Porrentruy

Porrentruy (prononcé [pɔʁɑ̃tʁɥi]) (en franc-comtois : Poérreintru et en allemand : Pruntrut) est une commune suisse située dans le canton du Jura dans la région de l'Ajoie. Elle est le chef-lieu du district de Porrentruy. Elle est la troisième commune du canton du Jura par sa population.

Porrentruy
(de) Pruntrut

Vue depuis une montgolfière.

Héraldique

Logo
Administration
Pays Suisse
Canton Jura
District Porrentruy
Communes limitrophes Alle, Bure, Cœuve, Courchavon, Courgenay, Courtedoux, Fontenais
Syndic / Maire /
Président(e) de commune
Gabriel Voirol
-
NPA 2900
No OFS 6800
Démographie
Gentilé Bruntrutain
Population
permanente
6 563 hab. (31 décembre 2019)
Densité 445 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 25′ 02″ nord, 7° 04′ 34″ est
Altitude 443 m
Superficie 14,75 km2
Divers
Langue Français
Localisation

Carte de la commune dans sa subdivision administrative.
Géolocalisation sur la carte : canton du Jura
Porrentruy
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Porrentruy
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Porrentruy
Liens
Site web https://www.porrentruy.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

    Géographie

    Vue générale de Porrentruy et du château vers 1910
    Vue aérienne (1950)

    La commune de Porrentruy se situe à l'extrême nord-ouest de la Suisse, dans le canton du Jura. Elle est le chef-lieu du district de Porrentruy et fait partie du domaine géographique de la vallée de l'Allaine dans la région ajoulote. Elle est traversée par l'Allaine, une rivière affluente du Doubs.

    Communes limitrophes de Porrentruy
    Bure Courchavon Cœuve
    Courtedoux Alle
    Fontenais Courgenay

    Urbanisme

    Gare CFF de Porrentruy

    La commune est desservie par :

    La gare de Porrentruy est à 2 h 30 min de Paris en utilisant le TGV.

    Histoire

    Appartenances historiques

    Principauté épiscopale de Bâle 1283–1397
    Comté de Montbéliard 1397-1461
    Principauté épiscopale de Bâle 1461–1792
    République rauracienne 1792-1793
     République française (Mont-Terrible) 1793-1800
     République française (Haut-Rhin) 1800-1804
    Empire français (Haut-Rhin) 1804-1815
    Berne, Suisse 1815–1978
    Jura, Suisse 1979–présent

    Le site est habité dès l'époque romaine (en , un fanum (temple gallo-romain) a été mis au jour, près du cimetière actuel « En Solier »), mais les premières mentions historiques se situent entre et . Les documents révèlent l'existence d'une petite bourgade, avec une église paroissiale dédiée à saint Germain et, après , avec une chapelle située sur la colline sud, à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Pierre.

    En , Porrentruy reçoit sa charte de franchises de l’empereur Rodolphe de Habsbourg. Mais au XIIIe siècle la situation est compliquée ; engagée sous condition au comte de Montbéliard en , la ville doit faire retour aux Ferrette, mais ceux-ci ont, entretemps, cédé leurs droits à l’évêque de Bâle. Le nouveau comte de Montbéliard, Renaud de Bourgogne (frère d’Othon IV, comte de Bourgogne), ne tient pas à accroître encore la puissance de son voisin. Il entre en guerre ouverte contre l’évêché de Bâle et se saisit du château de Porrentruy. La même année, pour financer sa campagne, Renaud accorde des franchises, immunités et privilèges semblables aux bourgeois de la cité de Montbéliard, moyennant 1 000 livres estevenantes (monnaie de Besançon). Mais au bout du compte, les princes-évêques de Bâle, soutenus par l’Empereur, auront raison de Renaud de Bourgogne. En , l'évêque Imier de Ramstein dut vendre toute l'Ajoie, Porrentruy et son château, au comte Étienne de Montbéliard (maison de Montfaucon) pour 11 000 florins. À sa mort, en , l’héritage tomba dans la corbeille de sa petite-fille, Henriette d’Orbe, qui épousa 10 ans plus tard Eberhard IV, comte de Wurtemberg.

