Jean Gabin

Jean Gabin Alexis Moncorgé, dit Jean Gabin, est un acteur français, né le dans le 9e arrondissement de Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine.

Pour les articles homonymes, voir Moncorgé et Gabin.

Jean Gabin
Jean Gabin en 1948, studio Harcourt.
Nom de naissance Jean Gabin Alexis Moncorgé
Naissance
Paris (France)
Nationalité  Français
Décès (à 72 ans)
Neuilly-sur-Seine (France)
Profession Acteur
Films notables voir filmographie
Site internet Musée Gabin.com

Commençant sa carrière comme chanteur de revue et d'opérette, il s'impose ensuite à l'écran, devenant une vedette du cinéma français, avec sa « gueule d'amour », tournant avec les réalisateurs importants de l'entre-deux-guerres comme Julien Duvivier, Marcel Carné ou Jean Renoir. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans les Forces françaises combattantes, comme marin embarqué, puis en comme chef de char au régiment blindé de fusiliers-marins. Après la guerre, il connaît une période creuse. À partir de 1954 et de la sortie de Touchez pas au grisbi, il devient un « pacha » au physique imposant et au regard sombre incarnant la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec droiture, dans des films souvent dialogués par Michel Audiard.

Sa filmographie de 95 films, compte d'importants classiques, parmi lesquels Gueule d'amour, La Bête humaine, Pépé le Moko, Le Quai des brumes, La Grande Illusion, Un singe en hiver, Le Chat, Le Pacha ou La Traversée de Paris. Il tourne avec la plupart des grands acteurs de l'époque dont certains, comme Fernandel, Lino Ventura, Bernard Blier, Jean-Paul Belmondo, ou Alain Delon, sont ses amis. Acteur populaire, il a attiré plus de 161 millions de spectateurs dans les salles après-guerre, auxquels il faut ajouter ses nombreux succès parmi sa trentaine de films d'avant-guerre au box-office inconnu.

Il a remporté trois fois le prix d'interprétation masculine de la Mostra de Venise, en 1951 pour La nuit est mon royaume et en 1954 pour L'Air de Paris et Touchez pas au grisbi, ainsi que deux fois l'Ours d'argent du meilleur acteur à la Berlinale, en 1959 pour Archimède le clochard et en 1971 pour Le Chat.

Biographie

Enfance

Jean Gabin Alexis Moncorgé[1] (Gabin est donc son deuxième prénom[note 1].) naît à Paris le à deux heures du matin, au 23 du boulevard Marguerite-de-Rochechouart (9e). Il est le plus jeune fils de Ferdinand Joseph Moncorgé (1868-1933), tenancier de café et comédien d'opérette sous le nom de scène de Ferdinand Gabin, et de Hélène Madeleine Petit (1865-1918), plumassière du quartier du Sentier dont la famille vient de la Nièvre, reconvertie dans le registre « chanteuse fantaisiste » de café-concert sous le pseudonyme d'Hélène Petit. Le couple a eu sept enfants dont trois meurent en bas âge ; Jean a donc un frère, Ferdinand-Henri (1888-1939) et deux sœurs, Madeleine (1890-1970) et Reine (1893-1952)[3].

Il passe ses dix premières années à la campagne, pour laquelle il garde toute sa vie un profond attachement. Loin de la vie parisienne de spectacle de ses parents, il est élevé par sa sœur aînée Madeleine, dans le petit bourg de Mériel dans le Val-d'Oise (alors Seine-et-Oise), à l'actuel 63, Grande rue, dans une maison à l’étroite façade dont le pignon arrière, où se trouve la fenêtre de sa chambre, offre une vue imprenable sur la gare[4].

Jean Gabin, élève au lycée Janson-de-Sailly en 1918.

En 1914, un coup appuyé lors d'un combat de boxe lui écrase le nez. Le , alors qu'il a quatorze ans, sa mère meurt. Il obtient son certificat d'études primaires à l'école rue de Clignancourt, mais mauvais élève il délaisse le lycée Janson-de-Sailly à Paris, où il est inscrit, et enchaîne de petits métiers : garçon de bureau à la Compagnie parisienne de distribution d'électricité, cimentier à la gare de la Chapelle, manœuvre dans une fonderie, magasinier aux magasins d'automobiles de Drancy, vendeur de journaux[5]. À 17 ans, il veut, comme son grand-père maternel, devenir conducteur des locomotives à vapeur dont il peut voir les évolutions depuis sa chambre.

Premiers pas au music-hall

En 1922, son père le force à entrer, à 18 ans, dans le monde du spectacle, et aurait dit au directeur des Folies-Bergère Fréjol, un de ses amis : « Tiens, voici mon fiston. Il aimerait faire du théâtre. Peux-tu l'aider ? Si tu arrives à en tirer quelque chose, tu auras bien du mérite. Moi, j'y renonce… » . Devenu figurant, Jean est placé sous la bienveillance du comique troupier Bach[6].

De 1924 à 1925, Jean Gabin effectue son service militaire dans la marine nationale, d'abord comme fusilier marin à Lorient, puis au ministère de la Marine à Paris. Pendant une de ses premières permissions, le , il épouse une admiratrice, la future actrice Marie-Louise Basset, dite Gaby, avec qui il n'a pas d'enfant[7].

