Assassinat de Mohamed Boudiaf

L'assassinat de Mohamed Boudiaf est survenu le 29 juin 1992 lorsque le président algérien Mohamed Boudiaf a été tué par l'un de ses propres gardes du corps, Lambarek Boumaarafi, présenté officiellement comme un fondamentaliste islamique et un sympathisant du Front islamique du salut (FIS), alors qu'il s'adressait à une réunion publique à Annaba qui a ensuite été diffusée par la télévision nationale.

Assassinat de Mohamed Boudiaf

Localisation Annaba, Algérie
Cible Mohamed Boudiaf
Date
Auteurs Lambarek Boumaarafi

Il a reçu 3 balles, deux dans la tête et une dans le dos. Il a été président pendant cinq mois, après son retour d'exil au Maroc pour présider le Haut Comité d'État, ce comité fut une autorité politique provisoire chargée de la gestion de l'État à la suite de la vacance du pouvoir après la démission du président en exercice Chadli Bendjedid et l'interruption du processus électoral de 1991.

Mohamed Boudiaf était l'un des rares vétérans de la guerre d'Algérie encore en vie à l'époque. Après Mohamed Khider assassiné à Madrid en 1967, Krim Belkacem, assassiné à Francfort en 1970, et Mohamed Seddik Benyahia, le ministre des Affaires étrangères assassiné à la frontière entre l'Iran et l'Irak alors qu'il travaillait à une sortie de la Guerre Iran-Irak en 1982.

Guerre contre la corruption

Un mois avant son assassinat, il ordonna l'arrestation du général Mostafa Beloucif, accusé devant le tribunal de Blida de détournement de fonds publics[1]. Khaled Nezzar a également été démis de ses fonctions de ministre de la Défense pour les mêmes raisons. Mohamed Boudiaf a également ordonné l'arrestation d'un homme d'affaires de Tamanrasset impliqué dans le trafic de drogue et d'armes à travers le Sahel et l'Afrique subsaharienne, mais le colonel chargé de l'enquête a été assassiné à peine une semaine avant Mohamed Boudiaf.

Assassinat

L'assassinat a commencé par une explosion de grenade sur un côté du podium d'où Mohamed Boudiaf prononçait son discours, ce qui a attiré son attention et celles de ses gardes du corps tandis qu'une autre grenade était lancée sous sa chaise. Les deux explosions ont été suivies par un homme armé vêtu de l'uniforme de l'unité d'intervention d'élite de la police qui est sorti de derrière Mohamed Boudiaf et a vidé sa mitraillette dans le dos du président. Le tireur et au moins 40 autres personnes ont été tués ou blessés dans l'attaque. Parmi les blessés figuraient le ministre de l'Industrie et un haut fonctionnaire provincial.

Situation internationale

L'assassinat de Mohamed Boudiaf a coïncidé avec le lancement par la compagnie pétrolière publique algérienne Sonatrach à Londres d'un premier tour de location à terre dans lequel elle cherchait à participer à des compagnies pétrolières étrangères pour ouvrir de nouvelles installations de production en Algérie. Les prix du pétrole ont augmenté sur les craintes immédiates que le meurtre de Mohamed Boudiaf pourrait déclencher des troubles qui pourraient affecter la production, mais elles ont reculé plus tard dans la journée. Des sources[Lesquelles ?] pensent qu'il pourrait y avoir une perturbation à court terme des exportations de l'Algérie, mais le pays continu de vendre du pétrole.

L'Iran et d'autres membres de gouvernements musulmans[Lesquels ?] ont salué le meurtre du dirigeant algérien[réf. nécessaire], tandis que les États-Unis, l'Organisation de l'unité africaine, la France et d'autres pays occidentaux l'ont condamné. Les dirigeants français en particulier ont exprimé des craintes d'une guerre civile ou d'une prise de contrôle militaire totale de l'ancienne colonie française.

L'attaque contre Mohamed Boudiaf a été le meurtre politique le plus dramatique de l'Afrique du Nord depuis que le président égyptien Anouar el-Sadate a été assassiné par les fondamentalistes islamiques en 1981.

Notes et références

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