Populisme (politique)

Dans son acception générale actuelle le mot populisme désigne une approche politique qui a tendance à opposer le peuple aux élites politiques, économiques ou médiatiques.

Pour les articles homonymes, voir Populisme.

Une caricature de 1896 dans laquelle William Jennings Bryan, un fervent partisan du populisme, avale le symbole du Parti démocrate d'Amérique.

Le sentiment d'être exclu de l'exercice du pouvoir, même quand il a été élu démocratiquement, est à la base de cette attitude qui touche aussi bien des sensibilités politiques de droite que de gauche. Le populisme se réfère à un peuple qu'on estime exclu du pouvoir et non écouté par la démocratie représentative jugée coupée des réalités.

Exploité parfois par des partis activistes, ce courant de pensée politique peut prendre des aspects démagogiques en préconisant et/ou soutenant des solutions simplistes à divers problèmes sociaux, économiques et politiques. Le mot populisme est fréquemment utilisé dans un sens péjoratif, notamment pour discréditer les adversaires politiques en effectuant un rapprochement avec la naissance des fascismes dans les années 1920.

Si le populisme a pris des formes variées depuis le XIXe siècle, sa présence semble s’affirmer depuis la fin du XXe siècle dans le monde occidental, dans un contexte de mondialisation et de déplacements de populations. Aussi, on retrouve souvent des thèmes communs au populisme et au nationalisme, ce qui amène la notion de national-populisme.

Cependant la pertinence de l’utilisation du mot « populisme » et sa définition sont toujours sources de débats[1].

Histoire du mot

Origine et premières occurrences

Formé du radical latin « populus » qui signifie « peuple » et du suffixe -isme (ou -iste pour l’adjectif « populiste » ), le substantif « populisme » est apparu, en français en 1912, sous la plume de Grégoire Alexinsky, dans sa Russie moderne[2],[3]. Il dérive du mot « populiste » auquel le Larousse mensuel illustré donnait le sens de « membre d'un parti prônant des thèses de type socialiste (en Russie) »[4].

Tous deux servent à désigner des mouvements politiques apparaissant au XIXe siècle : en Russie depuis les années 1860 (« Les narodniki de l'Empire russe, en « allant au peuple », rêvaient de restaurer une communauté perdue »[5]) et aux États-Unis dans les années 1890[6] (« le populisme rural et petit-bourgeois voulut réincarner le peuple fondateur de la démocratie américaine »[5]), où il était question pour le Parti populiste américain (le People’s Party) que le peuple se réapproprie ce que lui avait volé Wall Street et le capitalisme[7].

Sens littéraire

Léon Lemonnier réutilise en 1929 le terme pour désigner une nouvelle école littéraire dont il a écrit le manifeste. Cette doctrine littéraire, se présentant comme inspirée par le naturalisme, entendait ramener la littérature à l'humble niveau des vies « médiocres », débarrassée de toutes « ces doctrines sociales qui tendent à déformer les œuvres littéraires »[5].

Sens politique

Selon le politologue Jean-Yves Camus et l'historien Nicolas Lebourg, le premier usage du mot « populisme » en France, dans le sens politique courant encore au début du XXIe siècle, serait le fait de François Duprat[8] en 1975 : ce dernier, reprenant l'autodéfinition du Front National par Jean-Marie Le Pen, « louait cette « droite nationale, sociale et populaire » latino-américaine »[9].

Avant les années 1990, les termes « populisme » et « populiste » pouvaient désigner divers courants politiques se référant au peuple, parmi lesquels le parti de centre droit ÖVP autrichien ou le SHP (tr) turc au centre gauche qu'on a tendance depuis à ne plus vouloir qualifier ainsi, leur préférant le label de « populaire »[Note 1]. Si le terme « populisme » est péjoratif dans les années 2010 en politique[10], les politiques dites « populistes » peuvent être très différentes : différences gauche/droite[Note 2]. Parmi ces derniers, l'Europe suscitait en 2005 les peurs d'une moindre protection sociale (76 %), d'une montée du chômage (86 %), d'un afflux d'immigrés (76 %) et d'une perte d'identité nationale (72 %). Pour les nonistes de gauche, si les chiffres s'élevaient à 85 % pour l'État-providence et 90 % pour le chômage, ils n'atteignaient « que » 45 % pour les immigrés et 42 % pour l'identité nationale[11], et entre populismes d'Europe et d'Amérique du Sud[10]. L'historien Philippe Roger déclare que le mot populisme « désigne un complexe d'idées, d'expériences et de pratiques qu'aucune typologie, si fouillée soit-elle, ne saurait épuiser »[5].

