République du Congo
Le Congo, en forme longue la république du Congo[alpha 1], aussi appelé de manière informelle Congo-Brazzaville, est un pays d'Afrique centrale, situé de part et d'autre de l'équateur. Ses voisins sont le Gabon à l'ouest, le Cameroun au nord-nord-ouest, la République centrafricaine au nord-nord-est, la République démocratique du Congo au nord-est, au sud-est et au sud — de laquelle il est séparé, en partie, par le fleuve Congo puis l'Oubangui — et le Cabinda (Angola) au sud-ouest. Le pays s’étend sur 1 500 km du nord au sud et 425 km d'est en ouest.
Ne doit pas être confondu avec République du Congo (Léopoldville) ou République démocratique du Congo.
(fr) République du Congo
(ktu) Repubilika ya Kongo
(ln) Republiki ya Kongó
Drapeau de la république du Congo. |
Armoiries de la république du Congo. |
Devise | Unité, Travail, Progrès |
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Hymne |
La Congolaise |
Fête nationale | |
· Événement commémoré | Indépendance vis-à-vis de la France () |
Forme de l'État | République |
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Président de la République | Denis Sassou-Nguesso |
Premier ministre | Anatole Collinet Makosso |
Parlement | Parlement |
Chambre haute Chambre basse |
Sénat Assemblée nationale |
Langues officielles |
Français Langues nationales : lingala et kituba[1] |
Capitale |
Brazzaville (politique) Pointe-Noire (économique) 4° 14′ 00″ S, 15° 14′ 50″ E |
Plus grande ville | Brazzaville |
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Superficie totale |
342 000 km2 (classé 65e) |
Superficie en eau | Négligeable |
Fuseau horaire | UTC +1 |
Indépendance | France |
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Date |
Gentilé | Congolais |
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Population totale (2021[2]) |
5 793 070 hab. (classé 121e) |
Densité | 17 hab./km2 |
PIB nominal (2012) | 14,09 milliards USD (122e) |
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IDH (2013) | 0,534[3] (moyen ; 142e) |
Monnaie |
Franc CFA (CEMAC) (XAF ) |
Code ISO 3166-1 |
COG, CG |
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Domaine Internet | .cg |
Indicatif téléphonique | +242 |
Organisations internationales | CGGCEEACOHADAAPOOPEPCEMAC OIF UABADADPACIRGLZPCASINBARCICIBACAMES |
La république du Congo est fréquemment appelée « Congo-Brazzaville » pour la distinguer de la République démocratique du Congo ou « Congo-Kinshasa ». De 1969 à 1992, elle a porté le nom de république populaire du Congo.
Avant la colonisation française, le territoire actuel du Congo était occupé par plusieurs entités politiques, parmi lesquelles le royaume de Loango (fondé entre le Xe et le XIIe siècle), le Kongo (fondé au XIIIe siècle) et le royaume Tio (fondé au XVIIe siècle). À la suite de plusieurs missions d'exploration, dont la plus notable reste celle de Savorgnan de Brazza (la capitale du pays porte aujourd'hui son nom), ce territoire est intégré au second empire colonial français à la fin du XIXe siècle. Après 70 ans de colonisation, il prend son indépendance en 1960, avec pour premier chef de l'État l'abbé Fulbert Youlou. Les deux décennies suivantes sont marquées par un grand nombre de tentatives de coup d'État, dont quatre réussissent (1963, 1968, 1977 et 1979). Le chef de l'État actuel est Denis Sassou-Nguesso ; il a été au pouvoir de 1979 à 1992, puis de 1997 à nos jours. En 1991, une conférence nationale souveraine est organisée dans le but de mettre fin au système du parti unique et d'installer la démocratie. À la suite de grandes grèves générales, le président Sassou-Nguesso cède et des élections sont organisées. Pascal Lissouba est élu président de la République en 1992 pour un mandat de cinq ans, dont la fin est marquée par une guerre civile l'opposant à Denis Sassou-Nguesso, qui reprend le pouvoir en 1997 et ne l'a pas quitté depuis.
Depuis le début du XXIe siècle, la stabilisation de la situation politique et l'essor de la production d'hydrocarbures assurent au pays une relative prospérité au point de vue macroéconomique, malgré des infrastructures et des services publics en mauvais état ainsi que de fortes inégalités dans la répartition des revenus pétroliers.
Histoire
Histoire ancienne
Les Pygmées sont les premiers habitants du Congo. Le pays a ensuite été touché par la grande migration des Bantous, venus du nord en longeant la côte et les cours d'eau. Plusieurs royaumes, dont on ne connaît pas encore bien les origines, se succèdent ou coexistent. D'abord le royaume de Loango (fondé entre le Xe et le XIIe siècle) dans toute la partie sud, le massif du Mayombe et sur la côte. Ensuite le Kongo (fondé au XIIIe siècle) dans les territoires du Nord de l'Angola et du Cabinda, du sud-est de la république du Congo, l'extrémité occidentale de la république démocratique du Congo et une partie du Gabon. Enfin le royaume Tio (fondé au XVIIe siècle) dans les régions des plateaux, du Pool, la Lékoumou et à l'Est du Gabon. Les Bantous introduisent le travail du fer et construisent un réseau commercial dans le bassin du Congo.
