Philippe Noiret
Philippe Noiret est un acteur français né le à Lille et mort le à Paris 7e.
Pour les articles homonymes, voir Noiret.
Considéré comme l'un des grands acteurs du cinéma français, il a reçu deux César du meilleur acteur : en 1976 pour Le Vieux fusil et en 1990 pour La Vie et rien d'autre.
Biographie
Jeunesse et formation
Philippe Noiret est issu d'une famille de la petite bourgeoisie provinciale. Son père, Pierre Georges Noiret, descendant d'une vieille souche picarde, est vendeur de faux-cols dans une grande maison de confection, les Établissements Sigrand[1]. Mais il est aussi passionné de littérature, de textes d'auteurs et de poésie. Sa mère, Lucy Clémence Ghislaine Heirman, d'origine belge, est femme au foyer. Dans son enfance, Philippe reçoit une éducation catholique[2].
Après de multiples déplacements (Lille, Boulogne-sur-Mer, Berck, Lyon et même le Maroc entre 1936 et 1938), Philippe Noiret passe son enfance à Toulouse en Midi-Pyrénées, région à laquelle il est resté très attaché.
Philippe Noiret possédait une maison traditionnelle, où il se ressourçait régulièrement, lorsqu'il ne travaillait pas, et où il cultivait sa passion de l'élevage de chevaux à Montréal dans l’Aude, à vingt kilomètres à l'ouest de Carcassonne. C'est dans les environs de sa propriété que l'ultime scène du film La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier a été tournée, scène dans laquelle son personnage se promène à travers la campagne.
Il étudie au lycée Janson-de-Sailly dans le 16e arrondissement de Paris, d'où il est exclu, puis, en , au collège de Juilly en Seine-et-Marne. Vivant mal son état de cancre, il chante à la chorale de la Cigale, filiale des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, avec laquelle il se produira à la Basilique Saint-Pierre de Rome, à Pâques en 1949. Il enregistre aussi un disque comme chanteur sous la direction de François Vercken.
À l'imitation de camarades d'ascendance aristocratique, il obtient pour présent de ses parents, qui vendent leurs alliances pour la lui payer, une chevalière armoriée. C'est également au collège de Juilly que l'un de ses professeurs, père oratorien, lui révèle sa vocation de comédien. Afin de tester ses aptitudes, le Père Louis Bouyer lui propose de mettre en scène des pièces de théâtre, invitant Julien Green et Marcel Jouhandeau aux représentations. Ces deux derniers écrivains confirment le potentiel de Philippe Noiret pour le métier de comédien[3].
En 1949, ayant échoué trois fois au baccalauréat, il abandonne ses études et s'inscrit aux cours d'art dramatique de Roger Blin à Paris, à l'association de l'Éducation par le jeu dramatique (EPJD), fondée par Jean-Marie Conty. Puis il se forme au Centre dramatique de l'Ouest, où il rencontre Jean-Pierre Darras[4].
Carrière au théâtre
En 1953, Philippe Noiret entre au Théâtre national populaire (TNP) après une audition devant Gérard Philipe, Jean Vilar étant absent[5]. Durant sept ans, il connaît la vie de troupe de théâtre, interprétant plus de quarante rôles des grands classiques (Le Cid de Pierre Corneille en 1953, Macbeth de William Shakespeare en 1954, Dom Juan de Molière en 1955, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais en 1956, Le Malade imaginaire en 1957 ou L'École des femmes de Molière en 1958).
Avec la troupe, composée alors, entre autres, de Jeanne Moreau, Silvia Monfort, Laurence Badie, Anne Caprile et Jean Négroni[6], il se produit notamment au Théâtre national de Chaillot et au Festival d'Avignon, créé par Jean Vilar.
