Central Intelligence Agency
La Central Intelligence Agency (CIA, « agence centrale de renseignement » en français)[note 1], fondée en 1947 par le National Security Act, est l'une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis. Elle est chargée de l'acquisition du renseignement (notamment par l'espionnage) et de la plupart des opérations clandestines effectuées hors du sol américain.
« CIA » redirige ici. Pour les autres significations, voir CIA (homonymie).
Ne doit pas être confondu avec FBI.
Central Intelligence Agency | ||||||||
Drapeau de la CIA. |
Sceau de la CIA. |
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Siège de la CIA à Langley en Virginie. | ||||||||
Création | ||||||||
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Affiliation | Aucune (agence indépendante du gouvernement des États-Unis) | |||||||
Juridiction | Gouvernement fédéral des États-Unis | |||||||
Siège | Langley (Virginie, États-Unis) | |||||||
Coordonnées | 38° 57′ 08″ N, 77° 08′ 43″ O | |||||||
Employés | Classifié[1] (22 206 en 2012[2]) |
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Budget annuel | Classifié[1] (15,3 milliards en 2012[2]) |
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Ministre responsable | Avril Haines (directeur du renseignement national) | |||||||
Activité(s) | Renseignement | |||||||
Produit(s) | National Intelligence Estimates, World Factbook | |||||||
Direction | William Burns (directeur) | |||||||
Agence mère | Communauté du renseignement des États-Unis | |||||||
Site web | https://www.cia.gov | |||||||
Géolocalisation du siège | ||||||||
Géolocalisation sur la carte : Virginie
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
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La CIA a le statut juridique d'agence indépendante du gouvernement des États-Unis et dépend du directeur du renseignement national.
Présentation
La CIA, fondée dans le cadre du National Security Act entré en vigueur le [3],[4], a son quartier général depuis 1961 sur le site de Langley, dans la ville de McLean en Virginie, aux États-Unis, à environ 40 km de Washington. Auparavant elle occupait des bâtiments délabrés connus sous le nom de Foggy Bottom, situés au 2430 E Street à Washington. Elle a le droit de garder secrètes la plupart de ses caractéristiques : nombre d'employés, budget[1],[note 2], etc.
D'après un document fourni par Edward Snowden, le budget alloué à la CIA pour l'année 2012 s'élève à 15,3 milliards de dollars[2]. Son budget en 2010 avait été évalué à 10 milliards de dollars américains, sur un programme de renseignement national s'élevant à 53 milliards[5]. En 2009, l'ensemble des seize agences - aujourd'hui dix-sept - de l'Intelligence Community avait un budget annuel de 75 milliards de dollars et employait quelque 200 000 personnes dans le monde, y compris des entrepreneurs privés[6].
Organisation
La CIA s'organise en quatre directions principales[7] :
- la direction de l'Analyse (Directorate of Analysis, ex-Directorate of Intelligence), qui constitue la branche analyse de la CIA et qui est responsable de l’exploitation et de la diffusion du renseignement ;
- la direction de la science et technologie, qui a pour mission de concevoir de nouvelles technologies pour l’aide à la recherche du renseignement ;
- la direction des Opérations, qui est responsable de la collecte du renseignement. Cette direction est également responsable du recrutement, de la formation et du suivi des agents de renseignements en poste à l’étranger. Sa Special Activities Division est responsable de la conduite des opérations clandestines ;
- la direction du soutien qui est responsable de tout le soutien de la CIA (communications, sécurité, logistique, services médicaux et financiers).
À l'étranger, les antennes de la direction des opérations sont habituellement basées dans les missions diplomatiques américaines. On distingue les postes (stations), typiquement une par pays et basée dans l'ambassade américaine située dans la capitale du pays hôte, et les bases, antennes plus petites situées dans d'autres grandes villes. Le chef de poste de la CIA a autorité sur les éventuelles bases situées dans le même pays.
Parallèlement aux officiers opérant sous couverture diplomatique, la CIA utilise également des officiers utilisant d'autres couvertures (par exemple celles d'hommes d'affaires) dites nonofficial cover (NOC). Bien que présenté comme le type d'agent idéal à la situation de l'après-guerre-froide dans la presse[8], l'expérience de la CIA avec les NOC a été mitigée, car ils ne sont pas forcément plus efficaces pour approcher ses cibles, sont très coûteux, plus exposés, ce qui n'incite pas à les mêler à des opérations risquées[9].
En 2004, la CIA avait environ 1 100 officiers traitants en service dans le monde, dont environ 160 NOC et 100 DCO (diversified cover officers, contractuels travaillant outre-mer)[10].
Présence sur le territoire des États-Unis
La CIA n'est pas autorisée à espionner des Américains, mais elle effectue certaines opérations sur le territoire des États-Unis depuis au minimum les années 1960. Un type de ces opérations est le recrutement clandestin de citoyens étrangers se trouvant sur le territoire américain pour qu'ils fournissent des renseignements sur leur pays d'origine ou des pays tiers. Par exemple, un cas fut rendu public vers 1983-1984 concernant un Afghan recruté sur le territoire américain. Revenu en Afghanistan, il a été retourné par les services secrets afghans et soviétiques. L'opération a abouti à l'expulsion de son officier traitant, Richard Vandiver. Ces activités tendent à être coordonnées avec le FBI. Dans les années 1980, le FBI et la CIA ont ainsi collaboré dans le programme Courtship, concernant les opérations de recrutement et de traitement de Soviétiques sur le territoire américain. Aldrich Ames a en particulier traité deux informateurs soviétiques de la CIA à New York, Sergueï Fedorenko et Arkadi Chevtchenko, puis tenté de recruter des Soviétiques aux États-Unis[11].
Un autre rôle sur le territoire US est de « débriefer » des citoyens américains fournissant volontairement des informations à la CIA, typiquement des personnes revenant d'un voyage dans un pays étranger[12].
En 2001, ces activités étaient regroupées dans la National Resources (NR) Division qui comptait environ 500 officiers dans 36 grandes villes[13]. Des stations de la CIA ont été signalées entre autres à New York, Washington, Seattle, Dallas[14], Houston[15], Pittsburgh[16] et Chicago. Leurs couvertures sont soit commerciales, soit, à New York, sous couvert de l'ONU, diplomatiques.
Effectifs, recrutement et formation
Le personnel de la CIA était prévu à 22 000 employés en 2012, en augmentation depuis le où il était estimé à 17 000.
En 2003, la plus importante promotion de nouveaux agents de la CIA depuis 50 ans est arrivée. Elle est composée à 70 % de civils n'ayant jamais travaillé pour le gouvernement et d'un tiers de femmes, 12 % des recrutés sont issus de minorités ethniques et presque tous pratiquent avec aisance une langue étrangère.
Formées durant un an au centre d'entraînement de la CIA à Camp Peary baptisé « La Ferme », ces recrues ont intégré le siège de Langley avec un salaire de départ de 45 000 à 60 000 dollars. Ces personnes ont été choisies parmi les 300 000 CV que l'agence a reçus entre 2001 et 2002, un quart provenant de l'étranger, le plus souvent de citoyens européens. Seuls les citoyens américains peuvent postuler à la CIA.
Installations
- Harvey Point Defense Testing Activity, surnommé « le Point », près d'Hertford en Caroline du Nord[17].
- Le quartier-général du service, bâti à Langley, en Virginie. Il a été baptisé George Bush Center for Intelligence en 1999[18].
- Le site de Camp Peary (38 km2), surnommé « la Ferme », près de Williamsburg, en Virginie, est notamment le centre d'entraînement des officiers traitants[19].
Rôles
La CIA est chargée de deux rôles : d'une part fournir et analyser des informations sur les gouvernements, les entreprises et les individus de tous les pays du monde pour le compte du gouvernement américain, d'autre part conduire des opérations clandestines à l'étranger. Ces dernières, bien que souvent citées, ne représenteraient qu'environ 3 % des dépenses de l'agence[20].
