Politique étrangère de l'Irak

La politique étrangère de l'Irak regroupe l'ensemble des liens diplomatiques entretenus par la République d'Irak depuis son indépendance de l'Empire ottoman proclamée en 1921. L'Irak est un protectorat britannique sous mandat de la Société des Nations entre 1921 et 1932, puis obtient effectivement son indépendance avec la révolution de 1958 qui renverse la famille royale pro-occidentale, et instaure la République.

Fouad Hussein, ministre irakien des Affaires étrangères depuis juin 2020.

L'Irak est membre des Nations Unies, de la Ligue arabe (dont elle est membre-fondateur) depuis 1945, de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (dont elle est également membre-fondateur) depuis 1960, et de l'Organisation de la coopération islamique depuis 1976. Il est toutefois à noter que la mise au ban de l'Irak du commerce international entre 1990 et 2003 en représailles à la suite de l'invasion du Koweït par Saddam Hussein, lui a permis d'épargner relativement ses réserves pétrolières par rapport aux autres pays de la région.

À l'instar de l'Arabie saoudite, une autre ressource majeure de l'Irak est la présence de lieux saints de l'islam sur son territoire qui attire chaque année des millions de pèlerins (essentiellement iraniens) : le mausolée d'Ali à Nadjaf et la ville de Kerbala.

Le ministre irakien des Affaires étrangères est le Kurde Fouad Hussein, depuis . Ce poste est stratégique pour l'Irak qui dépend largement de ses relations extérieures pour son économie et sa sécurité, après avoir été le théâtre d'une guerre civile particulièrement violente entre 2013 et 2017.

Mais l'Irak est aussi un terrain d'affrontement entre des puissances étrangères en lutte pour étendre leur influence au Moyen-Orient, principalement l'Iran, les États-Unis, la Turquie, et dans une moindre mesure, l'Arabie saoudite. Contrairement à la Syrie, son voisin frontalier, ces puissances étrangères évitent toutefois de s'affronter militairement sur le sol irakien (à l'exception notable de l'élimination du général iranien Qassem Soleimani par une frappe américaine à Bagdad en 2020) et privilégient une lutte politique et commerciale.

Ainsi, la constitution des différents gouvernements irakiens est souvent le résultat d'un compromis intégrant les préoccupations iraniennes, américaines, et turques, qui s'assurent que la politique étrangère de l'Irak ne leur sera pas défavorable. Il doit aussi être représentatif de sa population multiethnique et multiconfessionnelle, alors que le sectarisme chiite de Nouri al-Maliki, Premier ministre de 2006 et 2014, est considéré comme l'une des principales causes de la seconde guerre civile irakienne. Cette guerre a vu, à l'instar de la guerre du Golfe, intervenir en Irak une vaste coalition militaire internationale dirigée par les États-Unis, cette fois-ci en appui au gouvernement irakien, qui lui a permis de reprendre le contrôle de l'ensemble du territoire en 2017.

Chronologie des relations

Le royaume d'Irak de 1932 à 1958

En 1921, les Britanniques, vainqueurs de la Campagne de Mésopotamie (théâtre irakien de la Première Guerre mondiale), établissent un protectorat sur l'Irak qu'ils transforment en monarchie constitutionnelle et installent au pouvoir la dynastie des Hachémites[1]. Malgré son indépendance officiellement obtenue en 1932, l'Irak reste un État satellite du Royaume-Uni qui continue d'exercer son influence via la famille royale qui lui est favorable[1].

Soldats britanniques participants à la guerre anglo-irakienne en 1941.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Rachid Ali al-Gillani renverse par un coup d'État le Premier ministre pro-britannique Nouri Saïd, et accède au pouvoir[1]. Celui-ci oriente la politique du royaume vers la neutralité, puis vers un rapprochement avec les forces de l'Axe, provoquant la guerre anglo-irakienne, puis la réoccupation de l'Irak par les Britanniques victorieux[1]. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, de violentes grèves secouent Kirkouk, dont les protestataires dénoncent les conditions de travail, ainsi que la domination britannique sur l'exploitation pétrolière[2]. Les tensions dégénèrent davantage lorsque le Premier ministre Salih Jabr signe un nouveau traité avec Londres (pourtant supposé plus favorable à l'Irak) en 1948, entraînant une répression croissante de la part du gouvernement[2]. La même année, l'armée irakienne se joint à la coalition arabe dirigée par l'Égypte contre Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1948-1949, et conquiert les régions de Jénine et Naplouse, avant d'être repoussée par une contre-offensive qui aboutit à la victoire d'Israël[3].

En 1955, Nouri Said, rappelé par la monarchie au poste de Premier ministre, réaffirme la politique étrangère pro-occidentale de l'Irak en signant le pacte de Bagdad, alliance miliaire instaurée par la Grande-Bretagne et intégrant d'anciennes colonies britanniques au Moyen-Orient, ainsi que la Turquie[4]. L'année 1956 est marquée par la crise du canal de Suez en Égypte, une intervention militaire franco-britannique qui a pour but de reprendre le contrôle de canal de Suez nationalisé par le président égyptien Gamal Abdel Nasser[5]. Cette crise provoque une forte hostilité des populations arabes envers les anciennes puissances coloniales de la région, tandis que le succès remporté par Nasser contre cette ingérence occidentale inspire les nationalistes arabes[2].

Le , la Syrie et l'Égypte s'unissent pour créer la République arabe unie[2]. En réaction, deux semaines plus tard, le l'Irak et Jordanie dont les rois Fayçal II et Hussein sont cousins, s'unissent à leur tour et fondent la Fédération arabe d'Irak et de Jordanie[6].

La République d'Irak de 1958 à 1968

En juillet, une crise politique éclate au Liban résultant de tensions entre le gouvernement pro-occidental et ses opposants politiques inspirés par Nasser, désireux de rejoindre la République arabe unie[7]. La Jordanie voisine du Liban se sentant menacée, sollicite un appui militaire au gouvernement irakien, qui envoie en direction d'Amman la 2e division blindée de Diwaniyya[2]. Mais l'officier nasseriste Abdel Salam Aref qui commande cette division décide de faire demi-tour lors dans la nuit du au , et de retour à Bagdad, attaque le palais royal avec l'aide d'Abdel Karim Kassem, co-organisateur du coup d'État[2]. La famille royale qui capitule sur le champ est malgré tout massacrée, ainsi que leur Premier ministre Nouri Saïd, à la suite de quoi les putschistes proclament la République d'Irak, et la dissolution de la Fédération arabe d'Irak et de Jordanie[2].

Les officiers Abd Karim Kassim et Abdel Salam Aref, meneurs de la révolution irakienne de 1958.

Les années suivantes, la République nouvellement proclamée fonde son régime sur le socialisme arabe et réoriente sa politique étrangère vers le bloc de l'Est permettant à plusieurs pays communistes, dont l'Union soviétique et la République Populaire de Chine d'ouvrir des ambassades à Bagdad[8]. Tout en se retirant du pacte de Bagdad (dont le siège est déplacé à Ankara) en , Abd al-Karim Kassem au pouvoir en Irak maintient des liens étroits avec Londres et les États-Unis, qui s'accommodent de son rapprochement avec l'Union soviétique[8]. Une délégation irakienne se rend à Moscou dès le [9].

Sur le plan intérieur, Abd al-Karim Kassem et Abdel Salam Aref se partagent le pouvoir et les principaux ministères, mais rapidement, des tensions apparaissent dans le nouveau gouvernement irakien, entre les nationalistes favorables à l'indépendance de l'Irak, et les nasséristes favorables à son rattachement à la République arabe unie[1]. En , Abdel Salam Aref (nassériste) est arrêté et emprisonné sur ordre du Premier ministre, son ancien frère d'armes Abd al-Karim Kassem (indépendantiste), provoquant des tensions avec l'Égypte de Nasser accentuées en par un projet irakien d'annexion du Koweït, condamné par Nasser[1]. Abd al-Karim Kassem rompt ses relations avec le Liban, la Jordanie, la Tunisie, les États-Unis, l'Iran et le Japon, en représailles à des condamnations internationales de l'annexion du Koweït[10]. La Grande-Bretagne garde 5 000 soldats dans l'émirat (supposés se retirer à l'indépendance de celui-ci), remplacés les moins suivants par une force multinationales arabe initiée par Nasser, poussant Abd al-Karim Kassem à renoncer à son projet d'invasion[10]. En , celui-ci est renversé et exécuté à la suite d'un coup d'État du parti Baas, qui place son rival Abdel Salam Aref à la présidence, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort accidentelle trois ans plus tard[1]. Son frère frère Abdel Rahmane Aref lui succède, mais ne reste au pouvoir que pendant deux ans[11].

La République d'Irak de 1968 à 2003

Le Premier ministre irakien Ahmed Hassan al-Bakr accompagné par les présidents égyptien et syrien Gamal Abdel Nasser et Louaï el-Atassi, 1963.

L'année 1968 est marquée un nouveau coup d'État du Parti Baas, mené par Ahmed Hassan al-Bakr, ancien Premier ministre d'Abdel Salam Aref (de février à novembre 1963) et Saddam Hussein, qui se partagent à leur tour le pouvoir, le premier à la présidence, le second à la vice-présidence[1]. Depuis lors, Saddam Hussein reste à la tête de l'Irak (dont il devient Président en 1979) pendant 35 ans jusqu'à son renversement par l'invasion américaine en 2003[1]. Sous sa gouvernance, l'Irak devient une puissance régionale, en partie grâce aux revenus du pétrole et aux soutiens des pays occidentaux, arabes, et du Bloc de l'Est[12]. Car en 1973, l'Irak participe à la concertation des pays producteurs de pétrole qui provoque un quadruplement du prix du baril, tandis que cette entente facilite l'intégration du nouveau régime irakien dans le monde arabe[13].

En 1979, alors que Saddam Hussein accède à la présidence, l'Iran se retrouve isolée diplomatiquement après la révolution islamique, tandis que l'Irak, perçue comme une force stabilisatrice pour la région, est soutenue par la France, les États-Unis, l'Union soviétique, et des puissances arabes comme l'Arabie saoudite et l'Égypte[14]. Bénéficiant d'un important appui financier et matériel, Saddam Hussein attaque l'Iran en [14]. Bien qu'approvisionnée en grande quantité en armes et en technologies, l'armée irakienne s'enlise et la guerre Iran-Irak prend fin au bout de huit ans en , sans faire de vainqueur, mais avec un bilan humain de plusieurs centaines de milliers de victimes[14]. Après la guerre, Saddam Hussein poursuit sa politique extérieure en direction des États arabes, par la création d'un Conseil de coopération arabe composé de l'Irak, la Jordanie, l'Égypte et le Yémen du Nord[1].

Deux ans plus tard, ruinée par ses dépenses militaires et accusant le Koweït, l'un de ses principaux créanciers de lui avoir volé du pétrole par un forage horizontal, Saddam Hussein décide d'envahir le petit Émirat[15]. Cette invasion change les relations de l'Irak avec le monde arabe et l'Occident, qui forment une coalition militaire dirigée par les États-Unis et repoussent l'armée irakienne lors de la guerre du Golfe[15]. De nouveau défaite militairement et isolée diplomatiquement, l'Irak se voit imposer par l'ONU des sanctions économiques qui détériorent gravement les contions de vie de sa population, mais celles-ci sont allégées par le programme « pétrole contre nourriture » visant à satisfaire ses besoins humanitaires[16]. À partir de , l'Irak reprend ses relations diplomatiques et commerciales avec l'Occident et les États arabes de la région, à l'exception du Koweït et de l'Arabie Saoudite[1].

La République d'Irak depuis 2003

En 2003, une offensive conjointe des États-Unis et de la Grande-Bretagne en Irak provoque le renversement de Saddam Hussein (exécuté en 2006), remplacé par un gouvernement chiite favorable à l'Iran et allié stratégique des États-Unis[1].

Ce changement de régime provoque une série d'insurrections, notamment deux guerres civiles (de 2006 à 2009[17] puis de 2013 à 2017[18]), dont la deuxième, particulièrement meurtrière, est marquée par une prise de contrôle d'une large partie du territoire irakien par le groupe djihadiste « État islamique » en 2014[18]. À la suite de cette progression fulgurante des djihadistes, une vaste coalition arabo-occidentale se forme de nouveau, cette fois-ci en appui du gouvernement irakien, et permet la reconquête de la majeure partie des territoires perdus par l'armée irakienne en fin d'année 2017[18].

Ravitaillement d'un Rafale français au-dessus de l'Irak pendant la guerre contre l'État islamique en octobre 2016.

Depuis lors, l'Irak, de nouveau confrontée au défi de la pacification et de reconstruction du territoire, est tiraillée par son alliance contradictoire avec l'Iran d'une part, et les États-Unis d'autre part (les deux pays étant toujours ennemis)[19]. Mais l'élection de Joe Biden à la présidence américaine en , plus modéré à l'égard de l'Iran que son prédécesseur Donald Trump, pourrait permettre une des négociations sur l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien et à terme, une levée des sanctions américaines sur l'Iran[20].

Le début de l'année 2021 est marqué par la visite historique du pape François en Irak, suivie dans le monde entier, et axée sur la réconciliation et le dialogue interreligieux[21]. Cette visite pontificale est unanimement saluée par la classe politique irakienne, ainsi que par les États-Unis[22], la France[23], l'Iran[24], le Hezbollah libanais (pro-Iran)[25], et l'ONU[26].

Relations avec les pays du Moyen-Orient

Relations antérieure à la Révolution iranienne de 1979

Marquées par des influences mutuelles et des conflits, les relations entre l'Irak et l'Iran comptent parmi les plus anciennes entre deux civilisations voisines[27]. À l'époque sumérienne babylonienne, l'Iran était soumis aux premiers empires irakiens, et les religions antérieures aux cultes monothéistes y ont laissé une empreinte profonde[27]. Par la suite, la montée de l'empire perse aboutit en 639 av. J.-C. à l'occupation de Babylone[27]. Quelques années après l'Hégire, ces contrées, irakiennes d'abord, puis iraniennes, cèdent devant les premières conquêtes islamiques avant d'entrer dans le giron du califat abbasside englobant la Perse, la Péninsule arabique et le Maghreb, avec Bagdad pour capitale[27]. La frontière entre l'Iran et l'Irak est tracée au début du XVIe siècle avec l'émergence de l'empire séfévide sur l'actuel territoire de l'Iran, tandis que l'Irak est intégrée à l'empire ottoman[27].

Saddam Hussein avec le shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi en , au moment des Accords d'Alger, destinés à régler la question frontalière entre les deux pays.

Après la Première Guerre mondiale, alors que l'Irak se sépare de l'empire ottoman, et devient un protectorat britannique, l'Iran, se sentant concurrencé par cette entité nationale nouvelle, est le seul pays à s'abstenir de reconnaître ce nouvel État établi jusqu'en 1929[27]. À partir des années 1930, les deux pays deviennent finalement alliés, étant tous deux gouvernés par des monarchies pro-occidentales, et signataires en 1955 du pacte de Bagdad, (dont l'Irak se retire en 1959 à la suite de la révolution irakienne)[4]. Au début des années 1970, les deux États s'opposent toutefois lors de la guerre du Dhofar (1964-1976), dans laquelle l'Iran intervient massivement aux côtés du Sultan pro-britannique Qabous ibn Saïd à partir de 1973, alors que le régime baasiste irakien soutien la rébellion marxiste[28].

La frontière qui sépare actuellement l'Irak et l'Iran en tant qu'États indépendants mesure 1 458 kilomètres et a été approuvée par les accords d'Alger signés en 1975[29]. L'objectif de ce traité est pour l'Irak de convaincre l'Iran de cesser son soutien aux autonomistes kurdes, en échange d'une reconnaissance par l'Irak des frontières du Chatt al-Arab (favorables à l'Iran)[1]. Privés du soutien iranien, les Kurdes d'Irak déposent les armes et acceptent un accord de paix proposé un an auparavant par le gouvernement[1].

En 1979, la monarchie iranienne est à son tour renversée par un soulèvement populaire à la suite de quoi Saddam Hussein décide de revenir sur les accords d'Alger et d'envahir l'Iran[30].

La guerre Iran-Irak (1980-1988)

Lorsque Saddam Hussein attaque l'Iran en , il a trois objectifs de conquête[14] :

  • occuper le Chatt-el-Arab (delta du Tigre et de l'Euphrate), le « fleuve des Arabes », qu'il avait dû partager avec l'Iran en 1975 ;
  • faire du Khalidj al-Farsi, le golfe Persique, le Khalidj al-Arabi, le « golfe arabique », en chassant les Iraniens des îlots qui contrôlent l'accès au détroit d'Ormuz ;
  • s'emparer de la province pétrolifère du Khouzistan, nommé par les nationalistes arabes, l'Arabistan.

On peut ajouter à cela la crainte de Saddam Hussein de voir la révolution des Chiites d'Iran se propager en Irak, où les musulmans chiites représentent 60 % de la population sans être associés au gouvernement, et sont perçus comme une menace par le pouvoir[1].

Dès 1982, constatant l'échec de son offensive, Bagdad tente de mettre fin au conflit, mais le cessez-le-feu n'est accepté que six ans plus tard par l'Iran sous la pression militaire des États-Unis dont la flotte est très présente dans le Golfe[13]. La guerre prend donc fin en 1988 et résulte en un statu quo territorial, mais l'économie irakienne en sort en ruine, avec une dette extérieure de plus de 70 milliards de dollars (dont la moitié due aux États du Golfe), et un coût de reconstruction évalué à 60 milliards de dollars[30]. Elle donne en même temps l'occasion à l'Iran d'établir une influence sur une partie de la société irakienne en accueillant, formant et enrôlant des opposants : les Kurdes, et le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak et sa branche armée, et l'organisation Badr dont est issu aujourd'hui un gros contingent des hauts gradés de l'État irakien[30].

Le , Saddam Hussein, à son tour isolé diplomatiquement à la suite de l'invasion du Koweït dix jours auparavant, renoue avec l'Iran, et lui propose la remise en application de l'accord d'Alger[1]. L'année suivante, l'Iran ne participe pas à la guerre du Golfe, mais héberge sur son territoire de nombreuses organisations politiques chiites irakiennes hostiles à Saddam Hussein[30]. Jusqu'au renversement de Saddam Hussein en 2003, la frontière entre l'Iran et l'Irak reste officiellement fermée bien qu'à partir de 1991, l'embargo imposé à l'Irak par l'ONU augmente la contrebande avec l'Iran créant déjà une interdépendance commerciale forte entre les deux États pourtant toujours officiellement ennemis[30].

