Histoire de l'Algérie

L'histoire de l'Algérie s'insère dans l'histoire plus large du Maghreb et remonte à des millénaires. Dans l'Antiquité, le territoire algérien connaît la formation des royaumes numides avant de passer sous la domination partielle des Romains, des Vandales, des Byzantins et des principautés berbères indépendantes[1].

Le VIIe siècle marque le début de l'islamisation puis l'arabisation partielle de la population. Le Maghreb central connaît alors plusieurs dynasties locales : Rostémides (767-909), Zirides (972-1148), Hammadides (1014-1152), Zianides (1235-1556) et des périodes d'intégration dans des groupements impériaux plus larges : Omeyyades (au VIIIe siècle), Fatimides (au Xe siècle), Almoravides (au XIe siècle), Almohades (au XIIe siècle)[L 1].

L'Algérie contemporaine commence à se constituer territorialement au début de la régence d'Alger, soit au XVIe siècle. La colonisation française va lui permettre de s'étendre aux confins du Sahara et va bouleverser la formation sociale existante. L'émergence, au début du XXe siècle, d'un mouvement national mène au déclenchement de la guerre d'Algérie en 1954, une insurrection armée qui s'achève par l'indépendance du pays en 1962, et la constitution de l'État-nation actuel[L 1].

Préhistoire

Paléolithique

Mechta el Arbi a été trouvé près de Constantine.

Il existe en Algérie, un des premiers berceaux de l'humanité, plusieurs sites ont été découverts, dans le Sahara qui était alors moins sec et où s'étendaient de vraies savanes[L 2].

Au Nord du pays, il existe de nombreux sites représentatifs du Paléolithique inférieur[L 3], tel que celui d'Aïn El Ahnech, près de Sétif, où les plus anciens restes d'hominidés en Afrique du Nord ont été attestés. Le site est considéré comme le plus ancien gisement archéologique d'Afrique du Nord. L'âge des vestiges est évalué par archéomagnétisme à 1,8 million d'années, coïncidant avec la période présumée de l'apparition de l'Homo habilis[2],[3]. Toutefois en 2018 sont mis au jour les gisements de pierre taillées les plus anciens d'Algérie sur le site d'Aïn Boucherit, au sud-est d'Alger, gisements vieux de 1,9 million d'années à 2,4 millions d'années[4].

Le site acheuléen de Tighennif, dans la wilaya de Mascara, a livré des vestiges dont l'âge est évalué entre 800 000 et 400 000 av.J.-C. Parmi ces vestiges, composés essentiellement d'ossements d'animaux et d'objets de pierre taillée, les archéologues ont découvert les ossements d'un Hominidé qui ont conduit à la définition de l'Atlanthrope (homme de l'Atlas), aujourd'hui considéré comme un Homo erectus[5],[6],[7]. L'homme de Tighennif est considéré comme le plus ancien représentant connu du peuplement de l'Afrique du Nord[8].

Peinture rupestre du Tassili n'Ajjer datant d'environ 10 000 ans.

L'Atlanthrope vivait de la cueillette et de la chasse et se déplaçait fréquemment dans sa quête de nourriture. Il a occupé le Maghreb central durant plusieurs millénaires et fabriquait des bifaces et des hachereaux ainsi que plusieurs autres types d'outils[9]. Homo erectus disparaît vers 250 000 av. J.-C., après près de 2 millions d'années de présence. L'Algérie est alors exclusivement peuplée d'Homo sapiens, originaires de la corne de l'Afrique, qui occupent le Maghreb central pendant 150 siècles, de 250 000 à 50 000 av. J.-C., soit jusqu'à la fin du Paléolithique moyen. À partir de - 50 000 et jusqu'à - 20 000 av. J.-C., l'Acheuléen cède la place à l'Atérien[10],[11].

Le Paléolithique supérieur révèle des restes de la culture de l'Atérien et de celle de l'Ibéromaurusien[L 3]. L'Atérien a été défini à partir de vestiges mis au jour dans le site éponyme de Bir el-Ater, dans la wilaya de Tébessa. Il s'étend jusqu'à la révolution néolithique vers 7 500 av. J.-C. Durant cette période, vers 20 000 av. J.-C., de fortes pluies tombent au Sahara et au Nord de l'Algérie, qui connaissent alors un climat très humide favorisant le développement des populations d'éléphants, de girafes, de rhinocéros et autres, que les Atériens chassent en grand nombre[12].

Vers 20 000 av. J.-C., apparaît la culture dite parfois de « l'homme de Mechta Afalou » qui s'épanouit surtout sur la côte et dans la zone tellienne[L 2]. Pour désigner la même réalité humaine, et pour la même époque, on a parfois parlé de culture « ibéro-maurusienne » parce qu’on avait pensé trop hâtivement qu’elle chevauchait entre l'Espagne et le Maghreb et parfois de Oranien puis Mouillie[L 4].

Néolithique

Antinea, vers 4000-3000 av. J.-C.

L'Atérien disparaît vers 7 500 av. J.-C., lors de la révolution néolithique. L'Homme de Néandertal a longtemps été considéré comme l'auteur de l'Atérien mais cette espèce est désormais perçue comme exclusivement eurasiatique. Il est probable que des Homo sapiens archaïques aient produit les outils atériens[13].

Avec la révolution néolithique apparaissent des sociétés sédentaires qui produisent leur nourriture grâce à l'agriculture et à la domestication. En Algérie, cette révolution débouche sur la civilisation capsienne[14],[15]. Cette culture aussi appelée « protoméditerranéenne » a laissé des traces impressionnantes de dessins sur œufs d'autruches et céramiques, mais aussi de gravures rupestres et de monuments funéraires dont la tradition s’étendra jusqu'à la Protohistoire et l'Antiquité[L 3]. On suppose que les Capsiens sont venus d’Orient, avec d’autres vagues humaines qui les suivront et seraient à l'origine d'un substrat proto-berbère, refoulant plus vers l’ouest et le sud ou les assimilant les communautés humaines préexistantes[L 5].

Les Capsiens furent les premiers au Maghreb à domestiquer les ovicapridés et les bovidés[16]. Ils se caractérisent par la présence sur leurs lieux d’habitat d'escargotières (ramadiyate), un mélange de cendres et de résidus alimentaires dont des coquilles d'escargots[L 5].

Durant le néolithique, l'art se diversifie et s'affine dans les gravures rupestres de l'Atlas saharien, mais parfois aussi plus au nord. Dans l'extrême Sud-Est saharien, au Tassili n'Ajjer, au climat humide, contrairement au climat désertique de nos jours, on atteste sur les céramiques modelées, des hommes de type négroïde. Des gravures rupestres, représentent, souvent en grandes dimensions, des bubales ou autres animaux de la faune africaine, et également des ânes sauvages, des chèvres, des gazelles et des poissons[L 2].

Au néolithique moyen, les représentations de troupeaux se font plus fréquentes et la croyance en une voie initiatique scandée par deux temps, le solaire et le lunaire apparaît. Au Tassili, l'art s'y fait narratif. Dans les mises en scène d'êtres humains, apparaissent des populations blanches, venues vraisemblablement d'Orient[L 2].

Le néolithique final marque la fin de la préhistoire. Les représentations animalières continuent à y mettre en scène la faune africaine, mais l'éléphant et l'hippopotame ont disparu, signe d'un climat devenu plus sec. Des animaux domestiques apparaissent, comme le chien et notamment le cheval. Au même moment, et dans la même aire saharienne, commencent à apparaître les caractères dits libyques[L 2].

La langue Capsienne est reconnue par les historiens linguistes comme étant l'ancêtre des langues berbères en Afrique du Nord ; par ailleurs la décoration des poteries capsiennes présente de grandes similarités avec celle des poteries berbères plus récentes. Peu de choses sont connues de la religion des Capsiens. Toutefois, leurs pratiques funéraires (monticules de pierres et peintures figuratives) suggèrent que ces derniers croyaient en une vie après la mort[17].

Antiquité

Fondation des premiers royaumes berbères

Le roi berbère Massinissa, fondateur du royaume de Numidie (vers 201 av. J.-C.).

L'histoire de l'Algérie dans l'Antiquité débute au milieu du Ier millénaire av. J.-C jusqu'à la conquête musulmane du Maghreb. Cette période a constitué plusieurs éléments permanents du pays, notamment son substrat linguistique originel et son organisation sociale, marquée par la prévalence de communautés, fondées sur le patriarcat et l'endogamie. Une telle continuité est rare pour un pays méditerranéen[L 6].

Les influences méditerranéennes orientales notamment l’établissement des comptoirs phéniciens sur le littoral, aboutissent à la constitution de confédérations tribales avec émergence d’aristocraties marchandes et foncières dont certaines pourront fonder des États[L 7]. Ainsi, des entités politiques apparaissent aux IVe – IIIe siècle av. J.-C. : le royaume des Masaesyles, de la Mulucha (Moulouya) à l'embouchure de l'Ampsaga (oued-el-Kebir) ; et le royaume des Massyles, situé entre le royaume des Masaesyles et les territoires contrôlés par Carthage[L 6].

Durant la deuxième guerre punique qui voit s'affronter Rome et Carthage, la Numidie couvrait la quasi-totalité du nord de l’Algérie, à la suite de la conquête du royaume masaesyle par le roi Massinissa. Le règne de ce dernier est marqué par une extension de la culture des céréales. Le royaume de Numidie dont la capitale était Cirta, a eu sans doute la forme d'une confédération de communautés. Les villes puniques du littoral, ont dû jouir d'une quasi-autonomie, et les Gétules des Hautes Plaines et du Sud sont restés indépendants[L 6].

Mausolée royal maurétanien près de Tipaza, dénommé improprement le tombeau de la chrétienne.

Les influences culturelles puniques et grecques marquent davantage les villes que les campagnes, et les sédentaires plus que les nomades. En Numidie, le punique a un statut de langue semi-officielle, les rois et l'élite numides avaient également des connaissances en grec. Toutefois, le berbère restait la langue du peuple[L 6]. Sur le plan de l'écriture, une écriture libyque se maintient, mais les inscriptions en libyque sont nettement moins nombreuses que celles en grec ou en punique. On atteste également plusieurs alphabets libyco-berbères ; dont un occidental correspondant au royaume masaesyle et un alphabet oriental au royaume massyle[L 6].

La fin de la troisième Guerre punique et l’annexion par Rome du territoire de Carthage en 146 av. J.-C., va ouvrir la voie à un interventionnisme romain pendant deux siècles dans les royaumes berbères[L 8]. Rome profite de la rivalité entre ces différents royaumes et les querelles de succession, ainsi, en 105 av. J.-C, la Numidie est amputée de sa partie occidentale, cédée en récompense à Bocchus Ier, roi de Maurétanie qui a livré son beau-fils et roi numide Jugurtha aux Romains, et est partagée en deux États correspondant aux anciennes Massylies occidentale et orientale[L 9]. Puis, les Romains l'annexent, plaçant Juba II, le fils de son dernier roi à la tête de deux Maurétanies de nouveau réunifiées (la Tingitane qui avait Tingis-Tanger comme capitale, et la Césarienne qui tient son nom de Césarée-Cherchell), ce dernier fait de Yol-Cherchell sa capitale[L 10]. En 40 ap. J.-C, ils mettent fin au protectorat de la Maurétanie par son annexion. Toute l'Afrique du Nord, jusqu'aux franges du Sahara sera désormais intégrée à l'Empire romain[L 11].

Domination romaine

Les territoires conquis par Rome et contenus dans les limites de l'actuelle Algérie étaient l'Africa nova ou Numidie pour son tiers oriental et la Maurétanie (voire les Maurétanie — césaréenne et sitifienne — selon les époques) à l'ouest[L 12]. Toutes ces provinces étaient rattachées au Diocèse d'Afrique dont le siège était à Carthage[L 13].

Elles font l'objet d'une politique de romanisation dont les foyers étaient les villes. Toutefois, en Maurétanie et dans le Sud surtout, des confédérations tribales berbères continuent à vivre plus ou moins en marge. La Numidie était plus urbanisée et romanisée que la Maurétanie[L 12]. Les collectivités de base étaient constituées en communes dont le statut divergeait. Le statut social était très différencié dans une société qui demeurait inégalitaire et esclavagiste, même s’il existait une minorité de Berbères assimilés et ayant accès aux privilèges du système, comme c’était le cas pour de nombreux notables et sénateurs, ou même quelques empereurs[L 14]. L'ascension sociale pour la population dominée et l'accession à la propriété foncière étaient parfois possibles pour ceux qui optaient pour la carrière militaire[L 14].

Ruines de Djemila (Cuicul).

En Afrique romaine, l'agriculture et le pastoralisme vivriers prévalent d'abord. Puis, certaines régions notamment la Numidie, puis la Maurétanie sitifienne deviennent rapidement des greniers à blé pour Rome. La région devient également une grande productrice de vin et d'huile[L 15]. L'art romano-africain représente des modèles romains prédominants, mais avec une originalité où le substrat autochtone persiste. C'est en Afrique du Nord que l'on a retrouvé les plus riches collections de mosaïques. À partir du IIe siècle, les ateliers locaux se multiplièrent : Timgad, Lambèse, Sitifis (Sétif), Cuicul (Djemila), Caesarea (Cherchell)[L 16]. On atteste également en Algérie, le plus grand nombre d’inscriptions latines que dans n'importe quelle autre province du monde romain[L 16].

