Sulaymanides

Dynastie des Sulaymanides

Sulaymanides
(ar) السُّلَيْمَانِيُّونَ (as-Sulaymāniyūn)
(ber) ⴰⵢⵜ ⵙⵍⵉⵎⴰⵏ (Aït Sliman)

786[1]953[1]

Carte des territoires gouvernés par la dynastie sulaymanide à son apogée, vers 850 - 900 (en jaune)
Informations générales
Statut Principautés autonomes, vice-royauté subordonnée aux Idrissides
Capitale Tlemcen puis Ténès[2]
Religion Chiisme[3]
Histoire et événements
après 786 Etablissement du gouvernorat de Tlemcen
953 Chute de Ténès, la dernière principauté autonome
Prince
(1er) 786-813 Sulayman Ibn Abd Allah al-Kamil
(Der) ?-953 Ali Ibn Yahya Ibn Muhammad Ibn Ibrahim Ibn Muhammad Ibn Sulayman

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Les Sulaymānides (en arabe : السُّلَيْمَانِيُّونَ ou as-Sulaymāniyūn)[note 1] sont une dynastie musulmane de souche arabe chérifienne qui gouverne l'Algérie occidentale[4] entre 814 et 922[1]. Elle doit son nom à Sulaymān Ibn ʿAbd Allāh al-Kāmil, frère cadet d'Idrīs I et arrière-petit-fils d'Al-Hassan ibn Ali.

Histoire

L'histoire de la dynastie sulaymānide est mal connue[5] et les historiens disposent de peu de repères chronologiques[6]. Elle commence selon Ibn Khaldūn avec la fuite de Sulaymān Ibn ʿAbd Allāh al-Kāmil vers le Maghreb après la bataille de Fakh en 786, puis sa prise de contrôle de Tlemcen alors au main des Zénètes, au nord-ouest de l'actuelle Algérie[7]. Mais tous les chroniqueurs arabes ne s'accordent pas sur le fait que ce frère d'Idrīs I ait survécu au massacre ni qu'il ne lui doive pas le gouvernorat de la ville[6].

Il semble mieux étayé qu'Idrīs II, le fils d'Idrīs I, ait vers 814 conquis Tlemcen, une ville alors probablement avec une forte une population chrétienne, un point de rencontre des populations berbères et un lieu de réunion des marchés, en mettant en fuite son chef maġrāwa Muḥammad Ibn H̱azar. Il aurait ensuite remis la ville à son cousin Muḥammad, le fils de Sulaymān Ibn ʿAbd Allāh al-Kāmil, qui fonde par là-même la dynastie des Sulaymānides du nom de son père[8],[note 2]. En 828, Muḥammad Ibn Idrīs II érige le gouvernement de Muḥammad Ibn Sulaymān en vice-royauté[6].

Selon l'historien Gilbert Meynier, l'un des descendants d'Idris Ier, Muhammed b. Sulayman, crée dans la région de Tlemcen, le « royaume sulaymanid », un État qui semble contrôler que les villes, cohabitant avec les tribus voisines qui conservent leur hétérodoxie kharidjite[11]. Tlemcen devient une cité distinguée, en rapport croissant avec la culture arabe d'Al-Andalus, en 931 les Fatimides prennent la ville et mettent fin au pouvoir des Sulaymanides qui se réfugient à Al-Andalus[11].

Les fils de Mūhāmmād Ibn Sūlaymān partagent tout le Maghreb central (actuel Algérie) après la mort de leur père. Le gouvernement de Tlemcen était sous la responsabilité de Aḥmād, fils de Mūḥāmmād puis à Mūḥāmmād fils d'Aḥmād, ensuite à Al-Qasseem fils de Mūḥāmmād fils d'Aḥmād. ‘Ayssā, fils de Mūhāmmād, obtient la ville d'Archgul (ville et île à Tafna, rivière à huit lieues de Tlemcen) et il s'allie aux Fatimides. Le frère de ‘Ayssā, Idriss obtient la possession des Dejrawa. Son fils Abû'l ‘Aych Ibn Ayssā lui succède. Après la mort de Abu'l ‘Aych Ayssāā, Al Hasen b. Abou'l ‘Aych prend le pouvoir chez les Dejrawas. Après cela, c'est au tour d'Ibrahim puis à ses fils (Yahya, Ibrahim et Idris). Idris reçoit Archgul, par contre, son frère Yahya s'allie aux Omeyades au temps de Abd al-Rahman Ier. Cela provoque le mécontentement des Fatimides en 935. Yahyia sera arrêté par le Général Mansur.