En 2003, la guerre d'Irak provoquant la chute de Saddam Hussein, permet aux deux voisins ennemis de se rapprocher et d'officialiser des relations économiques, politiques et commerciales très fortes[30].

De fortes relations politiques et économiques depuis 2003

Après 2003, la très faible productivité de l'Irak détruite par la guerre, permet à l'Iran d'y trouver un débouché commercial inespéré alors que son économie est étouffée à son tour par les sanctions économiques américaines imposées à partir de 1995[31]. Ainsi, entre 2006 et 2016, les échanges commerciaux annuels entre l'Iran et l'Irak passent de 1,6 milliard à 18 milliards de dollars, avec une balance commerciale largement favorable à l'Iran, faisant de l'Irak son « poumon économique »[27]. L'Irak exporte vers l'Iran des dattes, du cuir et du soufre et importe d'Iran des voitures, du matériel médical, des légumes, des matériaux de construction[27],[30], ainsi que du carburant, gaz et électricité (dont les importations d'Iran représentent un tiers de la consommation irakienne)[32],[30],[33].

Parallèlement, après le renversement de Saddam Hussein en 2003, les gouvernements à dominante chiite favorables à l'Iran se succèdent à Bagdad, ce qui crée les conditions d'un rapprochement politique entre les deux pays[30]. Le réchauffement des relations entre les deux pays se concrétise officiellement en avec la visite du président iranien Mahmoud Ahmadinejad en Irak[34]. Sur les six Premiers ministres irakiens nommés entre 2003 et 2020, trois ont passé la majeure partie des années 1980 en Iran, notamment Nouri al-Maliki qui occupe ce poste pendant huit ans de 2006 à 2014[30]. Sa politique pro-iranienne et défavorable aux musulmans sunnites est considérée en 2014 par de nombreux observateurs comme l'une des raisons principales de l'éclatement de la seconde guerre civile irakienne en 2013, qui le pousse à démissionner en septembre 2014[35].

Rencontre entre le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et le guide suprême iranien Ali Khamenei à Téhéran en 2013.

En 2011, le retrait des Américains d'Irak donne à Téhéran un accès aux institutions irakiennes, notamment les services de renseignements qui auparavant, travaillaient avec les américains[32]. L'Iran dispose alors en Irak de dix-huit bureaux et de 5 700 logements loués pour faciliter le travail des agents de renseignements iraniens[27].

En 2014, alors que l'instabilité politique et économique en Irak s'aggrave avec la guerre civile[27], l'Iran se charge d'approvisionner l'Irak en matériel et en armes et participe à la reconstruction des villes endommagées par la guerre[27]. Les forces iraniennes al-Qods profitent également de cette guerre civile pour accroître leur influence en appuyant les combattants kurdes, l'armée irakienne, et les milices chiites qui lui sont favorables[36]. La reprise de Tikrit en met en évidence le rôle crucial des « Unités de mobilisation populaire » (Hachd al-Chaabi), qui se poursuit jusqu'à la victoire du gouvernement irakien sur les djihadistes de l'État islamique en [18]. Le général iranien et commandant des forces al-Qods Qassem Soleimani dirige personnellement des offensives dans plusieurs grandes batailles du conflit, notamment lors du siège d'Amerli (2014), les batailles de Tikrit (2014-2015)[37]. Baïji (2014-2015), et Fallouja (2016)[38].

Le général iranien Qassem Soleimani (1957-2020).

À la fin de la seconde guerre civile en , le gouvernement irakien est de nouveau confronté comme après la guerre de 2003 au défi de reconstruire le pays et son économie, et accroît davantage sa dépendance économique à l'égard de l'Iran avec qui il multiplie les accords commerciaux[19]. Le , un an après la fin de la guerre civile, le président iranien Hassan Rohani se rend à Bagdad pour une visite de trois jours, au cours de laquelle des accords sont conclus entre l'Iran et l'Irak dans plusieurs domaines : le pétrole, le commerce, la santé, l'enseignement, et le transport avec la construction d'une voie ferroviaire entre Shalamcheh en Iran et Bassorah en Irak[19]. En outre, ces accords prévoient la construction de villes industrielles conjointes à la frontière pour une production manufacturière en commun, ainsi que le transport direct des marchandises[19]. Enfin, un volet symboliquement fort de ces accords est la réaffirmation des accords d'Alger de 1975 sur la frontière entre les deux États, dont la remise en cause par Saddam Hussein avait été la cause de la guerre Iran-Irak entre 1980 et 1988[19].

En , le nouveau Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi effectue son premier voyage à l'étranger en Iran, où il rencontre l'ayatollah Ali Khamenei et le président Hassan Rohani[39]. Leurs discussions portent sur les moyens de renforcer les liens commerciaux, la lutte contre la pandémie de Covid-19 (alors que l'Iran est l'un des pays les plus touchés), et sur les efforts destinés à assurer la stabilité de la région[39]. Hassan Rohani déclare lors d'une conférence de presse conjointe : « Les deux gouvernements souhaitent élargir les relations bilatérales pour atteindre 20 milliards de dollars [d'échanges commerciaux par an] »[39]. Ce volume d'échanges, deux fois supérieur celui de 2019[30], serait possible en cas de levée des sanctions américaines sur l'Iran, un perspective envisageable avec la fin prochaine du mandat de Donald Trump[40].

Rencontre entre le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi et le Président iranien Hassan Rohani en .

En , les Ministres des Affaires étrangères des deux pays Javad Zarif et Fouad Hussein se rencontrent à Téhéran, en présence d'Hassan Rohani et du secrétaire du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, Ali Chamkhani[40]. Les représentants iraniens demandent à leurs homologues irakiens d'expulser de leur territoire les troupes américaines, qualifiant leur présence de « préjudiciable », un an après l'élimination à Bagdad par une frappe américaine du général iranien Qassem Soleimani et du leader des milices chiites irakiennes soutenues par l'Iran, Abou Mahdi al-Mouhandis[40]. Javad Zarif remercie la justice irakienne d'avoir délivré le , un mandat d'arrêt contre Donald Trump dans le cadre de l'enquête sur l'élimination d'Abou Mahdi al-Mouhandis[40]. Dans un contexte marqué par l'éventualité d'une reprise du dialogue entre Washington et Téhéran après l'élection de Joe Biden à la présidence américaine en , les responsables discutent également du renforcement des liens économiques, notamment des accords sur les marchés frontaliers, le commerce, le transport des marchandises, les dettes et questions bancaires[40].

Limites de ce rapprochement

En 2015, en dépit de ces interactions croissantes entre l'Iran et l'Irak, l'analyste géopolitique Anthony Samrani évoque dans le journal libanais L'Orient le Jour, trois raisons pour lesquelles la proximité entre Bagdad et Téhéran doit en même temps être nuancée[41] :

  1. Le chiisme irakien a toujours concurrencé le chiisme iranien. Malgré des intérêts convergents, l'ayatollah Sistani, plus haute autorité religieuse du chiisme irakien, n'est pas aligné sur la position de Khamenei, bien qu'étant lui-même d'origine iranienne ;
  2. Téhéran a des liens privilégiés avec le Kurdistan irakien (particulièrement avec « l'Union patriotique du Kurdistan »[42]), qui a plusieurs fois manifesté des volontés sécessionnistes de l'Irak ;
  3. L'Irak est un pays arabe contrairement à l'Iran, et un concurrent à l'exportation pétrolière de Téhéran.

En outre, malgré le changement de contexte géopolitique depuis le renversement de Saddam Hussein, la guerre entre l'Iran et l'Irak entre 1980 et 1988 continue de marquer les mémoires des populations des deux pays[27]. En 2019, au cours des manifestations irakiennes d'octobre, la population exprime son mécontentement de la dépendance de leur pays envers l'Iran, surnommant les dirigeants irakiens « les tentacules de l'Iran »[30].

Histoire des relations turco-irakiennes

Les relations entre la Turquie et l'Irak sont marquées par l'Empire ottoman qui incluait les deux États actuels jusqu'à son démantèlement après la Première Guerre mondiale[27],[43]. Après la Seconde Guerre mondiale, les deux États étaient de proches alliés, ayant notamment fait partie du pacte de Bagdad en vigueur entre 1955 et 1978 (bien que l'Irak s'en retire en 1959)[4].

L'oléoduc Kirkouk-Ceyhan, mis en service en 1977 pour contourner une tentative syrienne d'embargo sur ses exportations pétrolières, permettait à l'Irak en 2014 de livrer jusqu'à 400 000 barils de pétrole par jour via la Turquie, soit un quart de ses exportations pétrolières[44]. Après la seconde guerre civile irakienne (2013-2017), l'Irak décide de construire un deuxième oléoduc vers le port turc de Ceyhan (en provenance de Baïji), en raison des dégâts causés par l'État islamique sur le premier[44].

Tracé de l'oléoduc Kirkouk-Ceyhan, par lequel transite un quart des exportations pétrolières irakiennes.

Pendant les conflits opposant l'Iran à l'Irak, puis l'Irak au Koweït, la Turquie membre de l'OTAN et candidate à l'Union européenne prend le parti des Occidentaux soutenant l'Irak en 1980 puis le Koweït en 1990, mettant la base aérienne d'Incirlik à disposition des armées américaines et britanniques[45]. En 1991, la résolution 687 du Conseil de sécurité des Nations Unies met fin à la guerre du Golfe et ouvre la voie à l'autonomie du Kurdistan irakien, qui devient un refuge pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre qui le gouvernement turc est en guerre depuis le début des années 1980[42]. Dès lors, le gouvernement turc se rapproche des autorités irakiennes et du Kurdistan pour sécuriser sa frontière et mener des opérations militaires contre le PKK dans le nord de l'Irak[42]. Mais cela n'empêche pas la Turquie de servir à son tour de refuge à des centaines de milliers de Kurdes irakiens réprimés par le gouvernement lors de l'insurrection irakienne de [1], tandis que la base d'Incirlik sert de point de rotation pour l'acheminement d'aide humanitaire[45].

En , la Turquie s'oppose à l'intervention américaine en Irak, lors de laquelle les députés turcs refusent aux soldats américains l'accès à la base d'Incirlik[45]. Le gouvernement accepte toutefois six mois plus tard de revenir sur cette interdiction, en contrepartie de quoi, le président américain George W. Bush accepte de fournir à la Turquie des informations sur la localisation des rebelles kurdes du PKK dans le nord de l'Irak[45].

En et , le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki se rend en Turquie où il évoque la coopération sécuritaire entre les deux États appelant le PKK à « abandonner la lutte armée et rejoindre le processus démocratique », ainsi que des projets de coopération énergétiques[46]. En , le leader chiite irakien Moqtada al-Sadr est à son tour reçu par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan[47]. Entre 2014 et 2018, la Turquie ferme son consulat à Mossoul à cause de la prise en otage de ses diplomates dans cette ville par le groupe État islamique[48].

Ambitions expansionnistes turques sur l'Irak

L'ancienne domination ottomane sur le territoire actuel de l'Irak explique des volontés expansionnistes régulièrement affirmées par les différents gouvernements turcs sur le nord de l'Irak. La ville irakienne de Mossoul est particulièrement l'objet de ces revendications territoriales, notamment :

Par ailleurs, une contestation des frontières délimitant les États issus de l'Empire ottoman existe aussi du côté de l'Irak, celle-ci ayant revendiqué à plusieurs reprises sa souveraineté sur le Koweït (1937, 1961, et 1990) car celui-ci faisait partie du vilayet de Bassora[53].

Incursions de l'armée turque dans le nord de l'Irak

En 2003, bien qu'opposée à la guerre d'Irak, la Turquie profite de l'affaiblissement du gouvernement irakien pour mener des interventions ciblées contre le PKK dans le nord de l'Irak[54],[55],[56].

Lorsque la seconde guerre civile irakienne éclate, le PKK joue un rôle décisif dans la lutte contre l'État islamique dans le nord de l'Irak, en portant notamment secours aux minorités yézidis, massacrées et asservies par les djihadistes dans la région de Sinjar[42]. Avoir libéré la région de la présence djihadiste, des combattants du PKK aident à la constitution de milices yézidis autonomes, et restent dans le Sinjar notamment sur le mont Qandil[42].

Une combattante du PKK dans les montagnes de Qandil, en Irak, 2014.

Alors que les menaces d'Ankara se multiplient, le chef du gouvernement irakien Haider el-Abadi avertit la Turquie en qu'elle serait traitée en ennemie si elle provoquait un affrontement dans le nord de l'Irak, après le déploiement de chars turcs à la frontière turco-irakienne[57]. En , des manifestants irakiens attaquent une base de l'armée turque à Cheladzi, dans l'ouest du Kurdistan irakien, qu'ils accusent d'avoir tué quatre civils dans un bombardement[58]. Une note de protestation est remise à l'ambassadeur turc dénonçant des bombardements répétés en Irak et une « violation de sa souveraineté »[58].

En trois soldats irakiens dont deux officiers sont tués par un drone turc dans le nord de l'Irak, poussant Bagdad à convoquer l'ambassadeur turc pour la troisième fois en deux mois[59]. À la suite de cet incident, Bagdad sollicite l'appui diplomatique de la Ligue arabe pour obtenir le retrait des troupes turques de son territoire, sans succès[59]. De son côté, la milice chiite irakienne soutenue par l'Iran « Achab Al-Qahf » exige que la Turquie cesse ses actes hostiles et achève son retrait du territoire irakien[42].

En , le Ministre turc de la Défense Hulusi Akar se rend dans les deux capitales, Bagdad et Erbil, pour tenter d'améliorer la coopération sécuritaire bilatérale[42]. Le , l'armée turque lance un raid dans le nord de l'Irak pour libérer des prisonniers du PKK (militaires et de membres des services secrets turcs), mais cette tentative tourne au fiasco et se conclut par la mort des 13 prisonniers[42].

Relations avec la Syrie

L'Irak et la Syrie partagent une frontière de 600 kilomètres, ainsi que des liens historiques et culturels forts[60]. Les deux pays ont fait partie de l'Empire ottoman avant son démantèlement après la Première Guerre mondiale, et la frontière qui les sépare a été tracée par les accords Sykes-Picot en 1916[43]. Tous deux sont membres et cofondateurs de la Ligue arabe[61] et de l'Organisation de la coopération islamique[62], mais la Syrie a été suspendue de ces deux organisations en 2011 et 2012 en raison de la répression du régime qui a mené à la guerre civile syrienne[63],[64].

Saddam Hussein en compagnie du président syrien Hafez al-Assad et du Premier ministre libanais Salim al-Hoss au Sommet de la Ligue arabe de 1978.

Les deux États participent à la guerre israélo-arabe de 1948-1949, mais leurs intérêts deviennent divergents les années suivantes lorsque la Syrie se rapproche de l'Égypte de Nasser, alors que l'Irak est gouvernée par une monarchie pro-britannique[3]. En , la Syrie et l'Égypte fusionnent dans la République arabe unie, à la suite de quoi l'Irak et la Jordanie s'unissent à leur tour dans la Fédération arabe d'Irak et de Jordanie[2]. Mais aucune de ces deux fédérations ne dure : l'Irak fait sécession au bout de quelques mois, tandis que la Syrie quitte la République arabe unie en [2],[65].

En 1963, le « Parti socialiste de la résurrection arabe » (dit « Parti Baas »), panarabe et laïc d'origine syrienne, arrive au pouvoir en Syrie par un coup d'État, et mène une tentative similaire en Irak, mais n'y parvient véritablement qu'en 1968[65]. Paradoxalement, cette prise de pouvoir par un même parti dans deux pays voisins contribue à fortement détériorer leurs relations, chacun étant gouverné par deux branches rivales du parti, auxquelles s'ajoute une rivalité religieuse entre le régime sunnite de Bagdad et le régime alaouite de Damas[66].

Saddam Hussein en compagnie du fondateur du Parti Baas, le philosophe nationaliste syrien Michel Aflak.

Cela ne les empêche pas de rester des alliés objectifs contre Israël contre qui tous deux se battent lors de la guerre du Kippour en 1973[67]. Mais en 1979, Saddam Hussein rompt ses relations diplomatiques avec Damas en raison du soutien syrien à l'Iran, avec lequel il est en guerre[66]. En effet, pendant la guerre Iran-Irak, le gouvernement syrien fait livrer des armes à Téhéran, et ferme l'oléoduc reliant Kirkouk au port syrien de Baniyas, avec des conséquences limitées pour l'Irak grâce à la mise en service du pipeline Kirkouk-Ceyhan en 1977[66]. En 1990, la Syrie rejoint la coalition internationale contre l'Irak pendant la guerre du Golfe, Hafez el-Assad cherchant à resserrer les liens avec Washington, après l'effondrement de l'URSS[66]. Celui-ci accueille le président américain Bill Clinton à Damas en 1994, alors qu'au même moment, l'Irak est sous embargo imposé par les États-Unis[66]. Toutefois, dix ans plus tard, le renversement de Saddam Hussein à la suite de la guerre d'Irak et son remplacement par un gouvernement chiite (dont l'alaouisme est une branche) permet un rapprochement syro-irakien, à l'instar des relations entre l'Irak et l'Iran, alliée de Damas[66].

Des miliciens chiites irakiens de Saraya al-Khorasani dans la région d'Alep, en .

À partir de 2013, l'Irak et la Syrie sont simultanément en guerre civile, et combattent le même groupe extrémiste sunnite, l'État islamique, qui instaure un « califat » recouvrant une importante superficie de ces deux pays. Les deux gouvernements chiites collaborent sur plusieurs fronts face à cet ennemi commun. L'aviation irakienne mène plusieurs frappes dans l'est de la Syrie avec l'aval du gouvernement syrien[68],[69],[70],[71],[72], tandis qu'à l'instar du Hezbollah libanais, des milices chiites irakiennes combattent aux côtés de l'armée syrienne[73]. Mais l'implication irakienne dans la guerre civile syrienne ne se limite pas à la guerre contre l'État islamique, des milices chiites irakiennes participant aussi activement à la répression du régime contre les rebelles, notamment lors de la bataille d'Alep[74],[75].

En , le poste-frontière situé entre les villes d'Irak et Syrie Boukamal, et Al-Qaim est rouvert à la suite de la reprise de ces deux villes à l'État islamique par les armées irakiennes et syriennes[76]. Ce poste constituait avant le déclenchement de la guerre en Syrie en 2011 l'une des artères stratégiques pour le passage de marchandises, de touristes et de la main-d'œuvre[76].

