Les Cinq Dernières Minutes

Les Cinq Dernières Minutes est une série télévisée française créée par Claude Loursais en 149 épisodes répartis sur trois générations. La première série comprend 56 épisodes, dont 51 en noir et blanc, diffusés du au sur RTF Télévision puis la Première chaîne de l'ORTF. Après une période transitoire comprenant 4 épisodes de 90 minutes, diffusés du au sur la Première chaîne de l'ORTF, une deuxième série en 72 épisodes de 90 minutes en couleurs a été diffusée de 1975 à 1992 sur Antenne 2, puis une troisième de 17 épisodes de 1992 à 1996 sur France 2. La première série a été rediffusée sur La Cinq de 1987 à 1990.

Pour l’article homonyme, voir Les Cinq Dernières Minutes pour le film.
Les Cinq Dernières Minutes

Genre Série télévisée policière
Création Claude Loursais
Production RTF
ORTF
Antenne 2
France 2
Pays d'origine France
Chaîne d'origine RTF Télévision (1958-1964)
Première chaîne de l'ORTF (1964-1975)
Antenne 2 (1975-1992)
France 2 (1992-1996)
Nb. de saisons 38
Nb. d'épisodes 149
Durée 40 puis 90 minutes
Diff. originale

Synopsis

C'est la première longue série d'enquêtes policières de la télévision française. Elle est fondée sur l'exposition d'une enquête où le spectateur doit, en compagnie de l'inspecteur puis commissaire Antoine Bourrel et de son adjoint Dupuy, rechercher les indices qui permettront à la fin de découvrir le coupable. L'émission intègre rapidement chaque épisode dans un milieu professionnel ou social nouveau, étranger à Bourrel : les champs de courses hippiques (L'Avoine et l'Oseille), les agences d'intérim (Meurtre par intérim), le monde de la Tour Eiffel (La Rose de fer), celui du disque (45 tours et puis s'en vont), des Halles (Un mort sur le carreau), de la halle au vin (Quand le vin est tiré), l'imprimerie de labeur, les ferrailleurs, les artisans du Village suisse, etc.

À ses débuts, la série était une émission-jeu, qui, tournée en studio, était diffusée en direct. Deux téléspectateurs sélectionnés assistaient au tournage et devaient deviner qui était le coupable de l'intrigue, au moment du célèbre : « Bon Dieu ! Mais c'est… Bien sûr ! »[1] de l'inspecteur Bourrel. Chacun des deux candidats avait le droit de se faire repasser deux scènes de son choix, que revoyaient aussi les téléspectateurs ; ce fut le cas de la fameuse séquence de l'échange de verres de champagne dans le premier épisode, diffusé pendant les fêtes, intitulé lors de sa diffusion Qui a tué Mona ?[2]. Les magnétoscopes en 819 lignes n'existant pas, et le télécinéma représentant une dépense jugée excessive, les acteurs rejouaient aussi précisément que possible les scènes redemandées.

Dans certains des premiers épisodes, l'inspecteur Bourrel prend également à témoin les téléspectateurs de son action et de ses doutes. Ce concept original fut abandonné après quelques épisodes.

Distribution

Première série

  • Raymond Souplex : l'inspecteur principal puis commissaire Antoine Bourrel (1958-1973) (à l'épisode 36 Des fleurs pour l'inspecteur)
  • Jean Daurand : l'inspecteur Dupuy[3]
  • Pierre Collet : le brigadier Coulomb, planton en faction devant le bureau de Bourrel.

Période intermédiaire

Deuxième série

Troisième série

  • Pierre Santini : Commissaire Julien Massard (1992-1996)
  • Pierre Hoden : Inspecteur Antoine Barrier (1992-1996)

Acteurs secondaires

De nombreux acteurs secondaires ont figuré au générique de cette longue série. On peut citer notamment, par ordre alphabétique :

La série a également permis au grand public de découvrir de jeunes acteurs, comme Yves Rénier. À noter que Marc Eyraud fut le seul acteur à jouer dans la première série (La Rose de fer), la période intermédiaire et la deuxième série (l'inspecteur Ménardeau). Maurice Chevit joua dans les première (épisodes Cherchez la femme et Le Tzigane et la dactylo en 1961) puis deuxième séries (épisodes Un parfum d'angélique et Le Retour des coulons en 1980 et 1981).

