Aéroport de Paris-Le Bourget

L'aéroport de Paris-Le Bourget[1] (code IATA : LBG  code OACI : LFPB), couramment abrégé en « aéroport du Bourget », est un aéroport français francilien situé à 13 km au nord-est de Paris. L’aéroport est géré par le Groupe ADP, et exploité commercialement sous la marque Paris Aéroport depuis le [2]. Il tire son nom de la commune du Bourget en Seine-Saint-Denis où il est partiellement situé.

Paris-Le Bourget

Vue générale.
Localisation
Pays France
Ville Le Bourget
Dugny
Bonneuil-en-France
Gonesse
Date d'ouverture 1919
Coordonnées 48° 56′ 59″ nord, 2° 25′ 56″ est
Superficie 550 ha
Altitude 66 m (217 ft)
Géolocalisation sur la carte : France
LBG
Géolocalisation sur la carte : Paris et la petite couronne
LBG
Pistes
Direction Longueur Surface
07/25 3 000 m (9 843 ft) béton bitumineux
03/21 2 665 m (8 743 ft) béton bitumineux
09/27 1 845 m (6 053 ft) béton bitumineux
Informations aéronautiques
Code IATA LBG
Code OACI LFPB
Nom cartographique Paris LE BOURGET
Type d'aéroport civil à usage restreint
Gestionnaire Paris Aéroport
Site web gestionnaire Consulter
Site web aéroport Consulter

L'aérodrome est ouvert au trafic national et international commercial non régulier (aéronefs d'au plus 25 sièges uniquement[3]), aux avions privés, à l'aviation générale, au vol aux instruments (IFR) et au vol à vue (VFR) avec certaines restrictions de sûreté (plan Vigipirate).

Histoire

Statue érigée à l'entrée de l'aéroport du Bourget pour commémorer le vol de Nungesser et Coli, puis celui de Lindbergh.
Les pistes vues du parc Georges-Valbon.

À l'origine, le Bourget est un terrain d'aviation militaire. Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale et l'invasion allemande arrêtée in extremis par la bataille de la Marne, l'état-major français créé le camp retranché de Paris (CRP). Celui-ci est doté d'une escadrille de défense aérienne pour intercepter les avions allemands venant bombarder la capitale. Un des pionniers de l'aviation militaire, le capitaine Désiré Lucca, est placé à la tête de cette escadrille. Sa première tâche est de trouver un terrain propice à son installation. Ce dernier doit nécessairement se trouver au nord de Paris, entre le front d'où vient l'ennemi et la capitale. Le , Désiré Lucca se pose sur le terrain d’Aéropolis, un projet de champ d'aviation. Le lendemain, l’état-major du général Gallieni vient sur place. Le général approuve le choix de Désiré Lucca. Le , les travaux commencent avec la construction de hangars Bessonneau[4]. En un mois, le terrain est opérationnel[5],[6]. L'escadrille du CRP y sera basée jusqu'à l'armistice de 1918.

Ouvert en 1919, Le Bourget fut le premier aéroport civil de Paris et resta le seul jusqu'à la construction de l'aéroport d'Orly. C'est au Bourget que s'est posé Charles Lindbergh, à l'âge de vingt-cinq ans, au terme de sa traversée de l'Atlantique à bord du Spirit of St. Louis. Il arriva le après avoir parcouru 5 800 kilomètres en trente-trois heures et trente minutes. Environ 200 000 spectateurs l'attendaient sur les pistes du Bourget. Deux semaines auparavant, Charles Nungesser et François Coli décollèrent du Bourget pour tenter la première traversée de l'Atlantique à bord de l'Oiseau blanc mais l'appareil et ses deux pilotes ont disparu au cours de leur tentative.

Une statue érigée à l'entrée de l'aéroport, œuvre du sculpteur Gustave Michel, rappelle les vols de Lindbergh, Nungesser et Coli.

Cet aéroport est le premier de France à disposer d'une véritable piste en dur, utilisable par tous les temps. C'est sur ce site qu'est implantée la direction de la compagnie Air France lors de sa création en 1933.

L'aérogare historique est signée par l'architecte Georges Labro à l'issue d'un concours organisé par le ministère de l'Air en 1935. L'édifice, décoré avec la participation du peintre Lucien Martial, est inauguré le [7] pour l'exposition internationale tenue à Paris ; il est sérieusement endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale. Reconstruit à l'identique, il continue à servir d'aéroport civil jusqu'à sa reconversion à partir de 1977 où les compagnies quittent progressivement les lieux pour s'installer à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle[8]. Aujourd'hui, il abrite la collection du musée de l'Air et de l'Espace. La Salle des Huit Colonnes de l’aérogare est restaurée pour un coût de 21,5 millions d’euros. Elle est inaugurée le par Catherine Maunoury, directrice du musée de l'Air et de l'Espace, et par Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Avec ses colonnes monumentales, son plafond de verre voûté, ses escaliers de marbre et de ferronnerie, cette aérogare de style art déco devient en 2014 l'entrée principale du musée[9].