Schématiquement, les structures géopolitiques précoloniales congolaises peuvent se simplifier en deux catégories : les sociétés sans État, fondées sur des chefferies qui sont autant de micro-nations que des conditions géographiques et démographiques difficiles ont maintenu dans un relatif isolement, ceci dans la moitié nord du pays, terres Mboshi, Makaa, etc. ; les sociétés à État organisé, dans la moitié Sud, autour de trois pôles essentiels : le vieux royaume de Loango des Vili fondé entre les Xe et XIIe siècles, le Kongo fondé au XIIIe siècle et le royaume Tio fondé au XVIIe siècle.
Des vestiges, ténus certes, mais assez nombreux, attestent de cultures assez avancées sur l'actuel territoire congolais, bien avant ces États que nous connaissons : poteries, vestiges de fours à métaux, de grands travaux (tunnel sous le mont Albert près de Mouyondzi) remontent à une période antérieure au XIIIe siècle, parfois avant l'an mille.
Colonisation
Les premiers contacts avec les Européens ont lieu au XVe siècle, et des échanges commerciaux sont rapidement établis avec les royaumes locaux. La région côtière est une source majeure durant la traite d'esclaves transatlantique. Lorsque celle-ci prend fin au XIXe siècle, les pouvoirs bantous s'érodent pour laisser place au colonialisme. En 1482, après les premières reconnaissances effectuées par des navigateurs portugais, l'explorateur Don Diogo Cão atteint l'embouchure du fleuve Congo. Les contacts avec le royaume du Kongo suscitent des tensions. La traite opère une grande ponction démographique et déstabilise considérablement les entités politiques et les sociétés d'Afrique centrale en général.
La pénétration française débute vers 1875 avec Pierre Savorgnan de Brazza ; il atteint le fleuve Congo en 1879 en remontant le cours de l'Ogoué, jusqu'à l'embouchure de l'actuelle île Mbamou. En 1880, il fait signer un traité de souveraineté au Makoko, le roi des Tékés à Mbé (100 km au nord de Brazzaville), et fonde un poste au village de Mfoa, (en référence à une petite rivière) à Nkuna qui deviendra Brazzaville en 1911. Dans le même temps, le lieutenant de vaisseau Cordier explore la région du Kouilou et du Niari, et fait signer au roi Maloango un traité qui reconnaît la souveraineté de la France sur le royaume de Loango, et fonde à son tour en 1883 Pointe-Noire, dont la gare ferroviaire CFCO est inspirée de celle de Deauville en France. En 1885, le Congo devient l'un des quatre États de l'Afrique-Équatoriale française, et Brazzaville, la capitale de l'AEF. La colonie du Congo français est créée en 1891, l’actuel territoire gabonais en fait partie jusqu’en 1904.
Dès 1899, le territoire est cédé à des compagnies concessionnaires, qui versent un impôt à l’administration française. Ces compagnies exploitent majoritairement le caoutchouc. Elles reçoivent pour trente ans, d’immenses domaines variant entre 200 000 et 14 millions d’hectares. Les dites compagnies doivent verser 15 % de leurs bénéfices comme impôts à l’administration française. Elles exploitent les ressources naturelles de la colonie comme le sucre, le caoutchouc, l’ivoire ou le bois précieux. Le principal défenseur de ce système économique est Eugène Étienne, alors sous-secrétaire d’État aux colonies. Un autre sous-secrétaire d’État aux colonies, Théophile Delcassé, accorde discrètement, sans publication officielle du contrat, une concession de 11 millions d’hectares (soit 1/5 de la France), située dans le Haut-Ogooué. Puis, de mars à juillet 1899, le ministre des Colonies Guillain accorde, par décret, quarante concessions au Congo français, comme l'indique le rapport Brazza. De nombreuses compagnies concessionnaires sont aux mains de nombreux actionnaires, dont Léopold II de Belgique qui achète des actions sous un faux nom. Ce fait, découvert après la mort du souverain belge, choque beaucoup les autorités françaises de l’époque, qui doivent constater que leur colonie est exploitée par un pays étranger.
Voie de l'indépendance
En 1926, André Matswa fonde une amicale chargée de venir en aide aux tirailleurs (anciens combattants qui ont participé aux côtés de l'armée française à la Première Guerre mondiale). Les conditions très dures d'exploitation de la colonie (cf. chemin de fer Congo-Océan) expliquent que le nationalisme se soit vite développé au Congo. Cette amicale devient vite un mouvement de protestation, l'administration coloniale prend peur, et fait incarcérer Matsoua, qui meurt en prison en 1942, dans des conditions restées obscures. Le mouvement se transforme alors en une église qui recrute surtout dans l'ethnie d'origine.
Le nationalisme congolais prend réellement corps après la Seconde Guerre mondiale. Le , les Congolais élisent le premier député congolais, Jean Félix-Tchicaya, à l'assemblée constituante de Paris. Celui-ci fonde en 1946 le Parti progressiste congolais (PPC), section congolaise du Rassemblement démocratique africain (RDA). Tchicaya s'oppose à Jacques Opangault. L'un et l'autre sont pris de vitesse par l'abbé Fulbert Youlou, fondateur de l'Union démocratique de défense des intérêts africains (UDDIA), qui remporte avec éclat les élections municipales de 1956. En 1958, le référendum sur la Communauté française obtient 99 % de « oui » au Moyen-Congo. Le Congo devient une république autonome, avec Fulbert Youlou pour Premier ministre. En 1959, des troubles éclatent à Brazzaville et l'armée française intervient : Youlou est élu président de la République, et, le , le Congo accède à l'indépendance.