Depuis les années 1980, les mouvements et partis considérés comme populistes ont connu divers succès dans de nombreuses démocraties du premier monde, telles que le Canada, l'Italie, les Pays-Bas, et les pays scandinaves.[réf. nécessaire]

Définitions et analyses

Sens péjoratif

La définition du populisme a largement varié au cours des époques, mais le terme a généralement été employé pour définir un appel aux intérêts du « peuple », la démagogie, et comme un fourre-tout politique. Pour le politiste Stéphane François, « le populisme est divers, d’où la difficulté d’en cerner les contours : son expression dépend du lieu où il est né, elle est liée à l’histoire du pays dans lequel il se développe. En outre, ce terme est abondamment utilisé comme disqualifiant, ce qui ne facilite pas sa compréhension. [...] Le cœur du populisme, son essence, n’est pas la critique des élites – les leaders populistes sont d’ailleurs rarement issus du « peuple », bien au contraire –, mais le rejet du pluralisme de l’offre politique. Sauf que, sans pluralisme politique, il n'y a pas de démocratie »[12].

Daniele Albertazzi et Duncan McDonnell définissent le populisme comme une idéologie « [qui] oppose un peuple vertueux et homogène à un ensemble d'élites et autres groupes d'intérêts particuliers de la société, accusés de priver (ou tenter de priver) le peuple souverain de ses droits, de ses biens, de son identité, et de sa liberté d'expression[13]. »

Pour Jean-Pierre Rioux, le populisme désigne l'instrumentalisation de l'opinion du peuple par des partis et des personnalités politiques qui s'en prétendent le porte-parole alors qu'ils appartiennent le plus souvent aux classes sociales supérieures[14]. Pour Philippe Breton, en démocratie, le peuple étant souverain son vote ou son opinion ne peut à proprement parler être qualifiée de populiste. C'est la manipulation du peuple dont se rend coupable l'homme politique qui relève du populisme[15].

Poncif et volonté de disqualifier l'adversaire politique

Pour Vincent Coussedière, professeur de philosophie lui-même engagé dans le populisme[réf. nécessaire], le mot appartient à la « novlangue » et est un « poncif ». Son utilisation pléthorique fonctionne « comme une idéologie paresseuse, par laquelle les élites politiques et intellectuelles cherchent à éviter le défi qui leur est posé: reconstruire une véritable offre politique »[16]. Le rapprochement fréquent de ce mot avec les termes « extrême droite » et « nationalisme » serait peu précis et non dénué d'ambiguïtés. Il réfute « l'extrémisation à tout va de mouvements qui n'ont rien d'extrême » et met en doute le caractère seulement « protestataire » que l'on se plait à appliquer à ces mouvements et que les médias opposent de manière factice à des « partis de gouvernement » alors même que ces mouvements peuvent se trouver au pouvoir dans certains pays[16]. De plus, comme l'explique Ugo Palheta par exemple dans son livre La possibilité du fascisme, l'étiquette « populiste » ne déplait pas aux partis d'extrême droite qui aiment à se dire du côté du peuple, contrairement à l'étiquette « fasciste » ou « fascisant »[17].

D'après Catherine Colliot-Thélène, qualifier un mouvement politique de « populiste » « est un obstacle à une analyse sérieuse des transformations de la politique, en Europe ou aux États-Unis », « c’est bien sûr un terme qui disqualifie les opinions et les individus » et « le populisme est devenu, dans le langage courant, le nom d’une dissidence qui peut se manifester dans des mouvements extérieurs [aux] partis politiques classiques ou à l’intérieur de ceux-ci », or la méfiance envers les partis traditionnels et les élites a « ses raisons, et celles-ci sont fondées puisque, après tout, ce sont ces élites – partis de gauche et de droite confondus en Europe, Partis républicain et démocrate aux États-Unis – qui ont conduit, depuis plusieurs décennies, des politiques économiques ayant créé des inégalités sociales dans des proportions inédites depuis la fin de la seconde guerre mondiale »[18].

