Le Clan des Siciliens
Le Clan des Siciliens est un film policier français réalisé par Henri Verneuil et sorti en 1969. Il est adapté du roman du même nom d'Auguste Le Breton, paru en 1967.
Réalisation | Henri Verneuil |
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Scénario |
Henri Verneuil José Giovanni Pierre Pelegri |
Musique | Ennio Morricone |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Les Films du Siècle Europa Films |
Pays d’origine | France |
Genre | Policier |
Durée | 117 minutes |
Sortie | 1969 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Résumé
À Paris, Roger Sartet, un voleur de bijoux recherché pour avoir abattu deux policiers, est arrêté et emmené au Palais de Justice pour y être interrogé par le juge d'instruction. Auparavant, Aldo et Sergio Manalese, membres de la famille mafieuse sicilienne du même nom dirigée par Vittorio Manalese, le patriarche, se font passer pour un gendarme et un prisonnier afin de glisser discrètement une petite scie à métaux, électrique et portative, dans la poche du manteau de Sartet.
Après son interrogatoire, Sartet remonte dans le fourgon cellulaire qui le conduit en prison. Durant le trajet, le malfrat découpe le plancher en métal de son compartiment et parvient à s'en échapper, au nez et à la barbe des gendarmes, grâce à une diversion d'autres membres du clan Manalese ayant provoqué un embouteillage, ce qui provoque la colère du commissaire Le Goff, qui l'avait traqué à la suite d'un cambriolage au cours duquel ses deux collègues ont été tués.
Après l'évasion, Monique, la sœur de Sartet remet à Aldo un paquet contenant des timbres de grande valeur pour le travail effectué. Le fugitif est emmené chez les Manalese, en bordure du Canal Saint-Martin et rencontre Vittorio. Sartet lui parle d'un coup : voler une collection de bijoux exposée à la Galerie Borghèse de Rome. En effet, Sartet a partagé la cellule de l'ingénieur impliqué dans la création du système de sécurité des lieux, avec lequel il s'est lié d’amitié et qui lui a donné les détails de l'exposition.
Pour mettre au point ce plan, Vittorio fait appel à un vieil ami et complice new-yorkais, Tony Nicosia. Tony retrouve Vittorio à Rome et le duo visite les lieux. Tony fait comprendre à Vittorio que le casse est infaisable dans la Galerie et propose un autre moyen de dérober les bijoux : ils vont voler le butin durant le transfert de la collection en avion, qui doit être transférée vers New York. Pour ce faire, Nicosia envoie un de ses sbires, Jack, pilote d'avion porté sur la boisson.
Au même moment, Le Goff entame la traque de Sartet, qui a échappé de peu à son arrestation dans une chambre d'hôtel avec une prostituée par le commissaire et ses hommes. Devinant que le fugitif a besoin de faux papiers pour quitter le pays, il mène une enquête qui va le mener jusqu'aux Manalese et à leur entreprise de jeux d'arcade qui sert de couverture à leurs activités illégales. Tandis que Le Goff interroge Vittorio, Sartet quitte les lieux en voiture avec Aldo.
Jeanne, la femme d'Aldo et la seule française du clan, est de plus en plus attirée par Sartet. Installée avec lui pour la préparation du casse dans une maison près de la frontière italienne, Jeanne aguiche ce dernier en bronzant nue. Sartet s'approche de Jeanne et l'embrasse fougueusement, quand Roberto, petit-fils de Vittorio et fils de Luigi, gendre de Vittorio, les surprend. Jeanne lui fait promettre de ne rien dire à ce sujet.
À Rome, Sartet supprime Edward Evans, assureur chargé du convoi des diamants et prend son identité avant de rejoindre les autres officiels accompagnant les diamants sur un vol régulier à destination de New York via Paris, dans lequel Jack, Jeanne, Vittorio et ses fils figurent également parmi les passagers. Quand la femme d'Evans arrive à l'aéroport à la recherche de son mari, risquant de déjouer tous les plans mafieux, Vittorio l'appelle de l'aéroport et lui fait croire que son mari est toujours à Rome et que son vol est reporté au lendemain.
Après avoir tenté de contacter l'hôtel de son mari à Rome et appris qu'il était parti, Mme Evans se rend à la police et identifie formellement Sartet comme l'un des hommes qu'elle a vus dans l'avion lors de son atterrissage à l'aéroport de Paris.