En 1926, à 22 ans, il devient un véritable artiste de music-hall et chanteur d'opérette. Il fait monter sur scène La Goulue auprès de Mistinguett, et il imite Maurice Chevalier. Il entame un tour de chant avec succès pendant deux ans dans toute la France. Il part en 1927 pour le Brésil avec Gaby mais l'affaire tourne au fiasco : ni contrat, ni tournée, ni cachet. Il rentre à Paris via Cherbourg puis, lors d'une audition au printemps 1928, au Moulin Rouge Mistinguett le remarque et lui propose de rejoindre sa troupe. Il débute comme boy, le , dans la revue Paris qui tourne. En chantant On m'suit, Julie c'est Julie et La Java de Doudoune de José Padilla en 1928, il devient le partenaire de Mistinguett, qui vient de rompre avec Maurice Chevalier, au Moulin-Rouge et aux Bouffes-Parisiens dont le directeur est le célèbre auteur de l'époque Albert Willemetz[8].

À partir de 1929, il joue les jeunes premiers dans des opérettes comme Flossie ou Les Aventures du Roi Pausole, toutes deux sur des paroles d'Albert Willemetz. Il vit une amourette avec Jacqueline Francell, sa partenaire de Flossie, et divorce de Gaby.

Débuts au cinéma et consécration (1928-1939)

En 1928, il fait ses débuts au cinéma dans deux courts métrages avec le comique Raymond Dandy, Ohé les valises ! et On demande un dompteur[9].

Ce n'est que deux ans après l'arrivée du cinéma sonore en Europe que Jean Gabin, après avoir refusé de tourner dans Le Chemin du paradis[10], fait ses véritables débuts cinématographiques en tournant en 1930 Chacun sa chance, un des premiers films parlants du cinéma français, dans lequel il joue aux côtés de son ex-épouse Gaby Basset et du chanteur Jean Sablon.

Par la suite, il enchaîne les tournages : étant tour à tour policier dans Méphisto, cambrioleur dans Paris Béguin, vendeur de TSF dans Tout ça ne vaut pas l'amour, mécanicien dans Gloria, soldat récalcitrant dans Les Gaietés de l'escadron, capitaine de péniche dans La Belle Marinière, que Gabin considère comme son premier grand rôle à l'écran[10], ingénieur dans Le Tunnel et Adieu les beaux jours.

Son père meurt le . Trois jours plus tard, Gabin épouse à la mairie du 16e Jeanne Mauchain, meneuse de revue et danseuse nue du Casino de Paris, connue sous le nom de Doriane Mauchain.

En 1934, il tourne pour la première fois sous la direction de Julien Duvivier dans Maria Chapdelaine et Golgotha, dans lequel il prête ses traits à Ponce Pilate.

Il tournera également en 1934 aux côtés de Joséphine Baker dans « Zouzou ». Mis en scène par Marc Allégret. À partir de 1935, il devient une star du cinéma français grâce à son « charisme exceptionnel » et à Julien Duvivier qui lui offre les rôles principaux de La Bandera avec Annabella, qui est son premier succès[11], La Belle Équipe avec Charles Vanel, dans lequel il chante la chanson Quand on s'promène au bord de l'eau, et Pépé le Moko. Il incarne des héros tragiques et romantiques d'origine populaire.

Jean Renoir l'impose dans Les Bas-Fonds avec Louis Jouvet puis, en 1937, dans le film de guerre La Grande Illusion avec Pierre Fresnay, Marcel Dalio et Erich von Stroheim, qui obtient un énorme succès public et critique, devenant au fil des années un classique du cinéma français.

La même année, il tourne Gueule d'amour, de Jean Grémillon, où il retrouve Mireille Balin, sa partenaire de Pépé le Moko et le méconnu Le Messager, de Raymond Rouleau.

En 1938, il tient le rôle d'un déserteur dans Le Quai des brumes aux côtés de Michel Simon et de la jeune Michèle Morgan, à laquelle il murmure le célèbre « T'as d'beaux yeux tu sais ». C'est sa première collaboration avec Marcel Carné et Jacques Prévert[note 2]. Il campe ensuite le personnage de Trott, toujours face à Morgan, dans Le Récif de corail de Maurice Gleize (sorti en 1939), puis un conducteur de locomotive dans La Bête humaine de Jean Renoir, et La Marie du port.

En 1939, il tourne à nouveau sous la direction de Marcel Carné dans Le jour se lève, drame dans lequel il partage la vedette avec Jules Berry, Arletty et Bernard Blier.

Le , mobilisé dans la marine nationale à Cherbourg, il obtient une permission exceptionnelle pour terminer le film Remorques, avec Michèle Morgan avec qui il vit une brève idylle.

Expatrié aux États-Unis pendant la guerre (1940-1943)

En , il avait accompagné à la gare Saint-Charles à Marseille Michèle Morgan, qui partait pour Barcelone, puis le Portugal, afin de rejoindre les États-Unis. Souhaitant également la rejoindre, il va à Vichy pour obtenir une autorisation.

Le , refusant de tourner pour les Allemands pendant l'Occupation, il franchit la frontière espagnole en , sans que l'on sache s'il le fait légalement. À Barcelone, il obtient un visa du consulat américain et peut gagner New York à bord de l'Exeter[12]. Il s'expatrie à Hollywood aux États-Unis où il retrouve les Français Jean Renoir, Julien Duvivier, Charles Boyer, Jean-Pierre Aumont, etc.

Aux États-Unis, il tourne notamment, après avoir appris l'anglais, La Péniche de l'amour avec Ida Lupino.

Durant cette période, il fréquente brièvement Ginger Rogers et Patricia Morison[12]. Ayant refait le trajet depuis Los Angeles après une période d'ennui[12], pendant l'été 1941, il rencontre Marlene Dietrich à New York. Il emménage avec elle en Californie dans une villa que Greta Garbo leur loue, puis[note 3] au 1006 Cove Way, dans une villa de Beverly Hills.