Il quitte le TNP en 1960 pour jouer dans la pièce de théâtre Château en Suède de Françoise Sagan, sous la direction d'André Barsacq, au Théâtre de l'Atelier. Dans le même temps, il interprète avec succès au cabaret un duo comique d'actualité politique avec Jean-Pierre Darras (à l'Écluse, aux Trois Baudets, à la Villa d'Este et à l'Échelle de Jacob). À travers leurs personnages de Louis XIV et de Jean Racine, les deux comédiens se moquent de la politique du général de Gaulle et de Michel Debré ou d'André Malraux.
De plus en plus sollicité par le cinéma à partir des années 1960, il abandonne le théâtre pendant trente ans, jusqu'à son retour en 1997 dans Les Côtelettes, de Bertrand Blier, où il joue le rôle « d'un pauvre mec de gauche qui se retrouve en train de glisser à droite »[7]. La pièce est jugée sévèrement par la critique, mais est un succès public.
S'ensuivent L'Homme du hasard de Yasmina Reza, aux côtés de Catherine Rich en 2001, Les Contemplations en 2002 où, seul en scène, il se livre à la lecture du texte de Victor Hugo, et enfin Love Letters d'Albert Ramsdell Gurney avec Anouk Aimée en 2005, correspondance épistolaire de deux personnages durant toute leur vie. Ces pièces sont autant de succès critiques et publics.
Les années 1950-1960 : premiers succès
Formé au théâtre, Philippe Noiret n'envisageait pas à ses débuts de faire une carrière au cinéma[note 1]. Il fait une première figuration dans le film Olivia (1951) : on peut l'apercevoir très brièvement en arrière-plan dans la scène du salon de thé[8].
Sa première véritable expérience cinématographique a lieu en 1955, dans la première réalisation d'Agnès Varda, La Pointe courte. À la dernière minute, il prend la place de Georges Wilson, tombé malade. Il est alors très marqué de se voir pour la première fois à l’écran (marchant de dos), ressentant un certain malaise du fait de son physique, malaise qu'il surmontera lorsqu'il tournera avec Jean Gabin[9].
Il retrouve le grand écran cinq ans plus tard, avec le rôle de l'oncle Gabriel de Zazie dans le métro de Louis Malle (1960). Cependant, son ascension au cinéma est lente. Alors que le paysage cinématographique est marqué par le mouvement de la Nouvelle Vague, il tourne sous la direction de réalisateurs de l'ancienne génération (comme Jean Delannoy, Abel Gance, René Clair, Pierre Gaspard-Huit ou Jean-Paul Le Chanois), dans des films plutôt mineurs de leurs filmographies, le plus souvent dans des seconds rôles. Parallèlement, il commence une carrière internationale sous la direction de réalisateurs comme Peter Ustinov, William Klein, Basil Dearden, George Cukor ou Vittorio De Sica. Certains des films dans lesquels il joue sont de grands succès publics, ainsi Le Capitaine Fracasse dont la vedette est Jean Marais, Les Amours célèbres, Tout l'or du monde avec Bourvil, La porteuse de pain avec Suzanne Flon ou Monsieur avec Jean Gabin.
Après un rôle dur dans Thérèse Desqueyroux de Georges Franju en 1962, il se fait remarquer en 1965 dans Les Copains d'Yves Robert d'après Jules Romains, puis en 1966 dans La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau (Prix Louis-Delluc 1966), film par lequel il accède au haut de l'affiche au côté de Catherine Deneuve. Deux des films dans lesquels il joue à cette époque sont également de grands succès : Tendre Voyou de Jean Becker avec Jean-Paul Belmondo (1966) et La Nuit des généraux d'Anatole Litvak avec Peter O' Toole et Omar Sharif (1967). En 1968, sa carrière prend un nouvel essor avec Alexandre le bienheureux d'Yves Robert. Il obtient les faveurs de la presse et du public pour son rôle de cultivateur soumis à de rudes journées et ayant soudainement décidé d'arrêter de travailler. Le film sort quelques mois avant les événements de mai 68 et les idées libertaires du personnage contribuent à son succès auprès du public.