Les années suivantes, Bagdad milite activement pour la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe[77].

Relations avec la Jordanie

L'Irak et la Jordanie sont séparés par une frontière de 181 kilomètres, les deux pays ayant précédemment fait partie de l'Empire ottoman jusqu'à son démantèlement après la Première Guerre mondiale, avant de devenir des protectorats britanniques, le Mandat britannique de Mésopotamie et l'Émirat de Transjordanie, et d'obtenir finalement petit à petit leur indépendance (proclamé en 1946 pour la Jordanie)[43]. Lorsque les Britanniques reçoivent de la Société des Nations un mandat pour administrer ces deux territoires, deux frères de la dynastie des Hachémites originaires de La Mecque, sont placés pour les gouverner : Abdallah Ier de Jordanie, et son frère Fayçal Ier d'Irak[43].

Le roi Hussein de Jordanie et son cousin le roi Fayçal II en 1958.

Les deux États sont membres et cofondateurs de la Ligue arabe[61] et de l'Organisation de la coopération islamique[62]. En 1948 et 1967, ils sont avec l'Égypte et la Syrie les principaux contributeurs de la coalition arabe constituée contre Israël lors de la Guerre israélo-arabe de 1948-1949 et lors de la guerre des Six Jours (la Jordanie refuse toutefois, contrairement à l'Irak, de participer à la guerre du Kippour en 1973)[3],[78].

Le , le roi Fayçal II d'Irak et son cousin le roi Hussein de Jordanie, décident de réunir leurs deux royaumes en un seul État, la Fédération arabe d'Irak et de Jordanie, mais celle-ci est dissoute cinq mois plus tard après la révolution qui met fin à la monarchie irakienne[2]. À noter d'ailleurs que c'est à la suite d'une demande d'aide militaire du roi Hussein à son cousin Fayçal II que la révolution a lieu, les unités irakiennes en route vers la Jordanie décidant de faire demi-tour dans la nuit du au et de renverser le monarque irakien[2].

La Jordanie ne s'implique dans aucun des conflits armés de grande ampleur qui touchent l'Irak en 1980, 1990 et 2003, mais s'oppose aux deux interventions américaines contre Saddam Hussein, et accueille d'importantes vagues de réfugiés[79],[80].

En 1990, dans son adresse à la nation, le roi Hussein déclare que l'intervention occidentale est contre « tous les Arabes et tous les musulmans » et évoque des objectifs visant à « détruire l'Irak et à réorganiser la zone d'une manière plus dangereuse pour notre peuple que les accords Sykes-Picot »[81]. Sa rhétorique est essentiellement populiste à l'adresse de sa population jordanienne d'origine palestinienne en grande partie acquise à Saddam Hussein et économiquement intéressée en raison de la dépendance jordanienne au pétrole irakien[81]. Mais sur le fond, l'invasion du Koweït met le roi Hussein très en colère, il ne le pardonnera jamais à Saddam Hussein et leur dégradation se dégrade[81].

En , en pleine guerre d'Irak, alors que le nouveau roi Abdallah II de Jordanie, au pouvoir depuis 1999, s'est opposé à l'intervention américaine de 2003 comme son père en 1990, l'ambassade de Jordanie à Bagdad est ciblée par un attentat à la voiture piégée[82]. En 2008 le roi Abdallah II est le premier chef d'État arabe à se rendre à Bagdad depuis la mise en place des nouvelles autorités, dominées par les chiites[79].

En 2014, la Jordanie se joint à la coalition internationale contre l'État islamique en mettant des moyens militaires à disposition de l'Irak[83], et menant une série de frappes aériennes notamment après l'exécution d'un de ses pilotes par le groupe djihadiste[84]. En , la Jordanie et l'Irak annoncent la réouverture leur unique poste-frontière fermé depuis 2014, après avoir sécurisé la route qui relie leurs deux capitales[85].

Le roi Adballah II se rend à nouveau à Bagdad en pour améliorer la coopération économique et énergétique entre les deux pays[79]. Cette visite est encouragée par les États-Unis, qui cherchent à inciter les autorités irakiennes à réduire leur dépendance économique et commerciale à l'égard de l'Iran[19]. Celle-ci est couronnée par la signature d'accords sur le commerce, la finance, l'agriculture, la santé, les transports, le secteur de l'énergie, avec l'extension de l'oléoduc de Bassorah en Irak vers Aqaba en Jordanie, et la création d'une zone industrielle commune de 24 kilomètres carrés[19].

En , à la suite d'un complot présumé contre le roi Abdallah II, le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi affirme « se tenir aux côtés du royaume jordanien », dont il doit rencontrer le souverain prochainement à Bagdad[86].

Le roi Abdallah II se rend pour la troisième fois à Bagdad le 27 juin 2021, dans la cadre d'un sommet tripartite entre leurs l'Irak, la Jordanie, et l'Égypte, portant sur la coopération politique et économique, les investissements, et la lutte contre le terrorisme[77]. Une alliance entre l’Égypte qui dispose de capacités militaires importantes, l’Irak qui possède des ressources pétrolières considérables et la Jordanie riche de son capital humain est prometteuse si ces pays capitalisent sur leur complémentarité[87]. Plusieurs accords de coopération ont ainsi été signés dans les secteurs de l’énergie, de la santé et de l’éducation, alors que Bagdad a renouvelé son contrat d’approvisionnement pétrolier à l’Égypte de 12 millions de barils en 2021, et prévoit de construire un oléoduc visant à exporter 1 million de barils par jour de brut depuis la ville irakienne de Bassora vers le port jordanien de Aqaba[87].

Mais celle-ci est également motivée par des intérêts géopolitiques partagés par les trois pays : contrebalancer l’influence de l’Iran, de la Turquie et des monarchies pro-américaines du Golfe (principalement l'Arabie saoudite) dans les affaires régionales[87]. En effet, ces trois pays ont en commun de vouloir regagner une influence régionale après avoir été mis à l'écart par la politique de Donald Trump au Moyen-Orient, ultra-favorable à Israël, à la Turquie (via l'OTAN et les relations amicales entre Trump et Erdogan) et aux monarchies du Golfe[87].

Abdel Fattah al Sissi, Moustafa al-Kazimi. et le roi Abdallah II se rencontrent de nouveau à Bagdad en août 2021 lors d'un sommet élargi au Moyen-Orient incluant la France, axé sur la sécurité et le développement économique régional[88].

Relations avec le Koweït

Séparés par une frontière de 240 kilomètres, le Koweït et l'Irak ont subi les mêmes influences, ayant été tour à tour sous la domination ottomane (le « vilayet de Bassora ») et britannique, et auraient pu former un seul pays[89]. Son tracé est défini par les accords d'Uqair de 1922-1923[89].

Les relations entre l'Irak et le Koweït ont toujours été plus intenses qu'avec les autres pays du Golfe, caractérisée par une alternance entre tension et coopération[13]. De grandes familles koweïtiennes étaient implantées dans la région de Bassorah où elles possédaient d'importantes plantations de dattes et l'émirat dépendait étroitement de l'Irak pour ses approvisionnements en produits agricoles et surtout en eau provenant du Chatt Al-Arab[13]. Les premières revendications officielles de l'Irak remontent à 1937-1938, à la suite des premières découvertes de pétrole dans l'Émirat[53]. Depuis, tous les régimes irakiens du XXe siècle réclamant ce dernier[53]. La mort du roi Ghazi en 1939, met fin à ce premier épisode de tensions, mais la délimitation de la frontière reste impossible en raison des réticences de l'Irak à reconnaître la légitimité d'une entité koweïtienne séparée[13].

En , à la suite du retrait britannique officialisant l'indépendance du Koweït, le général Abd Karim Kassem, Premier ministre irakien depuis la révolution de 1958, revendique le territoire du Koweït comme « partie intégrante de l'Irak »[89]. Pour faire pression sur l'Émirat, il gèle ses fonds placés dans des banques irakiennes, et bloque les navires koweïtiens stationnés à Bassorah[10]. En réaction, le cheikh du Koweït présente une plainte au Conseil de sécurité de l'ONU contre cette menace d'annexion, dépose sa candidature à la Ligue arabe et fait appel à l'aide diplomatique et militaire de la Grande-Bretagne[89]. 5 000 soldats britanniques stationnent dans l'Émirat, poussant Abd al-Karim Kassem à renoncer à ses ambitions expansionnistes[89]. À l'initiative l'impulsion du président égyptien Nasser ces forces sont remplacées par une forces multinationale arabe, dans le même objectif de contrer une invasion irakienne[10].

Le remplacement en 1963 d'Abd al-Karim Kassem par Abdel Salam Aref ouvre la voie à une normalisation des relations : l'Irak accepte de reconnaître la souveraineté du Koweït (le )[10] en échange d'un renoncement par ce dernier à son traité de défense avec la Grande-Bretagne[13].

Alaa Hussein Ali (nommé à la tête du gouvernement fantoche du Koweït) avec Saddam Hussein en 1990.

Entre 1980 et 1988, le Koweït soutient l'Irak lors de la guerre Iran-Irak[90]. Mais deux ans plus tard, ruiné par ses dépenses militaires et accusant le Koweït, l'un de ses principaux créanciers de lui avoir volé du pétrole par un forage horizontal, Saddam Hussein décide d'envahir le petit Émirat[15]. Après une victoire rapide, celui-ci y installe un gouvernement fantoche favorable à l'Irak, dirigé par l'officier koweïtien Alaa Hussein Ali[91].

Après une série de négociations internationales infructueuses, les États-Unis déclarent la guerre à l'Irak en [15]. La guerre du Golfe regroupant contre l'Irak une large coalition internationale dure jusqu'à la fin , date à laquelle le Koweït est libéré[92]. Le , l'émir du Koweït, Jaber al-Ahmad al-Sabah, rentre au pays après avoir passé plus de 8 mois en exil[93].

Début 1993, Saddam Hussein mène à nouveau des incursions au Koweït et installe des missiles dans la zone d'exclusion aérienne, provoquant la riposte des États-Unis (des raids aériens au sud le et contre Bagdad le ), avant finalement de reconnaître officiellement le Koweït en [1].

Des soldats américains et koweïtiens ferment le portail à la frontière entre l'Irak et le Koweït marquant la fin de l'opération New Dawn, .

Lors de la guerre d'Irak de 2003, le Koweït se joint à la coalition internationale menée par les États-Unis et la Grande-Bretagne, tandis qu'une grande partie des forces de cette coalition stationnent sur le territoire de l'Émirat, depuis lequel ils lancent l'invasion de l'Irak le .

En 2014, pendant la guerre contre l'État islamique, le Koweït met de nouveau son territoire à disposition de la coalition internationale, cette fois-ci en appui au gouvernement irakien[94]. En représailles, le groupe djihadiste commet un attentat à la bombe contre une mosquée chiite au Koweït en 2015[95]. En 2018, après la fin de la guerre civile, signe fort de rapprochement entre les deux États, le Koweït est l'hôte d'une conférence internationale sur la reconstruction de l'Irak[96].

En 2021, soit trente ans après la guerre du Golfe, l'Irak a payé plus de 50 milliards de dollars de compensations au Koweït, et restitué plusieurs tonnes d'archives pillées par l'armée irakienne durant ses sept mois d'occupation de ce pays[97]. Les deux pays n'ont toujours pas délimité leurs frontières maritimes tandis que le dossier des disparus koweïtiens reste toujours ouvert[97]. Des conflits demeurent entre les deux États quant au partage de leurs ressources pétrolières et la concurrence entre leurs infrastructures portuaires[53].

Relations avec l'Arabie saoudite

L'Irak et l'Arabie saoudite sont séparés par une frontière de 814 kilomètres, les deux pays ayant précédemment fait partie de l'Empire ottoman jusqu'à son démantèlement après la Première Guerre mondiale[43]. Tous deux membres et cofondateurs de la Ligue arabe[61], de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole[98], et de l'Organisation de la coopération islamique[62].

Après la révolution irakienne de 1958, bien que n'ayant que peu d'affinités avec le régime pro-occidental d'Arabie Saoudite, l'Irak a constamment cherché à trouver avec celui-ci un modus vivendi régional et à le rassurer sur le fait qu'il n'avait aucune intention de s'ingérer dans ses affaires, ni d'exporter sa révolution contre la monarchie saoudienne[13]. En 1961 toutefois, l'Arabie saoudite, solidaire du Koweït, autre monarchie pro-occidentale de la région, est l'un des principaux contributeurs à la force multinationale arabe déployée au Koweït pour empêcher l'Irak de l'annexer[10].

Une véritable détente entre l'Irak et l'Arabie saoudite s'instaure en 1975 après la signature d'un accord sur la délimitation des frontières, qui permet par ailleurs une détente des relations entre l'Irak et l'Iran, autre pilier de la stratégie américaine dans le Golfe[13].

L'Irak et l'Arabie saoudite deviennent des alliés lors de la guerre Iran-Irak, pendant laquelle l'Arabie saoudite est l'un des principaux soutiens de l'Irak[90]. En 1981, à la suite de la destruction par l'armée de l'air israélienne du réacteur nucléaire Osirak, le roi Khaled d'Arabie Saoudite déclare que Riyad financera la reconstruction de la centrale[13]. L'Irak, de son côté, se lance dans la construction de deux importants pipelines à travers le territoire saoudien pour acheminer 2 millions de barils de pétrole jour jusqu'aux ports saoudiens sur la mer Rouge, acceptant ainsi de lier ses intérêts les plus vitaux à sa coopération avec le royaume[13]. Au printemps 1990, un pacte de non-agression est conclu entre Riyad et Bagdad, tandis que l'Arabie saoudite accepte d'effacer la dette de l'Irak que celle-ci avait accumulé pendant sa guerre contre l'Iran[13].

Ces relations se détériorent à la suite de l'invasion du Koweït par l'Irak, à la suite de laquelle l'Arabie saoudite rompt ses relations, ferme sa frontière terrestre avec l'Irak et participe à la guerre du Golfe au sein de la coalition internationale[90]. Une large part des forces de la coalition est stationnée en Arabie saoudite, dont les positions sont bombardées à plusieurs reprises par l'armée irakienne[99].

Ce n'est qu'en 2015 que les deux États rétablissent leurs relations diplomatiques rompues depuis 1990, sous l'influence des États-Unis cherchant une unité arabe dans le cadre de la lutte contre l'État islamique[100]. En que l'Arabie saoudite nomme son premier ambassadeur à Bagdad[99], mais celui-ci est rappelé quelques mois plus tard pour des propos controversés sur l'action de milices chiites Hachd al-Chaabi dans les combats contre les djihadistes de l'État islamique dans des zones sunnites[101]. En , l'Arabie saoudite et l'Irak décident de rouvrir le passage frontalier d'Arar, dans le nord de l'Arabie saoudite, fermé depuis la guerre du Golfe, pour faciliter les échanges commerciaux[102]. En , l'Arabie saoudite annonce son intention d'offrir un stade de football à l'Irak, construit à Bagdad, d'une capacité d'accueil de 100 000 spectateurs[103].

En , les relations diplomatiques reprennent officiellement entre les deux pays avec l'inauguration de deux consulats saoudiens à Bagdad[104] et à Najaf, lieu important de pèlerinage pour la communauté chiite[105]. La même année, le Premier ministre irakien, Adel Abdel-Mehdi se rend en Arabie saoudite et conclue treize accords politiques et économiques[105]. L'Irak signe notamment avec le Conseil de coopération du Golfe un accord pour importer de l'électricité, afin d'alléger une pénurie qui prive les Irakiens de courant parfois jusqu'à 20 heures par jour[106].

Le , l'arrivée au poste de Premier ministre de Moustafa al-Kazimi, pro-américain, est favorablement perçu par la monarchie saoudienne, entretenant elle-même des relations bilatérales très fortes avec Washington[107]. Le nouveau gouvernement irakien affirme, dans un discours nationaliste, vouloir replacer l'Irak dans son environnement arabe en cohérence avec sa population majoritaire[107]. Deux semaines plus tard, le Ministre irakien des Finances et du Pétrole, Ali Allaoui se rend en Arabie saoudite[105]. Un accord est conclu avec des entreprises saoudiennes pour investir dans les gisements de gaz d'Okaz, dans la province irakienne d'al-Anbar, tandis que Riyad annonce le retour à Bagdad d'un nouvel ambassadeur saoudien[105]. Le vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane déclare sur Twitter : « Nous attendons avec impatience que l'Irak renaisse de ses cendres pour retrouver son statut en tant que l'un des piliers forts et résilients du monde arabe »[105].

Une rencontre entre Moustafa al-Kazimi et le prince Mohammed ben Salmane en Arabie saoudite est toutefois annulée le mois suivant, en raison de problèmes de santé de ce dernier[107]. En , l'Irak et l'Arabie saoudite annoncent la réouverture officielle du poste-frontière d'Arar, fermé depuis 1990[106]. Moustafa al-Kazimi et Mohammed ben Salmane se rencontrent finalement à Riyad en , lors d'une visite destinée à renforcer les liens commerciaux entre les deux États, ainsi que la coopération économique et les investissements dans l'énergie et des transports[100]. Les délégations signent cinq accords dans les domaines financier, commercial, économique, culturel et médiatique et conviennent d'établir un fonds commun avec un capital estimé à trois milliards de dollars[100]. Elles prévoient également d'achever un projet d'interconnexion électrique, et de maintenir leur coopération pour maintenir la stabilité sur le marché mondial du pétrole, alors que l'Irak et l'Arabie saoudite sont les deux principaux producteurs d'or noir au sein de l'OPEP[100].

Relations avec les Émirats arabes unis

L'Irak et Émirats arabes unis sont tous deux membres de la Ligue arabe[61], et de l'Organisation de la coopération islamique[62]. Seul l'émirat d'Abou Dhabi est adhérent l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, les autres émirats de cette fédération ayant une production beaucoup plus faible et en déclin[98].

Pendant la guerre du Golfe, les Émirats arabes unis intègrent et participent activement à l'intervention de la coalition internationale contre l'armée irakienne, mais pas lors de la guerre d'Irak de 2003[108].

En 2008, quelques années après la chute de Saddam Hussein, les Émirats arabes unis décident d'annuler la dette irakienne qu'ils détiennent, d'un montant un peu moins de 7 milliards de dollars, afin d'aider le gouvernement irakien à engager la reconstruction de son pays en guerre[108]. La même année, les Émirats arabes unis nomment un ambassadeur à Bagdad, Abdallah Ibrahim al-Shehi, alors que la plupart des pays arabes avaient retiré leur personnel diplomatique de la capitale irakienne en raison de l'insécurité[108]. L'ambassadeur des Émirats à Bagdad est brièvement rappelé début 2014 pour protester contre la politique confessionnelle du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, qu'ils jugent responsable de la guerre civile en Irak[109].