Gabin ayant le mal du pays, Marlène Dietrich tente de le soulager par sa cuisine ou des distractions lui rappelant la France[12]. Le , le tribunal d'Aix prononce le jugement de divorce avec sa deuxième épouse Jeanne Mauchain, à ses torts entiers et reconnus[13].

Déjà très célèbre, il pourrait tenter une carrière d'acteur aux États-Unis, mais tourne peu malgré son contrat avec la Fox (il avait signé un premier contrat en 1937, mais ne l'avait pas honoré). Par ailleurs, l'acteur intéresse moins les studios hollywoodiens pendant cette période de guerre : ils n'ont plus accès aux salles européennes et donc au public habituel de Jean Gabin. La presse l'accueille néanmoins avec enthousiasme, le magazine Photoplay publiant un reportage de quatre pages avec comme titre : « Escaped from the Nazis »[12].

Jean Gabin devait également tourner dans un film catastrophe, The Day that Shook the World, un tremblement de terre vu depuis une colonie pénitentiaire, mais la Fox annule le projet. On lui propose alors Tampico, un film d'aventure avec Gene Tierney, mais Jean Gabin refuse et la société de production se lasse. Un projet avec Jean Renoir (en contrat chez RKO) est envisagé, où Jean Gabin interpréterait un garçon de café dans un pays tropical, avec notamment Michèle Morgan comme partenaire (A Thief in the Night), mais l'acteur se détourne du cinéma et pense à la France, voyant plusieurs acteurs américains participer à l'effort de guerre (Carole Lombard vend des bons de guerre, Charles Laughton déclame du Shakespeare dans une tournée et reverse les bénéfices à ce profit, Bette Davis et John Garfield tiennent la cantine de Hollywood, un club où les soldats sont servis par des stars). Il confie plus tard : « J'étais malade à l’idée d'être obligé de finir ma vie aux États-Unis. Je ne pouvais pas rester les mains dans les poches, continuer à faire des grimaces devant une caméra — en étant bien payé en plus — et attendre tranquillement que les autres se fassent descendre pour que je retrouve mon patelin »[12].

Après qu'il a pris contact avec la France combattante, fin 1942, il lui est demandé de jouer dans le film de propagande gaulliste L'Imposteur, dont le succès critique et public est mitigé[12]. Long-métrage de propagande gaulliste saluant aussi la bénéfique entrée en guerre américaine, ce film tourné en anglais est produit par le service américain de propagande avec, au générique, seulement deux Français : Julien Duvivier et Jean Gabin. De plus, Gabin déclarera dans un entretien à Cinévie : « Ce que valent les films tournés à Hollywood, je n'en sais rien. Et ça n'a pas d'importance. On donne, en ce moment à Paris, The Impostor. Je n'irai pas le voir. Quand je l'ai fait, il était utile de le faire. J'ai tourné des films dans le goût américain, pour des Américains. C'était eux qu'il fallait toucher alors et je suis content si j'ai réussi. Si maintenant les Français n'aiment pas ça, ils auront peut-être raison parce que les circonstances ne sont pas les mêmes »[12].

Engagé dans les Forces françaises combattantes (1943-1945)

Par patriotisme, il s'engage, en , dans les Forces françaises combattantes[14] du général de Gaulle pour libérer son pays. Embarqué comme canonnier, chef de pièce sur le pétrolier Élorn, il traverse l'Atlantique en convoi à destination de Casablanca. Le convoi est attaqué par des sous-marins et par des avions allemands aux approches de la Méditerranée et au large du cap Ténès. Volontaire au 1er Régiment blindé de fusiliers-marins, il est sur sa demande chef de char Sherman, à bord du M10 Wolverine Souffleur II, sous les ordres de l'enseigne de vaisseau et futur vice-amiral André Gélinet. Il appartient alors au 2e escadron du régiment blindé de fusiliers-marins de la célèbre 2e division blindée du général Leclerc.

Au printemps 1945, il participe à la libération de la poche de Royan puis à la campagne d'Allemagne qui le conduit au Nid d'aigle d'Hitler à Berchtesgaden[12]. À la fin de la guerre, il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.

En juillet 1945, à 41 ans, le « plus vieux chef de char de la France Libre » est démobilisé et revient au monde du spectacle avec des cheveux blancs[15]. Toute sa vie, il reste très attaché à la marine nationale et proche de celui qui fut son chef, le vice-amiral Gélinet et sa famille.

Après avoir retrouvé Marlène Dietrich en Allemagne, il revient en France. Il refuse de défiler sur les Champs-Élysées et observe son ancien char passer, depuis un balcon de l'hôtel Claridge[12].

Retour en France (1946-1950)

De retour en France, il veut reprendre sa carrière d'acteur mais il a changé physiquement et moralement et de nouveaux acteurs romantiques sont apparus, tels que Jean Marais, Gérard Philipe ou Daniel Gélin. Il renonce à jouer Les Portes de la nuit, de Marcel Carné, avec sa compagne Marlene Dietrich car cette dernière refuse d'interpréter la fille d'un collaborateur. En 1946, après avoir acheté les droits du roman, il incarne le rôle-titre de Martin Roumagnac, aux côtés de Marlene Dietrich. Le film, éreinté par la critique, obtient pourtant à l'époque un succès commercial avec deux millions d'entrées[16]. Toutefois, le film est victime d'une légende qu'il est d'usage de lire[17] et entendre, prétendant que ce film a été un cuisant échec commercial[note 4].

Cependant, ce succès n'est pas réitéré l'année suivante avec le film policier Miroir[18], dans lequel il est un financier et gangster à ses heures. De plus, il a du mal à trouver un rôle à sa mesure.

