Michel Boujenah

Michel Boujenah, né le à Tunis, est un acteur, humoriste et réalisateur franco-tunisien[1],[2].

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Michel Boujenah
Michel Boujenah sur scène en 2017, lors d'une représentation de son spectacle Ma vie encore plus rêvée.
Naissance
Tunis, Tunisie
Nationalité Française
Tunisienne
Profession Acteur, humoriste, réalisateur
Films notables Trois hommes et un couffin
Lévy et Goliath
La Totale !
XXL
18 ans après
Site internet www.michelboujenah.com

Biographie

Jeunesse et études

D'origine juive tunisienne[3], Michel Boujenah passe sa petite enfance en Tunisie. Son père, Joseph Boujenah, est médecin. Il a trois frères, Yves, Jean-Louis et le cadet Paul qui deviendra cinéaste. En 1963, âgé de 11 ans, il rejoint la France avec ses parents, et s'installe dans la cité de la Croix d’Arcueil à Bagneux, dans la banlieue modeste du sud de Paris. Il souffre beaucoup de cette rupture avec sa terre et sa culture natales[4].

En 1967, âgé de 15 ans, il décide de réaliser son rêve d'enfance : devenir acteur. Un jour à l’École alsacienne du 6e arrondissement (il y est lycéen entre 1967 et 1970[5]), il présente à l'oral un exposé sur le livre Le Dernier des Justes d'André Schwarz-Bart qui lui fait comprendre ses dons de conteur. Il intègre alors le théâtre de l'école[4]. Après avoir passé son bac, il passe le concours de l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre national de Strasbourg, mais il est recalé notamment à cause de son accent tunisien[6],[4].

Carrière

En 1972, après quelques stages de comédie, Michel Boujenah monte avec ses deux amis, Paul Allio et Corinne Atlas sa propre compagnie de théâtre « La Grande Cuillère », dans laquelle il fait monter sur scène des comédiens amateurs, des adolescents de banlieue. Il joue pour les enfants pendant six ans et interprète ses propres textes dans des cafés-théâtres[6].

Il écrit et met en scène tous ses one-man-show qui retournent les stéréotypes négatifs tout en affirmant son identité culturelle[7]. Son premier spectacle en 1980, Albert, créé au théâtre du Lucernaire à Paris loué pour l'occasion, co-écrit avec Corinne Atlas avec des musiques de Michel Valensi et Geneviève Cabannes, remporte un grand succès. Il y incarne son propre personnage, et prend pour thème la vie des juifs tunisiens immigrés en France, souffrant de leur déracinement et du sentiment d'« étrangeté » lors de leur arrivée en France marquée par des restes d'idéologie coloniale. Lors d'une interview, il revient sur ce premier spectacle. Il y explique que ses origines juives sont fondamentales pour lui, en tant qu'élément personnel constitutif de son identité, mais qu'il ne souhaite pas construire son humour sur cette image de juif pied-noir, ce qui le pousse plus tard dans sa carrière à en partie renier ce premier spectacle. Ses origines juives et tunisiennes, son enfance d'immigré forment pour lui une situation personnelle complexe, où il évolue entre reniement et acceptation de sa différence. Il juge néanmoins qu'elles sont sans importance pour son humour, que ce qui compte pour lui c'est que son humour soit sincère[8].

Son second spectacle Anatole est un échec, si bien qu'il reprend son personnage d'Albert. Le suivant, Les magnifiques, une série de portraits de juifs franco-tunisiens est à nouveau un grand succès. Il est alors reconnu par le public, les médias et le monde du spectacle, et sa carrière est lancée. Il poursuit avec L'Ange Gardien, Elle et moi, Le petit génie, etc. « Sa faconde, son art de la narration, de l’exagération, sa capacité à faire passer l’émotion et son sens de l’improvisation font mouche »[9].

En 1979, il débute avec succès une carrière d'acteur comique de cinéma, avec Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour avoir une femme qui boit dans les cafés avec les hommes ? de Jan Saint-Hamont. Il y joue son rôle de prédilection, celui d'un homme profondément gentil et un peu naïf. En 1985, il joue dans Trois hommes et un couffin de Coline Serreau avec André Dussollier et Roland Giraud, et obtient le César du meilleur acteur dans un second rôle et son premier grand succès d'acteur de cinéma où il devient populaire. Il joue la suite 18 ans après en 2002[9].