La conquête de l'Afrique a couté cher aux Romains et les a obligé de mobiliser de nombreuses légions. Les Africains se sont soulevés à plusieurs reprises pour remettre en cause leur domination[L 17]. Parmi les régions sensibles, certaines parties de la Maurétanie césaréenne, et parfois le Sud constantinois et l'Aurès-Nementcha[L 12].

Le christianisme s'était développé en Afrique romaine à partir du IIe siècle[L 18]. Les premiers chrétiens subissent des persécutions qui avaient pour enjeu l'adhésion de l'ensemble des habitants de l'Empire romain au culte de l'empereur-dieu[L 19]. Au IIIe siècle, le martyrologe s'allonge sur tout l'espace de l'actuelle Algérie[L 18]. Avec la conversion des empereurs eux-mêmes au christianisme au IVe siècle, l'Église catholique, fera de plus en plus fonction de culte officiel, et apparait comme l'instrument idéologique de la domination romaine. Le Donatisme émerge alors comme une Église nationale à laquelle se rallient en grand nombre les Berbères, et dont l'idéologie s'oriente vers un radicalisme social proche du millénarisme[L 19]. L'insurrection des circoncellions, un mouvement social se réclamant du donatisme, marque la Numidie et la Maurétanie aux IVe et Ve siècles. Ces soulèvements de déshérités facilitent l'invasion vandale et, sur le moyen terme, de l'installation finale de l'islam[L 18].

Vandales, principautés maures et reconquête byzantine

Djeddars de Frenda, monuments funéraires maures.

En 429, 80 000 Vandales et Alains, dont 15 000 soldats, conduits par leur roi Genséric traversent le détroit de Gibraltar pour passer en Afrique romaine[18]. Les tribus berbères ne s'opposent pas à cette invasion, dont le choc est perçu comme le glas de la domination romaine, à contrario des positions des notables citadins[L 20]. L'Armée romaine dirigée par le comte Boniface, est vaincue entre Calama et Hippone. En 430, le général romain et son armée trouvent refuge dans la cité de Hippone (Annaba)[L 20]. Avant la fin de l'année, les conquérants vandales prennent et occupent la ville, qui devient pour un temps la capitale de Genséric[L 20].

En 442, le roi des Vandales Genséric signe un second traité de paix avec Valentinien III, avec l'approbation de Théodose II. Il obtient les pleins droits pour diriger la province romaine d'Afrique proconsulaire, Byzacène, et l'est de la Numidie. La partie occidentale de la Numidie et les Maurétanie Sitifienne et Césarienne retournent à l'Empire[19].

Les Vandales attachés sur le plan religieux au rite chrétien arien vont se distinguer par des persécutions contre les catholiques[L 20]. Les Berbères, christianisés par Rome[20], résistèrent de façon différenciée à la chute de Rome, puis des Vandales, et l'instabilité durant la période byzantine. Certains s'enfuirent[21] notamment en Sicile[22].

Ruines du mur byzantin de Tébessa, l'une des nombreuses cités fortifiées par les Byzantins.

La présence vandale n'influence pas les structures sociales existantes[L 21]. Elle laisse surtout place à une reconquête par les pouvoirs locaux de ses occupants libyco-berbères originels[L 20]. Ainsi, plusieurs principautés maures vont émerger, dont la plus constituée est celle d'Altava dans l’actuel Oranie, mais on atteste également d’autres principautés dans l'Aurès-Nementcha et dans le Hodna, au centre de la Maurétanie, une vaste principauté maure s'est établie entre l'Ouarsenis et la côte, entre Césarée (Cherchell) et l'embouchure du Chélif, les vestiges qu'on nomme Djeddar, témoigne de cette époque[L 22].

Byzance envisage de reconstituer l'Empire romain, le royaume vandale disparaît par suite d'une intervention militaire dirigée par son général Bélisaire en 533 qui défait le roi vandale Gélimer[L 23]. Les Byzantins vont tenter de ressusciter les circonscriptions romaines. Le Diocèse d'Afrique était structuré en sept provinces dont quatre Praesides répartis entre la Sardaigne, la Numidie, et enfin des Mauritanies Sitifienne et Césarienne, cette dernière était réduite au contrôle de quelques ports et sera rattachée plus tard à la Sitifienne. Le système évoluera pour donner naissance à l'Exarchie plus proche d'un pouvoir militaire[L 24].

Les principautés maures de Maurétanie ne disparaissent pas totalement. Le pouvoir byzantin demeure lâche, limité à quelques villes qu'il s'attache à fortifier[L 25]. Dès le départ de Bélisaire, les Berbères se révoltent, en Byzacène et en Numidie, une autre révolte éclate, conduite par le roi des Aurès Iabdas[L 26]. Les Byzantins déploient des persécutions contre les donatistes, les adeptes du rite arien, les païens et les juifs. Leur politique entraîne des conversions nouvelles au donatisme[L 24], et même au judaïsme[L 25].

L'islamisation et l'ère des dynasties arabo-berbères

Cette ère correspond à la période du Moyen Âge occidental.

Islamisation du pays

Étendue maximale du califat omeyyade, allié des Zénètes.

La conquête militaire arabe du Maghreb qui a duré de 641 à 711, est lente et difficile[L 27]. La résistance était plus marquée dans les Aurès et la région de Tlemcen, où les Berbères s'organisent en structure étatique[L 27]. Les Arabes sont également repoussés par les troupes du royaume des Djédars et les dernières garnisons byzantines[L 28]. Les figures les plus connues de ce conflit sont le prince guerrier Koceila, qui vainc Oqba Ibn Nafaa en 689, près de Biskra[L 29], puis la reine guerrière Kahena, appellation donnée par les Arabes signifiant « devineresse » (Dehia de son vrai prénom), qui est à la tête des Berbères des Aurès[L 29]. En 693, elle inflige près de Meskiana, une sévère défaite au corps expéditionnaire arabe de Hassan Ibn Numan, qu'elle repousse jusqu'en Tripolitaine[L 30]. Mais elle est vaincue par la suite.

Dans le Maghreb central, les kharidjites œuvrent efficacement à l'islamisation des territoires[L 31]. Au VIIIe siècle, les insurrections se multiplient contre les Omeyyades, en raison des impôts imposés aux Berbères et qui sont, en principe, réservés aux non-musulmans[L 27]. L'Islam se diffuse ensuite depuis les mosquées, les centres de savoir religieux tel que Tahert et Kairouan, les ribats et les zaouïas[L 32]. La conversion définitive des Berbères s'achève au IXe siècle, mais des ilots de christianisme subsistent jusqu'au XIIe siècle[L 33].

Le processus de l'arabisation est plus long. La diffusion de la langue arabe est d'abord l'œuvre des miliciens arabes qui s'installent notamment dans les forteresses byzantines du Constantinois puis à partir des cités telles que Tahert et Tlemcen[L 34]. L'usage de cette langue devient plus répandu avec l'arrivée des tribus des Arabes hilaliens dans les plaines, les hauts plateaux et le désert. Plus tard, les immigrés andalous et les confréries religieuses contribuent à d'autres avancées de l'arabisation[L 34]. Le berbère subsiste dans les massifs montagneux notamment en Kabylie, les Aurès, le Dahra et l'Ouarsenis[L 34].

L'apogée du kharidjisme

La ville de Tlemcen dont la fondation est attribuée aux Banou Ifren au VIIIe siècle.

Après la conquête musulmane du Maghreb, les Berbères se révoltent contre le régime omeyyade. Ces révoltes s'associent au milieu du VIIIe siècle au dogme kharidjite, qui les séduit par son puritanisme et son message égalitaire et gagnent une bonne partie du Maghreb[L 35]. À partir du 741, le Maghreb central gagne son autonomie, sous l'emblème du kharidjisme[L 36]. Abou Qurra, chef de la tribu des Ifren, fonde le royaume sufrite de Tlemcen[L 37]. Mais l'entité kharidjite la plus importante en Algérie est celle de la dynastie des Rostémides[L 36]. Dans le reste du Maghreb deux autres dynasties s'installent : les Aghlabides sunnites de Kairouan et les Idrissides chiites de Fès[L 38].

En 760, Ibn Rustom, kharidjite d'origine perse installé en Ifriqiya, est attaqué et vaincu par le gouverneur arabe d'Égypte. Il abandonne l'Ifriqiya aux armées arabes et se réfugie dans l'Ouest algérien où il fonde Tahert en 761 qui devient la capitale du royaume rostémide[L 39]. Un État théocratique réputé pour le puritanisme de ses dirigeants, son commerce florissant[L 40], son rayonnement culturel ainsi que sa tolérance religieuse[L 41],[23]. Celui-ci, comme l'émirat de Cordoue depuis sa création en 756[24], conserve son indépendance du califat des Abbassides, malgré les pressions diplomatiques et militaires ainsi que les pertes de territoires[L 39].

En 767, le berbère Abou Qurra, uni aux kharidjites de Tahert et du djebel Nefoussa, lance une expédition vers l'est. Ils cernent le gouverneur abbasside dans la forteresse de Tobna, dans le Hodna, et gagnent Kairouan[L 42]. Cependant, le calife envoie de l'Orient une forte armée sous le nouveau gouverneur Yazid ibn Hatim qui défiait les kharidjites en Ifriqiya, mais le reste du Maghreb échappent à l'autorité de Bagdad[L 43]. De retour à Tlemcen, son pouvoir est battu en brèche par les tribus berbères des Maghraoua[L 36]. Idris Ier négocie avec les Maghraouas la remise de la ville de Tlemcen, et un de ses descendants, Muhammed b. Sulayman, crée dans la région le « royaume sulaymanid », un État qui ne semble contrôler que les villes et qui prend fin sous les Fatimides en 931[L 44].

En 800, un gouverneur arabe du Zab, Ibrahim ibn al-Aghlab, obtient le titre d'émir et fonde la dynastie des Aghlabides, une dynastie qui, sans rompre avec les califes abbassides, demeure indépendante[L 45]. Cette dynastie a occupé la partie orientale du pays, mais les Aurès et la Kabylie lui échappent[L 46].

El Atteuf, la plus ancienne ville du Mzab.

Tahert devient une riche cité commerçante[L 40] et un foyer culturel ; ses bibliothèques renfermaient des textes d'exégèse coranique et des manuscrits de médecine et d'astronomie[L 41]. Cette période connaît également l'émergence du commerce transsaharien favorisé par la stabilité des pouvoirs politiques. Les Andalous réaniment le commerce méditerranéen et établissent des colonies sur le littoral : Ténès en 872 et Oran en 902[L 47]. Tlemcen devient une cité dont les liens avec la culture arabe d'Al-Andalous vont croissant[L 44].

En 909, en proie à des crises intérieures, l'État rostémide succombe aux premières attaques fatimides[L 36]. Sa capitale est ruinée par l'attaque des Berbères montagnards Kutama conduits par le « dâ`i » Abu Abd Allah ach-Chi'i. Ses habitants sont massacrés ou exilés[L 48]. Les réfugiés fuient dans le désert. Ils s'établissent à Sedrata, près d'Ouargla. Puis, ils atteignent le Mzab. Au XIe siècle, ils bâtissent plusieurs villes dans la région : Ghardaïa, Melika, Beni Isguen, Bounoura et El Atteuf[25]. Le kharidjisme demeure un temps, mais, après la révolte d'Abu Yazid, il n'y a plus de protestations affiliées au kharidjisme. Il est remplacé par le malikisme, mieux installé à Al-Andalous et à Kairouan. Les dynasties issues du substrat berbère local, Zirides et Hammadides, étaient malikites[L 49].

Dynastie fatimide

Au début du Xe siècle, une nouvelle dynastie supplante les Aghlabides et les Rostémides en Ifriqiya et dans le Maghreb central, les Fatimides. De doctrine chiite, et pensant que le khalifat doit revenir à la descendance d'Ali et de Fatima, fille du prophète Mahomet, ils considèrent les khalifes Abbassides comme des usurpateurs. Aussi, dès sa prise de pouvoir en 909 à Raqqada, le premier représentant de cette dynastie, Ubayd Allah, revêt le titre de Mahdi et celui de commandeur des croyants[26].

Son accession au pouvoir a été préparée par un prédicateur ismaélien, le Yéménite Abu Abdallah, venu en Ifriqiya, après sa rencontre à la Mecque de pèlerins berbères de la Petite Kabylie, des Kutamas. Installé à Ikjan, près de Sétif, où il développe son prosélytisme, il constitue une armée parmi les Kutamas, et s'attaque aux Aghlabites dont il conquiert l'émirat en une quinzaine d'années (893-909)[26]. Abu Abdallah entreprend alors d'aller chercher Ubayd Allah, le Mahdi, tenu en captivité à Sijilmassa, et ce dernier fait son entrée triomphale à Raqqada en 909. Le souverain est autoritaire et intolérant, pratiquant une politique fiscale rigoureuse. Il se heurte dès 911 à un complot des chefs Kutamas où Abu Abdallah avait trempé, il les fait exécuter. Pour marquer ses ambitions tournées vers l'Orient, il établit sa nouvelle capitale à Mahdia[26].

