Explosion démographique
Une explosion démographique est un accroissement démographique très élevé et donc très rapide de la population. Au début de l’ère chrétienne, la Terre était peuplée de 225 millions d’habitants. En 1820, la population a dépassé le milliard d’individus et en , le chiffre est passé à 7 milliards[1]. La population de la Terre n’a pas cessé d’augmenter, depuis que l’homme y habite. Pour 2030, l’ONU annonce en 2012 une population mondiale de 8,5 milliards qui devrait se stabiliser à 11,5 milliards d’habitants entre 2040 et 2050[2].
Une explosion démographique est généralement génératrice de pauvreté et de fragilité économique : les structures économiques et aussi sociales du pays n’ont pas le temps de s’adapter à la taille de la population. Face aux prédictions de l'ONU en 2012[2], on peut se demander comment la population vivra dans cet environnement si les ressources ne peuvent suffire à ses besoins. Quel sera l’avenir des 1,3 milliard d’êtres vivant aujourd’hui dans une pauvreté extrême quand l’excédent de population sera concentré dans le Tiers monde, c’est-à-dire dans l’hémisphère Sud ? Ces questions pourraient obliger les pays riches de l’hémisphère Nord à changer radicalement leur politique, leurs préoccupations et leur façon de vivre[3].
Cependant si le mode de vie occidental peut être incriminé pour certains excès (énergie, aliments), les populations des pays du Sud aspirent à une amélioration légitime de leurs conditions de vie qui les conduira à augmenter leur consommation d'énergie, de ressources minières, alimentaires et d'eau douce et donc leur impact sur la Planète. La modération qualitative des modes de vie de tous ne peut pas être une solution suffisante si le problème quantitatif du nombre d'êtres humains continue de s'aggraver : la planète étant de taille finie, il est inévitable de devoir stopper l'explosion démographique. Quant à savoir quel niveau de population est à la fois compatible avec l'épanouissement de chacun -pas seulement manger à sa faim, donc- et non destructeur en termes d'environnement [4], tout calcul devrait prendre en compte non seulement la possibilité réaliste ou non de nourrir cette population de façon durable, mais également la préservation d'écosystèmes naturels : préservation qui est à la fois légitime éthiquement et utile indirectement à l'Homme sur le plan alimentaire [5], récréatif, culturel et économique en raison de la valeur de la biodiversité ("services rendus par les écosystèmes" ). Ce qui suppose une occupation des terres modéré pour laisser des milieux naturels non occupés par l'agriculture, les pâturages et les villes, des océans non surexploités et une absence de pollution globale de l'air, des sols et des eaux.
Dans le monde
Le taux de fécondité mondial est de 2,3 en 2020, mais avec de grands écarts entre les pays riches et pauvres. Dans la plupart des pays développés, ce taux est insuffisant pour maintenir une population stable, avec les conséquences du vieillissement de la population. En revanche, dans les pays du tiers monde, le résultat d'un taux de fécondité fort - avec un taux de mortalité en chute rapide - est une explosion de population jeune (surtout en Afrique et au Moyen-Orient) qui se manifeste par une pyramide démographique à base très large et sommet fin [6].
Ainsi, la capacité de la planète Terre à donner une vie décente à tout être humain, est intégralement liée à la vitesse à laquelle la population mondiale pourra se stabiliser (malgré la baisse parfois rapide du taux de fécondité déjà en cours, avec l’avancement des programmes d’éducation des femmes dans le tiers-monde)[7]. Le rapport entre la population et environnement est complexe. Selon une étude de la RAND Corporation, dans l'histoire de l'humanité, jamais la population n'a été en aussi bonne santé et aussi bien nourrie[8]. Or, dans un même temps, les modifications de l'environnement ont commencé à s'accélérer : la pollution a augmenté, la menace de l'épuisement des ressources naturelles (surtout l'eau potable)[9] et le réchauffement climatique est une réalité indéniable[10].
Alors, pour réussir ces multiples défis, il serait obligatoire d'abord d’obtenir un taux de fécondité mondial entre 2,05 et 2,10, y compris dans le tiers monde[3]. Les experts en démographie de l'ONU sont assez divisés sur la probabilité d'arriver à une croissance zéro de population avant la fin du XXIe siècle[11]. Tout progrès vers ce but impliquera un sursaut de conscience individuelle et collective envers l'éducation, en particulier l'accès à l'éducation des filles, la planification familiale, et le respect des lois de la nature de notre planète. Ceci sera difficile, mais pas impossible.
Références
- (en) « World Economics », sur www.worldeconomics (consulté le )
- « World Population Prospects, the 2012 Revision », sur esa.un.org (consulté le )
- James H. Lee, « L’explosion démographique, quel avenir pour Gaïa ? », Revue Acropolis, no 242, , p. 5 à 9
- https://www.populationinstitute.org/resources/whypopulationmatters/
- http://www.fao.org/docrep/004/v1430f/V1430F04.htm
- Jack A. Goldstone, « The New Population Bomb », Foreign Affairs, (ISSN 0015-7120, lire en ligne, consulté le )
- « Zero Population Growth - Organizations - TakingITGlobal », sur orgs.tigweb.org (consulté le )
- « Population et Environnement | RAND », sur www.rand.org (consulté le )
- « Pénurie d'eau dans le monde, les chiffres-clés », sur rts.ch (consulté le )
- « Changement climatique : quelles conséquences pour l’Afrique, l’Asie et les populations côtières pauvres ? », sur www.banquemondiale.org (consulté le )
- Pierre Barthélémy, « L’explosion démographique ne s’arrêtera pas au cours de ce siècle », sur Passeur de sciences (consulté le )