Alfred Leconte

Alfred Leconte est un pharmacien, poète, chansonnier, goguettier et homme politique français, né le à Vatan (Indre) et décédé le à Piscop (à l'époque situé dans le département de Seine-et-Oise et aujourd'hui dans celui du Val-d'Oise).

Alfred Leconte photo de Pierre Petit 1893[1]

Le pharmacien

Alfred Leconte fait ses études au collège de Bourges. Puis, à Paris, suit les cours du Conservatoire. Qu'il laisse sur ordre de sa famille pour s'inscrire à l’École de pharmacie. Il présente en 1851 sa thèse : Considérations philosophiques sur la pharmacie[2]. Et s'établit pharmacien de 1re classe à Issoudun en 1852.

L'homme politique

Alfred Leconte est juge au tribunal de commerce, conseiller municipal d'Issoudun, conseiller général du canton de Vatan en 1871 et élu député de l'arrondissement d'Issoudun le . Il siège à gauche et s'inscrit au groupe de l'Union républicaine, puis au groupe radical-socialiste. Il vote pour l'amnistie plénière, pour la suppression du budget des cultes, est l'un des 363 qui refusent la confiance au gouvernement de Broglie, le . Alfred Leconte est très actif de 1876 à 1885 et est ensuite battu. On lui reprocha d'avoir voulu faire bénéficier une personne de sa famille de son permis de circuler sur les chemins de fer. Il est réélu en 1889 et siège à la Chambre des députés jusqu'en 1898. Il prend ensuite sa retraite et ne sollicite pas de nouveau mandat.

Le chansonnier et homme de lettres

Alfred Leconte diffuseur de La Chanson française, portrait-charge par Ernest Chebroux, 1876[3]

Alfred Leconte a une vocation de chansonnier. Sous le règne de Napoléon III, il écrit déjà contre le régime des pièces de vers, des fables et surtout des chansons, dont certaines connaissent la célébrité[2]. En 1876, il est membre de la quatrième société du Caveau et de la goguette de la Lice chansonnière[3] au moment où il devient député. À cette occasion, Duvelleroy, membre du Caveau, lui dédie une chanson comique : Ne va pas le dire à Naquet ! À notre camarade Alfred Leconte qui vient d'être élu député, à chanter sur l'air de Dis-moi donc mon p'tit Hippolyte[4].

Allard-Pestel, également membre du Caveau lui écrit un poème publié à la suite de cette chanson[5] :

À propos de la même élection
D'un membre du Caveau, l'universel suffrage
Vient, sans aucun effort, de faire un député ;
J'y vois pour l'avenir un fort heureux présage,
Car la Chambre défunte avait peu de gaîté.
Leconte, chansonnier, le cœur plein d'espérance,
Va du progrès bientôt nous chanter les moissons ;
Il pourra doublement représenter la France,
Où tout, dit Beaumarchais, finit par des chansons.

Une notice publiée en 1877 indique qu'Alfred Leconte a « une splendide voix de ténor et compose presque tous les airs de ses chansons[3]. » La même année il devient directeur du journal La Chanson française[6].

Parlant de lui, ses amis le blaguent alors à ce propos[3] : « La Chanson Française est un des grands bonheurs de sa vie, et il n'est pas de nuit qu'il n'en rêve ; aussi bénit-il (civilement), les abonnés qui viennent chaque semaine grossir le tirage de cette feuille chère à tous les amis de la vraie chanson et assurer son succès. »

Le , il est un des orateurs qui prend la parole au pèlerinage annuel au tombeau de Béranger au cimetière du Père-Lachaise[7]. Le , il participe au banquet donné pour le cinquantenaire de la goguette de la Lice chansonnière. À cette occasion le journal Le Temps le qualifie de « rimeur intarissable[8] ».

Le , au palais du Trocadéro, il prononce le discours d'ouverture pour la distribution des prix aux lauréats du premier Concours des Sociétés lyriques, dont il est le président d'honneur. Dans celui-ci, il accrédite la fable républicaine de la disparition des goguettes sous la répression du Second Empire[9] :

Le vent de la liberté qui avait soufflé en 1848, avait fait éclore beaucoup de ces sociétés. Le despotisme impérial fut pour elles un terrible faucheur qui les détruisit. La chanson vive et luronne, toujours frondeuse par son essence même, n'en mourut pas, mais elle se concentra entre d'intimes amis qui en conservèrent la tradition ; les goguettes disparurent, quelques sociétés chantantes survécurent à la condition de rester respectueuses ou flatteuses à l'endroit du pouvoir qui s'était imposé à la France par la violence et la terreur.

En 1893, Alfred Leconte est membre honoraire de la Lice chansonnière[1].

Poète et chansonnier, au cours de sa vie il publie aussi des travaux d'histoire et de littérature.

Mandats à la Chambre des députés

  • -  : Indre
  • -  : Indre
  • -  : Indre
  • -  : Indre - Gauche démocratique radicale et radicale socialiste
  • -  : Indre - Gauche radicale-socialiste

Notes et références

Sources

  • « Alfred Leconte », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • « Alfred Leconte », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Jean Pascal, « Les pharmaciens députés de 1848 à nos jours », Revue d'histoire de la pharmacie, année 1991, volume 79, numéro 288, p. 53.

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