En 1969, il tourne avec Alfred Hitchcock dans le film d'espionnage L'Étau, au sein d’une distribution comportant des comédiens français, tels Dany Robin, Claude Jade, Michel Subor et Michel Piccoli.
La fin des années 1960 est ponctuée de films tournés à l'étranger et d'échecs retentissants (Clérambard en 1969 ou Les Caprices de Marie en 1970).
Les années 1970 : la consécration
Le second film charnière de la carrière de Philippe Noiret est La Vieille fille de Jean-Pierre Blanc, tourné en 1971. Avec l'immense succès remporté par La Vieille fille, il s'implante définitivement dans le paysage cinématographique français, en confortant sa popularité auprès du public. Toujours en 1971, il tourne La Guerre de Murphy (Murphy's War), film de guerre britannique réalisé par Peter Yates avec Peter O'Toole dans lequel il interprète un ingénieur français travaillant pour une compagnie pétrolière dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale au Venezuela.
Tout au long de sa carrière, Philippe Noiret a fait preuve d’éclectisme dans ses choix, lui permettant de s’imposer aussi bien dans la comédie que dans le drame ou les films noirs. Sa femme, Monique Chaumette, a été une précieuse conseillère[9]. De même, n'ayant pas le physique de jeune premier, il interprète des personnages de « Monsieur Tout-le-Monde », tout en jouant avec son image. Il est sollicité pour des rôles de personnages odieux comme il avait déjà joué dans La Porteuse de pain (1963), pour des films avec une dimension engagée (comme Trois frères en 1980, interprétant un juge menacé de mort par les Brigades rouges ou Les Lunettes d'or en 1987, avec le rôle d'un homosexuel à l'époque fasciste). On lui refuse le rôle de Porthos au cinéma car « le metteur en scène ne l'a pas trouvé assez grand et a pensé qu'il n'avait pas l'humour du personnage »[10]. Ou encore, il n'hésite pas à accepter des rôles controversés. Ce fut le cas avec La Grande Bouffe de Marco Ferreri aux côtés de Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi et son épouse Monique Chaumette. Ce film délirant, où un groupe d'amis quinquagénaires, désabusés de la vie, décident de se suicider collectivement dans une dernière orgie en se gavant de nourriture et de sexe, provoque un scandale au Festival de Cannes 1973.
Par ailleurs, production franco-italienne, La Grande Bouffe lui ouvre les portes d'une carrière en Italie. Ainsi, dès 1973 il retrouve Marco Ferreri pour Touche pas à la femme blanche. Puis il tourne notamment Mes chers amis de Mario Monicelli (1975), dont l'énorme succès le fait définitivement adopter par le public italien et dont il tournera la suite en 1982 (Mes chers amis 2), Le Désert des Tartares de Valerio Zurlini en 1976, Trois frères de Francesco Rosi en 1980, La Famille d'Ettore Scola en 1986, Les Lunettes d'or de Giuliano Montaldo en 1987, puis Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore en 1988 ou Le Facteur de Michael Radford en 1994. Au total, il tournera une vingtaine de films en Italie.
De même, les années 1970 sont marquées par sa rencontre importante avec le réalisateur Bertrand Tavernier. Comme il avait tourné dans Poil de carotte (1973), premier film d’Henri Graziani, Philippe Noiret s’attache à tourner avec les réalisateurs se lançant dans leur première œuvre. Il aide ainsi Tavernier à monter son premier film, L'Horloger de Saint-Paul (1974), et devient un de ses comédiens fétiches marqué par une longue collaboration et une grande complicité (il a été le témoin de mariage de Bertrand Tavernier).