En 1992, il fait partie de la sélection de candidats pour le César du meilleur acteur, pour son film Le Nombril du monde d'Ariel Zeitoun, où il rompt avec ses rôles de comiques.

En 1998, il est le parrain de l'œuvre humanitaire du Téléthon de France 2 pour la recherche sur la myopathie et les maladies neuromusculaires[9].

Michel Boujenah au festival de Cannes 2002.

En 2003, il écrit et réalise son premier film, Père et Fils avec Philippe Noiret, Charles Berling et son neveu Matthieu Boujenah. Cette comédie a pour sujet un père qui tente de réunir ses trois fils. Les personnalités des quatre personnages sont quatre des facettes de sa propre personnalité. Il est nommé aux César de la meilleure première œuvre de fiction, et remporte un nouveau succès avec son one man show les Nouveaux Magnifiques au théâtre du Gymnase de Paris, avec une nouvelle série de portraits de juifs tunisiens, vingt ans après la création des premiers.

En 2007, il est nommé directeur artistique du Festival de Ramatuelle, succédant à Jean-Claude Brialy, décédé le . En 2008, il présente son spectacle Enfin libre ![9].

Le , il annonce dans l'émission Les Grosses Têtes sur RTL qu'il prépare un film dans lequel Yvan Attal et Pascal Elbe seront présents. Le même jour, il est à l'affiche pour la première fois de la pièce Inconnu à cette adresse au Théâtre Antoine durant un mois (du au ) avec Charles Berling. La pièce change de comédiens très régulièrement. Gaspard Proust, Pascal Elbe, Stéphane Guillon, Dominique Pinon, Thierry Lhermitte et Patrick Timsit ont déjà joué cette pièce précédemment.

Vie privée

Michel Boujenah est divorcé de Isabelle Luzet[10], une artiste styliste coiffeuse du monde du spectacle, dont il a un fils, Joseph Boujenah, né en 1998, et une fille, Louise Boujenah, née en 2000[11]. Il est l'oncle de Matthieu Boujenah et de Lucie Boujenah.

Il réside la plupart du temps dans sa villa à la périphérie de Saint-Paul-de-Vence[12].

Il révèle être positif au SARS-CoV-2 le [13].

Filmographie

Cinéma

Télévision

Michel Boujenah en 2008, photographié par le studio Harcourt.

Réalisateur

Publicité

En , il joue dans un spot publicitaire télévisé pour la marque Puget.

Voix off

  • 2010 : Sa majesté le poil de Claude-Julie Parisot, documentaire de biologie et de sciences naturelles produit par Arte : le narrateur

Spectacles, théâtre

Distinctions

Récompenses

Nominations

Décorations

Notes et références

  1. « Michel Boujenah : "Le spectacle à Carthage se fera" », sur timesofisrael.com, .
  2. YouTube
  3. Jean Talabot, « Le spectacle de Michel Boujenah maintenu en Tunisie malgré la polémique », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  4. Site officiel.
  5. Colombe Schneck, « École alsacienne, les liens du rang », GQ, septembre 2015, pages 94-98.
  6. Isabelle Morizet, Interview de Michel Boujenah dans l'émission Il n’y a pas qu’une vie dans la vie sur Europe 1, 7 juillet 2013
  7. Nelly Quemener, Le pouvoir de l'humour, Armand Colin, , p. 121
  8. « Culture : actualités culturelles et infos en direct en photos et vidéos »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur LCI (consulté le ) Interview de Michel Boujenah sur dvdrama.com.
  9. Jean-Paul Billo, « Michel Boujenah, nostalgique du soleil », sur France Bleu, .
  10. « Michel Boujenah - La biographie de Michel Boujenah avec Gala.fr », sur Gala.fr (consulté le ).
  11. « Enfant de Tunisie - Michel Boujenah »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur lepetitjournal.com, .
  12. Le 31 juillet 2008 à 07h00, « Michel Boujenah veut faire slamer Ramatuelle », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  13. « Michel Boujenah à son tour contaminé par le coronavirus : "Je suis sonné" », sur fr.news.yahoo.com (consulté le ).
  14. Ordonnance Souveraine no 16513 du 18 novembre 2004 portant promotions ou nominations dans l'Ordre du Mérite culturel
  15. « Décoration de personnalités du monde culturel français à l’ambassade de Tunisie à Paris », sur businessnews.com.tn, .

Liens externes

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