Ubayd Allah se proclame mahdi et fait assassiner Abu Abdallah. Ce meurtre déclenche des révoltes berbères chez les Kotamas et les Zénètes[L 50]. Plusieurs tribus érigent des principautés dans les régions montagneuses : les Kotamas de Petite Kabylie, les Sufrites de Tlemcen et les Kharidjites des Aurès[L 51]. La plus importante des révoltes est celle que dirige d'Abu Yazid, un kharidjite zénète des Banou Ifren surnommé « l'homme à l'âne » dans les Aurès en 943. La révolte gagne l'ensemble du Maghreb[L 52]. Il parvient, en 944, à défaire l'armée fatimide et à s'emparer de Kairouan[L 53]. Mais, vers 947, il est tué. Cela marque la fin du kharidjisme insurrectionnel[L 54].

Des parties des tribus berbères Zénètes Maghraouas et Ifrenides participent à la grande révolte anti-fatimide d'Abu Yazid. Une branche des Banou Ifrens devient vassal des Omeyyades de Cordoue et contrôle l'Oranie[L 44]. Leur chef Yala Ibn Mohamed choisit Ifgan comme capitale (Aïn Fekan, près du Mascara) en 938 et détruit Oran en 955. En 958, la nouvelle capitale des Banou Ifren est saccagée par le général Jawhar al-Siqilli qui élimine Yala Ibn Mohamed[L 44].

Les Fatimides avec l'aide de leurs alliés Sanhadjas menés par le chef berbère Ziri ibn Menad répriment les révoltes Zénètes et kharidjites. Ils contrôlent désormais le Maghreb et la Sicile[L 55]. En 969, l'armé fatimide dont les Kutama forment le noyau conquiert l'Égypte[L 56]. Par la suite, les mahdis fatimides deviennent méfiants à l'égard des Berbères et s'entourent d'étrangers, notamment Slaves[L 55]. Avant son départ, le calife fatimide désigne le chef des Sanhadjas Bologhine ibn Ziri, gouverneur du Maghreb[L 52].

Dynasties sanhadjiennes

Ruines d'Achir, fondée par Ziri ibn Menad, dont descend la Dynastie ziride.

Ziri ibn Menad est le chef des tribus berbères Sanhadjas[L 55] qui habitaient entre Alger et M'Sila[L 52]. Client des Fatimides, il commence la construction d'Achir en 935[L 56], qui devient sa capitale[L 55]. Les Zirides commencent à bâtir une souveraineté dans le Maghreb central[L 57]. Ziri charge son fils Bologhine ibn Ziri de construire trois villes : Miliana, Médéa et Alger[L 52]. En 972, Bologhine est nommé émir du Maghreb par les Fatimides. Il vise à étendre son autorité à l'ouest[L 57] et s'empare de Tahert et de Tlemcen, dont il déporte une partie de la population à Achir[L 58].

Par la suite les Zirides s'installent en Tunisie et laissent la police du Maghreb central à leurs cousins Hammadides[L 52]. Le fondateur de la dynastie, Hammad ibn Bologhine est le fils de Bologhine ibn Ziri, nommé gouverneur dans le Maghreb central[L 58]. Les Hammadides se détachent de l'autorité ziride et construisent une nouvelle capitale Al-Qalaa en 1007[L 52].

La Kalâa des Béni Hammad (minaret, face sud).

En 1005, Hammad impose à son neveu Badis ben Mansur un accord de partage du pouvoir, dès lors le Maghreb central et l'Ifriqiya sont gouvernés par deux autorités distinctes[27]. À l'ouest, les Hammadides manœuvrent pour renforcer leur pouvoir sur les tribus Zénètes[L 59], mais les émirs Maghraouas s'appuient sur les Omeyyades de Cordoue pour contrarier leur extension[L 52]. Les Hammadides rejettent la suzeraineté fatimide pour signifier leur indépendance[L 59].

Les Hammadides adoptent le sunnisme en 1015 et les Zirides en 1048[27]. Pour les punir, les Fatimides envoient contre eux les tribus arabes des Hilaliens installés en Haute-Égypte en 1051 et 1052[L 60]. Les Hilaliens déferlent d'abord en Ifriqiya[L 61], les Zirides se réfugient dans le littoral et sont chassés définitivement par les Normands en 1148[L 60]. Le royaume hammadide est moins touché par les incursions des Hilaliens[L 60] et profite des troubles qui secouent l'Ifriqiya pour prendre l'avantage sur les Zirides[L 62].

Toutefois, pour éviter l'affrontement avec les tribus arabes[L 60] et pour mieux s'intégrer au commerce méditerranéen[27], les Hammadides transfèrent leur capitale à Béjaïa[L 60] qu'ils fondent en 1064[L 63] et s'y installent définitivement en 1090[L 64] avant d'être vaincus par l'Almohade Zénéte Abd al-Mumin en 1151[L 65].

Cette migration connue en français sous le nom d'« invasion hilalienne »[L 66], est un long processus de migration qui s'étale sur trois siècles. Elle ne concerne pas que des guerriers mais des tribus[L 67]. Elle constitue un événement majeur pour tout le Maghreb[L 68]. Le bilan de cette migration est contrasté[L 69], Ibn Khaldoun était un grand citadin qui exprimait les vues des hommes d'ordre de son époque[L 70]. Des tensions ont existé entre Arabes nomades et sédentaires. Mais ce type de tensions existent de longue date entre les sédentaires et les nomades berbères[L 71]. Les Arabes nomades sont progressivement intégrés dans la société d'accueil qui pratiquait déjà la transhumance pastorale[L 72]. Ils entraînent l'arabisation plus poussée dans le pays surtout chez les Zénètes nomades[L 72] et élargissent les espaces des migrations pastorales[L 71]. Cela a provoqué la régression urbaine et de l'agriculture, le déplacement de la vie urbaine vers le littoral et l'abandon des villes des plaines intérieurs et des Hauts Plateaux[L 68].

Citadelle (casbah) au-dessus du port de Béjaïa, d'époque hammadide.

Au temps des Zirides, Achir située dans le Titteri devient rapidement un centre commercial actif[L 57]. Son architecture est soignée et d'inspiration machrekienne. Les Hammadides vont édifier une nouvelle capitale, la Kalâa des Béni Hammad dans le Hodna, chaque nouveau dynaste tient à avoir sa capitale, mais Achir n'est pas abandonnée[L 73]. La nouvelle capitale sera rapidement peuplée par les citadins, commerçants, savants et lettrés qui ont fui l'Ifriqiya notamment Kairouan, mais également les habitants des villes détruites par Hammad comme M’sila. La région connait alors une vraie prospérité[L 59]. La cité abritait de nombreux palais et lieux de cultes[L 74]. Le souverain hammadide Al Nacir construit une nouvelle ville Béjaïa qui devient la capitale du royaume[L 64] et l'un des ports les plus actifs du Maghreb[L 60]. Dès lors, la cité devient un centre d'enseignement et un pôle intellectuel renommé pour la science qui attire les étudiants et les savants[L 75]. La Kalâa reste un centre commercial et intellectuel actif, mais décline progressivement[L 69].

Almoravides et Almohades

Du XIe siècle au XIIIe siècle, les Almoravides puis les Almohades ont tenté de construire deux empires qui regroupaient le Maghreb et Al-Andalus[L 76]. Au début du XIe siècle, les nomades Sanhadjas du Sahara occidental se regroupent au sein d'une communauté et se proclament des Almoravides[L 77] (al-Murābitūn, « ceux du ribat »[L 77] ou les gardes frontières du jihad[L 78]). La guerre sainte vise l'Afrique noire qu'ils veulent convertir[L 78]. Des campagnes sont lancées dans le Sahel et dans les oasis Drâa et à Sijilmassa[L 78]. Au début du XIIe siècle, cet empire berbère s'étend du Sénégal à l'Èbre et au Tage en Espagne[L 79].

L'État almoravide est à la fois religieux et militaire, son armée est composée de Sanhadjas (Lamta et Goudla)[L 68] auxquelles se sont joints des mercenaires noirs et européens[L 79]. L'autorité religieuse est présentée par les légalistes malékites[L 68].

Grande Mosquée de Nedroma, construite durant l’ère almoravide.

Au Maghreb central, les Almoravides prennent Tlemcen en 1075[L 79], Oran et s'arrêtent à Alger[L 68], qu'ils enlèvent après un siège en 1082[L 80]. En 1102, les Hammadides contre-attaquent[L 65], et les font reculer jusqu'à Tlemcen, mais les Almoravides ripostent, dès lors leur aire de souveraineté va jouxter le domaine hammadide[L 81]. Les villes telles qu'Alger et Tlemcen ont connu un épanouissement pendant leur règne, mais sans dépasser Béjaïa la hammadide qui était le centre économique et culturel du Maghreb central[L 82]. Les Almoravides édifient les grandes mosquées de Tlemcen et d'Alger et laissent d'autres vestiges mineurs à Oran, Ténès et Cherchell[L 83]. Le déclenchement du mouvement Almohade marque la fin de l'empire des Almoravides[L 82].

Le mouvement almohade est fondé par Ibn Toumert qui commence à prêcher sa doctrine en 1117[L 84]. Il s'installe dans les années 1120 chez les Masmoudas, à Tinmel dans le Haut Atlas marocain[L 85]. Les Almohades (al-Muwahhidoun, les unitaristes) prêchent pour une doctrine qui réclame l'unicité absolue du Dieu et pensent que les Almoravides sont coupables d'anthropomorphisme[L 86]. Ibn Toumert prêche dans une mosquée à Béjaïa, il critique les mœurs des citadins, mais il en est chassé[L 86]. À sa mort, les Almohades désignent son successeur : Abd al-Mumin, disciple Zénète originaire de la région de Nedroma[L 86].

Abd al-Mumin transforme la structure politique en monarchie héréditaire et s'appuie sur sa tribu d'origine les Koumya de Nedroma et les Hilaliens qu'il intègre dans l'armée régulière[L 82]. Il s'empare de la région de Tlemcen, il prend Oran en 1143, puis Tlemcen en 1145-1146 [L 87]. Puis, avec 30 000 guerriers, il envahit Marrakech[28],[29],[30]. En 1151, il bat les Hammadides et occupe Béjaïa[L 88] et écrase les Hilaliens près de Sétif en 1153[L 82]. Puis, il achève en Ifriqiya la conquête du Maghreb. Les Beni Ghania qui se sont maintenus aux Baléares, attaquent le Maghreb central et s'emparent de Béjaïa en 1184 puis Alger, al Qalaa et Miliana et assiègent Constantine[L 89]. En 1185, les Almohades contre-attaquent, les Beni Ghania se replient alors en Ifriqiya[L 89].

L'empire décline et se décompose au cours de la première moitié du XIIIe siècle[L 90]. En 1212, lors de la bataille de Las Navas de Tolosa, ils subissent une importante défaite face aux armées chrétiennes en Espagne[L 88]. Au Maghreb, le gouverneur de l'Ifriqiya se proclame indépendant en 1229, puis le gouverneur de Tlemcen en 1236[L 91]. Dans le même temps, la Reconquista progresse[L 92]. Les Mérinides mettent fin à l'empire almohade, en 1269, par la prise de Marrakech[L 93]. Sous les Almohades, l'activité économique se concentre sur le littoral, où se pratique le commerce portuaire[L 82]. L'empire a connu de nombreuses révoltes malékites[L 82], les Almohades vont procéder également à des conversions forcées de juifs et de chrétiens[L 94]. Cependant, les Almohades ont tenté de constituer un État institutionnalisé[L 95]. Pendant leur règne, l'arabisation progresse sans retour, l'arabe devient la langue de haute culture[L 96], le mysticisme et les chants soufis se développent[L 97] et le Maghreb connait un grand afflux d'immigrés andalous[L 90].

Hafsides et Zianides

Pièces de monnaies hafsides de Béjaïa.

Après la fin de l'empire des Almohades, le Maghreb est partagé en trois entités politiques : les Hafsides à l'est, les Zianides au centre et les Mérinides à l'ouest[L 98]. Cependant, ces États étaient fluctuants et rivalisaient pour établir leur emprise sur tout le Maghreb[L 99] et s'appuyaient sur le fait tribal. Des trois, l'État Hafside qui se pose en héritier de l'empire almohade[L 100] était le plus structuré[L 101].

La dynastie zianide fondée par Yaghmoracen Ibn Ziane, ancien gouverneur Almohade de Tlemcen en 1235[L 98], étend son emprise sur les 2 tiers occidentaux du pays[L 99] et fait de Tlemcen sa capitale[L 98]. La dynastie hafside d'abord alliée et vassale des Almohades rompt avec eux dès 1229[31]. Elle domine sur l'Ifriqiya et le tiers oriental de l'Algérie actuelle[L 99] avec Tunis pour capitale, Béjaïa sert de capitale à la marche[N 1] occidentale de cet État[31],[32]. Les deux dynasties subsistent pendant plus de trois siècles[L 98]. Les limites entre les aires zianide et hafside suivent une ligne courant de l'ouest du Béjaïa au Hodna et au Zab, même si à l'ouest de cette ligne, les tribus vivent en quasi-autonomie[L 102]. À l'est, les Zianides tentent d'élargir leur influence et de nombreuses révoltes éclatent à Béjaïa et Constantine[L 98], marquées par un esprit autonomiste et indépendantiste[L 103]. Elles constituent une série de principautés instables[31]. Ainsi, le domaine hafside s'est divisé pendant des périodes entre deux États ayant pour capitales Béjaïa et Tunis[L 104].

