Carlos Castillo Armas

Carlos Castillo Armas, né le à Santa Lucía Cotzumalguapa et mort le à Guatemala, est un militaire guatémaltèque, président du Guatemala du , à la suite d'un coup d'État, jusqu'à son assassinat en 1957.

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Carlos Castillo Armas
Fonctions
27e président de la République du Guatemala

(2 ans, 10 mois et 25 jours)
Vice-président Miguel Ortiz Passarelli
Luis Arturo González López
Prédécesseur Elfego Hernán Monzón Aguirre
Successeur Luis Arturo González López
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Santa Lucía Cotzumalguapa
Date de décès
Lieu de décès Guatemala
Nationalité Guatémaltèque

Présidents de la République du Guatemala

Son régime autoritaire était étroitement allié aux États-Unis.

Biographie

Carrière et coup d'État

Castillo Armas fait ses études militaires à l'académie militaire du Guatemala, il devient un protégé du colonel Francisco Javier Arana. Castillo Armas et Arana sont alors des opposants au gouvernement de Juan José Arévalo ; après le coup d'État manqué d'Arana en 1949, Castillo Armas s'exile au Honduras.

L'opération PBSUCCESS organisée par la CIA le place à la tête d'une petite armée de rebelles qui lance son offensive contre le gouvernement de Jacobo Arbenz Guzman le . Mais l'échec des rebelles est rapide, trop lents et non soutenus par la population, ils sont mis en déroute. Seulement, la peur d'une intervention directe des États-Unis, conduit à la démission du président Arbenz le 27 juin.

Élection et présidence

Une série de juntes militaires ont brièvement dirigé le pays jusqu'à ce que Castillo Armas prenne la tête du pouvoir. Il le consolide en octobre 1954 lors d'une élection dans laquelle il était le seul candidat, les autres partis ayant été écartés. Il gagne alors officiellement 99% des suffrages. Son parti, le Movimiento de Liberacion Nacional (MLN), est une coalition de politiciens municipaux, de bureaucrates, de planteurs de café et de militaires : tous opposés aux réformes agraires de la révolution guatémaltèque.

Inquiet de ne pas avoir le soutien de la population, Castillo Armas tente de faire emprisonner les dissidents et les qualifie de communistes. Il crée un comité de défense contre le communisme, doté de forts pouvoirs d'arrestation, de détention et d'expulsion. Un adulte sur 10 figure alors sur la liste des communistes présumés de ce comité. Tous les partis politiques, syndicats et organisations paysannes sont interdits. Le chef des forces de sécurité, José Bernabé Linares, était le chef de la police secrète du dictateur Jorge Ubico, président du pays de 1931 à 1944. Il avait la réputation de torturer ses prisonniers avec des bains d'électrochocs et était très impopulaire. Le régime s'apparente alors à une dictature.

Castillo Armas a également supprimé le droit de vote de tous les analphabètes, qui constituaient les deux tiers de la population du pays, et a annulé la constitution de 1945. Ce changement dans le corps électoral l'aida grandement pour les élections en évinçant une partie des paysans du vote.

Suppression de la réforme agraire

La réforme agraire instaurée par Jacobo Árbenz Guzmán (décret 900) est abrogée sous prétexte d'inconstitutionnalité. La compagnie américaine United Fruit Company récupère alors non seulement les terres dont elle avait été expropriée mais également des dizaines de milliers d'hectares de terres en friche qui avaient été distribués aux paysans[1]. Des milliers de paysans qui tentaient de rester sur les terres qu’ils avaient reçues d’Arbenz furent arrêtés par la police guatémaltèque. Certains paysans ont été arrêtés sous prétexte qu'ils étaient communistes, bien que très peu d'entre eux l'aient été. Les décrets de Castillo Armas autorisaient les propriétaires fonciers à demander la restitution des terres saisies "illégalement" après ces arrestations.

Le Parti communiste guatémaltèque commença à se rétablir dans la clandestinité et s'imposa dans l'opposition malgré l'anticommunisme du régime.

Le 26 juillet 1957, Castillo Armas fut abattu par balle par un sympathisant de gauche dans le palais présidentiel. L’assassin, Romeo Vásquez Sánchez, était membre de la garde présidentielle. On ne sait pas s'il a agi individuellement ou s'il faisait partie d'un complot plus vaste.

Surnom

Il portait le surnom péjoratif de Cara de hacha (Face de hache).

Notes et références

  1. Pierre Kalfon, « Ernesto Guevara, une légende du siècle », Points, , p. 147

Voir aussi

Références et ouvrages

  • Stephen Kinzer, Stephen Schlesinger, Bitter Fruit, David Rockefeller Center for Latin American Studies, 2005
  • Ernesto "che" Guevara de la Serna, Second voyage à travers l'Amérique latine (écrit personnel)

Liens externes

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