La république du Congo
Les 13, 14 et , abbé Fulbert Youlou, premier président de la république du Congo, est contraint à la démission sous la pression des syndicalistes et de l'armée[6],[7]. De 1963 à 1968, Alphonse Massamba-Débat lui succède à la tête de l'État. Il se rapproche de la Chine communiste en matière de politique internationale, et se prononce en faveur du « socialisme scientifique ». Alphonse Massamba-Débat utilise l'expression de « socialisme bantou », instaure un parti unique, et abandonne le pluralisme politique. Mais ce pouvoir civil et socialiste subit de nombreuses contradictions en interne. Le , le président Alphonse Massemba-Debat dissout l'Assemblée nationale congolaise et tente d'écarter le bureau politique du Mouvement national de la révolution (le parti unique). Mais cette tentative de reprise en main reste sans lendemain, et le , a priori incapable d'imposer son autorité, il se retire dans son village natal. L'armée prend le pouvoir. Les officiers congolais créent un conseil de la révolution et abrogent la Constitution. Un gouvernement provisoire est constitué sous la direction du capitaine Alfred Raoul qui assume pendant plusieurs mois la charge de chef de l'État. Puis, le , un autre officier, Marien Ngouabi est désigné chef de l'État, tandis qu'Alfred Raoul, promu commandant, passe au second plan, comme Premier ministre puis vice-président[8]. D'un point de vue idéologique, l'option socialiste est réaffirmée : la république du Congo devient même une démocratie populaire, la république populaire du Congo.
La république populaire du Congo
Le régime est instable et doit faire face à de nombreux soubresauts. Au cours de cette période, le Congo reste dépendant de l'extérieur, en particulier en ce qui concerne les produits alimentaires et manufacturés. Son économie repose sur les exportations de matières premières brutes (bois, potasse, pétrole, fer, etc.), auxquelles s'ajoutent de modestes ressources pétrolières. Finalement, le , le président Marien Ngouabi est assassiné dans sa résidence. Dans les jours qui suivent, le cardinal Émile Biayenda, archevêque de Brazzaville (le ) et l'ancien président de la République Alphonse Massamba-Débat sont également assassinés. Le , le colonel Joachim Yhombi-Opango, devient président de la République, et ce jusqu'en . Puis le , le colonel Denis Sassou-Nguesso prend le pouvoir par un coup d'État, qu'il qualifie de « riposte résolue de l'ensemble des forces de gauche de notre pays contre le courant droitier »[9] ». Il reste au pouvoir jusqu'en , avec un Parti unique et une centralisation du pouvoir. Denis Sassou-Nguesso se pose comme le seul héritier légitime de Marien Ngouabi.
Confronté à une opposition de plus en plus forte, Denis Sassou-Nguesso organise une Conférence nationale, du au . En mars 1992, la nouvelle Constitution est massivement adoptée par référendum. Elle entérine l'instauration d'une démocratie multipartite dans le pays et instaure un régime semi-parlementaire concentré autour de trois organes politiques : le président de la République, le Premier ministre et le Parlement bicaméral. Le président de la République est élu pour 5 ans au suffrage universel direct, rééligible une fois[10]. À l'élection présidentielle d', Sassou-Nguesso obtient 16,87 % des voix[11], en troisième position derrière Pascal Lissouba, ancien Premier ministre d'Alphonse Massamba-Débat et Bernard Kolélas. En position d'arbitre pour le second tour, Sassou-Nguesso s'accorde avec Lissouba pour le deuxième tour de la présidentielle et leurs partis respectifs signent un accord de gouvernement. Le Sassou-Nguesso effectue la passation de pouvoir avec Pascal Lissouba, et se retire. La situation politique reste toutefois tendue durant la présidence de Pascal Lissouba. Le , Sassou-Nguesso, installé en France, revient au Congo, et y est accueilli avec ferveur par ses partisans. La situation dégénère en guerre civile de à .
Le , l'armée angolaise s'engage dans le conflit aux côtés de Sassou-Nguesso et fait pencher la balance en sa faveur. Le 15 octobre, les forces de Lissouba sont défaites. Pascal Lissouba et ses proches quittent le pays. Les forces de Sassou-Nguesso, appuyées, outre l'armée angolaise, par des soldats tchadiens et des mercenaires rwandais, contrôlent les principales villes du pays. Le nombre de morts de la guerre civile est estimé à environ 400 000. Des massacres sont perpétrés, en particulier dans la région du Pool.
Sassou-Nguesso de nouveau président, d'octobre 1997 à aujourd'hui
Le , Sassou-Nguesso se proclame président de la République et promulgue un acte fondamental qui aménage une transition de durée flexible. Il établit trois organes dirigeants : la présidence de la République, le gouvernement et le Conseil national de transition[12].
En 2002 est adopté une nouvelle constitution supprimant le poste de Premier ministre, renforçant les pouvoirs du président de la République. Le président est élu pour un mandat de 7 ans renouvelable une seule fois. La même année a lieu l'élection du président de la République : Denis Sassou-Nguesso est reconduit à ce poste. Le septennat de Denis Sassou-Nguesso de 2002 à 2009 est marqué par le retour à la paix civile. En 2009, Denis Sassou Nguesso est de nouveau réélu président du Congo, avec 78,61 % des voix à l'issue du vote du [13].