Après cette première expérience de L'Horloger de Saint-Paul, ils tournent encore sept films ensemble : Que la fête commence (1975), Le Juge et l'Assassin (1976), Coup de torchon (1981), La Vie et rien d'autre (1989) et La Fille de d'Artagnan (1994), films dans lesquels il endosse les premiers rôles ; et il effectue quelques participations amicales, d'une part dans Une semaine de vacances (1981) où il reprend son personnage de L'Horloger de Saint-Paul (le temps d'une scène, ce dernier évoque les événements relatés dans le film précédent et présente un personnage plus apaisé ayant tiré des leçons de la vie) et d'autre part, dans Autour de minuit (1986). De plus, La Mort en direct (1980) aurait pu porter à neuf le nombre de leur collaboration, puisque Philippe Noiret devait interpréter le rôle du mari de Romy Schneider. Cependant, absent des plateaux de cinéma pour cause de santé, il est remplacé par Max von Sydow.
Le , il obtient son premier César du meilleur acteur pour son rôle dans Le Vieux Fusil de Robert Enrico. Il prend le rôle d’un médecin qui venge la mort de sa femme et sa fille, sauvagement assassinées par des soldats SS, à la fin de l'Occupation allemande. Le film remporte un énorme succès[11], et avec ce personnage fou de douleur face à la mort de sa femme interprétée par Romy Schneider, il impose l'image d'homme séduisant. Le face-à-face avec Romy Schneider, marquée par la vie, et malgré des débuts délicats, se révèle finalement une belle rencontre humaine entre les deux acteurs et donnera lieu à de grands moments de cinéma (notamment lors de la séquence tournée à La Closerie des Lilas qui relate la rencontre entre Julien Dandieu et celle qui deviendra l'épouse adorée du personnage. Il lui déclare de but en blanc qu'il l'aime et qu'il désire l'épouser après l'avoir regardée en silence)[9]. Il retrouve par la suite des personnages charmants, notamment face à Catherine Deneuve, Sabine Azéma, Charlotte Rampling (Un taxi mauve), Simone Signoret, Fiona Gélin ou Ornella Muti. Du fait de cette image qu'il impose désormais, il devient le premier homme à faire la couverture du magazine féminin Elle en 1978[12].
En 1978, il prête sa voix au spectacle de nuit La Cinéscenie du Puy du Fou, aux côtés d'Alain Delon, Jean Piat, Suzanne Flon ou encore Robert Hossein.
Cependant, la fin des années 1970 est marquée par quelques difficultés connues par l'industrie cinématographique et des projets ne voient pas le jour. Philippe Noiret s'engageant sur certains de ces projets et attendant leur aboutissement, il tourne alors moins de films. Ou bien certains films sont entrepris mais ne sont pas menés à terme, comme Coup de foudre de Robert Enrico (1977) avec Catherine Deneuve, qui est arrêté au bout d’une semaine de tournage. Puis il reste un an sans tourner, étant malade.
Les années 1980 : une figure incontournable du cinéma français
Philippe Noiret revient sur grand écran dans les années 1980 avec Pile ou Face de Robert Enrico.
Durant cette décennie, il devient un acteur incontournable du paysage cinématographique, tournant avec les réalisateurs reconnus : Pierre Granier-Deferre, Alain Corneau, Philippe de Broca, Bertrand Tavernier, Claude Chabrol, Claude Zidi ou Ettore Scola, ainsi que dans de multiples films ayant connu le succès. Il joue également des films au budget important comme Fort Saganne d’Alain Corneau (1984) ou Chouans ! de Philippe de Broca (1988).
En 1984, il tourne le premier volet de la trilogie à grand succès Les Ripoux de Claude Zidi, un tandem tonitruant de flics formé avec Thierry Lhermitte, où il initie celui-ci, policier novice sorti de l’école, aux petites combines à l'amiable avec les truands. Il retrouvera son personnage de René Boisrond en 1990 dans Ripoux contre ripoux, puis Ripoux 3 en 2003. Régine, Line Renaud et Grace de Capitani endossent le costume de leurs compagnes prostituées.