En 2014, les Émirats arabes unis intègrent également la coalition internationale constituée contre l'État islamique en menant des frappes aériennes et en hébergeant des avions français sur leur sol[110]. Les Émirats décident néanmoins de suspendre leur participation aux frappes aériennes à la suite de l'exécution d'un pilote jordanien par l'État islamique[111]. En , l'Unesco lance une initiative destinée à rassembler des fonds pour reconstruire la ville irakienne de Mossoul, largement détruite durant sa libération par l'armée irakienne en 2016-2017[112]. Quatre mois plus tard, sur les 100 millions de dollars réunis pour cette initiative, plus de la moitié viennent d'une donation de 50,4 millions de dollars des Émirats arabes unis[113].

Relations avec Oman

L'ouverture diplomatique d'Oman au début des années 1970 est froidement accueillie par l'Irak, qui reproche au sultanat sa proximité avec la Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale dont l'Irak s'est libérée comme l'Égypte à la fin des années 1950[2]. Le régime baasiste irakien vote contre l'admission du sultanat à la Ligue arabe en 1971[114] Le Sultanat qui intègre tout de même l'organisation cette année-là[61], ainsi que l'Organisation de la coopération islamique en 1970[62]. Entre 1964 et 1976, l'Irak soutien la rébellion marxiste contre la famille régnante omanaise pro-britannique pendant la guerre du Dhofar[114].

En un accord militaire signé entre Oman et les États-Unis accentue l'animosité du régime baasiste irakien, mais le sultan Qabous joue l'apaisement, privilégiant la stabilité et la sécurité dans le Golfe[114]. Oman se distingue de ses voisins par sa neutralité lors de la guerre Iran-Irak en raison de ses bonnes relations avec l'Iran, tout en ne pouvant pas aller à l'encontre du conseil de coopération du Golfe dont la majorité des États membres étaient favorables à l'Irak[90].

Lors de l'invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990, Oman se distingue à nouveau en gardant des relations diplomatiques avec l'Irak, alors même que, paradoxalement, le sultanat appuie la coalition menée par les États-Unis contre l'armée irakienne pendant la guerre du golfe[114]. En 2003, une partie des bases aériennes d'Oman est également utilisée par l'armée britannique pendant la guerre d'Irak qui provoque le renversement et l'exécution de Saddam Hussein[115]. Le , Oman annoncé la réouverture de son ambassade à Bagdad, fermée depuis 1990[116].

Relations avec le Liban

L'Irak et le Liban sont tous deux membres et fondateurs de la Ligue arabe[61], et membres de l'Organisation de la coopération islamique[62].

Pendant les guerre israélo-arabes de 1948 et 1967, l'Irak et le Liban participent tous deux aux coalitions arabes constituées contre Israël bien que la participation libanaise soit très inférieure à celle des autres armées arabes[3]. Le Liban ne prend pas partie lors des conflits armés de grande ampleur qui touchent l'Irak en 1980 et 1990, étant lui-même confronté à une guerre civile entre 1975 et 1990, pendant laquelle le général Michel Aoun, reçoit des armes de Saddam Hussein pour lutter contre l'intervention de l'armée syrienne sur son sol[117]. En 1990, le président syrien Hafez el-Assad se range aux côtés de Washington dans la guerre du Golfe, et reçoit en retour, le feu vert américain pour prendre le contrôle du Liban[117].

En 2003, l'ancien Président libanais Amine Gemayel (1982-1988) se rend à Bagdad pour une médiation afin de tenter, sans succès, d'empêcher l'invasion de l'Irak par les États-Unis[118].

Pendant la seconde guerre civile irakienne (2013-2017), le Hezbollah libanais participe au conflit dans le camp loyal au gouvernement irakien, aux côtés des autres milices chiites soutenues par l'Iran[119]. En , Michel Aoun se rend à Bagdad en tant Président de la République libanaise (un an après son élection en ) marquant la première visite en Irak d'un chef d'État libanais en exercice depuis des décennies[118]. Il y rencontre son homologue Fouad Massoum et le Premier ministre irakien Haider al-Abadi[118]. Le sujet principal de leurs échanges porte sur une participation libanaise à la reconstruction de l'Irak après la fin de la seconde guerre civile, auxquels s'ajoutent des sujets de coopération sécuritaire contre le terrorisme islamiste, mais aussi contre la Israël contre qui les deux États sont toujours ennemis[118].

En , le Ministre libanais de la Santé Hamad Hassan et son homologue irakien Hassan al-Tamimi se rencontrent à Beyrouth et signent un accord cadre entre les deux pays qui comprenant la fourniture par l'Irak de 3,5 millions de barils de pétrole par an au Liban, en échange de services médicaux et hospitaliers[120]. Le Liban attire un tourisme médical important, chaque année, des milliers de patients irakiens qui viennent y chercher des soins désormais inexistants dans leur pays[121].

Plus de 15 000 Libanais vivent en Irak, dont environ 5 000 au Kurdistan irakien, tandis que de nombreux Libanais chiites se rendent chaque année en Irak, aux lieux saints de Nadjaf et la ville de Kerbala[118]. Le volume total des exportations libanaises vers l'Irak est assez limité, franchissant rarement le seuil de 150 millions de dollars par an, en raison de la concurrence de l'Iran et de la Turquie et des frais logistiques que les deux pays pauvres ont du mal à prendre en charge[121].

Relations avec Israël

Juif irakien dans les années 1930.

Avant la fondation de l'État d'Israël en , la communauté juive d'Irak comptait environ 120 000 personnes, la majorité étant concentrée au Kurdistan irakien et à Bagdad où ils représentaient un tiers de la population[122]. Leur présence remonte au VIe siècle av. J.-C., lorsque le prophète du judaïsme Ezéchiel suit son peuple en exil à Babylone après la conquête de royaume de Juda (qui correspond à l'actuel territoire d'Israël) par Nabuchodonosor II en 597 av. J.-C.[122].

Le début du XXe siècle voit simultanément se former au Moyen-Orient un nationalisme arabe contre l'Empire ottoman, et sioniste porté par les Juifs désireux d'établir un État hébreu indépendant en Palestine[123]. En , dans la foulée de la défaite des Empires centraux à la Première guerre mondiale, l'émir Fayçal ibn Hussein, futur roi d'Irak, rencontre à Londres Chaim Weizmann, président de l'Organisation sioniste mondiale, avec qui il signe un accord régissant les relations entre Juifs et Arabes au Proche et Moyen-Orient[124]. Cet accord devait entamer une coopération judéo-arabe pour le développement d'un foyer national juif dans l'État de Palestine (passé sous contrôle du Royaume-Uni) et d'une nation arabe sur la plus grande partie du Moyen-Orient[123]. Mais cette grande nation arabe ne voit jamais le jour, les territoires pris par les alliés à l'Empire ottoman étant divisés en zones sous contrôle des Français et Britanniques (qui placent Fayçal Ier à la tête de leur protectorat sur l'Irak) ; l'accord Fayçal-Weizmann de 1919 reste donc lettre morte[123].

L'émir Fayçal Ier et Chaim Weizmann (à gauche), portant aussi une tenue arabe en signe d'amitié.

En , c'est donc contre la volonté des populations arabes et des pays limitrophes que l'ONU vote le plan de partage de la Palestine, prévoyant la création d'un État juif, officiellement fondé en [3]. Se sentant menacée et souhaitant étendre ses frontières en Palestine après le départ des troupes britanniques, la Transjordanie attaque l'État hébreu nouvellement créé, avec le soutien de l'Irak gouvernée par la même famille hachémite (le roi Fayçal II étant âgé de 13 ans, son oncle Abdelilah ben Ali el-Hachemi assure la régence)[3]. En 1951, deux ans après la défaite de la coalition arabe lors de guerre de 1948-1949, la monarchie irakienne chasse les juifs du territoire[2] ; la quasi-totalité est évacuée vers Israël lors de l'opération Ezra et Néhémie[122] ,[125].

Parallèlement, le Premier ministre israélien David Ben Gourion, à la recherche d' « alliés périphériques » non-arabes au Moyen-Orient (ce pour quoi il se rapproche de l'Iran et de la Turquie)[126], s'intéresse aux Kurdes d'Irak, opposés au gouvernement central nationaliste[1]. Mustafa Barzani, fondateur du Parti démocratique du Kurdistan, mène dans les années 1960 et 1970 une série de guérillas contre le gouvernement de Bagdad, et se rend plusieurs fois en Israël pour obtenir un soutien militaire[127].

Mustafa Barzani (à droite, de face) reçu en Israël (date inconnue).

L'Irak participe aux guerre israélo-arabes des Six Jours en , puis et du Kippour en , tandis que le parti Baas arrivé au pouvoir en 1968, exerce une forte répression sur les juif irakiens encore présents dans le pays, provoquant de nouvelles vagues d'exil vers Israël[125]. Depuis ces deux conflits, contrairement à Égypte et la Jordanie qui font la paix avec Israël en 1978 et 1994, l'Irak, à l'instar de la Syrie, continue de défendre une « ligne dure », refusant de reconnaître l'État hébreu, et s'oppose à toute tentative de parvenir à un règlement pacifilque au conflit israélo-arabe[1]. La monarchie irakienne comme les régimes qui lui ont succédé font de leur hostilité à l'égard d'Israël un outil idéologique pour rester au pouvoir[13].

En 1978, les accords de paix de Camp David entre l'Égypte et Israël provoquent la rupture des relations diplomatiques entre Bagdad et Le Caire[128]. De son côté, Israël attaque et détruit le réacteur de recherche nucléaire irakien Osirak en construction, lors de l'opération « Opéra » en 1981[129]. Pendant la guerre Iran-Irak, Israël, très hostile aux deux belligérants qui souhaitent tous deux sa destruction (l'Iran étant devenue ennemie depuis la révolution de 1979), se satisfait de ce conflit et l'alimente en fournissant des armes et des munitions à l'Iran, espérant en même temps regagner une influence dans cet État encore allié d'Israël deux ans auparavant[130]. Dans le même temps, le Ministre israélien de la Défense Yitzhak Rabin, déclare : « Israël aspire à ce qu'il n'y ait pas de vainqueur dans cette guerre », faisant échos aux propos du Premier ministre Yitzhak Shamir : « Une victoire iranienne ou irakienne dans la guerre du Golfe représentera une menace pour la sécurité d'Israël. »[130]. Pendant la guerre du Golfe, Israël décide de rester neutre, mais est quand-même identifiée comme alliée de la coalition par Saddam Hussein, et bombardée par l'armée irakienne avec des missiles Scud en [131].

Depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003, en dépit d'un revirement de la politique étrangère irakienne marquée par un rapprochement avec plusieurs anciens ennemis de l'Irak comme États-Unis, l'Iran et la Syrie, les relations israélo-irakiennes restent au point mort. En 2003, une querelle agite même les autorités irakiennes en raison de la proposition d'un nouveau drapeau irakien (dans le but de tourner la page de l'époque de Saddam Hussein), jugé par certains opposants, trop proche de celui de l'État hébreu[132]. Parallèlement, les derniers juifs présents en Irak sont peu à peu évacués vers Israël, fuyant les violences interconfessionnelles faisant suite au renversement de Saddam Hussein[122].

En 2014, des partisans de l'indépendance du Kurdistan irakien sollicitent à nouveau un appui d'Israël dans leur projet autonomiste, provoquant la colère du gouvernement de Bagdad[133]. Cette prise de contact attire l'attention du Financial Times dont une enquête révèle en 2015 les exportations pétrolières du Kurdistan irakien vers Israël (via l'oléoduc reliant Kirkouk à Ceyhan, d'où le pétrole est transporté par tankers au port d'Haïfa), et qui couvriraient plus de 75 % des besoins en pétrole de l'État hébreu[134],[135]. À noter que le port d'Haïfa a déjà été pendant une douzaine d'années, avant la création d'Israël, une destination pour l'exportation du pétrole irakien via l'oléoduc de Mossoul à Haïfa en service entre 1935 et 1948[136].

À la suite de ces révélations, Massoud Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan fondé par son père (Mustafa Barzani) est qualifié de « traître » par un député irakien[133]. En , Israël est le seul pays à apporter, par la voix de son Premier ministre Benjamin Netanyahu, son soutien à la tenue du référendum d'indépendance du Kurdistan irakien, largement rejeté au Moyen-Orient et au-delà[137]. Dans un rassemblement à Erbil, des drapeaux israéliens sont brandis en soutien au référendum, qui se déroule le malgré de multiples condamnations et protestations, en Irak et à l'international[137]. À la suite d'une large victoire du « oui » (pour l'indépendance) de la part des votants, le gouvernement irakien prend par la force le contrôle des principaux gisements pétroliers du Kurdistan, contraignant ses autorités politiques à renoncer à leur ambition autonomiste[138]. Les années suivantes, l'armée israélienne étend sur tout le territoire syrien sa campagne de bombardements contre les milices favorables à l'Iran, y compris très près de la frontière irakienne (notamment les villes de Mayadine et Boukamal), tuant de nombreux supplétifs irakiens de l'armée syrienne[139],[140],[141].

Relations avec les pays européens et occidentaux

L'Irak sous influence britannique entre 1920 et 1958

L'officier gallois Thomas Edward Lawrence, connu comme « Lawrence d'Arabie », acteur majeur de la victoire britannique au Moyen-Orient pendant la Première Guerre mondiale.

L'histoire des relations entre la Grande-Bretagne et l'Irak remonte à la création de l'Irak en 1920, alors qu'à la Première Guerre mondiale, les Britanniques étaient préoccupés par le contrôle des gisements pétroliers dont dépendait la marine britannique[142]. La Campagne de Mésopotamie voit s'opposer l'armée britannique à l'Empire ottoman dans le contexte de la grande révolte arabe de 1916-1918 contre les Turcs, attisée par les Britanniques qui envoient des officiers de liaison au chérif de La Mecque Hussein ben Ali, dont T.E. Lawrence dit « Lawrence d'Arabie »[43]. Les troupes indiennes sous le commandement britannique prennent la ville de Bassorah en , dont les infrastructures portuaires sont développées par les alliés pour approvisionner le front du Moyen-Orient en hommes et en matériels[142]. La ville de Bagdad est prise en , ce qui constitua un éclatant triomphe politique et le premier grand succès britannique de la guerre[142]. Le contrôle britannique de la Mésopotamie fut entériné par le traité de Sèvres signé après l'armistice de 1918, en [143]. Ce traité était censé accorder aux populations kurdes un état indépendant, mais ce traité a été annulé et remplacé par le traité de Lausanne (1923), plus favorable à la Turquie, après la victoire des troupes turques lors de la guerre d'indépendance turque entre 1919 et 1922[143].

Après l'intronisation par les Britanniques de Fayçal Ier sur le trône de l'Irak, les Britanniques souhaitent que l'Irak reconnaisse leur mandat par un traité ; celui-ci est signé le puis ratifié le [1]. Ce traité permet à la Grande-Bretagne de s'opposer aux décisions du gouvernement irakien, tandis qu'un haut-commissaire britannique contrôle la politique irakienne[1].

L'occupation britannique de la Mésopotamie provoque un fort ressentiment des populations arabes, à qui les Britanniques avaient promis l'indépendance en appuyant leur révolte contre les Ottomans[1]. Le Mandat britannique de Mésopotamie dure jusqu'en 1932, date à laquelle le Royaume d'Irak accède à l'indépendance (tout en restant un état satellite de la Grande-Bretagne), et intègre la Société des Nations[1]. Au début de la Seconde Guerre mondiale, un Coup d'État en Irak porta Rachid Ali al-Gillani au pouvoir en tant que Premier ministre. Celui-ci oriente la politique du royaume vers la neutralité, puis vers un rapprochement avec les forces de l'Axe, provoquant la guerre anglo-irakienne remportée par les Britanniques en 1941, qui occupent l'Irak jusqu'en 1945[1].

Depuis la révolution irakienne de 1958

L'Irak est resté un satellite de la Grande-Bretagne jusqu'à la révolution irakienne du . En 1955 le pacte de Bagdad instaure une alliance militaire entre l'Irak, la Turquie, le Pakistan, l'Iran et le Royaume-Uni[4], mais l'Irak s'en retire en 1959 à la suite du changement de régime[8]. Après 1958, bien que la révolution ait été menée avec des motivations anti-impérialistes, l'Irak sous le mandat Abd al-Karim Kassem maintient des liens étroits avec Londres, qui s'accommode de son rapprochement avec l'Union soviétique[8].

La prise de pouvoir du partir Baas en 1968 n'affecte non plus pas les relations entre l'Irak et le Royaume-Uni, qui apporte son soutien à Saddam Hussein lors de la guerre Iran-Irak entre 1980 et 1988[1]. Mais celles-ci se détériorent à la suite de l'invasion de Koweït, alors que le Royaume-Uni est l'un des principaux contributeurs, en militaires et en matériels, de la coalition internationale opposée à l'armée irakienne[1].

Durant la décennie qui suit la fin de la guerre du Golfe, le Royaume-Uni mène aux côtés des États-Unis une série de vols d'observations et de frappes aériennes sur des cibles irakiennes, pour lutter contre les « programmes d'armement nucléaires, chimiques et biologiques »[144] et faire respecter la zone d'exclusion aérienne imposée par la coalition à l'armée irakienne[145]. En 2003, l'initiative des États-Unis d'envahir l'Irak est largement contestée en Europe et au Moyen-Orient, contrairement à la guerre du Golfe qui avait réuni une large coalition[146].

Véhicule blindé de transports de troupes britannique dans les rues de Bassorah en 2003.

Néanmoins, les chefs d'État de huit pays dont la Grande-Bretagne annoncent dans une lettre commune qu'ils se rangent derrière Washington, tandis que la France, la Russie et l'Allemagne appellent à la poursuite des inspections en Irak[146]. Le , Washington, Londres et Madrid annoncent une ultime tentative de faire avaliser par l'ONU un ultimatum autorisant l'usage de la force contre l'Irak. Les trois États renoncent le lendemain à mettre leur résolution aux voix à l'ONU, tandis que l'opération « Liberté irakienne » est lancée quatre jours plus tard par une coalition américano-britannique[146].