Le , une nouvelle constitution est adoptée par référendum[14]. Elle entre en vigueur le , après sa promulgation par Denis Sassou-Nguesso[15]. Fin , Denis Sassou-Nguesso est à nouveau désigné candidat de son parti (le PCT) à la présidentielle de 2021[16].
Le 23 mars 2021, la commission électorale annonce que Denis Sassou-Nguesso est réélu dès le premier tour de l'élection présidentielle avec 88,57 % (résultats provisoires officiels)[17]. La participation est estimée à 67,55 % et son principal opposant, Guy Brice Parfait Kolélas, (mort de la Covid-19 le lendemain de l'élection), recueille 7,84 % des voix[18]. Ses opposants annoncent former des recours[19]. Le 6 avril 2021, La Cour constitutionnelle de la République du Congo a entériné la réélection du président Denis Sassou Nguesso au scrutin du 21 mars, après avoir rejeté les recours de l'opposition.[20].
Géographie
La république du Congo est située en Afrique centrale. Les pays limitrophes sont le Gabon à l'ouest, le Cameroun au nord-ouest, l'Angola avec l'enclave de Cabinda au sud-ouest, la République centrafricaine au nord-nord-est et la république démocratique du Congo à l’est et au sud. Le fleuve Congo, deuxième fleuve du monde par le débit moyen après l'Amazone, forme une partie de la frontière entre la république du Congo et la RDC.
La forêt tropicale humide s'étend sur près des deux tiers du territoire de la république du Congo[22], ce qui en fait le quinzième pays au monde par la proportion de couvert forestier.
L'équateur traverse le Congo ; son passage par la ville de Makoua, dans la région de la Cuvette, est matérialisé par une borne. Le pays possède une façade maritime sur l'océan Atlantique d'une longueur de 220 km.
Population
Démographie
Avec à peine plus de cinq millions d'habitants, le Congo-Brazzaville est un pays à faible densité démographique, avec en moyenne 13 hab./km2 ; les seuls pays moins densément peuplés en Afrique subsaharienne sont le Gabon, la République centrafricaine, le Tchad, la Mauritanie, la Namibie et le Botswana. La majeure partie de sa population est urbaine (62,2 % de la population) ; elle est concentrée dans les deux principales villes du pays, Brazzaville et Pointe-Noire, situées dans la partie sud du pays. On peut parler de « macrobicéphalie[23] », Brazzaville et Pointe-Noire comptent respectivement environ 1 100 000 et 650 000 habitants, alors que la troisième ville du pays, Dolisie, atteint tout juste 100 000 habitants. Le tissu urbain est très peu dense, avec une quinzaine de villes de plus de 10 000 habitants pour un territoire de 342 000 km2.
Les régions rurales du sud sont relativement densément peuplées (entre 5 et 40 hab./km2), le maximum étant atteint dans la région de Boko (Pool) et aux alentours. En revanche, la partie septentrionale du pays peut être qualifiée de désert humain, avec des densités le plus souvent comprises entre 0 et 2 hab./km2, en particulier dans les régions marécageuses du nord-est.
Peuples
On distingue quatre grandes composantes au groupe bantou (97,9) % de la population, sur les 5 millions estimés en )[24]
- le groupe Kongo constitue 40,5 % de la population, au sud et au centre du pays, dans les départements du Pool, de la Bouenza, du Niari et du Kouilou. Il rassemble douze sous-groupes ethniques[25] ; dont les Lari, les Kongo, les Sundi, les Yombe, les Kamba, les Vili, les Beembe, les Dondo, les Kugnis,on peut aussi rajouter deux petites ethnies les Kenge et les Hangala.
- le groupe Téké constitue 16,9 % de la population et s'étend en grande partie au nord et au sud du pays, depuis Brazzaville jusqu'à Pointe-Noire sur la côte atlantique. Ce groupe comprend entre autres, les Gangoulou, les Koukouyas, les Bomas, les Gangoulous et les Tsayi ;
- le groupe Mbochi, constitue 13,1 % de la population. C'est le troisième grand groupe ethnique du Congo. Il rassemble environ dix ethnies : les Likouala, Likouba, Kouyou, Makoua, Bonga, Bonbongui, Moye, Mbochi, Ngaré et Mboko. Ils sont implantés au nord du pays, dans la région de la Cuvette, autour d'Owando, Makoua, Mossaka et le long de nombreux fleuves poissonneux et navigables tels que la Likouala-Mossaka, le Kouyou (Kuyu), l'Alima et la Sangha.
- le groupe Sangha représente 5,6 % de la population.
Autres groupes : Mbere/Mbeti/Lokele 4,4 %, Échira (dont font partie les Punu, les Loumbou et les Bouissi) 4,3 %, Pygmée 1,6 %, Bobangi 1,6 %, Nzebi 1,5 %, Maka 1,3 %, autres et non identifiés 1 %.
Réfugiés au Congo
Selon le World Refugee Survey 2008 publié par le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants[26], la république du Congo abritait environ 44 000 réfugiés et demandeurs d'asile à la fin de 2007. Près de 33 800 provenaient de la république démocratique du Congo (Congo-Kinshasa) mais environ 18 800 ont pu retourner chez eux au cours de l'année 2007[26]. Les autres réfugiés et demandeurs d'asile au Congo proviennent du Rwanda et de l'Angola.