Palais El Mechouar à Tlemcen construit par les Zianides.

En 1299, les Mérinides assiègent Tlemcen pendant sept ans mais sans réussir à s'emparer de la ville[L 105]. Ils parviennent à occuper la ville à deux reprises : 1337-1348 et 1352-1359[L 30] et envahissent le domaine hafside en 1347 et en 1353, mais sans pouvoir y demeurer[31]. Le royaume zianide connait son apogée sous le règne d'Abou Hammou Moussa II (1359-1389)[L 106]. Au XVe siècle, la dynastie hafside, profitant du déclin des Mérinides et des Zianides connaît son deuxième apogée[L 107]. Les Zianides reconnaissent une suzeraineté nominale[L 108] et les Wattassides successeurs des Mérinides se reconnaissent leurs vassaux[L 109]. Les deux dynasties hafside et zianide disparaissent après la prise de leur capitale Tunis et Tlemcen par les Ottomans respectivement en 1574[L 110] et 1555[L 111].

Les Zianides font de Tlemcen une cité importante dotée de riches édifices et peuplée de cent mille habitants[L 112]. Elle est également un centre de rayonnement des religieux malikites et des panégyristes[L 112] qui abrite plusieurs médersas[L 113] et un centre commercial vue par les Européens comme une des villes les plus considérables du Maghreb et réputée pour sa tolérance religieuse[L 114]. Dans le domaine hafcide, le malikisme gagne du terrain via Béjaïa, Constantine et Biskra. Les recherches scientifiques sont concentrées dans le foyer des savants andalous immigrés de Béjaïa et à Constantine[L 115]. Béjaïa était également une ville de plus de cent mille habitants avant l'occupation espagnole[32].

Crise générale dans l'Occident musulman

À partir du milieu du XIVe siècle, le Maghreb connait une décadence générale et une offensive ibérique[L 116]. Au niveau socio-économique, le commerce s'arrête par la marginalisation du Maghreb dans le commerce mondial, la citadinité recule et l'agriculture connait une régression avec les concessions terriennes accordées aux tribus nomades[L 116]. Sur le plan politique, le modèle étatique tribal est en crise, le paysage politique est marqué par les rivalités entre les dynasties, des guerres intestines et des révoltes sociales. Les États ne forment plus qu'une mosaïque de féodalités autonomes[L 116]. Le climat devient également plus sec à partir du XIe siècle, les famines et le repli démographique s'amorcent selon certains historiens à l'époque fatimide. De 1350 à 1450, la peste noire et les sécheresses prolongées engendrent une diminution de la population de 30 % à 50 %[L 117]. Cette crise dépeuple les campagnes et les villes[L 118], renforce le nomadisme[L 117] et engendre la généralisation du culte des saints et du maraboutisme[L 119].

Au Maghreb central, le royaume zianide se fragmente et s'affaiblit par les querelles familiales ; les émirs installés à Oran et Ténès luttent contre les souverains de Tlemcen[L 120]. Dans le royaume hafside, les émirs hafsides de Béjaïa et de Constantine, qui régnaient déjà en autonomie jusqu'à Collo et Annaba, sont indépendants de toute autorité de Tunis[L 108]. Les ports forment de petites républiques[L 120] : Alger, Annaba, Jijel et Dellys. À Alger, une aristocratie marchande d'origine andalouse, protégée par une tribu arabe, dirigeait la ville[L 121]. Dans les Hauts plateaux, les Aurès[L 121] et le Sud, les confédérations tribales sont indépendantes de tout pouvoir central et en Kabylie des principautés indépendantes se sont constituées[L 120].

Débarquement des Morisques au port d'Oran par Vicente Mestre (1613).

En 1492, les rois catholiques ont achevé la Reconquista. Entre le XIIIe siècle et 1609, date de l'expulsion définitive des musulmans et des juifs de la péninsule Ibérique, le Maghreb connait un grand afflux d'immigrés andalous[L 122]. Dans le Maghreb central, ils s'installent en masse dans les villes du nord du pays, dont Oran, Tlemcen, Nedroma, Mostaganem, Cherchell, Blida, Alger, Koléa, Béjaïa, Dellys et Médéa[L 122],[33]. L'apport de ces immigrés est très important dans leur société d'accueil, notamment sur le plan économique et culturel[34].

La présence des Andalous est plus ancienne dans le territoire algérien. À l'époque des Omeyyades de Cordoue, ils établissent des colonies sur le littoral pour pratiquer le commerce méditerranéen : Ténès en 872 et Oran en 902[L 47]. Sous l'effet de la progression de la Reconquista dans la période almohade, la région connait un grand afflux d'immigrés andalous[L 90]. Dans le royaume zianide, Tlemcen a accueilli 50 000 Andalous de Cordoue, faisant bénéficier la ville du savoir et de l'art d'une civilisation raffinée[L 123]. L'afflux des administrateurs andalous contribue à la prospérité du royaume[L 105], mais également à l'émergence d'une orthodoxie malikite[L 33]. Les hafsides recrutent également des notables andalous[L 124].

Par la suite, l'expulsion des Morisques vers la régence d'Alger, a eu des effets positifs sur son essor : ils ont relevé Cherchell, Ténès et Dellys de leurs ruines, repeuplé Blida et fondé Koléa[35]. Alger accueillait 25 000 Morisques au début du XVIIe siècle qui ont contribué à l'expansion urbaine de la ville[35]. Plusieurs familles juives d'Espagne ont trouvé refuge dans le Maghreb central, les rabbins espagnols vivifient les communautés citadines notamment à Tlemcen, Constantine, Oran et Miliana[L 125].

Le Borj Moussa à Béjaïa, ancien fort espagnol qui abrite maintenant le musée de la ville.

Durant le début du XVIe siècle, l'Espagne va entreprendre la conquête des ports algériens. Mers el-Kébir tombe en 1505 suivi par Oran en 1509[L 120]. La prise de la ville par le cardinal Francisco Jiménez de Cisneros est suivie par le massacre des populations, la fuite des habitants, la razzia des tribus voisines[L 126] et la conversion de deux mosquées en églises[L 119].

En 1508, Pedro Navarro ravage Honaïne et Rachgoun[L 119] et prend Béjaïa en 1510[36]. Les habitants de Béjaïa fuient l'occupation espagnole pour échapper aux mêmes atrocités, commises par les Espagnols à Oran[37] et se réfugient dans l'arrière-pays ; une partie d'entre eux s'installe dans la Kalâa des Beni Abbès[38].

Sous la menace espagnole d'autres villes vont payer un lourd tribut : Dellys, Cherchell et Mostaganem ; et Alger livre l'ilot qui contrôlait son port : le Peñón d'Alger[L 120]. Le roi de Tlemcen reconnait la suzeraineté de Ferdinand le Catholique[L 126], et les hafsides chargent les maîtres de la Kalâa des Beni Abbès et de Koukou à défendre l'intérieur du pays[L 126]. Les habitants sont mécontents de leurs chefs incapables de les défendre ce qui engendre l'émergence des mouvements soufis dont les chefs prennent un poids politique et vont aider les frères Barberousse[L 127].

Cette période voit l'émergence d'une littérature qui exhorte à la résistance, dénonce les traitres et fait appel aux Turcs, vus comme la seule force capable de mener une résistance cohérente et unifiée[L 128]. Les chefs marabouts font appel aux corsaires ottomans pour écarter la menace espagnole[L 112]. Khayr ad-Din Barberousse, chargé d'unifier et d'organiser la résistance, mobilise les tribus et parcourt le pays notamment en Kabylie, où il recrute la légendaire Lalla Khadidja[L 128]. Parmi les autres figures de la résistance sont Sidi Ahmed Benyoucef, le saint patron de Miliana[L 128] et Lalla Gouraya, la sainte patronne de Béjaïa[L 129].

Algérie ottomane, de 1516 à 1830

Les frères Barberousse et la fondation de la régence d'Alger

Khayr ad-Din Barberousse, bey d'Algérie au XVIe siècle.

Au début du XVIe siècle, le Maghreb central connait une décadence, une fragmentation politique et une offensive espagnole. Les Espagnols occupent plusieurs villes côtières et imposent à d’autres de payer un lourd tribut[L 120].

L'oligarchie citadine commerçante d'Alger, désigne le chef de la tribu arabe des Tha'alibi, Salim at-Toumi émir de la ville qui sera favorable à un compromis avec les Espagnols[L 130]. Les Espagnols construisent sur un des îlots face à Alger, une forteresse : le Peñon d’Alger, qui menace la ville[L 131]. Les Algérois, séduits par la protection dont bénéficiaient les habitants de Jijel et excités par les anciennes antipathies des monarchistes, font appel aux frères Barberousse[39]. Ces derniers s’étaient distingués par l’aide fournie aux musulmans andalous[L 127].

En 1516, Arudj Barberousse se proclame sultan d'Alger et repousse une attaque espagnole[L 130]. Ensuite, il s'empare de Ténès, Miliana, et Médéa[L 127]. Il organise l'administration de la ville et poursuit la lutte contre les Espagnols et leur principal vassal, le roi de Tlemcen[L 132]. En 1517, il confie le gouvernement à son frère Khayr ad-Din, et se lance dans la conquête de l'ouest[L 130]. Mais cette tentative échoue, il est tué à Rio Salado (El Malah), défait par les Espagnols en 1518[L 127].

Son frère Khayr ad-Din Barberousse lui succède, sentant le danger à l'ouest, il sollicite l'appui ottoman, et demande au sultan de Constantinople Sélim Ier de lui reconnaitre son pouvoir et de lui accorder sa tutelle à Alger[L 133]. Ayant prêté hommage au sultan-calife, il devient le premier dirigent de la régence ottomane d'Alger qui sera officialisé en 1520 et sera nommé beylerbey[L 134]. Il reçoit l'aide militaire ottomane[L 127], peu après il cherche à regrouper le Maghreb central sous son autorité, il commence par la Kabylie où il se heurte au roi de Koukou[L 135] puis il conquit le Constantinois et déloge les Espagnols du Penon d'Alger[L 127].

Beylerbeys, pachas et aghas

Les Beyliks de la régence d'Alger.

Au XVIe siècle, alors que la Berbérie est le théâtre d'une lutte intense entre Espagnols et Ottomans, ces derniers s’appuyaient sur les corsaires qui ont pris le pouvoir à Alger[L 136]. L'autorité des beylerbeys s’étendait sur les régences d'Alger, de Tunis et de Tripoli[L 137]. Dans la hiérarchie ottomane, les trois beylerbeys d'Anatolie, de Roumélie et d'El-Djazaïr venaient directement après le Sultan, l'autorité de celui d'El-Djazaïr était absolue[L 138]. Hassan Agha qui succède à Khayr ad-Din Barberousse, triomphe sur Charles Quint lors de l'attaque d'Alger en 1541 et recueille un prestige énorme auprès des populations[L 127]. Les autres beylerbeys importants sont Hassan Pacha, fils de Barberousse, Salah Raïs et Uludj Ali[L 137].

Les beylerbeys s'étendaient à l’intérieur du pays, et sont à l'origine de l'organisation des Beyliks dans les provinces[L 139]. Ils luttent à la fois contre les Espagnols, les Chérifs marocains et les pouvoirs locaux : Tlemcen est prise définitivement en 1554, Bougie en 1555 et les Espagnols sont vaincus lors de la bataille de Mazagran en 1558 près de Mostaganem[L 127]. Ils s'allient également avec certaines tribus, et nomment des hakems dans les villes et des caïds dans les tribus soumises, ils construisent des bordjs pour les garnisons et des postes au long des routes[L 139]. Les Béni Abbès sont soumis et le Royaume de Koukou en Kabylie est évincé, les tribus de l'intérieur font leurs soumissions, et Salah Rais pénètre jusqu’au Touggourt et Ouargla dans le Sud[L 127].

Alger à la fin du XVIe siècle.

En 1587, le sultan ottoman supprime la fonction de beylerbey pour mettre un terme à l'affrontement direct avec les Espagnols[L 140] et par peur que les beylerbeys mènent une politique d'indépendance[L 141]. Mais ce changement de statut distend les liens des régences avec Constantinople[L 140]. Les beylerbeys sont remplacés par des pachas triennaux, nommés par la Sublime Porte[L 141], toutefois, le pouvoir du pacha est réduit par les raïs et les janissaires[L 142].

Les pachas accentuent l'imposition des tribus pour remplir les caisses de la Régence, ce qui entraine des révoltes, notamment en Kabylie et dans le Constantinois[L 141]. Les Kouloughlis qui réclamaient les mêmes droits que les janissaires[L 140] soutiennent les insurgés ; le résultat est que l'administration des beylicks est confiée aux Kouloughlis, alors que le pouvoir à Alger reste entre les mains de l’odjaq[L 141]. Les rais perdent leurs influences et les Morisques prennent un poids politique et économique important[L 140]. En 1659, une révolte donne le pouvoir au chef des janissaires l’« Agha »[L 142], une sorte de « république militaire » où le chef de la Régence est élu[L 141], mais cela ne met pas fin à la crise, les quatre aghas sont tous assassinés[L 142] et l’anarchie s’installe dans le pays.

