944-1945 : Théodore Steeg
- 1945-1955 : Édouard Herriot
- 1955-1957 : Édouard Herriot
- 1957-1957 : Pierre Mendès France (intérim)
- 1957-1958 : Édouard Daladier
- 1958-1961 : Félix Gaillard
- 1961-1965 : Maurice Faure
- 1965-1969 : René Billères
- 1969-1971 : Maurice Faure
- 1971-1975 : Jean-Jacques Servan-Schreiber
- 1975-1977 : Gabriel Péronnet
- 1977-1979 : Jean-Jacques Servan-Schreiber
- 1979-1983 : Didier Bariani
- 1983-1988 : André Rossinot
- 1988-1993 : Yves Galland
- 1993-1997 : André Rossinot
- 1997-1999 : Thierry Cornillet
- 1999-2003 : François Loos
- 2003-2005 : André Rossinot
- 2005-2007 : Jean-Louis Borloo et André Rossinot
- 2007-2014 : Jean-Louis Borloo
- Depuis 2014 : Laurent Hénart
Personnalités marquantes
Président de la République
Le Parti radical a compté un président de la République, Gaston Doumergue, en fonction de 1924 à 1931. Son successeur direct, Paul Doumer, a été membre du parti mais ne l’était plus lors de son accession à l’Élysée.
Présidents du Conseil
Le parti radical a compté 21 présidents du Conseil (34 gouvernements radicaux entre 1885 et 1958) :
- Henri Brisson I : du au ;
- Charles Floquet : du au ;
- Léon Bourgeois : du au ;
- Henri Brisson II : du au ;
- Émile Combes : du au ;
- Ferdinand Sarrien : du au ;
- Georges Clemenceau I : du au ;
- Ernest Monis : du au ;
- Joseph Caillaux : du au ;
- Gaston Doumergue I : du au ;
- Georges Clemenceau II : du au ;
- Édouard Herriot I : du au ;
- Édouard Herriot II : du au ;
- Camille Chautemps I : du au ;
- Théodore Steeg : du au ;
- Édouard Herriot III : du au ;
- Édouard Daladier I : du au ;
- Albert Sarraut I : du au ;
- Camille Chautemps II : du au ;
- Édouard Daladier II : du au ;
- Gaston Doumergue II : du au ;
- Albert Sarraut II : du au ;
- Camille Chautemps III : du au ;
- Édouard Daladier III : du au ;
- André Marie : du au ;
- Henri Queuille I : du au ;
- Henri Queuille II : du au ;
- Henri Queuille III : du au ;
- Edgar Faure I : du au ;
- René Mayer : du au ;
- Pierre Mendès France : du au ;
- Edgar Faure II : du au ;
- Maurice Bourgès-Maunoury : du au ;
- Félix Gaillard : du au .
Autres
- Alain (Émile Chartier)
- Cécile Brunschvicg
- Ferdinand Buisson
- Gratien Candace
- Charles Chaumet
- Étienne Clémentel
- Pierre Cot
- Jean-Paul David
- Michel Durafour
- Jean-Baptiste Laumond
- Paul Doumer
- Robert Fabre
- Jos Jullien
- Guy La Chambre
- Constant Lecœur
- Gaston Monnerville
- Jean Moulin
- Camille Pelletan
- Stephen Pichon
- Gaston Riou
- Olivier Stirn
- Jean Zay
Congrès
Ville | Date | |
---|---|---|
1er congrès | Paris | 21 au 23 juin 1901[34] |
2e congrès | Lyon | 9 au 12 octobre 1902[35] |
3e congrès | Marseille | 8 au 11 octobre 1903[36] |
4e congrès | Toulouse | 6 au 9 octobre 1904[37] |
5e congrès | Paris | 6 au 9 juillet 1905[38] |
6e congrès | Lille | 18 au 21 octobre 1906[39] |
7e congrès | Nancy | 10 au 13 octobre 1907[40] |
8e congrès | Dijon | 8 au 11 octobre 1908[41] |
9e congrès | Nantes | 7 au 10 octobre 1909[42] |
10e congrès | Rouen | 6 au 9 octobre 1910[43] |
11e congrès | Nîmes | 5 au 8 octobre 1911[44] |
12e congrès | Tours | 10 au 13 octobre 1912[45] |
13e congrès | Pau | 16 au 19 octobre 1913[46] |
14e congrès | Paris | 24 octobre 1917[47] |
15e congrès | Paris | 24 au 26 octobre 1918[48] |
16e congrès | Paris | 26 au 27 juillet 1919[49] |
17e congrès | Paris | 21 au 23 septembre 1919[50] |
18e congrès | Strasbourg | 14 au 16 octobre 1920[51] |
19e congrès | Lyon | 27 au 29 octobre 1921[52] |