Au total, environ 45 000 soldats britanniques participent à la guerre entre 2003 et 2009, faisant 179 morts dans leurs rangs[147]. En , une commission d'enquête sur l'engagement du Royaume-Uni dans la guerre d'Irak publie un rapport dénonçant une intervention « prématurée » décidée « avant que toutes les alternatives pacifiques pour obtenir le désarmement (du pays) ne soient épuisées »[147].

Lors de la seconde guerre civile irakienne, le Royaume-Uni prend part aux opérations aériennes en Irak contre l'État islamique, et envoie dans un premier temps six avions de combat Tornado stationnés à la base d'Akrotiri, au sud de Chypre[148]. Parallèlement des opérations au sol d'ampleur limitée sont menées par les forces spéciales britanniques[149].

Pendant la Guerre froide

En 1958, le renversement de la monarchie remplacée par un gouvernement républicain provoque des tensions entre l'Irak et les États-Unis[150]. Celle-ci s'expliquent par l'influence du Parti communiste en Irak, la politique pro-soviétique du nouveau gouvernement et l'hostilité irakienne à toute présence militaire occidentale au Moyen-Orient[13].

Seul l'intermède des deux gouvernements des frères Aref (1963-1968) laisse espérer que l'Irak revienne dans le giron occidental, mais la guerre israélo-arabe de et le soutien américain à l'État hébreu fait triompher les baasistes qui renversent Aref en 1968 et affichent leur hostilité à l'égard de Washington[13]. En 1973, l'Irak participe à la concertation arabe provoquant le premier choc pétrolier qui pénalise durement les économies occidentales[13]. Pendant ce temps, Washington apporte un soutien matériel et militaire non-seulement à Israël, mais aussi au projet autonomiste des Kurdes d'Irak dirigé par Mustafa Barzani[127].

L'année 1979 est marquée par plusieurs événements qui créent les conditions d'un rapprochement entre l'Irak et les États-Unis :

  • le principal est la révolution islamique en Iran, qui passe d'allié stratégique à pire ennemi de Washington dans la région, à la suite de quoi l'Irak et les États-Unis deviennent des alliés objectifs contre la menace iranienne[13] ;
  • l'arrivée de Saddam Hussein à la présidence de l'Irak, dont la répression du Parti communiste irakien éloigne l'Irak de l'Union soviétique[13]. Son arrivée s'accompagne également d'une détente des relations entre l'Irak et la monarchie saoudienne pro-américaine[13] ;
  • les accords de paix israélo-égyptiens qui, s'ils provoquent une rupture des relations entre l'Irak et l'Égypte pro-américaine, diminuent la pression arabe sur Israël et font de l'Irak une menace « gérable » bien que toujours réelle pour l'État hébreu[13].

Ces conditions favorables à un rapprochement entre l'Irak et les États-Unis, qui se concrétisent par une reprise de leurs relations diplomatiques en 1984[13]. La guerre Iran-Irak débutée en 1980 ne s'inscrit pas dans le cadre d'un affrontement des blocs Est-Ouest, chacun des belligérants ayant des alliés et des ennemis dans un camp et dans l'autre[14]. Les États-Unis prennent le parti de l'Irak dans un contexte de fortes tensions avec l'Iran à la suite de la prise d'otage de l'ambassade américaine de Téhéran, et scellent en 1983 un accord de coopération militaire avec Saddam Hussein, considéré comme le seul dans la région à pouvoir s'opposer à l'Iran des mollahs[14]. Néanmoins, le scandale de l'Irangate a depuis lors révélé que des armes et financements américains ont également été fournis à l'Iran pendant cette guerre (bien qu'à un niveau très inférieur au soutien apporté à l'Irak)[151].

Guerres et embargo entre 1991 et 2011

L'image de l'Irak au sein de l'Administration de George H. W. Bush s'altère en 1989, lorsque l'Irak entreprend de se réarmer et de se placer au centre des relations inter-arabes en préconisant un système de sécurité indépendant des États-Unis[13]. L'effondrement de l'Union soviétique, qui met fin de facto au système bipolaire rend pour Saddam Hussein, urgent d'empêcher que la région ne tombe sous le contrôle exclusif des États-Unis en même temps qu'il donne à l'Irak l'opportunité de remplir, au moins partiellement, le vide laissé par le retrait soviétique du Moyen-Orient[13].

Les relations entre les États-Unis et l'Irak se détériorent à la suite de l'invasion de Koweït, les États-Unis prenant la tête d'une coalition internationale opposée à l'armée irakienne, qui met fin aux ambitions expansionnistes de Saddam Hussein et facilite la naissance d'un Kurdistan irakien autonome.

Durant la décennie qui suit la fin de la guerre du Golfe, les relations entre les deux États restent rompues, et un embargo est imposé par les États-Unis à l'Irak[152]. Les États-Unis mènent une série de vols d'observations et de frappes aériennes sur des cibles irakiennes, pour lutter contre les « programmes d'armement nucléaires, chimiques et biologiques »[144] et faire respecter la zone d'exclusion aérienne imposée par la coalition à l'armée irakienne[145]. En octobre 1998, le président Bill Clinton signe le « Iraq Liberation Act » voté par le Congrès américain, permettant de soutenir financièrement l'opposition irakienne, exilée à l'étranger[152]. En décembre 1999, devant les soupçons que l'Irak détienne des armes de destruction massives, les armées américaines et britanniques bombardent des objectifs militaires.au cours de l'opération « renard du désert »[152].

Marines américains à Falloujah, le .

Le , le nouveau président américain George W. Bush, fils de son prédécesseur George H. W. Bush, déclare que l'Irak, l'Iran et la Corée du Nord forment un « Axe du Mal », contre lequel il promet d'agir[146]. L'ONU impose à l'Irak un programme de désarmement sous la menace d'une intervention armée des États-Unis. En dépit d'une soumission de l'Irak aux injonctions de l'ONU, et d'une forte opposition internationale à une intervention armée, les États-Unis leurs alliés (principalement le Royaume-Uni) attaquent l'Irak le et renversent régime de Saddam Hussein[146]. Après une victoire américaine éclaire sur l'armée irakienne, le général américain Jay Garner est nommé administrateur civil provisoire de l'Irak, puis remplacé un mois plus tard par le diplomate Paul Bremer, qui met en place des réformes économiques et sociales[1]. La résolution du Conseil de sécurité de l'ONU votée le entérine le contrôle américano-britannique de l'Irak[1].

Saddam Hussein est exécuté le , après avoir été condamné à mort par un tribunal irakien[153]. La guerre contre l'Irak se termine par l'opération « New Dawn » qui vise à stabiliser le pays avant le départ des dernières troupes américaines le [154].

Rapprochement et coopération depuis 2011

Depuis la fin de la guerre d'Irak, les États-Unis et l'Irak se considèrent comme des partenaires stratégiques, étant donné l'implication politique et militaire américaine aux côtés des gouvernements irakiens d'après 2004. Les États-Unis fournissent chaque année des aides militaires importantes en matériel et en formation, et utilisent leurs bases militaires.

Haider Al-Abadi, Premier ministre irakien de 2014 à 2018, en compagnie du secrétaire d'État des États-Unis John Kerry à Bagdad en 2016.

En 2014, au cours de la deuxième guerre civile irakienne, les États-Unis prennent la tête de la coalition internationale contre l'État islamique en Irak et en Syrie. Les États-Unis mènent environ 90 % des frappes aériennes de cette coalition contre le groupe djihadiste, tandis que seules 10 % sont menées par d'autres membres arabes et occidentaux[155]. Les États-Unis envoient également 1 500 conseillers militaires en Irak en 2014[156], puis 450 hommes en renforts en , montant les forces américaines en Irak à 3 500 hommes[157].

En 2019, un an après la défaite de l'État islamique, plus de 5 000 soldats américains sont encore stationnés en Irak, tandis que les États-Unis ont participent à la reconstruction et la consolidation de certaines institutions officielles irakiennes[158]. Parallèlement, les États-Unis font pression sur l'Irak pour l'obliger à appliquer l'embargo américain imposé par Donald Trump à l'Iran, mettant le gouvernement irakien en grande difficulté face à l'impassibilité de se plier à une telle injonction en raison de sa dépendance économique à l'égard de l'Iran[19]. En , le Premier ministre Haïder al-Abadi, hésitant à se prononcer face au parlement irakien sur les sanctions américaines imposées à l'Iran, est renversé par une coalition de députés pro-iraniens lui reprochant son manque de fermeté face à Washington[19].

Les relations entre l'Irak et les États-Unis se détériorent lors de la crise américano-iranienne de 2019-2020 marquée par une série d'affrontements entre les forces américaines et pro-iraniennes sur le sol irakien, dont le point culminant est l'assassinat ciblé du général Qassem Soleimani et du leader des milices chiites irakiennes soutenues par l'Iran Abou Mahdi al-Mouhandisi par un drone américain le [159].

D'importantes manifestations anti-américaines ont lieu en Irak[160] (dont l'Iran étant aussi la cible), tandis que le Parlement irakien vote une résolution demandant au gouvernement de mettre fin à la présence des troupes étrangères en Irak[161]. Cette décision est rejetée par le président américain Donald Trump qui déclare qu'un retrait des troupes américaines « serait la pire chose qui puisse arriver à l'Irak »[160], et menace l'Irak de sanctions économiques en cas d'expulsion par l'Irak des troupes américaines qui y sont déployées[162]. Cette menace de sanctions est préoccupante pour Bagdad dont les revenus pétroliers qui assurent 90 % du budget de l'État, lui sont reversés en dollars sur un compte à la Réserve fédérale des États-Unis, dont les États-Unis pourraient bloquer l'accès[162].

Le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi reçu à la Maison-Blanche par le président américain Donald Trump en .

En , Moustafa al-Kazimi, chef du renseignement irakien, acteur majeur et lutte contre l'État islamique en Irak et proche des États-Unis, devient Premier ministre d'Irak[163]. Son poste et son orientation pro-américaine le rendent suspecté par des factions pro-Iran d'avoir été complice de l'assassinat de Qassem Soleimani[163]. Mais ses talents de diplomate et de négociateur le rendent peu à peu accepté par la majorité des acteurs politiques rivaux, en Irak et à l'international[163].

En , un tribunal irakien délivre un mandat d'arrêt contre le président américain Donald Trump dans le cadre de l'enquête sur l'élimination d'Abou Mahdi al-Mouhandisi[40]. En , l'administration américaine de Joe Biden élu quatre mois auparavant déclare accorder un délai supplémentaire de trois mois au gouvernement irakien pour se conformer aux sanctions imposée par Washington à l'Iran, une semaine avant un « dialogue stratégique » prévu le par visioconférence[33].

En juillet 2021, le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi reçoit à Bagdad Brett McGurk, émissaire de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient et ancien superviseur de la coalition militaire internationale contre l’État islamique en Irak et en Syrie[164]. Deux semaines plus tard, celui-ci se rend aux États-Unis pour une visite de plusieurs jours, et rencontre le président Joe Biden, nouvelle phase de la présence militaire américaine en Irak, avec une fin des opérations de combat d’ici au 31 décembre 2021[165], remplacées par une mission de conseil et d'entraînement[166]. Le Président américain ne précise pas combien de soldats resteront sur place[165].

Influence soviétique sur l'Irak pendant la guerre froide

Le Parti communiste irakien fondé en 1934 a été un acteur important du rapprochement entre l'Irak et l'URSS (bien que ce parti n'ait jamais gouverné en Irak), dont les relations bilatérales étaient, pendant la guerre froide, largement influencées par celles entre le PCI et le gouvernement irakien[150]. Dans les années 1930, la population irakienne constitue un terreau favorable à la diffusion du communisme[150]. D'une part, le sud de l'Irak abrite des milieux ruraux défavorisés réceptifs à un discours sur l'égalité et le progrès social ; d'autre part, les idéologies du chiisme et du communisme ont plusieurs idées communes : l'égalité, la lutte contre l'injustice, l'opposition à la monarchie, et la défense de l'opprimé[150].

Naziha al-Dulaimi (à droite), personnalité clé du Parti communiste irakien et ministre des Municipalités en 1959 dans le gouvernement d'Abd al-Karim Kassem (au centre de la photo).

La révolution irakienne de 1958 met fin au règne de la monarchie pro-occidentale, porte au pouvoir le général Abd al-Karim Kassem, militant communiste (bien que non-membre du PCI) et entraîne le retrait irakien du pacte de Bagdad, alliance militaire constituée contre l'Union soviétique[8]. Naziha al-Dulaimi militante féministe et cadre du PCI, intègre le gouvernement républicain irakien, devenant ainsi la première femme ministre dans le monde arabe[1]. Après avoir établi des relations diplomatiques avec l'URSS[167],[8], Bagdad envoie une délégation à Moscou le , reçue par Nikita Khrouchtchev, qui déclare[9] :

« Il est naturel que nous accordions plus d'attention aux gouvernements et aux pays qui font des intérêts de leur peuple une priorité. Du plus profond de notre cœur, nous saluons Abd al-Karim Kassem, le Premier ministre irakien qui dirige son pays dans la voie du progrès pour renforcer la République d'Irak, et nous lui souhaitons beaucoup de succès. »

Néanmoins, l'attitude de la jeune République d'Irak vis-à-vis du communisme à fin des années 1950 reste ambivalente[150]. D'une part, le clergé chiite irakien (dont fait partie Mohammed Bakr al-Sadr, beau-père de Moqtada al-Sadr), inquiet de la diffusion d'idées non religieuses dans la population, lance une fatwa contre le communisme[150]. D'autre part, le gouvernement irakien s'inquiète de la montée en puissance du PCI qu'il perçoit comme une menace pour son pouvoir[150]. En à Mossoul, des tensions dégénèrent en affrontements entre l'armée irakienne et des militants du PCI qui demandent davantage de participation au gouvernement[1]. Les groupes armés kurdes se rallient aux communistes, et Mossoul est bombardée par l'armée irakienne[1].

Lorsque le parti Baas arrive au pouvoir en 1968, celui-ci réprime dans un premier temps lui aussi les militants communistes[1]. Mais en 1970, la mort de Nasser éloigne l'Égypte de l'Union soviétique (Anouar el-Saddate la fait officiellement passer dans le camp américain en 1976[168]), poussant celle-ci à chercher de nouveaux alliés arabes[13], et dans le même temps, à sécuriser son approvisionnement en pétrole[167]. Conscient de cette opportunité et en quête de légitimité sur la scène internationale, le nouveau gouvernement irakien fait la paix avec le PCI, et Saddam Hussein, vice-président d'Irak se rend à Moscou pour réaffirmer les liens entre l'Union soviétique et l'Irak[167]. Méfiante dans un premier temps, la Pravda accepte finalement cette main tendue, et en , envoie en Irak des délégations économiques, syndicales, culturelles, scientifiques, et politiques[167]. En , Ahmad Hassan al-Bakr et Saddam Hussein et se rendent de nouveau en Union soviétique, et s'engagent à approfondir leurs rapports avec Moscou, qui annonce pour l'Irak une aide dans le secteur pétrolier et un soutien à la « lutte des peuples arabes dans le golfe arabique »[167]. Ahmad Hassan al-Bakr signe un traité d'amitié et de coopération avec son homologue soviétique Alexis Kossyguine[167]. Avec cet accord, Moscou ambitionne de substituer l'Irak à l'Égypte comme pilier de son influence au Moyen-Orient[13].

Signature en 1972 d'un traité d'amitié entre l'Irak et l'URSS par les présidents Ahmad Hassan al-Bakr (à droite) et Alexis Kossyguine (à gauche).

Sur le plan national, un pacte réunissant le parti Baas, le parti communiste et le parti démocratique kurde est signé en 1973, et permet à deux ministres communistes d'entrer au gouvernement, bien que seuls les baasistes détiennent le pouvoir au sein du Conseil de Commandement de la révolution[1]. Les communistes, dénonçant cet état de fait, sont exclus du gouvernement en 1977, et subissent une nouvelle répression en mai et [1]. Celle-ci provoque un nouveau refroidissement de ses relations avec l'Union soviétique, que l'Irak compense par un rapprochement avec la France de Valéry Giscard d'Estaing[168].

Deux ans plus tard, l'attaque de l'Iran par l'Irak place la Pravda dans une position délicate[168]. Bien que liée à l'Irak par les traités de 1972, l'utilisation d'armes russes pour bombarder l'Iran pousse l'Union soviétique à réduire ses livraisons, s'attirant de violentes critiques de la part de Saddam Hussein[168], qui dans le même temps, condamne l'invasion soviétique de l'Afghanistan (1979-1989)[13]. L'objectif des Soviétiques au Moyen-Orient est alors de nouer des relations avec les gouvernements « anti-impérialistes », ce qui incluait les pays arabes socialistes (dont la République démocratique d'Afghanistan), mais aussi l'Iran, devenue ennemie des États-Unis après la révolution de 1979[168].

Décennie entre la dislocation de l'URSS et la guerre d'Irak

L'année 1991 est simultanément marquée par la guerre du Golfe et par la dislocation de l'Union soviétique, qui fait de la Russie un État indépendant[169]. Les années suivantes, l'attitude de la Russie est caractérisée par un attentisme et un scepticisme en matière de sécurité et défense, dans un « nouvel ordre mondial » très largement dominé par les États-Unis et l'OTAN[169].

Mais la Russie post-soviétique se montre toujours coopérative avec l'Irak, qu'elle soutient politiquement contre les États-Unis, après l'imposition de sanctions économiques américaines en 1995[170]. La Russie participe notamment au programme « pétrole contre nourriture »[170]. Entre 1990 et 1997, plusieurs compagnies russes signent avec l'Irak des accords pour la livraison de 25,2 millions de barils de brut irakien[170]. En début d'année 2000, après la désignation de Vladimir Poutine à la présidence de la Russie par intérim (avant son élection en mars), Saddam Hussein lui adresse dans une lettre sa volonté de maintenir et développer les « traditionnelles bonnes relations d'amitié et de coopération entre l'Irak et la Russie »[171].

Relations Russie-Irak depuis 2003

En 2003, la Russie de Vladimir Poutine fait partie avec la France et l'Allemagne de « l'Axe de la paix », opposé à une intervention armée contre l'Irak tant que tous les moyens pacifiques pour négocier Saddam Hussein n'ont pas tous été exploités[169]. Cet axe Paris Berlin-Moscou dénie aux États-Unis la légitimité de la thèse de « l'auto défense » et d'une « nécessaire organisation solidaire de la sécurité mondiale », considérant cette invasion comme un rejet de l'ONU, du multilatéralisme, et des convenions internationales[169]. L'année suivante, après le renversement de Saddam Hussein, la Russie offre à l'Irak une assistance humanitaire, sous forme de médicaments et d'équipements médicaux, de couvertures et de tentes, d'équipements de chauffage et d'éclairage, ainsi que des livres en russe destinés à l'université de Bagdad[172].

Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi et le président russe Vladimir Poutine en au Kremlin.

Entre 2004 et 2017, la Russie suspend ses liaisons aériennes commerciales avec l'Irak, en raison de la dégradation de la sécurité dans le pays en proie à deux guerres civiles successives[173],[174].

En 2015, l'Irak et la Russie s'allient pour mettre sur pied un centre de renseignement à Bagdad pour lutter efficacement contre l'État islamique, alors que la Russie augmente sa présence militaire en Syrie en guerre contre le même groupe djihadiste[175]. À partir de 2016, La Russie se rapproche de l'OPEP dont l'Irak fait partie, pour faire face à la concurrence américaine croissante due au boum du pétrole de schiste et à la chute vertigineuse du cours du baril qui en a résulté[176]. La Russie est un également État observateur (mais non-membre) de l'Organisation de la coopération islamique[62].

En , pour la première fois dans l'histoire de l'Irak, le parti religieux chiite de Moqtada Sadr forme une alliance avec le PCI pour les élections législatives irakiennes, intitulée « La marche pour les réformes »[177]. Cette coalition arrive en tête avec près d'un million et demi de voix[178].

Relations avec la France

Les frontières de l'Irak et de la Syrie sont issues des accords Sykes-Picot de 1916, noms des diplomates britanniques et français se partageant les territoires arabes de l'Empire ottoman lors de sa chute[43]. Tandis que l'Irak devient un protectorat britannique à la suite de la victoire des Alliés à la campagne de Mésopotamie, la France reçoit un mandat de la Société des Nations pour administrer la Syrie et le Liban[43].

Le diplomate français François Georges-Picot, cosignataire des accords Sykes-Picot qui tracent les frontières de l'Irak et la Syrie en 1916.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'Irak, solidaire de l'Algérie en guerre d'indépendance contre la France (entre 1954 et 1962) rompt ses relations diplomatiques avec la France en 1956, jusqu'aux accords d'Évian qui officialisant l'indépendance de l'Algérie en 1962[179]. Mais entre-temps, la révolution irakienne de 1958, qui a lieu le comme la Révolution française de 1789, crée une sympathie du nouveau pouvoir irakien à l'égard de la France, celui-ci étant inspiré par les idéaux républicains, et se rappelle que la France s'était opposée au Pacte de Bagdad en 1955[179]. Ainsi le , les généraux putschistes alternent sur « Radio Bagdad », la diffusion de champs arabes avec La Marseillaise, faisant la distinction avec la France coloniale contre laquelle il fallait lutter, et la France des « Droits de l'homme », source d'inspiration[179].

Dans les années 1960, à la suite du rétablissement des relations diplomatiques franco-irakiennes, la sympathie des autorités irakiennes pour la France crée les conditions favorables à un rapprochement, tandis que le général de Gaulle réoriente sa politique étrangère en faveur des pays arabes, au détriment d'Israël qu'il considère comme l'agresseur dans la guerre des Six Jours[180]. Ainsi, sa conférence de presse du reste célèbre pour sa condamnation de l'ambition « ardente et conquérante » de l'État hébreu dont il se justifie par la suite en disant : « Les juifs n'avaient qu'à ne pas tirer les premiers ! Le fait d'aimer ou de ne pas aimer le monde arabe n'a rien à voir dans l'affaire : ce monde arabe existe, et il est présent sur un territoire qui s'étend du Pakistan jusqu'à l'Atlantique. »[180].

L'année suivante, quand le parti Baas prend le pouvoir, Saddam Hussein noue de bonnes relations personnelles plusieurs chefs d'État français, particulièrement Valéry Giscard d'Estaing (neveu de François Georges-Picot), Président de 1974 à 1981 et son Premier ministre Jacques Chirac[181].

Jacques Chirac, ancien Premier ministre (ici en 1975) et président français (1995-2007), personnalité clé des relations franco-irakiennes.

L'Irak offrait alors pour Paris tous les avantages pour figurer au premier rang de ses partenaires arabes : un pays riche, un marché intéressant par l'importance de sa population et par ses grands projets de développement civils et militaires, non dominé par les États-Unis à la différence des autres pays du Golfe, et dont le régime cherchait à sortir de sa relation bilatérale avec l'Union soviétique[13].

En 1975, à la suite d'une visite de Saddam Hussein en France, un accord est signé sur la fourniture par la France d'un réacteur nucléaire de recherche, Osirak (détruit en 1981 par l'armée de l'air israélienne)[181]. En septembre 1976, la France accepte de fournir entre 60 et 80 Mirages, puis 200 tanks AMX30 l'année suivante[181]. À la fin des années 1970 la France était le second partenaire commercial le plus important de l'Irak après l'Union soviétique en tant que fournisseur d'équipements civils et militaires[181]. La France pouvait justifier cette relation avec un gouvernement autocratique en se prévalant d'extraire l'Irak de l'emprise soviétique[13].

Après l'élection de François Mitterrand en , les socialistes annoncent leur décision de maintenir les engagements militaires à l'égard de l'Irak[181]. Plusieurs armes sont livrées par la France à l'Irak pendant la guerre contre l'Iran (notamment cinq Super Étendard en 1983[181]), tandis que l'association « Amitiés franco-irakiennes » est créée en 1985 par Jean-Pierre Chevènement[181]. C'est aussi à cette époque que le futur Premier ministre irakien Adel Abdel-Mehdi (en poste de 2018 à 2020), alors opposant à Saddam Hussein, passe une grande partie de sa vie en France où il fait ses études à l'Université de Poitiers et a quatre enfants, tous citoyens français[182]. À la fin de la guerre Iran-Irak en 1988, l'Irak redevient, nonobstant sa lourde dette vis-à-vis de Paris, un marché intéressant dans lequel la France comptait jouir d'un traitement privilégié en signe de reconnaissance pour son soutien pendant la guerre[13].

La France rompt officiellement ses relations diplomatiques avec l'Irak à la suite de l'invasion du Koweït en 1990, mais officieusement, des envoyés français présents à Bagdad essaient de négocier une solution à la crise[181]. Lorsque les États-Unis lancent l'opération Tempête du désert, Jean-Pierre Chevènement, devenu ministre de la Défense en 1988, démissionne de son poste en protestation contre la participation de la France à la coalition contre l'Irak[181].

Après la défaite de l'Irak à la guerre du Golfe, la France reste l'un des rares pays occidentaux favorables à l'Irak, bien qu'ayant participé aux bombardements contre l'armée irakienne en 1991[181]. En 1995, Jaques Chirac personnalité clé des relations bilatérales franco-irakiennes après avoir été ministre dans les gouvernements de Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, est élu président de la République française[183]. Après son arrivée à l'Élysée, Saddam Hussein le désigne comme un « ami de 20 ans » et rappelle leur « action commune que nous pour l'édification de relations spéciales entre l'Irak et la France »[184].

En 2003, la France s'oppose à l'intervention militaire des États-Unis en Irak[183]. Jacques Chirac, alors au début de son deuxième mandat de président, déclare : « L'Irak ne représente pas aujourd'hui une menace immédiate telle qu'elle justifie une guerre immédiate »[185]. En , le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin prononce un discours resté célèbre devant le Conseil de sécurité des Nations unies, au cours duquel il déclare : « un usage de la force serait si lourd de conséquences pour les hommes, pour la région et pour la stabilité internationale qu'il ne saurait être envisagé qu'en dernière extrémité »[186].

Un canon CAESAR français tire vers la vallée de l'Euphrate en 2018.

À partir de 2014 et de la deuxième guerre civile d'Irak, la France participe activement à la coalition internationale contre l'État islamique, en déclenchant l'opération Chammal en appui à l'armée irakienne[187]. Environ 3 200 hommes ainsi que plusieurs dizaines d'avions de combat, Rafale, Mirage 2000D, Super-Étendard, ainsi que le porte-avion Charles de Gaulle et d'autres frégates sont mobilisés dans cette opération extérieure[187]. Un appui est également apporté par l'armée de terre française, notamment des forces spéciales et des canons CAESAR, pendant la bataille de Mossoul en 2016-2017[188],[189].

En , le président français Emmanuel Macron se rend en Irak et rencontre son homologue, le président irakien Barham Saleh et son Premier ministre Moustafa al-Kazimi[190]. Les deux chefs d'État évoquent leur coopération sécuritaire contre l'État islamique, et un nouveau projet de construction de centrale nucléaire sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique, avec de nombreux emplois à la clé[190].

En août 2021, Emmanuel Macron se rend de nouveau en Irak pour participer à un sommet régional à Bagdad consacré à la lutte contre le terrorisme suite à la prise de Kaboul par les talibans[191]. À noter que la France est le seul pays extérieur au Moyen-Orient à participer à ce sommet[192]. Le président français promet que l'armée française restera et continuera de soutenir les forces de sécurité irakiennes[191]. Le soir du sommet, celui-ci se rend dans le sanctuaire chiite de Kadhimiya, en compagnie du Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi[191]. Le lendemain, le chef d'État français se rend à Mossoul dans une église et sur le site d'une mosquée détruite lors de la reprise de la ville au groupe État islamique en 2017, en témoignage de « respect envers toutes les communautés irakiennes. »[191]. Lors d'une allocution à l'église Notre-Dame de l'Heure, Emmanuel Macron exhorte les Irakiens, éprouvés par 40 ans de conflits et une crise sociale, à « travailler ensemble », avant de se rendre à Erbil ou il rencontre les dirigeants du Kurdistah irakien[191].

Relations avec l'Allemagne

Dans la première moitié du XXe siècle, l'Irak connait deux brefs rapprochements avec l'Allemagne : en 1914, lorsque l'Empire ottoman auquel l'Irak est encore intégrée signe avec l'Allemagne l'alliance germano-ottomane, puis en 1941 lorsque le Premier ministre Rachid Ali al-Gillani tente d'introduire l'Irak dans le camp l'Allemagne nazie[1]. Mais ces deux événements sont suivis par des interventions militaires britanniques (campagne de Mésopotamie et guerre anglo-irakienne), qui ramènent l'Irak dans leur sphère d'influence[1]. L'Allemagne qui vient de prendre le contrôle de la Syrie française via le gouvernement de Vichy qui lui est favorable (instauré à la suite de la défaire de la France en 1940) tente d'intervenir en 1941, mais la luftwaffe arrive trop tard pour empêcher les Britanniques de débarquer[1].

Pendant la guerre froide, l'Allemagne est divisée en deux zones indépendantes, la République fédérale d'Allemagne pro-occidentale et la République démocratique allemande pro-soviétique, dont chacune aligne sa politique étrangère au bloc dans lequel elle est intégrée.

Pendant la guerre du Golfe qui a lieu la même année que la Réunification allemande, l'Allemagne ne participe pas aux opérations militaires de la coalition, mais lui apporte un soutien matériel et financer. En 2003, l'Allemagne fait partie avec la France et la Russie de l'« Axe de la paix », opposé à une intervention armée contre l'Irak tant que tous les moyens pacifiques pour négocier Saddam Hussein n'ont pas été exploités[169].

En 2015, pendant la seconde guerre civile irakienne, l'Allemagne participe à la coalition internationale contre l'État islamique en déployant 1 200 soldats, six avions Tornado et une frégate, mais ses forces aériennes ne procèdent à aucun bombardement et se cantonnent à des missions de reconnaissance[193].

Relations avec le Vatican

Jusqu'en 2003, l'Irak, pays à majorité musulmane chiite, comptait un million et demi de chrétiens. En , le pape Jean-Paul II envisage un voyage dans le sud de l'Irak, mais Saddam Hussein s'y oppose[194],[195].

En , pendant les manifestations anti-gouvernementales qui secouent l'Irak, le pape François exhorte le gouvernement irakien à cesser de réprimer ses jeunes en demande de justice[21]. L'Église catholique chaldéenne se range aux côtés des manifestants, par la voix du patriarche Louis-Raphaël Sako, dont la position est implicitement avalisée par le pape François, lorsqu'il le nomme cardinal de l'Église romaine[196].

En , le pape François reçoit au Vatican le président irakien Barham Salih, avant d'annoncer un an plus tard, son intention de se rendre en Irak en [194]. Cette première visite historique pour un souverain pontife est accueillie avec enthousiasme par le ministère irakien des Affaires étrangères Fouad Hussein qui évoque un « message de paix pour l'Irak et pour toute la région »[194].

Le , le pape François atterrit à Bagdad, marquant la première visite d'un souverain pontife en Irak, mais aussi son premier voyage international depuis quinze mois en raison de la pandémie du Covid-19[197]. À son arrivée, il prononce un discours au Palais présidentiel, dans lequel il appelle les dirigeants à défendre une société apaisée et à une coexistence pacifique dans un pays rongé par les divisions ethniques et religieuse[198]

Discours du pape François au Palais présidentiel de Bagdad le .

Il célèbre une première messe à la Cathédrale Notre-Dame-de-l'Intercession de Bagdad, où il rend hommage aux chrétiens et aux yazidis persécutés, ainsi qu'aux victimes de l'attentat islamiste qui a touché cette cathédrale en [21]. Le pape rappelle la présence très ancienne des chrétiens d'Irak où est né selon la tradition Abraham, les appelant à rester en Irak en plaidant pour « leur participation à la vie publique comme citoyens jouissant pleinement de droits, de liberté et de responsabilité »[21]. Le même jour, le pape rencontre le président Barham Saleh, qui salue un invité apprécié des Irakiens, et déclare « On ne peut imaginer un Moyen-Orient sans chrétiens »[21].

Le lendemain, le pape se rend dans la ville sainte de Najaf, où il s'entretient avec l'ayatollah chiite Ali Sistani, qui lui fait part de « l'attention qu'il porte au fait que les citoyens chrétiens vivent comme tous les Irakiens en paix et en sécurité, forts de tous leurs droits constitutionnels »[195].

Après cette rencontre, le pape se rend à Ur, ville natale d'Abraham, pour prier avec des dignitaires yazidis, mais aussi sabéens ou zoroastriens, ainsi que musulmans, chiites et sunnites[195]. Tout en rendant à nouveau hommage aux victimes irakiennes de l'État islamique, celui-ci plaide pour la nécessité de « cheminer du conflit à l'unité dans tout le Moyen-Orient et en particulier en Syrie, martyrisée »[195].

Messe du pape François dans les rues de Mossoul le .

Dimanche , le pape se rend à Mossoul, ancienne « capitale » de l'État islamique en Irak où il prie sur une estrade construite au milieu des ruines pour les victimes de la guerre, puis célèbre une messe dans l'église tout juste restaurée de la ville chrétienne voisine de Qaraqosh (à mi-chemin entre Mossoul et Erbil), où le souverain pontife appelle la foule à « reconstruire » et à « ne pas se décourager »[199]. Il conclut sa visite en Irak le même jour avec une messe sur la pelouse du stade Franso Hariri (nom d'un politicien chrétien assassiné), d'Erbil capitale du Kurdistan irakien en présence de milliers de fidèles, appelant les chrétiens encore dans le pays à ne pas se décourager[199]. Le pape y déclare également « L'Irak restera toujours avec moi »[199].

L'ambassadeur du Vatican à Bagdad est le diplomate italien et nonce apostolique Mitja Leskovar[200].

Relations avec le continent africain

Relations avec l'Égypte

L'Irak et l'Égypte sont tous deux membres et cofondateurs de la Ligue arabe[61], et de l'Organisation de la coopération islamique[62]. Ces deux pays ont été les principaux protagonistes arabes à la guerre israélo-arabe de 1948-1949, tandis que l'Irak a participé aux offensives égyptiennes de 1967 et 1973 contre Israël[3]. En , c'est en réaction à la fusion de l'Égypte et de la Syrie au sein de la République arabe unie une semaine plus tôt, que l'Irak et la Jordanie s'unissent à leur tour dans la Fédération arabe d'Irak et de Jordanie[10]. Le président égyptien Nasser, magnanime, envoie un message de félicitation aux deux souverains ayant unis leurs royaumes, mais la rivalité entre les deux fédérations est flagrante, la première étant panarabe, anti-coloniale et socialiste, la deuxième étant monarchique et pro-occidentale[10]

En , la révolution irakienne qui renverse la monarchie pro-britannique est menée avec le soutien de l'Égypte, qui avait elle-même chassé les Britanniques de son territoire deux ans auparavant[2]. Mais rapidement, des tensions apparaissent dans le nouveau gouvernement irakien, entre les nationalistes favorables à l'indépendance de l'Irak, et les nasseristes favorables à son rattachement à la République arabe unie[1]. En , Abdel Salam Aref (nasseriste) est arrêté et emprisonné sur ordre du Premier ministre, son ancien frère d'armes Abd al-Karim Kassem, provoquant des tensions avec Nasser qui dans le même temps, s'oppose au projet d'annexion du Koweït par l'Irak[1]. Cela n'empêche pas Nasser de condamner en même temps le déploiement de forces britanniques dans le petit Émirat, dont il exige de le retrait et les fait remplacer par une force multinationale arabe[10].

Le président irakien Abdel Salam Aref en compagnie de Gamal Abdel Nasser à Alexandrie en 1963.

En le Premier ministre Abd al-Karim Kassem est à son tour renversé et exécuté à la suite d'un coup d'État du parti Baas, qui place son rival Abdel Salam Aref à la présidence de l'Irak[1]. Celui-ci est reçu par Nasser à Alexandrie en [201]. Mais l'affinité entre les deux chefs d'État ne marque pas longtemps l'histoire commune des deux pays : Abdel Salam Aref décède dans un accident d'hélicoptère en (son frère Abdel Rahmane Aref lui succède, mais ne reste au pouvoir que pendant deux ans)[11], et Gamal Abdel Nasser est emporté par une crise cardiaque en [201].

L'Irak et l'Égypte rompent leurs relations en , à la suite de l'opposition de l'Irak aux initiatives de paix du président égyptien Anouar Sadate avec Israël[128]. En 1978, Bagdad accueille un sommet de la Ligue arabe qui condamne et met à l'écart l'Égypte pour avoir accepté les accords de Camp David[5]. Cependant, le soutien matériel et diplomatique de l'Égypte à l'Irak dans sa guerre avec l'Iran conduit à des relations plus chaleureuses et à de nombreux contacts entre les hauts fonctionnaires, malgré l'absence continue de représentation au niveau des ambassadeurs[202].