Pour atténuer les effets de la course menée par les Barbaresques sur le commerce maritime en Méditerranée occidentale, les Européens, notamment les Français, Italiens, Espagnols et Anglais, lancent plusieurs opérations militaires, maritimes et terrestres, tout au long du XVIIe siècle, mais sans parvenir à faire cesser la piraterie. Les Anglais et les Français bombardent Alger à plusieurs reprises[L 140].

Consolidation du pouvoir des deys

Carte maritime ottomane du XVIe siècle représentant la côte entre Alger et Bejaia.

À partir de 1671, des deys sont désignés à la tête du Diwan par une aristocratie au sein de laquelle rivalisent la taïfa des raïs (les armateurs et capitaines de navire) et les officiers de l'Odjak (milice des Janissaires)[L 143]. En 1710, les deys prennent le titre de pacha et n'acceptent plus les représentants du Sultan à leurs côtés, affirmant ainsi leur indépendance de la Sublime Porte et imposent leur autorité aux raïs et aux janissaires[L 144]. C'est lors de cette période que se stabiliseront définitivement les frontières orientales et occidentales de la Régence et la reprise définitive d'Oran et de Mers el Kebir aux Espagnols[L 144].

L'autorité du pouvoir central est favorisée au XVIIIe siècle par la prospérité économique et la succession de quelques deys d'une compétence remarquable[L 145]. Le Diwan qui fait office de gouvernement local[L 143], se stabilise surtout à partir de l'instauration du système des pachas-deys en 1710 avec des fonctions bien organisées : le dey (chef du pouvoir exécutif) ; le khaznadji (Premier ministre et responsable des finances et de l'intérieur) ; l'agha al-mahalla (à la tête de l'armée et responsable des relations avec les tribus) ; wakil al Kharadj (chargé de la marine et des affaires extérieures) ; bait el maldji (chargé des successions) ; khodjet al khil (chargé de la gestion des domaines publics et de la gestion des troupes) ; ainsi que d’autres secrétaires d'État ; des caïds et des khodjas qui gèrent des secteurs spécialisés[L 145].

Le Palais des Raïs à Alger.

La course d'Alger, qui a connu son plus grand essor dans les premiers siècles de la Régence, connaît un grand déclin dès le début du XVIIIe siècle, le pouvoir trouve dans le commerce extérieur qui se développe, une nouvelle source de revenu[40]. À la fin du XVIIIe siècle, les besoins grandissants de la France en céréales coïncident avec des récoltes abondantes en Algérie. Les avantages tirés des échanges économiques conduisent à des rapports pacifiques avec les États européens. Cela permet de réduire les actions de course[L 145]. Les seules cibles permanentes de la course d'Alger s'orientent vers des pays en guerre avec elle, à savoir l'Espagne, le Portugal, Malte et certains petits États italiens ou nordiques[40].

Ce changement de cap a été amorcé dès les années 1690 par le dey Hadj Chaâbane Khodja, qui s'est détourné de la course pour se mobiliser dans des guerres maghrébines. Sa politique est poursuivie par le dey Hadj Mustapha qui remporte des victoires écrasantes sur les armées conjointes de Tunis et de Tripoli en 1700 puis sur l'armée du sultan chérifien Moulay Ismaïl en 1701[41], qui s'étaient entendues pour envahir simultanément la Régence[L 146].

La très grande majorité de la population était rurale, affiliée à des tribus et autres communautés villageoises et encadrée sur le plan culturel et religieux par les confréries religieuses, les zaouïas et les marabouts. La principale activité économique était l'agriculture de subsistance ainsi que l'élevage[L 147]. Certaines tribus dites makhzen bénéficiaient de privilèges en échange du service militaire dans le but de prélever des impôts sur les tribus raya[L 148].

La décadence du régime des Deys

Après une période de prospérité et de stabilité politique au XVIIIe siècle, l'Algérie entre à la veille de la conquête française, dans une crise qui coïncide avec le déclin de l'Empire ottoman et la montée en puissance de l'Europe occidentale[L 145]. En 1786, la peste se propage et s'installe de façon endémique dans le pays. Elle est suivie à partir de 1803, d'une famine causée par des années de sécheresse et aggravée par le développement de grandes révoltes populaires[L 145].

En effet, face à l'extinction des revenus de la course, l'administration du Beylik exerce une pression fiscale sur les tribus. Le mécontentement mène à des mouvements insurrectionnels inédits, qui seraient notamment encadrées par des confréries maraboutiques comme celle des Derqawa en Oranie et dans le Constantinois[42]. D'autres révoltes vont suivre à différents endroits, malgré la fin désastreuse des deux soulèvements[L 145]. En 1823, les Beni Abbas de la Basse Kabylie entrent en révolte contre l'autorité de la Régence et coupent les voies de communications entre Alger et Constantine. Ce n'est qu'après plusieurs mois de combats que l'agha Yahia peut négocier la soumission des tribus révoltées[43][réf. à confirmer].

Mosquée Salah Bey à Annaba, construite à la fin du XVIIIe siècle.

La Régence connaît également une crise politique latente. En 1805, la milice des janissaires assassine le dey Mustapha Pacha, accusé de complicité avec les négociants juifs, qui auraient continué à exporter des céréales alors que la famine sévissait. Ce qui marque le début d'une série de coups d'État sanglants, de 1805 à 1817, au cours desquels six deys sont renversés et exécutés[L 145]. Pour tenter de mettre fin à ce cycle de violences, le dey Ali Khodja, arrivé au pouvoir en 1817, s'entoure de gardes surtout autochtones. Les janissaires révoltés sont massacrés ; les survivants sont renvoyés en Turquie[L 145].

Sur le plan extérieur, la montée des puissances européennes en conséquence de la Révolution industrielle, l'ascension des bourgeoisies marchandes et l'essor de la colonisation conduisent à un changement radical du rapport de forces entre l'Empire ottoman et les puissances européennes[42]. Le gouvernement ottoman fait pression sur Alger pour mettre fin à la course ; alors même que, la course d'Alger devient assez dérisoire et surtout symbolique depuis la destruction de la flotte d'Alger par une expédition anglaise en 1816[L 145]. En 1819, une flotte franco-anglaise se présente devant Alger pour informer le dey que les puissances européennes ont décidé d'interdire l'esclavage des Européens[L 145]. En 1830, lorsque les Français débarquent à Alger, la ville était décimée par les épidémies et les exodes, et ne comptait plus que 122 captifs[42].

Période de la colonisation française, de 1830 à 1962

Premières expéditions

L'Affaire de l'éventail entre le pacha Turc Hussein Dey et le consul Français Pierre Deval est le casus belli qui provoque le blocus maritime d'Alger par la marine royale française en 1827.

Le gouvernement français utilise un prétexte (le « coup d'éventail » de 1827) pour entreprendre la conquête d'Alger (1830)[L 149]. En fait, le gouvernement ultra du prince de Polignac, espérait renouer avec les conquêtes militaires de Napoléon et consolider l'influence française dans le bassin occidental de la Méditerranée[L 149].

Lors de la bataille de Staoueli ()[44], les troupes françaises prennent l'avantage sur l'armée ottomane.

Bombardement d'Alger par mer le . La Provence (à droite) montée par l'amiral Duperré participe à la manœuvre.

Le 5 juillet, les Français occupent Alger[45] et, le jour même, le dey Hussein signe l'acte de capitulation[46]. Les caisses de l'État seront pillées. Les janissaires d'Alger sont expulsés pour l'Asie Mineure. La France accapare toutes les terres du Beyliks (propriétés publiques)[L 150].

Après la prise d’Alger par les Français, l’effondrement du pouvoir ottoman dans le beylik de l'ouest ouvre une période d’anarchie. Les habitants de Tlemcen sollicitent la protection du sultan marocain Abd ar-Rahman, qui envoie son beau-père Moulay Ali ibn Sulayman ainsi qu’Idris al-Jirari, le gouverneur d’Oujda. Cependant, ils n'arrivent pas à unir les deux factions rivales de la ville, l'élite citadine pro-marocaine et les Kouloughlis[47].

Le , Louis-Philippe nomme le duc de Rovigo chef du haut-commandement en Algérie. Celui-ci réussit à s'emparer de Bône et met en œuvre activement la colonisation. La violence de ses actions choque tant qu'il est rappelé en 1833. Le , un arrêté du général en chef Clauzel prononce la déchéance de Ahmed, bey de Constantine[48] ; celui-ci contrôle la majeure partie du beylicat de Constantine jusqu’à la prise de la ville en 1837.

Conquête coloniale et résistances populaires

Carte chronologique de la conquête française.

Cette période marque la fin de la domination ottomane et le début de la domination française.

Une conquête limitée

L'expédition de Constantine, 1836.

Au retour d'une expédition contre les Smalas, le , après avoir battu Abd El-Kader, le général Desmichels signe avec ce dernier un traité aux termes duquel la France reconnait l'autorité de l'émir sur l'Oranie, en contrepartie de la reconnaissance de la présence française dans les villes du littoral.

Mostafa ben Smaïl refuse de reconnaître l'autorité d'Abd El-Kader. Ce dernier, avec l'aide de ses alliés français, est victorieux de Mostafa ben Smaïl le . Le 22 juillet, l'ex-Régence d'Alger devient « Possession française d'Afrique du Nord ». La « convention du figuier » est signée, en juin 1835, entre la France et les tribus des Douaïr et des Zmela qui deviennent alors « des sujets français ».

Abd El Kader attaque des tribus alliées de la France et bat le général Trézel dans les marais de la Makta près de son fief de Mascara, dans l'Ouest algérien. Il encercle la ville voisine d'Oran pendant 40 jours. Arrivé en renfort de métropole, le général Bugeaud inflige une défaite à Abd El Kader.

Le , le général Clauzel décide la reprise des hostilités. Il s’empare de Mascara (décembre 1835) puis de Tlemcen où il installe une garnison. Puis il soumet les tribus du Cheliff en mars 1836 et chasse le représentant de l’émir à Médéa, déserté par sa population le . Considérant que la menace est conjurée à l’ouest, il destitue le bey de Constantine et nomme à sa place le chef d’escadron Youssouf, qui s’établit provisoirement à Bône[49].

En 1836, différents combats ont lieu entre Abd el-Kader et les troupes françaises[50].

La prise de Constantine, par Horace Vernet, 1837.

Le traité de Tafna est signé, le , entre le général Bugeaud et l'émir Abd el-Kader. L'émir obtient les deux tiers du territoire de l'ex-régence (province de Titteri et province d'Oran, à l’exception des villes d'Oran, d'Arzew et de Mostaganem). Il établit sa capitale à Mascara. Les Français se chargent d'exiler ses propres opposants. Damrémont entre en contact avec le bey de Constantine pour obtenir une Convention du même type, mais Ahmed rejette son ultimatum le 19 août[51].

Abd el-Kader entreprend la réorganisation administrative de son territoire, qui est divisé en trois califats, en respectant l’organisation politique tribale[52]. Il ne partage son pouvoir de décision avec l'assemblée tribale qu’en ce qui concerne la conduite de la guerre sainte.

Le , le Gouverneur général reçoit l'ordre de marcher sur Constantine avec 10 000 hommes. La ville est prise après sept jours de siège. Damrémont a été tué la veille d’un coup de canon. Son successeur le général Valée s’attache à organiser la province de Constantine, puis doit affronter Abd el-Kader[51].

L'expédition des Portes de Fer menée par les troupes françaises en 1839 relance la guerre contre Abd el-Kader.

L'armée française passe, en septembre 1839, les « Portes de fer » dans la chaîne des Bibans, territoire que l'émir comptait annexer. Abd El-Kader, considérant qu'il s'agit d'une rupture du traité de Tafna, reprend, le , la guerre contre la France. Ses partisans pénètrent dans la Mitidja, massacrent des colons européens et détruisent la plupart des fermes[53]. Valée reçoit des renforts et se trouve à la tête d’une armée de 60 000 hommes, mais ses succès restent limités en raison de la politique d'occupation restreinte, qualifiée de chimère par Bugeaud à la Chambre des députés en janvier 1840. Abd el-Kader a constitué une armée régulière de 10 000 hommes instruits par les Turcs et des déserteurs européens. L'émir dispose d’une fabrique d’arme à Miliana, d'une fonderie de canon à Tlemcen, et reçoit des armes européennes par le Maroc.

Reddition d'Abd El-Kader (1847)

L’Émir Abd el-Kader, figure de la résistance Arabe à l'Armée d'Afrique.

Le , Bugeaud, nommé gouverneur général de l'Algérie française, arrive à Alger (fin en 1847)[54]. Il décide la reprise des hostilités en vue d’une conquête totale de l'Algérie. L’effectif des troupes passe de 63 000 (1840) à près de 110 000 hommes. Par l’intermédiaire du « bureau arabe », Bugeaud recrute des autochtones et pose les premières bases de l'armée d'Afrique. Il encourage l’établissement de colonies. Abd el-Kader de son côté dispose de 8 000 fantassins, 2 000 cavaliers, 240 artilleurs, auxquels il faut ajouter les irréguliers (environ 50 000 cavaliers et goumiers)[51].

