Djerawa

Les Djerawa, était une confédération tribale nomade berbère zénète originaire des Aurès[1],[2]au Maghreb central (actuel Algérie) qui a prospéré au nord-ouest de l'Afrique durant le viie siècle. Sous la reine Kahina, ils ont mené la résistance berbère à la conquête musulmane du Maghreb, à la fin du viie siècle.

(fr)Djerawas
(ar)الجراوة
Ijrawen

Populations significatives par région
Algérie 2 à 4 millions
Maroc 1 à 2 millions
Tunisie 300 000
Libye 630 000
Population totale 2 à 4 millions
Autres
Régions d’origine
Langues
Religions
Ethnies liées

Membres célèbres

  • Dihya, reine berbère, qui serait selon Ibn Khaldoun, issue de l'arbre généalogique suivant : « fille de Tabeta (ou Mâtiya), fils de Tifan (ou Nîcan), fils de Baoura, fils de Mes-Kesri, fils d’Afred, fils d’Ousîla, fils de Guerao »[3]. Cette femme a probablement régné sur une zone géographique située entre les Aurès et une partie Est de l'Ifriqiya. Elle aurait rassemblé diverses tribus Berbères pour lutter contre les troupes omeyyades lors de la conquête musulmane du Maghreb au viie siècle. Dihya aurait été tuée dans un endroit dans les Aurès qui correspondrait à l'actuel Bīr al-Kāhina, à Tabarqa. Toutefois cet emplacement est réfuté par les historiens ; de plus d'autres emplacements de sa mort ont aussi été évoqués. Cette chef de tribus aurait gouverné pendant 65 ans et elle aurait vécu 127 ans selon Ibn Khaldoun.
  • Le fils aîné de Dihya aurait été le chef responsable des Idjerawen. Il aurait été désigné par Hassan Ibn Numan, un chef militaire omeyyade. Hassan aurait proposé une amnistie générale aux Berbères à condition de la conversion à l'Islam et de reconnaître l'autorité omeyyade et de livrer des soldats qui seront capables de faire la guerre dans la péninsule ibérique. L'armée omeyyade a grossi son contingent avec une partie des nouveaux berbères convertis pour aller vers l'Est convertir d'autres tribus.
  • Khenchela, fille de Dihya.

Religion

Selon l'historien Ibn Khaldoun, à la veille de la conquête musulmane du Maghreb, plusieurs tribus berbères pratiquaient le judaïsme et le christianisme[4],[5].

Il rapporte : « Une partie des Berbères professait le judaïsme, religion qu'ils avaient reçue de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie. Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habitait l'Auras et à laquelle appartenait la Kahena, femme qui fut tuée par les Arabes à l'époque des premières invasions. Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de l'Ifrikïa, les Fendelaoua, les Medîouna, les Behloula, les Ghîatha et les Fazaz, Berbères du Maghreb el-Aqsa... Idrîs Premier, descendant d’EI Hacen étant arrivé au Maghreb, fit disparaître de ce pays jusqu’aux dernières traces des religions (autres que l’Islam). Aussi nous disons qu’avant l’introduction de l’Islamisme, les Berbères de l’Ifrîkia et du Maghreb vivaient sous la domination des Francs et professaient le christianisme, religion suivie également par les Francs et les Grecs ».

Ibn Khaldoun distinguait :

  • les Djeraoua (ou Dejrawa), tribu qui habitait les Aurès et à laquelle appartenait la Kahena, une reine guerrière berbère qui fut tuée par les Arabes à l'époque des premières invasions
  • les Nefousas (ou Nefzaouas), les berbères de l'Ifriqiya
  • les Fendelaoua, les Medîouna, les Behloula, les Ghîatha et les Fazaz, Berbères du Maghreb al-Aqsa (actuel Maroc).

Les tribus citées sont donc originaires de l'actuelle Tunisie (ancienne Ifriqiya), la Libye, des Aurès en Algérie et de l'actuel Maroc. Mais Ibn Khaldoun ne donne pas plus de précisions sur ces tribus. Dans d'autres chapitres de son Histoire des Berbères, Ibn Khaldoun traite de la résistance de la Kahina à la conquête musulmane ou de l'histoire des tribus citées mais sans plus mentionner leur religion.

Mais d'après Gabriel Camps, les deux tribus berbères, Dejrawa et Nefzaouas, étaient de confession chrétienne avant l'arrivée de l'Islam[6].

Il est à noter que, pour Ibn Khaldoun, tous les berbères sont directement ou indirectement liés entre eux, point sur lequel des historiens anciens (comme Hérodote, Ibn Hazm, Salluste) et contemporains tels qu'entre autres Émile Félix Gautier ou Gabriel Camps divergent. D'une façon plus globale, les récits historiques font l'objet de désaccords ou de discussions.

Voir aussi

Notes et références

  1. La bienvenue et l’adieu (1), Migrants juifs et musulmans au Maghreb (XVe-XXe siècle), centre Jacques-Berques, Rita Aouad, 2012, livre en ligne
  2. Femmes algériennes, de la Kahina au Code de la famille : guerres-traditions-luttes, à travers nos lectures et souvenirs, Temps des cerises, Jacques Jurquet, 2007, livre en ligne
  3. Ibn Khaldoun (trad. Baron de Slane), Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, vol. 3, Alger, Impr. du Gouvernement, (1375-1379) (1re éd. 1856) (lire en ligne), p. 192
  4. Ibn Khaldoun (trad. Baron de Slane), Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Alger, Impr. du Gouvernement, (1375-1379) (lire en ligne), p. 208-209
  5. C. El Briga, « Djerawa », dans Encyclopédie berbère, Éditions Peeters, (ISBN 9782857448280, lire en ligne), p. 2451–2452
  6. Gabriel Camps, Les Berbères – Aux marges de l'histoire.
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