En , trois ans après l'assassinat d'Anouar Sadate, l'Irak dirige avec succès les efforts arabes au sein de l'Organisation de la coopération islamique pour rétablir l'adhésion de l'Égypte, officialisée en 1989[5]. Cependant, les relations irako-égyptiennes sont à nouveau rompues en 1990 lorsque l'Égypte rejoint la coalition des Nations unies pendant la guerre du Golfe, qui force l'armée irakienne à quitter le Koweït[5].

Forces égyptiennes en Irak après la victoire, le .

En 2003, leurs relations diplomatiques s'améliorent et reprennent après le renversement de Saddam Hussein et l'Égypte devient l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Irak[203]. Mais celles-ci sont à nouveau rompues pendant quatre ans à partir de , à la suite de l'enlèvement et du meurtre à Bagdad du chargé d'affaires égyptien, Ihab al-Charif revendiqué par Al-Qaïda, avant d'être rétablies en [203].

Depuis 2013, l'Égypte et l'Irak sont tous deux engagés dans la lutte contre des insurrections islamistes sur leurs territoires respectifs, et bénéficient chacun d'une aide conséquente des États-Unis pour maintenir la paix et la stabilité sur leur territoire. À noter néanmoins que l'Égypte a rompu ses relations diplomatiques avec les trois principaux voisins frontaliers de l'Irak : l'Iran en 1979[204], la Syrie en juin 2013[205], et la Turquie en novembre 2013[206]. En 2016 toutefois, le président égyptien au pouvoir depuis 2014 Abdel Fattah al-Sissi prend le contre-pied de son prédécesseur Mohamed Morsi en déclarant son soutien au président syrien Bachar el-Assad et au Premier ministre irakien Haïder al-Abadi dans leurs luttes contre « le terrorisme et l'islamisme radical »[207]. Les années suivantes, les relations diplomatiques entre Bagdad et Le Caire s'améliorent avec de nombreux hauts fonctionnaires des deux pays effectuant des visites croisées[77].

Le 27 juin 2021, le président Abdel Fattah al Sissi se rend à Bagdad, devenant le premier chef d'État égyptien à se rendre en Irak depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en 1990[77]. Il rencontre le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi. et le roi Abdallah II de Jordanie dans la cadre d'un sommet tripartite entre leurs trois pays, portant sur la coopération politique et économique, les investissements, et la lutte contre le terrorisme[77]. Une alliance entre l’Égypte qui dispose de capacités militaires importantes, l’Irak qui possède des ressources pétrolières considérables et la Jordanie riche de son capital humain est prometteuse si ces pays capitalisent sur leur complémentarité[87]. Plusieurs accords de coopération ont ainsi été signés dans les secteurs de l’énergie, de la santé et de l’éducation, ; Bagdad a notamment renouvelé son contrat d’approvisionnement pétrolier à l’Égypte de 12 millions de barils en 2021[87]. Abdel Fattah al Sissi, Moustafa al-Kazimi. et le roi Abdallah II se rencontrent de nouveau à Bagdad en août 2021 lors d'un sommet élargi au Moyen-Orient incluant la France, axé sur la sécurité et le développement économique régional[88].

Outre une meilleure coopération économique, cet axe Le Caire-Bagdad-Amman est également motivée par des intérêts géopolitiques partagés par les trois pays : contrebalancer l’influence de l’Iran, de la Turquie et des monarchies pro-américaines du Golfe (principalement l'Arabie saoudite) dans les affaires régionales[87]. En effet, ces trois pays ont en commun de vouloir regagner une influence régionale après avoir été mis à l'écart par la politique de Donald Trump au Moyen-Orient, ultra-favorable à Israël, à la Turquie (via l'OTAN et les relations amicales entre Trump et Erdogan) et aux monarchies du Golfe[87].

Relations avec l'Algérie

L'Algérie est comme l'Irak membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole[98], de la Ligue arabe[61], et de l'Organisation de la coopération islamique[62]. En 1956, l'Irak, solidaire de l'Algérie en guerre d'indépendance contre la France (entre 1954 et 1962) rompt ses relations diplomatiques avec la France, puis les rétablit en après les accords d'Évian officialisant l'indépendance de l'Algérie[179]. L'Algérie et l'Irak combattent dans la même coalition arabe contre Israël lors de la guerre du Kippour en 1973, tout en étant alliées lors de la guerre des Six Jours en 1967, mais leur participation à ce conflit est minime en raison de sa brièveté[67].

Les chefs d'État algérien et irakien Houari Boumédiène et Saddam Hussein à Alger en 1975.

Un an après la guerre du Kippour, en , Saddam Hussein se rend à Alger pour y rencontrer le chah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi en présence du Président algérien Houari Boumédiène, afin d'officialiser un accord sur le tracé de la frontière entre l'Irak et l'Iran[29]. Mais Saddam Hussein décide de revenir sur ces accords en lorsqu'il attaque l'Iran un an après le changement de régime[29]. Le gouvernement algérien tente de nouveau de se positionner en médiateur, et envoie en 1982 une délégation de hauts fonctionnaires algériens, dont le Ministre algérien des Affaires étrangères Mohamed Seddik Benyahia à la rencontre du gouvernement iranien à Téhéran[208]. Mais leur avion est abattu, probablement par erreur, par l'armée de l'air irakienne au-dessus de la frontière turco-iranienne, provoquant la mort de tous les passagers[208].

En 1990, pendant la guerre du Golfe, l'Algérie ne participe pas à la coalition militaire internationale (contrairement à son voisin le Maroc), alors que la posture de Saddam Hussein du « héros arabe défiant les États-Unis » trouve un écho favorable dans la population algérienne[209]. En , alors que l'Irak est encore sous embargo, une délégation algérienne se rend à Bagdad, où des contrats d'une valeur totale de 67 millions de dollars sont signés, portant notamment sur des projets de coopération pharmaceutique, d'exploitation pétrolière et la livraison à l'Irak de véhicules lourds[210].

En , un match de football entre deux clubs algérien et irakien à Bologhine provoque une crise diplomatique entre les deux États, après que des supporters algériens aient scandé des slogans favorables à Saddam Hussein[209]. En réaction, le porte-parole du ministère irakien des Affaires étrangères, Ahmed Mahjoub exprime « l'indignation du gouvernement et du peuple irakiens » et dénonce une « glorification de l'horrible visage du régime dictatorial meurtrier de Saddam Hussein »[209].

Relations avec le Maroc

Le Maroc est comme l'Irak membre de la Ligue arabe[61], et de l'Organisation de la coopération islamique[62]. Le Maroc ne participe pas à la première guerre israélo-arabe de 1948-1949[3], n'obtenant son indépendance de la France qu'en 1956, ni à la guerre des Six Jours de 1967 pendant laquelle le roi Hassan II, alors en conflit avec ses homologues de la Ligue arabe, est même soupçonné d'avoir fourni des renseignements à Israël[211]. Des troupes terrestres marocaines sont toutefois déployées au sein de la coalition arabe pendant la guerre du Kippour, dont une partie est incorporée aux unités syriennes, l'autre est déployée sur le front du Sinaï (mais arrive trop tard pour participer aux combats)[67]. Au total, 5 500 soldats marocains sont mobilisés en appui de l'offensive arabe contre Israël, qui dure entre et le [67].

En 1990, le Maroc se distingue comme faisant partie des pays arabes ayant envoyé un contingent au Koweït aux côtés des Occidentaux pendant la guerre du Golfe, malgré une forte désapprobation de la population marocaine[212]. Cette participation de l'armée marocaine à la guerre contre l'Irak provoque une grève générale en , suivie en de manifestations rassemblant plus de 300 000 personnes à Rabat[212].

Pendant la seconde guerre civile irakienne, le Maroc participe à la coalition internationale contre l'État islamique en envoyant plusieurs F-16 et pilotes, placés sous le commandement émirati[213]. Mais des divergences entre Bagdad et le Rabat apparaissent après la fin de la guerre : en , Rabat rompt ses relations diplomatiques avec Téhéran, partenaire essentielle de l'Irak dans la région[214], puis normalise ses relations avec Israël, son ennemi juré en [215].

Relations avec le Soudan

Le Soudan est comme l'Irak membre de la Ligue arabe[61], et de l'Organisation de la coopération islamique[62].

Des volontaires soudanais se joignent à la coalition arabe et se battent aux côtés de l'armée irakienne lors de la guerre israélo-arabe de 1948-1949[3], tandis que le Soudan mobilise son armée en 1967 lors de la guerre des Six Jours, mais n'a pas le temps d'intervenir à cause de la brièveté du conflit[216]. La même année, Khartoum accueille un sommet de la Ligue arabe où sont proclamés les « trois non » : « Pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël, pas de négociation avec Israël »[216].

Pendant l'invasion de Koweït par l'Irak en 1990 le Soudan dirigé par le régime islamiste d'Omar el-Bechir (arrivé au pouvoir un an auparavant) est l'un des seuls pays au monde à faire part de son soutien à Saddam Hussein[217]. En réaction, l'Arabie saoudite, l'un de ses principaux bailleurs de fonds, décide de supprimer son aide financière accordée au Soudan, privant le pays d'une source de revenus essentielle[217].

Les affinités entre les deux États sont toutefois assez limitées et tiennent essentiellement à leur animosité commune envers les États-Unis et Israël, qui au même moment, soutient la rébellion pendant la seconde guerre civile soudanaise[217]. Mais cette situation change en 2016 lorsque le Soudan rompt ses relations diplomatiques avec l'Iran, principal partenaire de l'Irak[218], puis en 2020 lorsque le nouveau gouvernement soudanais mis en place après la révolution de 2018-2019 normalise ses relations avec Israël[219].

Relations avec le Tchad

Le Tchad est comme l'Irak membre de l'Organisation de la coopération islamique[62]. Pendant le conflit tchado-libyen qui dure de 1978 à 1987, l'Irak de Saddam Hussein, bien que déjà en guerre avec l'Iran, apporte un soutien militaire au Tchad dirigé par Hissen Habré[220].

Relations avec l'Ouganda

En 2003, l'Ouganda est l'un des rares pays africains à soutenir l'invasion de l'Irak par les troupes américaines[221]. Des milliers d'Ougandais participent à la guerre d'Irak comme agents de sécurité, là où les États-Unis possèdent des installations stratégiques[221].

Relations avec l'Asie-Pacifique

Pendant la guerre froide, un des thèmes favoris de Saddam Hussein est la nécessité de favoriser l'émergence de nouveaux centres de pouvoir dans le monde, susceptibles de remplacer le monopole des deux superpuissances, notamment l'Europe, mais aussi le Japon, la Chine[13].

Relations avec la Chine

Pendant la guerre Iran-Irak, la Chine apporte un soutien à l'Irak par des livraisons d'armes, mais aussi dans une moindre mesure à l'Iran, bénéficiant de son marché laissé libre par son isolement diplomatique[202].

Depuis le renversement de Saddam Hussein, la Chine et l'Irak entretiennent des relations économiques fortes, la Chine étant pour l'Irak un marché très important pour ses exportations pétrolières[222]. En 2013, la moitié de la production irakienne (1,5 million de barils par jour) était achetée par des compagnies chinoises[222]. Des entreprises pétrolières chinoises telles que PetroChina et China National Petroleum Corporation disposent d'importants investissements en Irak, où PetroChina détient une participation de 25 % dans West Qurna 1, un des plus grands gisements de pays avec 43 milliards de barils[223]. En , la visite à Bagdad du Ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, est la première visite en Irak d'un haut fonctionnaire chinois depuis la chute de Saddam Hussein[223]. Lors de leur rencontre, son homologue irakien Hoshyar Zebari, salue la Chine comme « le plus grand partenaire commercial de l'Irak, et le plus grand investisseur dans les secteurs du pétrole et de l'électricité »[223].

Relations avec le Japon

En 2003, bien que proche des États-Unis, le Japon est réticent à soutenir l'intervention américaine en Irak en raison d'une forte opposition de son opinion publique (plus de 80 %)[224]. Sous l'influence des États-Unis, le Japon accepte une implication limitée dans le conflit, commençant par une aide financière, des missions humanitaires, puis le déploiement d'environ 600 soldats à partir de [225]. Cet engagement, bien que très limité, constitue un revirement historique de la part du Japon qui n'avait participé à aucune guerre depuis sa démilitarisation imposée par les États-Unis après sa capitulation lors de la Seconde Guerre mondiale[225]. L'année suivante, le Japon prend la présidence du « Groupe des amis de l'Irak » créé par l'ONU pour organiser un soutien international à la transition politique en Irak, ayant versé la plus forte contrition financière pour la reconstruction du pays (450 millions de dollars)[226].

Entre 2014 et 2018, le Japon est représenté en Irak par Fumio Iwaï, ambassadeur d'une personnalité atypique, qui bénéficie pendant son mandat d'une forte popularité auprès de la population irakienne[227]. Sa notoriété résulte de publications régulières des courtes vidéos sur les réseaux sociaux, dans lesquelles il s'adresse à la population en arabe et dans les dialectes locaux, sur des sujets populaires comme le football et la gastronomie irakienne[227]. Il apparaît notamment un maillot de l'équipe de football irakienne pendant la Coupe du monde de 2018[227].

Relations avec la Corée du Nord

Les relations formelles entre les deux pays sont établies en 1968 après l'arrivée au pouvoir de Saddam Hussein en Irak. Elles sont marquées initialement par une entente cordiale avant d'être rompues en 1980 en raison du soutien à la Corée du Nord de l'Iran pendant la guerre Iran-Irak[228].

Malgré cela, de nouvelles négociations sont entreprises en 1999, établissant une coopération bilatérale jusqu'en 2002. Le régime irakien aurait en effet payé à la Corée du Nord 10 millions de dollars pour acquérir des missiles balistiques de moyenne portée Rodong-1 selon la CIA[229]. La Corée du Nord aurait fourni par ailleurs des missiles Scud à l'Irak, deux douzaines alors que le programme balistique irakien avait été en grande partie neutralisé pendant la guerre du Golfe en 1991[228].

En 2003, l'invasion américaine de l'Irak suivi du renversement de Saddam Hussein convainc la Corée du Nord de la nécessité de posséder l'arme nucléaire, étant elle aussi située dans « l'Axe du Mal » par Georges W. Bush[228]. Le , dans le contexte de la guerre civile syrienne, l'Irak refuse à un avion nord-coréen transportant des armes à destination de l'armée syrienne de passer par son espace aérien[230].

Une position singulière au Moyen-Orient depuis 2003

Bien qu'étant situé sur plusieurs lignes de fracture entre la Syrie à l'ouest et l'Iran à l'est, l'Irak est relativement épargné par les conflits régionaux depuis 2003[158].

Entre les États-Unis et l'Iran, une neutralité sous pression

En 2003, bien que l'Iran ait été désignée comme faisant partie de « l'Axe du Mal » par Georges W. Bush, les États-Unis et l'Iran sont des alliés objectifs contre Saddam Hussein, responsable du dernier conflit de grande ampleur imposé à l'Iran en 1980[27]. Le renversement de Saddam Hussein en 2003 remplace un régime à parti unique par un système de gouvernance basé sur la répartition confessionnelle selon des quotas, dans lequel l'Iran et les États-Unis exercent une forte influence[27]. Cette situation particulière fait de l'Irak un « sanctuaire » où les deux puissances évitent de s'affronter, bien qu'ennemis sur la scène internationale[27]. En 2014 le Premier ministre Haider al-Abadi est nommé après un accord tacite entre Washington et Téhéran[231],[27], qui pendant la seconde guerre civile irakienne, soutiennent sur différents fronts le camp pro-gouvernemental contre le groupe État islamique[158]. En , il est renversé par le parlement irakien après avoir été sommé par Washington d'appliquer l'embargo américain imposé à l'Iran[19].

Haider el-Abadi, Premier ministre irakien de 2014 à 2018, lors d'un sommet de la coalition internationale contre l'État islamique.

Après la défaite de l'État islamique en Irak en , les États-Unis et l'Iran gardent une certaine convergence de leurs intérêts sur l'Irak, qu'ils souhaitent garder stable et sous contrôle. Alors qu'une Irak stable est vitale en tant que marché à l'exportation pour Téhéran, dont l'économie souffre des sanctions américaines, Washington veut maintenir éloignée la menace du groupe États islamique[232]. Dans le même temps, le maintien d'un État irakien faible politiquement et économiquement profite aussi aux deux puissances qui imposent leur influence en bénéficiant d'un rapport de force favorable[27]. Dans ce contexte, l'Irak se retrouve à la fin des années 2010 au centre d'injonctions contradictoires, sommée par les États-Unis de respecter l'embargo américain imposé à l'Iran, alors que sa dépendance à l'égard de son voisin frontalier est totale pour reconstruire le pays et son économie[19]. Par ailleurs, se plier une telle injonction ferait courir le risque au gouvernement irakien d'être renversé par le parlement dans lequel les députés du bloc « Al-Binaa » favorable à l'Iran sont majoritaires, et provoquer de nouveaux affrontements dans la rue, celle-ci étant toujours largement influencée par les milices pro-iraniennes[19].

L'année 2020 s'ouvre sur une flambée de violence entre les forces américaines et iraniennes déployées en Irak à la suite du meurtre d'un sous-traitant de l'armée américaine dont la responsabilité est imputée aux milices pro-iraniennes[233]. Vingt-cinq combattants pro-Iran sont tués dans une série de raids aériens menés en représailles par les États-Unis le [234], tandis qu'une nouvelle frappe américaine dans la nuit du au provoque la mort du général iranien Qassem Soleimani et du chef du Hezbollah irakien, Abou Mehdi al-Mouhandis[159].

Abou Mehdi al-Mouhandis et Qasem Soleimani, tués à Bagdad par une frappe américaine en .

L'Iran riposte en tirant plusieurs missiles dans la nuit du au sur des bases irakiennes abritant des soldats américains, sans faire de victime dans les bases miliaires visées[235], mais abat accidentellement le Vol Ukraine International Airlines 752 au-dessus de Téhéran, qui s'écrase en causant la mort de 176 personnes[236].