Son efficacité dans l'accomplissement de ces deux fonctions est critiquée.
En ce qui concerne la fonction informative, on peut relever que la CIA a été incapable de prévenir le président de nombreux évènements tels que « la première bombe atomique soviétique (1949), l'invasion de la Corée du Sud (1950), les soulèvements antisoviétiques en Allemagne de l'Est (1953) et en Hongrie (1956), le déploiement de missiles soviétiques à Cuba (1962), la guerre israélo-arabe de 1967 et l'invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990. » Elle a surestimé les capacités militaires soviétiques dans les années 1950 puis les a sous-estimées dans les années 1970. Le bilan des opérations secrètes est également très critiquable. Le « service le moins secret » était tenu en piètre estime par plusieurs présidents dont Richard Nixon qui disait de ses analystes qu'ils étaient « des clowns lisant des journaux »[21]. La CIA n'a pas pu non plus avoir des informations précises les jours précédant les attentats du contre le World Trade Center, le Pentagone et Shanksville.
Concernant la partie des actions clandestines, si elle a bénéficié d'une réussite favorisée par des conditions spécifique au cours des années 1950, au Guatemala avec l'opération PB Success, puis en Iran pour rétablir le Shah d'Iran pour protéger les investissements des compagnies pétrolières, elle a en revanche montré un grave niveau d'incompétence à partir des années 60 et notamment lors de l'opération de débarquement de la Baie des Cochons, planifiée sous Dwight Eisenhower et exécutée sur le mandat de John F Kennedy, en avril 1961, qui visait la neutralisation du régime de Fidel Castro sur l'ile de Cuba. L'opération qui fut un désastre militaire, politique et diplomatique fut qualité de "perfect failure" ou échec parfait[22].
Législation
Actuellement la CIA est sérieusement réglementée et surveillée par les pouvoirs exécutifs et législatifs américains, bien que ce ne fut pas toujours le cas par le passé. Elle conclut en 1954 avec le ministère de la Justice un accord afin d’empêcher toute poursuite à l'encontre des agents qui auraient commis des crimes et pourraient faire des révélations confidentielles lors d'une éventuelle audience[23].
Depuis la création de la CIA jusqu'au milieu des années 1970, aucun contrôle parlementaire n'a été établi sur « l'agence » (ni sur les autres services de renseignements américains)[24]. En 1975, deux commissions d'enquête parlementaires, dites commissions Church et Pike, auront droit d'enquêter sur les activités passées des services de renseignement.
Depuis 1975, le Congrès maintient deux commissions chargées de superviser les activités des services de renseignement américains, l'une, le SSCI (Senate Select Committee on Intelligence)[25] dépendant du Sénat, l'autre, le HPSCI (House Permanent Select Committee on Intelligence), constituée par des membres de la chambre des représentants. Depuis cette époque, l'exécutif américain a établi un certain nombre de lois restreignant notamment les possibilités de mener des opérations clandestines, notamment par des Executive Orders émis par les présidents Gerald Ford (Executive Order 11 905), Jimmy Carter (E.O. 12 036) et Ronald Reagan (E.O. 12 333). La CIA n'a actuellement pas le droit de mener des actions sur le territoire des États-Unis, de mener des opérations clandestines sans en informer préalablement les commissions parlementaires, et, sauf ordre spécial du président des États-Unis, de mener ou contribuer à un assassinat.
Histoire
Origine
L'agence est la descendante de l'OSS, dissoute en ; William Donovan, son créateur, propose alors à Harry S. Truman la création d'une nouvelle agence directement sous l'autorité du président. En dépit de l'opposition des militaires, du Département d'État et du FBI, le président met en place le Central Intelligence Group en . En 1947, il est transformé en CIA. La NSA sera créée peu de temps après en 1952.
En 1949, la CIA obtient l'autorisation d'utiliser des procédures fiscales et administratives confidentielles et devient exemptée des limitations habituelles dans l'utilisation du budget fédéral. Elle obtient aussi l'autorisation de dissimuler son organisation, ses fonctions, sa hiérarchie, ses salariés et la taille de son personnel.
Création
Après l'attaque de Pearl Harbor le , les États-Unis doivent en tirer les leçons et constatent que les services secrets américains ont été incapables de prévoir l'offensive japonaise à la suite d'une négligence. Le FBI et son directeur, J. Edgar Hoover, perdent une partie de leurs pouvoirs : ils restent exclusivement compétents pour opérer sur le territoire des États-Unis, mais se voient retirer l'espionnage à l'étranger qui sera confié après la Seconde Guerre mondiale à la nouvelle agence de renseignements, la CIA[26].
La CIA, placée sous l'autorité directe du Président des États-Unis, avait initialement la compétence de collecter et évaluer les informations. Apparue dans le contexte de la guerre froide, sa seule fonction était de prédire quand, comment et à quel endroit l'Union soviétique allait attaquer les États-Unis[26]. À l'origine, toute l'action de l'agence (aussi bien le renseignement que les opérations clandestines) est initialement dirigée contre l'Union soviétique et le bloc communiste, considérés comme les principaux adversaires des États-Unis. La CIA est donc le principal élément de la politique de l'endiguement du communisme édictée par Harry S. Truman agissant au-delà du rideau de fer.
Les actions de la CIA au départ concernent surtout l'Europe, considérée comme le futur champ de bataille de la Troisième Guerre mondiale. La CIA s'aide notamment (comme plusieurs services secrets) d'anciens nazis comme ceux enrôlés par le général Reinhard Gehlen, issu de la Wehrmacht, y compris des criminels de guerre qui échappent ainsi aux poursuites judiciaires[27] ; des réseaux d'exfiltration nazis sont formés pour les faire fuir (les services anglais, français et soviétiques ont fait de même, mais n'ont jamais révélé leurs secrets contrairement à la CIA[28]). En outre, selon l'universitaire américain Christian Parenti : « Depuis son origine la CIA collabore avec les mafias impliquées dans le trafic de drogue dans le but que ces mafias servent l’objectif plus large de la lutte contre le communisme »[29]. Les actions de la CIA reprennent souvent les tactiques de l'OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, comme la propagande et des liens avec des groupes de résistants. La guerre avec l'URSS apparaissant possible, la CIA s'intéresse plus aux opérations qu'aux renseignements. Ses actions contre le communisme sont de plusieurs types :
- la constitution de réseaux de renseignement dans les territoires communistes, initialement pour connaître les plans militaires soviétiques d'une invasion de l'Europe. Les Américains sont là aussi originellement largement aidés par les Allemands avec la collaboration de la Gehlen Organization (en), réseau de renseignements du général Reinhard Gehlen qui deviendra plus tard le Service fédéral de renseignement.
- la constitution (en collaboration avec l'OTAN) de cellules stay-behind (littéralement : « reste(nt) derrière »), c'est-à-dire de réseaux de résistance en Europe de l'Ouest, devant être activées en cas d'occupation soviétique. La plupart des pays de l'Ouest en auront une ; l'existence de ces réseaux sera rendue publique dans les années 1970. Le plus célèbre est le Gladio italien (en liaison avec la loge maçonnique P2), révélé dans les années 1980, qui regroupait des personnes proches de l'extrême droite italienne. En 1952, l'United States Army ajoute une nouvelle composante indépendante de la CIA en créant les Special Forces, ou « bérets verts », force spéciale destinée à agir dans les lignes ennemies et à encadrer des maquis qui se formeraient en temps de guerre.
- la lutte contre les partis communistes ouest-européens, notamment en France (financement du syndicat non communiste Force ouvrière[20]) et en Italie : 75 millions de dollars américains furent utilisés pour le financement de la Démocratie chrétienne, pour la propagande et l'aide logistique avant les élections d', qui donnèrent aux chrétiens-démocrates 48,5 % des voix et rendirent le Parti communiste italien, financé par le Parti communiste soviétique, minoritaire.
