Assassinat de John F. Kennedy

L’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, trente-cinquième président des États-Unis, a lieu le vendredi à Dallas (Texas) à 12 h 30 CST, soit 18 h 30 UTC. Le cortège présidentiel traverse à vitesse réduite le centre de la ville. Lorsque la voiture présidentielle, décapotée, passe sur Dealey Plaza, John F. Kennedy est mortellement blessé par des tirs d'armes à feu. Une heure et demie après la fusillade, un homme, Lee Harvey Oswald, est arrêté dans un cinéma pour avoir tué un policier, J. D. Tippit. Identifié comme un des employés du dépôt de livres, bâtiment d'où on a tiré sur le cortège selon des témoins, et au cinquième étage duquel on a retrouvé un fusil à lunette lui appartenant, il est considéré par la police de Dallas comme le principal suspect de l'assassinat du président. Deux jours après, lors de son transfert à la prison de Dallas, il est à son tour assassiné par Jack Ruby, un propriétaire de boîte de nuit.

Assassinat de John F. Kennedy
John F. Kennedy saluant la foule depuis
sa décapotable Lincoln Continental à Dallas. Photo prise quelques minutes avant son assassinat.
Date
Lieu Dallas (Texas)
Chronologie
12 h 30 Des coups de feu retentissent sur la Dealey Plaza.
12 h 35 La Lincoln Continental présidentielle arrive au Parkland Memorial Hospital.
12 h 48 L'attentat est officiellement confirmé.
13 h Les médecins prononcent la mort de Kennedy.
13 h 33 Annonce officielle du décès de J. F. Kennedy.
vers 14 h Arrestation de Lee Harvey Oswald.
Lee Harvey Oswald est abattu par Jack Ruby.
Obsèques du président.
Installation de la Commission Warren.

Afin de dissiper les doutes et interrogations concernant un complot d'assassinat, le nouveau président Lyndon B. Johnson nomme une commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les faits. Les conclusions de la commission Warren, établissant la seule culpabilité d'Oswald dans l'assassinat, n'empêchent pas les contestations et critiques qui se focalisent sur la non prise en compte de témoignages et de pièces du dossier, ainsi que sur la théorie de la balle unique, selon laquelle une seule balle aurait causé trois blessures en traversant les corps de Kennedy et du gouverneur texan John Bowden Connally.

Les conclusions officielles sont également remises en cause lors de l'enquête du procureur Jim Garrison, aboutissant à un procès retentissant mettant en accusation l'homme d'affaires Clay Shaw pour conspiration d'assassinat. En 1976, une seconde commission d’enquête, le House Select Committee on Assassinations, est chargée de réexaminer les pièces et éléments sur l'assassinat de John Kennedy. Tout en confirmant l'essentiel des conclusions du rapport Warren, elle conclut cependant à la présence d'un second tireur, et par conséquent à la probabilité d'un complot.

L'assassinat du président Kennedy suscite un nombre important d'ouvrages soutenant soit les conclusions du rapport de la commission Warren, soit l'hypothèse de plusieurs tireurs, et est l'objet de plusieurs romans et films (dont le plus célèbre est JFK d'Oliver Stone, fondé en grande partie sur l'enquête de Jim Garrison).

Contexte

Élection et popularité

John Fitzgerald Kennedy, né en 1917, accède à la présidence des États-Unis en 1960, en réussissant tout d'abord à s'imposer face aux ténors du Parti démocrate, tels que les sénateurs Hubert H. Humphrey, Lyndon B. Johnson[note 1] et Adlai Stevenson, puis en battant de justesse le candidat républicain, Richard Nixon.

Malgré cette victoire à l'arraché (à propos de laquelle un rapport du FBI de fait état d'un soutien financier du candidat démocrate par des membres de la mafia de Chicago dont Joe Fischetti, un associé de Sam Giancana[1]), Kennedy devient rapidement un président très populaire quoique controversé.

Sa popularité est due à sa jeunesse, sa maîtrise des médias, son dynamisme (il crée notamment le concept de Nouvelle Frontière qui donne un objectif aux États-Unis d'Amérique : envoyer un Américain sur la Lune) et les espoirs de paix qu'il semble incarner dans les temps troublés de la guerre froide. Le couple qu'il forme avec son épouse Jackie, ainsi que son approche simple et directe, achèvent de faire de Kennedy l'incarnation des espoirs d'une génération qui veut sortir de la guerre froide.

Critiques sur sa politique intérieure et extérieure

Sa politique, aussi bien étrangère qu'intérieure est perçue par les conservateurs comme « molle » à l'égard du communisme. Pourtant, entré en fonction en , Kennedy lance en mars un important programme d’armement et se déclare prêt à s'opposer à la progression du communisme. En novembre 1961, les États-Unis déploient d'ailleurs en Europe 45 missiles Jupiter dont la portée permet d'atteindre le territoire soviétique (15 en Turquie et 30 en Italie).

Lorsque Kennedy accepte l'exécution d'un plan d'invasion de Cuba préparé par la CIA, l'opération, connue sous le nom de son lieu de débarquement, la baie des Cochons, est un fiasco retentissant qui entraîne le limogeage d'Allen Dulles, directeur de la CIA, qui, avec l les exilés cubains, ont payé le prix fort de cette opération. La droite américaine rend Kennedy directement responsable de cet échec, pour avoir refusé un soutien aérien à l'opération. Au cours des mois qui suivent, l'administration Kennedy aurait tenté à plusieurs reprises de faire assassiner Fidel Castro[réf. souhaitée].

En août 1961, alors que commence la construction du mur de Berlin, et bien que cet acte soit contraire aux accords entre les grandes puissances, Kennedy ne réagit pas autrement que par des discours, même si le fameux « Ich bin ein Berliner », prononcé lors d'une visite dans la ville, marque les esprits.

Fin octobre 1962, la crise des missiles de Cuba est l'occasion, pour le jeune président, de montrer qu'il peut résister fermement à l'Union soviétique. Les conservateurs lui reprochent néanmoins son incompétence et le fait qu'il concède le démantèlement des missiles installés en Turquie.

Au Viêt Nam, considéré comme un point chaud de la lutte contre l'avancée du communisme, la politique de Kennedy semble contradictoire, puisque d'une part il permet le renversement de Ngô Đình Diệm, hostile à l'intervention directe des États-Unis, par une clique de généraux corrompus, alors que d'autre part il semble envisager la possibilité d'évacuer les conseillers militaires de l'armée en 1964.

Sur le plan intérieur, le point le plus novateur de la politique de l'administration Kennedy est le processus de déségrégation raciale. En septembre 1961, des agents fédéraux sont mandatés pour permettre l'inscription d'un étudiant noir à l'université d'État du Mississippi et le président se prononce en faveur des droits civiques des Afro-Américains.

Lorsqu'en novembre 1963, Kennedy entame sa campagne en vue de sa réélection par un voyage au Texas. Il est un président très populaire, dont la politique est durement contestée par la droite réactionnaire et que certains représentants considèrent comme un traître[note 2]. Il compte des ennemis farouches d'un bord à l'autre de l'échiquier politique, de Castro (dont il a ordonné à la CIA de se débarrasser) aux Cubains anti-castristes et à la CIA, qui ne lui pardonnent pas l'épisode de la baie des Cochons, en passant par la mafia qui commence à souffrir des coups de boutoir du département de Justice sous les ordres de l'Attorney General, son frère Robert Kennedy, sans oublier tout ce que les États-Unis comptent d'éléments d'extrême-droite comme la John Birch Society[note 3].

Dallas

Affiche de propagande accusant Kennedy de trahison.

En 1963, Dallas est un bastion de la droite radicale américaine, qui hait profondément Kennedy pour sa mollesse apparente contre les communistes intérieurs et extérieurs ainsi que pour sa position sur les droits civiques[2],[note 4]. Les magnats locaux sont opposés à ses positions sur la redistribution et l'intervention étatique dans l'économie[3],[4].

Le , Adlai Stevenson, ambassadeur auprès de l'O.N.U., est pris à partie par des extrémistes, recevant des crachats et même un coup de pancarte d'une manifestante. Des chants haineux sont également récités[3],[5],[6],[7],[note 5]. Cet incident l'incite à conseiller à Kennedy d'annuler son voyage[8]. D'autres observateurs, également au fait du climat régnant à Dallas, envoient le même avertissement, tels que Billy Graham, Ralph Yarborough et William Fulbright. Cependant, le président ne veut pas passer pour un lâche[4],[3],[9].

Le jour même de la visite de Kennedy, des affiches l'accusant de trahison sont collées dans Dallas[10] et le Dallas Morning News publie un article, bordé de noir, critiquant violemment la politique de Kennedy[11],[3].

Faits

Voyage à Dallas

Le président Kennedy choisit de visiter Dallas le dans le cadre d’une tournée électorale de deux jours au Texas, État du Sud qui lui résiste. Le motif de cette tournée est la levée des fonds pour la campagne présidentielle démocrate et la préparation de sa réélection lors du scrutin de 1964. Le 21 novembre à 10 heures 45, le président accompagné de son épouse, Jacqueline (en dépit de son état dépressif consécutif de la mort de son fils Patrick le 9 août 1963[12], John Fitzgerald ayant réclamé la présence de son épouse dont la popularité doit l'aider à rallier cet État important) quittent la Maison-Blanche à bord de l'hélicoptère Marine One pour se rendre à la base aérienne Andrews Air Force Base d'où ils embarquent dans l'avion présidentiel Air Force One qui les emmène à San Antonio.

Le président John Kennedy prenant un bain de foule le matin du 22 novembre 1963 à Forth Worth.

Le président défile dans la ville puis se rend dans le comté de Brooks pour y inaugurer une base américaine de médecine aéronautique. Enfin, il prononce un discours au Rice Stadium de Houston, le couple passant la nuit à l'Hotel Texas. Dès sa sortie de cet hôtel de Fort Worth le matin du 22 novembre, Kennedy prend un bain de foule puis embarque dans Air Force One à destination de Dallas. À 11 h 33 sur l'aérodrome Dallas Love Field, le couple Kennedy apparaît en haut de la passerelle[13].

Arrivée à l'aéroport de Dallas du couple présidentiel. Jackie, en recevant de l'épouse du maire de Dallas Earle Cabell (en) un bouquet de roses rouges assorti à son tailleur, verra rétrospectivement dans cette gerbe rouge un signe prémonitoire, car elle avait été accueillie les trois fois précédentes au Texas par des roses jaunes symboles de cet État[14].

Le cortège présidentiel de Dallas, parti à 11 h 55 de l'aérodrome, doit traverser la ville et amener le président au Dallas Market Center (en) pour un déjeuner. La voiture est une Lincoln Continental décapotable de 1961[15]. Dans la voiture du président, outre lui et son épouse Jacqueline Kennedy dans son tailleur rose poudré, ont pris place le gouverneur du Texas, John Connally et son épouse Nellie, ainsi que deux agents du Secret Service (département chargé de la sécurité présidentielle), Roy Kellerman et Bill Greer (conducteur)[16].

La ville de Dallas est considérée comme une destination relativement risquée car peu acquise aux idées de Kennedy[17] : elle est l'une des plus grandes villes du Texas, un État où la ségrégation raciale était appréciée jusqu'à ce que Kennedy y mette fin en 1962 ; le Texas faisait partie des États confédérés ayant combattu lors de la guerre de Sécession pour le maintien de l'esclavage ; c'est pourquoi le voyage du président Kennedy est important et symbolique.

Il s'agit de montrer après les émeutes qu'il reste le président aussi bien du Nord que du Sud ; Kennedy sait le voyage risqué, et se demande plusieurs fois s'il faut vraiment le faire[réf. nécessaire]. Son épouse Jackie l'en persuade : le Texas est certes un État sudiste hostile aux Kennedy, mais passe pour moins réactionnaire que les États du Sud situés à l'est du Mississippi (l'Alabama, par exemple), et l'un de ses deux sénateurs n'est autre que le vice-président Lyndon B. Johnson. Ainsi, Kennedy, malgré quelques doutes, peut être rassuré. Caractéristique de cette atmosphère chargée, un journal local publie, le jour du déplacement de Kennedy, un encart critiquant le président avec une grande violence[18], et Adlai Stevenson, ambassadeur des États-Unis aux Nations-Unies a été agressé lors d’une manifestation au début du mois.

C'est pourtant une ville amicale que le cortège présidentiel traverse, acclamé par une foule enthousiaste, avec très peu de manifestations hostiles. Le président Kennedy, alors en campagne, avait réclamé que sa voiture circule lentement (17,5 km/h au moment de l'assassinat) et soit décapotée (toit en plexiglas transparent amovible de la Lincoln), faisant même arrêter le convoi à deux reprises pour serrer des mains[16].