Alors que sa relation avec Marlene Dietrich s'étiole, il noue, fin 1945 et en 1946 un lien avec Maria Mauban[19],[20], puis, en 1947, avec Colette Mars[21]. Ces relations restent sans suite.

Le , deux mois après leur rencontre, il épouse Christiane Fournier (1918-2002), dite Dominique, mannequin de la maison de couture Lanvin, déjà mère d'un enfant, Jacki, et avec qui il a trois enfants : Florence (1949), Valérie (1952) et Mathias (1955)[22].

La même année, il tient le rôle principal du long-métrage Au-delà des grilles, qui obtient un succès honorable en salles[23]. Il est nommé à l'Oscar du meilleur film étranger, et triomphe au théâtre dans la pièce La Soif, d'Henri Bernstein, aux côtés de Madeleine Robinson et Claude Dauphin.

Changement d'image

En 1950, il retrouve Marcel Carné pour le long métrage La Marie du port, adaptation du roman de Georges Simenon, qui avec 2,6 millions d'entrées[24], permet de confirmer le succès de Gabin après son triomphe théâtral avec La Soif. Son détour dans le cinéma italien avec le drame fantastique Pour l'amour du ciel la même année passe toutefois inaperçu (plus de 679 000 entrées)[25].

En 1951, il est le narrateur de De sacs et de cordes, une pièce musicale de Léo Ferré écrite pour la radio, qu'il interprète tandis que Léo Ferré dirige l'orchestre et les chœurs de la radio nationale. Au cinéma, on le retrouve dans une adaptation d'une pièce d'Henri Bernstein (Victor), mais sa prestation d'un mécanicien de locomotive aveugle à la suite d'un accident dans le drame La nuit est mon royaume lui permet de rencontrer l'éloge de la critique et de remporter la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine à la Mostra de Venise. Le succès critique se confirme dans les salles avec un bon accueil du public (2,5 millions d'entrées)[26].

Son film suivant, La Vérité sur Bébé Donge, adapté d'un roman de Georges Simenon, dans lequel il est un industriel coureur de jupons empoisonné par son épouse (Danielle Darrieux), n'est pas un grand succès populaire (1,2 million d'entrées)[27], mais il est considéré au fil des ans comme une œuvre marquante[28].

Il réalise en un de ses rêves d'enfant en entreprenant d'investir une bonne partie de ses revenus dans le domaine de La Pichonnière, situé sur la commune de Bonnefoi, dans le canton de Moulins-la-Marche, dans l'Orne[29], en Normandie. Il agrandit progressivement le domaine environnant par plusieurs acquisitions successives. À proximité, il fait construire en 1956 et 1957 une demeure baptisée La Moncorgerie, qui devient sa résidence familiale[30]. Avec l'idée d'assurer la subsistance de sa famille, il se lance dans l'élevage des bovins[31]. Passionné par les chevaux, il monte aussi à La Pichonnière, à la fin des années 1950, une écurie d'une quinzaine de chevaux de course, qui, sous les couleurs Bouton d'or, toque lilas, ainsi décrites par l'acteur lui-même, acquiert une certaine renommée dans le milieu hippique. À la fin des années 1950, il fait aménager sur un terrain lui appartenant, non loin de là, à Moulins-la-Marche, un hippodrome, qui est nommé après sa mort : hippodrome Jean-Gabin[32].

En 1952, il retrouve Michèle Morgan dans La Minute de vérité, de Jean Delannoy, qui triomphe en salles avec plus de 3 millions d'entrées[33].

Il renoue véritablement avec le succès public en tant que tête d'affiche grâce à Touchez pas au grisbi de Jacques Becker, en 1954, qui enregistre 4,7 millions d'entrées en France[34]. Avec ce film, il retrouve un rôle à sa mesure en changeant son image : celle d'un homme d’expérience, autoritaire et qui impose le respect. C'est durant ce tournage qu'il rencontre celui qui devient un de ses amis, Lino Ventura, dont c'est le premier film.

Le retour du succès lui vaut de recevoir à trois reprises, une Victoire du Cinéma français, en 1952, 1955 et 1956.

Le , André-Georges Brunelin, un de ses proches, organise à la Salle Pleyel, à Paris, une manifestation à l'occasion de ses 50 ans et de ses 25 ans de carrière. L'événement réunit quelque deux mille personnes, dont les principaux amis de l'acteur[35].

Rencontre avec Audiard

Jean Gabin dans le rôle du commissaire Maigret en 1958.

Son succès se confirme avec L'Air de Paris de Marcel Carné, puis avec French Cancan de Jean Renoir en 1955. Michel Audiard, qui devient son ami, est, avec ses dialogues, pour beaucoup dans le succès de ses films à venir, à commencer par Gas-oil et Le rouge est mis de Gilles Grangier. À cette époque, il entretient une liaison adultère avec la comédienne Dora Doll.

Par la suite, il enchaîne film sur film : il est le maréchal Lannes dans la prestigieuse et pléthorique distribution du Napoléon de Sacha Guitry ; flic infiltré dans Razzia sur la chnouf ; juge pour enfants dans Chiens perdus sans collier ; chauffeur routier dans Des gens sans importance ; restaurateur dans Voici le temps des assassins ; artiste peintre bourgeois s'encanaillant en transportant avec Bourvil de la viande pour le marché noir dans le classique La Traversée de Paris, dont il partage une scène devenue culte avec Louis de Funès, alors méconnu du grand public ; et médecin dans Le Cas du docteur Laurent.