- la propagande anticommuniste vers les pays est-européens, notamment par les stations de radio Radio Liberty, lancée en 1948, et Radio Free Europe à partir de 1950, et dans une moindre mesure par l'United States Information Agency (USIA), créée en 1953 dans le cadre de la public diplomacy.
- les infiltrations d'agents pour animer des maquis anticommunistes dans les pays est-européens. Parmi les groupes soutenus figurent la résistance albanaise à Enver Hoxha qui fut décimée lors d'une tentative de renversement du pouvoir en - (sur 500 Albanais envoyés, environ 300 furent tués et une vingtaine faits prisonniers et exécutés par la suite[30]), l'armée insurrectionnelle ukrainienne et des groupes werwolf allemands (avec lesquels l'organisation de Reinhard Gehlen sert de lien). Ces opérations échoueront généralement pour deux raisons : au moins une taupe des services soviétiques, Kim Philby, était informée de ces opérations, dont les renseignements permirent souvent aux militaires communistes de neutraliser ces agents dès leur arrivée et la mauvaise évaluation de la situation dans ces pays privait généralement les maquis du soutien attendu de la part des populations locales. Ces maquis seront généralement anéantis à la fin des années 1940 ou au début des années 1950.
Espionnage et coups d'État ou tentatives
Après les premières années de la Guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique comprennent que du fait de la dissuasion nucléaire la guerre a peu de chance d'éclater. Dès lors les affrontements changent et s'étendent partout dans le monde. De son côté, la CIA a compris que le bloc soviétique est bien trop solide pour espérer le voir s'effondrer par ses opérations clandestines comme la tentative du coup d'État en Albanie. La CIA commence à opérer hors d'Europe, en Asie-Pacifique notamment à partir de la guerre de Corée, mais ses actions en Corée du Nord sont généralement décevantes, ce qui motive la création par l'US Army des Special Forces en 1952.
Parallèlement, dans le bloc soviétique, les opérations paramilitaires sont abandonnées et la collecte du renseignement s'intensifie et se diversifie : renseignements militaires, politiques, scientifiques… C'est ainsi que (pour ne citer que les cas les plus célèbres) au milieu des années 1950 des agents de la CIA creusèrent un tunnel à partir de Berlin-Ouest (voir Opération Gold) pour atteindre des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est et les mettre sur écoute, et qu'est développé l'avion espion U-2. Celui-ci permettra à la CIA de faire des estimations précises sur les forces stratégiques soviétiques, corrigeant les mythes du « bomber gap » et du « missile gap », terminant par une crise diplomatique lors de l'incident de l'U-2. La CIA parvient à se procurer une copie du rapport secret de Nikita Khrouchtchev dénonçant les crimes de Staline au XXe congrès du PCUS, qui est publiée dans le New York Times.
Bien que la priorité de la CIA, dès sa création en 1947, soit le Bloc communiste, durant plusieurs années, l'Agence ne put y envoyer ses officiers sous couverture diplomatique, se heurtant à l'opposition du Département d'État américain. Il faudra attendre 1953 pour que le premier officier de la CIA arrive en poste à Moscou. Ce sera Edward Ellis Smith, qui devait normalement traiter Piotr Popov, un officier du GRU recruté en Autriche. Smith sera compromis par le KGB, en lui jetant dans les bras une séduisante femme de chambre, et il sera rappelé d'urgence en 1956.
Les États-Unis et l'URSS vont rapidement se lancer dans une nouvelle rivalité : installer des gouvernements alliés dans un maximum de pays. C'est là que la CIA va mener la plupart de ses actions dans les décennies suivantes, en renversant ou en aidant à renverser des pouvoirs considérés comme hostiles.
- Opération TP/AJAX : soutien au renversement du gouvernement de Mohammad Mossadegh en Iran en 1953 et consolidation du pouvoir du shah Mohammad Reza Pahlavi.
- Opération PB/SUCCESS : démission de Jacobo Arbenz Guzmán au Guatemala face à l'avance de troupes organisées par les États-Unis. Ce coup sera suivi par la mise en place d'une junte dirigée par Carlos Castillo Armas le . On a souvent cité le fait que Allen Dulles, alors Director of Central Intelligence (en) (DCI), et John Foster Dulles, secrétaire d'État du président Eisenhower, siégeaient au conseil d'administration de la United Fruit Company, dont certaines terres avaient été nationalisées sous Arbenz.
- En 1960, la CIA tente d'assassiner le premier ministre du Congo Patrice Lumumba, sans succès. Lumumba sera finalement assassiné par ses ennemis katangais, sans que la CIA y ait joué un rôle[31].
- En avril 1961, la C.I.A, sur l'ordre initial de l'administration Eisenhower organisa en pleine guerre froide, et sous la présidence de John Fitzerald Kennedy le débarquement de la Baie des Cochons à Cuba contre le régime de Fidel Castro qui échoua : ce fut la première défaite et l'une des plus graves défaites politique, militaire et diplomatique des États-Unis depuis la Seconde Guerre Mondiale.
- Aide au renversement de Joao Goulart au Brésil en 1964 par une junte militaire.
- Dans un premier temps dans les années 1957 et 1958 en Indonésie, la CIA pratique sans succès de déstabilisation du pouvoir de Soekarno mais obtient sept ans plus tard son renversement sanglant en .
- Tentative pour empêcher Salvador Allende d'accéder au pouvoir au Chili en 1970. Une aide de la Centrale aux opposants à Allende se met en place jusqu'à son renversement par un coup d'État militaire conduit par Augusto Pinochet[32]. Sur le modèle indonésien, la CIA fabrique de faux documents visant à "prouver" un complot de militants de gauche pour assassiner des généraux chiliens, et ainsi justifier une riposte[33].
Échec de la baie des Cochons et ses conséquences
La C.I.A a, en revanche complètement échoué dans ses multiples tentatives de renversement de Castro à Cuba, notamment avec le retentissant échec du débarquement de la baie des Cochons le , décidé par l'administration de Dwight Eisenhower et déployé lors du mandat John F. Kennedy. Ce très grave échec sera suivi par la suite de plusieurs tentatives d'assassinat du dirigeant cubain (opération Mongoose), autorisées par John F. Kennedy. L'armée américaine soumit également au gouvernement « l'opération Northwoods », comprenant notamment l'assassinat d’immigrés cubains aux États-Unis ou la réalisation d'actions terroristes dans des villes américaines, pour en imputer la responsabilité à Cuba et en justifier l'invasion. Le projet fut toutefois repoussé et jamais mis en œuvre par John Fitzgerald Kennedy[34],[35]. À la suite de l'échec du débarquement, Allen Dulles, le DD/CIA Charles Cabell et le DDP (ancien D/NCS) Richard Bissell furent contraints, par le président Kennedy de démissionner. Ce dernier renforça le rôle du National Security Council (ou NSC) et se rendit compte après coup, que la centrale de renseignement, mais également l'armée américaine, lui avait dissimulé des informations essentielles à sa prise de décision (notamment le fait que le débarquement n'avait que 30% de réussite) dans l'espoir secret de lui faire donner l'ordre de faire intervenir l'armée et que la réussite globale de l'opération reposait sur la condition sine qua non d'une insurrection à l'intérieur des lignes cubaines, et jamais arrivée sur la base des rapports d'analyse erronés fournis par la centrale de renseignements). En outre, il demandera un rapport d'analyse détaillé des méthodes de la C.I.A à l'inspecteur général Lymn KirkPatrick qui conclut que l'échec avait été provoqué par l'arrogance institutionnelle, l'ignorance et l'incompétence de l'agence de renseignements. Violemment rejetées en interne par les agents de la centrale de renseignements, qui imputaient le fiasco à l'absence de soutien aérien par la présidence, ces conclusions furent maintenues secrètes et rendues publiques uniquement en 1998 par les Archives de Sécurité Nationale, ou la C.I.A reconnut enfin l'ensemble de ses erreurs[36],[37],[38].