Assassinat

Dealey Plaza. Itinéraire du cortège.

Vers la fin du trajet, le cortège et la voiture du président Kennedy quittent Main Street et tournent à droite sur Houston Street. Après quelques dizaines de mètres, le véhicule présidentiel négocie un virage serré à gauche sur Elm Street, contournant ainsi Dealey Plaza. À ce moment, Nellie Connally, soulagée comme tous les occupants par l'accueil fait au cortège, fait remarquer au président qu’il ne pourra pas dire que Dallas ne l’aime pas[19].

Elm Street. Le X peint sur la chaussée marque l'endroit où Kennedy a reçu le tir mortel, il est situé à mi-chemin entre un lampadaire (à droite) et l'escalier (non visible sur cette photo) qui descend de la pergola (de profil à gauche).

La voiture qui a fortement décéléré (environ 15 km/h) passe devant le dépôt de livres scolaires (« Texas School Book Depository » ou « TSBD »). Il est 12 h 30. Au devant, à une centaine de mètres se profile le pont de chemin de fer sous lequel passe Elm Street, le Triple Underpass. Dans une des voitures de sécurité, un agent du Secret Service annonce dans un micro que le président arrivera au Trade Mart quelques minutes plus tard[20].

Bill et Gayle Newman, témoins les plus proches, protégeant leurs deux enfants après les coups de feu.

Selon la version officielle de la Commission Warren, trois coups de feu sont alors tirés, le deuxième ou le troisième correspondant à une balle qui heurte le bord du trottoir et dont l'éclat de l'impact blesse un spectateur nommé James Tague[21].

Un coup de feu retentit, qui évoque pour beaucoup un raté de moteur ou l'explosion d'un pétard. Même les agents du Secret Service restent tout d’abord inertes : la photographie numéro 6 prise par Ike Altgens trois secondes avant le tir fatal les montre commençant à peine à réagir. Le président est touché. Beaucoup le voient se tasser légèrement sur son siège et porter les mains à la gorge. Selon la version officielle, une balle l’a frappé dans le haut du dos et est ressortie par la gorge[22]. Le gouverneur Connally, assis juste devant le président, est également touché : une balle l'atteint dans le dos à droite de la clavicule droite, traverse le poumon et fracture une côte en ressortant, transperce son poignet droit (le radius est fracturé) puis termine sa course en pénétrant superficiellement sa cuisse gauche[23]. Selon les conclusions officielles de la Commission Warren (en 1964) et du House Select Committee on Assassinations (en 1979), la même balle aurait traversé les deux hommes. Une fois touché, le gouverneur Connally s'exclame : « Oh ! Non, non, non ! Mon Dieu ! Ils vont tous nous tuer ! »[24].

Selon une étude de neurochirurgie parue en 2017, le corset que le président portait en raison de ses douleurs dorsales, et qui lui enserrait le bas du dos et les hanches, pourrait avoir indirectement contribué à l'irrémédiable gravité des impacts, en le ramenant immédiatement en position assise, et donc en position de plus grande vulnérabilité[25].

Il ne s'est passé que quelques secondes et les agents commencent à réagir. L'agent qui conduit la voiture n'accélère cependant pas immédiatement. Au contraire il se retourne, lâche sans doute l'accélérateur, ce qui a pour conséquence de ralentir la voiture (certains pensent même que le chauffeur a freiné).

Quelques instants après, une deuxième balle atteint le président à la tête, détruisant une bonne partie du cerveau. Les dégâts provoqués sont tels que du sang, des fragments d'os et de la matière cérébrale sont projetés jusqu'à plusieurs mètres de hauteur (des morceaux d'os seront retrouvés par des passants[26]). Connally et son épouse, tassés sur les sièges avant, sont aspergés de sang et de particules.

Blessé grièvement à la poitrine, le gouverneur Connally s'écroule dans les bras de son épouse, tandis que Clinton J. Hill, un des agents du Secret Service qui se trouve sur le marchepied gauche de la voiture suiveuse, se précipite vers la limousine présidentielle. Non sans mal, il réussit à monter sur le capot arrière.

Durant la scène, un tailleur nommé Abraham Zapruder debout sur un muret, l’œil rivé à sa caméra, filme, tétanisé, les événements. Il réalise ainsi ce qui peut être considéré comme le film amateur le plus célèbre de tous les temps, connu depuis sous le nom de film Zapruder[27]. Les images qu’il saisit de l'assassinat durent vingt-six secondes[28] et alimentent encore les polémiques. D'autres films amateurs ont été réalisés sur Dealey Plaza, tous muets comme le film Zapruder : les films d'Orville Nix[29] et de Marie Muchmore (en)[30], en particulier, qui montrent le tir mortel sous une perspective opposée à celui de Zapruder. On peut citer aussi les films de Robert Hughes[31], Charles Bronson[32], Elsie Dorman[33], Tina Towner[34] et Mark Bell[35]. Juste après le Triple Underway, Jack Daniel filme la limousine en train de doubler la voiture de Jesse Curry[36].

La panique s'emparant de la foule, les journalistes photographient ou filment[37] les badauds qui se couchent à terre ou s’enfuient en courant[15]. Les films de Dave Wiegman[38] et de Malcolm Couch[39] sont tournés à ce moment-là.

Selon les estimations, six à neuf secondes se passent entre le premier et le dernier coup de feu[40].

Jackie quitte la banquette et rampe à quatre pattes sur le coffre arrière de la voiture. Dans un premier temps, elle déclare ne pas se souvenir de cet épisode, mais son garde du corps Clinton Hill témoigne par la suite qu'elle est montée sur la plage arrière à la recherche de quelque chose, peut-être dans l'espoir insensé de ramasser les morceaux de cervelle de son mari. Jackie confirmera finalement ce dernier point de vue.[réf. nécessaire] Les images suggèrent plutôt que, sous la panique, elle veut fuir cette scène d'horreur[41]. Le véhicule présidentiel accélère au moment où Clint Hill grimpe sur le coffre arrière, contraignant la première dame à rejoindre sa place. Le cortège fonce alors vers le Parkland Hospital où il arrive à 12 h 35. Un cordon de police est déployé pour faire barrage aux badauds qui accourent. Le président respire encore, mais il est déjà moribond. Le gouverneur Connally, qui est gravement blessé au poumon, survit et peut témoigner. À l’hôpital, les médecins emmènent Kennedy sur une civière dans la salle des urgences no 1 et tentent désespérément de le sauver, mais se rendent compte rapidement de l’inutilité de leurs efforts, qui durent tout de même vingt minutes. Les chaînes de télévision interrompent leurs programmes pour annoncer la nouvelle de l'attentat : Jay Watson sur WFAA[42], Don Pardo sur NBC, Walter Cronkite sur CBS[43]. À 12 h 48, l'attentat est officiellement confirmé. À 13 h, les médecins prononcent la mort de John Fitzgerald Kennedy qui est officiellement annoncée à 13 h 33 par Malcolm Kilduff (en), l'assistant au porte-parole de la Maison-Blanche[44]. Les médias avaient déjà communiqué cette information au public, grâce à deux prêtres d'une paroisse voisine qui avaient été dépêchés à l'hôpital pour donner au président l'extrême-onction[45].

Dealey Plaza. En partant du « triple passage » sous le pont du chemin de fer, à l'extrême gauche de la photo, et en remontant Elm Street vers la droite, on peut voir : les arbres qui surplombent la palissade derrière laquelle certains situent un tireur, la butte herbeuse avec sur sa droite un édifice blanc (la « pergola »), le côté du bâtiment rouge du Texas School Book Depository à l'extrême droite. L'endroit où le président fut mortellement touché se trouve à gauche de la pergola, entre les deux réverbères. Abraham Zapruder se tenait sur le socle en béton blanc situé derrière le réverbère au centre de la photo.

Départ de Dallas

Lyndon B. Johnson prêtant serment à bord d'Air Force One. Jackie est à ses côtés, portant sa robe tachée de sang.

Vers 14 heures, après une brève altercation entre les agents du Secret Service et la police de Dallas à laquelle Jackie assiste médusée, le corps de Kennedy est emporté dans un corbillard blanc[46] vers l'aéroport de Love Field et embarqué dans Air Force One. L'origine de cette altercation tient au fait qu’en 1963, l'assassinat d'un président des États-Unis n'est pas encore considéré comme un crime fédéral, et que par conséquent l'enquête sur l'assassinat devrait avoir lieu au Texas, sous l'autorité de la police locale. Or, l'autopsie du corps du président n'a pas lieu sous l'autorité de la police de Dallas, ce qui a certaines conséquences[précision nécessaire] et sera plus tard interprété comme un des éléments accréditant la thèse d'un complot visant à couvrir les circonstances de l'assassinat. William Reymond, dans JFK, autopsie d'un crime d'Etat", prétend même que le corps du président aurait été maquillé lors du transfert vers Love Field, mais cette hypothèse extrême a été réfutée par la suite[47].

Par respect pour le président, l'équipage refuse que le cercueil soit placé dans la soute, aussi ses gardes du corps le font monter dans la cabine[48]. Pour lui faire franchir la porte, des poignées en bronze du cercueil sont sacrifiées et une rangée de sièges dans la cabine arrière est enlevée[49].

Lyndon B. Johnson, présent dans le cortège deux voitures derrière celle de Kennedy, n'est pas blessé. En tant que vice-président, il est le successeur de Kennedy désigné par la Constitution, c'est pourquoi dès l'arrivée à l'hôpital, il est mis au secret puis emmené dans Air Force One où il attend l'arrivée de Jackie et du cercueil à l'aéroport de Love Field. Bien qu'il devienne le nouveau président des États-Unis dès la mort de Kennedy selon la Constitution des États-Unis, à 14 h 38 il prête serment à bord de l'avion juste avant qu'il ne décolle, voulant ainsi symboliser la continuité du gouvernement. Il exige que soit à ses côtés l'épouse du président assassiné, portant encore son tailleur taché de sang qu'elle conserve jusqu'à son retour à la Maison-Blanche le lendemain. Sarah T. Hughes (en), juge fédérale et amie des Johnson, devient la première femme à présider la cérémonie du serment lors de l'investiture de Johnson (en)[50]. Au premier plan se trouve désormais le clan Johnson, tandis que le clan Kennedy est relégué dans l'ombre : les hommes de Kennedy, ceux qu'on appelle l'« Irish Mafia (en) », regardent Johnson avec mépris[51]. Durant tout le voyage, Jackie reste à l'arrière de la cabine, à côté du cercueil, commençant à organiser les obsèques nationales pour son mari[52].

Arrestation et mort d’Oswald

Arrestation de Lee Harvey Oswald.

Entre-temps, les évènements se précipitent sur Dealey Plaza. Des témoins ont entendu des coups de feu venant de devant le cortège, peut-être de derrière une palissade en bois posée sur le monticule herbeux à droite d'Elm Street. D'autres ont déclaré avoir vu un homme (certains ont précisé : muni d'une arme) à une fenêtre du 5e étage[53] du dépôt de livres scolaires, ou pensent que les coups de feu en provenaient. Au 5e étage du bâtiment, on trouve trois douilles et un fusil de précision. La police commence à rechercher les employés du dépôt qui manquent, parmi lesquels figure Lee Harvey Oswald.

Entre 13 h et 13 h 15, un agent de la police de Dallas, J. D. Tippit, est abattu dans le quartier d'Oak Cliff. Un suspect, remarqué par le vendeur de chaussures John Brewer à cause de son comportement bizarre (il était entré sans payer dans le cinéma Texas Theatre), est signalé à la police par celui-ci[54]. Vers 14 h, le suspect est maîtrisé par les policiers dans la salle de cinéma alors qu’il sort son arme.

Meurtre d'Oswald par Ruby.

Il s'agit de Lee Harvey Oswald. Âgé de 24 ans, c'est un ancien membre du corps des Marines. Après son départ de l'armée, il a émigré en Union soviétique où il a épousé une jeune femme, Marina Nikolayevna Prusakova, et d'où il est revenu en 1962. Il est d'abord suspecté du meurtre du policier, puis de celui du président Kennedy. On trouve en sa possession une fausse pièce d'identité au nom d'Alek James Hidell, identité utilisée pour acheter le fusil Carcano censé avoir servi à assassiner le président, ainsi que le revolver avec lequel il a tué J. D. Tippit[55].

Oswald nie tout ce dont on l'accuse et déclare être un « bouc émissaire »[56]. Il est interrogé dans l'immeuble de la police de Dallas jusqu'au dimanche matin 24 novembre. En début de soirée, il est inculpé du meurtre de Tippit, et à 1 h 30 du matin, il est officiellement inculpé de l'assassinat du président[57].