Autour de la série

Cette série rencontra un énorme succès populaire jusqu'à la disparition de son interprète principal, Raymond Souplex, en novembre 1972. Par égard pour son interprétation[4] les commissaires incarnés par les acteurs suivants ne se nommeront plus Bourrel, mais Le Carré, Cabrol et Massard.

Outre Claude Loursais, plusieurs réalisateurs ont participé à cette série, notamment Jean-Pierre Decourt, Bernard Hecht, Jean-Yves Jeudi, Guy Lessertisseur, Jean-Pierre Marchand, Roger Pigaut, Raymond Pontarlier et Guy Séligmann. Les scénarios de la première série étaient principalement signés par Jean Cosmos, Fred Kassak ou encore Louis C. Thomas.

L'indicatif musical du générique de l'émission (avec trompette solo interprétée par Pierre Thibaud dans un style jazz) s'intitule Arsenic Blues et a été composée par Marc Lanjean[5].

Raymond Souplex définissait ainsi son personnage : « C'est un célibataire bourru qui, rentré le soir chez lui, se confectionne deux œufs sur le plat... »[6]

En 1977, Jean Daurand est appelé pour incarner le commissaire Dupuy dans la série Brigade des mineurs. Dans le 1er épisode, on voit qu'il conserve sur son bureau une photo du commissaire Bourrel, son complice disparu depuis quelques années.

Moments-clés

  • Premier épisode : La Clé de l'énigme diffusé le à 20 h 15[7]. Annoncé au préalable sous le titre Qui a tué Mona ?. Raymond Souplex y est nommé pour la seule et unique fois l'« inspecteur Sommet », du nom de l'anti-héros des romans de Fred Kassak à qui Claude Loursais avait confié le scénario de l'épisode-pilote, et qui collabora à la série jusqu'à la fin de la saison 1[8]. Dès la seconde émission, Claude Loursais le baptisa « Bourrel » en l’assortissant de son fameux « Bon Dieu, mais c’est bien sûr! »
  • Épisodes 1 à 5 : format 40 minutes (dont 5 minutes pour interroger les deux candidats), tournage entièrement en studio et en direct. Le système est éprouvant pour les techniciens et comédiens qui doivent être prêts en moins d'une minute à rejouer à l'identique, mise en place du décor comprise, les passages que les deux candidats demandent à revoir, ceux-ci n'étant pas enregistrés.
  • Premier épisode avec le générique Arsenic Blues : Les Cheveux en quatre (épisode 3) diffusé le .
  • Épisodes 6 à 20 : format 90 minutes (dont 5 minutes pour les candidats), tournage en studio en direct plus séquences enregistrées.
  • Premier épisode sans candidats : Épreuves à l'appui (épisode 21) diffusé le (épisode 21).
  • Premier épisode non réalisé par Claude Loursais : Le Tzigane et la Dactylo (épisode 24) diffusé le .
  • Premier épisode tourné en couleurs mais conservé en noir et blanc : Chassé croisé (épisode 52) diffusé le .
  • Premier épisode diffusé en couleurs : Meurtre par la bande (épisode 53) diffusé le . C'est le dernier épisode où paraît l'inspecteur Dupuy (Jean Daurand).
  • Dernier tournage de Raymond Souplex : Le diable l'emporte (épisode 54) diffusé le , car il tourna jusqu'au des raccords en studio pour cet épisode après ses derniers jours d'extérieurs pour Un gros pépin dans le chasselas (épisode 56).
  • Dernier épisode avec Bourrel (Raymond Souplex décède avant le tournage des intérieurs en studio) : Un gros pépin dans le chasselas (épisode 56) diffusé le .
  • Dernière apparition de l'acteur Raymond Bussières dans l'épisode Dynamite et compagnie diffusé le .
  • Dernier épisode réalisé par Claude Loursais : À bout de course (épisode 91)[9] diffusé le .

Romans

Pas de témoin pour Bourrel (1972) de Yves Louvin - Collection Point Rouge

Bourrel connaît la musique (1972) de Claude Loursais - Collection Point Rouge

Les 5 Dernières minutes de Bourrel, Dupuy et leur planton Coulomb, souvenirs et enquêtes inédites de la célèbre série () de Frédéric Parisse - Editions L'HARMATTAN - narre l'histoire des "Bourrel" (1958/1972) grâce aux témoignages et anecdotes d'artistes, scénaristes et réalisateurs comme de l'auteur, et comprend deux enquêtes inédites transposées en roman (milieux sociaux choisis : les grandes surfaces en région parisienne et La Poste à Rouen) avec, comme du temps de Bourrel, la possibilité grâce à un indice de découvrir soi-même le ou la coupable...

