Le Désert des Tartares (film)
Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari) est un film franco-germano-italien réalisé par Valerio Zurlini, sorti en 1976 adapté du roman éponyme (1940) de Dino Buzzati.
Pour le roman de Dino Buzzati, voir Le Désert des Tartares.
Titre original | Il deserto dei Tartari |
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Réalisation | Valerio Zurlini |
Scénario | écrit par André-Georges Brunelin, d'après l'adaptation d'André G. Brunelin et Jean-Louis Bertuccelli du roman Le Désert des Tartares de Dino Buzzati (1940) |
Musique | Ennio Morricone |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Cinema Due Fildebroc Les Films de l'Astrophore France 3 Cinéma Reggane Films Corona Filmproduktion |
Pays d’origine |
Italie France Allemagne |
Genre |
Drame Film de guerre |
Durée | 138 min |
Sortie | 1976 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Le jeune lieutenant Drogo est affecté à la défense d’une forteresse isolée d’une contrée désertique montagneuse. La garnison est chargée de parer à l’éventuelle attaque des terribles Tartares. C’est le temps qui va se révéler être le pire ennemi des hommes du fort, minant leur vie dans une attente interminable sans que les fameux Tartares se manifestent jamais.
Fiche technique
- Titre original : Il deserto dei Tartari
- Titre français : Le Désert des Tartares
- Réalisation : Valerio Zurlini
- Assistant réalisation : Christian de Chalonge
- Scénario : André-Georges Brunelin
- Adaptation : André-Georges Brunelin et Jean-Louis Bertuccelli, d'après le roman Le Désert des Tartares de Dino Buzzati (1940)
- Musique : Ennio Morricone
- Décors : Giancarlo Bartolini Salimbeni
- Costumes : Giancarlo Bartolini Salimbeni, Sissi Parravicini
- Photographie : Luciano Tovoli
- Son : Bernard Bats
- Montage : Franco Arcalli, Raimondo Crociani
- Production : Jacques Perrin, Bahman Farmanara, Mario Gallo, Enzo Giulioli, Giorgio Silvagni
- Sociétés de production : Cinema Due (Italie), Fildebroc (France), Les Films de l'Astrophore (France), France 3 Cinéma, Reggane Films (France), Corona Filmproduktion (Allemagne), FIDCI (Iran)
- Sociétés de distribution : Pathé Distribution (France), Reggane Films (France), Galatée Films (France), Istituto Italiano di Cultura, Ital-Noleggio Cinematografico (Italie)[1]
- Pays d'origine : Italie, France, Allemagne
- Langue originale : italien
- Format : couleur (Eastmancolor) — 35 mm — 1,78:1 — son monophonique
- Genre : drame, film de guerre
- Durée : 138 minutes
- Dates de sortie :
- Italie :
- France :
- Allemagne (de l'ouest) :
- Classification CNC (France) : tous publics, Art et Essai
Distribution
- Jacques Perrin : Drogo
- Vittorio Gassman : Filimore
- Giuliano Gemma : Mattis
- Helmut Griem : Simeon
- Philippe Noiret : le général
- Francisco Rabal : Tronk
- Fernando Rey : Nathanson
- Laurent Terzieff : von Amerling
- Jean-Louis Trintignant : le médecin-major Rovin
- Max von Sydow : Ortiz
- Lilla Brignone : la mère de Drogo[1]
Tournage
- Intérieurs : Cinecittà.
- Extérieurs : Bam (Iran), Bressanone et Campo Imperatore (Italie).
Vue du désert depuis la citadelle Vue de la vieille ville et du désert depuis la forteresse Vue de la forteresse depuis la vieille ville Les remparts côté ville moderne et sa palmeraie Les remparts côté désert
Musique
Film | Il deserto dei Tartari |
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Sortie | |
Enregistré |
1976 Orthophonic Recording Studio (Rome) |
Durée | 48:08 |
Genre | Musique de film |
Format | 33 tours LP stéréo réf. GML 10005 |
Compositeur | Ennio Morricone |
Producteur | Gianni Dell'Orso |
Édition | EMI Songs Edizioni Musicali |
Label | General Music |
Le Figaro[2] : « Zurlini a eu une idée lumineuse, il confie au maître du genre, Ennio Morricone, le soin d'orchestrer ses images. Sa musique de buccins et autres cuivres sera donc glacée, lancinante et angoissante. »
Soldat jouant du buccin (Rome antique, IIIe siècle apr. J.-C.). Illustration encyclopédique d'après un buccin du Musée archéologique national de Naples. Buccin de la collection du musée de l'État du Württemberg (Stuttgart).
Titres
Toute la musique est composée par Ennio Morricone.