Le , l'armée française occupe Tagdempt, puis Mascara le 30 mai[54] (la nouvelle et l’ancienne capitale de l’émir), razziant les tribus favorables à l’émir et détruisant les récoltes et les silos à grains. Abd el-Kader fait en vain appel au sultan ottoman[51].

Le , le Cheik el Kadiri, lors d'une réunion au Caire, publie une fatwa qui précise que les tribus sont autorisées à ne pas obéir à Abd El-Kader et qu'il est insensé de faire la guerre aux chrétiens, tant que ceux-ci laissent les musulmans exercer librement leur culte.

Le , Le duc d'Aumale attaque par surprise avec 600 cavaliers la smala d'Abd el-Kader à la source de Taguin et fait 3 000 prisonniers[55].

Prise de la Smala d'Abd el-Kader par le duc d'Aumale: le lieutenant-colonel Louis-Michel Morris chargeant à la tête du 4e régiment de chasseurs d'Afrique, par Horace Vernet.

Le , la France crée une direction des Affaires arabes supervisant les bureaux arabes locaux dans les provinces d'Alger, Oran et Constantine pour d'établir un contact avec la population indigène[54].

Le , des troupes marocaines attaquent les troupes françaises basées dans l’Oranais et sont repoussées par le général Lamoricière[56]. Abd el-Kader, réfugié au Maroc devant l’avance des troupes françaises, convainc le sultan Mulay Abd ar-Rahman, d’envoyer une armée à la frontière algéro-marocaine. Les incidents de frontières qui se multiplient entre le Maroc et l’Algérie obligent les militaires français à construire un fort à Lalla-Marnia au début de l’année. Le sultan du Maroc proteste contre ce qu’il considère comme une violation de territoire et appelle à la guerre sainte les tribus marocaines. Bugeaud, pour ne pas mécontenter la Grande-Bretagne, entre en pourparlers avec le caïd d'Oujda mais les négociations sont interrompues par une attaque de la cavalerie marocaine le 15 juin[51]. Le , le général Bugeaud écrase l'armée du sultan marocain à la bataille d'Isly. L'armée marocaine se replie en direction de Taza. Le sultan s'engage alors à interdire son territoire à Abd el-Kader en traitant avec la France.

La reddition d'Abd el-Kader, le par Régis Augustin.

Si les troupes d'Abd El Kader sont victorieuses lors de la bataille de Sidi-Brahim (23 au ) engagée par le colonel Montagnac, celui-ci doit se rendre aux spahis (nomades des régions steppiques de l'Algérie) du colonel Yusuf en décembre 1847. Placé en résidence surveillée pendant quatre ans en France, l'émir est libéré par Napoléon III, puis réside le restant de sa vie en Syrie.

Le , la nouvelle Constitution française déclare l’Algérie partie intégrante du territoire français[57]. Bône, Oran et Alger deviennent les préfectures de trois départements français (Alger, Oran et Constantine). Les musulmans et juifs d'Algérie deviennent « sujets français » sous le régime de l'indigénat.

Conquête de la Kabylie (1857)

Lalla Fatma N'Soumer, figure de la résistance contre l'armée coloniale française.

Le territoire de l'ex-Régence d'Alger est donc officiellement annexé par la France, mais la région de la Kabylie qui ne reconnaît pas l'autorité de l'émir Abd el-Kader, et donc sa soumission à la France en 1847, résiste encore. L'armée française d'Afrique contrôle alors tout le nord-ouest de l'Algérie. Les succès remportés par l'armée française sur la résistance d'Abd el-Kader, renforcent la confiance française, et permettent de décréter, après débats, la conquête de la Kabylie qui doit intervenir à l'issue de la guerre de Crimée (1853-1856) qui mobilise une partie des troupes françaises. Napoléon III souhaite disposer d'une force suffisante pour permettre une conquête durable de la Kabylie.

Le , l'oasis de Zaatcha, dans le Sud algérien entre Biskra et Ouargla, dernier îlot de résistance d'insurgés conduits par Bou Zian, ancien compagnon d’arme d’Abd el-Kader, tombe aux mains des troupes françaises au bout de 53 jours de siège. Sur 7 000 soldats français engagés, 1 500, dont 30 officiers, sont tués ou blessés, et 600 meurent du choléra[58].

Entre 1849 et 1852, la domination française s'étend à la Petite Kabylie. Le , le dernier réduit de la résistance kabyle en Djurdjura est pris d’assaut par les troupes françaises. La maraboute Lalla Fatma N'Soumer est capturée[59]. Avec la soumission de la Grande Kabylie, la France met fin à la résistance algérienne.

Bilan de la conquête

La population algérienne est estimée entre un et trois millions d'habitants par les observateurs européens à la veille de la conquête française de 1830[60]. Pour le démographe Kamel Kateb, la population en 1830, peut être proche de quatre millions en partant de l’hypothèse qu’il existe un équilibre entre ressources disponibles et population[60].

La guerre, presque ininterrompue entre 1830 et 1872 a été extrêmement violente. Elle explique, pour partie, le déclin démographique d'environ 875 000 personnes. Selon les travaux d'Olivier Le Cour Grandmaison, cette diminution de l'« élément arabe » était considérée comme bénéfique sur le plan social et politique, car il réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre les « indigènes » et les colons[61]. La conquête entraîne la destruction d'un nombre important de bâtiments dont l'objectif aurait eu pour but d'effacer l'identité culturelle et religieuse. Dans un rapport adressé à Napoléon III, un des généraux français a résumé la détermination de l'administration française à combattre les institutions culturelles algériennes en disant : « Nous sommes tenus de créer des entraves aux écoles musulmanes… chaque fois que nous le pouvons… En d'autres termes, notre objectif doit être de détruire le peuple algérien matériellement et moralement »[réf. nécessaire]. On peut citer les 349 zaouias détruites[réf. nécessaire].

Selon Daniel Lefeuvre, cette différence de population entre 1830 et 1872 est également due aux crises sanitaires (invasions de sauterelles en 1866 et 1868, hiver très rigoureux en 1867-1868), occasionnant une grave famine suivie d'épidémies (de choléra qui ont eu lieu entre 1861 et 1872[62].

La population algérienne connaît ensuite une rapide augmentation grâce à la médecine occidentale amenée par les Français[63].

Sous Napoléon III (1848 à 1870)

L'Empereur Napoléon III salue les « colons français et les Algériens » depuis le balcon de la sous-préfecture de Mostaganem (département d'Oran) lors de sa visite officielle en Algérie le [64].

Napoléon III essaye de transformer la conquête en un « royaume arabe » associé à la France et dont il serait lui-même le souverain.

Dans les faits, Napoléon III adopte dès 1863 un sénatus consulte destiné à garantir les terres des tribus. Dans les faits, le sénatus consulte constitue surtout une étape en vue de la francisation de la propriété foncière.

En 1865, 225 000 colons, français ou européens possèdent environ 700 000 hectares[65].

Le , un sénatus-consulte laissant « le libre choix de la citoyenneté française aux Algériens tout en leur assurant sans condition les droits civils des Français ». Ce texte est considéré comme le plus libéral de la législation coloniale française[66]. Les Juifs d’Algérie peuvent obtenir leur naturalisation française s'ils la demandent.

Le , un décret crée des conseils municipaux élus par quatre collèges séparés français, musulman, juif et étrangers européens ; les Français disposent des deux tiers des sièges ; dans les « communes de plein exercice », les maires ont des adjoints indigènes.

À la fin du Second Empire, la population algérienne est confrontée à partir de 1866-1868 à des difficultés agricoles considérables qui génèrent la Famine algérienne de 1866-1868.

L'installation des colons européens et évolution démographique

Les premiers colons sont les militaires français débarqués en 1830 et leurs familles.

L'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne après la guerre de 1870 entraîne un exode de population qui viendra s'établir en Algérie : plus de 500 000 hectares furent confisqués après la révolte de 1871 et attribués aux réfugiés. Le nombre des colons passe de 245 000 en 1872 à plus de 750 000 en 1914. De son côté les indigènes voient leur nombre passer de 2 000 000 à 5 000 000 grâce, en partie, à l'action sanitaire de la colonisation[67].

Sous la Troisième République (1870 à 1940)

Décret no 137, la Naturalisation des Indigènes musulmans et des Étrangers résidant en Algérie.

L'avènement de la Troisième République provoque de grands troubles en Algérie, notamment entre civils et militaires. La Troisième République mène une politique d'assimilation : francisation des noms, suppression des coutumes musulmanes.

Le , les décrets du Gouvernement provisoire mettent notamment fin au gouvernement militaire en Algérie, pour le remplacer par une administration civile, et accordent la nationalité française aux Juifs d'Algérie par le décret Crémieux[68]. La très ancienne communauté juive d'Algérie se trouve séparée des musulmans et bientôt exposée à l'antisémitisme qui gagne les colons. Le décret Crémieux permet la promotion d’une communauté en majorité pauvre et augmente la population française d’Algérie de 37 000 nouveaux citoyens. Le décret Crémieux (1870) en accordant aux juifs algériens le même statut que les Français d'Algérie divise les autochtones car les musulmans ne tiennent pas, dans un premier temps, à ce statut de citoyen français, surtout en raison de leur culture et religion. Plus tard, on accordera la citoyenneté française aux musulmans qui le demanderont expressément. Globalement, la communauté européenne et la communauté musulmane vivent ensemble mais sans se mélanger.

À la suite des décrets, de la défaite de la France en Europe dans la guerre franco-prussienne, de la lutte que se livrent colons et militaires pour le pouvoir et à cause de la condition misérable des indigènes favorisée par plusieurs années de sécheresse et de fléaux, la dernière grande révolte d'Algérie a lieu en 1871. Elle débute au mois de janvier avec l'affaire des Spahis, s'aggrave en mars avec l'entrée en dissidence de Mohamed El Mokrani, qui fait ensuite appel au Cheikh El Haddad, le maître de la confrérie des Rahmaniya. Plus de 150 000 Kabyles se soulèvent et le mouvement touche une grande partie de l'Algérie. La révolte est cependant rapidement et sévèrement réprimée.

Les biens des insurgés ayant échappé à la destruction sont confisqués selon les mesures préconisées par le général de Lacroix en décembre 1871. La loi du attribue 100 000 hectares de terres en Algérie aux immigrants d'Alsace-Lorraine. Le , est promulguée la loi Warnier visant à franciser les terres algériennes et à délivrer aux indigènes des titres de propriété. La loi Warnier donne lieu à divers abus et une nouvelle loi la complétera en 1887. Son application sera suspendue en 1890.

Le Code de l'indigénat est adopté le , le code distinguait deux catégories de citoyens : les citoyens français et les sujets français. Les sujets français soumis au Code de l'indigénat sont privés de la majeure partie de leurs libertés et de leurs droits politiques ; ils ne conservent au plan civil que leur statut personnel, d'origine religieuse ou coutumière.

Dans le sud, la prise de Laghouat et de Touggourt, la soumission des Beni-M'zab du Mzab (1852) et celle du Souf, reculent les limites de l'Algérie jusqu'au grand désert, territoire autonome, non soumis aux Ottomans, et jusque-là contrôlé par une confédération de tribus nomades touarègues, les Kel Ahaggar. À la suite de la bataille de Tit, le lieutenant Guillo Lohan reçoit la soumission à la France des Kel Ahaggar en novembre 1902, dans le Hoggar[69].

Première Guerre mondiale

Pour faire face aux pertes humaines de la Grande Guerre, la France mobilisa les habitants des départements français d'Algérie : Musulmans, Juifs et Européens. Selon Gilbert Meynier, ce recrutement fut relativement facile grâce au paternalisme des officiers et dans une indifférence générale malgré quelques révoltes en 1914 et 1917 : la seconde fut peut être inspirée par l'appel des Turcs[70].

Au cours de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs et spahis musulmans ont combattu avec les zouaves (et parfois tirailleurs) européens et juifs d'Algérie. 249 000 Algériens furent mobilisés (73 000 mobilisés dans la population française, et 176 000 dans la population « indigène ») et ils ont laissé de 38 000 à 48 000 des leurs sur les champs de bataille d'Orient et d'Occident de la Première Guerre mondiale (dont 12 000 à 22 000 « Français de souche » et « néos », et 26 150 musulmans)[71]. Les Algériens ont été de toutes les grandes batailles de l'armée française de la Première Guerre mondiale. Ils se sont distingués notamment à la Bataille de Verdun, sur la Somme en 1916, ou encore au chemin de Dames en 1917.

L'entre-deux-guerres (1919 à 1938)

Charles Jonnart crée plusieurs réformes, en faveur des Algériens musulmans, qui sont adoptées sous la loi du , aussi appelée « loi Jonnart ». En 1930, des manifestations du centenaire de la prise d'Alger sont ressenties comme une provocation par la population[Qui ?][réf. nécessaire].

En 1936, le projet de loi Blum-Viollette (Front populaire), pour l'octroi de droits politiques à certains musulmans, est présenté mais il sera refusé à l'unanimité lors du congrès d'Alger du [réf. nécessaire].