DVD

  • La période de Raymond Souplex : tous les épisodes ont été édités en DVD
  • La période de Christian Barbier : inédite
  • La période Jacques Debary : 67 épisodes ont été édités en DVD LCJ EDITIONS
  • La période Pierre Santini : tous les épisodes ont été édités en DVD

Pastiches

Dans l'album de bande dessinée n° 3 de la série Rubrique-à-brac, Gotlib met en scène les personnages de Bougret et Charolles, caricatures respectives de Gébé et Gotlib. La trame de chaque épisode est invariante : le commissaire Bougret, assisté de son fidèle Charolles, mène une enquête sur un fond absurde. Les suspects sont toujours Aristidès Othon Frédéric Wilfrid (une caricature du dessinateur Fred) et Blondeaux Georges Jacques Babylas (une caricature de René Goscinny), ce dernier finissant toujours par être accusé d'être le coupable (à raison, mais sur des indices tirés par les cheveux). Cette série est en fait un pastiche des Cinq Dernières Minutes. Les noms des deux personnages s'inspireraient de ceux des deux héros successifs de la série télévisée Les Cinq Dernières Minutes : Bougret est un mot-valise fait à partir de Bourrel, le commissaire incarné par Raymond Souplex, et de Maigret, le personnage de Georges Simenon, et Charolles évoque le commissaire Cabrol incarné par Jacques Debary dans la série télévisée Les Cinq Dernières Minutes. C'est au Bourrel de Raymond Souplex et à son « Bon Dieu ! Mais c'est... bien sûr ! » que Charolles doit son expression fétiche : « Bon sang mais c'est bien sûr ! »

L'assistant de Bougret, Charolles, a vécu de nouvelles aventures sous le crayon de Maëster (avec l'assentiment de Gotlib). Devenu le Commissaire Charolles (toujours sous l'apparence de Gotlib) et désormais accompagné de l'inspecteur Piggs (une caricature de Maëster lui-même), ses enquêtes ont été publiées dans les pages de Fluide glacial, puis réunies dans l'album Meurtres Fatals paru en novembre 1997 puis Meurtres fatals 02 paru en 1999.

Une libre adaptation cinématographique, Les vécés étaient fermés de l'intérieur, réalisée par Patrice Leconte, est sortie sur les écrans en 1976 : Bougret et Charolles, interprétés par Jean Rochefort et Coluche, y sont rebaptisés Pichard et Charbonnier.

Dans ses bandes dessinées Vick et Vicky et les sauveteurs en mer contre les voleurs de cerveaux (2011), Le Guide ou le Secret de Léonard de Vinci (2012), Disparitions au stade (série Les Aventures de Vick et Vicky), Bruno Bertin fait intervenir l'inspecteur Bourrel et son adjoint Dupuis[10]. Le personnage d'Angelino est fan de cette série dans l'album Vick et Vicky et l'héritage (2010) et répète régulièrement la formule « Bon sang mais c'est bien sûr ! ».

Raymond Devos cite Bourrel en clin d’œil dans l'un de ses sketchs, Ma dernière heure est arrivée.

Notes et références

  1. Et non pas « Bon sang ! », expression que l'on ne retrouve sur aucun épisode publié, mais qui en revanche est celle utilisée dans divers pastiches de cette émission dont ceux imaginés par Gotlib dans la Rubrique-à-brac.
  2. Renommé dans les anthologies La Clé de l'énigme. Sa première place chronologique ne lui sera pas toujours conservée.
  3. Orthographié Dupuis dans l'épisode 5 L'habit fait le moine
  4. Que l'on retrouve presque à l'identique dans la pièce de Dominique Nohain Le Troisième Témoin.[pas clair]
  5. Indicatif : image et son Les Cinq Dernières Minutes.
  6. Almanach de la télévision, de Télé 7 Jours, année 1963
  7. Dans l'anthologie en DVD, il occupe curieusement la 19e position.
  8. Entretien avec Fred Kassak
  9. n° 31 de la 2e série
  10. Fiche pédagogique sur l'album Le Guide ou le secret de Léonard de Vinci

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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