Pauvreté
Le taux de pauvreté dans le pays est passée de 50,2% en 2005 à 36% en 2015[27],[28]. Entre 2005 et 2011, 18% des ménages sont dirigés par une personne sans emploi. Dans la même période, le coefficient de Gini sur les inégalités est passé de 0,460 à 0,465. Cette réduction de la pauvreté s'explique en partie par la forte croissance économique enregistrée par le pays (+5,4% en moyenne par an)[29]. Une étude de l'Unicef réalisée en 2014-2015 a relevé que chez les enfants de moins de 5 ans dans le pays, entre 63% et 75% d'entre eux n'avaient pas accès aux services de santé, de protection et de développement[30]. Ce rapport établi que 1,3 millions d'enfants dans le pays vivent en dessous du seuil de pauvreté[31].
Langues
La langue officielle de la république du Congo est le français. Le français est parlé par 56 % de la population congolaise (78 % des plus de 10 ans) soit le pourcentage le deuxième plus élevé d'Afrique en 2010, derrière celui du Gabon[32]. Environ 88 % des Brazzavillois de plus de 15 ans déclarent avoir une expression aisée à l'écrit en français[33].
Les autres langues sont essentiellement des langues bantoues. Ainsi, les deux langues nationales véhiculaires du pays sont le kituba et le lingala[1] (13 %), viennent ensuite les langues téké (17,3 %), lari et plus d'une quarantaine d'autres langues dont les langues pygmées (1,4 %) qui ne sont pas des langues bantoues.
Selon l'université Laval, « en raison des guerres civiles qui ont secoué le pays, la langue française est devenue une langue-refuge pour les différentes factions armées. Par exemple, les locuteurs incompétents en kituba et kikongo (surtout au nord) puis en lingala (surtout au sud) préfèrent s'exprimer en français pour des raisons de sécurité. De peur de révéler leur origine ethnique, les Congolais passent au français. »[34]
Politique
L'actuel chef de l'État est Denis Sassou-Nguesso, qui après une première présidence de 1979 à 1991, est revenu au pouvoir à l'issue d'une guerre civile probablement au moins en partie financée par la compagnie française Elf[35], du au , au cours de laquelle il l'a emporté sur le président sortant, Pascal Lissouba. La constitution du Congo, adoptée par référendum le , a établi un régime présidentiel. Denis Sassou-Nguesso a été réélu en 2002, puis le avec 78 % des voix. D'après le ministère de l'Intérieur congolais, le taux de participation aurait été de 66 %[36], un chiffre peu crédible d'après les observateurs indépendants locaux[37] et internationaux.
La constitution du Congo, adoptée par référendum le , établit un régime présidentiel. Le président de la République, Denis Sassou-Nguesso, est arrivé au pouvoir à la suite de la guerre civile de 1997, guerre civile qui se déclencha à la suite de l'attaque du (soit quelques mois avant la fin du mandat de Pascal Lissouba). Le , Denis Sassou Nguesso sort triomphant de cette guerre civile durant laquelle il a bénéficié d’un soutien financier provenant de la compagnie française Elf[35] et de certains États étrangers notamment l'Angola de José Eduardo dos Santos (lui aussi financé par Elf[35]). Après une période de transition, des élections présidentielles sont organisées en 2002. Sassou remporte ces élections en l'absence des grands ténors de la politique congolaise. Sept ans plus tard, Denis Sassou-Nguesso gagne de nouveau les élections qui le conduisent jusqu'en 2016. Il est de nouveau élu le dans des conditions jugées suspectes par ses opposants[38],[39].
Le régime est qualifié d'autoritaire[40],[41], voire de dictatorial[source insuffisante][42].
Subdivisions
Le Congo est divisé en douze départements[43] :
- Bouenza (12 260 km2), chef-lieu Madingou ;
- Brazzaville, le chef-lieu est la ville de Brazzaville, la commune ayant le rang de département ;
- Cuvette (74 850 km2), chef-lieu Owando ;
- Cuvette-Ouest, chef-lieu Ewo ;
- Kouilou (13 650 km2), chef-lieu Loango ;
- Lékoumou (20 950 km2), chef-lieu Sibiti ;
- Likouala (66 044 km2), chef-lieu Impfondo ;
- Niari (25 925 km2), chef-lieu Dolisie ;
- Plateaux (38 400 km2), chef-lieu Djambala ;
- Pool (33 955 km2), chef-lieu Kinkala ;
- Pointe-Noire, à 510 km de Brazzaville dont le chef-lieu est la ville du même nom (municipalité de rang départemental) ;
- Sangha (55 795 km2), chef-lieu Ouesso.
Les communes urbaines sont :
Celles-ci sont elles-mêmes divisées en 86 sous-préfectures. Brazzaville est composé de neuf communes (arrondissements) qui sont :
Économie
Le Congo est un pays en développement, inclus dans l'Initiative pays pauvres très endettés (IPPTE)[44]. Le point d'achèvement de l'initiative PPTE a été atteint en , avec l'approbation de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
L'économie congolaise repose principalement sur l'exploitation des hydrocarbures le long de la côte Atlantique ; cette activité représente environ 90 % des exportations du pays[45]. La production est de l'ordre de 240 000 barils par jour, dont la plus grande partie est assurée par les sociétés Total (champs de Nkossa, Libondo, et surtout Moho Bilondo, entré en production en ), Eni et Maurel & Prom, en partenariat avec la Société nationale des pétroles du Congo. L'exploration et la production pétrolières, concentrées dans la périphérie de Pointe-Noire, en font la capitale économique de la république du Congo.