Chloé Morin, experte-associée à la Fondation Jean-Jaurès, proche du Parti socialiste et ancienne conseillère de Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, considère de manière semblable que le « terme est utilisé pour disqualifier l’adversaire, et pour exclure des questions et des acteurs du débat public. Cela permet de taxer de déraisonnable certains interlocuteurs ou sujets. »[19]

Sens noble

Jean-Claude Michéa dans sa préface à La Révolte des élites et la trahison de la démocratie de Christopher Lasch donne un sens noble au populisme entendu au sens historique du terme comme un « combat pour la liberté et l'égalité mené au nom des vertus populaires ». C'est en ce sens original que le populisme peut se déployer chez l'historien américain en tant que « critique des élites capitalistes avancées ». Le populisme n'est rien d'autre que l'effort des gens simples pour échapper à l'emprise croissante des experts sur l'organisation de leur vie. Cette « critique des élites capitalistes avancées » est reprise par le philosophe italien Diego Fusaro, qui forge à cette fin le concept de « globocratie ». Cette dernière est, selon lui, « anonyme et impersonnelle, déterritorialisée et sans culture, sans États et sans force résiduelle en état de la freiner »[20].

Christopher Lasch analyse la sécession des élites d'avec le mode de vie simple et rustique des gens ordinaires et le besoin des élites d'imposer des normes de vivre ensemble pour mieux s'en exempter elle-même et vivre en marge du plus grand nombre. Les élites emploient le terme de « populisme » pour dissimuler les critiques qui leur sont adressées. En réalité, le populisme vise une conception de la démocratie plus exigeante où le plus grand nombre est capable de juger des affaires publiques et se trouve ainsi responsabilisé[21].

Cette analyse historique et sociologique qui vise à une critique des élites trouve un écho en France sous la plume de Christophe Guilluy qui écrit : « Parce qu'elle est susceptible de remettre en cause les choix des classes dirigeantes, la diabolisation du peuple par le populisme reste une nécessité »[22]. L'accusation de « populisme » est un paravent commode utilisé par les classes dirigeantes pour se prémunir des critiques.

Tentatives de trouver des éléments constitutifs

Dans son enquête électorale française, le Centre de recherches politiques de Sciences Po utilise cinq questions pour mesurer le degré de populisme des enquêtés, constituant ainsi une « échelle d’attitude (alpha de Cronbach = 0,685) » :

  1. les députés à l’Assemblée nationale devraient suivre la volonté du peuple ;
  2. les décisions politiques les plus importantes devraient être prises par le peuple et non par les hommes politiques ;
  3. les différences politiques entre les citoyens ordinaires et les élites sont plus importantes que les différences entre citoyens ;
  4. je préférerais être représenté par un citoyen ordinaire plutôt que par un politicien professionnel ;
  5. les hommes politiques parlent trop et n’agissent pas assez.

À l'occasion de l'élection présidentielle française de 2017, le chercheur Luc Rouban relève que « le niveau moyen d’adhésion à ces thèses est très haut puisque 69 % des enquêtés se situent au moins au niveau 4 de l’indice. On peut ensuite « dichotomiser » cet indice, ce qui permet de simplifier les calculs en distinguant les 55 % ayant un niveau élevé de populisme des 45 % ayant un niveau de populisme faible ou modéré »[23].

En 2019, dans son ouvrage L'esprit démocratique du populisme, Federico Tarragoni tente de trouver une définition précise au populisme basée sur l'examen minutieux de ses exemples historiques (narodnikis russes, People's Party aux États-Unis et populismes latino-américains). Il rejette l'idée que le populisme peut être de droite. Selon lui le populisme est intimement lié à une demande démocratique (soit dans un contexte où elle n'existe pas, soit quand elle est trop faible ou corrompue) et donc à un contexte de crise démocratique. De cette crise nait le mouvement populiste, hétérogène, interclasse avec des revendications multiples ayant pour dénominateur commun l'approfondissement de la démocratie et des droits. Ce mouvement est fédéré par l'opposition entre les élites qui accaparent le pouvoir, les richesses, etc. VS le peuple légitime ; ce peuple n'est pas entendu au sens ethnique, national ou de la classe prolétaire. Ce mouvement peut parfois réussir à s'institutionaliser grâce à un leader charismatique ce qui accentue inévitablement ses contradictions internes et l'affaiblit jusqu'à disparition ou le pousse à la dérive autoritaire voire fasciste.