En 1986, il tourne Masques de Claude Chabrol, critique de la télévision et du monde bourgeois. Il prend les traits d’un animateur de télévision qui derrière sa bonhomie cache une figure exécrable, n'hésitant pas à séquestrer et tuer pour arriver à ses fins. En 1988, il tourne Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore qui le rend internationalement célèbre, notamment du fait de son accueil extrêmement chaleureux au Festival de Cannes 1989, ou encore La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier pour lequel il reçoit son second César du meilleur acteur en 1990.
Les années 1990-2000 : une période en retrait
Dans les années 1990, Philippe Noiret continue à tourner parmi ses films les plus notables comme Uranus de Claude Berri (1990), J'embrasse pas d'André Téchiné (1991) où il endosse le rôle d’un homosexuel sollicitant les prostitués, Max et Jérémie de Claire Devers (1992) film noir où il interprète le personnage sombre d'un tueur à gages, ou encore Le Facteur de Michael Radford (1994) où il campe le rôle du poète chilien Pablo Neruda exilé en Italie pour protester contre la dictature de González Videla.
En 1996, il retrouve ses deux grands amis Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle dans un trio au sommet avec le film Les Grands Ducs de Patrice Leconte, mais le film n'obtient pas le succès escompté. En 1997, il retrouve son complice Philippe de Broca dans Le Bossu, où il endosse de nouveau le costume du Régent Philippe d'Orléans, vingt ans après Que la fête commence.
En , Gilles Jacob lui remet le Trophée du meilleur ouvrier de France.
Moins sollicité par le cinéma dans les années 2000, il revient sur les planches, avant un ultime succès sur grand écran avec Père et Fils de Michel Boujenah en 2003. Sur le ton de l'humour, il joue le personnage d’un père de famille s’inventant une maladie grave afin de partir en voyage avec ses trois enfants en vue de les réconcilier.
À l'occasion du , alors qu'il l'avait toujours refusée auparavant (estimant que la reconnaissance venait du public), il se voit remettre la décoration de chevalier de la Légion d'honneur par le Premier ministre Dominique de Villepin. Il est alors âgé de 74 ans.
Famille
En 1962, Philippe Noiret épouse la comédienne Monique Chaumette, rencontrée au Théâtre national populaire. Ils ont une fille, Frédérique Noiret (née le [9]) qui est assistante de direction de tournage de cinéma et scénariste. Il est le grand-père de Deborah Grall, également comédienne et n'a pas connu son arrière-petite-fille, Lou, née en 2013.
Dans les années 1980, il a arrêté toute consommation d'alcool à la suite d'une hospitalisation pour de graves douleurs au ventre, mais a continué à fumer deux cigares par jour[9].
Mort
Philippe Pierre Fernand Noiret meurt dans l'après-midi du (vers 18 heures) à son domicile parisien, à l'âge de 76 ans, des suites d'un cancer généralisé[13]. Son ami Jean Rochefort dit de lui : « Un grand seigneur nous a quittés. »
Parmi les hommages officiels, celui du président de la République Jacques Chirac : « Avec lui, c'est un géant qui nous quitte, il restera l'un de nos plus grands acteurs » et celui du ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres : « Philippe Noiret était une immense figure du septième art mais aussi l'un des acteurs les plus aimés et les plus respectés des Français. […] Nous garderons le souvenir de son élégance, dans tous les sens du terme, de sa voix incomparable et reconnaissable entre toutes. »
Ses obsèques sont célébrées en la basilique Sainte-Clotilde à Paris en présence de nombreux cinéastes et comédiens dont beaucoup ont tourné avec lui[14] et du Premier ministre Dominique de Villepin. Très affectés, ses amis Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort préfèrent ne pas assister à la cérémonie. Il est inhumé le au cimetière du Montparnasse (3e division) à Paris, face à la tombe de l'acteur et réalisateur Jean Poiret, de l'autre côté de l'avenue Transversale.
Résidences
- Domaine de Turcy acquis en 1976 sur la commune de Montréal à vingt kilomètres à l'ouest de Carcassonne.
- Rue de Bourgogne, 7e arrondissement de Paris.