Seconde Guerre mondiale

En Algérie, la conscription engagea 123 000 musulmans Algériens et 93 000 Européens d'Algérie (Pieds-Noirs) dans l'armée française; 2 600 des premiers, et 2 700 des seconds furent tués dans les combats de 1940[72]. L'Occupation allemande (1940-1944) voit également plusieurs centaines de musulmans Nord-Africains installés en métropole s'engager dans la Milice française (vichyste), constituant la Légion nord-africaine.

Carte des opérations

Fin juillet 1940, le gouverneur général Georges Lebeau en place depuis septembre 1935 est limogé et remplacé par l’amiral Abrial qui préside à la mise en œuvre des lois du régime de Vichy avant de laisser lui-même la place au général Weygand : le nouvel ordre colonial voulu par Vichy est instauré[73]. Le statut des Juifs est appliqué aux Juifs d'Algérie, le Décret Crémieux est aboli en 1940, puis finalement rétabli en 1944.

Après le coup d'État du à Alger, auquel prennent part des Juifs d'Algérie, et dans le cadre de l'opération Torch (débarquement des Anglo-Américains à Oran, Arzew, Alger et à Bône[74]) Contrairement à Alger, les troupes vichystes d'Oran combattent les Alliés. Lors du débarquement de l'opération Reservist et des parachutages, de nombreux Anglo-Américains sont tués avant que les autorités d'Oran ne capitulent.

Affiche imprimée à Alger en 1943, La France vous parle, composée de manchettes de la presse clandestine de la résistance intérieure française sur fond tricolore.

Le , au lendemain de l'invasion anglo-américaine de l'Algérie qui s'est faite sans le concours de la France Libre, depuis Brazzaville (Congo) le général de Gaulle lance un Appel aux Français d'Afrique du Nord sur les ondes de la BBC. Il s'adresse aux colons et leur demande de collaborer avec les Anglo-Américains.

Le chef du CCMA, commandant des Forces Françaises, général Giraud (à droite) et le commandant en chef des Armées Alliées en Afrique du Nord, général Eisenhower (à gauche), saluant les drapeaux des deux nations au quartier général des Alliés à Alger en 1943.

En 1942, le général Henri Giraud prend le commandement civil et militaire en Algérie. Les Algériens sont remobilisés pour poursuivre la guerre aux côtés des Alliés. L'hymne de l'Armée d'Afrique est la version 1943 du chant des Africains. Les effectifs mobilisés en Algérie s'élèvent sur la période à 304 000 Algériens (dont 134 000 « musulmans », et 170 000 « européens »[72]). Ils sont engagés en Tunisie de novembre 1942 à mai 1943, en Italie de novembre 1943 à juillet 1944, et enfin en France et en Allemagne d'août 1944 à juin 1945.

Bilan démographique et social de la colonisation au début de la Quatrième République

La population indigène croît fortement entre 1880 (environ trois millions de musulmans, pour environ 500 000 non-musulmans) et 1960. À cette date, l'Algérie compte environ 9,5 millions de musulmans et environ un million d'Européens non-musulmans dont 130 000 juifs séfarades.

Les villes sont traditionnellement peuplées surtout d'Européens, juifs séfarades compris, mais la population musulmane urbaine progresse pendant toute la première moitié du XXe siècle. En 1954, certaines villes sont à majorité musulmane comme Sétif (85 %), Constantine (72 %) ou Mostaganem (67 %).

L'essentiel de la population musulmane est pauvre. Ce sont essentiellement de petits propriétaires terriens vivant sur les terres les moins fertiles, ou des journaliers. Dans les années 1950, les surfaces cultivables stagneraient autour de 7 millions d'hectares. La production agricole augmente peu entre 1871 et 1948, contrairement au nombre d'habitants. La production annuelle de céréales passe de 3,88 quintaux/hab. à q/hab. L'Algérie doit donc importer des produits alimentaires.

Le chômage est important, 1,5 million de personnes est sans emplois en 1955. La commune d'Alger aurait compté 120 bidonvilles avec 70 000 habitants en 1953.

Si la population musulmane est majoritairement pauvre, environ 600 000 Algériens musulmans « appartiennent aux groupes sociaux les plus favorisés » (grands propriétaires fonciers, professions libérales, membres de l'armée et de la fonction publique)[75].

Sous la Quatrième République (1946 à 1958)

Les élections législatives de 1946 sont un succès pour l'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) de Ferhat Abbas, son parti remporte onze des treize sièges réservés à l'Algérie à l'Assemblée nationale[réf. nécessaire]. La loi sur le statut de l'Algérie est promulguée en septembre 1947 : l'Algérie reste composée de trois départements et le pouvoir est représenté par un gouverneur général nommé par le gouvernement français. Une Assemblée algérienne est créée, composée de deux collèges de 60 représentants chacun ; le premier sera élu par les Européens et une élite algérienne (diplômés, fonctionnaires…) (63 194 exactement) et le second par le reste de la population algérienne. Enfin l'article 2 précise « l'égalité effective est proclamée entre tous les citoyens français ».

En octobre 1947, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques en Algérie (MTLD) de Messali Hadj obtient une large victoire lors des élections municipales. Ce parti devient la cible de la répression des autorités françaises[réf. nécessaire]. En avril 1948, des fraudes massives ont lieu lors des élections[76] de l'Assemblée algérienne : par des intimidations, l'armée force les populations à voter, les urnes sont également remplies d'avance, et les populations les plus rebelles ne sont pas convoquées. Trente-six des 59 candidats du MTLD sont arrêtés. Hocine Aït Ahmed organise, en mars 1949, le cambriolage de la poste d'Oran qui leur rapporte 3 070 000 francs. Cet argent sera le début du trésor de guerre du FLN.

La guerre d'Indochine (1946-1954) absorbe les cadres militaires et fait combattre les volontaires et soldats de métiers, légionnaires et les troupes coloniales dont 35 000 Maghrébins[77] (Marocains & Algériens) qui comptent pour 1/4 de l'effectif du corps expéditionnaire[78]. Les troupes françaises en Algérie avant le déclenchement de la guerre d'Algérie sont faibles : 40 000 hommes en 1948, 48 300 au , 81 145 au .

Naissance du mouvement national

Au début du XXe siècle, plusieurs dirigeants algériens revendiquent le droit à l'égalité ou à l'indépendance. Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre les droits des Algériens. Plusieurs penseurs algériens vont vilipender les plus importantes personnalités du régime colonial français.

La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, et d'autres seront exilées vers d'autres pays comme l'a été l'émir Khaled el-Hassani ben el-Hachemi en Égypte puis en Syrie.

Messali Hadj[79], Malek Bennabi[80], Mohamed Hamouda Bensai, Ben Badis[81], Mohamed Bachir El Ibrahimi, Fodil El Ouartilani, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, etc., tous vont diverger entre eux sur la question algérienne, ce qui provoquera l'émergence de plusieurs associations et partis algériens : Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, Association des oulémas musulmans algériens, association de l'Étoile nord-africaine, le parti Parti du peuple algérien, Amis du Manifeste des Libertés, Parti communiste algérien, etc.

Le massacre du 8 mai 1945


Un projet d'insurrection nationaliste est mis en place ayant pour but est de créer une « zone libérée » avec un gouvernement provisoire à la tête duquel se serait trouvé Messali Hadj. Son placement en résidence surveillée modifie ces plans[82]. Le ont lieu des manifestations d'Algériens dans plusieurs villes de l'Est du pays (Sétif et le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l'émeute et la colère des manifestants se tourne contre les « Français » : 27 Européens sont assassinés (103 trouveront la mort dans les jours suivants). La répression exercée par l'armée française et les milices d'auto-défense créées par les Européens est extrêmement brutale[82]. Elle provoque la mort de 3 000 à 8 000 Algériens[82]. La radicalisation que cela engendre dans les milieux nationalistes algériens est telle que certains historiens considèrent ces massacres comme le véritable début de la guerre d'Algérie[83],[84].

La révolte algérienne de 1945 à 1954

À la suite de la mort de Abdelhamid Ben Badis en 1940 et à l'emprisonnement de Messali Hadj et l'interdiction du Parti du peuple algérien, le parti Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) revendique le statut de l'égalité ou de l'indépendance des Algériens en 1948. Aussi, l'Association des oulémas musulmans algériens fut interdite. Alors, l'Organisation spéciale (Algérie) (OS) apparait et elle a pour but de rassembler les armes pour le combat. Mohamed Belouizdad est le premier chef de l'organisation clandestine. Ensuite, Hocine Aït Ahmed prend la tête de l'Organisation et continue à œuvrer pour l'achat des armes. La poste d'Oran est attaquée par les membres de l'OS.

Ahmed Ben Bella prend la place de Hocine Aït Ahmed en 1949. Le plan de l'organisation est dévoilé et les autorités françaises arrêtent plusieurs membres en 1950. Le MTLD nie toute relation avec l'Organisation spéciale pour faire obstacle aux arrestations.

Le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) est fondé en mars 1954. Il organisera la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien (MNA) est fondé en juillet 1954 par les messalistes[85]. Le Front de libération nationale (Algérie) lui succède en octobre 1954 à l'initiative du CRUA.

Le Front de libération nationale (Algérie) et le MNA seront rivaux pour le contrôle de la révolution. À l'indépendance, des centaines de combattants du MNA de Messali Hadj seront tués par leurs rivaux du FLN[86] Messali Hadj sera libéré de la prison en 1958 et il sera assigné à une résidence surveillée en France.

Guerre d'Algérie (1954 à 1962)

« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement de la guerre le . Debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Mourad Didouche et Mohamed Boudiaf. Assis : Belkacem Krim à gauche, et Larbi Ben M'hidi à droite.
Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation à la suite du détournement, le par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).

Le terme de « Révolution algérienne » est utilisé en Algérie pour désigner ce que la France appelle la « guerre d'Algérie » (et appelait officiellement évènements d'Algérie jusqu'en 1999). Un vaste mouvement de révoltes naît au fil des ans. L'Algérien sujet, sans droit politique, de la France devient citoyen français par la loi du [87] et peut désormais circuler librement entre l'Algérie et la métropole[88],[89]. L'action armée va venir du CRUA (Mohamed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaïd, etc). Le déclenchement de la révolution algérienne est décidé dans la Casbah d'Alger et à Batna sous la présidence du Batnéen Mostefa Ben Boulaïd lors de la réunion des 22 cadres du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA)[90]. Le CRUA se transformera en Front de libération nationale (FLN). Les six chefs du FLN qui décident la « révolution » le sont Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Mourad Didouche, Mohamed Boudiaf, Belkacem Krim et Larbi Ben M'hidi. La Déclaration du 1er novembre 1954 est émise par radio depuis Tunis. La nuit du , appelée par les historiens français (Toussaint rouge), considérée comme le début de la guerre d'Algérie, voit se dérouler soixante-dix attentats dans différents endroits du pays et est marquée par la mort de quatre soldats français, d'un caïd et d'un couple d'instituteurs.

Les autorités françaises répondent par des mesures policières, des militants du MTLD sont arrêtés (fin décembre, 2 000 arrestations en Algérie et en métropole), militaires (augmentation des effectifs) et politiques (projet de réformes présenté le ). François Mitterrand déclare : « L'Algérie, c'est la France ». Il déclenche la répression dans les Aurès. L'Armée de libération nationale se développe néanmoins. Au départ, de 500 hommes, après quelques mois, 15 000[86],[91]. Plus tard, ils seront plus de 400 000 pour toute l'Algérie. 100 000 soldats français sont affectés dans les Aurès.

Les massacres du Constantinois des 20 et , notamment à Philippeville (Skikda) par leur cruauté du côté des insurgés comme par la terrible répression du côté français sont une étape supplémentaire dans la guerre[92]. La même année, l'affaire algérienne est inscrite à l'ordre du jour à l'Assemblée générale de l'ONU. À noter aussi la mort de Mostefa Ben Boulaïd, de Zighoud Youcef, etc. Plusieurs chefs sont emprisonnés.

Des intellectuels français vont aider le FLN. La plupart d'entre eux proviennent du monde médiatico-intellectuel, rassemblant chrétiens de gauche, trotskistes, syndicalistes ou communistes dissidents à l'instar du réseau Jeanson[93]. Ils agissent principalement en collectant et en transportant fonds et faux papiers.

Les heurts armés se poursuivent en 1955 et 1956 notamment en Kabylie. Près de Palestro, à 70 km à l'Est d'Alger, le , 19 soldats du contingent sont tués dans une embuscade. La presse se fait l'écho de cet accrochage sanglant. Au même moment Guy Mollet envoie de nombreux appelés en Algérie. L'émotion est intense en métropole. Le conflit apparaît sous un jour nouveau. L'Algérie n'est plus comme l'Indochine, un conflit lointain mené par des professionnels mais une affaire intérieure française. Du coup, l'opinion métropolitaine devient potentiellement l'acteur principal du drame.

Après la condamnation de Larbi Ben M'hidi et après le déroulement du Congrès de la Soummam (). Plusieurs partis algériens adhèrent à la cause du FLN: le Front de libération nationale (FLN) et l'Armée française tiennent le même langage (« Ceux qui ne sont pas avec nous, sont contre nous »[91].

Portrait du président Charles de Gaulle en 1961.