En 2020, Pierre Rosanvallon expose cinq éléments, à ses yeux constitutifs du populisme :

  1. une conception du peuple (le peuple-Un) ;
  2. une théorie de la démocratie (préférence pour la démocratie directe, rejet des corps intermédiaires et domestication des institutions non élues, expression spontanée de la volonté générale) ;
  3. une modalité de la représentation (mise en avant d'un homme-peuple) ;
  4. une politique et une philosophie de l'économie (national-protectionnisme dans une vision souverainiste attentive à la sécurité de la population) ;
  5. un régime de passions et d'émotions (sentiment d'abandon, d'invisibilité, besoin d'un monde plus lisible comblé par des récits d'essence complotiste, volonté d'agir par le dégagisme)[24].

Typologie des mouvements populistes européens

Mark Leonard, cofondateur et directeur du Conseil européen des relations étrangères (ECFR), un think tank basé à Londres, présente une typologie des principaux mouvements populistes en Europe qui sont « nationalistes anti-européens »[25] :

Populisme de prospérité

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L'expression « populisme de prospérité » est utilisée par le chercheur Jean-Yves Camus de l'Institut de relations internationales et stratégiques pour qualifier les mouvements politiques populistes qui ont émergé dans les pays scandinaves[27] à partir des années 1970[28] et ensuite dans d'autres régions prospères d'Europe « lorsque ceux qui possèdent une part plus ou moins importante de la richesse refusent de la partager, développent des valeurs fondamentalement inégalitaires, xénophobes et ultranationalistes »[29]. Il s'agit toujours selon Jean-Yves Camus d'« un mouvement d'égoïsme qui se produit dans une société en bonne santé, mais qui refuse la société multiculturelle et le partage du gâteau »[30].

Ces mouvements sont apparus :

Spécificités nationales

Le populisme est apparu avec les démocraties modernes mais il semble avoir connu selon certains historiens une première existence sous la République romaine[32],[33].

Allemagne

Le , le mouvement d'extrême droite Alternative für Deutschland recueille entre 10 % et 23 % des voix lors des trois scrutins pour les parlements régionaux[34].

Pays latinoaméricains

Le terme de populisme est aujourd'hui surtout utilisé pour qualifier certains régimes en Amérique latine. Presque tous les pays d'Amérique latine ont connu un régime populiste au cours du XXe siècle. On peut par exemple citer ceux de Juan Perón en Argentine de 1946 à 1955, de Getúlio Vargas au Brésil de 1930 à 1945 ou de Cárdenas au Mexique[35].

Donald Trump (haut), candidat républicain victorieux de l'élection présidentielle américaine de 2016, et Bernie Sanders (bas), candidat à la primaire démocrate de 2016. Leurs campagnes ont toutes deux été considérées comme populistes, à différents niveaux.

États-Unis

Le mot de « populisme » se réfère d'abord à un mouvement politique organisé dans la seconde moitié du XIXe siècle aux États-Unis par des agriculteurs confrontés à des tarifs prohibitifs qu'un accès privilégié au domaine public avait permis aux compagnies de chemin de fer de leur imposer. D'autres catégories de la population ayant leurs propres revendications les ont rejoint : des femmes demandent le droit de vote, des ouvriers le droit à se syndiquer, des noirs la fin de la ségrégation[36]. D'autres mouvements, notamment ouvriers, se sont organisés contre des taux d'intérêt qu'ils jugeaient abusifs[réf. nécessaire].

Une lecture de l'histoire considère que le populisme a été le moteur de la guerre d'indépendance des États-Unis et a œuvré au façonnement des jeunes États-Unis ensuite[37].

Plus récemment, la victoire du candidat républicain Donald Trump à l'élection présidentielle de 2016 est considérée comme un triomphe du populisme aux États-Unis[38],[39]. L'un des candidats à la primaire démocrate visant la même élection, Bernie Sanders, est lui aussi parfois vu comme l'incarnation d'un populisme de gauche[40],[41].