Une statue est érigée dans l'aéroport en l'honneur de la française Raymonde de Laroche, qui fut la première femme à obtenir une licence de pilote.

La société Eurocopter, devenue Airbus Helicopters, leader mondial des fabricants d'hélicoptères, décide en juin 2011 de relocaliser son site de La Courneuve en bordure de l'aéroport[10].

Le , la société Aéroports de Paris annonce son plan stratégique Connect 2020 qui prévoit la création de 2 nouvelles marques pour exploiter les activités du groupe : les aéroports parisiens (Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget) sont regroupés sous la marque Paris Aéroport, et toutes les autres filiales de la société Aéroports de Paris sont réunies sous la marque Groupe ADP[2].

Situation géographique

L'aéroport Paris-Le Bourget est situé à 13 km au nord-est de Paris. Ses 550 hectares se répartissent sur quatre communes appartenant à deux départements :

Équipements

À l'instar de celui de Roissy-CDG, l'aéroport du Bourget dispose de sa propre unité de Service de secours et de lutte contre les incendies d'aéronefs (SSLIA)[11], autrement dit de ses propres pompiers. Celle-ci est à même de traiter tous types d'interventions, depuis un feu simple jusqu'aux secours aux victimes, en passant par le risque aviaire[12]. De ce fait, le SSLIA dispose de véhicules spécifiques[13].

Climat

La station est ouverte le , à 48,967, 2,45 , à 59 m d'altitude puis déplacée le , à 48,96722, 2,4278 , à 49 m d'altitude[14].

Le Bourget a un climat de type Cfb (Océanique) avec comme record de chaleur 40,2 °C le et comme record de froid −18,2 °C le . La température moyenne annuelle est de 11,2 °C.

Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,4 1,5 3,5 5,1 8,8 11,5 13,4 13,2 10,6 7,7 4 2,5 7
Température moyenne (°C) 4,1 4,7 7,5 9,8 13,8 16,6 19 19 15,8 11,8 7,2 5,1 11,2
Température maximale moyenne (°C) 6,7 8 11,5 14,5 18,7 21,6 24,5 24,7 20,8 15,9 10,3 7,6 15,4
Record de froid (°C) −18,2 −16,8 −9,6 −3,7 −1,6 1,1 3,5 4,7 0,1 −5,6 −9,3 −15,1 −18,2
Record de chaleur (°C) 16,1 20,8 24,7 31,9 33,1 36,2 39,6 40,2 35 28,6 20,3 17,2 40,2
Précipitations (mm) 52,7 44,5 51,8 49,3 62,8 58,6 54,3 45,2 54,6 61,7 52,5 59,8 647,9
Source : Le climat à Le Bourget (en °C et mm, moyennes mensuelles 1971/2000 et records depuis 1920)meteostats-bzh.ath.cx:93

Trafic

Avions italien et espagnol, dans les années 1930, avant la construction de l'aérogare actuelle.
Trafic en nombre de mouvements
Aéroport 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Paris-Le Bourget[15]57 19255 47155 51954 68853 65455 16657 295 54 656

Paris-Le Bourget est le premier aérodrome d'affaires d'Europe[16]. Quarante-cinq sociétés d'aviation privées et d'affaires y opèrent[17].

Il est également l'aéroport utilisé par le gouvernement français pour accueillir certaines délégations étrangères, comme le où a été reçu Mohammed ben Salmane, prince héritier d'Arabie saoudite[18].

L'aéroport est la base de l'avion Beechcraft 1900 utilisé par le ministère de l'Intérieur au profit de la Police aux frontières (indicatif POF 75, en 2020 un avion loué à la compagnie aérienne Twin Jet)[19] et le point de départ de l'équipe de football du Paris Saint-Germain (PSG) qui utilise un Boeing 737-500 de la compagnie aérienne maltaise AirX Charter[20],[21].

Desserte en transports en commun

Schéma de l'aéroport avec l'emplacement de la future station de métro Le Bourget - Aéroport.

Une station, nommée Le Bourget - Aéroport, de la future ligne 17 du métro est prévue pour la fin 2024[22].

Parc des expositions de Paris-Le Bourget

Logo du Parc des expositions de Paris-Le Bourget.
La façade du parc d'expositions du Bourget.

Depuis 1951, le Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget (SIAE) s'y déroule tous les deux ans.

Afin de satisfaire les exposants et le public toujours plus nombreux, les abords de l'aéroport ont été aménagés pour accueillir au mieux les exposants, avec des halls en dur, un espace aménageable et un vaste parking.