La guerre contre l'occupant est doublée par le conflit qui oppose certains chefs du mouvement insurrectionnel. La guerre éclate entre les chefs kabyles (Belkacem Krim, Ouamrane, etc) et les chefs chaouis et aussi entre les chefs chaouis des Aurès et les chefs chaouis de Nemencha[94]. Abdelhai et Abbès Laghrour seront condamnés à mort par les partisans du Congrès de la Soummam et le Comité de coordination et d'exécution (CCE). La Tunisie est notamment le théâtre d'affrontement entre les différents chefs.

La Délégation des principaux dirigeants du FLN (Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) est arrêtée, à la suite du détournement, le par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte)[95].

L'opération d'intoxication de la bleuite (1957-1958) menée par les services secrets français réussit plus particulièrement auprès du colonel Amirouche Aït Hamouda qui met en place des purges internes dans la Wilaya III. Les purges font plusieurs milliers de morts dans les différentes wilayas et éliminent notamment de nombreux officiers haut gradés, des ex-médecins-chefs, des pharmaciens, des ex-étudiants et aspirants sanitaires[96]. Lorsque le commandement français décide de déclencher les grandes opérations prévues par le plan Challe (1959-1961), les maquis sont déjà considérablement affaiblis par ces purges internes.

L'arrivée du général Charles de Gaulle à la tête du pouvoir français stabilise la situation du point de vue politique. Il engage une lutte contre les éléments de l'armée de libération nationale algérienne et il apporte les réformes attendues pour donner davantage de droits aux Algériens. Le référendum du 28 septembre 1958 est approuvé par 96 % des Algériens, Européens et musulmans, soit 75 % des 4 412 171 électeurs inscrits, en dépit des appels en faveur du boycottage lancé par le FLN. Il s'agit du premier scrutin auquel les femmes algériennes participent[97],[98].

L'Armée française élimine presque tous les réseaux de l'Armée de libération nationale en Kabylie et dans quelques régions sensibles lors de différentes opérations. 26 000 « combattants » sont tués, 10 800 prisonniers capturés, 20 800 armes récupérées. Le plan Challe a entraîné, en quelques mois, la suppression de la moitié du potentiel militaire des wilayas. Les colonels Amirouche Aït Hamouda et Si El Haouès sont tués lors d'un accrochage avec les éléments de l'Armée française. Le FLN très amoindri appelle les éléments de son armée à tenir jusqu'au bout.

En 1959, Messali Hadj sort de prison, il est assigné à résidence surveillée en France[99]. Les Algériens en France organisent des attentats et des manifestations en France en faveur du FLN.

Début 1960, la semaine des barricades à Alger fait 22 morts algériens et des centaines de prisonniers. Le général de Gaulle annonce la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Les Algériens sont tenus à se prononcer. Certains généraux français se rebellent contre l'autorité du général lors du coup d'État du 13 mai 1958 et du putsch des généraux en avril 1961 qui reste sans lendemain. Le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) est proclamé. Ferhat Abbas décline l'invitation française. Le colonel Houari Boumédiène est alors le chef de Armée de libération nationale.

En 1960, l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise des pourparlers avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Le Référendum sur l'autodétermination en Algérie a lieu dès janvier 1961, en France Métropolitaine et en Algérie française à la fois. Au total, 76 % des Français ont voté et 75 % ont dit oui l'autodétermination, même si le « Non » est majoritaire dans la ville d'Alger, peuplée de nombreux Européens.

Plusieurs réunions à l'extérieur du pays vont aboutir aux accords d'Évian (). Le colonel Houari Boumédiène refuse que les pieds-noirs restent en Algérie. Sur le terrain, les accords d'Évian, loin d'apporter aux populations la paix attendue, inaugurent une période de « violence extrême »[100] : pour les rendre inapplicables, l'OAS intensifie les attentats, provoquant des réactions de l'ALN qui dépassent « par leur ampleur le stade des représailles »[101] ; les enlèvements d'Européens et les massacres de harkis et de notables pro-français se multiplient[101]. Un million de Français (pieds-noirs, harkis, Juifs, etc.) doit quitter l'Algérie en quelques mois, principalement d'avril à juin 1962. Le massacre d'Oran () précipite encore les départs.

Une partie de la population d'Algérie s'oppose à la Révolution algérienne. Les figures majeures de ce mouvement anti-indépendantiste sont le bachaga Saïd Boualam (communauté musulmane) ainsi que le général Edmond Jouhaud et Jean-Jacques Susini (communauté européenne).

Le référendum d'autodétermination (1er juillet 1962) confirme les accords d'Évian avec 99,72 % des suffrages exprimés.

Le bilan des pertes algériennes est sujet de nombreuses controverses. Les recherches les plus récentes avancent des chiffres entre 250 000 et 300 000 morts[102],[103],[104]. La guerre fratricide entre le FLN et le MNA, mouvement de Messali Hadj fait 4 300 tués et 9 000 blessés en France et environ 6 000 tués et 4 000 blessés en Algérie[105]. Le FLN est responsable, entre 1954 et le , de la mort de plus de 16 000 civils algériens et d'environ 13 000 disparus[105]. Quant au nombre de harkis massacrés après le cessez-le-feu, les estimations varient entre 15 000 et 100 000 personnes[106],[107].

Les conflits nés pendant la guerre d'Algérie et marqués par des luttes des clans au sein du Front de libération nationale (FLN) se poursuivent. Deux factions revendiquent le pouvoir : d'un côté le pouvoir civil et l'organe qui l'incarne, le GPRA appuyé par les wilayas III et IV, de l'autre côté le pouvoir militaire à travers le « clan d'Oujda » et son « armée des frontières », dirigée par Houari Boumédiène.

République algérienne, depuis 1962

Période du parti unique

Population en liesse après la proclamation officielle de l'indépendance, le .

L'indépendance en 1962 laisse le pays dans une situation difficile à la suite de la guerre, les affrontements internes et le départ massif des Européens d'où provenait l'essentiel de l'encadrement en place durant la période coloniale, ainsi que des rapports difficiles avec la France et le Maroc voisin qui se traduit par le conflit de la guerre des Sables en 1963 puis la crise entre les deux pays sur la question du Sahara occidental depuis les années 1970[L 151].

Malgré un apaisement avec la signature du Protocole judiciaire franco-algérien du 28 août 1962, l'armée française évacue ses dernières bases en Algérie qui constituent autant d'enclaves autorisées par les accords d'Évian, Reggane et Colomb-Bechar (1967), Mers el-Kébir (1968), Bousfer (1970) et B2-Namous (1978).

Le Gouvernement provisoire de la République algérienne est mis en échec par l'Armée de libération nationale (ALN), qui place Ahmed Ben Bella à la tête du nouvel État, ce dernier va ériger le Front de libération nationale (FLN) en parti unique et mène une politique socialisante et populiste inspirée du modèle nassérien[L 151]. Le très faible taux de scolarisation (environ 10 %) sous la période coloniale rend le pays démuni de cadres techniques et administratifs. Il ne compte aucun architecte, seulement quelques dizaines d'ingénieurs et de médecins et moins de 2 000 instituteurs[108]. Le , un coup d'État militaire va placer Houari Boumédiène à la tête du pouvoir, il va continuer dans cette voie socialiste tout en renforçant la planification de l'économie et la bureaucratie de l'État[L 151].

Il entame une politique basée sur l'exploitation de la rente pétrolière pour la création d'une industrie lourde « Révolution industrielle » au profit de la marginalisation de l'agriculture malgré la « Révolution agraire »[L 152]. L'Algérie connait un développement économique et social important sous son gouvernement. Entre 1962 et 1982, la population algérienne passe de 10 à 20 millions de personnes et, massivement rurale avant l'indépendance, est urbanisée à 45 %. Le revenu annuel par habitant, qui n’excédait pas 2 000 francs (305 euros) en 1962, dépasse 11 000 francs (1 677 euros) vingt ans plus tard, tandis que le taux de scolarisation oscille de 75 à 95 % selon les régions, loin des 10 % de l'Algérie française. Cette scolarisation massive est accompagnée sous le terme de « Révolution culturelle » d'une arabisation volontariste de l'enseignement[108].

Les possibilités agricoles étant significativement limitées par le désert, Boumédiène se tourne vers le développement industriel. Un plan triennal est imaginé pour la période 1967-1969, auquel succèdent deux plans quadriennaux (1970-1973 et 1974-1977). Ils s'accompagnent de grands travaux, comme la Transsaharienne (ou « route de l'unité ») qui relie la Méditerranée à l'Afrique noire ou le « barrage vert », forêt à planter en vingt ans pour empêcher l'avancée du désert[108]. Le réseau routier est sensiblement étendu à l'intérieur du territoire algérien (le réseau développé sous la colonisation restait circonscrit aux villes portuaires)[L 152].

En 1979, Chadli Bendjedid devient le nouveau chef d'État. Il entame des réformes économiques basées sur une libéralisation mal-gérée et alimentée par la corruption[L 152]. L'effondrement des prix des hydrocarbures en 1988, l'endettement de l'État et l'explosion démographique, vont accélérer la crise du « modèle de développement algérien » et le système mis en place par le FLN[L 152].

Le pouvoir doit aussi faire face aux premiers mouvements populaires depuis l'indépendance. Face au Printemps berbère de 1980, puis aux émeutes de Sétif en 1986, il réagit par la répression. Mais en octobre 1988, l'armée décide de tirer sur les émeutiers (plus de 500 morts). Les autorités sont contraintes d'autoriser le multipartisme.

L'ouverture démocratique

Carte de l'Algérie.

Les émeutes d'octobre 1988, violemment réprimées, vont entrainer la promulgation d'une nouvelle constitution qui prône la démocratie et le multipartisme[L 152]. Le processus est toutefois brutalement interrompu, à la suite de la victoire électorale du Front islamique du salut en 1991, parti visant la création d'un État islamique et remettant en cause l'option démocratique[L 152]. L'Algérie plonge alors dans un conflit militaire entre le pouvoir et les groupes armés issus du FIS[L 152]. La guerre civile dure plus d'une décennie et fait près de 50 000 morts en cinq ans[L 152]. Les groupes armés développent un terrorisme qui vise en premier lieu les civils notamment les femmes, les intellectuels, les étrangers ainsi que les villages isolés et la destruction des infrastructures publiques et économiques[L 152].

Le Groupe islamique armé (GIA) s'attaque à la France avec la vague d'attentats commis en 1995. Les non-musulmans sont désignés persona non grata en Algérie par les groupes islamiques armés, chose qui se manifeste par l'assassinat des moines de Tibhirine (1996) et le départ des derniers Juifs.

Le pouvoir va alterner entre phases de dialogue avec l'opposition et des périodes plus répressives. Mais il est frappé par les difficultés sociales à la suite de la crise économique et l'assassinat de Mohamed Boudiaf en 1992[L 153]. Le , le général Liamine Zéroual devient le premier président, issu des élections présidentielles pluralistes. En 1997, la première Assemblée nationale du pays, élue sur la base du multipartisme, entre en fonction, suivie par un Conseil de la nation ou « chambre haute » dans la même année[L 153].

Dès l'ère du président Liamine Zéroual, les prémices de tentatives d'un règlement politique de la crise commencent à voir le jour, mais aucun accord n'est trouvé. Néanmoins, durant sa présidence, l'AIS (branche armée du FIS) observe une trêve : le président Zéroual promulgue une loi Erahma (la Clémence) pour les terroristes repentis. La démission de Zéroual en 1999, sera suivie par l'élection d'Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République[L 153].

Lors des élections d'avril 1999, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Bouteflika se présente comme un candidat « indépendant », mais il est soutenu par l'armée[109] et tous ses adversaires se retirent la veille du premier tour[110].

L'avènement du président actuel Abdelaziz Bouteflika, en 1999, change un peu plus la donne avec une volonté plus affichée de parvenir à la paix civile. La loi dite de la « concorde civile » est votée et approuvée par référendum, et les groupes armés commencent à déposer les armes[111]. Il entame alors une politique de réconciliation nationale. Les troubles terroristes se poursuivent néanmoins dans plusieurs régions du pays[112], le quotidien L'Expression estimant en 2006 qu'il y aurait de 600 à 900 membres de groupes terroristes encore en activité dans le maquis algérien, la majorité appartenant au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC)[113]. Ils se manifestent notamment par les attentats du 11 décembre 2007 à Alger (entre 30 et 72 victimes suivant les sources)[114]. L'attaque du contre l'Armée nationale populaire (ANP) entraîne la mort de 11 militaires[115], celle du la mort d'entre 11 et 13 soldats algériens[116].

Bouteflika est critiqué pour ses manières autocratiques, tandis que le chômage affecte encore plus d'un tiers de la population. En 2009, Bouteflika est réélu pour un troisième mandat après avoir fait amender la Constitution algérienne à cet effet. Victime en 2013 d'un accident vasculaire cérébral affectant son élocution et l'obligeant à se déplacer en chaise roulante, il fait une dernière apparition publique en mars 2017[117] qui alimente les inquiétudes sur son état de santé[118]. Âgé de 81 ans, des voix commencent à mettre en doute sa capacité à gouverner le pays[119].

Sous la pression de manifestations populaires de masse et à la veille d'un cinquième mandat, Abdelaziz Bouteflika démissionne le .

Notes et références

Notes

  1. Selon Le Robert, le mot « marche » désignait anciennement une province frontière d'un État.

Sources bibliographiques

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Voir aussi

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Bibliographie

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