20e congrès | Marseille | 16 au 18 novembre 1922[53] |
21e congrès | Paris | 18 au 20 octobre 1923[54] |
22e congrès | Boulogne-sur-Mer | 16 au 19 octobre 1924[55] |
23e congrès | Nice | 15 au 18 octobre 1925[56] |
24e congrès | Bordeaux | 14 au 17 octobre 1926[57] |
25e congrès | Paris | 27 au 30 octobre 1927[58] |
26e congrès | Angers | 3 au 5 novembre 1928[59] |
27e congrès | Paris | 6 mars 1929[60] |
28e congrès | Grenoble | 9 au 12 octobre 1930[61] |
29e congrès | Paris | 5 au 8 novembre 1931[62] |
30e congrès | Toulouse | 3 au 6 novembre 1932[63] |
31e congrès | Vichy | 5 au 8 octobre 1933[64] |
32e congrès | Clermont-Ferrand | 11 au 13 mai 1934[65] |
33e congrès | Nantes | 25 au 28 octobre 1934[66] |
34e congrès | Paris | 24 au 27 octobre 1935[67] |
35e congrès | Biarritz | 22 au 26 octobre 1936[68] |
36e congrès | Lille | 27 au 31 octobre 1937[69] |
37e congrès | Marseille | 27 au 29 octobre 1938[70] |
38e congrès | Paris | 20 décembre 1944[71] |
39e congrès | Paris | 20 au 22 août 1945[72] |
40e congrès | Lyon | 5 avril 1946[73] |
41e congrès | Nice | 19 septembre 1947[74] |
42e congrès | Paris | 3 au 4 décembre 1948[75] |
43e congrès | Toulouse | 22 novembre 1949[76] |
44e congrès | Paris | 8 juin 1950[77] |
45e congrès | Deauville | 14 septembre 1950[78] |
46e congrès | Lyon | 29 au 30 octobre 1951[79] |
47e congrès | Paris | 23 au 24 mai 1952[80] |
48e congrès | Aix-les-Bains | 18 septembre 1953[81] |
49e congrès | Marseille | 14 au 17 octobre 1954[82] |
50e congrès | Paris | 4 mai 1955[83] |
51e congrès | Paris | 3 au 6 novembre 1955[84] |
52e congrès | Lyon | 11 au 14 octobre 1956[85] |
53e congrès | Paris | 3 au 4 mai 1957[86] |
54e congrès | Strasbourg | 22 au 23 novembre 1957[87] |
55e congrès | Lyon | 11 au 14 septembre 1958[88] |
56e congrès | Pau | 11 au 13 juin 1959[89] |
57e congrès | Boulogne-Billancourt | 7 au 8 octobre 1960[90] |
58e congrès | Royan | 7 au 8 octobre 1961[91] |
59e congrès | Vichy | 27 au 30 septembre 1962[92] |
60e congrès | Evian | 26 au 28 septembre 1963[93] |
61e congrès | Arcachon | 26 septembre 1964[94] |
62e congrès | Lyon | 25 octobre 1965[95] |
63e congrès | Marseille | 21 novembre 1966[96] |
64e congrès | Toulouse | 16 décembre 1967[97] |
65e congrès | Paris | 23 au 24 novembre 1968[98] |
66e congrès | Lyon | 8 au 9 mars 1969[99] |
67e congrès | Nantes | 18 octobre 1969[100] |
68e congrès | Paris | 14 février 1970[101] |
69e congrès | Paris | 5 au 6 décembre 1970[102] |
70e congrès | Suresnes | 15 au 17 octobre 1971[103] |
71e congrès | Lille | 24 au 25 juin 1972[104] |
72e congrès | Paris | 23 au 25 novembre 1973[105] |
73e congrès | Bagnolet | 24 au 26 janvier 1975[106] |
74e congrès | Lyon | 28 au 30 novembre 1975[107] |
75e congrès | Vichy | 26 au 28 novembre 1976[108] |
76e congrès | Données absentes | Données absentes |
77e congrès | Paris | 14 mai 1977[109] |
78e congrès | Versailles | 25 au 26 novembre 1978[110] |
79e congrès | Paris | 13 au 15 octobre 1979[111] |
80e congrès | Aix-en-Provence | 12 octobre 1980[112] |
81e congrès | Vincennes | 21 au 22 octobre 1981[113] |
82e congrès | Issy-les-Moulineaux | 28 au 30 janvier 1983[114] |
83e congrès | Paris | 18 au 20 novembre 1983[115] |
84e congrès | Nancy | 23 au 25 novembre 1984[116] |
85e congrès | Paris | 18 au 20 octobre 1985[117] |
86e congrès | Limoges | 28 au 30 novembre 1986[118] |
87e congrès | Paris | 10 au 11 octobre 1987[119] |
88e congrès | Paris | 17 janvier 1988[120] |
89e congrès | Paris | 10 au 11 décembre 1988[121] |