France

  • Histoire

Dans La gauche et le peuple (2017), Jacques Julliard explique ainsi l'émergence du populisme : il existait en France, depuis la Révolution française, une alliance entre le peuple et la bourgeoisie qui a permis à la gauche de remporter la victoire dans les urnes et d'exercer le pouvoir. Ce rapprochement entre le peuple et la bourgeoisie s'opérait via l'idée de progrès, qui permettait à celle-ci d'entraîner le peuple dans son sillage. La crise du progrès se traduit par un divorce croissant entre le peuple et la bourgeoisie, qui ne trouvent plus de terrain commun. Le peuple retrouve des réflexes conservateurs en matière sociétale (refus du mariage homosexuel par exemple) et revendique avant tout un besoin de sécurité en matière économique et culturelle. Au contraire, la bourgeoisie progressiste s'émancipe des carcans imposés à la Libération pour affirmer ses valeurs d'autonomie et de mobilité. Dès lors, la bourgeoisie progressiste ne recherche plus le soutien des couches populaires, et celles-ci se trouvent livrées à elles-mêmes[Note 3].

Le philosophe Jean-Claude Michéa a une opinion différente sur la question. Pour lui, le progrès a intrinsèquement des limites, et n'est pas forcément le moteur qui améliore le sort des couches populaires. Le concept de « common decency » (morale commune), emprunté à George Orwell, et qui en appelle à une vie simple et honnête, témoigne plutôt d'une défiance envers la science et le progrès technique qui complexifient l'existence. Dès lors, le populisme ne témoigne pas d'un divorce entre le peuple et l'élite, qui pourrait se résorber, mais d'une situation normale dans laquelle le peuple affirme ses propres valeurs et sa résistance à l'oligarchie. Le populisme est le terme par lequel l'élite tente de stigmatiser et de discréditer le peuple et ses revendications.

  • Développement lors du XXe siècle

Dans la foulée des nationalismes, le thème de l'émancipation du peuple a inspiré de nombreux partis politiques dits « populistes ». Le boulangisme, ainsi que le poujadisme sont des mouvements parfois considérés comme populistes, tout comme l'est aujourd'hui le Front national en ce sens qu'il est, selon l'historien Michel Winock, « un mouvement protestataire contre les élites […] à commencer par les énarques, les intellectuels, les politiciens éloignés de la réalité populaire. C'est un national-populisme […] en ce sens qu'il est aussi un mouvement identitaire, nationaliste, protectionniste, xénophobe, islamophobe, antieuropéen »[42]. Le sociologue Federico Tarragoni voit cependant le boulangisme comme « la concrétisation française, sous une forme encore embryonnaire, d'un phénomène politique différent du populisme, le fascisme »[43].

Annie Collovald[Note 4] fait remarquer que le mot « populisme » connaît un nouveau succès depuis les années 1980, comme synonyme de « démagogie » ou d'« opportunisme politique », surtout lorsqu'il s'agit de mouvements d'opposition. Selon cette universitaire en sciences politiques, la catégorie renseignerait moins sur ceux qu'elle désigne que sur ceux qui l'emploient. Collovald met en parallèle le succès du vocable avec la disparition progressive des classes populaires dans les appareils et dans les discours des partis politiques et interprète l'usage croissant du mot « populisme » ou « populiste » comme l'expression d'une méfiance grandissante à l'égard des classes populaires et d'un penchant nouveau pour la démocratie capacitaire voire censitaire.

Dans la continuité de cette analyse, la dénonciation des tendances populistes de certains courants d'opinion peut faire l'objet de plusieurs critiques. Le rejet du populisme peut être une solution de facilité pour discréditer certaines revendications et aspirations des couches populaires. Certains auteurs, comme Laurent Bouvet (politologue) ou Christophe Guilluy, cherchent à mettre en lumière l'« autisme des classes dirigeantes » face aux problèmes vécus par les citoyens et leur attentes qu'elles qualifient de « populistes ».

L'historien-essayiste Emmanuel Todd remarquait déjà en 1998 que « le populisme est une catégorie absolument étrangère à la culture politique française. Il est inconcevable, au pays de 1789, 1830, 1848, 1871 et 1936 », toutes révolutions politiques qui ne cherchaient guère à éliminer leurs élites bourgeoises. « Ce qui est dénoncé, conclut Todd, c'est donc tout simplement le peuple et son droit à sʼexprimer, par le vote, la grève ou la manifestation[44]. »

  • Au début du XXIe siècle

Pour Raphaël Liogier, « le populisme actuel, contrairement à celui qui a porté Hitler au pouvoir dans les années 1930, ne défend pas la race mais la culture occidentale. On pouvait jadis décrier la culture judaïque, parce que c’était celle de la « race juive ». À l'inverse, parce qu’on ne peut plus être ouvertement raciste, si l’on veut dénigrer des Maghrébins, ce sera sous couvert de rejeter, non pas une race, mais une culture incompatible avec la « nôtre »[45]. »

En 2005, cinq anciens cadres du Front national et du Mouvement national républicain fondent le Parti populiste[46].