William Colby, directeur de la CIA de 1973 à 1976, rapporta dans son ouvrage que suite à « l’humiliation » infligée à Kennedy, ce dernier s'avoua tenté de “répandre les cendres de la CIA aux quatre vents”. En revanche, au sein de la C.I.A le sentiment d'un abandon par la présidence, voire d'être devenu un bouc émissaire, et plus grave d'une trahison, malgré la série d'erreurs, d'imprécisions et d'omissions accumulées par la centrale de renseignements commença à se répandre en son sein. Certains éléments de la centrale de renseignements vécurent cet évènement comme une défaite dont ils tinrent pour responsable le président John Fitzgerald Kennedy[39],[40]. Le président Kennedy, chercha dès lors également à limiter les possibilités de l'agence qui avait outrepassé ses pouvoirs en projetant dans le futur de la fusionner au cours de son second mandat avec le F.B.I de J Edgar Hoover et sous la direction de son frère ministre de la Justice.
Il fut assassiné à Dallas le , et les partisans de la théorie du complot soupçonnent l'implication d'agents ou ex-agents de la C.I.A et d'anticastristes en lien avec la pègre américaine. Cette dernière, qui travaillait avec la C.I.A pour reprendre possession de l'île de Cuba, avait aussi contribué à l'élection de John Fitzgerald Kennedy. Elle avait en effet également perdu des sommes colossales lors de l'avènement de la révolution cubaine en 1959 avec la fermeture des casinos. Elle subissait également en retour et en parallèle, la pression énorme du département de la justice américaine mené par le frère du président, Robert F. Kennedy (qui sera abattu à son tour en 1968 lors de sa candidature à la présidence des États-Unis). Ces différents groupes sont potentiellement liés dans une implication dans ce meurtre selon les théories dans l'assassinat de Kennedy[40].
Enquêtes sur la CIA
Le , pour tenter d'étouffer le scandale du Watergate, le président Nixon demande au directeur de la CIA Richard Helms de faire pression sur le FBI pour arrêter l'enquête, mais Helms refuse. Nixon le démet de ses fonctions en , le remplaçant par un homme venu de l'extérieur de la CIA, James Schlesinger.
Décidé à réduire les budgets et arrivant peu après le cessez-le-feu au Viêt Nam, il licencia ou poussa vers la sortie près de 7 % du personnel de l'agence, principalement du Directorate of Plans, qu'il renomma Directorate of Operations. Les enquêtes liées à l'affaire du Watergate ayant révélé que les « plombiers » de la Maison-Blanche avaient reçu du matériel de la CIA lorsqu'ils cambriolèrent le psychiatre de Daniel Ellsberg, il ordonna à tous ses employés de signaler toutes les activités débordant de l'autorité de la CIA. Le dossier ainsi compilé faisait près de 700 pages et fut surnommé les « bijoux de famille (en) »[41]. Les cas signalés comprenaient la détention pendant deux ans d'un transfuge russe Youri Nossenko, des activités de surveillance de citoyens américains, le test de drogues sur des personnes à leur insu, les plans d'assassiner des dirigeants et l'utilisation de la mafia dans huit tentatives d'assassiner Castro[42].
En , Schlesinger fut nommé ministre de la Défense et William Colby devint DCI. Colby révisa le système de production des estimations de renseignement nationales destinées au gouvernement. Son mandat commença cependant par un grave échec du renseignement à prévoir la guerre du Kippour et le choc pétrolier de 1973. En , le journaliste Seymour Hersh dévoila une partie des family jewels à propos de l'Opération CHAOS. L'affaire du Watergate et ces révélations conduiront le Congrès à enquêter sur les activités du pouvoir exécutif, via la commission Church et la commission Pike. Cela n'empêcha pas, d'après des documents déclassés aux Etats-Unis par les archives de la sécurité nationale en 2006, l'administration Kissinger - Ford d'appuyer secrètement en Argentine le renversement en d'Isabel Peron par une junte militaire.[réf. nécessaire]
Redynamisation de la CIA
Bien que le président Jimmy Carter ait été considéré, pour certains comme un président des États-Unis faible, pour d'autres comme le moins anti-soviétique d'entre eux, il n'hésita pas à ordonner des opérations secrètes. Dès , il approuva des opérations de propagande secrète contre le bloc de l'Est, la CIA faisant notamment entrer clandestinement des livres anti-communistes en Europe de l'Est et dans certaines parties de l'URSS. Peu après, il autorisa une campagne de contre-propagande à propos du développement de la bombe à neutrons par les Soviétiques[43]. Stansfield Turner a souvent été critiqué pour la réduction des capacités d'action clandestine de la CIA ; toutefois, elles avaient déjà beaucoup souffert de la fin de la guerre du Viêt Nam, des enquêtes du Congrès sur les opérations de la CIA, des licenciements de Schlesinger en 1973, et des réductions de budget de la CIA[44].
D'après Manuel Contreras, le chef des services de renseignement chilien qui supervisait l'opération Condor, la CIA était informée de la base de données utilisée dans le cadre de l’opération, lui a fourni des informations et l'a elle-même utilisée[45]. En 1979, confronté à la progression du Bloc socialiste, Carter autorisa plusieurs actions secrètes, dont une campagne de propagande contre la Grenade (qui fut annulée en raison de l'opposition du Senate Intelligence Committee), une assistance à la République arabe du Yémen en guerre contre la République démocratique populaire du Yémen, une assistance aux moudjahidines afghans, de la propagande contre les Sandinistes au Nicaragua, et une assistance aux dictatures militaires du Salvador[46]. À l'automne 1980 la Centrale réussit à empêcher la réélection à la Jamaïque du travailliste Michael Manley, admirateur de Fidel Castro.
En 1981, Ronald Reagan devint président et nomma William Casey directeur de la CIA. Celui-ci était décidé à renforcer l'agence et la communauté du renseignement, aussi bien du côté analytique qu'opérationnel. La CIA recruta plusieurs milliers d'employés, diversifia ses sources de recrutement. Casey avait parfois des opinions peu partagées par les analystes de la CIA, par exemple en étant alarmiste sur la situation au Mexique ou soupçonnant que l'URSS était la source de la plupart du terrorisme, mais avait l'honnêteté de ne pas chercher à influencer les analyses transmises à l'exécutif. Sous sa direction, il y eut une multiplication des opérations clandestines, notamment pour soutenir des pays ou factions en conflit avec des entités pro-soviétiques : Yémen, Éthiopie, Tchad, Liban, Salvador, Cambodge, etc.[47] Un soutien secret fut apporté au syndicat polonais Solidarnosc, qui fut ainsi financé par plus de 50 millions de dollars de 1982 à 1989[48]. Deux de ces opérations furent particulièrement importantes :
- le soutien aux guérillas Contras opposées aux dirigeants marxistes du Nicaragua, qui connaîtra des hauts et des bas, notamment parfois opposé par le Congrès qui refusait que la finalité de l'opération soit le renversement du gouvernement sandiniste[note 3]. Ces difficultés motiveront certains membres du conseil de sécurité nationale à agir hors des services officiels pour contourner le Congrès, aboutissant à l'affaire Iran-Contra. Un ancien officier des Contras témoignera devant la Cour internationale de justice des exactions perpétrées par les milices et selon lui encouragées par l'agence[49].
- le « programme afghan » de soutien aux moudjahidines afghans luttant contre l'Armée rouge et le gouvernement communiste afghan lors de la guerre d'Afghanistan (1979-1989). Cette opération, qui avait initialement une ampleur modeste, finira par devenir la plus importante à la fin des années 1980, où son budget annuel dépassera le demi-milliard de dollars.
