Rue de Bourgogne

La rue de Bourgogne est une voie située dans le quartier des Invalides du 7e arrondissement de Paris.

Pour le ruisseau, voir Ru de Bourgogne.

7e arrt
Rue de Bourgogne

La rue de Bourgogne vue de la place du Palais-Bourbon.
Situation
Arrondissement 7e
Quartier Invalides
Début 8, place du Palais-Bourbon
Fin 84, rue de Varenne
Morphologie
Longueur 580 m
Largeur 10 m
Historique
Création 1707
Géocodification
Ville de Paris 1211
DGI 1202
Géolocalisation sur la carte : 7e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
Images sur Wikimedia Commons

Situation et accès

Longue de 580 mètres, orientée nord-sud, la rue débute au 8, place du Palais-Bourbon et finit au 84, rue de Varenne. Elle est en sens unique dans le sens nord-sud.

Le quartier est desservi par la ligne de bus RATP 69, par la ligne à la station Varenne et par la ligne aux stations Assemblée nationale et Solférino.

Origine du nom

.

Elle porte le nom du duc de Bourgogne, Louis de France, petit-fils de Louis XIV.

Historique

La rue de Bourgogne lors de la crue de la Seine de 1910.

C'est par un arrêt du Conseil royal du [1] que Louis XIV ordonne l'ouverture de la rue de Bourgogne, ainsi nommée en l'honneur du duc de Bourgogne, fils du Dauphin, entre la rue de Varenne et le quai de la Grenouillère, bientôt quai d'Orsay, sur des terrains provenant en partie de la communauté des filles de Saint-Joseph, mais principalement du Pré-aux-Clercs[2].

Sous la Régence[3], on songe à prolonger la rue de Bourgogne jusqu'à la rue Plumet, aujourd'hui rue Oudinot mais le projet en est abandonné en 1723 après commencement d'exécution.

Pendant longtemps, la rue de Bourgogne reste très peu construite : en réalité, elle est surtout bordée, du moins dans sa partie qui va du palais Bourbon à la rue de Grenelle, de bâtiments de communs appartenant aux hôtels des rues perpendiculaires : l'hôtel de Broglie (35, rue Saint-Dominique) au niveau des actuels nos 9 à 13 (anciennement no 21) ; l'hôtel de Périgord (rue Saint-Dominique) en face (nos 24 et 26), etc.

Louis V Joseph de Bourbon-Condé, prince de Condé, est autorisé, en 1776[4], à changer quelque peu la direction de la rue entre les rues de l'Université et Saint-Dominique, pour former devant le palais Bourbon une place demi-circulaire. L'opération vise à dégager les abords du palais, récemment modernisé, et aurait également permis au prince de réaliser une spéculation immobilière fructueuse du type de celle du duc d'Orléans au Palais-Royal. Un projet est donné en 1776 par l'architecte du prince, Claude Billard de Bélisard, puis remanié en 1782 par son successeur Jean-François Leroy, et enfin par Antoine-Charles Aubert qui supprime les deux portions circulaires que Leroy avait maintenues et donne à la place son actuelle forme carrée.

Des maisons récemment bâties par Jacques Gillet de La Fontaine sont rasées pour céder la place aux nouvelles maisons qui forment le début de la rue de Bourgogne et dont le dessin est conforme à l'élévation de 1776. Toutefois, les constructions régulières de l'actuelle place du Palais-Bourbon ne sont édifiées que sous le règne de Louis XVIII.

Une décision ministérielle du 2 thermidor an V signée Pierre Bénézech fixa la largeur minimale de la rue de Bourgogne à 10 mètres. Une ordonnance royale du porta à 12 mètres la largeur de la partie comprise entre le quai et la place.

Le 29 nivôse an VI, un arrêté du Conseil des Cinq-Cents avait dénommé cette voie « rue du Conseil des Cinq-Cents ».

Le 31 mars 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha tombe au no 8 rue de la Duée[5].

