Gauche radicale (groupe parlementaire)
La Gauche radicale est un ancien groupe parlementaire français.
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Gauche radicale | |
Chambre | Chambre des députés |
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Législature(s) | VIIIe, IXe, Xe, XIe, XIIe XIIIe XIVe et XVe (Troisième République) |
Fondation | |
Scission de | Union républicaine |
Disparition | |
Fusionné dans | Gauche radicale-socialiste (1914) Gauche démocratique et radicale indépendante (1936) |
Partis membres | Radicaux indépendants Parti radical-socialiste |
Positionnement | Extrême gauche puis gauche (1881-1914) Centre |
Idéologie | Radicalisme |
Siégeant à l'extrême gauche au début de la Troisième République, il évolue à la Belle Époque jusqu'à ce qu'en 1914, le Parti radical-socialiste, créé en 1901, demande à ses membres de rejoindre le groupe de la Gauche radicale-socialiste. Ne demeurent alors à la Gauche radicale que les députés qui ont refusé d'obéir à cette injonction, le groupe devenant alors centriste, votant tantôt à droite, tantôt à gauche.
Histoire
Création
Le groupe de la Gauche radicale à la Chambre des députés est créé en à l'initiative de Chéneau, député du Cher[1].
Le nouveau groupe est constitué de parlementaires issus des rangs de l'Union républicaine (opportunistes gambettistes) et, dans une moindre mesure, de l'Extrême gauche (radicaux intransigeants). Il joue par conséquent un rôle charnière entre ces deux groupes. Il s'agit de radicaux qui veulent aller plus loin dans les réformes, comme les membres de l'Extrême gauche, mais qui apportent leur soutien au républicains de gouvernement[2].
Au cours de la troisième législature (1881-1885), il compte une cinquantaine de membres[3], dont :
- Antoine Achard (président en 1881)[1],[3]
- Edmond Ansart[1]
- Eugène Arrazat[1]
- Honoré Audiffred[1]
- Arthur Ballue[1]
- Claude Baltet[1]
- Louis Bizarelli[1],[3]
- Félix Bontoux[1]
- Émile Bouchet[1]
- Charles Boudeville[3]
- Amédée-Pierre Bovier-Lapierre[1],[3]
- Charles Boysset[3]
- Jacques-Eugène Bury[1]
- Armand Caduc[1]
- Jules Carret[3]
- Alexis Chavanne[1]
- Germain Casse[1]
- Octave Cazauvieilh[1]
- Henri Chéneau (fondateur)[1]
- Lucien Dautresme[1]
- Jules Donnet[1]
- André Duclaud[1]
- Frédéric Escanyé[1]
- Lazare Escarguel[1]
- Jacques Michel Even[1],[3]
- Eugène Farcy[3]
- Paul Féau[1]
- Charles Floquet[3]
- Louis Florent-Lefebvre[1],[3]
- Jean Forné[1]
- Émile Fourcand[1]
- Gustave Franconie[1]
- Charles-Félix Frébault[1]
- Alfred Gasconi[1]
- Ferdinand Gatineau[1],[3]
- François Gilliot[1]
- Louis Guillot[1]
- Severiano de Heredia[1],[3]
- Sylvestre Hérisson[3]
- Léon Joubert[1]
- Philippe Émile Jullien[1],[3]
- Justin Labuze[1]
- Pierre-Henri de Lacretelle[3]
- Victor Lagrange[3]
- Jean-Baptiste Lalanne[1]
- Amédée de La Porte[3]
- Jules Lasbaysses[3]
- Alfred Leconte[3]
- Charles Auguste Lefebvre[1],[3]
- Charles Lepère[3]
- Alphonse Le Porché[3]
- Désiré-Jules Lesguillier[3]
- Alfred Letellier[1]
- Édouard Lockroy[1],[3]
- Jean Félix Loranchet[3]
- Noël Madier de Montjau[3]
- Joseph Marion de Faverges[3]
- Félix Martin[3]
- Édouard Mathieu[1],[3]
- Alexandre Mauguin[1]
- Casimir Michou[1]
- Alfred Naquet[1]
- Pierre Papinaud[3]
- Louis Pierre-Alype[1]
- Joseph Pochon[3]
- Christophe Pradon[1]
- Paul Remoiville[3]
- Gustave Rivet[3]
- Armand Rivière[1],[3]
- Luc Roselli-Mollet[1]
- Bernard Roudier[1]
- Gaston Sarlat[1]
- Jean-Baptiste Saint-Martin[1]
- Jules Steeg[1]
- Émile Tarbouriech[1],[3]
- Jean-Baptiste Trystram[1]
- François Vermond (secrétaire en 1881)[1]
- Émile Villeneuve[1],[3]
- Daniel Wilson[3]
Un groupe parlementaire centriste dans l'entre-deux-guerres
La Gauche radicale regroupe, sous la Troisième République, les députés issus de la mouvance radicale indépendante. À l'origine, les parlementaires élus sous l'étiquette du Parti radical-socialiste choisissaient le groupe parlementaire dans lequel ils siégeraient: soit la Gauche radicale soit la Gauche radicale-socialiste. En 1914, le parti radical-socialiste décide que tout député élu avec l'appui du parti devra adhérer au second de ces groupes. On retrouve donc à la Gauche radicale les députés qui pour diverses raisons n'ont pas voulu rejoindre le Parti radical-socialiste, ou d'autres qui l'ont quitté au nom du refus des alliances avec les socialistes sans toutefois adhérer formellement à l'Alliance démocratique (le grand parti libéral et laïc du centre-droit), où à l'un de ses multiples avatars parlementaires.
Décrit par André Siegfried comme étant constituée de députés socialement conservateurs qui voudraient ne pas rompre avec la gauche et qui votent donc, à droite sur les questions d'intérêts, à gauche sur les questions politiques, la Gauche radicale, par sa position centriste, est souvent l'arbitre des différentes majorités.
En 1936, Pierre-Étienne Flandin tente d'ancrer durablement les radicaux indépendants dans le sillage de l'Alliance démocratique en remplaçant le vieux groupe parlementaire des Républicains de gauche par une Alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants. Cette tentative échoue : le groupe de la Gauche radicale devient le groupe de la Gauche démocratique et radicale indépendante, en absorbant au passage l'essentiel du groupe des Indépendants de gauche. Le groupe disparaît avec la IIIe République ; la mouvance qu'il représente se retrouvera ultérieurement au sein du Parti radical indépendant et du Rassemblement des gauches républicaines.
Autres groupes parlementaires radicaux indépendants
- L'Union républicaine radicale et radicale-socialiste, issue de la Fédération des gauches (1914-1919)
- La Gauche sociale et radicale de Henry Franklin-Bouillon (1928-1932)
Voir aussi
- Radicaux indépendants
- Union démocratique et radicale (groupe jumeau du Sénat).
Références
- Le Globe, 14 décembre 1881, p. 1.
- Paolo Pombeni, Introduction à l'histoire des partis politiques, Paris, Presses universitaires de France, , 439 p. (lire en ligne), p. 299
- Le Temps, 11 décembre 1884, p. 1.
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