Pendant ce temps, l'avion est en train de redescendre vers New York lorsque le gang le détourne, tenant son équipage sous la menace d'un revolver, tandis que Jack prend la place du copilote. Avertie de l'arrivée imminente de Sartet aux États-Unis, la police locale se rend à l'aéroport, tandis que l'avion atterrit sur une portion d'autoroute en travaux où l'attendent Tony Nicosia et ses hommes. Ces derniers s'emparent de la précieuse cargaison de l'avion avant de se séparer. Jack part pour le Canada et les Manalese retournent à Paris. Dans l’intention de s’installer à Veracruz, Sartet se cache à New York en attendant sa part du butin.
De retour chez eux, les Manalese regardent un soir un film à la télévision qui comprend la scène d’un couple s’embrassant sur une plage. En voyant la scène à l'écran, Roberto parle, devant Vittorio et les membres de la famille Manalese, de la ressemblance de la scène avec ce qu'il a vu entre Sartet et Jeanne. Jeanne nie les événements racontés par le garçon et tente de convaincre sa belle-famille qu'il ment, en vain. Avec la complicité de Tony Nicosia, pretextant que la part de butin qui lui est due est en France, les Manalese attirent Sartet à Paris. Jeanne appelle Monique pour l'avertir du piège. Monique l'attend à l'aéroport tout comme Aldo, Sergio et Luigi. Le Goff, grâce aux écoutes téléphoniques sur le lieu de travail de Monique, s'y rend également et fait arrêter les trois hommes du clan. Sartet, sentant le coup fourré, a embarqué sur un vol précédent.
Sartet contacte Vittorio pour récupérer sa part dans le butin des bijoux, et n'a aucun problème à le rencontrer. Accompagné de Jeanne, Vittorio se rend sur une zone en friche en dehors de la ville pour rencontrer Sartet. Après lui avoir jeté aux pieds une sacoche contenant sa part du butin en liquide, Vittorio tue Sartet et Jeanne de plusieurs balles de revolver. Vittorio rentre chez lui après avoir laissé derrière lui les deux corps, ainsi que l'argent de Sartet destiné à la police. Il rentre chez lui et trouve Le Goff qui l'attend tranquillement en jouant sur un jeu de bowling électrique dans l'atelier. Après un court échange sur le mode le plus courtois, Vittorio suit Le Goff sans aucune forme de résistance, totalement résigné. Le petit Roberto demande à son grand-père : « Papy ! Tu ne dînes pas avec moi ce soir ? », ce à quoi Vittorio répond : « Non, pas ce soir. »
Fiche technique
- Titre : Le Clan des Siciliens
- Réalisation : Henri Verneuil
- Scénario : Henri Verneuil, José Giovanni et Pierre Pelegri d'après le roman d'Auguste Le Breton.
- Dialogues : José Giovanni
- Assistants réalisateur : Marc Grunebaum, Bernard Stora
- Photographie : Henri Decaë
- Opérateur : Charles-Henri Montel, assisté de François Lauliac
- Assistant caméra : Jean-Paul Cornu
- Son : Jean Rieul, assisté de Vartan Karakeusian
- Perchman : Marcel Corvaisier
- Décors : Jacques Saulnier, assisté de G. Glon, J.-J. Caziot
- Montage : Pierre Gillette, assisté de Florence Aymond, Annie Vital
- Musique : Ennio Morricone, orchestre sous la direction de Bruno Nicolai (Éditions Fox-Europa), et chanson interprétée par Dalida
- Costumes : Hélène Nourry
- Habilleur : Charles Mérangel
- Coiffures : Simone Knapp
- Script-girl : Lucile Costa
- Maquillage : Michel Deruelle, Yvonne Gasperina
- Photographe de plateau : Victor Rodrigue
- Accessoiriste : René Albouze
- Régisseur général : Gérard Crosnier, Francis Peltier
- Régisseur extérieur : Jean-Pierre Nossereau
- Électricien : René Limat
- Casting : Evelyne Jay
- Cascades : Yvan Chiffre (non crédité)
- Générique : CTR
- Pellicule 35 mm, couleur par Eastmancolor, procédé Panavision, ratio 2,35:1
- Enregistrement Westrex 1135 SNEC, auditorium Paris Studio Cinéma
- Tirage : Laboratoire LTC Saint-Cloud
- Tournage dans les studios de Saint-Maurice « Franstudio » et sur l'aéroport d'Orly et l'aéroport du Bourget pour les scènes sur le tarmac où est stationné l'avion.