La ville des Dejrawa qui abrite Al-Hāssān Ibn Abû'l ‘Aych sera assiégée par Ibn Abû'l ‘Afya, représentant des Omeyades au Maghreb central. La ville sera prise par les Omeyades]. Puis Al-Hāssān s'évade pour rejoindre son cousin Idris, fils d'Ibrahim, chef d'Archgul. Al-Buri, fils de Mūssā Ibn Abû'l ‘Afya prendra cette ville.

Ténès (dans l'actuelle Wilaya de Chlef) sera le siège d'Ibrahim, fils de Mūḥāmmād, puis elle sera sous les mains de son fils Mūḥāmmād, du même nom, puis à Ibrahim (même nom), ensuite à Yahya et à Ali. Ce dernier est vaincu par les Zirides pendant le règne de Ziri ibn Menad en 953. Ali se réfugie alors chez les Maghraouides. Al Kheyr Ibn Mūhāmmād Ibn Khazer des Maghraouis aidera Hamza et Yahiya, fils d'Ali à passer en Espagne.

Ahmed fils de Sulayman, fils d'Ibrahim fut un chef du (Maghreb central : Actuel Algérie). Et parmi les descendants de Mūhāmmād, fils de Sulayman, il y a Ituwich, fils de Hatech, fils d'Al Hassan, fils de Muhammed, fils de Sulayman, et Hammad, fils d'Ali, fils de Mūhāmmād, fils de Sulayman.

Ibn Khaldoun relève que Souk Hamza à Bougie, selon Ibn Hazm, ne porte pas le nom d'un Arabe alide Idrissides, mais d'un Arabe Sulaymanides. Il ajoute que Jawhar al-Siqilli, Général Fatimides, emmena les fils de Hamza à Kairouan.

Sulayman et son frère

Selon Ibn Khaldoun dans son appendice IV, Sulayman Ibn Abd Allah al-Kamil s’échappe vers le Maghreb lors des Abbassides, il arrive à Tiaret après la mort de son frère Idrîss Ier et il voulut prendre le pouvoir.

Mais les Berbères résistent aux menaces de Sulayman Ibn Abd Allah al-Kamil et les Banu Tamim de la dynastie arabe des Aghlabides décrètent l’ordre de l’arrêter.

Sulayman Ibn Abd Allah al-Kamil se rend à Tlemcen et fut maître de toutes les tribus Zénètes de cette localité.

Son fils Mūhāmmād Ibn Sūlāymān succède et ses enfants se partagent tout le (Maghreb central : actuel Algérie) après la mort de leur père Sulayman Ibn Abd Allah al-Kamil.

Le gouvernement de Tlemcen était sous la responsabilité de (Aḥmād), fils de (Mūḥāmmād) puis à (Mūḥāmmād) fils d'(Aḥmād), ensuite à (Al Qassem) fils de (Mūhāmmād) fils d’(Aḥmād). (‘Ayssa), fils de (Mūhāmmād), obtient Archgul (ville et île à Tafna, rivière à huit lieues de Tlemcen) et il s’allie aux Fatimides. Le frère de (‘Ayssa), (Idriss) obtient la possession des Djerawa. Son fils (Abu’l Aych Aysa) lui succède. Après la mort de (Abu l ‘Aych ‘Aysa), (Al Hassan Bin Aboû-l ‘Aych) prend le pouvoir chez les Dejrawas. Après cela, c’est au tour d’Ibrahim puis à ses fils (Yahya, Ibrahim et Idris).

Idris reçoit Archgul, par contre, son frère Yahya s’allie aux Omeyades au temps de Abderhaman An Nacer.

Cela provoque le mécontentement des Fatimides en 935. Yahyia sera arrêté par le général Misur[12].