En 1956, il achète une première maison à Deauville et s'établit dans cette station balnéaire avec femme et enfants[36]. Deux autres maisons suivent, qui l'accueillent à demeure ou le temps des vacances[36]. Le mois d'août le voit très assidu pour suivre les courses, à l'hippodrome de la Touques[36]. « Pour nous, Deauville a toujours été associé aux vacances, raconte sa femme[36]. Jean venait là pour se reposer. Il trouvait à Deauville une douceur de vivre à laquelle il était tout particulièrement attaché [36]. ».

En 1958, il prête ses traits au commissaire Jules Maigret dans Maigret tend un piège, rôle qu'il reprend à deux reprises et connaît le plus grand succès public de sa carrière avec Les Misérables, devenant le Jean Valjean du film aux côtés de Bourvil et de Bernard Blier.

Sa carrière est sur sa lancée, confirmée avec notamment En cas de malheur, avec Brigitte Bardot ; Les Grandes Familles, avec Pierre Brasseur ; Archimède le clochard (film dont il a eu l'idée[note 5]).

Jean Gabin (à gauche) et Jacques Prévert dans le film documentaire Mon frère Jacques (1961) par Pierre Prévert.

En 1960, il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d'honneur sur le plateau où il tourne Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier.

Son contrat exclusif avec le producteur Jacques Bar, rencontré à Deauville en 1959, lui offre au début des années 1960, une série de beaux succès, tels que le drame politique Le Président, la comédie policière Le cave se rebiffe, la comédie dramatique Un singe en hiver, dans laquelle il partage la vedette avec Jean-Paul Belmondo.

Dans la nuit du 27 au , sept cents agriculteurs encerclent son domaine familial normand de La Pichonnière pour protester contre la centralisation des terres, en exigeant la location de certaines fermes à de jeunes éleveurs en difficulté. Gabin ayant acquis 150 ha, les cultivateurs ouvrent un conflit avec le célèbre acteur néorural pour médiatiser les problèmes du monde agricole. Cette situation bouleverse profondément et blesse à vie l'intéressé, qui se sent rejeté par la communauté paysanne normande dont il a tant souhaité faire partie[37]-.

Annonçant qu'il va vendre ses terres, Gabin accepte finalement de louer deux fermes à des jeunes. Il porte plainte contre X pour « violation de domicile et tentative d'extorsion de signature ». Défendu par Me René Floriot, il retire finalement sa plainte, dans un souci d'apaisement, en pleine audience du procès au palais de justice d'Alençon le [38],[39].

Durant cette même période, il connaît son premier revers avec Le Gentleman d'Epsom (1962), dans lequel il joue aux côtés de Louis de Funès, qui ne rencontre qu'un succès médiocre[40], échec vite effacé par le triomphe de Mélodie en sous-sol l'année suivante, avec Alain Delon[41].

Son contrat avec Jacques Bar n'étant pas renouvelé, il crée en 1963 avec Fernandel, la société de production Gafer. La Gafer produit L'Âge ingrat, interprété par Jean Gabin avec Fernandel, puis d'autres films, interprétés par l'un ou par l'autre des deux acteurs.

La fin des années 1960 est marquée par Le Tonnerre de Dieu, Le Pacha, Le Tatoué, avec Louis de Funès et Le Clan des Siciliens, avec Alain Delon et Lino Ventura, qui confirme le statut de l'acteur, parvenu à la soixantaine.

Lino Ventura, Jean Gabin et Alain Delon lors du tournage du film Le Clan des Siciliens, en à Rome.

Dans les années 1970, sa carrière s'enrichit de sept films supplémentaires mais marque une baisse de régime ; l'acteur rencontre pourtant encore le succès public avec La Horse de Pierre Granier-Deferre et Deux Hommes dans la ville de José Giovanni, sa dernière collaboration avec Alain Delon. Il obtient également l'Ours d'argent au Festival de Berlin pour son interprétation dans Le Chat en 1971, œuvre que l'acteur considère comme son meilleur film de l'après-guerre[42].

Au début des années 1970, le nom de Jean Gabin est évoqué, parmi d'autres, pour interpréter Don Corleone dans Le Parrain[43]. En 1976, Sergio Leone lui propose de jouer dans son nouveau projet Il était une fois en Amérique, que Gabin décline[12].

Les dernières années (1974-1976)

Jean Gabin vers la fin des années 1960 ou dans les années 1970.

En 1974, près de quarante ans après Quand on s'promène au bord de l'eau, Gabin enregistre la chanson Maintenant je sais, écrite par Jean-Loup Dabadie. Cette chanson rencontre le succès au hit-parade et sort également en version anglaise.

Le , il assiste au départ du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc sur lequel son fils Matthias est embarqué en qualité de maître d'hôtel des officiers mariniers supérieurs. Il est interviewé sur la passerelle par Yves Mourousi au journal télévisé de 13 heures[pertinence contestée].

Le , il préside la première cérémonie des César. Deux semaines plus tard, il est à l'affiche de L'Année sainte, de Jean Girault. Ce sont ses dernières apparitions en public et sur grand écran. Il prévoit de tourner dans Le Chat et la Souris de Claude Lelouch, mais n'aura pas le temps de réaliser ce souhait.

Au début de 1976, il est nommé officier dans l'ordre national du Mérite[44], puis promu officier de l'ordre national de la Légion d'honneur sur la promotion du .

En , il apprend lors d'une interview télévisée du président de la FNSEA, Michel Debatisse, qu'il ne touchera pas l'indemnisation de l'« impôt sécheresse ». Comprenant qu'il ne sera jamais accepté par le monde paysan, il décide de vendre son domaine agricole normand de La Pichonnière. Cet événement le touche profondément.

Quelques semaines plus tard, le , il meurt à l'âge de 72 ans des suites d'une leucémie à l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine[45]. Il avait connu quelques problèmes de santé sur le tournage de Deux hommes dans la ville[46].