- À la fin des années 1960, il acquiert une maison à Mareil-Marly, avec un jardin contigu à celui de Jean Rochefort, son grand ami.
- Il fréquente très souvent, avec son épouse, la ville du Touquet-Paris-Plage, réputée pour ses installations équestres, où il s'adonne à sa passion, le cheval. En hommage, la municipalité a donné son nom à une voie proche du centre équestre, allée Philippe-Noiret.
Théâtre
Années 1950
- 1951 : Volpone de Stefan Zweig et Jules Romains d'après Ben Jonson. Mise en scène d'Hubert Gignoux, Centre dramatique de l'Ouest - Leone
- 1952 : Electre de Sophocle. Mise en scène d'Albert de Médina, création aux « Mardis de l'Œuvre » - Egisthe
- 1952 : Le Malade imaginaire de Molière. Mise en scène d'Henry Grangé, Centre dramatique de l'Ouest - Béralde
- 1952 : Intermezzo de Jean Giraudoux. Mise en scène de Maurice Jacquemont, Centre dramatique de l'Ouest - Crapuce
- 1952 : La Nuit des rois de William Shakespeare. Mise en scène de Jean Deninx, théâtre de l'Œuvre - Messire Tobby Belch
- 1952 : Aux quatre vents du rire. Création d'un spectacle de comédie avec la compagnie Jean Deninx comprenant : Les Précieuses ridicules de Molière, Embrassons-nous, Folleville ! d'Eugène Labiche, Mais n'te promène donc pas toute nue ! de Georges Feydeau et Seul d'Henri Duvernois
- 1952 : Doña Rosita ou Le Langage des fleurs, ou La Fleur merveilleuse de Federico Garcia Lorca. Mise en scène de Claude Régy, création aux « Mardis de l'Œuvre » puis reprise au Théâtre des Noctambules - le professeur d'économie
Années 1950-1960 : au Théâtre National Populaire
- 1953 : La Mort de Danton de Georg Büchner. Mise en scène de Camille Demangeat, Théâtre national populaire - le citoyen Noiret
- 1953 : Dom Juan de Molière. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - le Commandeur
- 1953 : La Tragédie du roi Richard II de William Shakespeare. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - le Duc de Northumberland, un Lord et le geôlier.
Lors de la reprise en juillet 1953 au Festival d'Avignon, il joue les rôles de Sir Étienne Scroop, du geôlier et du Duc de Surrey - 1954 : Ruy Blas de Victor Hugo. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - le Comte de Camporéal et un laquais
- 1954 : Cinna de Pierre Corneille. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Evandre
- 1954 : Le Prince de Hombourg d'Heinrich von Kleist. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - le Comte Reuss et Sparren
- 1954 : Macbeth de William Shakespeare. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Ross, un noble d'Écosse et le deuxième roi
- 1954 : Le Médecin malgré lui de Molière. Mise en scène de Jean-Pierre Darras, Théâtre national populaire - Valère
- 1955 : L'Étourdi de Molière. Mise en scène de Daniel Sorano, Théâtre national populaire : Truffaldin, le vieillard
- 1955 : Dom Juan de Molière. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire (reprise de la pièce) - Dom Louis
- 1955 : La Ville de Paul Claudel. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Avare
- 1955 : Marie Tudor de Victor Hugo. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Simon Renard
- 1956 : Les Femmes savantes de Molière. Mise en scène de Jean-Paul Moulinot, Théâtre national populaire - Vadius
- 1956 : Ce Fou de Platonov d'Anton Tchekhov. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Ossip, un moujik
- 1956 : Le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Bartholo
- 1956 : Cinna de Pierre Corneille. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Evandre
- 1956 : L'Avare de Molière. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - le clerc