Face à la difficulté d'infiltrer des agents dans les régimes communistes qui sont généralement des États policiers et les limites des reconnaissances aériennes, le renseignement d'origine électromagnétique sera très utilisé par l'Agence en collaboration avec les autres services nationaux comme la National Security Agency ou étrangers. En outre, deux stations de renseignement électronique de la CIA furent construites dans le Xinjiang en république populaire de Chine au début des années 1980. Elles surveillaient alors les activités soviétiques en collaboration avec les services de renseignements chinois. Le BND allemand participait également à sa gestion dans le cadre de l'opération Pamir. La CIA arrête ses opérations après les manifestations de la place Tian'anmen en 1989[50]. En 1983, la crise internationale provoquée par l'annonce de la destruction d'un Boeing-sud-coréen par la chasse soviétique avec 269 personnes à son bord, amène l'URSS à accuser la CIA d'avoir provoqué l'intrusion de l'avion de ligne en connexion avec un satellite américain, le Ferret D, afin d'intercepter les communications de défense soviétiques[51].
Dans les années 1980, la CIA favorise le trafic de drogue en Amérique centrale pour contribuer au financement de paramilitaires anticommunistes, en particulier les Contras au Nicaragua[52]. Parmi les exemples de la difficulté du travail de la CIA, le gouvernement cubain annonce en 1987 que le réseau de l'agence dans son pays est profondément infiltré par ses services[53] et un ancien responsable de la Stasi déclare en 2009 que sur les 23 espions de la CIA en RDA, 22 étaient des agents doubles travaillant pour son service[54].
Selon l'ordre exécutif 12 036[55] émis par le président Jimmy Carter en 1978, seule la CIA était autorisée à accomplir des opérations clandestines mais face à la réalité du terrain, les forces armées furent associées ou entreprennent de telles opérations à nouveau dès le début des années 1980 notamment à travers l'unité Seaspray.
L'après-guerre froide
Mikhaïl Gorbatchev avait déclaré peu après la chute de l'URSS : « J'ai fait la pire chose qui pouvait arriver aux États-Unis : je leur ai enlevé leur meilleur ennemi ». Cette remarque s'applique particulièrement à la CIA, dont la structure avait été créée pour lutter contre le communisme et l'URSS. À partir de la fin des années 1980 et de la direction de Robert Gates, la CIA cherche à s'adapter à la nouvelle situation mondiale. En 1994, la CIA localise le terroriste Carlos à Khartoum au Soudan, et communique ses informations aux services français qui organiseront son enlèvement pour le livrer à la justice[56]. En 1995, le chef de poste à Paris, Richard L. Holm, est expulsé par le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, après que ce dernier a révélé une opération d'espionnage économique menée par la CIA contre les intérêts français.
La CIA aurait eu tendance à adopter un comportement bureaucratique et à manquer d'efficacité. Elle fut ainsi très critiquée aux États-Unis pour son absence de prévision du 11 septembre 2001. Depuis, l'islam fondamentaliste est le nouvel ennemi prioritaire de la CIA[57] dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
En Chine, les réseaux de la CIA auraient été presque entièrement démantelés entre 2010 et 2012 par les services de contre-renseignement chinois. Ainsi, une vingtaine d'agents ont été neutralisés durant cette période, ce qui amène l’administration Obama à s'interroger sur la présence de taupes à l'intérieur du réseau de la CIA installé en Chine[58].
Lutte contre le terrorisme
L'Agence est touchée directement ou indirectement par le terrorisme à partir des années 1970. Le chef de poste à Athènes, Richard Welch, est abattu le par l'organisation révolutionnaire du 17-Novembre. Lors de l'attaque contre l'ambassade américaine à Beyrouth du , 63 personnes furent tuées, dont 17 Américains et parmi eux 8 officiers de la CIA dont le chef de la division Moyen-Orient, Robert Ames. William Francis Buckley, chef de poste à Beyrouth est enlevé le par le Hezbollah et meurt en captivité en 1985. Un Pakistanais, Mir Aimal Kansi, mitraille l'entrée du siège de Langley tuant deux personnes et en blessant trois autres le . Deux employés de la CIA sont parmi les victimes des attentats des ambassades américaines en Afrique du [59].
La CIA s'était intéressée assez tôt à Oussama ben Laden, en créant en une « station virtuelle », la Bin Laden Issue Station ou Alec Station, dédiée à son suivi. Cette station mit notamment au point un plan en 1997 pour enlever ben Laden en Afghanistan par un groupe d'agents afghans portant le nom de code FD/TRODPINT, mais cette opération ne fut pas lancée car ayant peu de chances de succès. En 1997, la CIA établit le contact avec Ahmed Chah Massoud, chef du principal groupe opposé aux Talibans, l'Alliance du Nord, en envoyant des équipes de liaisons appelées Northern Afghanistan Liaison Team (NALT) et Jawbreaker. À l'automne 2000, un drone RQ-1 Predator de la CIA effectua une quinzaine de vols de reconnaissance pour localiser ben Laden. En deux occasions, les Américains pensèrent l'avoir identifié. Cela donna l'idée d'armer le drone pour l'utiliser pour pouvoir frapper immédiatement un objectif, mais cette version ne fut pas utilisée avant les attentats du [60].
À la suite des attentats du , la CIA envoya des équipes pour établir le contact avec les chefs de guerre afghans opposés aux Talibans. Ces équipes étaient généralement dirigées par un officier traitant expérimenté, secondé par un officier paramilitaire, le reste de l'équipe étant formé d'un mélange de spécialistes du renseignement, des opérations, des communications, et de traducteurs. La première équipe, nom de code Jawbreaker, dirigée par Gary Schroen, arrivée dans la vallée du Pandjchir le , fut la première force américaine déployée en Afghanistan. Elle arriva avec plusieurs millions de dollars en liquide pour « acheter » la loyauté des chefs de guerre et leur permettre de s'équiper. Les équipes assurèrent la liaison entre forces afghanes et américaines, évaluèrent les zones de combat et les forces en présence, et les repérèrent à l'aide de GPS. Ils lancèrent des opérations de collecte de renseignement humain, unilatérales ou en coopération avec le service de renseignement de l'Alliance du Nord, certaines permettant de désigner des objectifs à des frappes aériennes. Jawbreaker contacta certains chefs Talibans pour tenter d'obtenir des ralliements et la libération de huit humanitaires de Shelter Now International prisonniers des Talibans. Les équipes de la CIA n'étaient pas équipées de radios permettant de communiquer avec l'aviation ni de désignateurs lasers, en conséquence le guidage de l'appui aérien rapproché échut aux forces spéciales.
Au cours du retrait de l'armée talibane en , les équipes de la CIA fouillèrent les camps d'Al-Qaïda et interrogèrent les prisonniers faits par l'Alliance du Nord. Johnny Micheal « Mike » Spann, un agent de l'équipe envoyée auprès de Abdul Rachid Dostom, fut tué lorsque les prisonniers qu'il interrogeait se mutinèrent à la prison de Qala-e-Jangi le . Début , une équipe de la CIA fit prisonniers les « numéros » 2 et 3 des services de renseignement des Talibans à Ghazni. Le , la ville de Kandahar tomba, marquant la fin de gouvernement des Talibans. À ce moment, les États-Unis n'avaient engagé au sol que quelques centaines de soldats, et environ 110 agents de la CIA. Jawbreaker chercha la localisation de ben Laden, et lorsqu'elle eut plusieurs renseignements le situant vers Jalalabad, elle envoya une équipe dans la région, démarrant la bataille de Tora Bora. La CIA contribua également à l'opération Anaconda en Afghanistan par l'acquisition de renseignement et en entraînant avec les Special Forces les forces militaires afghanes[61],[62],[63],[note 4].