Le matin du 24 novembre, pendant son transfert vers la prison du comté de Dallas, Oswald est abattu dans les sous-sols du commissariat à 11 h 21[58]. Touché au ventre, il tombe dans le coma et est transporté à l’hôpital Parkland où il meurt le jour même sans avoir repris connaissance. Jack Ruby, son assassin, propriétaire d'une boîte de nuit, est bien connu des policiers. Les motivations de Jack Ruby ne sont pas clairement élucidées, même si certains estiment qu'il a été téléguidé par des conspirateurs, se basant notamment sur ses relations avec la mafia pour voir en lui un instrument de celle-ci dans sa vengeance contre les Kennedy. Lui-même affirme avoir voulu éviter à Mme Kennedy la douleur d’un procès public[59]. Ruby semble s'attendre à être félicité pour avoir « fait justice »[60].

Condamné à mort en 1964, Ruby fait appel et meurt en janvier 1967 d'une embolie pulmonaire consécutive à un cancer pendant l'instruction de son procès en appel.

Autopsie

Air Force One atterrit sur la base d'Andrews, près de Washington, et le corps de Kennedy est transporté à l'hôpital naval de Bethesda afin que soit pratiquée son autopsie (en). (L'hôpital de Bethesda aurait été choisi par Jackie du fait de la carrière navale de son époux, d'après les déclarations du docteur Burkley. Cependant l'examen des enregistrements de communications entre Washington et Air Force One indique que la décision a été prise par les autorités militaires au sol[61].)

L'autopsie est pratiquée par trois médecins de Bethesda dans la nuit du 22 novembre. Leurs conclusions sont que le président a été touché par deux projectiles tirés de l'arrière. Le premier l'a frappé dans le haut du dos au-dessus de la clavicule droite, a traversé les muscles de la base du cou, a légèrement endommagé le sommet du poumon droit sans traverser celui-ci, et est sorti par le cou par une blessure qui a été détruite par la trachéotomie[62] — cette opération chirurgicale destructrice de preuves ayant pu ainsi permettre de nombreuses spéculations sur la théorie de la « balle magique »[16]. Le second a frappé la tête à l'arrière-droit, causant d'importants dégâts, considérés mortels, au cerveau, des morceaux du projectile étant sortis par une grande blessure à l'avant-droit du crâne[63].

Les circonstances de l'autopsie et ses conclusions attirent un grand nombre de critiques. Supervisée par Bob Kennedy et par les militaires qui orientent le travail des légistes, l'autopsie est réalisée de façon à ne pas donner une mauvaise image de son frère[pas clair] : « les radiographies et clichés pris par le photographe médical John Thomas Stringer furent confisqués et remplacés par des croquis reconstitués ; c'est avec des indices trafiqués que la Commission Warren établira ses conclusions »[64]. Plus tard, la seconde enquête gouvernementale sur l'assassinat, le House Select Committee on Assassinations, relève notamment le fait que les médecins chargés de l'autopsie n'avaient pas les compétences ni l'expérience nécessaires pour faire l'autopsie d'un individu tué par balles, que des photographies nécessaires à une telle expertise n'ont pas été prises et que l'emplacement des blessures n'a pas été décrit par rapport à des repères anatomiques invariants ; il n'a pas été non plus procédé à la reconstruction du crâne pour déterminer l'emplacement de l'orifice de sortie[65]. Les généraux et militaires présents ont défendu aux légistes d'explorer les trajectoires ou d'examiner les vêtements du président[61].

Ce dernier point rend les analyses ultérieures des événements particulièrement difficiles et sujettes à caution. Ainsi, le panel médical du H.S.C.A. aboutit à certaines conclusions relatives à l'emplacement précis des blessures, mais ces conclusions sont critiquées tant par les défenseurs de la thèse de l'assassin unique que par leurs opposants. Bien qu'il critique la manière dont l'autopsie de JFK a été réalisée le médecin légiste Werner Spitz (en) se rallie à ses conclusions et considère que Lee Harvey Oswald est l'assassin et a agi seul[66].

Premières réactions

Les funérailles de Kennedy.

En cette époque de Guerre froide, les premières réactions dénotent une grande confusion avant même que la mort du président soit annoncée. Le pire, une attaque contre le pays, est même envisagé[67], et la première préoccupation est d'assurer la sécurité du nouveau président, Lyndon B. Johnson.

La nouvelle de l'assassinat de Kennedy stupéfie le monde entier. Aux États-Unis, les gens pleurent dans les rues et s'agglutinent autour des postes de télévision aux devantures des magasins. Les trois jours suivant l'assassinat, les réseaux de télévision nationaux (NBC, ABC, CBS) annulent leurs programmes pour assurer une couverture permanente des évènements, faisant de la couverture télévisée de l'assassinat la plus longue jamais réalisée (70 heures), record qui ne sera battu que par les attentats du 11 septembre 2001 (72 heures)[68].

Des services religieux sont célébrés dans la plupart des pays du monde et le jour des funérailles, le 25 novembre, est déclaré journée de deuil national aux États-Unis et dans beaucoup d'autres pays.

Le président de la France, Charles de Gaulle, est le premier chef d'État à annoncer son intention de venir aux États-Unis assister aux funérailles de Kennedy. De retour à Paris, il résume ses impressions devant Alain Peyrefitte, le 27 novembre 1963 : Oswald n'est qu'un « faux assassin », Jack Ruby un « indicateur » agissant pour le compte d'une police qui est « de mèche avec les ultras », et qui a au moins « laissé faire » l'assassinat de Kennedy. Le général ajoute :

« On ne saura jamais la vérité. Car elle est trop terrible, trop explosive : c'est un secret d'État. Ils feront tout pour le cacher : c'est un devoir d'État. Sinon, il n'y aurait plus d'États-Unis[69]. »

 Charles de Gaulle

Funérailles

Après l'autopsie réalisée à l'hôpital naval de Bethesda, le corps de Kennedy est embaumé pour les funérailles, conduites par la plus ancienne infanterie de l'armée des États-Unis, surnommée la Vieille Garde, et ramené dans l'East Room de la Maison-Blanche. Le dimanche 24, le cercueil est transporté jusque dans la rotonde du Capitole, où, pendant toute la journée et la nuit qui suit, des centaines de milliers de personnes se pressent dans la chapelle ardente pour rendre un dernier hommage au président défunt reposant sur le même catafalque noir que celui qui avait accueilli la bière d'Abraham Lincoln en 1865. Ces images sont retransmises en direct et sans interruption (notamment sans publicité) par les trois chaînes nationales américaines : CBS, NBC et ABC[70]. Son épouse, Jacqueline, lui a en effet organisé des obsèques nationales impressionnantes sur le modèle de celles d'Abraham Lincoln. Les représentants de 80 pays assistent aux funérailles le 25 novembre 1963. Jacqueline a réussi à imposer que les 220 personnalités politiques respectent une marche funèbre entre la Maison-Blanche et la cathédrale Saint-Matthieu de Washington, où se déroule la messe solennelle de Requiem célébrée par le cardinal Richard James Cushing, un proche du couple Kennedy qu'il a marié dix ans plus tôt[71]. Ce cortège funèbre, filmé par 60 caméras et qui rassemble un million de personnes sur le parcours du corbillard, est un véritable cauchemar pour les services de sécurité[52].

Le président Kennedy est ensuite inhumé au cimetière national d'Arlington, près de Washington où une flamme éternelle (en) indique l'emplacement de la tombe[72] (dernier souhait de Jackie pour son mari alors que ce culte est réservé d'ordinaire aux soldats inconnus).

Enquêtes et critiques

La Commission Warren

L'assassinat du président John Fitzerald Kennedy provoque une énorme émotion dans la société aux États-Unis. Le , Lyndon B. Johnson, nouveau président des États-Unis, nomme une commission d'enquête fédérale chargée de faire la lumière sur l’assassinat. Elle porte officieusement le nom de son président, Earl Warren. Le , la commission remet son rapport au président Johnson (un volume pour le rapport et 26 volumes pour les témoignages et les pièces).

Les conclusions du rapport Warren sont simples : Lee Oswald a agi seul ; il n'avait pas de complice ; il a tiré trois fois, du cinquième étage du dépôt de livres scolaires ; une balle a manqué la limousine et deux balles ont touché le président (une au cou, une à la tête) ; l'une de ces deux balles l'a frappé dans le haut du dos, est ressortie par la gorge et a ensuite causé les blessures du gouverneur Connally ; Jack Ruby a lui aussi agi seul, et n'avait pas non plus de complice ; Ruby et Oswald ne se connaissaient pas.

Les premières critiques

Dès les premiers mois suivant sa parution, le rapport Warren est durement critiqué.

Les objections ne manquent pas : la Commission a travaillé très vite, et les objectifs politiques qui ont présidé à sa création sont évidents (la découverte d’un complot communiste pourrait entraîner une guerre avec l'Union soviétique). Dès le , le Deputy Attorney General (ministre adjoint de la Justice) Nicholas Katzenbach préconise dans un mémorandum la thèse du tueur solitaire : « le public doit être convaincu qu'Oswald était l'assassin, et qu'il n'avait pas de complices qui sont encore en liberté »[76]. Le mémorandum Katzenbach semble préjuger des conclusions officielles avant même la formation de la Commission Warren.

Les éléments troublants ne manquent pas : la non prise en compte par la commission Warren des témoignages allant dans le sens de la présence d'un ou plusieurs individus se réclamant des services secrets sur la butte gazonnée du Grassy Knoll juste après les tirs et qui repoussèrent les témoins attirés par les coups de feu, la non prise en compte de deux impacts de balles sur la carrosserie et le pare-brise de la limousine présidentielle (lesquels, démontés, disparurent définitivement en avril 1964), ou la découverte après les tirs d'un morceau du crâne du président à l'arrière de la voiture présidentielle, gardé confidentiel par le F.B.I.. Plus troublant encore, l’autopsie du président, effectuée à l’hôpital militaire naval de Bethesda par des médecins militaires n’ayant ni les compétences ni l'expérience nécessaires, orientée et effectuée directement sous les ordres des militaires présents dans la salle d'autopsie qui limitèrent l'exploration des blessures et interdirent la consultation des vêtements indiquant les points d'entrée des balles[77], et dont certains éléments (dont des clichés photographiques et le cerveau du président) furent perdus à jamais.

L’imbroglio (allant jusqu'à une contradiction entre les blessures constatées par les médecins de Dallas et ceux de Washington) est tel qu’encore à l’heure actuelle, il n’y a pas consensus sur des points aussi élémentaires que la nature et la position exacte des blessures du président. Pour la blessure à la tête par exemple, quoique les images du film réalisé par Zapruder semblent montrer une blessure à droite et plutôt vers l'avant du crâne, ce qui est confirmé par l'autopsie, certains se basent sur des témoignages, notamment du personnel médical de Dallas, pour affirmer la présence d'une blessure majeure à l'arrière du crâne, signe d'une sortie de balle, ce qui tend à accréditer la thèse d'une balle tirée face au président[78].

Thèorie de la balle unique ou « balle magique »

La trajectoire de la balle unique selon le House Select Committee on Assassination.

La balle censée avoir provoqué les blessures à la gorge et au dos du président et l'ensemble des blessures du gouverneur Connally aurait été retrouvée sur un brancard à l'hôpital[79] — elle serait tombée de la blessure à la cuisse du gouverneur, selon le rapport de la Commission Warren. Cette balle est surnommée « balle magique » par les analystes critiques du rapport. Ce surnom fait référence au trajet jugé improbable de la balle, impliquant des changements de direction, et à l'état de celle-ci (« quasiment intacte ») : aplatie et légèrement courbée, du plomb ayant été extrudé par sa base, alors que les critiques estiment qu'une balle ne pourrait causer tant de blessures sans subir plus de dommages. Pour illustrer cette polémique, des chercheurs tirent une balle à travers le poignet d'un cadavre humain[80] ; les conclusions montrent que la balle est plus abîmée que la « balle magique ». D'autres chercheurs, cependant, insistent sur le fait que la balle, avant de frapper le poignet de Connally, a traversé deux corps humains (le cou de Kennedy, la poitrine de Connally) et a donc été ralentie[81]. Des tests effectués avec des balles ainsi ralenties aboutissent alors à un résultat que ces chercheurs jugent comparable à celui observé sur la « balle magique »[82].

Ces premières critiques des conclusions de la Commission Warren, popularisées par le film JFK, postulent, contrairement aux conclusions de la Commission, qu'une telle trajectoire est impossible pour une balle. Elles trouvent un renfort dans les déclarations de John Connally : le gouverneur a toujours affirmé avoir été touché après le président[83], par un tir séparé, ce qui lui a donné le temps de se tourner vers la droite pour regarder Kennedy[84] avant d'être blessé alors qu'il se retournait vers la gauche[85].

