Obsèques nationales

Les obsèques ou funérailles nationales sont les hommages rendus de manière officielle lors du décès d'une personnalité ayant eu un rôle exceptionnel.

France

Carton d'invitation aux obsèques de Louis Pasteur.
Carton d'invitation aux obsèques d'André Maginot.
Obsèques nationales de Victor Hugo en 1885 au Panthéon de Paris, devant une foule immense (L'Illustration, 6 juin 1885).

Les obsèques nationales ne font pas l'objet de règles précises en France.

Sous la Quatrième République, les funérailles ne peuvent revêtir un caractère national qu'à l'instigation d'une loi. L'État prenait à sa charge les frais par l'intermédiaire du budget « cérémonies publiques » du ministère de l'Éducation nationale. Une loi postérieure accordait un crédit supplémentaire à ce ministère.

Sous la Cinquième République, les obsèques nationales relèvent d'un décret du président de la République dont l'application est à la charge du Premier ministre. Les frais de cet hommage posthume sont pris en charge par l'État. Il peut également être décidé que le corps du défunt puisse être transféré au Panthéon de Paris. La cérémonie d'hommage national est semblable à la cérémonie d'obsèques nationales, la seule différence étant que ces dernières relèvent d'un décret du président de la République et sont exclusivement à la charge de l'État[1].

Charles de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing[2], présidents de la République française durant la Cinquième République, n'ont pas fait l'objet d'obsèques nationales, qu'ils avaient refusées par testament[3] mais d'un deuil national.

XIXe siècle

XXe siècle

XXIe siècle

Québec

Les obsèques nationales sont décrétées par le gouvernement du Québec. Deux types d'obsèques sont définis par le service du protocole[23].

D'abord, les funérailles d'État. Celles-ci sont réservées aux premiers ministres. Le salon rouge du Parlement est rendu accessible pour la chapelle ardente. Le drapeau du Québec est mis en berne dès l'annonce du décès jusqu'au crépuscule du jour des funérailles. Des agents de la Sûreté du Québec portent le cercueil, lequel est recouvert du fleurdelisé. Ensuite, les funérailles nationales. Elles sont offertes aux différentes personnalités ayant joué un rôle majeur dans la société en ayant marqué leur domaine d'activité. Le drapeau est mis en berne le jour des funérailles, de l'aube au crépuscule.

Royaume-Uni

Les obsèques nationales au Royaume-Uni sont normalement réservées à la famille royale britannique, mais il existe certaines exceptions, comme en 1965 lors du décès de Winston Churchill, qui avait dirigé le pays pendant la Seconde Guerre mondiale, ou Margaret Thatcher. Le terme « funérailles d'État » est réservé aux monarques ; pour les autres grands personnages, le terme « funérailles cérémonielles » est utilisé.

Haïti

Lorimer Denis se vit organiser des obsèques nationales en 1957[24].

Afrique

Ghana

Notes et références

  1. Anthony Berthelier, « Obsèques nationales ou hommage national? Ce qui les différencie, qui y a eu droit », sur HuffPost, .
  2. « Valéry Giscard d'Estaing a évoqué son décès avec François Hollande », sur Le Figaro,
  3. Pierre-Yves Baudot, « La fabrication d'une cérémonie funèbre : La mort d'un président de la République en France (1877-1996) », Frontières, vol. 19, no 1, , p. 43–48 (DOI 10.7202/016635ar).
  4. Loi relative aux funérailles de Victor Hugo, JORF no 143 du 27 mai 1885, p. 2705
  5. Décret portant que des funérailles nationales seront faites à Louis Pasteur, JORF no 268 du 3 octobre 1895, p. 5809.
  6. « 8/11/24, obsèques de Gabriel Fauré [à l'église de la Madeleine] : [photographie de presse] / [Agence Rol] » , sur Gallica, (consulté le ).
  7. Maurice Meunier, « Le maréchal Emile Fayolle (1852-1928) : Un bel exemple d’un homme de devoir dans la Grande Guerre » [PDF], Paris, Société des membres de la Légion d'honneur, section 92-Sud/Est, (consulté le ).
  8. Alonso et Gastaldi 2006.
  9. Décret accordant des funérailles nationales au maréchal Lyautey, JORF no 177 du 29 juillet 1934, p. 7787.
  10. Biographie de Roger Salengro, sur le site de l'Assemblée nationale.
  11. Jean-Claude Daufresne, Fêtes à Paris au XXe siècle: architectures éphémères de 1919 à 1989, p. 80
  12. Loi no 4832 du 14 novembre 1941 relative aux funérailles nationales du général Huntziger, JOEF no 310 du 15 novembre 1941, p. 4919
  13. Loi no 47-2293 du 6 décembre 1947 portant ouverture de crédits pour les funérailles nationales du général Leclerc, JORF no 288 du 7 décembre 1947, p. 11950–11951
  14. Loi no 49-338 du 14 mars 1949 portant que le général d'armée Giraud (Henri-Honoré), qui a commandé en chef devant l'ennemi, sera inhumé dans l'Hôtel national des Invalides et portant ouverture de crédits pour ses funérailles nationales, JORF no 64 du 15 mars 1949, p. 2643–2644
  15. Loi no 50-1616 du 31 décembre 1950 portant ouverture de crédit pour les obsèques de M. Albert Lebrun, ancien Président de la République française, JORF no 1 du 1er janvier 1951, p. 7
  16. Loi no 51-13 du 4 janvier 1951 portant ouverture de crédit pour les obsèques de M. Léon Blum, ancien président du conseil, JORF no 5 du 5 janvier 1951, p. 228
  17. Loi no 52-53 du 15 janvier 1952 portant ouverture de crédits pour les funérailles nationales du général de Lattre de Tassigny, JORF no 13 du 16 janvier 1952, p. 659
  18. Loi no 57-390 du 28 mars 1957 relative aux obsèques nationales de M. Édouard Herriot, Président d'honneur de l'Assemblée nationale, JORF no 75 du 29 mars 1957, p. 3267
  19. Décret du 30 janvier 1967 relatif aux funérailles nationales du maréchal de France Juin, JORF no 26 du 31 janvier 1967, p. 1100
  20. Charles Onana, Joséphine Baker contre Hitler : La star noire de la France libre, Paris, Duboiris, coll. « Itinéraire », , 159 p. (ISBN 2-9522315-7-5), p. 149.
  21. Décret du 18 avril 2008 relatif aux obsèques nationales d'Aimé Césaire, JORF no 93 du 19 avril 2008, p. 6562, texte no 1, NOR HRUX0810057D
  22. « Les obsèques de Lazare Ponticelli aux Invalides », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  23. http://www.mrif.gouv.qc.ca/fr/protocole/funerailles
  24. « Haiti : Duvalier, la face cachée de Papa Doc », sur alterpresse.org (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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