    En , Eberhard IV confirma les franchises de la ville aux bourgeois de Porrentruy (ainsi qu’à ceux de Montbéliard). Devenue veuve et gouvernant seule le Wurtemberg, la comtesse Henriette régnera sur la cité de Porrentruy ; elle devait encore acquérir de l’évêque de Bâle, pour 3 000 florins d’or, la partie occidentale de l’Ajoie. Les bourgeois de Porrentruy n’ont d’ailleurs eu qu’à se louer de l’administration des Wurtemberg, qui leur avaient octroyé des privilèges et des bienfaits. Les princes wurtembergeois régneront encore sur Porrentruy jusqu’en , date à laquelle ils rétrocédèrent toute l’Ajoie à l'évêque Jean de Venningen, moyennant une somme considérable.

    Après le passage de la ville de Bâle à la Réforme protestante (), Porrentruy devint le siège « provisoire » des princes-évêques de Bâle et le resta officiellement jusqu'en , date à laquelle le siège fut transféré à Soleure. L'épiscopat de Jacques Christophe Blarer de Wartensee (-) fut une époque brillante pour la ville, suivie de la période noire de la guerre de Trente Ans.

    Le , la ville fut prise par le général Custine. Porrentruy devint le chef-lieu du département français du Mont-Terrible de à .

    De à , Porrentruy fut un chef-lieu d'arrondissement du département du Haut-Rhin.

    Politique et administration

    Organisation

    Les autorités municipales sont constituées de deux pouvoirs : le législatif et l’exécutif.

    • Le législatif s'appelle « Conseil de ville ». Il se compose de 41 membres, élus tous les cinq ans, selon le système proportionnel. Il exerce la surveillance de l'ensemble de l'administration communale et prend les mesures nécessaires à cet effet.
      Répartition proportionnelle au « Conseil de ville » pour la législature - : PDC : 14 ; PS : 9 ; PLR : 10 ; PCSI : 8 ;
      Président(e) : Manuel Godinat (PLR) ().
    • L'exécutif, appelé « conseil municipal », est composé de six conseillers et du maire, qui en est le président. Le vice-président (adjoint) est élu par le conseil communal, pour une durée d'une année, par rotation. Le maire est élu pour cinq ans selon le système majoritaire à deux tours et les membres du Conseil (« conseillers municipaux ») sont élus selon le système proportionnel pour cinq ans également. L'exécutif exerce dans l'administration tous les pouvoirs qui ne sont pas attribués à un autre organe par des prescriptions de droit fédéral, cantonal ou communal. Il représente la commune municipale envers les tiers.
      Répartition des sièges « Conseil municipal » pour la législature - : PDC : 2 ; PLR : 1 ; PS : 1 ; PCSI : 2.

    Liste des maires

    Début Fin Nom Parti Qualité
    Jean-Georges Quiquerez[3]
    (-)
    Notaire ;

    Receveur et conseiller des finances du prince-évêque ;

    Receveur de l'enregistrement dans le Mont-Terrible.

    Joseph Trouillat[4]
    (-)
    Conservateur ; Professeur et bibliothécaire au collège de Porrentruy ;

    Conservateur des archives de l'évêché de Bâle.

    Pierre-François Girardin[5]
    (?-?)
    Négociant ;

    Député au Grand Conseil bernois (- ; -).

    Charles Bodenheimer[6]
    (?-?)
    Radical Médecin ;

    Président de la Commission de l'École cantonale de Porrentruy.

    Hyppolyte Paulet[7]
    (-)
    Radical Géomètre ;

    Député au Grand Conseil bernois (-) ;

    Directeur du cadastre et de l'impôt foncier du Jura bernois (-) ;

    Conseiller national (-) ;

    Préfet du district de Porrentruy (-).