Le tir mortel

Croquis montrant l'impact du tir mortel sur le crâne de Kennedy (rapport du H.S.C.A.).

Un autre point de discussion est l'emplacement des blessures à la tête et, de manière générale, les éléments qui indiqueraient que la balle mortelle aurait été tirée de l'avant.

Un des éléments pouvant être révélateur de la trajectoire de la balle est l'emplacement de la blessure à la tête. Alors que les résultats des enquêtes officielles placent une blessure de sortie dans le quart avant-droit du crâne, un certain nombre d'éléments sont avancés pour affirmer que l'essentiel de cette blessure se trouverait à l'arrière. Parmi ceux-ci : un rapport de l'agent Clint Hill, les témoignages du personnel médical de Parkland, le fait que du sang et de la matière cérébrale aient été projetés vers l'arrière, et qu'un motard situé à l'arrière-gauche de la limousine (Bobby Hargis) ait été éclaboussé par ces projections[86].

Autre élément concernant la trajectoire, le témoignage de Bill Newman, très proche de Kennedy au moment du tir fatal (il regardait le cortège avec son épouse Gayle et leurs deux fils) : interrogé par Jay Watson, directeur des programmes de la chaîne de télévision WFAA, une vingtaine de minutes après les tirs, il a déclaré que ce tir provenait de derrière eux (« from behind us… from the top of the hill »)[87].

Toutefois, un des éléments les plus frappants est apporté par le film Zapruder, dont les premières copies pirates de mauvaise qualité circulent après le procès Clay Shaw. On y voit, à partir de l'image 313, le brusque mouvement de la tête et du buste du président vers l'arrière-gauche, ce qui laisserait supposer que le tir venait de devant et de la droite par rapport au sens de circulation du cortège — ce qui pourrait correspondre notamment à la butte herbeuse, où plusieurs dizaines de personnes dont des membres des forces de l'ordre se précipitèrent après les tirs, et où certains témoins, comme S. M. Holland, affirmèrent avoir vu de la fumée, ou comme Lee Bowers, installé dans la tour d'aiguillage et J. C. Price, affirmèrent avoir vu des personnes suspectes[88].

C'est notamment la publication de ce film qui finit par provoquer la mise en place de la seconde commission d'enquête, le House Select Committee on Assassinations. Sur ce point particulier, et alors que la plupart des chercheurs travaillent avec de mauvaises copies[89], les experts désignés par le H.S.C.A. analysent des copies de haute qualité du film[90]. Ils s'aperçoivent que le mouvement du président vers l'arrière est précédé, entre les images 312 et 313, par un bref et rapide mouvement de la tête vers l'avant, ce qui serait compatible avec l'impact d'un projectile venant de l'arrière, conformément à la thèse officielle (il s'agit d'un mouvement de l'ordre de cm en quelques centièmes de seconde).

Selon les interprétations, le mouvement vers l'arrière gauche (« back and to the left ») serait dû à divers éléments : les tenants de la thèse officielle (à la suite de Luis Alvarez[91]) allèguent du jet effect, soit un spasme neuromusculaire consécutif à la destruction du cerveau[92] ; ses détracteurs persistent à y voir la preuve d'une balle tirée de l'avant[93]. En effet, avec un tir provenant de l'arrière, la tête du président aurait dû basculer vers l'avant et vers la droite dans le sens de la trajectoire du projectile[77], le jet effect ne pouvant contre-balancer intégralement le mouvement issu de l'impact.

Le physicien G. Paul Chambers estime que le mouvement vers l'arrière de la tête de Kennedy ne peut s'expliquer que par l'effet cinétique d'un tir provenant de l'avant (de la butte herbeuse)[94].

L'enquête de Jim Garrison et le procès Clay Shaw

Jim Garrison, procureur (District Attorney) de La Nouvelle-Orléans, est la seule personne à l'origine de poursuites dans l'affaire de l'assassinat du président[95].

En 1968, Jim Garrison accuse l'homme d'affaires louisianais Clay Shaw d'avoir été un agent de la C.I.A. et d'avoir comploté l'assassinat de Kennedy avec des exilés cubains. Garrison affirme l'impossibilité qu'Oswald ait pu tirer et tente même de donner l'emplacement des tireurs et le nombre de balles. Il accuse de complicité les membres les plus haut placés de l'administration, soit J. Edgar Hoover et même Lyndon B. Johnson, dans l'exécution d'un coup d'État.

Clay Shaw est acquitté et obtient ensuite la condamnation de Garrison pour harcèlement[96], mais meurt, ruiné et épuisé, avant la confirmation en appel. Certains médias accusent Garrison d'avoir usé de méthodes peu orthodoxes, et certains témoins se rétractent lors de leur audition[97]. Le , NBC permet à Garrison de s'exprimer à ce sujet.[précision nécessaire]

Un des mérites que la plupart des chercheurs de la conspiration reconnaissent à Garrison[98], puis au film JFK, est d'avoir vulgarisé la recherche sur l'affaire et d'avoir permis la création de l'Assassination Records Review Board[Quoi ?].

La seconde commission d’enquête

Il faut attendre 1976 pour que le Congrès des États-Unis décide, à la suite des révélations relatives à des activités illégales de la C.I.A. (dont des tentatives d’assassinat sur des dirigeants étrangers), de créer un comité chargé d’enquêter sur les assassinats du président John Fitzgerald Kennedy et du Dr Martin Luther King. Le U.S. House of Representatives Select Committee on Assassinations (H.S.C.A.) reprend les enquêtes à zéro, réexamine les pièces, réentend certains témoins[99], et fait examiner tous les éléments par des experts médicaux, balistiques, photographiques, et deux experts en acoustique (Mark Weiss et Ernest Aschkenasy).

Les conclusions du H.S.C.A.

En résumé, le H.S.C.A. confirme l’essentiel des conclusions techniques de la Commission Warren sur les circonstances de l’assassinat.

La théorie de la « balle unique », notamment, est validée par une analyse par activation neutronique comparative qui conclut que les fragments retrouvés dans le poignet du gouverneur proviennent de la balle retrouvée à Parkland (cette analyse et sa méthode sont également critiquées).

Une analyse fine du film Zapruder, dont des copies de qualité correcte sont enfin disponibles, aboutit à la conclusion que la tête du président est, au moment du tir à la tête, projetée brièvement vers l'avant, ce qui correspond aux autres analyses, notamment médicales, qui identifient les blessures comme correspondant à un tir provenant de l'arrière. Le mouvement vers l'arrière est considéré comme explicable par un spasme neuromusculaire consécutif à la destruction du cerveau.

Les experts médicaux et balistiques, tout en critiquant durement la façon dont notamment l'autopsie a été menée, valident aussi les conclusions de la Commission et le fait que le président a été touché par deux balles tirées par Lee Harvey Oswald à partir d'une fenêtre au 5e étage du dépôt de livres scolaires[100].

Pourtant, au vu de l'enquête menée sur Dealey Plaza par les experts en acoustique à partir de l'enregistrement Dictabelt d'une moto de la police, le H.S.C.A. conclut qu’il y a bien une conspiration, dans la mesure où quatre coups de feu ont été tirés, ce qui implique l'existence d'un tireur inconnu posté derrière la palissade (sur la butte herbeuse), ayant tiré le troisième coup de feu, mais ayant raté sa cible[101],[102].

D'autre part, le H.S.C.A. estime que Jack Ruby était lié au crime organisé. Elle critique la Commission Warren pour ne pas avoir utilisé les éléments établissant ces liens, comme la multiplication des contacts de Ruby avec la Mafia dans les mois précédant l'assassinat de Kennedy[103].

La critique de l'expertise acoustique du H.S.C.A.

Outre que la présentation médiatique est critiquée (on n'entend aucun coup de feu sur la bande, il s’agit d’une interprétation d’impulsions sonores[réf. nécessaire]), la moto censée avoir été celle où se trouvait l'enregistreur n'aurait pas été sur Dealey Plaza à 12 h 30, la bande comportant, au moment des impulsions, des dialogues survenus une minute environ après l’attentat.[pas clair] Un panel formé par l’Académie Nationale des Sciences rejette les conclusions des experts acoustiques du H.S.C.A.. Son étude est critiquée à son tour par le scientifique Donald B. Thomas, lequel réhabilite les conclusions acoustiques du H.S.C.A.[104],[105].

Théories de complot

Après l’assassinat du président Kennedy, des dizaines de chercheurs et auteurs se succèdent et des centaines de livres sont écrits.

Le premier à penser à un complot est son frère Robert Kennedy. Connaissant par sa fonction de ministre de la Justice les bruits de couloir concernant la mafia et les Cubains anti-castristes, il s'inquiète pour la sécurité de son frère au point d'essayer, au cours des mois précédents, de récupérer la protection du président en sa capacité d'Attorney General en la retirant au Secret Service : « Officiellement, pour ne pas enflammer le pays, il a soutenu la thèse du tueur solitaire issue du rapport Warren. Mais, en privé, il a recherché les commanditaires du complot. Comme les conspirateurs devaient appartenir aux cercles qu’il avait été censé contrôler, il était paralysé. Manipulateur lui-même et connaissant les rouages du pouvoir à Washington, Robert Kennedy était convaincu que la seule façon de résoudre l’énigme serait de reprendre, un jour, la Maison-Blanche »[106].

Contre la version officielle, qui affirme qu'Oswald seul a tué Kennedy, les hypothèses d'un complot se multiplient et se confrontent.

La théorie de l'innocence d'Oswald est antérieure même à la naissance d'une théorie du complot : elle commence avec la défense de Lee Harvey Oswald par sa mère, Marguerite, dès l'annonce de son assassinat, et la décision du président Johnson de faire croire que l'assassin présumé a agi avec circonstances atténuantes à cause d'une enfance malheureuse. Pour Marguerite Oswald, il ne fait pas de doute que son fils est innocent et qu'il y a au moins une autre personne qui s'est arrangée pour le piéger. Marguerite est représentée par l'avocat Mark Lane. Elle a un allié en la personne du journaliste du Figaro Léo Sauvage[107]. La Commission Warren, selon lui, n'a absolument pas l'autorité d'une cour de justice, puisqu'elle ne prend pas en compte le point de vue de la défense. À un moment, la commission falsifie même des informations, ou tout au moins crée la confusion, attribuant à Madame Oswald, « la mère », la reconnaissance de vérités à charge pour Lee Harvey Oswald, alors qu'elles viennent en fait de Madame Oswald « l'épouse », Marina, laquelle est convaincue de la culpabilité de son mari (cette confusion est entretenue par l'omission probablement volontaire[réf. nécessaire] de l'indication du prénom de la déposante). Les deux dames Oswald ne sont d'ailleurs pas confrontées. Léo Sauvage, lui, est convaincu de la réalité d'un complot ségrégationniste ne pouvant impliquer l'accusé, car Lee Harvey Oswald est favorable, aux dires même de la Commission Warren, à la politique antiraciste de Kennedy. Le fait même qu'Oswald ait tenté en avril 1963 d'assassiner Edwin Walker (une des « huit preuves » invoquées par la Commission Warren), général d'extrême-droite, ennemi juré de Kennedy, plaide en faveur de son innocence dans l'attentat de Dallas. Au cours des années, d'autres thèses de la conspiration sont envisagées : de 3 à 15 projectiles auraient été tirés par 2 à 10 tireurs travaillant selon différentes combinaisons ; ils auraient tiré du dépôt de livres, ou du bâtiment Dal-Tex, ou du tertre herbeux, ou des rails de chemins de fer sur le pont, ou des toits d'au moins deux bâtiments ; ils auraient travaillé indépendamment ou par équipes coordonnées par radio.

Les commanditaires envisagés incluent Lyndon B. Johnson[108], la mafia de Chicago, les anti-castristes, la C.I.A., le complexe militaro-industriel des États-Unis, l'extrême-droite texane. Quelques auteurs incriminent Cuba[109] ou même l'Union soviétique[110]. Pour l'historien Thierry Lentz, la « collusion » entre « les officines anti-castristes de la C.I.A. et la mafia », excédées à la fois par les revirements de la politique de John F. Kennedy sur le dossier cubain et par la répression grandissante contre la pègre par le ministère de la justice mené par Robert F. Kennedy, rend plausible un dérapage ayant abouti à l'assassinat[111].

Un des exemples d'hypothèse de complot est donné par l'enquête de Jim Garrison, qu'il a relaté dans son ouvrage J.F.K Affaire non classée.

