Guy Brice Parfait Kolélas
Guy Brice Parfait Kolélas, né le à Brazzaville (république du Congo) et mort le à Dugny (France)[1], est un économiste, haut fonctionnaire et homme politique congolais.
Guy Brice Parfait Kolélas | |
Fonctions | |
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Député de la république du Congo | |
– | |
Élection | 24 juin 2007 |
Réélection | 15 juillet 2012 16 juillet 2017 |
Circonscription | Kinkala (Pool) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Brazzaville (république du Congo) |
Date de décès | (à 61 ans) |
Lieu de décès | Dugny (France) |
Nature du décès | Covid-19 |
Nationalité | Congolais |
Parti politique | Union des démocrates humanistes-YUKI |
Père | Bernard Kolélas |
Fratrie | Euloge Landry Kolélas |
Diplômé de | Université de Dijon Université de Mulhouse Université de Besançon Université Marien-Ngouabi |
Profession | Économiste, Enseignant |
Il était le principal opposant au président Denis Sassou-Nguesso de 2015 à sa mort.
Biographie
Jeunesse et études
Né à Brazzaville (République du Congo) le , il est le fils de l'ancien Premier ministre du Congo-Brazzaville, Bernard Kolélas[2] et de Jacqueline Kolélas née Mounzénzé[3], ainsi que le frère d'Euloge Landry Kolélas.
Il commence ses études universitaires en économie à l'université Marien-Ngouabi de Brazzaville en 1983. Ensuite, il les poursuit en France où il parachève sa formation d'économiste, d'abord à l'université de Besançon, en 1985, puis à l'université de Mulhouse. En 1987, il obtient le diplôme de 3e cycle d'études supérieures spécialisées (DESS) en économie et gestion des transports internationaux à Mulhouse-Colmar (université de Mulhouse) en France. Puis, il poursuit ses études jusqu'à l'obtention d'un doctorat en économie, option économie industrielle à l'université de Dijon (France) en 1993. L'intitulé exact de sa thèse de doctorat dirigée par le Professeur Jean Magnan de Bornier[4], est : "La firme et les alternatives stratégiques : intégration verticale - contrat de long terme, intégration verticale - marché"[5].
Il donne des cours d'économie, de transports et de techniques commerciales à l'université de Dijon jusqu'à l'obtention de son doctorat[6], puis rentre au Congo où il devient fonctionnaire. Économiste principal à la retraite, il a fait valoir ses droits à la retraite en 2018[pertinence contestée][réf. souhaitée].
Débuts
Durant son séjour en France, il est dans un premier temps proche du Parti communiste français de 1983 à 1993, puis dans une certaine mesure du Rassemblement national[7], avant de basculer définitivement sur la ligne politique de son père, l'homme d'État congolais et ancien Premier ministre du Congo-Brazzaville, Bernard Kolélas[8], aux convictions libérales, républicaines, et humanistes[9].
Ministre et bascule dans l'opposition
De 2008 à 2009, il est ministre de la Pêche maritime et continentale chargé de l'aquaculture[10], puis Ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'État[11] du au .
À partir de 2007, il est élu, puis réélu député national de la circonscription électorale du district de Kinkala (Département du Pool)[12].
Après avoir été en 1989[13] parmi les premiers militants du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), il devient membre (2006-2008), puis coordonnateur du bureau exécutif national du parti de 2008 à 2012, avant d'en devenir le secrétaire général de 2012 à , date de son éviction de ce parti politique[14].
En 2015, encore Ministre de la République en fonction, il s'oppose farouchement au changement de la Constitution congolaise de 2002 et contre l'organisation du référendum constitutionnel de 2015 qui actait la candidature à un troisième mandat[15] du président de la république sortant, Denis Sassou-Nguesso.
Élection présidentielle de 2016
En 2016, il est candidat à l'élection présidentielle du scrutin anticipé du . Arrivé en deuxième position[16], il ne reconnaît pas la victoire de Denis Sassou-Nguesso et appelle les Congolais à contester de manière pacifique le résultat du scrutin, aux côtés de 3 autres candidats[17]. Ils accusent en effet Denis Sassou-Nguesso d'avoir planifié et organisé une vaste campagne de tricherie électorale visant à se faire réélire dès le premier tour[18].
Avant de fonder son propre parti politique, l'Union des Démocrates Humanistes-YUKI (UDH-YUKI) en 2016[19], devenu aujourd'hui le principal parti politique d'opposition en République du Congo ; Guy Brice Parfait Kolélas est en 2015 l'un des fondateurs et jusqu'en 2016 vice-président de la plateforme d'opposition dénommée l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC)[20].
De 2007 à 2021, il est secrétaire permanent de la Conférence des Démocrates Humanistes Africains (CODEHA). De 2017 à 2021, il est le président national de l'UDH-YUKI. En 2018, il fait son entrée comme membre au sein de l'opposition républicaine.