- Production : Les Films du Siècle, Europa Films
- Distribution : 20th Century Fox
- Chef de production : Henri Verneuil, Jacques-Éric Strauss
- Directeur de production : Jacques Juranville, Louis Trinquet
- Producteur exécutif : Jacques-Éric Strauss
- Assistants production : Jean-Jacques Caziot, Georges Glon, Gérard Viard
- Langue : français, italien et anglais
- Genre : Policier
- Durée : 117 minutes
- Budget : 15 millions de francs[1]
- Dates de tournage : du au
- Date de sortie :
Distribution
- Jean Gabin : Vittorio Manalese
- Alain Delon : Roger Sartet
- Lino Ventura : le commissaire Le Goff
- Irina Demick : Jeanne Manalese
- Yves Lefebvre : Aldo Manalese
- Marc Porel : Sergio Manalese
- Elisa Cegani : Maria Manalese
- Amedeo Nazzari : Tony Nicosia
- Danielle Volle : Monique Sartet
- Philippe Baronnet : Luigi
- César Chauveau : Roberto (non crédité)
- Karen Blanguernon : Teresa
- Sydney Chaplin : Jack
- Gérard Buhr : un inspecteur
- Raoul Delfosse : Léoni
- Edward Meeks : le commandant de bord
- Sally Nesbitt : Mme Evans
- André Thorent : l'inspecteur Bourdier
- André Pousse : G. Malik
- Jacques Duby : Raymond Rovel
- Yves Brainville : le juge d'instruction
- Christian de Tillière : Jean-Marie Balard
- Leopoldo Trieste : Turi, l'expert en timbres
- Sabine Sun : Simone
- Roger Lumont : M. Albert, le gérant de l'hôtel
- Steve Eckhardt : l'inspecteur Wilson
- Philippe Valauris : l'inspecteur Gassot
- Jean Juillard : un inspecteur
- Bernard Woringer : un inspecteur
- Catherine Watteau : l'hôtesse à l'aéroport
- Bernard Musson : le gardien du fourgon cellulaire
- Dominique Delpierre : l'hôtesse de l'air
- Rudy Lenoir : le gendarme chez le juge d'instruction
- Michel Charrel : un gardien de prison
- Jack Léonard : le truand aux billets d'avion
- Maurice Auzel : un policier dans l'avion
- Yvan Chiffre : un inspecteur
- Lionel Vitrant : le passager dans l'avion qui drague Jeanne
- Claude Salez : le gardien du Boeing
- Marc Arian : un passager
- Arch Taylor : un aiguilleur du ciel à l'aéroport LaGuardia
- Jack Marbeuf : un passager à Orly
- Raymond Pierson : un passager à Orly
- Roland Malet : un passant au drugstore
- Jean-Pierre Zola : M. Wallach, le diamantaire
- Alice Arno : un modèle chez Malik
Lieux de tournage
- 64 quai de Jemmapes à Paris : atelier et appartement des Manalese.
- Passage Delanos à Paris (10e) : Delon s'enfuit par la fenêtre.
- Devant le Palais de Justice de Paris[2], boulevard du Palais (Paris 4e) et café se trouvant angle de ce boulevard et de la rue de Lutèce. Le quai des Grands-Augustins (Paris 6e) est également visible.
- 25 Rue d'Alsace, à proximité de l'escalier : arrivée des policiers avec Lino Ventura à leur tête et poursuite de la fuite de Delon vers la gare de l'Est.
- Aqueduc, 2 rue Paul-Bert à Arcueil. Delon s'échappe par le plancher du fourgon Delahaye.
- Galerie Borghèse, à Rome (Italie).
- Aéroport LaGuardia, à New York (États-Unis).
- Aéroport du Bourget (l'avion de la compagnie imaginaire United Overseas Airlines est en réalité un Douglas DC-8-33 de la compagnie UTA), aéroport d'Orly pour la façade.
- Près de la passerelle industrielle d'Ivry-Charenton, au niveau du 38 Quai des Carrières, 94220 Charenton-Le-Pont
- À l'est d'Agay : scène de plage entre Delon et Irina Demick. La villa en question est une location demandée par J. Gabin et censée se trouver à Menton (soit le plus près possible de la frontière avec l'Italie) alors qu'elle se trouve en réalité dans le Var sur la route côtière menant à Théoule-sur-Mer.
- La scène de l'avion sur l'autoroute a été filmée sur l'aéroport de Châteauroux-Déols dans l'Indre[3].