Le magazine Science et Vie illustre involontairement le flottement sur le sujet : un an après l'attentat, il publia un article détaillé à base de considérations balistiques intitulé « Lee Oswald n'a pas pu tuer John F. Kennedy » ; trente ans plus tard, en octobre 1993, il en publia un autre expliquant pourquoi c'est Oswald qui a tué Kennedy, sans faire référence au premier article ; puis dans son hors-série de juin 2013, Science et Vie revint sur « 10 crimes historiques élucidés par la science », avec un article intitulé « John F. Kennedy : la police scientifique entravée » qui prend en compte l'hypothèse d'un deuxième tireur[112].

Incompétence, prudence politique ou opération de couverture

Outre de nombreux éléments factuels qui continuent à entretenir le doute, la manière dont les enquêtes ont été menées par les diverses agences gouvernementales n'est pas étrangère au développement des théories du complot. Certains reproches relèvent de l'hypercritique, comme le reproche fait à la police de Dallas de ne pas avoir pris de notes ni enregistré les interrogatoires d'Oswald (d'autant plus qu'il est apparu ultérieurement que des notes grossières avaient bien été prises et conservées[113]). Dans le même ordre d'idées, le F.B.I. de Dallas a détruit, quelques jours après l'assassinat, une note déposée à son bureau par Oswald peu de temps avant : cet incident serait révélateur des erreurs commises par les agences gouvernementales[114].

Il est avéré, notamment par les conclusions de l'enquête du H.S.C.A., que des informations ont été cachées par la C.I.A. et le F.B.I.[115],[61]

Une des craintes de Johnson était que l'on découvre un complot communiste et cette crainte a été communiquée à Earl Warren lors de la constitution de sa commission[116]. La commission est dès lors apparue comme un corps gouvernemental dont la tâche était de valider la thèse du tireur unique ou de montrer qu'il n'y avait pas eu complot, plutôt que comme une commission indépendante et impartiale. Le H.S.C.A., tout en relevant des carences dans les conclusions de la Commission Warren, a validé l'essentiel de ses résultats, en concluant cependant à un complot, avec un second tireur qui aurait raté la cible. Le H.S.C.A. demanda en 1979 que le département de la Justice reprenne l'enquête. Toutefois, en 1988, ce dernier déclara qu'aucune nouvelle preuve ne permettait de rouvrir l'enquête, en contradiction avec les éléments apportés, vérifiés et confirmés par la Chambre des représentants[61].

Quelques suspects

Dans l'hypothèse de l'existence d'un complot, plusieurs suspects sont cités par divers auteurs ou chercheurs.

Au premier rang figure le vice-président et successeur de Kennedy, Lyndon B. Johnson, dont l'accession à la présidence résout certains des problèmes qu'il semble avoir, liés à des suspicions de corruption. Cette thèse, formulée par Craig Zirbel[117] et remise à jour par William Reymond[118], implique Malcolm Wallace, un homme dangereux, condamné pour assassinat, ayant travaillé pour Lyndon B. Johnson et dont une empreinte aurait été retrouvée au 5e étage du dépôt de livres[119].

Parmi les premiers suspects possibles, on relève aussi la mafia. Cette théorie est notamment développée par Robert Blakey[120], directeur du House Select Committee on Assassinations, qui penche pour un complot ourdi par les chefs mafieux Sam Giancana, Carlos Marcello, Santo Trafficante Junior et Jimmy Hoffa, le tout puissant président du syndicat des camionneurs relié au crime organisé au travers de la caisse des retraites des Teamsters. La mafia est présente à de nombreuses périodes dans l'histoire du clan Kennedy, depuis les relations du père de John Kennedy, Joe Kennedy, avec la mafia de Chicago à l'époque de la prohibition, jusqu'à l'aide apportée par les hommes de Sam Giacana durant la campagne de John Kennedy à la demande son père, en passant par Judith Campbell Exner, maîtresse commune de John Kennedy[121] et du parrain de Chicago Sam Giancana, au grand dam du F.B.I.. L'ingratitude du clan Kennedy et la « croisade » contre le crime organisé de Robert Kennedy, frère de John et Attorney General (ministre de la Justice), rend les chefs de la mafia furieux (plus de 2 000 poursuites notamment sous la forme de fraude fiscale furent lancées par l'I.R.S.). Carlos Marcello, parrain de La Nouvelle-Orléans, expulsé par Robert Kennedy au Guatemala en Avril 1961, et principal mafieux cité dans cette affaire, aurait, selon plusieurs témoins, fréquemment prononcé des menaces de mort à l'adresse des Kennedy. On lui attribue cette métaphore : « Un chien continue à mordre si tu lui coupes la queue », sous-entendant par là que, pour neutraliser Robert Kennedy, il vallait mieux éliminer directement son frère. Des liens entre Jack Ruby, l'assassin d'Oswald, et le milieu mafieux de Dallas, sont également souvent évoqués[122], notamment via Civello, le lieutenant de Carlos Marcello à Dallas, même si, pour les sceptiques, ces liens étaient seulement ceux pouvant lier un tenancier de boîte louche aux milieux criminels[123]. Cependant Jack Ruby fut en lien avec Santos Trafficante avant sa chute à Cuba et participa à la logistique de l'opération de la baie des cochons montée par la C.I.A.[61].

Selon Lamar Waldron, 4,5 millions de pages de documents déclassifiées dans les années 2000 et 2010 mettraient en cause la mafia dans une volonté de prévenir une attaque des États-Unis contre Cuba programmée pour le 1er décembre 1963, s'appuyant selon la volonté de Kennedy sur le numéro 3 de la révolution cubaine Juan Almeida, et excluant le milieu du crime organisé qui ne pourrait ainsi reprendre ses possessions perdues après la révolution cubaine.D'après lui deux tueurs professionnels italiens, recrutés par la mafia, ont accompli la tâche en passant secrêtement à l'aller comme au retour par le Canada. Ils avaient à Dallas un complice français, Michel Mertz, trafiquant de drogue portant un temps le pseudonyme de Jean Souètre antigaulliste mêlé à l'attentat du Petit-Clamart contre le général De Gaulle ; ce dernier était un officier fugitif résidant en fait à Barcelone le jour de l'attentat de Dallas. Selon Waldron, Lee Harvey Oswald aurait servi de bouc émissaire et à la suite d'un chantage de la mafia qui avait surpris Jack Ruby en train de prendre dans la caisse pour régler un problème fiscal, le propriétaire de boîte de nuit aurait éliminé Oswald pour l'empêcher de prouver son innocence[124]. L'auteur prédit en conclusion la normalisation des relations entre les États-Unis et Cuba : les soupçons d'une implication de Fidel Castro dans l'assassinat de Kennedy sont dissipés, de par ces preuves de l'innocence totale de Lee Harvey Oswald.

Souvent citée avec la mafia, la C.I.A. est aussi un des suspects favoris parce que souvent liée à des opérations troubles en collusion avec la mafia, et devenue particulièrement hostile au président depuis le fiasco du débarquement de la baie des Cochons en avril 1961. Le président Kennedy avait par ailleurs entrepris de réduire les pouvoirs de la C.I.A. et avait, en novembre 1961, forcé à la démission son directeur, Allen Dulles, figure tutélaire de la C.I.A. (et futur membre de la Commission Warren), ainsi que plusieurs membres de la direction responsables de l'opération comme Charles Bissel et Charles Cabell (frère d'El Cabell, maire de Dallas de 1961 à 1964)[61]. La suspicion vis-à-vis de l'agence de renseignement s'appuie également sur le fait que les années avant et pendant le mandat de Kennedy sont une des périodes durant lesquelles la C.I.A. a produit le plus de « coups tordus », notamment au Viêt Nam, au Congo et à Cuba.[réf. nécessaire]

L'image d'un complot à l'échelle nationale se précise si on ajoute les liens de la C.I.A., non seulement avec la mafia, mais aussi avec la droite conservatrice et le complexe militaro-industriel, souhaitant l'extension du conflit vietnamien (alors que, selon certaines sources[125], le président veut retirer le pays de ce bourbier).

Les milieux anti-castristes, ainsi que le F.B.I. de J. Edgar Hoover, sont aussi souvent mentionnés comme impliqués, avec ou sans la C.I.A.. L'île de Cuba fut le point de tension majeur durant la guerre froide entre l'URSS et les États-unis avant l'intensification de la guerre du Viêt Nam durant les années 1960. Elle cristallise en effet de nombreuses hypothèses autour d'un complot, notamment à travers l'épisode retentissant du débarquement de la baie des Cochons qui fut le plus grave échec militaire, diplomatique et stratégique des États-Unis après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le président John F. Kennedy, face aux risques d'une réaction soviétique sur la zone de Berlin occupée, et confronté aux réactions diplomatiques internationales lors de l'opération, notamment au sein de l'O.N.U., refusa au dernier moment de soutenir l'opération de débarquement mise au point et soutenue par la C.I.A. avec une intervention de l'armée de l'air des États-Unis, en faisant annuler la seconde vague de bombardements aériens. Cette décision lui vaut l'hostilité des anti-castristes, sacrifiés pour rien et pensant bénéficier d'un soutien sans faille de la C.I.A., par un anticommunisme viscéral et qui redoutait les limites de son influence sur la politique étrangère, et plus grave encore, la limitation de son autonomie et de la mafia, qui ayant financé et aidé son élection en manipulant les votes en 1960, souhaitait récupérer ses revenus liés au jeu et à la prostitution sous Fulgencio Batista à Cuba avant la révolution castriste, soit 100 millions de dollars en 1963 annuels et était en proie à une lutte sans merci avec son frère, RFK.[incompréhensible] On évoque également la réaction des castristes qui retinrent l'agression par les États-Unis.[pas clair] Toutefois en 1979, le H.S.C.A. conclut à l'absence d'implication des autorités cubaines, en raison de pourparlers secrets alors en cours entre la Maison-Blanche et La Havane pour un apaisement des relations. Mais, plus encore que le désastre de la baie des Cochons, à l'automne 1962, c'est la crise des missiles de Cuba qui est perçue par les anti-castristes, la mafia, la C.I.A. et les autorités militaires comme une trahison ; ils recommandaient ou souhaitaient le bombardement de l'île face à l'administration Kennedy qui préféra une solution diplomatique.

Kennedy prit ainsi, en octobre 1962, l'engagement public de ne pas envahir Cuba. À partir d'avril 1963, il concrétisa cet engagement par des mesures de prévention militaire des attaques anti-castristes contre le territoire cubain, notamment les opérations d'infiltration et de destruction à La Havane, en faisant fermer sur le sol des États-Unis les camps d'entraînement des exilés anti-castristes par l'intervention du F.B.I.. Au Texas, peu après l'annonce de son voyage à Dallas en mai, un tract anti-castriste circula, annonçant que son remplacement par le vice-président texan permettrait de remettre sur la table des négociations une invasion de Cuba[126]. De même, début 1963, en raison de la lutte intensive menée contre le crime organisé par le ministère de la Justice, de nombreuses figures du crime organisé s'élevèrent à travers tous les États-Unis pour demander l'élimination des Kennedy. Un dérapage de l'alliance mafia-C.I.A., employant les exilés anti-castristes pour provoquer la chute du régime de Cuba, aurait alors conduit à l'élimination du président John F. Kennedy. Ce contexte historique fut mis en avant et analysé en détail par le H.S.C.A. comme en témoigne son rapport de 1979.

Il est en revanche peu probable que l'accord pour les retraits mutuels de missiles en Turquie et à Cuba ait joué, car cette clause est restée secrète jusqu'à la parution, en 1968, du livre posthume de Robert Kennedy, Thirteen Days[127].

Michael Collins Piper (en), un conspirationniste américain, avance aussi l'idée d'une possible connexion entre la mafia juive et le Mossad. Sa thèse explique que l'un des facteurs qui a conduit à l'assassinat de J.F.K. est que ce dernier voulait suspendre le programme d'armement nucléaire franco-israélien[128].

Parmi les thèses les plus insolites, il y a la « thèse montréalaise ». Cette thèse affirme que J.F.K. était opposé aux militants sionistes et que ceux-ci ont décidé de l'assassiner. Les assassins auraient fui vers Montréal et vers l'Europe avec l'aide de la famille Bronfman[129].

Le tueur à gages Charles Harrelson a confessé avoir été lié à l'assassinat du président américain[130].

Des membres de l'O.A.S. ont été mis en cause dans Triangle of Death de Brad O’Leary et L.E. Seymour, paru en 2003[131], sur la base de documents déclassifiés. Cette piste a pourtant été démentie, notamment par le journaliste Vincent Quivy dans Qui n'a pas tué John Kennedy ? paru en 2013.