- 1957 : Le Faiseur d'Honoré de Balzac. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Justin, le valet de chambre
- 1957 : Le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Bartholo
- 1957 : Le Malade imaginaire de Molière. Mise en scène de Daniel Sorano, Théâtre national populaire - Fleurant et le président dans le divertissement
- 1958 : Lorenzaccio d'Alfred de Musset. Mise en scène de Gérard Philipe, Théâtre national populaire - le Duc Alexandre
- 1958 : Ubu d'Alfred Jarry. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - le Duc de Corlande (dans la première partie) et Soliman (dans la seconde partie)
- 1958 : L'École des femmes de Molière. Mise en scène de Georges Wilson, Théâtre national populaire - Oronte, le père d'Horace
- 1958 : Œdipe de Sophocle, adaptation d'André Gide. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Tirésias
- 1958 : Les Caprices de Marianne d'Alfred de Musset. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - un spadassin
- 1958 : Le Cid de Corneille. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Don Gomès, le Comte de Gormas, père de Chimène
- 1959 : La Fête du cordonnier de Michel Vinaver, d'après Thomas Dekker. Mise en scène de Georges Wilson, Théâtre national populaire - le prince de Lincoln
- 1959 : Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - Marmiteux et « Le Mur »
- 1959 : Mère Courage de Bertolt Brecht. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - le recruteur
- 1959 : Meurtre dans la cathédrale de Thomas Stearns Eliot. Mise en scène de Jean Vilar, Théâtre national populaire - le deuxième tentateur, le quatrième chevalier
- 1960 : Les Femmes savantes de Molière. Mise en scène de Jean-Paul Moulinot, Théâtre national populaire - Vadius
Années 1960
- 1960 : Château en Suède de Françoise Sagan. Mise en scène d'André Barsacq, Théâtre de l'Atelier - Hugo
- 1961 : Les « Béhohènes » de Jean-Pierre Darras et Jean Cosmos. Mise en scène de Jean-Pierre Darras, Théâtre du Vieux-Colombier - un professeur, le pommier, Monsieur Cromagnon, Pythagore, Jupiter, un chevalier, Louis XIV mûr, Benjamin Franklin, un commissaire du peuple, Napoléon, un monsieur de 1925
- 1962 : Les Fochés de Jean Marsan. Mise en scène de Jean Marsan et Marc Doelnitz, Théâtre des Nouveautés - Jacques
- 1964 : Photo-Finish de Peter Ustinov. Mise en scène de Peter Ustinov, Théâtre des Ambassadeurs - Reginald Kinsale et Tommy
- 1966 : Drôle de couple de Neil Simon. Mise en scène de Pierre Mondy, Théâtre de la Renaissance - David
Années 1990-2000
- 1997 : Les Côtelettes de Bertrand Blier. Mise en scène de Bernard Murat, Théâtre de la Porte-Saint-Martin - Léonce[15]
- 2001 : L'Homme du hasard de Yasmina Reza. Mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia, Théâtre de l'Atelier - L'Homme
- 2002 : Les Contemplations de Victor Hugo. Mise en scène Frédéric Bélier-Garcia et Antoine de Meaux, Comédie des Champs-Élysées - Seul en scène
- 2005 : Love letters d'Albert Ramsdell Gurney. Mise en scène de Sandrine Dumas, Théâtre de la Madeleine - Thomas
Distinctions
Récompenses
- 1971 : Prix d’interprétation masculine au Festival de Berlin pour La Vieille fille de Jean-Pierre Blanc
- 1974 : Prix d’interprétation masculine de L’Académie du Cinéma pour L'Horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier
- 1974 : Étoile de Cristal du meilleur acteur pour L'Horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier
- 1976 : César du meilleur acteur pour Le Vieux Fusil de Robert Enrico
- 1985 : Toucan d’or du Festival de Rio de Janeiro pour Les Ripoux de Claude Zidi
- 1989 : Félix du meilleur acteur européen pour La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier
- 1990 : César du meilleur acteur pour La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier
- 1990 : David di Donatello du meilleur acteur pour La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier
- 1990 : Prix Spécial d’interprétation du Festival de Buenos Aires pour La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier
- 1990 : Prix Spécial d’interprétation du Festival d’Assomption pour La Vie et rien d'autre de Bertrand Tavernier
- 1990 : Félix du meilleur acteur pour Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore
- 1990 : British Academy Film Award du meilleur acteur pour Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore
- 2000 : Trophée du Festival de Cannes
- 2000 : Prix Rudolf Valentino
- 2006 : Prix Henri-Langlois - Rencontres Internationales du Cinéma de Patrimoine de Vincennes
Nominations
- 1981 : César du meilleur acteur pour Pile ou face de Robert Enrico
- 1982 : César du meilleur acteur pour Coup de torchon de Bertrand Tavernier
- 1985 : César du meilleur acteur pour Les Ripoux de Claude Zidi
Décoration
Annexes
Bibliographie
- Dominique Maillet, Philippe Noiret, Éditions Henri Veyrier, 1978 (deuxième édition : 1989), 395 p. (ISBN 2851994999)
- Frédérique Noiret et Déborah Grall-Noiret, Philippe Noiret : De père en filles, Éditions Michel Lafon, , 281 p. (ISBN 2749912857)
- Philippe Noiret et Antoine de Meaux, Mémoire cavalière, Éditions Robert Laffont, 2007 (réédition : le livre de poche, 2009), 446 p. (ISBN 2221107934)
- Philippe Noiret et Bruno Putzulu, "Je me suis régalé...", Éditions Flammarion, , 281 p. (ISBN 2081211726)
Articles connexes
Liens externes
- Philippe Noiret au cimetière du Montparnasse sur Cimetières de France et d'ailleurs
- Philippe Noiret et le box-office sur Cinefeed.com
- Philippe Noiret : dossier vidéos sur Ina.fr
- Fragments d'un dictionnaire amoureux sur Le Coin du cinéphage.fr
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Notes et références
Notes
- « Je ne pensais pas du tout faire du cinéma. Toute notre génération, je pense que tous... j'entends Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Belmondo, tout ça... on a eu envie d'être comédiens à travers le cinéma, curieusement. Mais aucun d'entre nous, nous ne pensions faire du cinéma. Aucun. Pour nous, être acteur, c'était être dans une troupe ou ailleurs, et puis, jouer tous les soirs. Et si on gagnait notre vie comme ça, c'était très bien. Et alors, le cinéma est venu, plus ou moins tôt, plus ou moins tard selon les uns les autres, nous demander ». Philippe Noiret, entretien avec Bernard Rapp, documentaire Les Feux de la rampe, de Philippe Azoulay, 2001.
Références
- Dominique Maillet, Philippe Noiret, H. Veyrier, , p. 5
- Dominique Maillet, op. cit., p. 5.
- Dominique Maillet, op. cit., p. 6-8.
- Dominique Maillet, op. cit., p. 9.
- France Inter On s'fait des films 23/08/2018 Retransmission interview P. Noiret sur son embauche au TNP
- « Les Archives du Spectacle », (consulté le 25 avril 2021)
- Philippe Noiret, cité dans le journal Le Monde du .
- « Olivia », sur www.festivalfaceaface.fr (consulté le ).
- Philippe Noiret, La pudeur des sentiments, documentaire Un jour, un destin présenté par Laurent Delahousse sur France 2, 6 janvier 2014.
- Italiques, deuxième chaîne de l'ORTF, 27 avril 1972.
- A sa sortie, le film enregistre 3 365 471 entrées en France.
- http://cineclap.free.fr/?mag=elle&page=1672
- Fichier des décès MatchID
- « Derniers adieux à Philippe Noiret » « Copie archivée » (version du 26 mai 2011 sur l'Internet Archive), Le Figaro.fr, 28 novembre 2006.
- [Gérard Biard, La Revue du Spectacle 10/97, page consultée le 3 janvier 2008 http://www.revueduspectacle.com/chroth.html]
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