La partie comprise entre le boulevard Saint-Germain et la rue de l'Université a été dénommée « rue Aristide-Briand » en 1963.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 2 : selon l’historien Georges Lenôtre, le premier immeuble « à l’angle pair de la rue de Bourgogne et de la place du Palais-Bourbon » fut construit par l’entrepreneur révolutionnaire Pierre-François Palloy, sur un terrain qui lui appartenait, avec les pierres de la Bastille dont il faisait commerce du démantèlement[6].
  • No 24: emplacement provisoire de l'église Saint-Valère. La première ayant été démolie en 1817, elle est transférée dans un local provisoire situé à cette adresse, en attendant la construction d'une autre chapelle[réf. nécessaire].
  • No 46 : hôtel d'Anlezy. Hôtel de rapport édifié en 1771 par Guillaume Trepsat pour un entrepreneur de bâtiments, Jean-Mathias Pasquier. Il est revendu en 1775 au comte d'Anlezy (d'une branche de la famille de Damas) qui lui a donné son nom. Saisi sous la Révolution française, il fut vendu par l'administration centrale du département de la Seine le 17 pluviôse an VII, au profit des trois frères Trabuchy et de l'ex-conventionnel Nicolas-Marie Quinette, qui le revendit le au général comte Oudinot (1767-1847). L'hôtel passa ensuite à son fils, le général Nicolas Oudinot (1791-1863), 2e duc de Reggio[réf. nécessaire].
  • No 48 : hôtel de Choiseul-Praslin. Hôtel jumeau du précédent, édifié dans les mêmes conditions. Il est revendu en 1774, en cours de construction, à César Gabriel de Choiseul-Praslin (1712-1785), duc de Praslin, ancien ministre de Louis XV, qui lui donne son nom. Vendu 47 millions de francs en 1999 (7 millions d'euros) à Francois Pinault[réf. nécessaire].
  • No 50 : immeuble bâti sous le règne de Louis XVI pour le compte de l'Hôpital-Général. Il a abrité une pension sous la Révolution, avant d'être habité par la duchesse de Damas sous la Restauration et d'être acquis par le comte de Fermon en 1828[réf. nécessaire].
  • Nos 52-54 : emplacement de deux hôtels bâtis en 1772 par ordre de Jean Joly, secrétaire des commandements du prince de Condé, en même temps qu'on élevait le palais Bourbon. Le no 52 était destiné à son habitation tandis que le no 54, jouxtant les écuries de la reine, était loué à des officiers de la maison de Marie-Antoinette. Les deux immeubles ont ensuite appartenu au diamantaire Georges Halphen, père du compositeur Fernand Halphen, et le no 52 à Mme de Nonjon[réf. nécessaire].
  • No 58 : emplacement de la galerie d'art Ror Volmar (active en 1970)[réf. nécessaire].
  • No 60 (angle de la rue de Varenne) : immeuble élevé à l'emplacement de l'hôtel garni de Thionville, antérieurement de la Providence[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. « Ordonne Sa Majesté que depuis la rue de Varennes il soit formé une grande rue de 8 toises de largeur qui sera nommée rue de Bourgogne, se terminera au nouveau quai et aura pour point de vue le nouveau cours près la porte Saint-Honoré. » Cet arrêt fut confirmé les 1er décembre 1715 et 10 janvier 1716. Un arrêt du Conseil du 15 mars 1717 réduisit la largeur de la rue à 5 toises. Un procès-verbal des alignements fut dressé par Jean Beausire le 20 mars 1719.
  2. Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, 1844.
  3. Arrêt du Conseil du 13 mars 1720.
  4. Lettres patentes données en novembre 1775 et enregistrées au Parlement de Paris le 28 mars 1776.
  5. Excelsior du 9 janvier 1919 : Carte et liste officielles des obus lancés par le canon monstre et numérotés suivant leur ordre et leur date de chute
  6. La Poignée de main du bourreau, 1972, IRSN 10772205.
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