Aujourd'hui

Un doute jamais levé

Selon divers sondages au début des années 2000[132], alors que la majorité des citoyens des États-Unis croient qu'Oswald a participé à l'assassinat, seulement 20 à 30 % d'entre eux croient qu'Oswald était le seul assassin du président Kennedy. Mi-avril 2013, selon le dernier sondage de l'Associated Press / GfK, 59 % des Américains croient à une conspiration, contre 24 % qui croient à la seule culpabilité d'Oswald, tandis que 16 % sont sans opinion[133].

De fait, bien que la culpabilité d'Oswald soit officiellement établie, beaucoup de chercheurs pointent un certain nombre d'éléments qui indiqueraient, selon eux, une conspiration pour assassiner le président Kennedy[134]. Les chercheurs qui estiment qu’Oswald a agi seul soulignent, quant à eux, que malgré le nombre de dossiers rendus publics depuis l'assassinat, l'hypothèse de la conspiration n’a pu jusqu’ici être démontrée de manière satisfaisante. Mais la culpabilité de Lee Harvey Oswald, seul ou accompagné, n'a pas non plus été établie : dans l'état actuel du dossier le nombre d'éléments à décharge invoqué par les observateurs, dépasse de loin le nombre d'éléments à charge.

La publication des archives

Sans doute à la suite de l'émotion soulevée par le film JFK, le Congrès des États-Unis passe en 1992 une loi intitulée le JFK Assassination Records Collection Act (en) qui conduit à la création de l'Assassination Records Review Board (A.R.R.B.).

Le Congrès conclut en effet que le secret a conduit le public à croire que le gouvernement avait quelque chose à cacher, et charge l'A.R.R.B. de rassembler toutes les informations disponibles, d'en collecter de nouvelles et de mettre ces informations à la disposition du public, l'ensemble des documents devant être rendus publics au plus tard le 26 octobre 2017[135].

L'ARRB n'est pas chargé de déterminer qui a tué le président Kennedy, ni pourquoi, mais de rassembler des informations. Il mène certaines enquêtes, entend notamment le témoignage de personnes qui ont déjà déposé devant les commissions d'enquête précédentes (comme celui des médecins urgentistes ayant soigné le président Kennedy) et commence à rendre les documents publics.

Documents

À l'heure actuelle[Quand ?], si de nombreux documents ont été rendus publics, un nombre bien plus important auraient dû l'être en 2017 :

Le 19 février 2007, un film amateur resté inédit jusqu'alors est rendu public, tandis que son original est donné au musée consacré à l'assassinat à Dallas[136]. Le film, dont certaines images ont été prises 90 secondes avant l'assassinat, a été tourné en couleur avec une caméra mm par un amateur nommé George Jefferies.

Le président Donald Trump a annoncé en 2017 que 3 100 documents inédits seraient publiés le 26 octobre de la même année, ainsi que des dizaines de milliers de documents qui avaient auparavant été caviardés[137]. Le , 2 891 documents inédits[138] ont été mis en ligne sur le site Internet des Archives nationales des États-Unis. Les autres devaient l'être six mois plus tard, c'est-à dire le 26 avril 2018. Il n'en fut rien. Des archives restent donc encore secrètes, leur teneur étant jugée trop sensible par la CIA et le FBI[139].

22 novembre, jour du souvenir du président John F. Kennedy

En 2013, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Kennedy dans la ville de Dallas (surnommée depuis la « cité de la Haine »), les drapeaux des bâtiments officiels des États-Unis sont mis en berne. Le président Barack Obama proclame la journée du 22 novembre « jour du souvenir du président John F. Kennedy ». Cet anniversaire est également célébré dans plusieurs pays qui perpétuent le « mythe Kennedy »[140].

Une nouvelle demande de réouverture de l'enquête en 2019

Le 20 janvier 2019, une demande formulée par 60 personnalités afin de rouvrir officiellement les enquêtes sur les assassinats de Malcolm X, Robert Kennedy, Martin Luther King et John Kennedy a été effectuée par le Comité de vérité et de réconciliation (consultable en ligne) dont font partie Robert Blakey (directeur du H.S.C.A.), les enfants de Robert Kennedy, le cinéaste et réalisateur Oliver Stone, Daniel Ellsberg (le lanceur d'alerte sur les Pentagon Papers en 1971), ou encore le docteur Robert McClelland, l'un des chirurgiens du Parkland Hospital à Dallas intervenu sur le président Kennedy le 22 novembre 1963.

Conséquences à long terme

L'assassinat du président Kennedy a un impact considérable non seulement sur tous les citoyens des États-Unis mais aussi sur la population du monde entier. La plupart des gens en âge de s'en souvenir peuvent se rappeler les circonstances exactes du moment où ils ont appris la terrible nouvelle[réf. nécessaire].

La confusion et les doutes entourant l'assassinat de Kennedy, puis celui de son assassin présumé, Lee Harvey Oswald, provoquent l'apparition des premières failles dans le rêve américain  et, finalement, dans le rêve de paix qu'il porte  ainsi que le début du déclin de la confiance que les citoyens du pays accordent à leur gouvernement.

Près de cinq ans plus tard, en 1968, l'assassinat du frère du président, Robert Kennedy, précédé deux mois plus tôt de celui du meneur du mouvement des droits civiques, le pasteur Martin Luther King, sont de nouveaux coups portés aux espoirs de changement politique et social, et les doutes grandissants à l'égard de la guerre du Viêt Nam aggravent encore le déficit de confiance allouée au gouvernement. La fin des années 1960 correspond à un aboutissement de ce processus, avec la succession des émeutes raciales, de la révolte étudiante, troubles sociaux qui en définitive se propagent au monde entier.

Le scandale du Watergate, en 1974, est généralement considéré comme le point d'orgue de ce processus de rupture entre le peuple et le gouvernement des États-Unis. Les deux grandes crises qui minèrent la confiance du peuple en ses institutions et en ses présidents, à savoir la guerre du Viet-Nam et le Watergate, en lien avec la crise des Pentagon Papers, contribuèrent à la réouverture de l'enquête en 1978 par la Chambre des représentants, via le House Select Committee on Assassinations (HSCA).

Culture populaire

Films

L'impact de l'assassinat de Kennedy sur le cinéma commence avec le film Zapruder. Selon Jean-Baptiste Thoret, ce « film spectaculaire censé détenir la vérité d'un événement » porte « un coup fatal au principe de transparence sur lequel était fondé le cinéma hollywoodien classique (…). Auparavant, il suffisait de voir pour savoir et la vérité apparaissait dans l'image même. Le film de Zapruder, lui, montrait tout mais n'expliquait rien. On pouvait donc voir mais ne rien comprendre. »[141] Les doutes engendrés par l'assassinat s'expriment largement au cinéma et dans des fictions télévisées.

En 1972, un film de fiction français, Far from Dallas, réalisé par Philippe Toledano, évoque pour la première fois l'assassinat de Kennedy sous la forme d'une recherche sur la disparition d'un journaliste parti aux États-Unis pour enquêter sur les faits. En 1973, David Miller réalise le premier film de fiction américain traitant de ce sujet (un film documentaire intitulé Rush to judgement d'après le livre de Mark Lane a précédemment été réalisé en 1967) intitulé Executive Action (Complot à Dallas en version française). Ce film (inspiré aussi par l'ouvrage Rush to judgement de Mark Lane) présente l'organisation et l'exécution d'un complot par des membres d'une organisation d'extrême-droite et de milliardaires texans destiné à assassiner le président Kennedy.

Flashpoint, réalisé par William Tannen et sorti en 1984, évoque de manière détournée l'assassinat, via la découverte par deux hommes d'un squelette et d'une carabine dans une Jeep incinérée, dont l'enquête révélera qu'il s'agit du véritable assassin du président Kennedy.

En 1991, le réalisateur Oliver Stone réalise JFK, basé sur le livre On the Trail of the Assassins de Jim Garrison. En 1992 sort Ruby, réalisé par John Mackenzie, sur l'assassinat d'Oswald par Jack Ruby, avec Danny Aiello dans le rôle-titre.

En 2008, le film de Charles Binamé, Le Piège américain, évoque la thèse d'une implication du trafiquant d'armes Lucien Rivard dans l'assassinat du président Kennedy.

Parkland de Peter Landesman, sorti en 2013, est le plus récent film consacré à l’assassinat, évoquant les évènements survenus à l'hôpital de Dallas le 22 novembre 1963.

Plusieurs films s'inspirent de l'assassinat de John F. Kennedy, sans pour autant l'évoquer explicitement. Arthur Penn qui est le réalisateur choisi par Kennedy lors du débat télévisé contre Nixon, s'inspire de l'assassinat dans trois de ses films : La Poursuite impitoyable (1966) où la scène du meurtre du fugitif joué par Robert Redford par un des lyncheurs fait directement référence à l'assassinat d'Oswald par Ruby, Bonnie and Clyde (1967) dans la scène de la fusillade finale, et La Fugue (1975) sur l'analyse d'un film amateur révélant un complot[142].

Brian De Palma y fait référence dans Greetings (1968) à travers le personnage de Lloyd Clay qui est persuadé que les preuves de la conspiration de l'assassinat de J.F.K. se trouvent dans les images prises le 22 novembre à Dealey Plaza ; puis dans Blow Out (1981) et dans Snake Eyes (1998).

Alan J. Pakula y fait allusion dans À cause d'un assassinat (1974) qui raconte, sur le thème de la conspiration, l'enquête d'un journaliste sur la disparition de témoins de l'assassinat d'un sénateur trois ans après les faits. Avec Klute (1971) et Les hommes du président (All the President's men, 1976) du même metteur en scène, ce film fait partie d'une « trilogie de la conspiration ». Celle-ci s'inscrit dans une série plus large de « films de paranoïa » sortis à la même période et évoquant de manière plus ou moins lointaine les « pouvoirs invisibles » que l'on peut lier à l'assassinat du président Kennedy : Conversation secrète de Francis Ford Coppola (The Conversation, 1974) et Les trois jours du condor (1975) de Sydney Pollack[143].

Le film français I… comme Icare (1979) de Henri Verneuil, met en scène une situation fictive, transposée dans un pays anonyme des années 1970, mais comparable à l'attentat contre le président Kennedy (et évoquant divers aspects des thèses conspirationnistes : l'assassin présumé a été piégé, l'attentat a été commandité par les services secrets et « l'État profond »).

Le personnage joué par Clint Eastwood en 1993, dans le film Dans la ligne de mire de Wolfgang Petersen, est un ancien agent du Secret Service qui se reproche de n'avoir pu empêcher l'assassinat de John Kennedy à Dallas. Le personnage principal du film suit la version de la Commission Warren.

En 2009, le film de Zack Snyder, Watchmen : Les Gardiens montre l'assassinat de J.F.K. ainsi que d'autres événements majeurs du XXe siècle allant de la bombe d'Hiroshima à la mission Apollo 11. Il est fortement sous-entendu que l'un des personnages principaux, Le Comédien, serait l'assassin de John F. Kennedy.

Dans X-Men: Days of Future Past (2014) de Bryan Singer, le mutant Magnéto est incarcéré au cœur du Pentagone car il est accusé d'avoir tué Kennedy.

Séries télévisées et téléfilms

The Trial of Lee Harvey Oswald (en) un téléfilm en deux parties, réalisé par Gordon Davidson et David Greene, avec Ben Gazzara, Lorne Greene et John Pleshette (en) dans le rôle de Lee Harvey Oswald, raconte de manière hypothétique un procès d'Oswald, si celui-ci n'avait pas été tué par Ruby[144].

Le téléfilm de Mel Stuart Ruby and Oswald (1978) avec Frederic Forrest dans le rôle d'Oswald et Michael Lerner dans celui de Ruby, évoque sous la forme d'un docu-fiction les faits concernant Lee Harvey Oswald et Jack Ruby, pendant et après l'assassinat de Kennedy[145] en se basant sur le rapport Warren. Frederic Forrest disait à propos de ce téléfilm : « si vous croyez la Commission Warren, vous croirez ce film »[146].

Des créateurs et scénaristes de séries télévisées mirent leurs opinions en images : Donald Bellisario et Clément Malliet écrivirent trois épisodes relatifs à Lee Harvey Oswald dans la série Code Quantum, où ce dernier est présenté de manière négative. La série à succès X-Files : Aux frontières du réel, dans sa tradition du thème de la conspiration mondiale, contredit la thèse du tueur unique, et explore l'hypothèse du complot militaire, en faisant de « l'homme à la cigarette » le vrai tueur[note 6]. La série Bones étudie l'affaire avec un point de vue plus scientifique, dans l'épisode 12 de la saison 5. L'épisode 12 de la 3e saison de Mad Men est entièrement consacré à l'assassinat, l'épisode se déroulant le jour même.