- 3 Rue Bellini à Puteaux (près du quartier de La Défense) : scènes de la brasserie où travaille la sœur de Roger Sartet.
- Lorsque l'avion détourné survole New York en approche, on peut apercevoir à gauche le paquebot France qui est à quai. Il est reconnaissable à ses cheminées rouges.
Sortie et accueil
Le Clan des Siciliens sort en salles en France le . Le film est immédiatement un succès puisqu'il se classe directement en tête du box-office parisien avec 104 287 entrées enregistrées dans les sept salles qui diffusent le long-métrage[4].
Le film reste en tête durant les deux semaines suivantes avec 177 940 entrées supplémentaires, portant le cumul à 282 227 entrées[4]. De la quatrième à la cinquième semaine, face à une reprise de Bambi des studios Disney, il chute en seconde position du box-office avec 194 097 entrées, portant le total à 476 324 entrées[4] avant de revenir en tête pour une seule semaine durant la première semaine de (soit la sixième semaine), avec 61 995 entrées, portant le total à 538 919 entrées[4],[5]. Finalement, le film est un succès dans la capitale avec 1 437 435 entrées à Paris, dont 380 446 en banlieue[4]. Dans le reste de la France, le film est également un triomphe, puisque avec 3 387 150 entrées, il porte le total du film à 4 821 585 entrées[5].
En Espagne, il totalise 992 881 entrées[4]. En revanche, bien que Le Clan des Siciliens ait réussi à conquérir l'Europe[6], ce n'est pas le cas aux États-Unis, où il est distribué en salles dans la ville de New York le , car il n'a réussi qu'à engranger trois millions de dollars[7],[8], dont un million de dollars en location (« rentals »), ce qui n'est pas un succès[6].
Dans la culture populaire
- Dans le film Seuls Two (2007) d'Éric et Ramzy, on peut entendre le thème du Clan des Siciliens composé par Ennio Morricone.
- Dans le film Astérix aux Jeux olympiques (2008) de Frédéric Forestier et Thomas Langmann, quand le personnage de Jules César (Alain Delon) se parle à lui-même, on entend le thème du Clan des Siciliens ; puis César évoque quelques-uns des films dans lesquels joue Alain Delon, dont Le Clan des Siciliens.
- Dans son film Le Grand Pardon, Alexandre Arcady rend hommage au Clan des Siciliens en faisant débuter l'action par l'évasion d'un gangster — le sacristain, interprété par Richard Bohringer — en cours de transfert en fourgon cellulaire par le clan Bettoun, puis en faisant s'achever l'œuvre sur l'arrestation du parrain Raymond Bettoun (Roger Hanin) par le commissaire Duché (Jean-Louis Trintignant).
Musique
En 1969, Dalida sort une chanson au titre éponyme. Écrite par Jean-Loup Dabadie sur la musique d'Ennio Morricone, elle parle d'une exaction commise par des Siciliens « nés dans une île de Méditerranée, venus dans leurs autos sombres, pour faire fortune à Rome ».
Notes et références
- Jean-Jacques Jelot-Blanc, Jean Gabin inconnu, Flammarion, , 483 p. (ISBN 978-2-08-133439-7, lire en ligne)
- « Alain Delon : On a essayé de me massacrer, de me tuer dans l'esprit du public », sur lexpress.fr, 8 novembre 2010.
- Gérard Coulon, L'Indre au cinéma, éditions Alan Sutton
- Renaud Soyer, « Le Clan des Siciliens », sur boxofficestory.com, .
- « Le Clan des siciliens (1969) », sur jpbox-office.com
- Tristan Gauthier, « Le Clan des Siciliens - la critique + test blu ray », sur avoir-alire.com,
- Renaud Soyer, « Box office Alain DELON », sur boxofficestory.com,
- Renaud Soyer, « Box office Lino VENTURA », sur boxofficestory.com,
Voir aussi
Bibliographie
- Samuel Blumenfeld, « Delon en six films culte 4|6 : Le Clan des Siciliens. Sacré couple avec Jean Gabin », Le Monde, Société éditrice du Monde, Paris, , p. 24-25 (ISSN 0395-2037).
- Olivier Rajchman, Le Clan des Siciliens, trois hommes dans la ville, vol. no 6 : Les mystères de Rabbi Jacob : récit d'un tournage épique, Paris, Première, Hildegarde, , 86-103 p..
Liens externes
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