    Népomucène Schmider
    (-)
    Radical
    Ferdinand Kenel[8]
    (?-)
    Radical Hôtelier, puis horloger.
    Joseph Maillat
    (-)
    PLR Géomètre ;

    Directeur du cadastre du Jura bernois (-).

    Achille Merguin
    (-)
    PLR
    Paul Billieux[9]
    (-)
    PLR Avocat ;

    Président du tribunal du district de La Neuveville (-) ;

    Procureur du Jura (-) ;

    Conseiller national (-, -).

    Charles Parietti
    (-)
    PLR Exploitant du Moulin des halles de Porrentruy ;

    Député au Grand Conseil bernois (1954-1970; 1973-1974).

    Gabriel Theubet[10]
    (-)
    PDC Instituteur, journaliste ;

    Chef de la Trésorerie générale du canton du Jura (-) ;

    Conseiller national (-).

    Robert Salvadé[11]
    (-)
    PDC Banquier ;

    Directeur de la filiale de la Banque cantonale bernoise à Porrentruy (-) ;

    Directeur adjoint (-), puis directeur général de la Banque cantonale du Jura (-).

    Jean-Marie Voirol[12]
    (-)
    PLR Instituteur ;

    Député au Parlement du canton du Jura (-).

    Hubert Theurillat
    (?-)
    PDC
    Gérard Guenat[13]
    (-)
    PDC Imprimeur.
    Pierre-Arnauld Fueg
    (?-)
    PDC
    Gabriel Voirol[14]
    (-)
    PLR Pharmacien ;

    Pharmacien cantonal du Jura (-) ;

    Député au Parlement du canton du Jura dès .

    Jumelage

    Porrentruy est jumelée avec Tarascon (France), ou Tarascon-sur-Rhône, commune française située à l'extrémité ouest du département des Bouches-du-Rhône et de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, peuplée de 15 056 habitants en . Le jumelage a été ratifié en [15].

    Population et société

    Enseignement supérieur

    Sports

    La ville compte un club de hockey sur glace en Ligue nationale B : le HC Ajoie.

    Elle a été ville étape du Tour de France le dimanche , étape remportée par le Français Thibaut Pinot (22 ans) de l'équipe FDJ-Bigmat, le plus jeune coureur de la compétition.

    Économie

    La ville de Porrentruy est le centre économique de l'Ajoie. De nombreuses entreprises dans le domaine de la construction, de la mécanique et de l'horlogerie y sont installées. Les commerces sont principalement concentrés dans la vieille-ville. Cependant, deux centres commerciaux sont installés en bordure de la vieille-ville, sur la route de Courgenay. Porrentruy abrite aussi les succursales des principales banques du pays. Elle est le siège de la Banque cantonale du Jura.

    Culture locale et patrimoine

    Légende du sanglier

    Le sanglier possède une place particulière dans la culture bruntrutaine. Encore aujourd'hui, on le rencontre dans les forêts avoisinantes, sur les armoiries et sous la forme d'une statue devant la mairie. La légende raconte[16] :

    « Un jour d’autrefois, une singulière bête, courant ventre à terre, queue en l’air et la gueule grande ouverte (un énorme sanglier) franchissait le rempart de dix pieds comme si ç’avait été une petite clôture de rien du tout.

    Après moult péripéties dont le récit fait état, la bête fut frappée à mort par la hache lancée d’une fenêtre par un courageux bruntrutain ! Elle s’écroula finalement devant le perron de l’Hôtel de ville.

    L’aventure fit comprendre à « Messieurs du Conseil » qu’en certains endroits le mur de l’enceinte de la ville était insuffisamment haut pour s’opposer aux attaques de l’ennemi. Il fut donc décidé de pousser les remparts à une hauteur plus imposante.