Le bois représente une part importante des exportations du Congo, dont la surface est couverte de forêts à près de 60 %, pour un total de vingt-et-un millions d'hectares. On peut distinguer deux grandes zones d'exploitation forestière, l'une dans le Sud du pays (massifs du Mayombe et du Chaillu), où l'on trouve notamment de l'okoumé et du limba, et l'autre tout à fait au Nord (sapelli, sipo), notamment autour de la ville de Pokola, centre des activités de la Congolaise industrielle des bois.
La plus grande partie de la production agricole (manioc, fruits et légumes) est consommée localement ; néanmoins, la Société agricole et de raffinage industriel du sucre (SARIS), implantée à Nkayi, dans la Bouenza, commercialise ses produits dans d'autres pays d'Afrique centrale. L'activité industrielle, peu développée, repose sur la production de biens principalement destinés à la consommation locale : cigarettes, ciment, textile, savon, boissons alcoolisées, chaussures, etc. Étant donné les projets d'exploitation du fer, de bois, et autres, on peut croire à un bon développement du Congo au cours des 10 prochaines années.
Revenus pétroliers
Les ressources pétrolières du Congo sont gérées par une compagnie pétrolière d’État (la Société nationale des pétroles du Congo ou SNPC), dirigée en 2008 par Denis Gokana. Les revenus pétroliers de l'État congolais se chiffrent à environ six milliards US.
Depuis 1976, le raffinage du pétrole est effectué à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Il fournit 90 % des recettes de l'État, et constitue le même pourcentage des exportations.
Avec une croissance annuelle du PIB de 5 %, l'un des taux les plus forts d'Afrique, au début des années 1980, la forte croissance des revenus pétroliers a permis au Congo de financer des projets de développement à grande échelle.
Par la suite, la chute des cours du brut a réduit de moitié le PNB La dévaluation de 50 % du franc CFA, le , a provoqué un taux record d'inflation de 61 % la même année.
Dette
L'enlisement dans la mauvaise gouvernance et le manque de stratégie pour le développement économique et social ont fait inscrire le Congo, malgré la richesse et la diversité de ses ressources, à l'initiative de Pays pauvre très endetté (PPTE).
En 2010, le Club de Paris (groupe informel de créanciers publics) et le FMI annulent une partie de la dette d'un Congo au bord de la faillite, lui permettant de revenir à un endettement équivalent à 20 % du produit intérieur brut congolais.
En , le gouvernement annonce un endettement équivalent à 77 % du PIB, réévalué par le FMI à environ 8 milliards d’euros, soit 110 % du PIB[46].
À la fin de l’année 2017, la République du Congo est ainsi pour la seconde fois en sept ans au bord de la faillite[46]. Cette situation est due à l’effondrement des cours pétroliers mais aussi aux détournements de fonds massifs opérés par les cercles du pouvoir[46].
L’allègement de la dette par le FMI est soumis à un certain nombre de conditions, parmi lesquelles la renonciation aux préfinancements pétroliers (emprunter de l’argent contre la promesse d’un remboursement à moyen ou à long terme grâce à la production d’hydrocarbures) car ces prêts gagés sur les produits pétroliers sont souvent coûteux pour le pays, ne permettent pas de gérer sainement les comptes publics et servent souvent d'instrument au détournement d'une partie des revenus pétroliers (comme l'a notamment démontré l'affaire Gokana en 2005)[46]. Les autorités sont donc sommées d’engager des « réformes de gouvernance audacieuses et immédiates »[46].
Culture
Le Congo, par la disposition même de son territoire, possède une grande variété de paysages naturels, des savanes de la plaine du Niari aux forêts inondées du nord, de l'immense fleuve Congo aux montagnes escarpées et forestières du Mayombe et aux 170 km de plages de la côte atlantique. La présence de nombreuses ethnies et jadis de diverses structures politiques (royaume du Kongo, royaume de Loango, royaume Teke, chefferies du Nord) a doté le pays actuel d'une grande diversité de cultures traditionnelles et d'autant d'expressions artistiques anciennes : « fétiches à clous » Vili, statuettes bembes si expressives qui atteignent malgré leur petite taille à une sorte de monumentalité, masques étranges des Punu et des Kwele, reliquaires Kota, fétiches Téké, cimetières curieux, avec leurs tombeaux monumentaux, du pays Lari. Il faut y ajouter un patrimoine architectural colonial considérable, que les Congolais redécouvrent aujourd'hui comme faisant partie de leur héritage historique (et de leur capital touristique) et restaurent plutôt bien, du moins à Brazzaville.
Le tourisme demeure pour l'instant au Congo une ressource très marginale, faute d'infrastructures d'accueil hors de Pointe-Noire et Brazzaville, et faute d'un réseau de communications suffisant et cohérent. Beaucoup de sites sont difficiles à atteindre et, paradoxalement, le Sud plus peuplé et plus développé est souvent le moins accessible : le massif du Chaillu par exemple est presque impossible à parcourir.
En outre, de nombreux chanteurs congolais ou d'origine congolaises ont acquis une certaine reconnaissance tant au niveau national qu'international : le rappeur franco-congolais Passi évoluant en France à qui l'on doit la sortie de plusieurs albums à succès à l'instar des Tentations avec le titre Je zappe et je mate, la chanteuse M'Passi de l'ex-groupe Melgroove, les rappeurs Calbo du groupe Arsénik, Ben J des Nèg' Marrons, le groupe Bisso Na Bisso et Casimir Zao. Avant eux, des stars du soukous telles qu’Aurlus Mabélé et Mav Cacharel, membres fondateurs du groupe Loketo, ont contribué à faire connaître la musique congolaise dans le monde.