Monnaie Sulaymanide

Des monnaies des Sulaymanides frappées à Souk Ibrahim et à Ténès ont été retrouvées. Jusqu’à une époque récente les monnaies de Muhammad Ibn Sulayman, le fondateur de la lignée et son arrière petit-fils Ahmad Ibn 'Isa étaient seuls connues. Les signatures frappées Madinat Ibrahim ibn Muhammad, Madinat Isa ibn Ibrahim et Madinat al-Qasim ibn Isa sont toutes des titres honorifiques de Suq Ibrahim, tandis que Burjayn, une frappe de Yahya Ibn Muhammad, pourrait bien être le pseudonyme de Ténès[14].

Notes et références

Notes

  1. Sulimanides et Soleïmanides semblent être des noms tombés en désuétude.
  2. L'historien Daniel Eustache évoque la possibilité que Sulaymān puis son fils Muḥammad soient déjà à Tlemcen, reconnus par les berbères maġrāwa, lorsqu'Idrīs I atteint la ville en 814[6]. Cette version, décrite par les chroniqueurs Ibn Idhari et Al-Bakri[9], est retenue par les historiens Philippe Sénac et Patrice Cressier qui indiquent que Sulaymān a été gouverneur de Tlemcen entre 786 et 813[10].

Références

  1. Histoire-Islamique 2015.
  2. Lowik 1983.
  3. Ibn Khaldūn 1854, p. 559-571.
  4. Amara 2015, p. 127.
  5. Lowick 1983, p. 177.
  6. Eustache 1970, p. 49.
  7. Ibn Khaldūn 1854, p. 569-570.
  8. Garcia-Arenal et Moreno 1995, p. 28.
  9. Marçais 1941, p. 59-60.
  10. Sénac et Cressier 2012, p. 118.
  11. Gilbert Meynier, L'Algérie, cœur du Maghreb classique : De l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518), Paris, La Découverte, , 358 p. (ISBN 978-2-7071-5231-2, lire en ligne), p. 28
  12. Ibn Khaldūn 1854, p. 570.
  13. Islamisation et arabisation de l'Occident musulman médiéval (viie-xiie siècle) et Cyrille Aillet 2015, p. 126.
  14. Nicholas Lowick, « Monnaies des Sulaymānides de Sūq Ibrāhīm et de Tanas (Ténès) », Revue Numismatique, vol. 6, no 25, , p. 177–187 (DOI 10.3406/numi.1983.1842, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • Daniel Eustache, Corpus des dirhams idrīsites et contemporains : collection de la Banque du Maroc et autres collections mondiales, publiques et privées, Rabat, Banque du Maroc, (OCLC 875887851, lire en ligne), « Sulaymānides »
  • Nicholas Lowick, « Monnaies des Sulaymānides de Sūq Ibrāhīm et de Tanas (Ténès) », Revue Numismatique, vol. 6, no 25, , p. 177–187 (DOI 10.3406/numi.1983.1842, lire en ligne, consulté le )
  • Philippe Sénac et Patrice Cressier, Histoire du Maghreb médiéval : VIIe-XIe siècle, Paris, Armand Colin, , 224 p. (ISBN 978-2-200-28342-1, lire en ligne), « Point 6 - La ville de Tlemcen »
  • Georges Marçais, « La Berbérie au IXe siècle d’après El-Ya’qoûbî », Revue Africaine, Alger, Office des publications universitaires, vol. 85, nos 386-387, , p. 40-61 (lire en ligne, consulté le )
  • Ibn Khaldūn, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale - Tome 2, Alger, Impr. du Gouvernement, (OCLC 313120435, lire en ligne), « Origine et chute de la dynastie des Idricides - Rétablissement de leur autorité dans plusieurs endroits du Maghreb »
  • M. Garcia-Arenal et E. Manzano Moreno, « Idrīssisme et villes idrīssides », Studia Islamica, no 82, , p. 5–33 (ISSN 0585-5292, DOI 10.2307/1595579, lire en ligne, consulté le )
  • Allaoua Amara, « L'islamisation du Maghreb central », dans Dominique Valérian, Islamisation et arabisation de l'Occident musulman médiéval (viie-xiie siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN 978-2-859-44873-8, lire en ligne)
  • Histoire-Islamique, « Sulimanides ou Sulaymanide dynastie arabe (814-922) », sur Histoire-Islamique, (consulté le )

Voir aussi

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  • Portail de l’Algérie
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