Ses obsèques, le , au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, attirent une foule considérable et sont retransmises à la télévision. Selon ses dernières volontés[note 6], son corps est crématisé. Ses cendres sont ensuite transférées à Brest pour être dispersées en mer. Le se déroule, en présence de son épouse, de ses enfants, de personnalités amies comme Gilles Grangier, Alain Delon et Odette Ventura, une cérémonie simple et solennelle à bord de l'aviso Détroyat. Ces honneurs militaires de la Marine nationale ne sont permis que sur autorisation exceptionnelle du président de la République Valéry Giscard d'Estaing. L'urne funéraire est ouverte depuis la plage arrière de l'aviso[note 7], en mer d'Iroise, à 20 nautiques de Brest, au sud de la chaussée des Pierres-Noires[47].

Vie privée

Sa vie sentimentale est souvent liée à son métier. De 1925 à 1931, il est l'époux de l'actrice Gaby Basset, puis de 1933 à 1943 de la meneuse de revue Jeanne Mauchain.

Il a des liaisons connues avec les actrices Mireille Balin, Michèle Morgan et Marlene Dietrich[48].

En Algérie, de 1943 à 1945, iI se lie avec Marie Camilleri[réf. nécessaire]. En 1945 et 1946, à Paris, il a une relation avec la jeune actrice Maria Mauban[20],[49], puis en 1947 avec Colette Mars[21].

Encore sans enfant, il se remarie le [50] avec un ancien mannequin, Marcelle Christiane Marie (dite Dominique) Fournier (née à Saint-Étienne le , morte à Évecquemont le )[51], déjà mère d'un garçon, avec qui il a trois enfants, Florence, née le , Valérie, née le [52] et Mathias, né le .

Ses petits-fils les acteurs Jean-Paul Moncorgé, (né en 1981, fils de Florence), et Alexis Moncorgé, (né en 1986, fils de Mathias) n'ont pas connu leur grand-père.

Un acteur symbole

Buste de Jean Gabin à Mériel sur la place du musée qui lui est consacré.

Jean Gabin incarne dans les années 1930 l'homme du peuple, ouvrier, titi parisien, au temps du Front populaire[53] : on le retrouve ainsi successivement chômeur dans La Belle Équipe (1936), spahi dans Gueule d’amour (1937), petit truand dans Pépé le Moko (1937), déserteur dans Quai des brumes (1938), cheminot dans La Bête humaine (1938), ouvrier dans Le jour se lève (1939).

L'image de l’acteur s'est parfois confondue avec celle, mythique, de ses personnages qui se sont imposés dans l’imaginaire collectif du public français au cours du XXe siècle. Les différents personnages joués par Jean Gabin, archétypes professionnels ou sociaux, sont inscrits dans l’histoire du cinéma (l’ouvrier gouailleur avant-guerre, le patriarche bourru à partir des années 1950)[54].

Dans les années 1960, les films qui mettent en scène Jean Gabin témoignent aussi d'un rejet, au cinéma, de la transformation de la France. Il apparaît dans un certain nombre de films dans lesquels la construction des grands ensembles vient détruire peu à peu le monde dans lequel il vivait[55]. Dans Rue des prairies de Denys de La Patellière, le personnage de Gabin, qui habite une rue de Paris faubourienne et populaire, est contremaître sur le chantier des Sablons, à Sarcelles. Il est ainsi amené à construire les structures de ce qui va détruire le monde ancien dans lequel il vit, dans le XXe arrondissement de Paris. C'est aussi le cas de Mélodie en sous-sol en 1963, où il ne retrouve pas son pavillon au milieu des barres d'immeubles de Sarcelles nouvellement construites, ou du film Le Chat en 1970, où il vit dans un pavillon qui a vocation à être détruit pour faire place au quartier de La Défense[55].

Carrière

Gravure de Jean Gabin pour le musée de Mériel septembre 1992 lithograveur

Filmographie

Avec Fernandel, Louis de Funès et Bourvil, Jean Gabin fait partie des acteurs français ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les salles de cinéma : environ 161 millions entre 1946 et 1976[note 8]. Dans ce total, sur les 95 films de sa carrière, 32 (soit 34%) sortis entre 1930 et 1945 ne sont pas comptabilisés, dont de nombreux succès comme Les Gaietés de l'escadron, La Bandera, La Belle Équipe, Pépé le Moko, La Grande Illusion, Gueule d'amour, Le Quai des brumes, La Bête humaine, Le jour se lève..

Box-office

Ses films ayant eu la plus grande audience entre 1946 et 1976[56].

Film Année Réalisateur Classement Nombre d'entrées
Les Misérables 1958 Jean-Paul Le Chanois 2e 9 940 533
Napoléon
(rôle très court et anecdotique)
1955 Sacha Guitry 4e 5 405 252
La Traversée de Paris 1956 Claude Autant-Lara 4e 4 893 174
Le Clan des Siciliens 1969 Henri Verneuil 3e 4 821 585
Touchez pas au grisbi 1954 Jacques Becker 4e 4 713 585
Le Tonnerre de Dieu 1965 Denys de La Patellière 7e 4 093 000
Archimède le clochard 1959 Gilles Grangier 6e 4 073 891
Les Grandes Familles 1958 Denys de La Patellière 9e 4 042 041

Théâtre

Chanson

(2 chansons)

Distinctions

Les trois Victoires du cinéma français remportées par Jean Gabin, ainsi que l’Ours d'argent qui lui a été décerné à la Berlinale 1959 pour Archimède le clochard. Exposé au musée Jean-Gabin de Mériel.