En 2016, la mini-série 22.11.63, adaptée du roman du même nom de Stephen King, raconte l'histoire de Jake Epping, un professeur d'anglais incarné par James Franco qui voyage dans le temps pour intercepter Lee Harvey Oswald et empêcher l'assassinat.

En 2020, la saison 2 d’Umbrella Academy se déroulant quelques jours avant et pendant l'assassinat. Sir Reginald Hargreeves y est mêlé.

Documentaires

Un nombre très important de documentaires ont été réalisés pour exposer plusieurs thèses sur l'assassinat de Kennedy, en faveur ou en défaveur des conclusions du rapport Warren.

Le plus ancien film traitant de l'assassinat est un documentaire tourné en 1967 intitulé Rush to Judgment d'après l'ouvrage du même éponyme de Mark Lane (publié en France sous le titre L'Amérique fait appel…) en réaction contre les conclusions du rapport Warren. Réalisé par Emile de Antonio, le film montre Mark Lane interrogeant plusieurs témoins de l'assassinat et exposant ses contestations du rapport Warren[147].

En 2013, Patrick Jeudy réalise Dallas, une journée particulière pour Arte.

Le documentaire JFK, autopsie d'un complot de Bernard Nicolas et William Reymond, laisse entendre que la thèse officielle selon laquelle Oswald serait le seul assassin de Kennedy est fausse.

Littérature

Dossier Kennedy est le sixième roman de la série SAS, écrit par Gérard de Villiers, publié en 1967 chez Plon / Presses de la Cité. L'auteur remet en cause les conclusions de la Commission Warren. Le héros du récit, Malko Linge, prend connaissance d'un mémorandum secret établi par une personne inconnue qui a découvert que le président Kennedy, le 22 novembre 1963, avait été assassiné par les plus hautes autorités de l'État américain.

L'écrivain américain James Ellroy publie une trilogie intitulée Underworld USA. Celle-ci relate sous forme d'une fiction élaborée à partir de la réalité historique la vie politique des États-Unis de la fin des années 1950 au début des années 1970. L'ascension politique de John Kennedy est le fil conducteur du premier tome American Tabloïd. L'assassinat du président est l'élément de transition entre ce premier volume et le suivant American Death Trip. Celui-ci nous le présente sous l'angle de la conspiration entre mafieux s'inquiétant de l'acharnement du procureur Kennedy à les faire tomber, et une frange belliciste de l'administration des États-Unis, déçue par l'absence d'engagement fort du président contre le Viêt Nam et Cuba.

Le roman Libra de l'auteur nord-américain Don DeLillo retrace la vie de Lee Harvey Oswald depuis son enfance jusqu'à l'assassinat du président. Dans le roman, la C.I.A. est l'instigatrice de l'assassinat, qu'elle commandite dans le but de déclencher une guerre avec Cuba. Le livre mélange librement vérité et fiction, l'auteur ayant rappelé qu'il ne cherchait pas à fournir d'éléments nouveaux concernant les faits s'étant réellement déroulés.

La bande dessinée XIII reprend le thème de l'assassinat d'un président des États-Unis lors de circonstances semblables à celle de 1963.

Le deuxième tome de la bande dessinée Umbrella Academy parle de cet événement. L'auteur de la série, Gerard Way (par ailleurs chanteur de My Chemical Romance) a d'ailleurs posé dans un photo-shoot reconstituant l'assassinat avec son épouse, la bassiste du groupe Mindless Self Indulgence, Lyn-Z.

Les tomes 4 a 8 du manga Billy Bat de Naoki Urasawa retracent l'assassinat de Kennedy du point de vue de plusieurs personnages, dont Lee Harvey Oswald, avant de l'évoquer de temps en temps dans les tomes suivants.

Stephen King publie en 2011 aux États-Unis un roman intitulé 22/11/63 qui revisite l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy par le biais du voyage dans le temps.

En 2017, Marc Dugain, dans son roman Ils vont tuer Robert Kennedy, évoque, sans privilégier une thèse particulière et sans formaliser une théorie de complot, les nombreux ennemis de John F. Kennedy : la mafia, le complexe militaro-industriel, une partie de l'establishment ségrégationniste des États du Sud qui s'oppose à la politique de Kennedy en faveur de l'égalité raciale.

Autres médias

Le clip Coma White du groupe Marilyn Manson s'inspire des images de John F. Kennedy et son épouse dans leur voiture le 22 novembre 1963 à Dallas.

Le clip Reload de Ministry reprend de manière parodique cette scène du couple présidentiel dans la voiture décapotable, ainsi que le point de vue du tireur. De même, la chanteuse Lana Del Rey interprète la vie de Kennedy (représenté par le chanteur Asap Rocky) et son assassinat dans son clip National Anthem.

En 1980, dans son 3e album solo (dit Melt), l'artiste anglais Peter Gabriel évoque notamment l'assassinat de J.F.K. (ainsi que celui du politicien George Wallace) avec le titre Family Snapshot : on y découvre l'état d'esprit de l'assassin, son souhait de « devenir quelqu'un ». La mélodie s'avère étonnamment évocatrice d'un crescendo dramaturgique.[pas clair]

J.F.K. figure dans le jeu vidéo Call of Duty: Black Ops : Alex Mason (un personnage fictif incarné par le joueur) devient l'assassin du président Kennedy.

Dans le jeu vidéo Assassin's Creed II, l'Ordre des Templiers est responsable de l'assassinat du président Kennedy par l'intermédiaire de ses trois agents que seraient : Lee Harvey Oswald, Abraham Zapruder et William Greer (en). Le but du complot est de placer au pouvoir le vice-président Lyndon B. Johnson, également un Templier, et de lancer le programme Apollo afin de récupérer une Pièce d'Éden sur la Lune.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Thomas Buchanan, Les Assassins de Kennedy, Julliard, 1964.
  • Léo Sauvage, L'Affaire Oswald, Paris, Éditions de Minuit, 1965 (la première critique du rapport Warren, dès sa sortie, par un journaliste du Figaro : Oswald innocent).
  • Edward Jay Epstein, Le Rapport Epstein, Robert Laffont, 1966 (enquête critique sur le fonctionnement de la Commission Warren).
  • Frédéric Kiesel, Dallas, un crime sans assassin, Bruxelles, Pierre De Meyère, 1966.
  • Mark Lane, L'Amérique fait appel…, Arthaud, 1966 (thèse du complot, livre fondateur).
  • William Manchester, Mort d'un président, Robert Laffont, 1967.
  • Robert Sam Anson, Ils ont tué Kennedy, Paris, Denoël, 1976.
  • Philippe Le Braz, « Résumé des faits indiscutés », Historama, septembre 1979, p. 22-30.
  • Armand Moss, La Fausse Énigme de Dallas, La Table ronde, 1980 (thèse du tireur solitaire).
  • Jean-Baptiste Thoret, 26 secondes, l'Amérique éclaboussée. L'assassinat de JFK et le cinéma américain, Rouge Profond, 2003 (ISBN 2-9150-8303-7).
  • André Kaspi, « L'assassinat de John F. Kennedy », L'Histoire, no 170, octobre 1993, p. 20-28.
  • Thierry Lentz, L'Affaire Kennedy, Presses universitaires de France, 1993 (Que sais-je ? no 2 781), rééd. 1994.
  • Thierry Lentz, Enquêtes sur l'assassinat d'un président, éditions Jean Picollec, 1995 (ISBN 2-8647-7149-7).
  • William Reymond, JFK. Autopsie d'un crime d'État, Flammarion, 1998 (ISBN 2-0806-7506-0) (thèse du complot).
  • William Reymond et Billie Sol Estes, JFK, le dernier témoin, éditions Flammarion, 2003 (ISBN 2-08-067940-6) (thèse du complot).
  • Jean-Baptiste Thoret, 26 secondes : L'Amérique éclaboussée. L'assassinat de JFK et le cinéma américain, Aix-en-Provence, Rouge profond, 208 p. (ISBN 2915083037)
  • Pierre Nau, JFK. Retour sur l'assassinat, Paris, Le Manuscrit, 2005.
  • François Carlier, Elm Street. Oswald a tué Kennedy !, Publibook, 2008 (ISBN 2-7483-4096-5) (thèse du tireur solitaire).
  • Pierre Nau, Lee Harvey Oswald. Pour une place dans l'histoire, Paris, Le Manuscrit, 2008.
  • Thierry Lentz, L'Assassinat de John F. Kennedy. Histoire d'un mystère d'État, Nouveau monde éditions, 2010 ; 2013.
  • François Forestier, JFK, le dernier jour, Albin Michel, 2013.
  • Philippe Labro, On a tiré sur le Président, Gallimard, 2013 (Oswald, seul assassin).
  • Luc Mary, Et si… JFK n'avait pas été assassiné en 1963 ?, éditions de l'Opportun, 2013.
  • Vincent Quivy, Qui n'a pas tué John Kennedy ?, Seuil, 2013 (thèse du tireur solitaire).
  • François Dufour, L'Assassinat de JFK Broché (thèse du tireur solitaire et de zéro complot), KatouMalou, 2013
  • James W. Douglass, JFK & l'Indicible. Pourquoi Kennedy a été assassiné…, Éditions Demi-Lune, 2013 (ISBN 978-2-9171-1224-3).
  • Lamar Waldron, L'Assassinat de JFK Affaire classée. Les preuves irréfutables enfin dévoilées, Paris, Éditions de l'Homme, 2014.

En anglais

  • Josiah Thompson, Six Seconds in Dallas. A Microstudy of the Kennedy Assassination, New York, Bernard Geis, 1967 (thèse du complot).
  • Sylvia Meagher, Accessories after the Fact, 1967 (le rapport Warren critiqué à partir des 26 volumes de ses propres annexes).
  • (en) Anthony Summers, The Kennedy Conspiracy, 1980 (nouvelle édition : Not in Your Lifetime, 2013) (ISBN 0-7515-1840-9) (thèse du complot).
  • (en) Michael L Kurtz, Crime of the Century, 1982, (ISBN 0-87049-824-X) (thèse du complot).
  • (en) Robert J. Groden and Harrison Edward Livingstone, High Treason, The Assassination of President Kennedy and The New Evidence of Conspiracy, Berkley Books New York, 1989.
  • Jim Marrs, Crossfire. The Plot That Killed Kennedy, New York, Caroll & Graf, 1990.
  • (en) Gerald Posner, Case Closed, 1993 (ISBN 1-4000-3462-0) (thèse du tireur solitaire, livre qui fait autorité selon l'historien Robert Dallek (en)[148]).
  • Richard B. Trask, Pictures of the Pain : Photography and the assassination of President Kennedy, Yeoman Press, 1994.
  • David R. Wrone, The Zapruder Film. Reframing JFK's Assassination, Lawrence, University Press of Kansas, 2003 (ISBN 0-7006-1291-2).
  • (en) Vincent Bugliosi, Reclaiming History - The Assassination of President John F. Kennedy, W.W.Norton & Company, 2007 (ISBN 978-0-393-04525-3) (thèse du tireur solitaire).
  • (en) Brad O’Leary et L.E. Seymour, Triangle of Death: The Shocking Truth About the Role of South Vietnam and the French Mafia in the Assassination of JFK, Paperback – November 10, 2009

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Lyndon B. Johnson sera son colistier et son vice-président puis son successeur.
  2. C'était apparemment le cas du Général Charles Cabell, beau-frère du maire de Dallas et directeur adjoint de la CIA limogé après l'opération de la baie des Cochons.
  3. Article sur la John Birch Society, organisation d'extrême-droite que le général Edwin Walker, limogé par Kennedy, venait de rejoindre. Voir aussi le rapport du HSCA sur le sujet ainsi que cet article sur les milices d'extrême-droite américaines.
  4. In that third year of the Kennedy Presidency a kind of fever lay over Dallas County. Mad things happened. Huge billboards screamed "Impeach Earl Warren". Jewish stores were smeared with crude swastikas. Fanatical young matrons swayed in public to the chant, "Stevenson's going to die—his heart will stop, stop, stop and he will burn, burn burn!" Radical Right polemics were distributed in public schools; Kennedy's name was booed in classrooms; junior executives were required to attend radical seminars. Dallas had become the mecca for medicine-show evangelists of the National Indignation Convention, the Christian Crusaders, the Minutemen, the John Birch and Patrick Henry societies, and the headquarters of H. L. Hunt and his peculiar activities.