    Ce sanglier providentiel était donc, à n’en pas douter, le messager des Puissances protectrices de la cité… Le Conseil arrêta, en séance solennelle, que, dorénavant, le sanglier deviendrait l’emblème de la louable ville de Porrentruy. Les étendards de la cité arborèrent donc le sanglier de sable sur champ d’argent et les sceaux officiels imprimèrent sur tous les documents l’animal héraldique, hirsute, bondissant et grognant, qui avait incarné, à un moment mémorable, le bon génie de la cité. »

    Lieux et monuments

    Vue du château depuis une montgolfière.
    Vue depuis le château.
    • Le château ;
    • L'église Saint-Pierre ;
    • L'église Saint-Germain ;
    • Le collège Saint-Charles ;
    • L'hôtel-Dieu (ancien hôpital) ;
    • L'Hôtel des halles ;
    • L'ancienne église des Jésuites;
    • L'ancien collège des Jésuites (lycée cantonal);
    • L'école Juventuti ;
    • L'hôtel de Gléresse ;
    • La chapelle de Lorette ;
    • L'hôtel de ville ;
    • La porte de France ;
    • Les trois fontaines historiques : La Samaritaine, le Suisse et la Boule dorée ;
    • Le pavillon des remparts ;
    • Le POPA.

    Arts et culture

    Porrentruy possède depuis un musée unique en Europe consacré à l'art optique, le POPA (Porrentruy Optical Art). Depuis , Porrentruy fait partie de l'association Les Plus Beaux Villages de Suisse.

    Personnalités liées à la commune

    Distinctions

    Notes et références

    1. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le ).
    2. « Statistique de la superficie 2004/09 : Données communales », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le )
    3. André Bandelier, « Quiquerez, Jean-Georges », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le )
    4. Dominique Prongué, « Trouillat, Joseph », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le )
    5. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Girardin, Pierre-François (?-?) », sur www.diju.ch (consulté le )
    6. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Bodenheimer, Charles (?-?) », sur www.diju.ch (consulté le )
    7. François Kohler, « Paulet, Hippolyte », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le )
    8. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Kenel, Ferdinand (?-1931) », sur www.diju.ch (consulté le )
    9. Peter Stettler / LTT, « Billieux, Paul », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le )
    10. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Theubet, Gabriel (1936-) », sur www.diju.ch (consulté le )
    11. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Salvadé, Robert (1936-) », sur www.diju.ch (consulté le )
    12. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Voirol, Jean-Marie (1933-) », sur www.diju.ch (consulté le )
    13. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Guenat, Gérard (1946-) », sur www.diju.ch (consulté le )
    14. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Voirol, Gabriel (1961-) », sur www.diju.ch (consulté le )
    15. www.chronologie-jurassienne.ch, Chronologie jurassienne, « Jumelage | Chronologie jurassienne - de l'époque romaine à nos jours », sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
    16. « Notre Histoire », sur porrentruy.ch (consulté le ).

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Arthur Daucourt, Dictionnaire historique des paroisses de l'ancien évêché de Bâle, Genève, Slatkine, 1896-1915, 2604 p. (ISBN 978-2-05-100142-7 et 2-05-100142-1).
    • Louis Vautrey, Histoire du collège de Porrentruy (1590-1865), Nabu Press, (1re éd. 1866), 320 p. (ISBN 978-1-279-98977-7 et 1-279-98977-7).
    • Gustave Amweg, Bibliographie du Jura bernois, ancien évêché de Bâle, Le Jura, , 708 p.
    • André Bandelier, Porrentruy, sous-préfecture du Haut-Rhin (thèse de doctorat), Neuchâtel, .
    • Auguste Quiquerez, Ville et château de Porrentruy, J. Boéchat, , 267 p. (lire en ligne).
    • (mul) « Horloge Richard Mille pour le Québec pour son 400ème anniversaire », Gérard Guilbaud, Notre patrimoine Horloger

    Articles connexes

    Liens externes

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