Décorations

Récompenses

Nominations

Hommages

  • En 1981, à l'initiative de Louis de Funès[61], le « monde du cinéma » lui rend hommage en créant le prix Jean-Gabin, récompense décernée tous les ans aux meilleurs espoirs masculins du cinéma français. À la suite d'un désaccord entre l'organisation et la fille de Jean Gabin, le prix est remplacé depuis 2008 par le prix Patrick-Dewaere.
  • En 1992, Mériel (Val-d'Oise), la commune de son enfance, ouvre un musée qui lui est consacré. Jean Marais a sculpté le buste de l'acteur qui se trouve devant le musée.
  • En 2008, une place Jean-Gabin est inaugurée dans le 18e arrondissement de Paris.
  • En 2011, une place Jean-Gabin est inaugurée dans la ville de Porrentruy dans la République et Canton du Jura en (Suisse).
  • Une rue de la commune des Aspres et une rue de celle de Bonnefoi (Orne), sur lesquelles se trouve son domaine de La Pichonnière, portent son nom.
  • L'hippodrome Jean-Gabin de Moulins-la-Marche (Orne), créé par lui à la fin des années 1950, porte son nom.
  • À Jette, commune en région de Bruxelles, une place porte son nom.

Notes et références

Notes

  1. « Un trait de malice de mon père que de m'avoir donné, en troisième prénom, son nom de théâtre » cité par André-Georges Brunelin[2].
  2. « Après avoir vu Drôle de drame, [Gabin] a envie de travailler avec Prévert et Carné. Il le fait savoir. » En 1938, il est dans Le Quai des brumes. Les deux amis se souviennent avoir attendu ensemble les réactions du public dans un café de la rue des Saints-Pères, Jacques précisant en rigolant : « On avait glissé sur un bouchon de limonade ! ». L’accueil est plutôt bon. Gabin ajoute avec humour : « Dans le fond, on était la Nouvelle Vague de l’époque ». Jacques écrit de lui qu’il a « le regard toujours bleu et encore enfantin », qu’il est l’« acteur tragique de Paris / gentleman du cinéma élisabéthain / dans la périphérie du film quotidien » et que « Jean Gabin / c’est l’évidence même / l’évidence même d’un être humain / qui joue son rôle publiquement / devant tant d’autres qui jouent le leur secrètement / et si mal la plupart du temps ». « Jean Gabin / Toujours le même jamais pareil / Toujours Jean Gabin / Toujours quelqu’un. » Carole Aurouet, Prévert, portrait d'une vie, Ramsay, 2007, p. 216.
  3. Après qu'il s'est affiché de nouveau avec Ginger Rogers, donnant lieu à l'attention de la presse sur sa vie sentimentale.
  4. C'est par exemple le cas du documentaire de Serge Korber Gabin intime, aristocrate et paysan, produit en 2006 dans lequel est dit, à propos de Martin Roumagnac : « film médiocre et qui sera un échec dans les salles. »
  5. Pour ce film, il est crédité sous le nom de Jean Moncorgé, qui est son vrai nom de famille.
  6. « Pas de mise en terre car je ne veux pas qu'on vienne m'emmerder sur ma tombe comme on fait sur celles de Gérard Philipe et d'Édith Piaf » disait-il.
  7. Et non du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc qui était alors en escale à Mayport (États-Unis)[réf. nécessaire].
  8. 84 millions selon l'article « Les Rois du box office » de Studio Magazine en novembre 1992, mais 161 millions si on fait le total des entrées cumulées dans les années 2010 dans le tableau récapitulatif du box-office 1945-1976.