Onze agents de la CIA sont officiellement morts durant la guerre d'Afghanistan entre 2001 et 2009 dont sept le lors de l'attentat-suicide de la base de Chapman[64],[65],[note 5]. En juillet 2010, les autorités américaines font état de 22 employés de la CIA dont 8 contractuels privés tués dans la guerre contre le terrorisme[66].
La CIA a également en Irak opéré peu avant le début du conflit en 2003, créant le réseau DBROCKSTARS.
Le , lors d'audiences devant des comités du Congrès des États-Unis, Leon Panetta, directeur en poste de la CIA, a accusé Dick Cheney d'avoir ordonné directement aux responsables de la CIA de cacher au Congrès des informations sur un programme antiterroriste pendant huit ans[67],[68],[69].
Le vers 4 h du matin (heure française), Oussama Ben Laden est tué dans la ville d'Abbottabad au Pakistan, par un groupe de SEAL sous l'autorité et le commandement direct de la CIA. Le raid américain aurait été suivi en direct au siège de la CIA par le directeur Leon Panetta et quelques-uns de ses hauts responsables[70].
En ce qui concerne la Colombie - pays dans lequel opérait plusieurs guérillas paysannes marxistes combattues par le gouvernement américain - l’organisation Human Rights Watch affirme dans un rapport daté de 1996 que la CIA et le ministère de la Défense américain ont contribué à la réorganisation « des systèmes de renseignement pour aboutir à la création de réseaux de surveillance identifiant et assassinant les civils suspectés d’aider les guérillas ». Carlos Castaño, le commandant des Autodéfenses Unies de Colombie, (paramilitaires d’extrême droite responsables d'activités de contre-insurrection) assure que les États-Unis ont « toléré » son organisation, pourtant officiellement classée terroriste[71].
Centres de détention clandestins
Le journal The Washington Post révèle l'existence d'un réseau mondial de centres de détention clandestins (black sites) géré par la CIA[72]. Le quotidien précise que de telles prisons se trouveraient entre autres en Afghanistan et dans des pays d'Europe de l'Est ; ces centres de détention ont été situés à l'étranger en raison de leur caractère illégal, les détenus étant des « détenus fantômes » victimes de disparition forcée.
La CIA a été responsable de centres de détention dans plusieurs pays européens, en Roumanie, au Kosovo, en Macédoine, en Bulgarie et en Ukraine[73], dont l'existence a été confirmée par le rapporteur du Conseil de l'Europe Dick Marty.
Le président George W. Bush a reconnu le pour la première fois l'existence de prisons secrètes de la CIA hors du territoire américain, dans lequel il reconnaît implicitement l'usage de la torture[74] :
The most important source of information on where the terrorists are hiding and what they are planning is the terrorists themselves.
« La source d'information la plus importante sur les endroits où les terroristes se cachent et sur ce qu'ils préparent sont les terroristes eux-mêmes. »
En , le no 3 de la CIA, Kyle Foggo, est inculpé de corruption : il avait notamment favorisé des entreprises amies, appartenant à Brent R. Wilkes et à Mitchell Wade, dans la construction des centres clandestins de détention. Il écopera de trois ans de prison.
Le président Barack Obama, arrivé au pouvoir en , a annoncé la fermeture du centre de détention de Guantanamo d'ici un an, et que les États-Unis respecteront désormais la convention de Genève dans leur lutte contre le terrorisme[75]. En , le nouveau directeur de la CIA Leon Panetta a rompu les contrats avec les psychologues de la CIA Mitchell, Jensen et associés, qui avaient adapté des techniques du SERE aux interrogatoires musclés de la CIA, utilisant en particulier le waterboarding, considéré comme technique de torture[76] par Panetta[77] et Eric Holder, ministre de la Justice de l'administration Obama[78].
Préoccupations majeures en 2009
Avec l'arrivée de l'administration Obama, Michael Hayden, directeur sortant, a écrit une liste de préoccupations par ordre d'importance pour la CIA en 2009[79] :
- Al-Qaïda et ses franchises restent le danger numéro un pour les États-Unis.
- La lutte contre les narcotrafiquants au Mexique.
- Le programme d'armes de destruction massive en Iran.
- Les approches de plus en plus divergentes entre l'Europe et les États-Unis concernant la « guerre contre le terrorisme ».
- L'instabilité provoquée par le faible prix du pétrole sur des États producteurs comme le Venezuela et l'Iran.
- La situation au Pakistan, qualifié de « pays ami », qui est confronté à des difficultés internes très importantes.
- L'Afghanistan et la traque de Ben Laden (effectué).
- La Corée du Nord et son arsenal nucléaire.
- La République populaire de Chine et sa réaction face à la crise économique de 2008-2009.
- Le Proche-Orient qui reste une zone de tension extrêmement importante.
Opérations à l'étranger
Opérations de renseignement
- Opération PBJointly ou opération Gold : un tunnel creusé à partir de Berlin-Ouest pour mettre sur écoute des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est[80] ;
- Projet Aquatone : programme de l'avion Lockheed U-2 ;
- Projet Coldfeet : fouille d'une base arctique soviétique abandonnée en 1962[81] ;
- Projet Corona : premiers satellites espions de la série Corona ;
- Projet Jennifer : tentative de récupération en 1974 d'un sous-marin soviétique qui avait coulé près d'Hawaï ;
- Projet Oxcart : programme de l'avion Lockheed A-12.
- Opération Rubicon : 120 gouvernements à travers le monde s'en sont remis à l'entreprise suisse Crypto AG pour assurer la confidentialité des communications de leurs espions, militaires et diplomates. Propriété de la CIA et des renseignements ouest-allemands, l'entreprise a permis à ces deux services de déchiffrer les messages codés entre les années 1960 et 2010. L'Union soviétique et la Chine, méfiantes, n'ont jamais compté parmi les clients de Crypto. La CIA a cependant pu prendre connaissance d'une partie de leurs échanges grâce à des pays tiers munis d'appareils trafiqués. La CIA estime avoir pu lire 80 à 90 % des messages codés iraniens envoyés à la fin des années 1980. Elle a également pu espionner les communications égyptiennes lors des négociations de Camp David en 1978, les messages argentins pendant la guerre des Malouines en 1982, ou encore collecter des informations décisives lors de l'invasion du Panama en 1989[82].
Actions politiques
La CIA a influencé parfois de façon décisive l'histoire politique des États dans lesquels elle est intervenue au nom des intérêts des États-Unis. Elle a créé ou soutenu plusieurs mouvements insurrectionnels, qu'ils soient armés ou non (particulièrement en Amérique latine, dans le monde arabe ou en Asie).
Parmi les opérations connues :
- Manipulation des élections dans l'Italie et l'Allemagne des années 1940 (post-Seconde guerre mondiale) et 1950[83].
- Le soutien aux partisans du chah d'Iran pour le renversement du premier ministre Mohammad Mossadegh, en Iran en 1953 via l'opération Ajax.
- En 1954, au Guatemala, renversement du président Jacobo Arbenz via l'opération PBSuccess - bien que les rebelles organisés par les États-Unis soient indigents, le pouvoir craint une intervention militaire directe et le président préfère démissionner, ce qui débouche sur la mise en place du dictateur Carlos Castillo Armas.
- En 1961, dans le cadre de l'opération menée contre Fidel Castro à Cuba, entraînement des exilés cubains anti-castristes pour le débarquement de la baie des Cochons.
- L'opération Mongoose en 1961-1962 (autres projets pour renverser Fidel Castro).
- Au Laos, de 1962 à 1975, organisation d'une armée laotienne, connue sous le nom « d'Armée secrète ».
- Programme Phoenix durant la guerre du Viêt Nam.