De ce fait, le parc d'expositions de Paris-Le Bourget[23] accueille d'autres manifestations que le SIAE, notamment :

Dans la fiction

L'aéroport a servi de lieu de tournage pour une scène du film Hibernatus (1968) d'Édouard Molinaro.

Notes et références

  1. Présentation de l'aéroport Paris-Le Bourget sur le site officiel de l'exploitant Aéroports de Paris. Consulté le 24/08/2012.
  2. Jean-Laurent Maurel, « Aéroports de Paris souhaite exporter son savoir-faire à l’international », www.investir.lesechos.fr, 6 mai 2016 (consulté le 18 janvier 2018)
  3. Arrêté du 15 novembre 1994 relatif à la répartition du trafic intracommunautaire au sein du système aéroportuaire parisien
  4. David Méchin, « L'aviation en 1918 - Épisode 4 : La défense aérienne de Paris », Le Fana de l'Aviation, no 582, , p. 50-51.
  5. Denis Albin, « Les frères Charles et Henri de Guibert. Escadrilles C 10 – N 3 – N 62 – SPA 73 », sur albindenis.free.fr (consulté le ).
  6. « Une rue Désiré-Lucca sur l’aéroport », sur aeropage-paris-lebourget.fr, (consulté le ).
  7. Nathalie Perrier, « Le musée de l'Air va retrouver son faste », sur Leparisien.fr, article du 30 janvier 2008 (consulté le ).
  8. Histoire d'Aéroports de Paris de 1945 à 1981, sur aeroportsdeparis.fr, consultée le 2 août 2013.
  9. « La restauration de la salle des Huit Colonnes: pari gagné pour le Musée de l'air et de l'espace », tourisme93.com, (consulté le ).
  10. « Eurocopter précise son projet d’usine en Seine-Saint-Denis », L'Usine nouvelle, (consulté le ).
  11. Dans les coulisses de l'aéroport du Bourget, article du 21 juin 2013, sur air-journal.fr, consulté le 25 juillet 2013.
  12. Pompiers aéroportuaires : les anges gardiens de l’aviation, article du 19 avril 2012, sur avionslegendaires.net, consulté le 25 juillet 2013.
  13. Véhicule pour interventions aéroportuaires (image), sur netpompiers.fr, consultée le 25 juillet 2013.
  14. [PDF] Fiche du Poste 95088001, contenant les données publiques de la station Météo-France, consultée le 25 octobre 2015.
  15. Aeroport.fr, www.aeroport.fr (consulté le 16 mars 2020)
  16. « [Bourget 2017] Tout ce vous avez toujours voulu savoir sur Le Bourget sans jamais oser le demander », sur usinenouvelle.com, article du (consulté le ) : « Les installations de l’aéroport : Le Bourget est le premier aérodrome européen d'affaires ».
  17. [PDF]Plaquette de présentation de l'aéroport Paris-Le Bourget, consultée le 28 septembre 2010
  18. « Paris, dernière étape de la tournée de « MBS », le prince héritier saoudien », sur lemonde.fr, article du (consulté le ) : « Le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian accueille le prince héritier d’Arabie saoudite, au Bourget, le 8 avril (légende de la photo de l'article) ».
  19. Thierry Vigoureux, « Les petites magouilles des reconduites aériennes à la frontière », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  20. (en) « Malta-based air charter company airX to add new aircraft to fleet », sur timesofmalta.com, (consulté le ).
  21. Arnaud, « Quand le PSG loue un avion de ligne pour faire Paris-Dijon, forcément ça passe moyen », sur avionslegendaires.net, (consulté le ).
  22. Nathalie Moutarde, « Sur la ligne 17 nord, deux gares décrochent leur permis », sur lemoniteur.fr, (consulté le ).
  23. Site officiel du parc des expositions de Paris Le Bourget.
  24. Conférence Paris Climat 2015 (Cop21), sur diplomatie.gouv.fr. Consulté le 14 février 2014.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (de) Gabi Dolff-Bonekämper (de): Berlin-Tempelhof. In: Berlin-Tempelhof, Liverpool-Speke, Paris-Le Bourget. Années 30 Architecture des aéroports, Airport Architecture of the Thierties, Flughafenarchitektur der dreißiger Jahre. Éditions du patrimoine, Paris 2000, (ISBN 2-85822-328-9), S. 32–61.
  • (en) Bob Hawkins (Hrsg.): Historic airports. Proceedings of the international "L'Europe de l'Air" conferences on Aviation Architecture Liverpool (1999), Berlin (2000), Paris (2001). English Heritage, London 2005, (ISBN 1-873592-83-3).

Liens externes

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