Le populisme a depuis cette époque souvent été identifié à l'extrême droite. En effet, comme le souligne Michel Winock, « le populisme n'est pas spécifiquement d'extrême droite. Le mot désigne une confiance dans le peuple, que l'on rencontre dans les discours de Robespierre ou les écrits de Michelet. Mais le populisme a eu tendance à se localiser à l'extrême droite, avec l'ère des masses et de la démocratie parlementaire. L'extrême gauche, elle, était ouvriériste, tandis que l'extrême droite tendait au populisme, sans distinction de classe »[47].

Dans son ouvrage sur le quinquennat Sarkozy[Note 5], le chercheur Damon Mayaffre montre comment une rhétorique selon lui populiste a pu triompher au plus haut sommet de l'État en France comme en Italie au début du XXIe siècle (référence au peuple, dénonciation des élites, discours sensationnalistes, culte du chef ou hyper-présidence).

Pour le philosophe et essayiste Alain de Benoist, « le populisme moderne est né d'une absence d'alternative ». Il laisserait voir la mesure du « fossé séparant le peuple de la classe politique »[48].

Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, « le populisme, c'est l'échec des élites »[49].

Pour Pierre Birnbaum, auteur de l'ouvrage Genèse du populisme[Note 6], celui-ci consiste à opposer les gros aux petits, la finance cosmopolite au bon peuple.

Israël

En Israël, l'entrée sur la scène politique de Benyamin Netanyahou depuis la fin des années 1990 marque le début d'un populisme israélien, certains journaux allant jusque qualifier le Premier Ministre israélien de "pionnier d'un populisme post-moderne" [50]. En prenant la tête du Likoud en 1996, Netanyahou est élu une première fois avec 50,5% face au parti Travailliste de Shimon Peres, qui préconisait des accommodements avec les palestiniens.
En 20 ans, et quatre mandats, le Premier Ministre, Netanyahou, est devenu incontournable. Admiré par une large partie de la population pour sa défense d'une certaine vison d'Israël, ultra-nationaliste socialement, libéral économiquement, forte militairement et dominante régionalement, le Premier Ministre est parfois surnommé « King Bibi »[51]. Ainsi, les idées ultranationalistes sont devenues courantes, portées notamment par les partis de droite comme Le Foyer juif, Shas, Judaïsme unifié de la Torah et Israel Beytenou. Le gouvernement Netanyahou IV est souvent décrit comme « le plus à droite de l'histoire du pays »[52]

Pour la sociologue israélienne Eva Illouz, Netanyahou partage avec Donald Trump aux États-Unis une idéologie commune, ils "gouvernent en démagogues-populistes, prospèrent sur le ressentiment des laissés-pour-compte et promettent une nation forte et agressive. Tous deux accusent leurs adversaires d’être des traîtres à la nation, et n’ont aucun problème à inciter à la haine politique et raciale."[53]

En 2020, le Parti travailliste israélien ne représente plus que 5 sièges sur 120 à la Knesset.

Russie

Au XIXe siècle, l'Empire russe connaissait un mouvement politique qui visait à instaurer un système d'économie socialiste agraire, le mouvement des narodniki (gens du peuple, en russe). Celui-ci était porté par des intellectuels essayant de mobiliser le peuple russe : les agriculteurs. Combattu par la police, le mouvement se fragmenta ensuite en divers groupuscules « populistes », dont Narodnaïa Volia, qui se réclame ouvertement du terrorisme et qui finit par assassiner l'empereur Alexandre II en mars 1881. Le populisme est le thème dominant de l'intelligentsia russe jusqu'à la révolution de 1917.

Suisse

En Suisse, l'UDC (Union démocratique du centre, Schweizerische Volkspartei : Parti suisse du peuple en allemand) est parfois considéré comme un parti populiste par ses adversaires et dans les médias[54],[55]. De fait, il en appelle bien souvent le peuple suisse à voter contre les recommandations de vote du gouvernement. S'appuyant sur la démocratie directe, composante fondamentale du système politique suisse, il lance régulièrement des initiatives populaires ou des référendums sur des thèmes particulièrement sensibles, par exemple l'initiative populaire « Contre l'immigration de masse », acceptée par la majorité des votants en 2014, ou soutient et porte d'autres initiatives, par exemple l'initiative populaire « Contre la construction de minarets », qui a obtenu une majorité des voix en 2009. Christoph Blocher, un leader de ce parti se caractérise par des « discours grandiloquents, des idées simples, une xénophobie assumée, un marketing agressif… » (d'après le quotidien Le Monde), déclarant que « le Front National est de gauche »[56], l'UDC ayant une ligne économique libérale contrairement au Front National[réf. nécessaire].