Accueil
- Giovanni Grazzini[4] « Peut-être le meilleur film que Valerio Zurlini a réalisé en vingt ans d'une carrière honorable. […] Magistralement photographié et avec une illustration musicale adéquate, Le Désert des Tartares passe honorablement le test, toujours difficile, qui est d'insérer, dans un contexte réaliste contraint par le cinéma narratif, les motifs métaphysiques du roman retranscrits en paysages et protagonistes qui sont à la fois des symboles et des personnages lucides. »
- Le Figaro[2] : « Le film du grand réalisateur italien, malheureusement sous-évalué, est un huis clos glaçant qui dépeint la vanité et l'impuissance des hommes face au destin. Lorsque, en 1976, Valerio Zurlini peut enfin adapter le puissant roman de Dino Buzzati, Le Désert des Tartares, il réalise plus qu'un film. Il va fixer sur la pellicule l'œuvre qui va enfin faire de lui l'égal des grands réalisateurs italiens de la Cinecittà. La chance l'accompagne dès les prémices de son projet. Jacques Perrin, acteur et producteur, pèse de tout son poids pour lui donner tous les moyens nécessaires. La distribution est éclatante. Quelques-uns des meilleurs acteurs français et italiens de l'époque participent au tournage. Vittorio Gassman, Philippe Noiret, Jean-Louis Trintignant, Max von Sydow, Giuliano Gemma, Laurent Terzieff et bien sûr Jacques Perrin vont incarner à la perfection ces officiers mourant d'ennui et qui rêvent de la gloire sans jamais l'atteindre. […] La restauration menée avec soin par Pathé[Note 1] va permettre aux jeunes générations de découvrir le chef-d'œuvre de Valério Zurlini, un réalisateur de génie, de la trempe des Fellini, Comencini et consorts, qui n'a malheureusement pas connu de son vivant la reconnaissance qu'il méritait. Le mythe du Désert des Tartares l'aura fasciné toute sa vie. »
- DVDClassik[5] : « Le sujet principal du roman étant l’ennui et l’attente, il paraissait difficilement transposable au cinéma surtout par l’intermédiaire d’une coproduction internationale à gros budget et à casting improbable, débouchant très souvent sur des monuments d’académisme. Finalement, et malgré l’accueil critique très tiède de l’époque, Zurlini accouche d’une remarquable réussite qui n’a pas grand chose à envier au roman, grâce à un scénario très bien écrit et suffisamment subtil, une distribution quatre étoiles, une photographie somptueuse de Luciano Tovoli, un score entêtant d’Ennio Morricone et évidemment, comme elle le sera à chaque film, une mise en scène tout en nuances et demi-teintes. Le scénario est un modèle d’adaptation cinématographique, jamais trop littéraire mais laissant au contraire très souvent parler les images. Il faut dire que le décor naturel de la cité antique de Bam en Iran est d’une beauté hors du temps[Note 2] dont s’emparent le cinéaste et le chef-opérateur avec génie. […] À l’instar de cette forteresse sise au milieu de nulle part génialement captée par Luciano Tovoli, Le Désert des Tartares est une œuvre fascinante, sorte de huis-clos au sein d’espaces grandioses, entre cinéma métaphysique, cinéma de l’errance et film d’aventure. […] Si le film réussit à nous envoûter dès les premières minutes, c’est que les auteurs n’ont pas situé son intrigue ni dans l’espace ni dans le temps. On se doute bien qu’elle se déroule au début du 20e siècle dans un pays oriental mais sans que jamais on vienne nous le confirmer, le pays semblant même imaginaire. Il en va de même concernant la durée des événements que les auteurs s’amusent à dilater sans prévenir, le spectateur ne sachant jamais vraiment s’il s’est passé un jour ou une année entre certaines séquences ; une utilisation de l’ellipse qui brouille encore un peu plus les pistes et qui rend le film encore plus déroutant, et par là même captivant. […] Un film abstrait et fantomatique d'où sourd une profonde mélancolie. Mais aussi un film d’aventure sans action, un film de guerre sans combats, un film romantique sans femmes ; de quoi décourager ou frustrer pas mal de spectateurs non avertis ! Quoi qu’il en soit, même si parfois un peu guindé et non dépourvue de certaines maladresses, une aventure humaine psychologiquement passionnante pour cette adaptation hallucinée du beau roman de Dino Buzzati, poignant récit de l’échec et de la résignation. »
Distinctions
Récompenses
- Grand prix du cinéma français 1976
- Globes d'or italiens 1977 :
- Globe d'or du meilleur réalisateur pour Valerio Zurlini
- Film classé au patrimoine du cinéma italien (Italnoleggio Cinematografico)
- Prix David di Donatello 1977 :
- Meilleur film
- Meilleur réalisateur Valerio Zurlini
- David spécial du meilleur acteur à Giuliano Gemma
- Prix du Syndicat national des journalistes cinématographiques italiens 1977 : Ruban d'argent de la meilleure réalisation italienne pour Valerio Zurlini.
Nomination
- Prix du Syndicat national des journalistes cinématographiques italiens 1977 : Ruban d'argent du meilleur acteur dans un second rôle pour Giuliano Gemma
Notes et références
Notes
- Édition Pathé Distribution sortie en 2014, formats DVD et Blu-ray avec bonus, 140 minutes.
- La cité antique de Bam a été détruite en 2003 à la suite d'un tremblement de terre.
Références
- (it) Archivio del Cinema Italiano.it.
- Extrait de la critique de Bertrand Guyard publiée le 25 juillet 2014.
- (en)/(it) Discogs, 2 titres en écoute.
- (it) Extrait de sa critique publiée sur Comingsoon.it (it), initialement parue le dans le Corriere della Sera.
- Extrait de la critique d'Érick Maurel publiée le .
Liens externes
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