- Le coup d'État du maréchal Lon Nol au Cambodge le pour renverser le roi Norodom Sihanouk pourrait avoir été appuyé par des agents de la CIA. (Implication non prouvée).
- Souvent allégué à la CIA, le soutien au coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili renversant Salvador Allende est réfuté par la commission parlementaire Church qui conclut à l'absence d'implication directe. En revanche, il existait des plans contre Allende en 1970 qui échouent dans leurs premiers stades.
- La lutte contre l'Union soviétique en Afghanistan dans les années 1980, alliée à l'Inter-Services Intelligence (services secrets pakistanais) et aux services saoudiens, formant des moudjahidins.
- Aide à l'Irak durant la guerre Iran-Irak. L'Iran est également aidé dans le cadre de l'affaire Iran-Contra.
- Soutien à la guérilla des Contras au Nicaragua et minage des ports du pays[84]. La CIA permit également aux Contras de se livrer au trafic de drogue en direction des États-Unis[85].
- Arrêt du programme de recherche clandestin d'armement nucléaire de Taïwan en décembre 1987[86].
- En 1989, la CIA, en coordination avec la DGSE et le Secret Intelligence Service, réussit à exfiltrer plusieurs centaines de dissidents politiques chinois visés par la répression après les manifestations de la place Tian'anmen (opération Yellow Bird ordonnée par George H. W. Bush[87]).
- Depuis les années 1990, elle est soupçonnée de pratiquer l'extraordinary rendition, pratique consistant à enlever une personne et à l'envoyer en secret dans un pays où la torture est pratiquée pour qu'elle y soit interrogée. L'Italie a pour la première fois engagé des poursuites en justice contre ces actions en 2005[88], à la suite de l'enlèvement d'un Égyptien à Milan.
Actions culturelles
- Radio Free Europe et Radio Free Asia, des radios à destination du bloc communiste, furent en partie financées par la CIA jusqu'en 1971.
- Le Congrès pour la liberté de la culture fut un organe culturel financé secrètement par la CIA basé à Paris. La CIA a exercé dans les années 1950 et 1960 en Europe une influence culturelle occulte par l'intermédiaire de ce Congrès. Elle a financé et soutenu secrètement des revues culturelles comme Preuves en France, Monat en Allemagne où écrivait Heinrich Böll, Encounter au Royaume-Uni et des personnalités comme Heinrich Böll, Raymond Aron, ou l'écrivain italien Ignazio Silone, et soutenu l'art abstrait et informel. Des personnalités comme Alberto Moravia et Pablo Neruda furent visés par des campagnes de calomnie orchestrées par la CIA par l'intermédiaire d'intellectuels comme René Tavernier.[réf. nécessaire] La CIA a cherché à réduire l'influence du marxisme parmi les intellectuels et les journalistes européens[89]. Le scandale éclate en 1967 : le financement de la CIA devient public bien que la grande presse soit discrète sur le sujet. La revue Monat est ensuite vendue au journal Die Zeit.
- La CIA a soutenu l'expressionnisme abstrait[90].
Directeurs
Le directeur (Director of Central Intelligence, DCI) dirige la CIA et toute la communauté du renseignement.
- - : Sidney W. Souers ;
- - : Hoyt S. Vandenberg ;
- - : Roscoe Henry Hillenkoetter ;
- - : Walter B. Smith ;
- - : Allen Dulles ;
- - : John McCone ;
- - : William F. Raborn ;
- - : Richard Helms ;
- - : James Schlesinger (par intérim) ;
- - : William Colby ;
- - : George H. W. Bush ;
- - : Stansfield Turner ;
- - : William Casey ;
- - : William H. Webster ;
- - : Richard Kerr (par intérim) ;
- - : Robert Gates ;
- - : James Woolsey ;
- - : John M. Deutch ;
- - (a démissionné le ) : George Tenet ;
- - : John E. McLaughlin (par intérim) ;
- - : Porter Goss.
À partir d', conformément à l'Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act de 2004, le poste de directeur est remplacé par ceux de directeur de la CIA (Director of the Central Intelligence Agency) et de directeur du renseignement national (Director of National Intelligence, DNI, directeur de la communauté du renseignement).
- - : Porter Goss ;
- - : général Michael Hayden ;
- - : Leon Panetta ;
- - : Michael Morell (par intérim) ;
- - : général David Petraeus ;
- - : Michael Morell (par intérim) ;
- - : John O. Brennan ;
- - : Meroe Park (par intérim) ;
- - : Mike Pompeo ;
- - : Gina Haspel ;
- - : David Cohen (par intérim) ;
- depuis le : William Joseph Burns.
Directeurs adjoints
Le directeur adjoint (Deputy Director of Central Intelligence, DDCI) est le sous-directeur de la CIA. Le premier, Kingman Douglass, avait été nommé par le directeur. En avril 1953, le Congrès a amendé le National Security Act pour permettre au président des États-Unis de nommer lui-même le directeur adjoint. L'amendement stipule que le directeur et le directeur adjoint ne peuvent être simultanément des officiers militaires. Avec l'adoption de l'Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act en 2004, cette fonction est supprimée.
- - : Kingman Douglass ;
- - : Edwin Kennedy Wright ;
- - : William Harding Jackson ;
- - : Allen Dulles ;
- - : Lieutenant-général Charles Pearre Cabell (Force aérienne des États-Unis) ;
- - : Marshall S. Carter ;
- - : Richard Helms ;
- - : Rufus Lackland Taylor ;
- - : Robert Everton Cushman, Jr. ;
- - : Vernon Walters ;
- - : Enno Henry Knoche ;
- - : Frank C. Carlucci III ;
- - : Bobby Ray Inman ;
- - : John N. McMahon ;
- - : Robert Gates ;
- - : Richard Kerr ;
- - : William O. Studeman ;
- - : George Tenet ;
- - : John Alexander Gordon ;
- - : John E. McLaughlin.
Le directeur adjoint de la CIA (Deputy Director of the Central Intelligence Agency, DD/CIA) remplace le directeur adjoint de l'agence et a pour mission d'assister le directeur et de le remplacer en cas d'indisponibilité ou par intérim.
- - : vice-amiral Albert M. Calland III ;
- - : Stephen Kappes ;
- - : Michael Morell[91] ;
- - : Avril Haines ;
- - : David S. Cohen ;
- - : Gina Haspel ;
- - : Vaughn Bishop ;
- depuis le : David S. Cohen.
CIA World Factbook
Le CIA World Factbook est une source documentaire sur les pays du monde éditée par la CIA, libre de droits[92].
Dans la fiction
La saga cinématographique Jason Bourne (2002-2016) a pour toile de fond des programmes secrets de la CIA. Elle se base sur les romans de Robert Ludlum.
The Company est une mini-série américaine en trois épisodes, créée par Robert Littell, d'après son roman La Compagnie : le grand roman de la CIA, qui met en scène une histoire fictive de trois espions en pleine Guerre froide.
Notes et références
Notes
- Anciennement désignée comme le CIA, au masculin, par exemple dans les films James Bond contre Dr No ou Le Serpent, ou encore le générique de la série Destination danger.
- Le chiffre de 28 milliards est parfois cité car révélé en 1987 mais il s'agit du budget de toute l'Intelligence Community, dont la part de la CIA à l'époque n'était que d'un milliard.