En revanche, d'autres genres artistiques tels que le cinéma congolais peinent à faire leur percée. Après des débuts prometteurs dans les années 1970, le contexte politique troublé et la fermeture des salles de cinéma ont rendu la production difficile. Le pays ne produit aucun long-métrage par an et les cinéastes diffusent directement leur production en vidéo. En définitive, au Congo-Brazzaville la culture est restée jusque-là le parent pauvre des investissements des différents gouvernements successifs
Enfin, la république du Congo compte plusieurs écrivains reconnus en Afrique et dans le monde francophone : Alain Mabanckou, Jean-Baptiste Tati Loutard, Jeannette Balou Tchichelle, Henri Lopes et Tchicaya U Tam'si.
Date | Nom |
---|---|
1er janvier | Jour de l'an |
Lundi suivant le dimanche de Pâques | Lundi de Pâques |
1er mai | Fête du Travail |
Jeudi 40 jours après Pâques | Ascension |
Septième dimanche après Pâques et le lundi suivant | Pentecôte (et lundi de Pentecôte) |
Fête de la commémoration de la conférence nationale souveraine | |
Fête nationale & Assomption de Marie | |
1er novembre | Toussaint |
Journée nationale de la République | |
Noël |
Religion
La population de la république du Congo est en grande majorité chrétienne (d'après The World Factbook[47] : catholiques 33,1 %, Églises de réveil 22,3 %, autres églises protestantes 19,9 %). L'évangélisation du pays a commencé au XIXe siècle et s'est faite pour l'essentiel au XXe siècle, même si la région côtière a été touchée par la première vague d'évangélisation menée dans le cadre de la colonisation portugaise dès la fin du XVe siècle. Les Églises de réveil se sont sensiblement développées à partir du dernier quart du XXe siècle et jouent un rôle de plus en plus important dans la vie sociale et politique du pays[48].
Les religions traditionnelles perdurent. Elles font appel à une large gamme d'intermédiaires tels que les mânes des ancêtres, qui sont sollicités pour obtenir des conseils, la guérison et de bonnes récoltes[49].
L'Église catholique compte neuf diocèses en république du Congo, dont l'archidiocèse de Brazzaville. En , lors de la venue du secrétaire d'État du Vatican le cardinal Pietro Parolin, le pays a été consacré à la Vierge Marie. L'acte de consécration s'est déroulé lors de la cérémonie religieuse du dans la basilique nationale Sainte-Anne à Brazzaville[50].
Environ 1,6 % de la population, dont une part importante de résidents étrangers venus d'Afrique de l'Ouest, sont de confession musulmane, bien que les conversions de congolais se multiplient[51].
Presse
Création | ||
---|---|---|
Agence congolaise d’information | Public | 1960 |
Agence d’information d’Afrique centrale | Privé | 1998 |
Émergence et le développement de la presse congolaise
Les médias au Congo ont traversé toute une décennie troublée où la guerre s’est profondément inscrite dans leur environnement immédiat, dans la ville de Brazzaville. Les médias audiovisuels ont été à la fois le lieu et l’instrument des règlements des comptes politiques, et la presse écrite a traversé une période d'extinction.
Ivresse de la liberté
Lors de la libération du secteur de la presse à partir de 1990 et de la suppression de la censure préalable, des dizaines de nouveaux titres ont vu le jour, particulièrement durant la Conférence nationale de 1991, la période de transition et les élections présidentielles de 1992. Ainsi l’hebdomadaire Madukutsiékélé, surnommé Maduku, animé par des étudiants, a été le premier à user d’un ton très satirique, remportant un grand succès pendant la Conférence nationale. Il a été suivi, dès 1991, par La Rumeur (qui deviendra ensuite La Rue meurt) et Le Choc, puis par La Colombe, Le Forum, Maintenant et La Ruche (nés en 1992). La presse écrite évoluait dans une grande précarité qui se traduisait « par l’irrégularité de leurs parutions, la confidentialité de leurs tirages, la modicité de leurs dividendes et… la mendicité de leurs agents »[53]. Malgré cette fragilité, ces titres, qui ont atteint la soixantaine, ont apporté un ton nouveau en ce qui concerne les médias audiovisuels d’État (le journal gouvernemental Mweti ayant disparu) et la présence d’un seul titre privé « historique » lié à l’Église catholique. La Semaine africaine, hebdomadaire crée en 1952 a eu un grand succès jusqu’en 1990[54]. L’apparition des publications privées d’opinion a souvent entrainé une chute de moitié du tirage de La Semaine africaine dont le lectorat s’est brusquement détourné[55].
En 1993, lors de la première guerre civile les titres se sont rapidement rangés entre « pouvoir » et « opposition ». Après cette guerre, la presse est demeurée extrêmement politisée : ainsi, Le Temps, La Corne enchantée (1993), L’Alternative, L’Espoir, Le Canard de mercredi (1994) étaient proches de Pascal Lissouba et son parti, l’Upads. La Rue meurt (1991) soutenait le MCDDI de Bernard Kolélas. Le Choc, Aujourd’hui, Le Rayon, Le Flambeau, La Référence, La Liberté, Le Messager, Le Gardien (1993), flirtaient avec les FDP (Forces démocratiques et patriotiques) de Denis Sassou-Nguesso. Ces titres, menant l’un contre l’autre des batailles rangées, vont poursuivre leur dialogue de sourd jusqu’à l’éclatement de la seconde guerre en 1997. À la fin de la guerre, après la victoire de Denis Sassou Nguesso, presque tous les titres ont disparu. Seuls subsistaient Le Choc, La Rue meurt et Le Flambeau, favorables au nouvel homme fort du pays. Est également resté le titre La Semaine africaine, qui a dès lors été taxé, par certains proches de Sassou Nguesso, d’organe d’opposition.
