Moulins-la-Marche

Moulins-la-Marche est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 718 habitants[1].

Pour les articles homonymes, voir Moulins.

Moulins-la-Marche

Vue du centre de Moulins-la-Marche depuis la motte féodale.

Blason
Administration
Pays France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Mortagne-au-Perche
Intercommunalité Communauté de communes des Pays de L'Aigle
Maire
Mandat
Fabrice Gloria
2020-2026
Code postal 61380
Code commune 61297
Démographie
Gentilé Moulinois
Population
municipale
718 hab. (2018 )
Densité 55 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 38′ 59″ nord, 0° 28′ 34″ est
Altitude Min. 174 m
Max. 295 m
Superficie 13,14 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Tourouvre
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Moulins-la-Marche
Géolocalisation sur la carte : Orne
Moulins-la-Marche
Géolocalisation sur la carte : France
Moulins-la-Marche
Géolocalisation sur la carte : France
Moulins-la-Marche

    Géographie

    La commune est aux confins nord de la campagne d'Alençon et du Perche. Son bourg est à 17 km au nord de Mortagne-au-Perche, à 18 km au sud-ouest de L'Aigle et à 24 km à l'est de Sées[2].

    La commune est desservie par la ligne 61 L'Aigle - Alençon du réseau Cap'Orne (autocars départementaux de l'Orne).

    Le point culminant (295 m) se situe en limite nord-ouest, près du lieu-dit les Petites Bruyères. Le point le plus bas (174/175 m) correspond à la sortie de la Sarthe du territoire, au sud-ouest. La commune est semi-bocagère.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[5]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[6].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[7]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[5]

    • Moyenne annuelle de température : 9,7 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,9 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 2,1 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 14,5 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 2] : 822 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,9 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,1 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[9] complétée par des études régionales[10] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Courtomer », sur la commune de Courtomer, mise en service en 1997[11] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[12],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 11 °C et la hauteur de précipitations de 805,1 mm pour la période 1981-2010[13]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 4], « Alençon - Valframbert », sur la commune d'Alençon, mise en service en 1946 et à 37 km[14], la température moyenne annuelle évolue de 10,8 °C pour la période 1971-2000[15] à 10,9 °C pour 1981-2010[16], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[17].

    Urbanisme

    Typologie

    Moulins-la-Marche est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[18],[19],[20]. La commune est en outre hors attraction des villes[21],[22].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (67,9 %), terres arables (23,9 %), forêts (5,6 %), zones urbanisées (2,6 %)[23].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[24].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous la forme de Molinis vers 1050[25].

    Le toponyme est issu du latin molinus, le toponyme Moulins est lié à une activité meunière[26].
    Aux temps féodaux, une marche était une zone frontalière, ici entre le duché de Normandie et le comté du Perche.

    Le gentilé est Moulinois.

    Histoire

    En 1823, Moulins-la-Marche (768 habitants en 1821) absorbe Courdevêque (95 habitants, à l'ouest du territoire, aujourd'hui « Cour d'Évêque ») et Ronxoux (78 habitants, au nord)[27].

    Le eut lieu un accrochage meurtrier entre un groupe de résistant et un groupe d'une quinzaine d'Allemands. Après avoir libéré Courtomer, Jean Lincker, un résistant, fut averti par un agriculteur qu'un petit groupe d'Allemands venait de quitter sa ferme. Aussitôt, Lincker forma un groupe de six membres composé de Jean Fillâtre, André Vimal du Boucher, Pierre Jacquot, André Pillou, Alferd Pommier et Roger Rycroft (pour la plupart originaires d'Argentan). Cet accrochage fut restitué par Jean Lincker[28] :

    « Arrivé à la gare de Moulins, j'aperçus quelques Boches armés de fusils. Je disposai alors mes hommes de chaque côté de la route par moitié et nous avançâmes à leur rencontre. Environ à 150 mètres d'eux, nous nous vîmes en présence d'un groupe de 15 à 18 Boches, armés de mitrailleuses et mitraillettes, commandés par un officier. Notre présence ayant été remarquée, je commandai le feu à l'instant précis où les Boches nous tiraient dessus. Au bout d'un quart d'heure environ, alors que l'officier allemand avait été tué, Pierre Jacquot tomba le premier avec une rafale de mitrailleuse dans le ventre puis André Vimal du Boucher qui était devant moi, reçut une balle en pleine tête. A la même seconde, j'eus le bras fracassé par une balle et mon camarade Jean Fillâtre, qui se trouvait derrière moi, reçut une balle en plein poitrine. Il y eut un très court moment de répit, puis je recommençai à tirer ainsi qu'André Pillou, Roger Rycroft et Alfred Pommier. Cependant, me rendant compte que la bataille était inégale, je donnai l'ordre du repli. »

     Compte rendu de Jean Lincker, sans date, repris par Charles Geslain et André Jidouard, Histoire d'une ville, Argentan de 1939 à 1945, 1994.

    Depuis, une stèle a été érigée sur les lieux en 1949, en la mémoire de ces résistants morts au combat, au lieu-dit le Clos Mottet.

    Héraldique

    Les armes de la commune de Moulins-la-Marche se blasonnent ainsi :
    D'azur au moulin à vent d'or couvert de gueules[29].

    Politique et administration

    L'hôtel de ville.
    Liste des maires
    Période Identité Étiquette Qualité
    1983[30] mars 2008 Jean-Pierre Chevalier DVD Cadre comptable, conseiller général
    mars 2008[31] En cours Fabrice Gloria[32] SE Pharmacien
    Les données manquantes sont à compléter.

    Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[32].

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[34].

    En 2018, la commune comptait 718 habitants[Note 6], en diminution de 4,65 % par rapport à 2013 (Orne : −2,51 %, France hors Mayotte : +1,78 %). Moulins-la-Marche a compté jusqu'à 1 189 habitants en 1866.

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1836 1841 1846 1851 1856
    9478788517681 0231 0401 0501 1001 052
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    1 1001 1891 1071 1231 0791 1441 1121 0441 022
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    9879568299369788921 0431 027907
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008 2013
    917845818816774782784785753
    2018 - - - - - - - -
    718--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[35].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Patrimoine naturel

    Activité et manifestations

    Jumelages

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[8].
    3. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    4. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Population municipale 2018.
    2. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
    3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    4. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    5. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    6. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    7. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    8. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    9. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    10. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    11. « Station Météo-France Courtomer - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    12. « Orthodromie entre Moulins-la-Marche et Courtomer », sur fr.distance.to (consulté le ).
    13. « Station Météo-France Courtomer - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    14. « Orthodromie entre Moulins-la-Marche et Alençon », sur fr.distance.to (consulté le ).
    15. « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    16. « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    17. « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    18. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    19. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    20. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    21. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    22. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    23. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    24. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    25. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
    26. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 149.
    27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    28. Histoire d'une ville, Argentan de 1939 à 1945, p. 206 par Charles Geslain et André Jidouard.
    29. « GASO, la banque du blason - Moulins-la-Marche Orne » (consulté le ).
    30. « Jean-Pierre Chevalier présente une Liste qui vous ressemble », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    31. « Fabrice Gloria élu nouveau maire de la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    32. Réélection 2014 : « Moulins-la-Marche (61380) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    33. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    34. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    35. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    36. Butte, Moulins-la-Marche.

    Liens externes

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