- Le , Reagan signe un finding autorisant la CIA à soutenir des éléments salvadoriens pour lutter contre l'afflux d'armes du Nicaragua vers les guérillas salvadoriennes. Le , Reagan signe un finding permettant la première assistance secrète aux Contras, destinée à gêner le soutien sandiniste aux guérillas du Salvador. Cette opération secrète est dévoilée par le Washington Post trois mois plus tard. Craignant que les Contras parviennent au pouvoir, le Congrès passe l'amendement Boland le qui interdit une assistance ayant pour but de renverser le gouvernement du Nicaragua. Le , un nouveau finding définit les buts de l’opération comme étant de forcer le Nicaragua à négocier avec ses voisins et empêcher les livraisons d'armes au Salvador. En , des équipes de Latino-Américains employés unilatéralement par la CIA mènent des attaques en vedettes rapides contre les installations pétrolières de ports nicaraguayens. En , le Congrès autorise un financement de 24 millions de dollars pour les Contras. Mais en , il est révélé que la CIA a directement menée une opération de minage de ports du Nicaragua, et le Congrès arrête le financement des Contras. En , la presse révèle un manuel d'entraînement de la CIA fourni aux Contras qui conseillait de « neutraliser » des fonctionnaires sandinistes. En , le Congrès rejette une proposition d'aide non-militaire aux Contras. En , le Congrès autorise une aide limitée de 13 millions de dollars en fourniture de renseignement et de matériel de communications, et une aide non-militaire de 27 millions. En , le Congrès autorise une aide de 100 millions de dollars à partir du mois d'octobre suivant. Pour l'exercice financier 1988, l'autorisation parlementaire n'est accordée que de manière mensuelle et finalement arrêtée après février 1988 (Bob Woodward, C.I.A. Guerres secrètes 1981-1987, p. 126, 192-197, 213-219, 257-261, 313-322, 326-329, 350, 372-381, 383, 455-459, 471-472, 506-507, 554-555. Certains de ces épisodes sont racontés du point de vue de la CIA par Duane Clarridge dans A Spy for all Seasons. (en) Robert M. Gates, From the Shadows, p. 435).
- Gary Schroen a également décrit la mission de Jawbreaker dans le livre First In, et Billy Waugh raconte brièvement deux mois passés en Afghanistan fin 2001 dans son autobiographie Hunting the Jackal. La CIA a également publié un livre intitulé Devotion to Duty en décembre 2010 [lire en ligne].
- Les quatre autres tués sont :
- Johnny Micheal « Mike » Spann, tué le lors de la mutinerie de Qala-e-Jangi
- Helge P. Boes, tué le par une grenade lors d'un accident à l'entraînement
- Christopher Glenn Mueller et William « Chief » Carlson, deux contractors civils tués lors d'une embuscade près de Shkin, le (CIA Remembers Employees Killed in the Line of Duty, 21 mai 2004).
Références
- www.cia.gov, « How many people work for the CIA and what is its budget? » (consulté le ).
- (en) FY 2013 Congressional Budget Justification : Volume I National Intelligence Program Summary, février 2012, [lire en ligne] p. 135, 137.
- (en) « National Security Act of 1947 » [PDF], sur United States Senate Select Committee on Intelligence (consulté le ).
- John Pike, « Central Intelligence Agency », sur Federation of American Scientists, (consulté le ).
- DNI Releases Budget Figure for 2007 National Intelligence Program.
- (en) « Media Conference Call with the Director of National Intelligence Mr. Dennis C. Blair, 2009 National Intelligence Strategy » [PDF], sur http://www.dni.gov, Office of the Director of National Intelligence, (consulté le ).
- (en) Organigramme d'ensemble en 2009 sur le site web de la CIA.
- (en) Elaine Shannon et Douglas Waller, « Spies for the New Disorder », Time, (lire en ligne) ; (en) Timothy J. Burger, « NOCs Hard for the CIA », Time, (lire en ligne).
- (en) Greg Miller, « CIA spy plan for post-9/11 era crumbles », Los Angeles Times, (lire en ligne).
- (en) Loch K. Johnson, « Evaluating “Humint”: The Role of Foreign Agents in U.S. Security », papier présenté à la 50th Annual Convention « Exploring the Past, Anticipating the Future » de l'International Studies Association (ISA), New York, février 2009 [lire en ligne]. Un article du même titre a par la suite été publié : (en) Loch Johnson, « Evaluating “Humint”: The Role of Foreign Agents in U.S. Security », dans Comparative Strategy, vol. 29, no 4, 2010, p. 308-332.
- (en) The Cold War's Last Spy, U.S. News & World Report, Brian Duffy, 26 février 1995 ; (en) Rhodri Jeffreys-Jones, The FBI: a history, Yale University Press, 2007 (ISBN 978-0-300-11914-5), p. 146.
- (en) Massimo Calabresi, « Business Travel : When The CIA Calls », Time, (lire en ligne) ; Steve Coll, Ghost Wars, p. 314.
- « Business Travel: When The CIA Calls ». Auparavant, ces deux rôles étaient séparés : le débriefing d'Américains était géré par le Domestic Contact Service (DCS) (dossier des « Family Jewels » p. 451, 536) renommé successivement Domestic Contact Division (DCD) et National Collection Division (NCD), tandis que le recrutement d'étrangers sur le territoire était conduit par une autre division qui porta les noms de Domestic Operations Division (DOD) puis Foreign Resources Division (FRD) ((en) Loch K. Johnson, America’s Secret Power : The CIA in a Democratic Society, New York, Oxford University Press, , 344 p. (ISBN 0-19-505490-3), p. 162-164).
- Milton Bearden et James Risen, CIA-KGB : le dernier combat, p. 83.
- Steve Coll, Ghost Wars, p. 314.
- James Risen, État de guerre, p. 118.
- Les commandos paramilitaires de la CIA restent clandestins.
- George Bush Center for Intelligence, consulté le 3 avril 2010.
- (en) Camp Peary par Sourcewatch.
- Jacques Baud, Encyclopédie du renseignement et des services secrets, Paris, éditions Lavauzelle, (1re éd. 1997), 598 p. (ISBN 2-7025-0427-2), p. 6.
- Article de The Economist, On top of everything else, not very good at its job, Books and art, p. 68, 18/08/2007 ; critique du livre Des cendres en héritage de Tim Weiner.
- Weiner Tim, Des cendres en héritages: l'histoire de la CIA, Paris, Edition Perrin, , 817 p. (ISBN 978-2-262-03510-5)
- Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 31
- (fr) La loi sur la délégation parlementaire au renseignement en France n'a été adopté que le 25 septembre 2007.
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- CIA - Guerres secrètes (reportage), Arte, 2003, http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/CIA/387266.html.
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Voir aussi
Articles connexes
- Alliance Base, cellule antiterroriste commune à la CIA et aux services secrets français
- Chef de poste (renseignement)
- Intelligence Community
- Memorial Wall de la CIA
- Kryptos, sculpture dans le siège de la CIA
- Gestion de la perception
- Opérations soutenues par la Central Intelligence Agency
- Personnalités de la Central Intelligence Agency
- Rapport de la commission du renseignement du Sénat sur la torture de la CIA
- Timber Sycamore
- Vault 7
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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- Mark Zepezauer, Les Sales Coups de la CIA, L'esprit frappeur, 144 pages, 2002. (ISBN 2-84405-187-1)
Dans la fiction cinématographique
- Le Serpent (1973), avec Yul Brynner, Henry Fonda, Dirk Bogarde et Philippe Noiret.
- Mission impossible (1996), avec Tom Cruise, Jean Reno et Emmanuelle Béart. Une scène du film montre la pénétration du bâtiment et le piratage d'un ordinateur de type tour d'ivoire, c'est-à-dire dépourvu de toute connexion informatique vers l'extérieur.
- The Company, mini-série de 2007, réalisée par Mikael Salomon d'après le livre La Compagnie : le grand roman de la CIA de Robert Littell.
- Homeland, série de 2011, créée par Howard Gordon et Alex Gansa.
Documentaires
- CIA, guerres secrètes - 1947-1977, opérations clandestines (2003) de William Karel.
- CIA, guerres secrètes - 1977-1989, la fin des illusions (2003) de William Karel.
- CIA, guerres secrètes - 1989-2003, D'une guerre à l'autre (2003) de William Karel.
- CIA : opération Laos (2008) de Marc Eberle.
Liens externes
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