Notes et références

Notes

  1. Au XXIe siècle, le nom « Österreichische Volkspartei » (ÖVP) est traduit en français par « Parti populaire autrichien » ou « Parti du peuple autrichien », alors qu'au XXe siècle il était usuel de traduire « Parti populiste autrichien ». À partir des élections de 1999, qui permettent son entrée au gouvernement fédéral, c'est désormais le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) qui sera qualifié de « populiste » par les commentateurs français (par exemple : Blaise Gauquelin, « En Autriche, le FPÖ veut imposer le « modèle suisse » du référendum », Le Monde, ). Il en va de même de la traduction du SHP (tr) turc, naguère traduit par « Parti populiste social-démocrate », et que l'on préfère plus récemment traduire par « Parti populaire social-démocrate ». Le CHP turc, aujourd'hui traduit par « Parti républicain du peuple pouvait autrefois être désigné en français par « Parti populiste républicain », le « populisme » étant l'un des six principes du kémalisme.
  2. Selon Vincent Tiberj, chargé de recherche à Sciences Po (Centre d'études européennes-FNSP) : en France « le non de gauche exprime principalement un non social, tandis que les partisans du non de droite considèrent à la fois les questions nationales et sociales
  3. Jacques Julliard et Jean-Claude Michéa, La gauche et le peuple, Paris, Flammarion, coll. « Champs essais », , 320 p. (ISBN 978-2-08-139591-6, EAN 9782081395916, présentation en ligne).
  4. Dans Collovald 2004.
  5. Dans Damon Mayaffre, Mesure et démesure du discours : Nicolas Sarkozy (2007-2012), Paris, Presses de Science-Po, .
  6. Pierre Birnbaum, Genèse du populisme : Le peuple et les gros, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (1re éd. 1979 aux éditions Bernard Grasset sous le titre Le Peuple et les gros : histoire d'un mythe), 280 p..

Références

  1. Franck Nouchi, « Du bon usage du mot « populiste » dans « Le Monde » », Le Monde, 4 juillet 2018l (consulté le ).
  2. G. Alexinsky, La Russie moderne, p. 324 et sqq. ds Quem. DDL t. 26.
  3. Flammarion, 1912, cité dans le Trésor de la langue française informatisé (lire en ligne), populisme.
  4. Trésor de la langue française informatisé (lire en ligne), populiste.
  5. Philippe Roger, « Une notion floue et polysémique », Le Monde, (consulté le ).
  6. Antoine Chollet, « Populisme: une autre lecture est possible », L'Hebdo, no 36, , p. 53 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Serge Halimi, « Le populisme, voilà l’ennemi ! », Le Monde diplomatique,
  8. Francois Duprat, Le Néofascisme en Occident, II, Amérique latine, supplément à La Revue d'histoire du fascisme, 13, novembre 1975, p. 25, cité par Jean- Yves Camus et Nicolas Lebourg in Les droites extrêmes en Europe, Seuil, 2015 (ISBN 978-2-02-109086-4), p. 211.
  9. Camus et Lebourg, Ibid., p. 211.
  10. Nicolas Truong, « Sans une certaine dose de populisme, la démocratie est inconcevable aujourd'hui », Le Monde, (consulté le ) — Entretien d'Ernesto Laclau axé sur la comparaison Europe/Amérique du Sud.
  11. Vincent Tiberj, « Divergences des extrêmes », Le Monde, (consulté le ).
  12. « Le populisme, un terme trompeur », The Conversation, .
  13. (en) Daniele Albertazzi et Duncan McDonnell, « Twenty-First Century Populism » [PDF], Palgrave MacMillan, , p. 3.
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Annexes

Bibliographie

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Documentaire

  • Populisme : l'Europe en danger, de Dominique Tibi (prod.) et de Antoine Vitkine (réal.), Arte, 8 avril 2014, documentaire, 82 minutes.

Articles connexes

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