     William Manchester, The Death Of A President

    « En cette troisième année de la présidence Kennedy, une sorte de fièvre s'est emparée du comté de Dallas. Des choses folles arrivaient. D'énormes pancartes clamaient « Révoquons Earl Warren ». Des magasins juifs étaient souillés par des croix gammées grossières. De jeunes mères fanatisées ralliaient le public en chantant : « Stevenson va mourir / Son cœur va s’arrêter, s’arrêter, s’arrêter / Et il va brûler, brûler, brûler ! ». Des pamphlets de droite radicale étaient distribués dans les écoles publiques ; le nom de Kennedy était hué dans les classes ; des cadres de l'éducation étaient forcés d'assister à des séminaires radicaux. Dallas était devenue la Mecque pour les évangélistes charlatans du Congrès national de l'indignation, de la Croisade chrétienne, des Minutemen, des Sociétés John Birch et Patrick Henry, et des quartiers généraux de H.L. Hunt et de ses activités spéciales. »

     The Death Of A President

  5. Kennedy will get his reward in hell
    Stevenson is going to die
    His heart will stop, stop, stop
    And he will burn, burn, burn!
    « Kennedy aura sa récompense en enfer
    Stevenson va mourir
    Son cœur s'arrêtera
    Et il brûlera, brûlera, brûlera ! »
  6. Dans l'épisode L'Homme à la cigarette (saison 4) par exemple.

Références

  1. Thierry Lentz, Kennedy enquête sur l'assassinat d'un président, 1995, p. 219.
  2. (en-GB) « 'We're heading into nut country': President Kennedy said this to an aide as he began his fatal visit to Texas thirty years ago », The Independent, (lire en ligne, consulté le )
  3. François Forestier, JFK, le dernier jour, Albin Michel, , 288 p. (ISBN 978-2-226-29289-6, présentation en ligne)
  4. (en-US) James McAuley, « Dallas’s Role in Kennedy’s Murder », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. Revue des travaux de l'Académie des sciences morales et politiques et comptes rendus de ses séances, Académie des sciences morales et politiques, (lire en ligne), p. 284
  6. (en-US) Bill Minutaglio et Steven L. Davis, « A Month Before JFK's Assassination, Dallas Right Wingers Attack Adlai Stevenson », New Republic, (lire en ligne, consulté le )
  7. (en-US) « Texas: A City Disgraced », Time, (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )
  8. « Biographie: Adlaï Stevenson », sur www.jfk-fr.com (consulté le )
  9. (en-US) Rebecca Orion, « In A Prophetic Letter, A Dallas Citizen Begged JFK Not To Visit », Slate, (ISSN 1091-2339, lire en ligne, consulté le )
  10. Rebecca Onion, « JFK, «recherché pour trahison», juste avant son assassinat [DOCUMENT] », Slate.fr, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Assassinat de Kennedy: American Fact-Finding Committee », sur www.jfk-fr.com (consulté le )
  12. Stephen Marlowe, La Malédiction des Kennedy, Productions de Paris, , p. 222.
  13. (en) James L. Swanson, "The President Has Been Shot!" : The Assassination of John F. Kennedy, Scholastic Inc., , p. 23.
  14. (en) Vincent Bugliosi, Four Days in November. The Assassination of President John F. Kennedy, W. W. Norton & Company, , p. 39.
  15. Michel Bitzer, « Dallas, 22 novembre 1963 », sur Le Républicain lorrain, .
  16. André Kaspi, « Kennedy assassiné », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 11 mars 2013.
  17. Voir notamment le rapport de la Commission Warren.
  18. Édité par l'American Fact-Finding Committee, une émanation de l'association raciste John Birch Society. L'encart est reproduit ici.
  19. Témoignage de Mme Connally devant la Commission Warren.
  20. Témoignage de Forrest Sorrels, un agent du Secret Service.
  21. (en) Richard Buyer, Why the JFK Assassination Still Matters. The Truth for My Daughter Kennedy and for Generations to Come, Wheatmark, Inc., , p. 164.
  22. Voir le rapport du HSCA.
  23. Voir description des blessures de Connally dans le rapport du HSCA, ici, cette radio du poignet et de la cuisse.
  24. Philippe Le Braz, « Résumé des faits indiscutés », p. 26-27, Historama no 334 septembre 1979.
  25. Marc Gozlan, « L’incroyable histoire de John F. Kennedy et de son mal de dos », sur realitesbiomedicales.blog.lemonde.fr, (consulté le ).
  26. Voir notamment la description faite par Bobby Hargis, un des motards de la police de Dallas qui suivait la voiture présidentielle ; voir aussi la photo d'un de ces fragments dans le rapport du HSCA.
  27. Article sur Abraham Zapruder et son film.
  28. (en) David R. Wrone, The Zapruder Film. Reframing JFK's Assassination, Lawrence, University Press of Kansas, , 368 p. (ISBN 978-0-7006-1291-8, notice BnF no FRBNF39046362), p. 39.
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  40. Voir les conclusions de la Commission Warren sur ce point.
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  45. Hans Habe, L'Amérique en péril ?, Mercure De France, , p. 12.
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  47. Voir cette page sur la théorie de David Lifton.
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  52. (en) Michael Meagher et Larry D. Gragg, John F. Kennedy. A Biography, ABC-CLIO, (lire en ligne), p. 137.
  53. Voir le rapport du HSCA sur le sujet. À noter que les sources en anglais parlent de 6th floor, suivant en cela la méthode de numérotation en usage aux États-Unis, pour laquelle le rez-de-chaussée est le premier étage.
  54. Thierry Lentz, Kennedy enquête sur l'assassinat d'un président, p. 145.
  55. Voir ce site.
  56. Voir ce site relatif aux déclarations de Oswald.
  57. Le Braz, p. 26.
  58. A. Kaspi, « L'assassinat de John F. Kennedy », L'Histoire no 170, octobre 1993 p. 21.
  59. Témoignage de Forest Sorrels devant la Commission Warren.
  60. Voir Case closed, p. 397.
  61. Thierry Lentz, L'assassinat de John F. Kennedy, Histoire d'un mystère d'État, Paris, Nouveau Monde edition, , 446 p. (ISBN 978-2-84736-508-5, notice BnF no FRBNF42208992), p. 144-170.
  62. Témoignage Dr Marion Jenkins devant la Commission Warren ; voir aussi les travaux du HSCA sur le sujet.
  63. Voir les travaux du HSCA.
  64. Patrick Jeudy, Dallas, une journée particulière sur Arte, 2013, 1 h 23 min 20 s.
  65. Voir les travaux du HSCA.
  66. Marie Rigot, « Werner Spitz - L'homme qui a levé le voile sur les mystères entourant la mort de JFK, Martin Luther King et bien d'autres », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
  67. Voir cet entretien où il est fait mention du passage de l'armée en DEFCON 3 (DEFCON 2 correspond à la crise des missiles de Cuba).
  68. (en) Bill Carter, « Viewers Again Return To Traditional Networks », sur The New York Times, .
  69. Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, vol. 2 : La France reprend sa place dans le monde, éditions de Fallois, , dans la série « entretiens » : contient un choix de propos du général Charles de Gaulle (1890-1970) recueillis par Alain Peyrefitte (notice BnF no FRBNF36193770), p. 40-45.
  70. (en) Vito N. Silvestri, Becoming JFK. A Profile in Communication, Praeger, , p. 280.
  71. (en) Charles J. Stewart, H. Bruce Kendall, A man named John F. Kennedy, Paulist Press, , p. 14.
  72. (en) Gene Gurney, Arlington National Cemetery. A Picture Story of America's Most Famous Burial Grounds from the Civil War to President John F. Kennedy's Burial, Crown Publishers, , p. 115.
  73. Une paire de bottes à l'envers dans les étriers symbolise le chef qui se retourne une dernière fois pour saluer ses troupes.
  74. Seulement trois d'entre eux sont montés par des cavaliers, les chevaux non montés étant un rituel militaire qui rappelle que lorsque l'artillerie se déplaçait, les chevaux allaient par deux : un monté par un cavalier, l'autre chargé des provisions.
  75. Le drapeau qui recouvre le cercueil est une tradition qui remonte au temps des guerres napoléoniennes quand les morts au champ de bataille étaient ramenés sur un chariot recouvert du drapeau national. Au cimetière national d'Arlington, ce drapeau américain est replié et remis à la veuve. Source : Hugh Sidey, John F. Kennedy, Président, Arthaud, , p. 392.
  76. (en) David R. Wrone, The Zapruder Film, University Press of Kansas, , p. 289 (Appendix, doc. no 13).
  77. Thierry Lentz, L'assassinat de John F. Kennedy, Histoire d'un mystère d'État, Paris, Nouveau monde édition, , 446 p. (ISBN 978-2-84736-508-5, notice BnF no FRBNF42208992), p. 153 à 169.
  78. Pour une synthèse des différentes hypothèses, voir ce site, ce site qui expose le sujet au départ du contenu du film JFK et celui-ci par le Dr Gary Aguilar, médecin ophtalmologue partisan de la théorie de la conspiration qui a fourni d'intéressantes recherches.
  79. Des critiques estiment que les circonstances dans lesquelles la balle a été retrouvée ne sont pas claires.
  80. Voir par exemple le résultat d'un test fait pour la Commission Warren.
  81. Voir les travaux du panel de légistes du HSCA.
  82. Voir ce texte qui expose la reproduction des blessures du président Kennedy et du sénateur Connally par le Dr Lattimer, et voir le résultat du tir dans un poignet d'une balle avec une vitesse de 1 100 pieds par seconde.
  83. Thierry Lentz, L'Assassinat de John F. Kennedy, Nouveau monde éditions, , p. 126-127.
  84. (en) Time « A Matter of Reasonable Doubt », LIFE, Time Inc, 25 novembre 1966, p. 38-49 (lire en ligne).
  85. PeterFirthFanny, « Texas Governor John Connally Tells It Like It Was », (consulté le ).
  86. Thierry Lentz, L'Assassinat de John F. Kennedy, Nouveau monde éditions, , p. 143-144 et 148-149.
  87. HelmerReenberg, « Full Gayle & Bill Newman interview by Jay Watson », (consulté le ).
  88. Thierry Lentz, L'Assassinat de John F. Kennedy, Nouveau monde éditions, , p. 135-136.
  89. Jusqu'à la mise à disposition publique d'un film de qualité (« Image of an assassination »), les seules copies qui circulaient étaient pour la plupart des copies d'une copie pirate faites par Robert Groden (voir ce site).
  90. Rapport fait au HSCA par Malcolm McCamy, l'expert désigné par le HSCA. Les experts du HSCA étudièrent une copie de première génération du film de Zapruder.
  91. (en) Luis W. Alvarez, « A Physicist Examines the Kennedy Assassination Film », American Journal of Physics, no 44, , p. 813-827.
  92. Voir ce site qui expose le sujet en partant de l'exposé fait dans le film JFK.
  93. Voir ce site par exemple.
  94. (en) G. Paul Chambers, Headshot. The science behind the JFK assassination, Amherst, Prometheus Books, , p. 163-167 et 213.
  95. Voir ce site consacré à l'enquête de Garrison et au procès.
  96. Voir ce site qui relate un des procès gagnés ensuite par Clay Shaw.
  97. Voir par exemple la manière dont Perry Russo, un des témoins clé de Garrison pendant le procès de Shaw, décrit les pressions qu'il a subies. Cette manière supposée de se créer des témoignages ne fut pas unique, puisqu'un des témoins de Garrison, Charles Spiesel, apparut clairement pendant le procès comme étant un paranoïaque qui se croyait poursuivi par le FBI et prenait les empreintes digitales de sa fille pour s'assurer qu'elle n'avait pas été remplacée. Cette page relate ce que les jurés du procès pensaient de l'accusation. Ce site reproduit un article de David Lifton, chercheur conspirationniste, qui relate certaines de ses expériences les plus bizarres avec Garrison.
  98. Les partisans de la conspiration sont parmi les critiques les plus durs de Garrison (voir aussi l'article de Lifton cité plus haut).
  99. L'ensemble des travaux du HSCA sont disponibles en ligne.
  100. Voir les conclusions clés du HSCA.
  101. (en) « HSCA Report, Volume VIII », sur www.maryferrell.org (consulté le ).
  102. Voir le rapport du HSCA qui conclut que les tirs ayant porté ont été tirés de derrière mais qu'il y a eu un autre tir provenant de la butte herbeuse.
  103. Thierry Lentz, L'assassinat de John F. Kennedy, Nouveau monde éditions, 2013, p. 268-269.
  104. (en) Donald B. Thomas, « Echo Correlation Analysis and the Acoustic Evidence in the Kennedy Assassination Revisited », Science and Justice, no 41, , p. 21-32.
  105. « Acoustics Evidence », sur www.maryferrell.org (consulté le ).
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  114. Voir le rapport du HSCA sur le sujet.
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