À partir de 1999, de nouveaux titres sont apparus, marquant un deuxième printemps de la presse congolaise : Le Pays, Les Échos du Congo, Cocorico, le Coq, L’Autre vision, Vision pour demain, Les Dépêches de Brazzaville, Thalassa, L’Éléphant, L’Humanitaire, Lumière équatoriale, Présence économique, Le Paysan, L’Observateur…Le régime soigne son image à travers l’hebdomadaire gouvernemental La Nouvelle République, qui a recommencé à apparaitre de manière très irrégulière et surtout Les Dépêches de Brazzaville, luxueuse publication vouée à embellir l’image du régime[réf. souhaitée], éditée par une agence privée à vocation régionale du même nom créée en 1998 par un journaliste français conseiller à la présidence. L’ACI (Agence congolaise d’information), née en 1960, a recommencé à fonctionner et édite un bulletin quotidien, après avoir souffert tout particulièrement de la guerre de 1997 au cours de laquelle ses infrastructures ont été pillées.
Le paysage audiovisuel quant à lui est des plus réduits. Jusqu’en 1998, le secteur était sous monopole étatique, malgré la libéralisation du secteur proclamée lors de la Conférence nationale et se limitait donc à Radio Congo, Télé Congo et leurs quelques stations locales, notamment à Pointe-Noire. L’Agence intergouvernementale de la Francophonie (ex-ACCT) avait en outre aidé à l’implantation de quatre stations communautaires locales à Nkayi, Moussendjo, Etoumbi et Sembé.
Pendant la guerre de 1999, le mouvement rebelle du pasteur Ntumi a, à son tour, monté une station clandestine, Radio Royale, qui émettait de façon épisodique dans la région du Pool. Elle a aujourd’hui cessé d’émettre. Quelques autres initiatives ont vu le jour ces dernières années : YAKALA FM, Radio Océan à Pointe-Noire, Radio Louvakou à Dolisie, Digital Radio Number One à Brazzaville. Cette dernière, propriété d’un officier des Forces armées de la république du Congo, complétée par une station de télévision privée (DRTV), a une vocation essentiellement commerciale et se mêle peu de politique. La radio nationale a également développé une station de proximité, Canal FM, issue de l’ancienne radio rurale. Le réseau des radios communautaires locales s’est aussi élargi avec la création, généralement par des ministres ou des autorités préfectorales, de Radio Moka, Radio Nkeni et Radio Lekena. Quant à l’Église catholique, qui a déjà ouvert une station à Pointe-Noire (Radio Kintouari).
Ordres nationaux
- Ordre du Mérite congolais.
- Ordre du Dévouement congolais.
Codes
La république du Congo a pour codes :
- CF, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
.cg
, selon les noms de domaine de premier niveau national ;- CG, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
- CGO, selon la liste des codes pays du CIO ;
- COG, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ;
- COG, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ;
- FC, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ;
- RCB, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
- TN, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs.
Notes et références
Notes
- Deux graphies sont connues :
- « la République du Congo » pour l'usage majoritaire et en particulier l'usage diplomatique, selon les préconisations du ministère des Affaires étrangères de la République française[4] ;
- « la république du Congo », recommandé par le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale[5].
Références
- Constitution de la république du Congo, , 31 p. (lire en ligne), p. 4.
- (en) « Africa :: Congo, Republic of the — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consulté le ).
- « Indicateurs internationaux de développement humain », sur undp.org (consulté le ).
- Recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes).
- Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, Imprimerie nationale, [détail de l’édition], p. 142.
- Philippe Decraene, « Le régime de Brazzaville tente de se consolider politiquement après avoir assaini la situation financière », Le Monde, (lire en ligne)
- Philippe Decraene, « La situation politique reste tendue à Brazzaville », Le Monde, (lire en ligne).
- Philippe Decraene, « Les régimes militaires en Afrique noire », Le Monde, (lire en ligne).
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- Le mensuel Le Chemin, édité par l’Église protestante
- Joachim Mbanza, « Un journal dans la tempête de la guerre civile », dans Institut Panos Paris/Cota (éd.), Briser les silences : Paroles d’Afrique centrale, Paris, Karthala, 2003, p. 63.
Voir aussi
Bibliographie
- Rémy Bazanguissa-Ganga, Les voies du politique au Congo : essai de sociologie historique, Paris, Karthala, , 472 p. (ISBN 978-2-86537-739-8, lire en ligne)
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- Philippe Moukoko, Dictionnaire général du Congo-Brazzaville, alphabétique, analytique et critique avec des annexes cartographiques et un tableau chronologique, Paris, L'Harmattan, , 2e éd., 556 p. (ISBN 978-2-343-16574-5, lire en ligne)
- Marcel Soret, Histoire du Congo : capitale Brazzaville, Berger-Levrault, , 237 p. (ISBN 978-2-7013-0110-5)
Articles connexes
Liens externes
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