Références

  1. « L’engagement Jean Gabin, le marin », sur Cols bleus Marine Nationale (consulté le ). Voir aussi « 18 novembre 1976 : les cendres de Jean Gabin en mer d'Iroise », sur Le télégramme (consulté le ). Voir également (en) « Jean Gabin | French actor », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. Brunelin 1987, p. 46.
  3. Jelot-Blanc 2014, p. 7.
  4. « Mériel », dans Le Patrimoine des communes du Val-d’Oise, Flohic, coll. « Patrimoine des communes de France », (ISBN 978-2842340568), p. 432.
  5. Barbier et Moreau 2007, p. 26.
  6. Gauteur et Bernard 1976, p. 16.
  7. Gauteur et Bernard 1976, p. 17.
  8. Gauteur et Bernard 1976, p. 18.
  9. Jacques Baroche, « Jean Gabin : « J’ai tout joué sauf les curés et les badernes » », Cinémonde, no 1728, (lire en ligne).
  10. « Jean Gabin », sur Encinémathèque, .
  11. Claude Bernier, « Jean Gabin est la vedette d'un nouveau film : « Quai des brumes » », Ciné-Miroir, no 674, (lire en ligne, consulté le ).
  12. Adrien Gombeaud, « Gabin à Hollywood », Vanity Fair no 6, décembre 2013, pages 176-187.
  13. Barbier et Moreau 2007, p. 63.
  14. Philippe de Comes, Michel Marmin, Le Cinéma français : 1930-1960, Éditions Atlas, 1984, 175 pages, p. 63.
  15. Brunelin 1987, p. 325.
  16. « Martin Roumagnac », sur Box Office Story, .
  17. « le film n'eut aucun succès, ni en France, ni aux États-Unis. », Thierry de Navacelle, Sublime Marlène, Ramsay poche cinéma, 1982, p. 116.
  18. « Miroir », sur Box-Office story, .
  19. « Maria Mauban nous dit la vérité », Mon Film, n°28,
  20. « La très véridique histoire de deux petites gueules », Cinévogue n° 34,
  21. Brunelin 1987, p. 350-356.
  22. Barbier et Moreau 2007, p. 69.
  23. « Au-delà des grilles », sur Box-Office story, .
  24. « La Marie du port », sur Box Office Story, .
  25. « Pour l'amour du ciel », sur Box Office Story (consulté le ))
  26. « La nuit est mon royaume », sur Box Office Story, .
  27. Clara Laurent, Danielle Darrieux, une femme moderne, edi8, , 413 p. (ISBN 9782258146013, lire en ligne)
  28. « La Vérité sur Bébé Donge (1952) — Henri Decoin », sur Mon Cinéma à moi, (consulté le )
  29. Brunelin 1987, p. 425.
  30. Brunelin 1987, p. 427-428.
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  32. Brunelin 1987, p. 499.
  33. « La Minute de vérité », sur Box Office Story, .
  34. Renaud Soyer, « Touchez pas au grisbi », sur Box Office Story, (consulté le ).
  35. Brunelin 1987, p. 399-408.
  36. Roland Godefroy, « Jean Gabin : Deauville fut son havre de paix », Ouest-France, 14 janvier 1988.
  37. Brunelin 1987, p. 502-516-.
  38. Brunelin 1987, p. 514-516-.
  39. Jean Vigreux, Croissance et contestations. 1958-1981, Seuil, , p. 207.
  40. « Le Gentleman d'Epsom », sur Box Office Story, .
  41. « Méldoie en sous-sol », sur Box Office Story, .
  42. « Jean Moncorgé, la face cachée de Jean Gabin », Un jour, un destin , France 2.
  43. The Godfather: 'Nobody enjoyed one day of it’ sur telegraph.co.uk du Philip Horne, du 22 septembre 2009
  44. « L'ordre national du Mérite | La grande chancellerie », sur www.legiondhonneur.fr (consulté le )
  45. Barbier et Moreau 2007, p. 163.
  46. Jelot-Blanc 2014, p. 415-416.
  47. Jelot-Blanc 2014, p. 461.
  48. Désiré Baudru, Sexus cinématographicus : les amours secrètes du cinéma français, Nouveau Monde éditions, , p. 57.
  49. « Maria Mauban nous dit la vérité », Mon Film, n° 28, .
  50. Jelot-Blanc 2014, p. 474.
  51. L'épouse de Jean Gabin est décédée, sur leparisien.fr du 13 octobre 2002, consulté le 10 février 2018.
  52. Jelot-Blanc 2014, p. 185.
  53. Régis Dubois, Une histoire politique du cinéma, .
  54. Patrick Glâtre et Olivier Millot, Jean Gabin : La Traversée d'un siècle, Paris, Créaphis, , 92 p. (ISBN 2-913610-47-1 et 9782913610477, lire en ligne).
  55. « Filmer les grands ensembles », documentaire en ligne sur les représentations audiovisuelles des grands-ensembles, CHS (CNRS / Paris1), 2015.
  56. Box-office de Jean Gabin entre 1946 et 1976 sur jpboxoffice.com..
  57. La Dame en décolleté sur le site La Comédie musicale en France.
  58. Flossie sur le site La Comédie musicale en France.
  59. Jean Gabin et Madeleine Robinson dans La Soif.
  60. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Obsèques Jean Gabin + plateau Paul Lefevre », sur Ina.fr, (consulté le )
  61. Florence Moncorgé, Quitte à avoir un père, autant qu'il s'appelle Gabin, Le Cherche midi, 2003, p. 206.

Voir aussi

Bibliographie

  • André Brunelin, Gabin, Robert Laffont, , 632 p. (ISBN 978-2221013175).
  • Jean-Marc Loubier, Jean Gabin-Marlène Dietrich, un rêve brisé, Acropole, , 166 p. (ISBN 978-2735702169).
  • Florence Moncorgé-Gabin, Quitte à avoir un père, autant qu'il s'appelle Gabin…, Paris, Le Cherche midi, , 177 p. (ISBN 2-7491-0066-6)
  • Florence & Mathias Gabin-Moncorgé, Gabin hors champ, Paris, Michel Lafon, 2004, 1 vol. in f°, 192 p. (album de photos cinématographiques et familiales) (ISBN 2 7499 0092 1)
  • Patrick Glâtre, Jean Gabin, la traversée du siècle, Créaphis, 2004.
  • Claude Gauteur et André Bernard, Gabin ou les avatars d'un mythe, PAC, coll. « Tête d'affiche », , 236 p. (ISBN 978-2853360180).
  • Claude Gauteur et Ginette Vincendeau, Jean Gabin : Anatomie d'un mythe, Nouveau Monde, , 304 p. (ISBN 978-2847361643).
  • Philippe Barbier et Jacques Moreau, Jean Gabin : Gentleman du cinéma, Dualpha, coll. « Patrimoine du cinéma », , 380 p. (ISBN 978-2353740239).
  • Philippe Durant, La Bande à Gabin : Blier, Audiard et les autres, Points, 2011
  • Jean-Jacques Jelot-Blanc, Jean Gabin inconnu, Flammarion, , 482 p. (ISBN 978-2081286238).
  • Patrick Glâtre, Jean Moncorgé-Gabin, acteur de la Libération de Royan, Bonne-Anse, 2015
  • Alain Paucard, La France de Jean Gabin, Xenia, 2016
  • André Nolat, « Jean Gabin : toujours quelqu'un », dans Némésis ou Les vies excessives, Saint-Denis, Publibook, , 129 p. (ISBN 978-2-342-15540-2, OCLC 1030616874, notice BnF no FRBNF45371756, présentation en ligne).

Documentaires et images d'archives

Articles connexes

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