Au plan international, il a été Président de la Commission Régionale des Pêches de Golfe de Guinée (en abrégé COREP) de 2008 à 2009. Puis, Président de la Commission Technique Spécialisée n°8 de l'Union africaine chargée des Services Publics, Urbanisme (en abrégé CTS no 8) de 2013 à 2015. Il est depuis 2019, pour un mandat de deux ans, Vice-Président du Réseau Libéral Africain, zone Afrique centrale.
Élection présidentielle de 2021 et décès
Le , Guy Brice Parfait Kolélas est investi candidat à l'élection présidentielle par son parti, l'Union des démocrates humanistes-YUKI (UDH-YUKI)[21].
Le , à quelques jours de la présidentielle, il est diagnostiqué positif au Covid-19 et hospitalisé. Le , jour du vote, il est évacué par avion médicalisé en France[22]. Son décès est constaté entre 1h et 2h du matin dans l'avion, qui atterrit à l'aéroport de Paris-Le Bourget[23],[24],[25]. Le 23 mars, les résultats de l'autopsie, effectuée par l'Institut médico-légal de Paris, confirment sa contamination au SARS-CoV-2, ainsi que sa mort par insuffisance cardio-respiratoire due à une pneumopathie diffuse sévère[26].
Ces résultats sont cependant contestés par une partie de la population congolaise, qui estime qu'il aurait été empoisonné par le régime. Christian Cyr Rodrigue Mayanda, son directeur de campagne, rappelle à cette occasion que Guy Brice Parfait Kolélas avait déjà fait l'objet d'une tentative d'empoisonnement l'année précédente[27].
Notes et références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- « Bernard Kolélas – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Mémoire : Jacqueline Kolélas, dix ans après... | adiac-congo.com : toute l'actualité du Bassin du Congo », sur www.adiac-congo.com (consulté le )
- « Jean Magnan de Bornier — Wikiberal », sur www.wikiberal.org (consulté le )
- Guy Brice Parfait Kolelas, La firme et les alternatives stratégiques : intégration verticale - contrat de long terme, intégration verticale - marché, Université de Bourggogne, (lire en ligne)
- « Biographie », sur udh-yuki-france.org
- « Présidentielle au Congo: Kolélas défie de nouveau Sassou et son « État policier » », sur TV5MONDE, (consulté le )
- « Décès de Bernard Kolélas, ex-Premier ministre et ancien maire de Brazzaville – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Biographie – UDH-YUKI » (consulté le )
- « Formation d'un nouveau gouvernement au Congo », sur Afrik.com, (consulté le )
- « Congo: remaniement ministériel après la présidentielle – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Invité Afrique - Guy-Brice Parfait Kolélas: «en Afrique quand on manifeste, il y a un bain de sang» », sur RFI, (consulté le )
- « Congo/Partis : Lancement sous peu d’une campagne d’adhésion au Mcddi sur l’ensemble du territoire national », sur ACI, (consulté le )
- SIKA Jean Jacques, « Guy Brice Parfait Kolelas perd tous les attributs du MCDDI », sur Les Echos du Congo Brazzaville (consulté le )
- Agence Ecofin, « Congo: la deuxième force de la majorité se prononce contre un 3eme mandat de Denis Sassou-Nguesso », sur Agence Ecofin (consulté le )
- « Congo-Brazzaville : Guy-Brice Parfait Kolélas a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- AFP, « Au Congo, l'élection du président sortant toujours contestée », sur Libération (consulté le )
- Perspective Monde, Université de Sherbrooke, Québec, Canada, « 20 mars 2016: Réélection de Denis Sassou-Nguesso à la présidence de la République du Congo. », sur https://perspective.usherbrooke.ca/, (consulté le )
- « Congo, Création d'un nouveau parti politique / Guy-Brice Parfait Kolélas crée L'UDH-YUKI | Africa24 », sur www.africa24tv.com (consulté le )
- Audrey-Anne Nadeau, Université de Sherbrooke, Québec, Canada, « Un tournant étrange pour la démocratie à Brazzaville », sur https://perspective.usherbrooke.ca/, (consulté le )
- « Congo-Brazzaville : Parfait Kolélas investi candidat pour la présidentielle », sur RFI, (consulté le )
- « Présidentielle au Congo: fin du vote, l'opposant à Sassou évacué vers la France », sur lepoint.fr,
- « Congo-Brazzaville : Guy-Brice Parfait Kolelas, principal opposant de Denis Sassou Nguesso meurt du Covid-19 », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Présidentielle au Congo-Brazzaville : décès du principal opposant Guy-Brice Parfait Kolelas », sur France 24, (consulté le )
- Le Point Afrique, « Congo : le principal opposant, positif au Covid-19, décédé », sur Le Point, (consulté le )
- Jeune Afrique Afrique, « Congo : Guy-Brice Parfait Kolélas n’a pas été empoisonné, selon les résultats de l’autopsie », sur Jeune Afrique, (consulté le )
- Agnès Faivre, « Congo : polémique autour des causes de la mort de l’opposant Kolelas », sur Le Point, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- (en) John Frank Clark et Samuel Decalo, « Guy Brice Parfait Kolélas », in Historical Dictionary of Republic of the Congo, Scarecrow Press, 2012, p. 235 (ISBN 9780810849198)
Articles connexes
Liens externes
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