Le lendemain, alors que les circonstances du crash ne sont pas encore connues, les deux pays jouent l'apaisement et confirment qu'aucun des deux ne souhaite s'engager dans un conflit ouvert[237]. Le , l'Iran présente ses excuses pour l'accident aérien, tout en soulignant la responsabilité de l'« aventurisme américain » dans cette catastrophe[236]. Le , le président irakien Barham Saleh affirme lors du forum économique mondiale de Davos, le refus de son pays de prendre parti entre l'Iran et les États-Unis, tout en appelant les deux États à respecter la souveraineté et l'indépendance de l'Irak[238]. Un an plus tard, un tribunal irakien délivre un mandat d'arrêt contre le président américain Donald Trump dans le cadre de l'enquête sur l'élimination d'Abou Mahdi al-Mouhandisi[40].

Mais entre-temps, en , l'arrivée de Moustafa al-Kazimi au poste de Premier ministre irakien permet de faire retomber les tensions[107]. Pro-américain, il effectue son premier déplacement à Téhéran un mois après sa prise de poste, avant de recevoir Javad Zarif à Bagdad une semaine plus tard, dans le but de rassurer sur ses intentions de préserver les relations économiques et commerciales entre l'Iran et l'Irak[107]. Paradoxalement, sa proximité avec Washington est favorablement perçue par le gouvernement iranien, qui espère se servir de lui comme médiateur pour négocier avec l'administration américaine et la convaincre de relâcher sa pression économique sur l'Iran[107]. Mais Moustafa al-Kazimi pose ses conditions, exigeant en contrepartie que l'Iran mette fin aux violences émanant de ses milices en Irak, à ses interventions dans les affaires politiques internes du pays, et se soumette aux règles fixées par Bagdad sur la gestion des frontières[107]. Il sait que l'Irak a tout à gagner à jouer sur les deux tableaux, ne souhaitant pas devenir un champ de bataille entre les deux puissances, et étant à la fois dépendante des investissements américains, et des importations iraniennes pour la reconstruction suivant la seconde guerre civile[107].

En , l'administration américaine de Joe Biden élu quatre mois auparavant déclare accorder un délai supplémentaire de trois mois au gouvernement irakien pour se conformer aux sanctions imposées par Washington à l'Iran, une semaine avant un « dialogue stratégique » prévu le par visioconférence[33].

En août 2021, l'évacuation américaine d'Afghanistan conduisant à la reprise de contrôle totale du pays par les talibans créé une forte inquiétude en Irak, dans la perspective de l'évacuation des troupe américaines d'Irak le 31 décembre 2021[165]. Les contextes irakien et afghan étant comparables en termes d’impact des agendas régionaux sur la politique intérieure : la soutien du Pakistan au talibans d'une part et le soutien de l'Iran aux milices chiites irakiennes d'autre part, ainsi que la corruption endémique qui affaiblit les armées nationales de ces deux pays, très dépendantes de l'aide américaine[165]. Toutefois, à la différence du cas afghan, les factions proches de l'Iran semblent trouver un intérêt à conserver, le statu quo, puisqu’elles font déjà officiellement partie des forces de sécurité et bénéficient du financement du gouvernement[165]. Leur ambition serait surtout d’accroître leur contrôle sur le régime, plutôt que le renverser[165].

Une position de médiateur entre Arabie Saoudite et Iran

En tant que pays ayant une population à la fois arabe et majoritairement chiite (religion d'État en Iran), et des frontières avec l'Arabie saoudite comme l'Iran, l'Irak apparaît comme une zone « tampon » naturelle entre les deux puissances ennemies[41].

Ainsi, les années qui suivent la chute de Saddam Hussein, ennemi à la fois de l'Iran (depuis la guerre Iran-Irak) et de l'Arabie saoudite (depuis la guerre du Golfe) voient un réchauffement des relations entre Bagdad d'une part, Téhéran et Riyad d'autre part, jusqu'à ce que l'Irak devienne l'un des rares pays au Moyen-Orient (avec Oman) à avoir simultanément de bonnes relations avec ces deux États[239]. C'est à partir de 2016 que Bagdad s'affirme en médiateur, dans un contexte de forte détérioration des relations entre l'Arabie Saoudite et l'Iran à la suite d'une part de la bousculade du Hajj en 2015 qui fait de nombreuses victimes iraniennes, d'autre part, l'exécution de l'ayatollah chiite saoudien Nimr Baqr al-Nimr[239]. Cette exécution provoque en Iran d'importantes manifestations anti-saoudiennes et la mise à sac de l'ambassade saoudienne à Téhéran et du consulat de Mechhed, entraînant la rupture des relations irano-saoudiennes le [240].

En , l'arrivée de Moustafa Kazimi au poste de Premier ministre d'Irak conforte et officialise ce rôle de médiateur endossé par Bagdad[107]. Proche des États-Unis, et par conséquent de l'Arabie saoudite leur principal allié dans la région, il affirme sa volonté de resserrer les liens entre Bagdad et Riyad, tout en affirmant qu'il ne permettra pas que le territoire irakien soit utilisé pour menacer l'Iran[107]. Le mois suivant sa prise de poste, il planifie deux voyages à Ryad et Téhéran, mais le premier est reporté en raison de l'hospitalisation du prince saoudien Mohammed ben Salmane[107] (qu'il rencontre finalement en )[100]. Lorsque le chef de la diplomatie iranienne Javad Zarif se rend à Bagdad en , son message est ambivalent ; il met en garde Moustafa Kazimi contre un renforcement trop hâtif des liens économiques entre l'Irak et les pays du Golfe (craignant de perdre le marché irakien vital pour l'Iran), mais en même temps, espère tirer parti de ces évolutions pour sortir l'Iran de son isolement régional[107].

L'année suivante, le , le quotidien britannique Finantial Times révèle une rencontre entre des représentants iraniens et saoudiens le à Bagdad, sur invitation de Moustafa Kazimi, en vue d'améliorer leurs relations bilatérales[241]. Ces délégations sont composées de personnages de haut rang au sein des appareils d'État, notamment le chef du renseignement saoudien, Khalid ben Ali al-Humaidan, et des responsables mandatés par le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Ali Shamkhani[242]. Les deux parties font part de leur volonté commune de mettre fin à la guerre civile yéménite qui dure depuis 2015 et dans laquelle leurs gouvernements sont impliqués en soutenant des belligérants ennemis, mais gardent d'importantes divergences sur d'autres dossiers[243]. En convoquant cette réunion, les objectifs de Moustafa Kazimi sont multiples : prouver que son gouvernement est à la fois digne de la confiance de Téhéran et de Riyad pour faciliter ces pourparlers, restreindre les groupes paramilitaires irakiens avec l'aide de l'Iran, et sur le plan politique intérieur, gagner en crédit en vue des élections législatives irakiennes d'[243].

La semaine suivante, le prince Mohammed ben Salmane affirme dans une interview à la chaîne saoudienne al-Arabiya, que l'Iran est « un pays voisin avec lequel l'Arabie saoudite espère entretenir de bonnes relations », tandis que le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Saeed Khatibzadeh déclare que l'Iran « a toujours accueilli favorablement le dialogue avec le royaume saoudien et le considère comme bénéfique pour les peuples des deux pays » [244]. Le journal libanais L'Orient le Jour révèle qu'une deuxième série de pourparlers irano-saoudiens en Irak devrait avoir lieu dans les semaines qui suivent[244]. En juillet, le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi commente à son tour ces pourparlers en déclarant ne « pas voir d’obstacles » au rétablissement des liens avec Riyad[245].

En août 2021, le Premier ministre irakien Moustafa Kazimi organise à Bagdad un sommet régional incluant également la France, où sont conviés des représentants d’Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, Iran, Turquie, Égypte, et Jordanie[245]. L’objectif affiché est de désamorcer les tensions dans la région et d’aboutir à des accords sur des questions pressantes telles que la guerre civile yéménite, la crise économique et sociale au Liban, la sécurité maritime ou encore la raréfaction de l’eau dans la région[245].

La question kurde dans la politique internationale de l'Irak

L'Irak est avec la Turquie, l'Iran et la Syrie, l'un des principaux pays où se concentrent les populations kurdes. Leur nombre total varie, selon les sources, de 25 à 35 millions, dont 12 à 15 millions en Turquie (20 % de la population), 6 millions en Iran (8 % de la population), 4,7 millions en Irak (15 à 20 % de la population) et 2 millions Syrie (15 %)[246]. Persécutés sous Saddam Hussein, les Kurdes se soulèvent en 1991 après la défaite irakienne dans la guerre du Golfe, et instaurent une autonomie de fait, légalisée par la Constitution irakienne de 2005 qui instaure une République fédérale[246].

Néanmoins, en dépit de cette autonomie fédérale, aucun pays de la région (à l'exception d'Israël) n'est clairement en faveur d'une indépendance du Kurdistan irakien[247]. Le séparatisme kurde est une question particulièrement sensible pour la Turquie, qui fait face depuis les années 1980 à une insurrection du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays[247]. Les velléités indépendantistes kurdes sont dans une moindre mesure présentes en Iran, où des affrontements meurtriers ont lieu régulièrement entre les gardiens de la révolution et certains groupes kurdes iraniens, dont le Parti démocratique du Kurdistan d'Iran[248].

En , sur la perspective du référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, le Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu déclare que « L'intégrité territoriale de l'Irak et son unité politique sont des principes fondamentaux de la politique irakienne de la Turquie »[247]. Deux mois plus tard, le général iranien Mohamed Bagheri déclare qu'un tel changement géographique « peut provoquer des tensions et des affrontements à l'intérieur de l'Irak, et cela ne se limitera pas à ce pays. L'insécurité se propagera aux pays voisins, notamment en Iran et en Turquie, ce qui est inacceptable. »[248]. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem, déclare « soutenir l'unité de l'Irak », et que ce « référendum séparatiste est totalement inacceptable »[249].

Cette convergence d'intérêts dans ce qu'ils perçoivent comme une menace à l'intégrité de leurs territoires respectifs est un facteur important de rapprochement et de coopération entre ces quatre États abritant des communautés kurdes ayant des ambitions séparatistes[250]. Les États-Unis, autre acteur influent dans la région, cherchent à renforcer l'État irakien, notamment pour contrer l'influence de Téhéran, et ne peuvent pas se permettre de le voir affaibli par une scission avec les Kurdes[250].

La question de l'accès au golfe Persique

Tracé des principaux fleuves irakiens (Tigre et Euphrate) qui se rencontrent dans l'estuaire de Chatt-el-Arab en bas à droite de la carte.

À l'instar des revendications du Maroc pour le Sahara occidental, les revendications irakiennes sur le Koweït ont longtemps empoisonné ses relations avec les autres pays de la péninsule arabique[13]. Si des raisons historiques ont souvent été invoquées par le pouvoir irakien pour justifier sa souveraineté sur l'Émirat (l'union des deux territoires dans le vilayet de Bassora sous l'Empire ottoman), les principales raisons géopolitiques actuelles concernent l'accès à la mer du Golfe Persique[13]. En effet, alors que le littoral irakien ne mesure que 58 km, le fait que l'essentiel des îles situées à proximité appartiennent à l'Iran ou au Koweït contribue fortement à l'enclavement du territoire irakien[13].

Ainsi, à partir des années 1950, chaque fois que l'émir du Koweït exprime son souhait de fixer le tracé des frontières, l'Irak exige en échange un accès aux îles de Warbah et de Bubiyan[13]. Les refus répétés du Koweït conduisent la Grande-Bretagne à proposer en 1954 un compromis au terme duquel l'émirat donnerait l'île en location à l'Irak, compromis rejeté par l'émir en 1956[13].

Du côté de l'Iran, l'impasse dans les négociations sur le Chatt Al-Arab, fleuve délimitant les deux États et débouchant dans le golfe Persique est un facteur important du déclenchement de la guerre en 1980[13]. En 1988, espérant de nouveau des concessions de la part du Koweït qui avait été son allié contre l'Iran, l'Irak entreprend d'importants travaux pour développer les ports de Umm Qasr et de Zubair en vue d'en accroître les capacités[13]. Ce faisant, ayant pris la décision stratégique d'orienter une part importante de son commerce maritime vers la zone dont l'accès est contrôlé par les îles koweïtiennes, l'Irak revient sur son intransigeance absolue sur le dossier du Chatt Al-Arab sans que Téhéran n'ait reculé sur sa position[13]. On peut dès lors se demander si à la fin des hostilités avec l'Iran, Saddam Hussein n'avait pas déjà pris la décision, tout en cédant aux exigences iraniennes sur le Chatt Al-Arab, d'envahir le Koweït pour gagner l'accès aux îles convoitées[13].

Depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003, bien que le gouvernement irakien ait renoncé à sa politique expansionniste sur le Koweït et l'Iran, des conflits demeurent entre l'Irak et ses voisins sur leur souveraineté maritime et la concurrence entre leurs infrastructures portuaires[53].

Notes et références

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  247. Caroline Hayek, « Les enjeux du référendum d'indépendance au Kurdistan irakien », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le ).
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Voir aussi

Ouvrages

Articles académiques et scientifiques

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  • Marie Mendras, « La logique de l'URSS au Moyen-Orient », Politique étrangère, , p. 15 (lire en ligne)
  • Bassma Kodmani, « Que faire de l'Irak ? », Politique étrangère, , p. 17 (lire en ligne)
  • Wanda Dressler, « Un dilemme renouvelé : la Russie après le 11/9 et l'Irak », Strates, , p. 15 (lire en ligne)
  • Anne-Lucie Chaigne-Oudin, « Irak », Les clés du Moyen-Orient, , p. 10 (lire en ligne)
  • Anne-Lucie Chaigne-Oudin, « Premier conflit israélo-arabe de 1948 », Les clés du Moyen-Orient, , p. 2 (lire en ligne)
  • Anne-Lucie Chaigne-Oudin, « Les 30 ans de la guerre Iran-Irak (22 septembre 1980-20 août 1988) », Les clés du Moyen-Orient, , p. 3 (lire en ligne)
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  • Allan Kaval, « Les Barzani », Les clés du Moyen-Orient, , p. 6 (lire en ligne)
  • Kristian Coates Ulrichsen, « La politique britannique en Mésopotamie (avril 1916-mars 1917) », Orient XXI, , p. 4 (lire en ligne)
  • Quentin Müller et Sabrine Lakhram, « Comment le communisme a façonné le chiisme politique irakien », Orient XXI, , p. 4 (lire en ligne)
  • Abdelkhalek Farouk, « Comment en finir avec la corruption en Irak », Orient XXI, , p. 4 (lire en ligne)
  • Abdulamir Al-Rekaby, « Les étranges convergences irano-américaines en Irak », Orient XXI, , p. 4 (lire en ligne)
  • Feurat Alani, « Un appétit turc pas si soudain pour l'Irak - Ankara face aux ambitions iraniennes », Orient XXI, , p. 4 (lire en ligne)
  • Oriane Huchon, « Cartographie de l'expansion et du démembrement de l'Empire ottoman », Les clés du Moyen-Orient, , - (lire en ligne)
  • Matthieu Rey, « 1958. Quand l'Irak découvrait l'espérance révolutionnaire », Orient XXI, , p. 4 (lire en ligne)
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  • Ella Shohat, « Il y a soixante-dix ans, le départ des juifs irakiens », Orient XXI, , p. 4 (lire en ligne)
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  • Pierre Prier, « Irak. Le pélerinage très politique du pape François », Orient XXI, , p. 4 (lire en ligne)
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Sources encyclopédiques

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  • Henry Laurens, « Comment l'Empire ottoman fut dépecé » », Le Monde diplomatique, , p. 2 (lire en ligne)
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  • Nicolas Bourcier, « La base turque d'Incirlik, enjeu stratégique américain », Le Monde, , p. 3 (lire en ligne)
  • « Guerre du Kippour : quand le Maroc et l'Algérie se battaient côte à côte », Jeune Afrique, , p. 2 (lire en ligne)
  • Anthony Samrani, « Iran, de la république à l'empire ? », L'Orient le Jour, , p. 4 (lire en ligne)
  • Gabrielle Legoux, « Oman en passe de devenir la Suisse du Moyen-Orient ? », L'Orient le Jour, , p. 4 (lire en ligne)
  • (en) « Israel turns to Kurds for three-quarters of its oil supplies », Financial Times, , p. 2 (lire en ligne)
  • Georges Malbrunot, « Les troupes syriennes progressent vers Alep », Le Figaro, , p. 1 (lire en ligne)
  • Caroline Hayek, « Les enjeux du référendum d'indépendance au Kurdistan irakien », L'Orient-Le Jour, , p. 3 (lire en ligne)
  • Yoann Coquio, « La relation Iran-Irak, entre influences et résistances », L'Orient-Le Jour, , p. 1 (lire en ligne)
  • Samia Medawar, « Nouri Saïd, le défenseur haï du royaume hachémite d'Irak », L'Orient-Le Jour, , p. 3 (lire en ligne)
  • Nada Merhi, « Camille Chamoun, un président visionnaire », L'Orient-Le Jour, , p. 3 (lire en ligne)
  • Élie Saïkali, « Bagdad peut-il rester neutre dans la crise américano-iranienne ? », L'Orient-Le Jour, , p. 2 (lire en ligne)
  • Anthony Samrani, « Pourquoi l'élimination de Soleimani ressemble à une déclaration de guerre », L'Orient-Le Jour, , p. 2 (lire en ligne)
  • Julie Kebbi, « Riyad fait un pas supplémentaire vers Bagdad », L'Orient-Le Jour, , p. 2 (lire en ligne)
  • Soulayma Mardem Bey, « Kazimi, potentiel médiateur entre Riyad et Téhéran ? », L'Orient Le Jour, , p. 2 (lire en ligne)
  • Salam Faraj et Maya Gebeily, « Ennemi juré devenu grand frère : en 40 ans, l'Iran a transformé ses relations avec l'Irak », L'Orient-Le Jour, , p. 4 (lire en ligne)
  • Soulayma Mardem Bey, « Téhéran affiche son unité avec les autorités irakiennes », L'Orient-Le Jour, , p. 4 (lire en ligne)
  • Sammy Ketz, « Abdallah II, ou l'obsession de la stabilité », L'Orient le Jour, , p. 2 (lire en ligne)
  • Soulayma Mardem Bey, « Cent ans d'un royaume improbable : la stabilité à tout prix – II », L'Orient-Le Jour, , p. 3 (lire en ligne)
  • Soulayma Mardem Bey, « Entre Riyad et Téhéran, un premier pas vers la désescalade ? », L'Orient le Jour, , p. 3 (lire en ligne)
  • Noura Doukhi, « Iran : pourquoi MBS a changé de ton », L'Orient le Jour, , p. 2 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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