Endiguement
L'endiguement (en anglais : containment) est la stratégie de politique étrangère adoptée par les États-Unis après-guerre. L'endiguement visait à stopper l'extension de la zone d'influence soviétique au-delà de ses limites atteintes en mars 1947 et à contrer les États susceptibles d'adopter le communisme.
Synonyme de « Endiguement » : Doctrine Truman.
Origine
Le père de cette doctrine est George F. Kennan, qui l'explicita le dans le « Long Télégramme » à destination du secrétaire d'État James F. Byrnes.
Avec le discours de Fulton dans lequel Winston Churchill intime aux démocraties de réagir contre l'expansionnisme soviétique, ou encore l'affaire Igor Gouzenko au Canada, l'endiguement marque le début de la guerre froide.
Actions
Le soutien aux États est financier, avec notamment le Plan Marshall, mais aussi militaire avec la création de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN). Cette stratégie est selon les termes américains destinée à soutenir les « peuples libres ».
L'endiguement est une partie importante de la Doctrine Truman, qui vise à intervenir activement dans le soutien à des régimes politiques étrangers en vue de combattre le communisme.
En 1949, la doctrine officielle du département d'État est que les États-Unis s'opposent au changement par la force mais pas au changement en tant que tel, et qu'ainsi l'OTAN sert des principes et non des territoires[1].
Les États-Unis n'empêchent pas la victoire communiste en République de Chine, ils vont pourtant intervenir en Corée, ce qui prend par surprise les communistes. Ceux-ci avaient en effet prévu une inaction américaine pour la Corée comme l'analyse Henry Kissinger[2].
Critiques
La doctrine de l'endiguement est critiquée aussi bien par les partisans d'une confrontation ferme, comme Churchill, que par les partisans d'un apaisement avec l'URSS.
Pour le journaliste Walter Lippmann, l'endiguement offre la possibilité à l'Union soviétique de décider des points de conflits avec les États-Unis et donc un avantage stratégique. De plus un engagement d'une telle ampleur conduirait les États-Unis à s'engager auprès de pays dont ils ne partagent pas les valeurs et ce jusqu'à l'autre bout du monde. Cette critique annonce la crise morale que constituera la guerre du Viêt Nam.
Notes et références
- Voir Diplomacy de Henry Kissinger, vo p.458-460, notamment « The Atlantic Alliance upheld principle, it was said […], not territory; it did not resist change, only the use of force to bring about change » (« L’Alliance Atlantique soutenait des principes, était-il dit […], pas des territoires ; elle ne s’opposait pas au changement, seulement à l’usage de la force pour amener le changement »).
- Voir Diplomacy de Henry Kissinger, vo p.475, notamment « The communists, analyzing the region in terms of American interests, did not find it plausible that America would resist at the tip of a peninsula when it had conceded most of the mainland of Asia to the Communists; while America, perceiving the challenge in terms of principle, was less concerned with Korea's geopolitical significance […] than with the symbolism of permitting communist agression to go unopposed. » (« Aux communistes, analysant la région à l’aune des intérêts américains, il ne parut pas plausible que l’Amérique opposerait une résistance au bout d’une péninsule dès lors qu’elle avait concédé la majeure partie de l’Asie continentale aux communistes ; tandis que l’Amérique, percevant le défi en fonction des principes, était moins préoccupée par l’importance géopolitique de la Corée […] que par le symbolisme que représentait le fait de laisser une agression communiste sans opposition. »).
Annexes
Liens externes
- Raymond Aron, En Quête d'une Philosophie de la Politique Étrangère, Revue française de sciences politiques, 1953, p. 69 et s, en ligne sur persée.fr
Articles connexes
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