90e congrès | Thonon-les-Bains | 19 novembre 1989[122] |
91e congrès | Paris | 2 au 3 décembre 1990[123] |
92e congrès | Nancy | 16 au 17 novembre 1991[124] |
93e congrès | Paris | 12 au 13 septembre 1992[125] |
94e congrès | Paris | 21 au 23 janvier 1994[126] |
95e congrès | Paris | 18 novembre 1995[127] |
96e congrès | Montélimar | 24 novembre 1996[128] |
97e congrès | Paris | 19 octobre 1997[129] |
98e congrès | Lille | 28 au 29 novembre 1998[130] |
99e congrès | Paris | 21 novembre 1999[131] |
100e congrès | Lyon | 25 au 26 novembre 2000[132] |
101e congrès | Paris | 10 novembre 2001[133] |
102e congrès | Paris | 2 mars 2002[134] |
103e congrès | Paris | 26 au 27 octobre 2002[135] |
104e congrès | Paris | 25 au 26 octobre 2003[136] |
105e congrès | Saint-Étienne | 12 au 14 novembre 2004[137] |
106e congrès | Paris | 10 au 11 décembre 2005[138] |
107e congrès | Paris | 16 décembre 2006[139] |
108e congrès | Paris | 16 au 18 novembre 2007[140] |
109e congrès | Massy | 14 décembre 2008[141] |
110e congrès | Paris | 28 au 29 novembre 2009[142] |
111e congrès | Paris | 14 au 15 mai 2011[143] |
112e congrès | Paris | 10 mars 2012[144] |
113e congrès | Paris | 4 décembre 2012[145] |
114e congrès | Paris | 5 juillet 2014[146] |
115e congrès | Aix-en-Provence | 5 au 6 septembre 2015[147] |
116e congrès | Issy-les-Moulineaux | 4 février 2017[148] |
117e congrès | Paris | 9 décembre 2017[149] |
Notes et références
Notes
- 9 place de Valois de 1901 à 1933, puis 1 place de Valois de 1933 à 2017.
- On désignait à l'époque par « extrême gauche » des groupes politiques parfois très éloignés idéologiquement de l'extrême gauche actuelle. Tel était le cas du Parti radical à sa fondation.
- Non candidats, Léon Bourgeois et Émile Combes obtiennent respectivement deux voix et une voix.
- Non candidat, Georges Clemenceau obtient 53 voix (6,1 %).
- Le parti soutient la candidature du président sortant, Albert Lebrun. Édouard Herriot, non candidat, obtient 53 voix (5,8 %).
- Yvon Delbos est candidat aux quatre premiers tours de l’élection présidentielle, qui en compte 13 au total. Aux troisième et quatrième tours, il recueille respectivement 225 voix (24,4 %) et 42 voix (4,6 %). Lors du quatrième tour, André Cornu, également membre du parti, obtient 35 voix (3,8 %).
Références
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- « 4 septembre 1870 - Proclamation de la République », sur herodote.net (consulté le ).
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- « Le parti radical vote son indépendance vis-à-vis de l'UMP », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
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- Décret no 2012-191 du 7 février 2012 pris pour l'application des articles 9 et 9-1 de la loi no 88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique, Journal officiel de la République française no 0034 du 9 février 2012 page 2307 texte no 21.
- « Le Parti radical soutient à 76 % Sarkozy », sur Le Figaro, .
- « Soutien de principe » du Parti radical à Sarkozy », sur Le Figaro, .
- « Législatives : les centristes créent leur énième étiquette », sur Le Point, .
- « Nos Élus », sur partiradical.net.
- Jean-Christophe Dupuis-Remond, « Hénart: "Construire un grand parti radical indépendant. Indépendant des Républicains et d'En Marche" », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
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Voir aussi
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